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"le Libéralisme Serait Aussi Désastreux


ULYSSE

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Réponse d'Alain Madelin aux propos de Jacques Chirac.

«Le libéralisme serait aussi désastreux que le communisme». Ces propos pour le moins surprenants sont ceux du Président de la République irrité par «l’affaire» de la directive Bolkestein.

Voici en effet que Frits Bolkestein - ancien ministre libéral néerlandais Président de l’International Libérale de 1996 à 1999 – entend libéraliser le marché des services en Europe. Louable initiative, enfin, car la libre circulation des services est avec celle des biens, des capitaux et des personnes, une des quatre libertés fondamentales, inscrite depuis 1957 dans le Traité de Rome. Elle a été rappelée avec force dans l’agenda de Lisbonne qui entend faire de l’Union Européenne, «la zone économique la plus compétitive au monde»(!) à l’horizon 2010 (via 28 objectifs, 120 sous-objectifs et 117 indicateurs!).

Convaincus, en effet, que le marché des services et sa libéralisation constitue un formidable gisement de richesses et d’emplois, les chefs d’Etat et de gouvernements, ont demandé à la Commission de présenter une directive de libéralisation des services. Ce qu’elle a fait le 13 janvier 2004 avec alors l’aval des commissaires français Michel Barnier et Pascal Lamy. Avec deux objectifs :

->Faciliter l’installation d’un prestataire de service dans un autre Etat membre.

->Permettre la libre prestation lorsqu’un fournisseur de service se déplace temporairement (jusqu’à 18 mois) dans un autre Etat. C’est alors que s’applique la réglementation du pays d’origine mais cette libre prestation n’est possible que pour les services ouverts à la concurrence dans un Etat membre et l’entreprise prestataire doit respecter la directive de 1996 qui soumet ses salariés aux lois et aux conventions collectives du pays d’accueil (temps de travail, salaire minimum, congés payés, règle de sécurité….)

Il est vrai qu’en France, à la veille du référendum sur l’Europe, cette directive «Bolkestein» était bien mal venue quand toutes les corporations, la classe politique et même le gouvernement développent depuis longtemps une rhétorique antilibérale sur la mondialisation et l’Europe, sur les dangers de «dumping fiscal», de «dumping social», ou de «dumping écologique». Ce projet a donc fait l’union nationale contre lui de l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par l’Ump et le Parti socialiste. Courage fuyons!

La concurrence n’est pas acceptable pour les adversaires de la directive «Bolkestein», entend-on souvent, il faudrait préalablement harmoniser (c’est à dire uniformiser) les conditions de concurrence. C’est non seulement absurde économiquement mais aussi contraire à la dynamique européenne qui, à partir du Traité de Rome de 1957 puis à la suite d’un arrêt de la Cour de Justice Européenne et avec l’Acte Unique de 1993, privilégie la libre concurrence et la reconnaissance mutuelle des normes.

Il est, d’ailleurs, piquant d’entendre le chef de l’Etat, qui propose au vote des français un projet de Traité de Constitution européenne qui étend considérablement le vote à la majorité qualifiée, expliquer que «la Commission doit réviser ce projet de Directive en vue d’aboutir à un consensus, ce qui est la seule méthode acceptable.»

Rappelons, pour la petite histoire, qu’en 1958 le Général de Gaulle avait invité un de ses collaborateurs à faire la tournée des organisations professionnelles pour connaître leur opinion sur la création d’un marché commun et l’ouverture des frontières. En marge de la note qui collectionnait les avis négatifs, il inscrivit de sa main «les frontières seront ouvertes à la date prévue. Ils sont forts mais ils ne le savent pas.» Aujourd’hui, de même la France à tout à gagner à la libéralisation des services en Europe. Et, il est dommage que faute d’une pédagogie libérale on en soit arriver à exiger le retrait de cette directive, ce qui nous vaut l’ironie du socialiste Tony Blair qui fustige ceux qui veulent défendre «des règles protectionnistes nationales afin de conserver des prix élevés et une vie confortable sur le dos des consommateurs.»

Quand le libéralisme qui historiquement est la protection du citoyen contre l’arbitraire et les abus de pouvoir, la proclamation des Droits de l’Homme, la mise au service du progrès social et de la croissance , des libertés économiques et de la concurrence est jugé – dans un pays aux institutions monarchiques comme la France- depuis le sommet de l’Etat comme aussi néfaste que le communisme, on peut penser que la première cause du déclin de notre pays c’est son déclin intellectuel, son refus d’accepter comme, tous les pays le font, la modernité libérale.

A moins de risquer une autre explication. Lorsque l’on se souvient du Jacques Chirac qui disait «Il n’y a pas d’autre choix que le libéralisme. Plus exactement, le libéralisme n’est pas un choix mais une nécessité…» et qui ajoutait, en paraphrasant un humoriste anglais «je dirais que le problème majeur du libéralisme en France est de n’avoir jamais été mis en oeuvre en France» et qu’on compare ce Jacques Chirac là au Président de la République d’aujourd’hui, on peut imaginer que Jacques Chirac, comme Saddam Hussein, à du faire appel à des sosies pour assurer sa sécurité et qu’un sombre complot après 1995 a fait disparaître le vrai Jacques Chirac pour installer celui qui parle aujourd’hui…

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A moins de risquer une autre explication. Lorsque l’on se souvient du Jacques Chirac qui disait «Il n’y a pas d’autre choix que le libéralisme. Plus exactement, le libéralisme n’est pas un choix mais une nécessité…» et qui ajoutait, en paraphrasant un humoriste anglais «je dirais que le problème majeur du libéralisme en France est de n’avoir jamais été mis en oeuvre en France» et qu’on compare ce Jacques Chirac là au Président de la République d’aujourd’hui, on peut imaginer que Jacques Chirac, comme Saddam Hussein, à du faire appel à des sosies pour assurer sa sécurité et qu’un sombre complot après 1995 a fait disparaître le vrai Jacques Chirac pour installer celui qui parle aujourd’hui…

:icon_up:

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Tu l'as dit.

Dans mon for intérieur ( je n'explique pas ) je suis profondément américain. J'ai quasiment un regard étranger sur la situation française. Et pour tout vous dire, c'est le brouillard :icon_up: Chirac, Jospin, non seulement j'y comprends rien et je me demande comment un pourri peut être réélu Président, mais en plus, comment les français font-ils pour supporter ça, le nivellement par le bas, les charges, etc… ?

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