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Johnathan R. Razorback

Yabon Nonosse
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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Merci, je vais me pencher là-dessus quand je pourrais
  2. Je ne vois pas bien en quoi le passage que tu cites se rapporte à la discussion. Cela étant, je peux me tromper, j'ai dû lire le premier tiers de L'éthique de la liberté en 2012 ou début 2013, et mes notes dessus ne sont pas à jour. Je le relirais peut-être. L'absence de rigueur est plutôt du côté de Rothbard qui parle du parent comme "propriétaire" de son enfant, ce qui est inapproprié car 1): les êtres humains ne sont pas appropriables ; 2): il dit lui-même que le parent ne peut légitimement mutiler ou tuer son enfant, ce qui prouve qu'il n'en est pas propriétaire.
  3. Non ? « Si un parent est propriétaire de son enfant (dans les limites de la non-agression et du Droit de s’en aller), alors il lui est aussi loisible de céder ce Droit de propriété à quelqu’un d’autre. Il peut donner son enfant en adoption ou, par contrat volontaire, vendre les Droits qu’il détient sur lui. Autrement dit, nous devons accepter le fait que le marché libre des enfants connaisse un grand développement dans une société totalement libre. » -Murray Rothbard, L’éthique de la liberté.
  4. "La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société." (DDHC, article 5). C'est à ceux qui veulent que le travail des enfants soit interdit de nous expliquer pourquoi -il ne faut pas faire comme si c'était a priori évident que c'est mal. D'un point de vue libéral je ne vois pas quel droit naturel cela viole. Ni le "droit" à l'éducation ni le "droit" à la paresse ne sont des droits naturels. L'objection: "ça créerai du chômage" repose sur le sophisme de la masse de travail fixe, il vaut autant que la volonté d'interdire l'immigration économique ou le travail des femmes. Dans un certain nombre de situations historiques, interdire le travail des enfants revient à priver des familles pauvres du substrat économique pour faire vivre lesdits enfants. On peut toujours espérer que la fécondité s'adapte à l'interdiction, mais à court terme ça pousse objectivement des enfants vers la mort par inanition (ou vers la délinquance pour survivre). C'est donc une loi liberticide de mer** de plus. (Cela dit le rothbardisme mènerait à la vente des enfants...).
  5. C'était tout de même passé de mode en France depuis le début du 20ème siècle. Au niveau international les statuts de la 3ème Internationale communiste réprouvaient l'antisémitisme (ce qui n'a pas empêché des persécutions localisées dans le temps et l'espace, mais idéologiquement c'était réprouvé).
  6. C'est ce que dit Aron en plusieurs endroits mais ça ne me semble pas exact, le prolétaire avant tout un salarié*, et le salariat débordait déjà la seule condition ouvrière au 19ème: https://fr.wikipedia.org/wiki/Prolétariat#Approche_marxiste *En revanche les marxistes sont bien embarrassés dès que se demande si la réciproque est vraie.
  7. On peut débattre longtemps de ce qu'est un ouvrier, mais avec la méthodologie de l'INSEE, les ouvriers représentent 20.3% des individus occupant un emploi en... 2016: https://www.insee.fr/fr/statistiques/2489546 Rappelons aussi que le prolétariat au sens de Marx ne se limite pas aux seuls travailleurs des usines, un nombre non négligeable de saisonniers & travailleurs agricoles sont aussi dépourvus des moyens de production et donc salariés. D'où des stratégies politiques d'alliance paysans /ouvriers par plusieurs partis communistes (question qui obsédait Gramsci typiquement), voire la délégation à la paysannerie du rôle de classe révolutionnaire (stratégie de Mao et d'autres tiers-mondisme marxisant).
  8. Non, la croissance de la composition organique du capital était censée accroître l'armée industrielle de réserve jusqu'à créer une telle masse de chômeurs que la révolution serait le seul moyen pour eux d'assurer leur survie matérielle. C'est la thèse de la paupérisation absolue du prolétariat, dont Mises notait dès 1922 que la majorité des marxistes n'avaient plus le cran de la soutenir (devant le démenti des faits).
  9. D'une manière générale, les rares passages où Marx s'essaye à décrire l'après capitalisme relèvent du fantasme utopique complet. Régis Debray a eu le mérite de l'admettre et de le dire à ses camarades révolutionnaires il y a longtemps, et beaucoup lui sera pardonné pour ce regain de lucidité (même si ça reste un personnage oubliable, et même pas le plus intelligent des marxistes ou post-marxistes): "Notre objet n’est pas de discuter sur le mode de production communiste, mais laisse moi te dire que cette notion se dégage mal des enfantillages de la pensée utopique. Je veux dire que le communisme comme fin de l’histoire, c’est encore une idée non matérialiste et non dialectique. A entendre comme une idée de la raison pure marxiste. Dans la mesure où elle suppose la fin de la rareté, la disparition de l’Etat, la fin de la division du travail manuel et intellectuel, c’est évidemment ce qu’on appelle une utopie. C’est d’ailleurs pourquoi Marx l’a reprise telle quelle des utopistes et n’a jamais réfléchi dessus sérieusement. C’est aussi pourquoi tout ce qu’annonce la mode de production communiste, c’est l’horizon qui avance avec le marcheur. Le dépérissement de l’Etat on sait ce qu’il en est, la fin de la rareté de même. D’ailleurs la rareté en tant que rapport est une donnée permanente de l’histoire : toute rareté est relative, et ce relatif est un absolu en ce sens que l’innovation fabrique sans cesse de la rareté ; la dernière des machines automatisées sera toujours un bien rare par rapport aux générations antérieures, autrement dit, la rareté est constitutive du rapport économique de l’homme aux choses. Par ailleurs, les idées de la disparition du pouvoir, de tout pouvoir séparé de la société, on pourrait facilement démontrer que c’est une idée sans fondement matériel, laissons cela de côté, et revenons donc à la nation. Je dis d’ailleurs que l’une des raisons qui démontrent bien le caractère utopique du mode de production communiste, c’est son universalité postulée, autrement dit qu’il postule la disparition des particularités culturelles et nationales. Il s’agit vraiment d’une idée idéaliste qui n’a rien à voir avec la théorie de la contradiction comme moteur permanent de l’histoire. C’est vraiment là un résidu (et peut-être plus qu’un résidu) spéculatif chez Marx ; en tous cas, une idée héritée de l’Aufklärung [mot allemand désignant la philosophie des Lumières]." -Régis Debray, Entretien avec Carlos Rossi, Critique Communiste [revue théorique de la LCR], 1976.
  10. Cadeau: "Une « éducation du peuple par l'Etat » est chose absolument condamnable. Déterminer par une loi générale les ressources des écoles primaires, les aptitudes exigées du personnel enseignant, les disciplines enseignées, etc., et, comme cela se passe aux Etats-Unis, surveiller, à l'aide d'inspecteurs d'Etat, l'exécution de ces prescriptions légales, c'est absolument autre chose que de faire de l'Etat l'éducateur du peuple ! Bien plus, il faut proscrire de l'école au même titre toute influence du gouvernement et de l'Eglise. Bien mieux, dans l'Empire prusso-allemand (et qu'on ne recoure pas à cette échappatoire fallacieuse de parler d'un certain « Etat de l'avenir » nous avons vu ce qu'il en est), c'est au contraire l'Etat qui a besoin d'être éduqué d'une rude manière par le peuple." -Karl Marx, Critique du programma de Gotha, 4ème partie, 1875. Entre ça et le libre-échange, Marx est plus libéral que bien des socdem Normal pour un anarchiste tu me diras.
  11. ça va être une course de vitesse entre eux et les anti-"insérer ici le terme en isme", qui lutteront pour l'égalité de traitement entre humains et robots. Non à la robophobie ! Cet utopisme ne me semble pas très nouveau, mais au sein du socialisme la tendance écologiste et technophobe me semble en train de gagner la bataille contre le "productivisme" traditionnel (marxiste notamment): « Aristote prévoyait que « si chaque outil pouvait exécuter sans sommation, ou bien de lui-même, sa fonction propre, comme les chefs-d'œuvre de Dédale se mouvaient d'eux-mêmes, ou comme les trépieds de Vulcain se mettaient spontanément à leur travail sacré ; si, par exemple, les navettes des tisserands tissaient d'elles-mêmes, le chef d'atelier n'aurait plus besoin d'aides, ni le maître d'esclaves. Le rêve d'Aristote est notre réalité. Nos machines au souffle de feu, aux membres d'acier, infatigables, à la fécondité merveilleuse, inépuisable, accomplissent docilement d'elles-mêmes leur travail sacré ; et cependant le génie des grands philosophes du capitalisme reste dominé par le préjugé du salariat, le pire des esclavages. Ils ne comprennent pas encore que la machine est le rédempteur de l'humanité, le Dieu qui rachètera l'homme des sordidæ artes et du travail salarié, le Dieu qui lui donnera des loisirs et la liberté. » -Paul Lafargue, Le Droit à la paresse, 1880.
  12. Ce qui n'est pas faux. Mais la guerre civile aurait duré moins longtemps si les Bolcheviks n'avaient pas cherché à collectiviser les terres et a massacré les chrétiens orthodoxes. Sans oublier le fait que ce sont eux qui ont déclenché cette guerre civile avec leur coup d'Etat suivi de la dissolution du Parlement où ils se sont retrouvés en minorité... (Sans oublier les armées occidentales qui sont allées rétablir sur place la démocratie, avec les résultats habituels de l'interventionnisme militaire...).
  13. Oui, alors son bouquin sur Deleuze, je préfère ne pas le lire. D'ailleurs je préfèrerais ne plus entendre parler des sophistes post-modernes.
  14. Y en a mec qui m'a vu lire Liborg (alors que je devrais être en train de taffer pour mon cours d'urbanisme). Première question qu'il me pose: "mais t'aimes bien G. Keonig ?!" Malaise.
  15. Tu confonds comprendre et sentir/ressentir, confusion grave et hélas de plus en plus répandue. La raison humaine est pourtant irréductible à la sensation (que les animaux possèdent aussi par exemple). Je peux parfaitement comprendre ce qu'est le harcèlement sexuel sans l'avoir subi personnellement, de même que je n'ai pas besoin d'avoir été torturé pour comprendre ce qu'est la torture et émettre un jugement moral pertinent dessus.
  16. Ou alors on va s'engouffrer dans une crise et nous attirer des problèmes. Pour le moment je vois mal en quoi ça sert l'intérêt de la France.
  17. Ignorer les contre-arguments ne les invalident hélas pas...
  18. Un pays est une somme d'individus (voire même d'êtres si on inclus les paysages, les réalisations architecturales et les générations passés...), lequels présentent par définition des différences. Tous les israéliens ne sont pas nationalistes, par conséquent parler de "pays nationaliste" est erroné. On aura une meilleure base pour polémiquer en vérifiant un énoncé du genre "les gouvernements successifs d'Israël depuis X années sont nationalistes".
  19. Hé bien je suis content d'avoir dépassé ce degré de civilisation (assez bas, il faut bien le dire). Mais ça a supposé l'inculcation de ce que Norbert Elias appelait des "procédures d'auto-contrôles", lesquelles sont en régression dans les sociétés occidentales depuis 50 ans. "La modernité tardive que j'appelle décadence se veut formellement libertaire. Elle entend bannir tabous et inhibitions au profit d'une spontanéité qui rejette les conventions... La civilité, la politesse, la galanterie... Toutes ces procédures qui cantonnent l'instinct agressif pour lisser l'interface ; en un mot l'élégance sociétale, c'est-à-dire le souci de l'autre. Il y a un risque d'anomie que les thuriféraires de soixante-huit ont largement contribué à magnifier en laissant croire que tous ces codes relevaient d'une aliénation d'essence autoritaire et bourgeoise... Les bourgeois sont d'ailleurs les premiers à s'en émanciper, et avec quel entrain... Ils sont l'avant-garde de l'anomie à venir, des enragés de la décivilisation. [...] Le jeunisme, c'est cela ; le " cool ", le sympa, le décontracté, la sacralisation d'une société adolescente libérée des contraintes de la forme. Or la vitalité brute, instinctive, sauvage, célébrée par ce culte de la sincérité et de la transparence, c'est la dénégation de la vie collective et de ces protocoles compliqués qu'on appelle tout simplement la culture. La culture, Bérard, c'est-à-dire depuis Cicéron, ce qui cultive en l'homme social la retenue, la discrétion, la distinction. Le dernier homme ne veut plus être apprivoisé par les usages, et c'est vrai que délesté des impératifs de la règle, il est ainsi persuadé d'avoir inventé le bonheur. La courtoisie, la bienséance, la civilité. Tout cela nous suggère-t-on, ce sont des salamalec, des trucs de vieux, des préjugés d'un autre âge et pire encore des mensonges ; et c'est contre la duplicité que dissimuleraient les rigueurs du savoir-vivre que l'on veut procéder au sacre des penchants." -Julien Freund, in Pierre Bérard, Conversations avec Julien Freund, p.11. La "libération de la plainte", non proportionnelle à la hausse des plaintes en bonne et due forme (attitude adulte et responsable), s'inscrit dans ce processus régressif (d'ailleurs couplé avec le culte contemporain de la victime).
  20. Il y a une différence entre donner discrètement un conseil à quelqu'un et participer bruyamment à la curée médiatique: "ah, le salaud, le gros dégoutant !" sur la base de simples accusations qui pourraient aussi bien être des calomnies ou des exagérations. Dans le premier cas, que ta prudence soit fondée ou non, tu fais simplement preuve de bienveillance. Dans le second, tu valides imprudemment quelque chose qui pourrait être faux, en mettant en cause la réputation de quelqu'un. Dans des sociétés moins policées que la nôtre, attenter à l'honneur d'un homme, ça se règle à l'arme blanche...
  21. Je ne suis pas d'accord. Nous autres humains sommes déjà naturellement beaucoup trop disposés à penser ou à croire du mal de notre prochain. Pour ce qui est de la prise de parole publique, je considère comme une marque de civilité de tenir tout accusé* pour innocent jusqu'à ce qu'un tribunal ait jugé du contraire**, ça permet 1): d'arrêter de commenter les affaires judiciaires en cours, activité futile qui relève du bavardage. Sans compter 2): que ça empoissonne notre vie publique en occultant des sujets qui eux méritent qu'on s'y attarde. Par ailleurs 3): le fait de déclarer publiquement que X est de toute évidence coupable et donc un connard ne peut qu'inciter à ce que les gens perdent patience et abandonnent cette attitude tout à fait non-spontanée qui consiste à être patient et laisser un tiers juger à notre place, plutôt que d'activer le mode vendetta et d'aller chercher le goudron et les plumes. *Oui, tout accusé, homme politique compris. Je ne connais pas plusieurs classes de citoyens. En revanche je suis favorable à tout évolution du droit pénal qui accroîtra la durée des peines d'inéligibilité pour des délits ou crimes commis en liant avec l'exercice d'une charge publique (coucou Claude Guéant). Plus on s'élève, plus on doit montrer l'exemple, et plus la chute doit être rude en cas de manquement. **Sauf situation exceptionnelle où l'on possèderait des preuves que ledit tribunal est corrompu ou ignore des éléments absolument accablants. Mais la règle doit être d'estimer que l'institution est mieux renseignée que nous (ce qui dispense de la commenter) -sinon, à quoi bon obéir à une institution ? Revenons donc au lynchage par la foule et à l'état de nature.
  22. Tiens le retour du polylogisme moderne: "Seul un X peut comprendre un X"...
  23. Je suis INTJ et ce ne sont pas mes préférés (Tyrion <3 ).
  24. "Une bonne action n'efface pas plus les mauvaises qu'une mauvaise les bonnes. Chacune mériterait sa propre rétribution." -Stannis Baratheon.
  25. Je ne sais pas si diriger l'UE constitue un facteur de puissance très remarquable En plus l'Allemagne ne contrôle qu'en partie les choses. Elle a subi pendant des années une politique monétaire de la BCE qu'elle ne voulait pas.
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