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Vilfredo

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Tout ce qui a été posté par Vilfredo

  1. Vilfredo

    Actualité Covid-19

    Les primo-injectés? Si tu voulais dire primo-infectés, oui: primo infection compte pour 1 dose + 2 doses = 3 doses => pass valide
  2. Bienvenue. Je ne peux pas résister: d’où te vient cette admiration pour LR?
  3. Vilfredo

    Actualité Covid-19

    Cette photo style joe rogan le génie du mal est bien trouvée aussi
  4. Ou le passé (la “retrodiction”) 26e minute (super truc à binger pour tous les nerds de physique et d’épistémologie):
  5. Well certainement mais après coup. Je pense au celebre texte de TS Eliot sur la tradition et le talent en littérature ou il explique qu’un écrivain du XIXe siècle nous révèle la vraie nature dun écrivain du XVIIe. Je crois que c’est un peu pareil en histoire: un fait éclaire ou constitue rétrospectivement comme fait quelque chose qui s’est passé bien avant. On sait si bien que le futur n’est pas écrit qu’on oublie que le passé non plus. Alors quant à s’imaginer qu’on peut déceler ces régularités quand on a le nez dedans…
  6. Oui j’ai édité to go straight to the point
  7. (Édité) pour moi c’est juste des gens qui attendent leurs barbares ou qui ont besoin de barbares pour se sentir exister comme victimes archetypiques dans la concurrence de toutes les victimes de l’histoire
  8. Oui l’inflation a toujours mené au nazisme dans l’histoire. La corrélation est limpide à chaque fois que le nazisme est apparu.
  9. C’est du pipeau “on apprend l’histoire pour qu’elle se répète pas”. Vous avez déjà vu l’histoire se répéter vous? Moi jamais. Enfin si on considère que l’histoire est autre chose qu’une collection de faits ouverte au cherry picking évidemment
  10. En y réfléchissant (et non ça n'a rien à voir avec mes lectures funky ces dernières semaines), je me dis que c'est le propre de l'idéologie: donner la liberté de choisir tout en attendant implicitement que personne n'en usera. Ce qui est attendu de toi est de librement choisir la "bonne" option. Par exemple, bien sûr que c'était interdit de critiquer Staline. Mais c'était encore plus interdit de dire publiquement qu'on n'avait pas le droit de le critiquer, parce que l'illusion de la liberté aurait disparu. Vous savez ce que je pense des inepties sur: la France est un régime totalitaire. Je ne pense pas que ça démontre quoi que ce soit de totalitaire. Mais pour ceux qui se demandent ce que veut dire l'idéologie, ben c'est ça. Non seulement en privé on ne soutient pas les idées auxquelles on conforme notre comportement en public (cette rupture était déjà analysée dans les pays du bloc de l'Est par Timothy Garton Ash) mais on tient aussi en public un discours sur la liberté et l'absence d'idéologie que cette dichotomie (entre le comportement public et le comportement privé) dénonce immédiatement comme faux. Ce n'est pas seulement: tu dois faire ceci. C'est: tu dois vouloir le faire. On n'est pas chez les barbares, voyons!
  11. Mais ça veut dire quoi "situation"? Vous savez, les juristes?
  12. Oui mais en même temps ça montre qu'il ne veut pas que Smati soit à Culey. Ah je suis pas le seul à faire la blague ok
  13. C’est tellement pas pareil que la question devient: pourquoi le point de comparaison est-il toujours la Shoah? Parce que c’est vrai, il y a eu d’autres genocides dans l’histoire mais aucun n’a le prestige symbolique de la Shoah. Ça s’impose avec une évidence mais pourquoi les juifs sont-ils toujours l’ultime transgression (pour les ados et aussi apparemment pour les adultes). Vous connaissez la blague: il y a un mec qui dit à un autre: tu sais, Hitler a décidé de tuer tous les juifs et tous les coiffeurs. Et l’autre répond: pourquoi les coiffeurs?
  14. Vraiment rappelez-moi d'arrêter de traîner sur liborg le soir avant de me coucher.
  15. Ah autant pour moi je croyais que c’était école primaire. J’ai eu cours dessus en primaire moi
  16. Et il faut lire l'article en détails pour les citations. Quand le mec parle de "normaliser la sexualité" (avec des images de femme qui se coupe les veines et de détenus de camps, je rappelle), il attaque en fait bien sûr la gauche identitaire. Ce que l'identity politics dit, rien qu'avec le LGBTQIA+, c'est que si seulement on arrivait à trouver une étiquette et une place pour chaque petite déviance, de manière à ce que chacun soit dans sa boîte, ait un nom, puisse s'y identifier etc, alors tout serait bien, c'est-à-dire: la sexualité serait enfin normalisée. Le mec dit qu'il ne veut pas normaliser la sexualité, n'empêche que c'est lui qui en voit partout (pour en voir dans Maus). On a vraiment tort d'opposer la droite et la gauche sur ce sujet. Aujourd'hui, leurs discours sont parfaitement symétriques.
  17. Oui bien sûr c'est pas que l'ED. Mais il n'empêche, quand on lit ce qui se dit sur Maus, qui est traité par cette école du Tennessee quasiment comme un BD "pour adultes" (au sens: érotique) alors que ça se passe à Auschwitz, ça me donne quand même envie de vomir. C'est une nouvelle forme d'obscénité: on veut bien enseigner la Shoah aux enfants (why though) mais il faut pas que ça les choque trop. Je ne sais même pas d'où vient cette idée d'enseigner la Shoah à des enfants qui sont trop jeunes pour comprendre quoi que ce soit. C'est aussi cette obsession absurde qui crée des situations pareilles. Et c'est pourquoi le cas de Maus me semble bien particulier, et je reprocherais plutôt à l'Humanité d'y voir un cas de "puritanisme" de plus, sur le même plan que l'affaire Toni Morrison, même si c'est ça aussi: Des baffes. Lisez l'article du Monde. Pour ce qui ne concerne pas Maus (je pense principalement à Beloved), je trouve tout de même ça justifié. Chaque bord politique a son puritanisme: le puritanisme "libéré" de la gauche (parlez de sexualité tant que vous voulez, mais ne couchez pas sauf si vous respectez telles, telles et telles règles) et le puritanisme "conservateur" de la droite, dans tout ce qu'il a d'aberrant, d'autant qu'il fonctionne comme overcorrection du premier. Dans les deux cas, il y a une ignorance de la sexualité exceptionnelle (pour prendre l'exemple de Beloved c'est un roman sur l'esclavage et sur un viol, et ça aussi il faudrait que ce soit "convenable" pour ne pas choquer la bonne conscience du lecteur, et dans l'exemple de Maus, les images de l'extermination traitées comme si c'était Playboy). En un sens, ça n'a rien de nouveau: la sexualité est partout sauf dans l'acte sexuel. Mais on en est à un point où l'incapacité à distinguer ce qui est sexuel (dans le sens précis de ce qui peut être l'objet d'un désir) de ce qui ne l'est pas, voire de ce qui ne doit pas l'être (ici, la droite et la gauche se rejoignent pour ignorer l'impératif moral que certaines choses ne doivent pas être sexualisées) a quelque chose de pathologique. Mais ça n'est pas étonnant, parce que l'effet le plus désastreux de la révolution sexuelle et de la mentalité qu'elle a générée est qu'il n'y a pas de morale, donc de devoir et de responsabilité, dans les questions de désir et de sexe ("je suis né comme ça"), ce qui fait que les féministes d'aujourd'hui sont bien embêtées face à l'héritage du féminisme d'hier (les tribunes sur la pédophilie eg) et réintroduisent un substitut de morale sous la forme d'injonctions multiples et impossibles à satisfaire dont elles bombardent tout le monde.
  18. Bah je crois que si tu penses que faire des confessions, pleurer dans les bras et parler au curé, c'est en continuité avec la psychanalyse, c'est sûr qu'on parle pas de la même chose. Je veux bien reconnaître que la présentation que je donne de Lacan manque de clarté mais à un moment il faut minimalement reconnaître qu'il y a un truc comme l'inconscient qui est l'objet de l'analyse et qui n'est l'objet que de l'analyse. Pas des discussions avec le curé, les copains etc. C'est en ça que je maintiendrais que c'est bien un nouveau mode de communication. Tiens ça c'est un truc que je ne comprends pas nettement, mais qui est secondaire: même si tu "truques" ton analyse (que tu racontes des mensonges, inventes des rêves etc), le mensonge lui-même n'est pas anodin et on peut toujours continuer l'analyse (à condition que tu mentes vraiment, pas que ce soit juste une résistance où tu parles inconsciemment d'autre chose que de ton symptôme). C'est un peu ce que Lacan (la dernière fois promis) dit quand il dit: "il n'y a pas de métalangage". Mais personne n'est obligé de s'intéresser à quoi que ce soit, Freud recommandait à ses patients plutôt de ne pas lire de psychanalyse, de peur que ça entrave le transfert, et pour le reste (ce que tu décris), c'est de la psychanalyse sauvage. Personne, même un psychanalyste, ne peut se prononcer sur quelqu'un qu'il n'a pas en cure. C'est d'ailleurs un peu ce que voulait dire Lacan: il y a une histoire que j'aime bien où je ne sais plus quel intello parisien va voir Lacan à son cabinet pour lui demander d'intervenir dans un colloque qu'il donne sur le thème: "Le désir". Lacan, assis à son bureau, ne dit rien, et lui fait seulement le geste de se frotter les doigts, signifiant: va falloir me payer. L'intello parisien est sorti furieux en disant à tout le monde que Lacan était un malotru. J'adore cette anecdote. (Au fait mon cours sur la psychanalyse est maintenu, huhu.) Oui ça par contre je suis totalement d'accord. Je dirais que c'est un peu la question que j'essayais de résoudre quand je parlais de la fakeness. Si je perçois la fakeness de façon déductive (absence d'ombre e.g.) alors j'appelle "réel" l'univers dont je connais les lois (ou les régularités du moins). Si je ne vois pas d'ombre, ma réaction pourrait être: wtf tout peut arriver. C'est un peu l'inverse du syllogisme du sceptique (présenté dans l'article de la SEP): le sceptique dit: si tu ne sais pas si tu rêves (connaissance "générale"), alors tu ne peux rien savoir (de particulier). Là c'est plutôt: si tu ne sais pas si les gens ont une ombre (connaissance particulière), alors tu ne peux rien savoir (en général). Il s'agit seulement de trouver l'expérience cruciale, le trait caractéristique (je pense au test sanguin dans The Thing pour déterminer qui est humain et qui ne l'est pas, parce que ça ne se voit pas à l'oeil nu). Si je perçois "directement" la fakeness (comme une caractéristique intrinsèque de ce que je perçois), à ce moment il faudrait que la fakeness soit identifiable dans la sémantique des lois de la réalité, ce qui est un peu incompréhensible. C'est pourquoi, en y réfléchissant, j'ai plutôt tendance à penser qu'on perçoit la fakeness plutôt de la première façon. Ou alors il faut imaginer une espèce de sixième sens...? Ça ressemble un peu au daydream. Ce qui me frappe dans mes propres rêves c'est plutôt que je vois des choses que je ne peux pas voir moi (par exemple je me vois souvent de dos). Donc plutôt l'inverse.
  19. Mais il y a un autre point qui est que ce que l'identity politics menace, c'est en fait la relation qu'il y a dans une thérapie (pas nécessairement psychanalytique, mais a foriori celle-là) entre un thérapiste et son patient. Si tu te sens offensé dès qu'on remet en cause ce qu'il y a de prétendument fondamental dans tes affects, la cure est impossible. Et j'imagine très bien qu'on commence à attaquer les psy comme des réactionnaires. D'ailleurs on a déjà commencé. Le psy préféré de liborg en parlait ici: "there's no such thing as affirmation therapy" autour de la 5e minute et jusqu'à la 8e environ et ce qu'il dit est très, très bien. Ce qu'il dit ensuite sur voluntary exposure, moui.
  20. Oui bien sûr: c'est surtout le passage à 24:00 (à la fin de son intro) qui m'a fait rire (et que je trouve excellent) Edit Mais tu rates qqch en n'écoutant pas quand il parle de son analyse avec Jacques-Alain Miller (36:00). C'est drôle et émouvant.
  21. J'ai un nouveau crush intellectuel (rien lu encore, j'ai trop trop envie): James Elkins https://www.goodreads.com/author/show/29600.James_Elkins
  22. Ah et ce que Zizek dit sur les identity politics ici m'a donné envie de poker @Rincevent (j'en suis à une demi-heure, j'ai passé toute mon dimanche à lire et écouter Zizek et Lacan, et à écrire un wot sur Zizek et Lacan pour finir, mais c'est cool)
  23. Non justement c'est ici que nous ne sommes pas du tout d'accord. Même dans une perspective freudienne orthodoxe, on peut dire que dans une interaction sociale, ce sont deux sujets qui discutent, qui obéissent à l'éthique de l'argumentation (je projette des intentions sur autrui, je pars du principe qu'il peut m'apprendre qqch que je ne sais pas etc). Dans une séance de psy, les deux "sujets" ne sont pas sur un pied d'égalité, et il n'y en a quasiment qu'un seul qui parle, et son discours est radicalement différent parce qu'il est pur signifiant. Littéralement, l'analysé can't make sense of what he is saying. Zizek parle très justement de "prattle". Maintenant d'un point de vue lacanien, la bataille contre l'intersubjectivité est une longue histoire philosophique: d'abord il y a Descartes, qui réduit le sujet à une pure chose pensante, certes, mais une chose pensante qui est encore une partie du monde. Ensuite il y a Kant, avec qui le sujet n'est plus une partie du monde mais une pure synthèse dont le monde est le corrélat ontologique. Ce n'est pas une histoire de la finitude de l'homme du style Pascal, la pauvre créature terrestre coincée entre deux infinis, c'est le monde phénoménal qui devient l'horizon de la finitude du sujet, i.e. le monde tel que je me le représente porte en lui (dans sa représentation) la marque de ma finitude, et le prix de cette représentation est l'inaccessibilité de la Chose (en soi). La chose en soi est, par définition, ce qui n'a aucun équivalent dans le monde phénoménal (certains commentateurs disent que c'est une différente "perspective"). Hegel dépasse Kant en écrivant que le vide de la chose en soi est la négativité qui constitue le sujet. Le saut ici est celui qui va du sujet privé de toute substance (Kant) à l'absence de substance comme caractéristique ultime du sujet (la philosophie après Kant, donc Hegel et Lacan). Le mathème lacanien pour ce sujet est $: un sujet barré, parce que son manque est constitutif, et donc l'objet, qui barre la route de la sef-realization, est corrélatif au sujet dans un sens opposé à celui de l'idéalisme transcendantal (où je pose l'objet et je le constitue avec mon entendement structuré a priori). C'est aussi un résultat de l'Oedipe: l'enfant vient au monde comme objet de désir (des parents, de l'Autre) mais ce désir est interdit (inceste). Le sujet ne peut émerger qu'en renonçant à cette jouissance, donc au prix d'une aliénation (on retrouve ici Hegel), et pour Freud d'une castration, en deux sens: je suis castré comme sujet pour pouvoir devenir un objet dans le champ symbolique, ou dans l'ordre social (le "grand Autre" pour Lacan); cela, Lacan l'écrit clairement à la fin du Transfet (Séminaire VIII). La castration est un acte d'échange (tu me donnes ton désir i.e. ton objet, je te donne un statut d'objet), et c'est en ce sens qu'il faut comprendre: la castration est symbolique. Pourquoi je fais ce détour? Parce que ça explique la raison pour laquelle, pour Lacan, le "sujet" ne perçoit jamais un autre sujet "comme lui", un "prochain" dirait la Bible, il perçoit un "objet" qui a ce dont lui manque constitutivement. En termes hégéliens, il perçoit un maître. Mais que fait l'analyste? C'est ici que l'on comprend pourquoi la relation analysé/analyste n'a rien à voir du tout avec une relation sociale intersubjective. L'analyste prend le costume du maître, si on veut, mais il ne joue pas son rôle: il met le patient face à son propre vide, face à ses propres projections. Qu'est-ce que Lacan veut dire par là? Il faut relire Le Transfert: je n'ai pas le temps d'exposer en détails son commentaire de Platon mais l'idée clé est qu'en amour, on donne ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui ne le veut pas. On suppose toujours que l'autre a ce surplus qui nous manque (cf le dessin animé linké plus haut) et qu'il va correspondre à notre vide et make us whole. Ce surplus est, évidemment, l'objet petit a. L'être aimé, l'objet du désir, est dans une impasse. J'aime bien ce passage (je cite encore Zizek, How to Read Lacan): Pour sortir de cette impasse, qui l'expose au vide complet du désir de l'autre (ici, comprenez un génitif subjectif), l'être aimé change de place dans l'univers symbolique: pour répondre à la demande impossible de l'amant, il répond à son amour par son propre manque, càd qu'il l'aime en retour. L'abysse est ainsi comblé. Cela, ce geste d'aimer en retour, c'est précisément ce que le psychanalyste ne doit pas faire! Il doit laisser en suspens la question que pose tout objet lacanien qui se respecte ("che vuoi? qu'est-ce que tu veux (de moi)?") pour permettre à la fois au transfert d'avoir lieu, càd que le psychanalyste devient temporairement l'objet petit a, l'objet-cause du désir de l'analysé, mais il est aussi, comme l'écrit Lacan, le sujet "supposé-savoir", càd celui dont l'analysé suppose qu'il sait la vérité sur son désir, car c'est bien ce qui doit émerger de l'analyse, au lieu de l'amour. J'ai choisi cet extrait (photo) de How to Read Lacan parce qu'il énonce clairement que l'aimé, lui, ne sait pas, ne sait absolument rien du désir de l'autre. Dans ce sens-là, la relation entre un patient et son analyste est unique et incomparable à toute autre relation "intersubjective", sans quoi on n'aurait d'ailleurs pas besoin d'analyste. Pour le dire familièrement, on irait parler à ses copains, à son médecin, pourquoi pas même à ses parents. Très simplement, le fait qu'on dise à son analyste ce qu'on ne dit à personne d'autre, qu'on le dise d'une manière même qu'on ne le dirait à personne d'autre, est le signe le plus patent de la structure très singulière de cette relation (que j'ai essayé d'expliquer d'un point de vue plus théorique ci-dessus). Il me semble que c'est un problème légèrement différent, la thought insertion. Est-ce un problème du sujet ou un problème d'agency. Dans la mesure où c'est subjectif mais incontrôlé ça a quelque chose d'objectif... Je dois avouer que je trouve ces catégories un peu vagues. Ce n'est pas typiquement le genre de trucs que Searle appellerait "ontologiquement subjectif mais épistémiquement objectif"? Mais on peut aussi se demander si les pulsions sont "objectives". Je pense tout de même que c'est une autre question. Je voulais seulement souligner qu'il était amusant que la réalité sociale soit (ou partage exactement la structure d') une superstition. On dit que l'homme a une sorte de besoin profond de religion ou de croyance, mais la perspective lacanienne serait plutôt de dire qu'il a besoin que quelqu'un d'autre croie pour croire. Si je prends La Vie est belle de Benigni comme exemple: imagine qu'à la fin, l'enfant fasse comprendre au père qu'il avait tout compris depuis le début mais faisait semblant pour soutenir son père. C'est un peu comme ça que je vois les relations sociales (et la réalité sociale). Tu fais certains rituels pour me protéger, et je fais semblant d'y croire pour te protéger et ensemble on perpétue l'univers symbolique. Tu as besoin de croire que j'y crois, tu crois me protéger, en fait c'est moi qui te protèges, mais je ne peux te protéger qu'en tant que toi tu me protèges. J'ai besoin que tu fasses ce que tu fais pour que je puisse faire ce que je fais. Puisque le 4 vient de sortir, on peut le dire: le monde des machines, dans Matrix, est le fantasme qui permet de soutenir la réalité sociale (virtuelle), qui est celle de la matrice. Pas l'inverse. La question est: pourquoi est-ce que les hommes ont besoin de fantasmes aussi violents et obscènes pour soutenir la réalité sociale? (D'ailleurs pourquoi se fatiguer à ce que les réalités virtuelles de tous les humains coïncident dans une matrice partagée (intersubjectivité)? Pourquoi ne pourrait-on pas avoir chacun notre monde?) C'est la question soulevée par Freud (et Zizek pour Matrix). Pourquoi "réellement"? La question est plutôt: qu'est-ce qui est réel et qu'est-ce qui ne l'est pas? Si tu ajoutes "réellement" dans la question c'est sûr que ça se mord la queue. D'accord avec ça. D'impossible dans le monde réel. Mais si j'arrive à le faire est-ce que ça ne prouve pas que le monde réel n'est pas tel que je le croyais? Je ne peux pas, dans mon rêve, me rendre compte que c'est un rêve. Sinon je ne rêve plus. Tu as raison de rappeler que ça ne vaut que pour les rêves non-lucides, le problème c'est que je ne connais rien aux rêves lucides (à part que le sujet est conscient de les avoir). Tu aurais de la littérature sur le sujet? Et c'est pas justement un truc avec quoi Jung expérimentait? (Selon wiki, Freud reconnaît dans L'Interprétation des rêves que ça existe et y voit la confirmation que les rêves sont l'accomplissement des désirs frustrés.)
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