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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Le roman socialiste-utopique que je connais le mieux c'est le Voyage en Icarie de Cabet (mais c'est un communiste chrétien): https://fr.wikipedia.org/wiki/Voyage_en_Icarie Il y a aussi le roman "futuriste/romantique" de William Morris, de tendance éco-socialiste: https://fr.wikipedia.org/wiki/News_from_Nowhere Ni l'un ni l'autre ne mettent en scène un échec de l'abolition de la propriété, à ma connaissance.
  2. Je relis la section du Ainsi parlait Zarathoustra intitulé "De la nouvelle idole". Il y a là dedans plus qu'assez pour faire un sort à l'appropriation fasciste de Nietzsche. Rien ne le dégoutait tant qu'un État qui s'occupe de culture.
  3. C'est ce que je me suis dit aujourd'hui tient. Le futur est ouvert j'ai envie de dire, c'est difficile de voir comment ça va évoluer.
  4. Il y a passage génial vers la fin de La Grève où Ayn Rand illustre pourquoi l'autogestion communiste ne marche pas plus que la planification centrale, mais j'imagine que ce n'est pas ce que tu cherches ^^ Il faudrait que tu puisses nous en dire plus, comme par exemple la date approximative du livre.
  5. J'ai suivi plusieurs cours de Jean-Michel Salanskis, principalement sur Kant, Quine et la philosophie analytique du langage. Ce n'était pas ma tasse de thé (en fait ce sont les pires notes de mon cursus), mais au moins je reconnais que ce sont des questions intéressantes et que Salanskis est un très bon enseignant, il rend ça très vivant. Et je me disais: profite, ça te change des postmodernes infiltrés un peu partout. Un type qui comprend le réfutationnisme poppérien ne saurait être fondamentalement mauvais. Donc je jette à un œil à l'un de ses bouquins, et là, c'est le drame: du jargon phénoménologique qui ne mène nulle part et ne produit même pas de la mauvaise littérature: Une autre expérience désagréable, c'est la tendance de l'idéologie à se cacher même là où on ne l'attend pas. Par exemple, je lis tranquillement l'Introduction à la géographie sociale (2014), de Guy Di Méo. C'est très bien, c'est clair, mais voilà-il pas qu'au détour d'une page de l'index des notions: « [La postmodernité] correspond à une époque et à un régime de société : les nôtres. Il s’agit du fruit, plus ou moins direct, de la « chute des murs » (fin des années 1980) et d’une mondialisation/globalisation qui s’effectue sous l’impulsion d’un néocapitalisme libéral ne rencontrant que peu d’entraves de la part de secteurs publics en très net recul. » -Guy Di Méo, Introduction à la géographie sociale, Armand Colin, coll. Cursus.Géographie, 2014, 189 pages, p.187. Horreur, malheur. Comment peut-on discuter d'épistémologie avec finesse et raconter n'importe quoi sur le poids de l'Etat à ce point ? Dans le genre "n'allons pas trop loin dans la neutralité axiologique", l'ouvrage de Sylvie Aprile (une de mes profs ce semestre) & Michel Rapoport, Le monde britannique. 1815-(1914)-1931 (2010), se veut "sans partis pris" (dixit le préambule). Et après avoir fait un sort à la légende d'un Royaume-Uni libéral dans la première moitiée du 19ème: Voilà t-il pas que l'antilibéralisme obligatoire revient subrepticement: "Les risques crées par l’industrialisation rendent nécessaire une intervention protectrice de la puissance publique. Pour ce faire, une législation régulatrice se maintient ou est crée." (p.46) (notons aussi que le libéralisme est qualifié "d'idéologie libérale", alors que le socialisme ou même l’impérialisme sont plus noblement des "courants de pensées".)
  6. 1): Le libéralisme de Churchill "is nowhere to be found" comme diraient les Anglais.
  7. Sans vouloir trop m'aventurer sur le terrain de la sexualité des gréco-romains (sujet complexe qui excède mes compétences), on peut au moins en dire qu'on a chez eux une société tout à fait patriarcale (absence de personnalité juridique des épouses, etc), et des relations sexuelles/affectives homosexuelles (entre hommes) non seulement tolérées mais valorisées culturellement, présentes dans l'éducation des jeunes citoyens. Paye ton hétéro-patriarcat.
  8. Comme quoi c'est le subventionnisme qui mène à la "guerre" économique, pas l'Etat minimal. Le problème c'est d'opposer à la minorité organisée du lobby agricole un refus politique: "La théorie des choix publics nous permet de comprendre ce qui, autrement, ne serait qu'un fait étrange, un mystère irrésolu : que ce sont les minorités qui l'emportent sur les majorités. Dans le paradigme politique conventionnel, on s'attendrait au contraire à ce que la majorité impose ses intérêts propres, aux dépens des minorités. Or, avec le modèle des choix publics, on se rend compte que, pour donner un privilège à une majorité, il faut prendre bien davantage à la minorité. En termes plus crus, si l'on veut donner un franc à tous les membres de la majorité, il faut prendre bien plus d'un franc à chacun des membres de la minorité. Et ladite minorité en couinera d'autant plus fort. A l'inverse, pour favoriser la minorité, il n'est pas nécessaire de prendre autant à la majorité. Quand le grand nombre entretient le petit, le petit nombre reçoit beaucoup alors que le grand ne donne que peu chacun. Les reproches de la majorité sont faibles, forte est la reconnaissance de la minorité. Ce processus explique pourquoi, alors que depuis un siècle la proportion des agriculteurs dans la population a considérablement diminué, les hommes de l'Etat leur distribuent des monceaux de subventions. Dans tous les pays avancés, les agriculteurs sont aujourd'hui une petite minorité, et ils reçoivent de gigantesques subsides aux frais des contribuables citadins, lesquels sont bien plus nombreux. En revanche, dans les économies moins avancées où l'agriculture emploie encore une majorité de la population, il est caractéristique que ce soient les agriculteurs qui sont taxés, ou forcés de vendre leurs produits à des prix artificiellement bas, pour permettre aux minorités citadines de vivre sur leur dos. A mesure que le nombre des agriculteurs baisse, leur capacité à pétitionner augmente de façon manifeste. Ce cas illustre bien cette conclusion générale de la théorie des choix publics, qu'il est plus facile de satisfaire des minorités que des majorités. Cela coûte moins cher, et les minorités donnent assez de valeur à ce privilège pour que les législateurs y trouvent leur avantage." -Madsen Pirie, La Micropolitique. Comment faire une politique qui gagne, p.107-108.
  9. 1): Pour Mounier on peut débattre, en revanche je ne vois pas comment on peut mettre en doute que les signataires du Manifeste pour la défense de l'Occident fussent des pro-mussoliniens (et pour certains des fascistes): https://fr.wikipedia.org/wiki/Manifeste_des_intellectuels_français_pour_la_défense_de_l'Occident_et_la_paix_en_Europe 2): Ben, c'est ce qu'il était ? (et jusque dans les années 30, même): « Ayant rencontré Mussolini le 15 janvier 1927, [Winston Churchill] exprime, lors d’une conférence de presse tenue à l’ambassade britannique de Rome, son estime pour l’œuvre accomplie par l’Italie fasciste et de son chef : « On ne peut s’empêcher d’être séduit, comme tant d’autres, par l’apparence simple et aimable de M. Mussolini, par son calme et son équilibre, malgré les charges et les périls pesant sur lui. On voit tout de suite qu’il ne pense qu’au bien du peuple italien, tel qu’il le comprend. […] Si j’avais été Italien, je suis sûr que j’aurais été à fond avec lui. » […] Churchill reste pendant plusieurs années sur cette position politique favorable au régime fasciste. Le 18 février 1933, parlant lors d’une réunion de la ligue antisocialiste britannique, celui qui est redevenu simple député du parti conservateur estime que Mussolini est « le plus grand législateur vivant », celui qui « a montré à beaucoup de nations que l’on peut résister au développement du socialisme ». » -Philippe Foro, « La politique extérieur de l’Italie fasciste », chapitre 6 in L’Italie fasciste, Armand Colin, Coll. U Histoire, 2016, 303 pages, p.160-161. Je ne traite pas Churchill ou Mounier de fascistes parce que ce n'est pas le type de régime qu'ils prévoyaient de mettre en place dans leurs pays respectifs. En revanche Churchill était un impérialiste raciste assez répugnant.
  10. ça a au moins le mérite de montrer qu'il n'y a que des différences superficielles entre la droite sociale-catholique et la gauche social-démocrate.
  11. « L'avenir dira si l'authentique élan anticapitaliste qui anime au moins une fraction active du monde fasciste a l'importance et l'efficacité que nous lui souhaitons. » -Emmanuel Mounier, Esprit, N° 33, juin 1935, p.474-480. Repris in Œuvres, tome 4, Paris 1963, p.844. « Ce n'est donc pas l'effet du hasard si de janvier à mai 1934 Esprit publie un essai de Otto Strasser* [...] Un an plus tard, en mai 1935, [Emmanuel] Mounier va à Rome représenter l'équipe d'Esprit, en compagnie d'Ulmann, à un colloque organisé par l'Institut de culture fasciste. » -Zeev Sternhell, Ni droite ni gauche. L'idéologie fasciste en France. Barcelone, Gallimard, coll. Folio Histoire, 2012 (1983 pour la première édition), 1075 pages. p.614-615. *Lequel s'était fait exclure deux ans plus tôt du NSDAP...
  12. C'est vrai, je force un peu le trait. A une époque le site du Parti de gauche diffusait Pour être socialiste (1919) de Léon Blum. Maintenant leur culture politique et historique est quand même limitée. Et parfois très confuse. Le même site diffusait un texte d'Emmanuel Mounier, alors que c'était un catholique social à tendance pro-mussolinienne. Visiblement tout est bon dès lors qu'il s'agit d'attaquer le capitalisme...
  13. Je crains malheureusement qu'une bonne moitié demanderait juste "c'est qui, Léon Blum ?", et qu'une minorité de la moitié restante sifflerait qu'on a pas à tenir compte des idées des juifs sociaux-traîtres.
  14. C'est pas si compliqué que ça: https://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_des_villes_nouvelles_françaises
  15. 1: A comparer avec Sternhell: « Ce n'était pas par respect de la démocratie et de ses institutions que La Rocque n'a pas donné l'assaut : c'était une simple question d'opportunité et de bon sens. » -Zeev Sternhell, Ni droite ni gauche. L'idéologie fasciste en France. Barcelone, Gallimard, coll. Folio Histoire, 2012 (1983 pour la première édition), 1075 pages, p.133-134. 2: A quoi penses-tu ?
  16. Article intéressant de Michel Winock: http://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2006-2-page-3.htm Il rejette la catégorisation des Croix-de-Feu et du Parti Social Français comme étant fascistes.
  17. D'un point de vue strictement électoraliste (et l'UMP n'en connaît pas d'autre), c'est la décision la plus habile.
  18. Une espèce de déchet humain explique qu'il n'est pas sûr de préférer la "gauche libérale (sic) de gouvernement" française par rapport à Lénine. En 2017. Dans L'Abération: http://www.liberation.fr/chroniques/2017/10/23/lenine-reveille-toi-la-gauche-est-devenue-folle_1605138 Le tout en "mode cool" et détenu, histoire d'avoir un masque pour la lâcheté si d'aventure quelqu'un voulait lui mettre le nez dans ses excréments littéraires ("mais il ne faut pas prendre ça au sérieux". En effet, c'est difficile de prendre au sérieux un contributeur de Libé...).
  19. C'est d'une débilité infinie. Si on les laisse faire, le lynchage ne sera plus seulement médiatique: à quoi bon s'embarrasser de procès ? ...
  20. Parler d'Etat est problématique pour le Moyen-âge, mais les pouvoirs politiques étaient tout à fait interventionnistes et collectivistes. Interdit de l'usure, protectionnisme inter-régions / villes, fiscalité, servage, corporatisme, etc. Dans les facteurs de la non-croissance il faut ajouter les guerres permanentes, moins de monnaie métallique qu'après la Découverte du Nouveau-Monde, les épidémies, la régression technologique par rapport à l'Antiquité que va entretenir l'obscurantisme religieux, et plein d'autres choses.
  21. C'est le journal officiel des partis de gouvernement (avec une légère préférence pour le centre-gauche hollandiste), à partir de là tout ce qui se produit est magnifique. Et maintenant qu'En Marche a probablement coulé LR et le PS, there is no alternative. Donc tout doit être magnifique.
  22. Pour revenir à des sujets moins élevés, je feuillette Le Suicide français de Zemmour (2014). C'est en gros du Soral soft et bien écrit, du néo-gaullisme mais avec un peu de nostalgie Algérie française et d'opposition au droit à l'avortement pour relever la sauce (qu'on ne trouve absolument pas chez une Polony par exemple. Question de génération et de milieu). C'est assez terrifiant de voir le succès qu'à eu ce bouquin. Et bien sûr on ressort le spectre du libéralisme-libertaire. Zemmour a toutefois une honnêteté sur les Onfray et autres Michéa, celle de citer Clouscard comme l'inventeur de cette théorie: "Sur le plan idéologique, la domination inédite des libertaires préparait le terrain aux libéraux." -Eric Zemmour, Le Suicide français, Éditions Albin Michel, 2014.
  23. Incontournable mais pas incontesté... Thierry Ménissier, par exemple, n'est pas tendre avec les interprétations de Strauss. Et il n'est pas le seul: "Les Thoughts on Machiavelli de M. Léo Strauss offrent le modèle de ce qu'il ne faut pas faire pour pénétrer Machiavel." -Bernard Guillemain, Machiavel: l'anthropologie politique, Genève, Librairie Droz, 1977, p.4. Je compte quand même le lire ne serait-ce que parce qu'il a le privilège de l'antériorité.
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