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Un Jour Des Chercheurs Sérieux Se Pencheront Sur L'islam Et Les Banlieues...


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Il est simplement fort intéressant que l'esclavage ait prospéré chez les peuples qui se réclamaient d'un Dieu unique, Dieu d'amour pour les uns, Dieu miséricordieux pour les autres. Soit la religion a moins d'influence que celle qu'on lui prête d'ordinaire, soit la religion sait s'accomoder de toutes les situations et tout justifier. Je pense qu'il y a des deux, d'ailleurs.

Tu es sûr de ce que tu avances? En Océanie, Amérique du Sud, Afrique, Asie (Chine), où ce "Dieu unique" n'existait pas durant le premier millénaire, ça n'existait pas du tout l'esclavage???

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oui, le zéro est d'origine indienne (comme le reste de nos chiffres actuels)

Je voulais dire que les religions ( du moins chrétienne ) n'étaient, et ne sont pas, trés ouvertes d'esprit ( ex: galilée) elles n'aiment pas trop les "nouveautés" scientifiques…D'ailleurs, où en sont les études scientifiques sur le saint suaire ? L'église accepterait-elle d'admettre une éventuelle supercherie à son sujet ? :icon_up:

Ce qui est bien avec l'argumentaire anti-religieux, c'est sa capacité à se renouveller…

Plus sérieusement, à part quelques fêlés qui se piquent de "sindonologie", il n'y a plus personne pour croire que le Suaire soit authentique, et l'Eglise Catholique - qui a commissionné l'expertise de 1987 - ne le considère que comme une icône. Raté donc, il faudra trouver autre chose.

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En effet.

Se méfier des généralisations, et surtout de l'emploi du verbe "être" lorsqu'il indique un processus d'identification.

"Whatever you say something is, well it is not" (Alfred Korzybski).

Il me semble que le bouddhisme (tibétain) a un esprit très ouvert sur des sujets scientifiques de pointe (Pour ce que j'ai lu du Dalaï Lama, ou de Matthieu Ricard, par ex).

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  • 2 weeks later...

Enième dossier sur la question dans l'Express de cette semaine. Comme d'habitude, on insiste sur les malheurs de nos voisins pour mieux faire mousser notre joli modèle qui lave plus blanc (sans jeu de mots déplacé)

L'Express du 26/01/2006

Enquête sur la montée de l'islam en Europe

par Eric Conan, Christian Makarian

Entre immigration et conversions, la religion musulmane fait de plus en plus d'adeptes sur le Vieux Continent. Pendant des décennies, la plupart des pays ont compté sur leur force d'attraction et d'intégration pour que ces nouveaux fidèles se fondent dans leurs modèles. Ils s'aperçoivent aujourd'hui que certaines revendications remettent en question leurs propres valeurs. En France et chez ses voisins, analyse d'une confrontation qui bouleverse nombre d' idées reçues

© R. Ochlik/Wostok Press

Si l'on cite et récite une prédiction qu'André Malraux n'a jamais écrite - «Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas» - une autre de ses prophéties semble moins connue: «C'est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l'islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles.» Dès 1956, à l'orée de la décolonisation, le grand visionnaire avait ainsi balayé l'horizon, ajoutant que «les formes variées de dictature musulmane vont s'établir successivement à travers le monde arabe», que «l'Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce phénomène» et que «le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème».

Cette prescience politique pourrait nous inviter à considérer avec un peu d'inquiétude une autre de ses formules, énoncée lors de la campagne présidentielle de 1974: «Politiquement, l'unité de l'Europe est une utopie. Il faudrait un ennemi commun pour l'unité politique de l'Europe, mais le seul ennemi commun qui pourrait exister serait l'islam.» L'actualité européenne de ces derniers mois donne en effet l'impression que dans la plupart des pays membres l'islam est devenu sinon un ennemi, du moins un problème commun (lire les reportages en Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas et au Danemark). D'un seul coup, cet espace de tolérance ne supporte plus ce qu'il acceptait il y a encore peu. La Grande-Bretagne, qui a perdu son flegme, ne veut plus qu'on brûle les livres de Salman Rushdie à Bradford, l'Allemagne s'inquiète soudain des prières installées de longue date dans les jardins publics de Mannheim, l'Espagne se met à condamner des imams qui s'inspirent de trop près du Coran. Partout semble décrétée «la fin de la dictature de l'euphémisme», selon la formule du ministre français de l'Intérieur annonçant que nous sommes «en guerre» contre le «djihadisme global».

Une présence inégale

© JSI

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Deux événements ont précipité ce changement de climat: les massacres perpétrés au cœur du Vieux Continent par des tueurs se réclamant de l'islam et les débats sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne avec l'impression mitigée produite par un Premier ministre turc expliquant qu'il regrettait que ses deux filles ne puissent étudier à l'université d'Istanbul parce qu'elles étaient voilées.

En 1989, l'Europe avait cru sortir des tensions de l'Histoire avec l'effondrement de l'hydre soviétique. L'embrasement des Balkans, réactivant une histoire ancienne, constitua un premier démenti. Aujourd'hui, ce sont les Espagnols qui se sentent replongés dans l'histoire ancienne en voyant le massacre de Madrid revendiqué au nom de la «reconquête d'Al-Andalus», dont les «infidèles» ont spolié les musulmans voilà cinq siècles, mais qui reste définitivement classé «terre d'Islam», puisque conquis par Tariq ben Ziad au VIIIe siècle…

Comme si, dans l'histoire longue du continent, la parenthèse refermée de la courte confrontation Est-Ouest du XXe siècle laissait à nouveau la place au face-à-face entre Islam et Occident balisé par quelques dates immémoriales dans l'histoire de l'Europe et du monde musulman: 732, la victoire de Poitiers; 1492, la reconquête de la péninsule Ibérique; 1571, la bataille de Lépante; 1683, le siège de Vienne, et 1918, la chute de l'Empire ottoman. Une histoire qui a laissé des traces profondes dans la vie quotidienne des Européens, dont beaucoup trempent tous les jours un «croissant» dans leur café sans savoir que ce rite date de la défaite de la «Horde» (l'armée turque) devant les remparts de Vienne.

«L'effet de l'islam sur la tolérance sexuelle ne s'atténue pas»

Mais, si l'Histoire peut se poursuivre au-delà de la mémoire humaine, elle ne se répète pas. Si Ben Laden et ses affidés cherchent à réactiver cette confrontation meurtrière d'antan, le paysage actuel est différent: il existe aujourd'hui en Europe une présence musulmane, mais elle est majoritairement pacifique. Olivier Roy a expliqué dans L'Islam mondialisé (Seuil) ce que ce nouvel «islam d'Occident» a d'inédit, à la fois pour l'Europe et pour l'islam. Il résulte en effet de mouvements migratoires récents, amorcés dans les années 1960: sur 379 millions de personnes vivant dans l'Europe des Quinze, une douzaine viendraient de pays de cultures islamiques, principalement le Maghreb, la Turquie et le sous-continent indien. Pendant quelques décennies, les pays européens ont cru que leurs modèles respectifs permettraient à ces populations nouvelles de trouver leur place en pariant sur la force intégratrice de contrées pacifiées et ordonnées par le marché et l'initiative individuelle.

Aujourd'hui, la plupart des pays européens révisent cette vision optimiste en reconnaissant, de manière simultanée, avoir négligé deux phénomènes plus puissants que prévu. D'une part, l'intensité de la crise du monde musulman face à la modernité: les violents conflits internes que connaît cette religion, au bénéfice croissant des islamistes - dont des milliers de musulmans dans le monde sont les premières victimes - se propagent sur le sol européen. D'autre part, la redécouverte de la prégnance religieuse dans une Europe qui s'en était affranchie au point de ne même pas vouloir en garder trace dans le préambule de sa Constitution. L'Européen moyen qui feuillette vaguement un quotidien gratuit dans le métro s'étonne de voir son voisin psalmodier sur le Coran avec une ferveur oubliée, y compris en Espagne ou en Italie. Les statistiques de Bruxelles confirment ce décalage religieux: plus du tiers des Européens du Nord se disent sans religion, pour 1% de ceux originaires de Turquie, et, parmi les Européens de l'Ouest croyants, 25% seulement des catholiques, juifs et protestants se déclarent pratiquants, pour 72% des musulmans.

Ce hiatus entre des sociétés sécularisées et des populations pour lesquelles le religieux reste un argument d'autorité est devenu problématique en raison d'une particularité de l'islam: son rôle prescriptif fort. Les pratiquants stricts considèrent le Coran comme source de règles transcendant les identités nationales. Mais c'est surtout le contenu de ces prescriptions qui a fini par invalider la solution «multiculturelle» partout prônée en Europe, y compris dans la France des années 1980. Le multiculturalisme a explosé sur la question centrale et essentielle des droits des femmes et des homosexuels, qui a offert une pédagogie efficace en montrant que le dogme du «respect des cultures», au nom de leur équivalence, entrait en conflit avec l'égalité des individus. La différence n'est pas «toujours une richesse». Importée sur le Vieux Continent, l'infériorité juridique et la relégation des femmes, qui constituent la règle dans la plupart des pays musulmans, sont de moins en moins tolérés à Francfort, à Barcelone ou à Turin. Cette prise de conscience doit beaucoup à des militantes issues de l'immigration qui veulent s'émanciper du machisme musulman qu'elles ont senti croître en Europe ces dernières années. Triste paradoxe illustré en France: c'est non pas la Ligue des droits de l'homme, mais Fadela Amara qui s'inquiète d'une «islamisation des esprits» en constatant que, en «une dizaine d'années, les activités pour la jeunesse sont devenues des loisirs sexués au seul profit des garçons» dans ces territoires de plus en plus vastes où les filles ont de moins en moins la liberté de se déplacer seules ou en jupe. La première «Enquête sur les citoyens d'origine maghrébine, africaine et turque» que vient de publier le Centre d'étude de la vie politique française (Cevipof) confirme cet échec: «Qu'ils soient immigrés naturalisés, de première génération ou de deuxième génération, l'effet de l'islam sur la tolérance sexuelle ne s'atténue pas.»

Le «contrôle par les familles d'immigrés de la sexualité de leurs filles», qui résumait, pour Francis Fukuyama, la question du voile en Europe, se renforce même, comme le confirme une autre étude récente commandée par le Parti socialiste révélant une baisse du métissage provoquée par un renfermement endogamique des jeunes filles issues de l'immigration maghrébine. Ce contrôle prend parfois des tournures tragiques avec les mariages forcés ou les sacrifices archaïques des «crimes d'honneur», dont l'Allemagne a fini par s'émouvoir. La France a ainsi décidé de relever de trois ans l'âge minimal au mariage des femmes pour lutter contre les mariages forcés. Ce qui revient, comme l'a remarqué l'Union nationale des associations familiales, à «acclimater nos traditions juridiques aux mœurs de populations nouvellement arrivées» au lieu d' «acclimater leur comportement à nos mœurs, comme le fait la loi sur les signes religieux à l'école».

70% des musulmans se disent préoccupés par l'extrémisme islamique

Ces effets liberticides de revendications présentées au nom de l'islam ne se limitent pas à la question des femmes. La liberté d'expression est de plus en plus contestée, comme l'ont montré l'impossibilité de présenter à Genève la pièce de Voltaire sur Mahomet ou les menaces de mort reçues par les caricaturistes de plusieurs journaux de Copenhague, lesquels s'étaient permis de croquer le Prophète comme ils le font sans retenue de Jésus ou de Benoît XVI. Cette «islamisation» des esprits atteint l'école, où l'enseignement des épisodes violents de l'histoire de l'islam fait l'objet de censures que l'Eglise catholique n'a jamais obtenues à propos de l'Inquisition ou de la Saint-Barthélemy. Et, pour finir avec les harcèlements et les pressions, certaines cantines scolaires, après avoir banni le porc, imposent la viande halal pour tout le monde. Cette islamophilie générale n'est, au final, guère payante et plutôt contre-productive: c'est le constat actuel de beaucoup de décideurs en Europe, bien résumé par Jack Lang reconnaissant, lors de sa volte-face spectaculaire sur le voile à l'école, qu'il avait été «naïf» de croire que «le mélange des différences serait tellement fécond qu'il fallait être tolérant face aux particularismes».

Le plus grave fut de ne pas voir que ces particularismes constituent des enjeux de pouvoir au sein de populations très diverses, partagées entre un désir majoritaire, mais silencieux, d'intégration et l'influence d'une minorité bruyante qui voit en elles une masse de manœuvre qu'elle veut contrôler en la soumettant à un «statut personnel» dérogatoire au droit commun. Car ce n'est plus seulement l'extrême droite qui estime l'islam inassimilable aux sociétés européennes, mais les islamistes qui proclament impossible l'application du droit commun égalitaire.

Gilles Kepel, qui l'étudie depuis vingt ans, explique que cet «islam de l'Ouest», divisé, n'a pas encore choisi entre deux destins: soit un «aggiornamento à valeur exemplaire pour le reste du monde», soit devenir «la tête de pont d'un prosélytisme qui, à en croire les plus exaltés, assurerait la troisième - et victorieuse - expansion islamique sur le sol européen» (lire l'interview de Gilles Kepel : «La jeune génération est un enjeu»). Expansion dont Gilles Kepel voit les progrès dans certains quartiers français, où «l'on a parfois du mal à se rappeler que l'on se trouve dans l'Hexagone, tant est prégnant, à l'œil nu, l'ordre moral d'un rigorisme islamique que l'on ne constate généralement pas à ce niveau dans les sociétés musulmanes du sud et de l'est de la Méditerranée».

L'Europe libérale découvre qu'elle a plus souvent privilégié les partisans d'un islam littéral et conquérant au détriment des tenants d'un islam des Lumières. Les diatribes contre l'Occident d'Iqbal Sacranie, président du Muslim Council of Britain, ne l'a pas empêché d'être anobli par la reine d'Angleterre. Et, presque partout, l'habitude a été prise d'avaliser la conception communautariste des fondamentalistes en comptabilisant officiellement comme «musulman» toute personne originaire d'un pays musulman, ce que Nicolas Sarkozy avait théorisé d'une formule restée célèbre: «L'islam, cela se voit sur la figure.» La France a même renoncé, en 1999, à demander à l'UOIF de reconnaître le droit au changement de religion, qu'interdit le Coran. «La relative apathie des musulmans à dénoncer l'islamisme», constatée par le chercheur Farhad Khosrokhavar, pourrait ainsi s'expliquer par le constat que les pouvoirs publics écoutent plutôt les ultras. Pourtant, en 2005, un sondage révélait que plus de 70% des musulmans d'Espagne, de France, d'Allemagne et des Pays-Bas se disaient préoccupés par l'extrémisme islamique dans leur pays.

Cet abandon par l'Europe de ses propres valeurs a ainsi livré des millions d'individus à la propagande très organisée du Conseil européen de la fatwa et de la recherche, créé en 1997 pour fédérer 27 organisations islamiques sur le continent. Cette instance supranationale, qui a son siège à Leicester (Royaume-Uni), a pour fonction d'orienter le comportement des musulmans d'une Europe rebaptisée «Maison de la promesse» dans des domaines (école, famille, fiscalité, etc.) qui relèvent des souverainetés nationales. Il est présidé par Youssouf al-Qaradawi, citoyen du Qatar, qui nomme ses 32 membres. Cette nébuleuse, dont Tariq Ramadan a fait partie - il a préfacé en 2002 le premier Recueil de fatwas, guide du licite et de l'illicite en Europe (éd. Tawhid) - est très gênée par le 11 septembre et les attentats en Europe, qui contrarient une ligne axée sur le prosélytisme pacifique. C'est au nom des droits de l'homme et du multiculturalisme, qui permet de faire table rase du passé, que ces militants pensent pouvoir progresser dans une Europe qu'ils jugent fatiguée et sur le déclin. Tariq Ramadan, qui officie désormais auprès de Tony Blair (lire l'interview de Fiammetta Venner : «Aucun consensus européen»), exprime avec le plus d'éloquence cette rhétorique à propos de la laïcité française en expliquant qu'elle n'était qu'une «étape de la tradition française» et, appartenant à une «histoire à laquelle les musulmans n'ont pas participé», ceux-ci n'avaient pas à la reconnaître. Mais il ajoute que cette société multiculturelle où l'Européen laïque ne peut plus, selon lui, revendiquer aucun héritage culturel, doit cependant respecter l' «essence de l'islam», qui marie «la sphère privée et la sphère publique». CQFD.

Beaucoup d'islamistes misent aussi sur ce que Martine Gozlan a qualifié de Désir d'islam (Grasset): l'attrait pour le côté rassurant et «paternant» d'un rigorisme faisant du Coran le guide nécessaire et suffisant de tous les instants chez des Européens déprimés par une société individualiste où règnent le cynisme et la compétition. Thématique que l'on a pu trouver en écho dans certains argumentaires en faveur de l'entrée de la Turquie au sein de l'Union européenne, comme celui de l'islamologue Bruno Etienne titré La Vieille Europe malade et le jeune homme turc.

Si la vieille Europe est malade, c'est surtout d'oublier le prix des valeurs que son histoire a forgées. Elle semble en être lasse ou honteuse au point de ne pas entendre ceux qui, au sein de cet islam en convulsion, lui rappellent combien ce trésor doit être protégé et préservé des extrémistes qui veulent le détruire. Certains penseurs musulmans voient même dans l'espace européen une chance pour l'évolution de l'islam: «C'est là que nous jouissons des précieuses libertés de penser, d'exprimer, de contredire et d'être contredits - tout cela sans crainte de représailles d'Etat», explique l'historienne canadienne Irshad Manji, auteur de Musulmane, mais libre (Grasset). Estimant qu'il est temps d'énoncer les «principes d'une identité musulmane européenne singulière», le philosophe Abdennour Bidar, auteur d'Un islam pour notre temps (Seuil), ajoute: «Nous n'avons pas encore donné à nos concitoyens la preuve de notre réelle et sincère appartenance à la modernité européenne.» Il fut le seul, avec quelques-uns, dont le mufti de Marseille Soheib Bencheikh, à demander l'abandon des versets du Coran «incompatibles avec les droits de l'homme».

Car l'islam européen ne manque pas de modernistes qui ont le courage de ne pas contourner le problème non négligeable de la contradiction entre la littéralité du Coran et les valeurs de l'Occident. Revendiquant un droit d'interprétation du texte sacré, ils militent pour l'égalité des femmes et une séparation du religieux et de la politique à partir du verset 42 de la sourate 38 («Et leurs affaires sont objet de consultation entre eux»). L'islam peut bouger, car il a déjà bougé. «Abolir l'esclavage relevait quasiment de l'inconcevable, écrit le grand islamologue Bernard Lewis. Interdire ce que Dieu permet est un crime presque aussi grand que de permettre ce qu'il interdit.» Ce que l'islam a fait sur l'esclavage, certains, comme Abdennour Bidar, pensent qu'il est possible de le faire sur le reste en créant un «islam complètement refondé selon les valeurs de notre terre d'Europe: la liberté de conscience, l'égalité des sexes, la tolérance». Et ils pensent, comme Cherine Ebadi, Iranienne Prix Nobel de la paix, que «la démocratisation passera par les femmes».

Mais tous ceux-là ne sont pas entendus. Qui a défendu Amar Saïdi, congédié de la mosquée de Rouen pour avoir célébré des mariages mixtes et prêché en français? En Allemagne, c'est Necla Kelek, intellectuelle d'origine turque, qui interpelle les «alternatifs» en lutte pour le mariage homosexuel, mais «frappés de cécité» dès qu'il s'agit des mariages forcés. Et l'appel européen contre les tribunaux islamiques au Canada, lancé en septembre 2005 en France à l'initiative de Fadela Amara et de Leïla Babès, signé «à titre personnel» par deux députées socialistes, n'a été soutenu ni par le Parti socialiste ni par la Ligue des droits de l'homme.

Fantasme russe

Publiée l'été dernier, la fiction Mosquée Notre Dame de Paris, d'Elena Chudinova, fait un tabac dans les librairies de Russie. L'auteur imagine la France en 2040, sous l'emprise de l'islam, devenu majoritaire et proclamé religion d'Etat, avec application de la charia. Un groupe de chrétiens se lance dans la résistance armée. Chudinova, qui ne mâche pas ses mots, a profité de son succès pour déclarer qu'elle préférerait vivre sous occupation américaine, pourtant l'une des pires situations à ses yeux, plutôt que dans une Russie où les musulmans auraient établi le califat.

Car l'islamisme, comme hier le communisme, a ses aveugles et ses «idiots utiles» au sein des élites européennes. Leur machine de guerre idéologique est l' «islamophobie», terme avec lequel les mollahs iraniens dénoncent les femmes qui refusent le voile, et introduit en Europe, en 1998, par Tariq Ramadan. Destiné à soustraire l'islam au droit de critique que subissent depuis des siècles en Europe les autres religions, le mot sert surtout à culpabiliser tout ceux qui souhaitent réformer l'islam ou s'en émanciper. En France, Soheib Bencheikh, Abdelwahab Meddeb et Malek Boutih ont ainsi été dénoncés comme «facilitateurs d'islamophobie» ou «musulmans islamophobes»! Le paradoxe est de constater la gène que suscitent en Europe des personnalités telles qu'Ayaan Hirsi Ali, députée libérale néerlandaise d'origine somalienne, ou Magdi Allam, éditorialiste au Corriere della sera, qui adhèrent sans nuances aux valeurs européennes. Comme si, selon une nouvelle version du maurrassisme, ces voix n'étaient pas à leur place.

L'issue du combat interne à l'islam dépend donc beaucoup des hésitations de l'Europe à l'égard de ses propres valeurs. Ces hésitations ont un effet désintégrateur, comme l'a mesuré en France une récente enquête de la Sofres: alors que, en 1993, 71% des enfants de parents d'origine maghrébine «se sentaient plus proches du mode de vie et de culture des Français que de celui de leur famille», ils n'étaient plus que 45% en 2003. L'Allemagne s'aperçoit que 21% des musulmans vivant sur son sol estiment que «la Constitution allemande n'est pas conciliable avec le Coran». La Grande-Bretagne apprend que 6% de ses musulmans approuvent les attentats de juillet 2005 perpétrés par des terroristes locaux qui savaient jouer au cricket. Et l'Espagne découvre, après les attentats de Madrid, que les deux principales organisations musulmanes ibériques polémiquent en public sur le fait de savoir s'il faut déclarer Ben Laden «hors de l'islam»… L'Europe, bien placée pour savoir que ne pas nommer le mal ne veut pas dire qu'il n'existe pas, se trouve donc à un nouveau carrefour de son histoire. Les optimistes veulent croire à l'avènement de cette «modernité démocratique musulmane» qu'espère Alexandre Adler dans son dernier livre, Rendez-vous avec l'islam (Grasset). Les pessimistes redoutent qu'exclusion sociale et dissidence culturelle ne préparent le pire, comme Lucette Valensi, qui, dans L'Islam en dissidence (Seuil), estime que, dans les villes d'Europe, «l'islamisme est tendu entre Coran et béton, entre origine bédouine et rap des banlieues, comme le nazisme l'était entre les cheminées industrielles saxonnes et la grande forêt germanique des aubes de la race».

Les pays européens, qui ont d'abord réagi selon leurs histoires et leurs traditions, se rapprochent en adoptant des comportements de plus en plus similaires. Ils redécouvrent tardivement le dilemme classique de La Société ouverte et ses ennemis, de Karl Popper: le besoin vital pour les sociétés libérales d'avoir un minimum de fermeté face à ceux qui se servent de leurs règles pour les nier. L'assassinat de Theo Van Gogh à Amsterdam et les attentats de Londres et de Madrid ont ainsi stoppé net le mouvement de pétition lancé par des députés Verts et travaillistes pour que la Commission européenne condamne la loi française sur les signes religieux à l'école. La justice catalane vient de condamner un imam sexiste à suivre un an de formation sur la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le Land du Bade-Wurtemberg soumet depuis le 1er janvier les candidats à la nationalité à un examen de 30 questions sur l'égalité sexuelle, les droits de l'homme et les crimes d'honneur. Et les Pays-Bas veulent imposer aux imams des cours pour les initier à la fois au néerlandais et aux bienfaits du mariage homosexuel.

La Cour européenne des droits de l'homme vient de se mettre au diapason en adressant un pied de nez aux islamistes turcs qui plaident pour l'entrée dans l'Union européenne afin d'échapper à la laïcité turque: elle a débouté, il y a quelques jours, une étudiante turque qui protestait contre l'interdiction du foulard à l'université d'Istanbul et s'était réfugiée dans une université autrichienne où elle pouvait le porter. Comme dans toutes les universités européennes.

http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/….asp?ida=436706

L'Express du 26/01/2006

La France des convertis

par Claire Chartier

Ils seraient plus de 60 000 à avoir adopté l'islam. Par amour, quête d'identité ou militantisme… Parmi eux, beaucoup de jeunes des cités, souvent tiraillés entre radicalisme et modernité

Il le dit lui-même, amusé: «J'avais le physique.» Cheveux d'encre, regard étincelant, un air de calife du bitume, Christophe a découvert l'islam par une tranquille matinée de 2001. Le jeune homme se balade avec son meilleur copain musulman dans les rues de Grigny (Essonne). La flânerie les mène devant un petit pavillon. A l'intérieur, une salle de prière. «Tu veux entrer?» Christophe, 19 ans, catholique, croit en Dieu. Il a aussi des questions existentielles plein la tête. «OK, je le fais. Si ça ne me plaît pas, je laisse tomber.» L'œil rivé sur son ami, il se livre aux ablutions, se prosterne et implore le Dieu du Prophète. A la sortie, le garçon est perplexe. Il vient d'accomplir le rituel le plus important aux yeux des musulmans - poser son front par terre. Ce n'est pas un hasard. Quelques jours plus tard, Christophe tombe sur une émission consacrée à l'islam. Puis un vieil homme l'interpelle en pleine rue: «Inch'Allah! A demain, à la mosquée.» Cette fois, il en est sûr: Dieu lui a montré le chemin.

Qu'y a-t-il de commun entre cet étudiant aide-soignant de Grigny, le rappeur marseillais Akhenaton, le footballeur Franck Ribéry, le chorégraphe Maurice Béjart ou encore Clément, le petit-fils de l'ancien premier secrétaire du Parti communiste Maurice Thorez? Tous ont choisi d'embrasser la foi d'Allah. Ils seraient plus de 60 000 Français convertis à l'islam, confirmant la tendance observée dans de nombreux pays européens ces dernières années. Au ministère de l'Intérieur, un spécialiste évoque même «une dizaine de conversions par jour». Des estimations, puisque, contrairement au christianisme, et plus encore au judaïsme, l'entrée dans l'islam ne nécessite aucune préparation spirituelle. Le postulant n'a qu'à prononcer la formule consacrée, la shahada: «Il n'y a de Dieu que Dieu, et Mohammed est son prophète.»

Ingénieurs, universitaires, chefs d'entreprise, profs de gym, instits, étudiants, chômeurs, intégristes ou pratiquants éclairés… ces nouveau-nés à la communauté musulmane forment une famille bigarrée. Il y a les convertis de la première génération, artistes ou diplômés cinq étoiles, qui privilégient la voie soufie, mystique et apolitique, dans le sillage du philosophe de la première moitié du XXe siècle René Guénon. Les militants de la chapelle altermondialiste qui s'enrôlent par solidarité avec les fidèles de l'islam, à leurs yeux maltraités, surtout depuis le 11 septembre 2001. Il y a surtout les jeunes des cités, où les musulmans ont posé leurs bagages depuis les années 1970. Ce sont eux qui forment désormais l'essentiel des recrues. Des «opportunistes», qui se tournent vers l'islam pour épouser leur copain (ou copine) musulman(e), la religion du Prophète interdisant aux femmes de s'unir à un homme d'une autre confession. Des croyants qui ne demandent qu'à vivre leur foi en bonne intelligence avec la société française. Mais aussi des jusqu'au-boutistes, tombés sous le charme de prédicateurs zélés du Tabligh, qui sillonnent les quartiers déglingués de l'Hexagone. Ces fondamentalistes ciblent en priorité les musulmans d'origine, non sans jeter parfois leurs filets chez les Français de souche. Les salafistes, moins organisés mais aux visées plus politiques, œuvrent au coup par coup. Une vingtaine de convertis seulement ont été impliqués dans des procédures judiciaires pour terrorisme ces dix dernières années, le virage vers l'action violente se négociant souvent à l'étranger, notamment à Londres et à Leicester. Toutefois, d'après les Renseignements généraux, 1 610 convertis graviteraient autour de l'islam radical - des hommes, en grande majorité, souvent fragilisés par une vie familiale chaotique.

La plupart de ces jeunes des quartiers répugnent à témoigner. L'islam, ils l'ont découvert en usant leur jogging sur les bancs de l'école aux côtés de leurs voisins musulmans. Entre «frères» et «sœurs» de la «téci», on se tient chaud. On se forge une identité. Une dignité. On cherche une terre ferme à laquelle arrimer sa vie. Matthieu, Christophe et sa sœur Sabrina, voilée de blanc, se sont connus à la cité de la Grande Borne, à Grigny, où ils ont grandi. Matthieu raconte sa «première fois» à la mosquée, il y a cinq ans: «Voir que les fidèles se préparaient pour entrer dans la prière en se purifiant le corps et l'esprit, ça m'a beaucoup impressionné, se souvient ce cuistot de 25 ans, tenté, un temps, par le séminaire. Tout à coup, j'ai trouvé un lien entre le cœur et le corps. C'est comme si je vivais Dieu un peu plus.» Les ex-catholiques sont nombreux chez ces convertis qui inscrivent l'islam, dernière religion révélée, dans la continuité du judaïsme et du christianisme. «Jésus, fils de Dieu? Je n'ai jamais compris comment un homme pouvait être l'égal de Dieu, lance Christophe. Et tous ces saints à honorer: saint Antoine, saint Jean-Baptiste… Qui est le boss, dans tout ça? Au moins, en islam, il n'y a de Dieu que Dieu. C'est plus clair.» Pas pour les parents. Les bruits de lever à 4 heures du matin pour la prière de l'aube. Le jambon laissé dans l'assiette… «Quand ma mère a compris que nous étions devenus musulmans, elle a cru qu'elle perdait ses enfants, raconte Sabrina. Elle venait de voir Jamais sans ma fille, le film tiré de l'histoire de Betty Mahmoody, cette Américaine dont le mari, iranien, avait volé l'enfant! Vous voyez le tableau! Mais, quand elle a constaté que nous étions restés nous-mêmes, il n'y a plus eu de problèmes.»

Dans un premier temps, pourtant, mue spirituelle oblige, beaucoup s'éloignent de leurs proches. Ce qui ne signifie pas qu'ils basculent dans l'islam radical. «Durant cette phase, explique le sociologue Omero Marongiu, ils assimilent un nouveau système de valeurs, fondé sur la pudeur et le rapport normatif à l'autre sexe. D'où une certaine fragilité.»

La prière vient de s'achever à la mosquée de Lyon. Marie, fille de communistes, attend que l'imam lui délivre son certificat de conversion, indispensable pour effectuer le pèlerinage à La Mecque: «On reproche à l'islam d'être contre les femmes, mais c'est la religion qui nous respecte le plus, souligne cette blonde dodue aux joues rosies par le froid. Le Coran dit que la femme doit être traitée à l'égal de l'homme. La société moderne, elle, ne fait que nous rabaisser. En plus, elle nous met sur le même plan que les hommes, alors que nous avons des natures très différentes!» Les mères au foyer, les hommes au boulot: ce credo conservateur ne diffère guère de celui des évangéliques protestants, des catholiques traditionalistes ou des juifs ultraorthodoxes, qui ne cessent de fustiger l'étalage de chair et la confusion des rôles en Occident. Mais les jeunes converties vont plus loin: elles disent «les Occidentaux» en parlant des Français. Comme si elles-mêmes n'en étaient plus. Etrange schizophrénie, que déplore un très bon connaisseur de l'islam en France: «Les musulmans, convertis ou pas, calent encore beaucoup leur pratique et leur identité sur le modèle islamique des pays arabes.» A l'écoute, notamment, de chaînes de télévision par satellite.

Elle est jolie, Natacha: 20 ans, une grâce de ballerine, des yeux vifs. Cette étudiante de Vénissieux (Rhône), qui potasse d'arrache-pied ses partiels de droit, estime que l'islam «n'a pas à s'adapter aux différentes cultures, il est universel». Il y a quatre ans, le père de Natacha a claqué la porte de l'appartement. Une déchirure. «Je l'ai remplacé par Allah», dit-elle, étonnamment lucide. Funambule entre deux mondes, Natacha cultive les paradoxes. Elle, la jolie Gauloise, a renoncé aux virées en boîte avec les copines, aux froufrous à la mode. Elle ne reste jamais seule dans une pièce avec un homme et trouve «logique qu'en islam la femme soit inférieure à son mari, parce que l'homme subvient aux besoins du ménage». Mais elle parle aussi de ses «ambitions dans les métiers du droit» - elle veut devenir magistrate, ou inspectrice des impôts. Et se dit prête à ôter son tchador pour réussir sa carrière. Pense-t-elle vraiment, comme le dit le Coran, que le témoignage d'une femme vaut la moitié de celui d'un homme? «Dans le Coran, il y a des choses qu'on comprend et des choses qu'on ne comprend pas. Je n'ai pas trop envie de chercher.» Dommage. D'autres ont les idées claires à sa place.

Au fond d'une librairie musulmane parisienne, Pascal jette un œil au portant où sont exposés les vêtements qu'il commercialise. Fils d'agriculteurs, ancien élève de classe préparatoire scientifique, ce Rochelais de 36 ans a lâché la fac après la licence. Au terme d'un périple de sept ans à travers l'Europe et l'Asie, financé par les oboles de ses frères en religion, il s'est marié à une Allemande, voilée de pied en cap. «Pour vivre notre foi, nous devons être indépendants, affirme, l'air aimable, ce soufi tombé dans le salafisme. Il nous faut des écoles, des boutiques. Pour montrer qu'on peut vivre l'islam de façon pacifique.»

Sans forcément y adhérer, beaucoup de jeunes convertis comprennent cette logique du repli sur soi. Les filles, notamment, qui en veulent à la République de ne pas les laisser porter le voile. Sabrina, par exemple: «On m'a déjà dit: “Si vous n'êtes pas contente, rentrez chez vous.” Mais je vais où, moi? Je suis française!» A l'école d'infirmières, la jeune fille a accepté sans rechigner d'ôter son tchador. Mais, pour elle, la France se trompe de combat. Il y a, dit-elle, «d'autres différences plus choquantes - dans le logement, le travail, à l'école - qui entament l'égalité républicaine». Matthieu aussi estime que «l'islam s'est ajouté à l'histoire de la France» et que «notre pays devra bien faire avec». Ce qui n'empêche pas ce cuisinier plutôt jean que djellaba de prôner un islam adapté à l'environnement européen. «On n'est plus à l'époque des chameaux! La modernité, c'est comme la télé: tout dépend de ce qu'on met dedans.»

Tout dépend aussi du bagage culturel de ces convertis: ceux qui s'enferment dans une lecture littéraliste ignorent souvent tout du contexte historique du Coran. Approfondir la connaissance de leur religion et inventer ce que doit être un islam intégré à l'espace laïque: tels sont les défis des musulmans d'Europe. Christophe soupire: «Laissez-nous du temps.»

L'Express du 26/01/2006

Royaume-Uni

Le multiculturalisme, parlons-en!

De notre envoyé spécial, Marc Epstein

A Oxford Circus, le quartier des grands magasins situé au cœur de Londres, il suffit de prendre le métro. A cinq stations de là, dans le quartier d'Islington, la mosquée de Finsbury Park se dresse sur cinq étages. Dans les sous-sols de ce bâtiment, au début de l'année 2001, des groupes de jeunes apprenaient comment démonter et réassembler des kalachnikovs, selon des professionnels des services de renseignement britanniques cités par l'hebdomadaire The Observer. Ils n'étaient pas seuls. Des militants d'Al-Qaeda ont longtemps fréquenté les lieux: Zacarias Moussaoui, complice présumé des terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, mais aussi Richard Reid, «l'homme aux chaussures piégées», qui tenta de faire sauter un vol Paris-Miami en décembre 2001, ou encore Djamel Beghal, mis en examen pour avoir participé à un projet d'attaque contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris.

L'islam au Royaume-Uni

Imams -- 2000

Mosquées -- 1600

Lieux de prière -- ND

Ecoles primaires privées musulmanes -- 4

Instance représentative nationale -- Oui

L'ancien prédicateur de la mosquée, Abou Hamza al-Masri, assimilait autrefois les juifs à des singes. Il est désormais poursuivi pour incitation au meurtre et à la haine raciale. Accusé, aussi, de posséder des documents à usage terroriste. Le 11 janvier, son procès s'est ouvert devant le tribunal criminel, Old Bailey.

La nouvelle inciterait presque à sourire. Mais la bonne humeur n'est plus de saison, outre-Manche, depuis les attentats islamistes des 7 et 21 juillet 2005, dans le centre de Londres (56 morts, 700 blessés). Dans les semaines qui ont suivi, le Premier ministre, Tony Blair, a mis en garde les islamistes radicaux: «Les règles du jeu ont changé.» Parmi les musulmans modérés, largement majoritaires, beaucoup ont poussé un soupir de soulagement. Il était temps.

«C'était de la folie pure», soupire la baronne Uddin, représentante à la Chambre des lords, originaire du Bangladesh et anoblie par Tony Blair en 1998 pour son action auprès des démunis. «Dix fois, vingt fois, j'ai parlé à Tony des fous de la mosquée de Finsbury Park, reprend-elle. Ces têtes brûlées donnaient une image épouvantable de l'islam. Mais il n'y avait rien à faire.» Le gouvernement a longtemps choisi de laisser en paix les extrémistes, tant qu'ils ne commettaient pas de violences, n'enfreignaient pas la loi et ne menaçaient pas la sécurité nationale. A partir de 2004, les autorités ont enfin choisi de serrer la vis et procédé à des vagues d'arrestations. Et les attentats de Londres, en 2005, ont déclenché une période d'introspection sans précédent.

Car les auteurs des attaques semblaient parfaitement intégrés. L'un d'entre eux était père de famille. Un autre donnait un coup de main dans le restaurant de fish and chips de ses parents. Leurs cas ne sont pas isolés. Le complice de Richard Reid, Sajit Badat, né en Grande-Bretagne, a été élève d'une école prestigieuse, la Crypt Grammar School for Boys, fondée en 1528 à Gloucester. Ahmed Omar Saïd Cheikh, condamné au Pakistan pour l'assassinat du journaliste américain Daniel Pearl, a vécu dans l'est de Londres et fréquenté la London School of Economics, comparable à Sciences po. Quant à Asif Hanif et à Omar Sharif, deux Britanniques qui ont mené un attentat suicide en Israël en avril 2003, ils se sont liés d'amitié à l'université… Comment ces migrants de seconde ou de troisième génération ont-ils basculé dans la violence aveugle et l'assassinat? Le multiculturalisme à l'anglaise - un modèle social fondé sur la tolérance et la libre expression des identités culturelles et religieuses - aurait-il permis ou facilité cette dérive fanatique?

«Même les Ecossais ou les Gallois hésitent à se décrire comme britanniques»

Le débat est ouvert et encouragé, disons-le, par les initiatives du gouvernement, admirables de pragmatisme. Sept groupes de travail ont été mis en place, réunissant près d'une centaine d'intellectuels et de représentants du mouvement associatif qui ont, à leur tour, multiplié les consultations dans les quartiers et les lotissements.

Journaliste au magazine Q-News, Abdul-Rehman Malik applaudit à la méthode: «A tort ou à raison, beaucoup de jeunes musulmans ont le sentiment d'appartenir à une minorité opprimée, explique-t-il. A y regarder de plus près, cette impression s'explique largement par les dysfonctionnements internes à leurs communautés respectives. Alors que 1 musulman britannique sur 3 a moins de 16 ans, les interlocuteurs des pouvoirs publics sont les mêmes depuis une vingtaine d'années. Depuis quelques mois, pour une fois, les jeunes ont le sentiment d'être écoutés. Chacun reconnaît qu'il existe un discours extrémiste dans ce pays, fût-il très minoritaire. Raison de plus pour entamer une discussion franche et ouverte.»

La démarche est typique du Premier ministre. Quand il est arrivé au pouvoir, voilà huit ans, Tony Blair fut l'un des premiers chefs de gouvernement à parler de l'islam. Il avait lu et apprécié le Coran, assurait-il. Reste à savoir ce que recouvre ce discours, qui, dans un contexte anglais, relève du politiquement correct.

Rares sont ceux qui remettent en question le modèle social actuel. Kenan Malik, un intellectuel né en Inde, est de ceux-là. «A cause du multiculturalisme, écrit-il dans le quotidien The Times, de nombreux jeunes musulmans britanniques s'identifient davantage à l'islam qu'à la Grande-Bretagne. Sans doute parce qu'il n'y a rien de très fascinant, aujourd'hui, dans le fait d'être britannique.»

Qu'en pense la baronne Uddin? Dans son bureau de la Chambre des lords, elle ajuste ses lunettes et esquisse un sourire. «Je ne suis pas inquiète, dit-elle. Prenez mon cas. J'ai 47 ans. Il y a une trentaine d'années, mes parents et moi, nous nous sentions avant tout bangladais. Et puis, au fil du temps, une nouvelle identité est née. A présent, je me sens musulmane. Certes, mon passeport est britannique, mais la Grande-Bretagne, ce n'est pas une nation, c'est une coalition: même les Ecossais ou les Gallois hésitent à se décrire comme britanniques. Je suis musulmane; quelle importance? Ma vie n'est pas centrée autour de la mosquée. Et mes enfants, qui sont plus religieux que moi, participent à la vie politique de ce pays, en manifestant aux côtés d'athées, de pacifistes, de gays et de lesbiennes contre la guerre en Irak, par exemple. La nouvelle génération est plus politisée, au sens civique du mot. Mon fils ne cesse de me le répéter: "Nous sommes British, maman. Nous n'avons pas à demander pardon d'être nés musulmans." Et ça, voyez-vous, c'est formidable.»

[

Pays-Bas

De la tolérance à la méfiance

par Jean-Michel Demetz

Depuis quinze mois, les Néerlandais ne peuvent plus ignorer qu'ils sont la cible de l'islam radical. L'assassinat, le 2 novembre 2004, du cinéaste Theo Van Gogh, coupable, aux yeux de son meurtrier, Mohammed Bouyeri, un jeune exalté d'origine marocaine, d'avoir offensé le Prophète et l'islam, n'était pas un acte isolé. Le procès, ces jours-ci, d'un réseau terroriste, démantelé à La Haye - le groupe Hofstad - le confirme. Outre Van Gogh, des acteurs politiques, tels les députés Ayaan Hirsi Ali (libérale) et Gert Wilders (libéral dissident), ou le maire social-démocrate d'Amsterdam, Job Cohen, figuraient aussi sur la liste des personnes à abattre.

L'islam au Pays-Bas

Imams -- 500

Mosquées -- 450

Lieux de prière -- ND

Ecoles primaires privées musulmanes -- 20

Instance représentative nationale -- Oui

Les Pays-Bas sont nés, au XVIe siècle, d'un compromis entre protestants et catholiques fondé sur la tolérance religieuse et la liberté d'expression. Ce modèle de coexistence pacifique s'est renforcé au XXe siècle avec l'extension d'un Etat providence. Dans les années 1980, le choix du multiculturalisme - c'est-à-dire une protection des particularismes linguistiques et culturels des immigrés non occidentaux - s'est imposé tout naturellement. Rares étaient alors ceux qui s'inquiétaient de la concentration dans les quatre grandes villes du pays d'une population d'origine rurale (venue du sud-est de la Turquie et du Rif marocain), très fortement endogame (80% des mariages musulmans se font avec des partenaires recherchés dans le pays d'origine), souvent illettrée et parlant mal, ou pas du tout, le néerlandais. L'irruption d'une délinquance nouvelle dans les années 1990, fortement liée à l'immigration marocaine, était ainsi volontiers passée sous silence par les médias et toute la classe politique. Le succès électoral du libertaire-populiste Pym Fortuyn, en 2002, à la tête d'une croisade contre les élites, est le premier signe de la levée des tabous. La semaine dernière, le maire d'Amsterdam réunissait tous les responsables d'arrondissement pour un débat d'urgence, à la suite de récents actes de vandalisme et d'antisémitisme commis, dans les quartiers ouest de la ville, par une centaine de jeunes Marocains qui jugent «discriminatoire» le contrôle d'identité par les policiers.

A vouloir revenir sur le droit à la différence, ne risque-t-on pas de radicaliser les jeunes d'origine musulmane? L'islam peut-il se dissoudre dans le bain du libéralisme progressiste? Ces questions divisent profondément la gauche néerlandaise. Les droits des minorités sexuelles, les acquis du féminisme, la liberté d'expression jusqu'à l'outrance, toutes ces conquêtes du postmodernisme à la sauce hollandaise apparaissent en butte aux attaques du rigorisme islamique. S'il trouve encore nombre de partisans, le multiculturalisme est désormais, cependant, dénoncé par certains intellectuels comme une machine à fabriquer de l'exclusion, ou, pis, à laisser libre cours aux menées islamistes. Inquiète de l'afflux de demandes de financement public d'écoles musulmanes, la députée Hirsi Ali plaide, de son côté, pour l'avènement d'une laïcité plus stricte, à la française. Le gouvernement (centre droit), lui, s'en tient, pour l'heure, à l'annonce de nouvelles mesures visant à restreindre le droit d'asile, le regroupement familial et à rendre obligatoire l'apprentissage du néerlandais. Mais la marge de manœuvre reste limitée par le droit européen.

L'Express du 26/01/2006

Danemark

L'envers du «modèle»

de notre envoyé spécial, Axel Gyldèn

Chaque vendredi, tournés vers La Mecque, ils priaient avec… la bénédiction de leur proviseur. Mais, en décembre 2005, au lycée Vestre Borgerdyd, dans le centre de Copenhague, quelques adolescents musulmans sont allés trop loin; ils se sont réunis à huis clos dans l'une des salles de cours de cet établissement public. A l'ordre du jour: la restauration du califat, les vertus de la charia et le dénigrement de la démocratie danoise. Alerté, le proviseur a expulsé le meneur, un adolescent qui se trouve être le fils d'un imam plutôt médiatique, lequel affirme que son rejeton est un écervelé. Selon Peter Kuhlman, président de l'Association danoise des proviseurs, cette regrettable affaire a au moins eu le mérite de soulever une question fondamentale: le lycée doit-il être un lieu de prière? «La religion appartient à la sphère privée, estime Kuhlman. J'ai donc demandé au ministre de légiférer dans ce sens. Mais il a refusé.» Selon lui, les chefs d'établissement doivent régler ce type de problèmes au cas par cas.

L'islam au Danemark

Imams -- 90

Mosquées -- 0

Lieux de prière -- 40

Ecoles primaires privées musulmanes -- 12

Instance représentative nationale -- Non

Au Danemark, petit royaume nordique de 5,3 millions d'âmes qui évoque parfois un village d'irréductibles Vikings, pas une semaine ne s'écoule sans que l'islam soit à la Une de l'actualité. C'est le symptôme d'un malaise: incapable d'intégrer sa faible population d'étrangers (3%) dans un marché du travail qui est pourtant l'un des plus dynamiques d'Europe (5% de chômeurs seulement), le pays finit par se demander si la religion de Mahomet est soluble dans la société scandinave. «Toute la question est de savoir si l'Etat providence constitue une aide ou un facteur d'exclusion pour les immigrés, remarque Torben Rugberg Rasmussen, spécialiste de l'intégration à l'université d'Odense. D'apparence généreux, notre système d'allocations exclut, de facto, les étrangers non qualifiés du marché du travail. Nous les payons à rester chez eux, de sorte qu'ils n'ont aucune chance de s'intégrer.» La preuve: plus de la moitié des étrangers non européens sont sans emploi et résident dans des ghettos. Dommage collatéral: le travail au noir - dans la restauration, par exemple - se développe. Or celui-ci contredit l'essence même du modèle scandinave, qui repose sur des impôts élevés payés solidairement par tous les actifs. Résultat: aux yeux de l'opinion publique, les Turcs, Irakiens, Libanais, Bosniaques, Pakistanais, Somaliens et Iraniens mettent en péril l'Etat providence.

«Dans les faits, le gouvernement incite les Danois à s'unir à des Danoises»

Autre pierre d'achoppement: l'égalité homme-femme. Un vaste réseau de crèches et de garderies a été créé dans les années 1960 afin de permettre aux femmes d'intégrer le marché du travail. C'est l'un des piliers du système danois. «Or de nombreuses musulmanes souhaitent ne pas travailler, tout en bénéficiant de tous les avantages sociaux», explique la ministre de l'Intégration, Rikke Hvilshøj. «Cela est contraire à l'esprit d'équité, ajoute-t-elle. Et il y a plus grave: certaines de ces mères, étrangères, n'utilisent pas du tout les crèches et veillent elles-mêmes sur leurs enfants. Résultat, lorsque ces derniers commencent l'école, leur niveau de danois - la plus difficile des langues scandinaves - est nettement inférieur à celui des autres élèves.»

C'est sur ce terreau que prospère le Parti du peuple danois (DF). Cette formation d'extrême droite est, depuis 2001, le parti charnière au Parlement. Pour légiférer, le gouvernement conservateur d'Anders Fogh Rasmussen - par ailleurs engagé militairement en Irak aux côtés des Etats-Unis - dépend de l'appoint des 22 députés extrémistes. Nationaliste, populiste, xénophobe, le DF, dont l'un des porte-parole n'a pas hésité, récemment, à qualifier l'islam de «plaie de l'Europe pour le XXIe siècle», est tenu pour l'inspirateur des réformes actuelles sur l'immigration. Un exemple: pour pouvoir se marier avec un étranger, les Danois doivent être âgés d'au moins 28 ans. «Officiellement, il s'agit de lutter contre les mariages forcés. Dans les faits, le gouvernement s'immisce dans la vie privée pour inciter les Danois à s'unir à des Danoises», déplore Elisabeth Gerner Nielsen, ex-ministre de la Culture devenue députée d'opposition. En outre, la presse est accusée d'entretenir un climat délétère. Plusieurs articles péjoratifs ou méprisants à l'égard des immigrants sont publiés chaque semaine dans les tabloïds. «L'air devient irrespirable, déplore un cadre d'entreprise argentin. Il suffit d'avoir les cheveux noirs, comme moi, pour percevoir la xénophobie ambiante.» Réputée pour sa tolérance, la social-démocratie danoise serait-elle en train de déraper? Signe des temps: un certain nombre d'étrangers envisagent en tout cas de quitter ce pays «modèle». Pour quelle destination? La Suède, pardi! A quelques encablures de Copenhague, voilà un pays scandinave où l'extrême droite est négligeable, où la presse reste digne et où, pourtant, les étrangers sont, en proportion, trois fois plus nombreux qu'au Danemark.

L'Express du 26/01/2006

Fiammetta Venner

«Aucun consensus européen»

propos recueillis par Jacqueline Remy

La politologue Fiammetta Venner*, qui travaille sur les politiques publiques des pays européens face à l'islam, analyse leurs divergences

Les Européens semblent hésiter entre une politique d'intégration nourrie d'une philosophie universaliste et une politique multiculturaliste respectant les différences.

La France incarne un modèle ultraminoritaire. Son modèle universaliste repose sur une approche respectueuse des libertés individuelles plutôt que des particularismes culturels communautaires, notamment s'ils sont religieux. Ce qui nous amène à privilégier l'émancipation par l'école laïque plutôt que le respect du voile. D'autres pays, comme l'Angleterre, vivent l'interdiction du voile à l'école comme une atteinte intolérable à la liberté religieuse et au respect des cultures. Mais le modèle anglo-saxon, officiellement tolérant envers toutes les composantes de sa société, est plus discriminant sur le long terme. Car, à force de respecter les exceptions culturelles au nom d'une approche communautaire, il se révèle souvent très oppressant pour les libertés individuelles des membres nés dans ces communautés. De nombreuses voix issues des «communautés musulmanes» ne supportent plus d'être considérées comme des «traîtres» à leur culture parce qu'elles se mobilisent contre l'excision, le mariage forcé ou le voile.

L'islam a un visage modéré, offert par ceux qui acceptent les lois du pays d'accueil, et un visage radical, qui met la loi musulmane au-dessus de tout. Y a-t-il un consensus européen quant à l'attitude à adopter vis-à-vis d'eux?

Absolument pas. La solution la plus rationnelle serait de favoriser les partisans de l'islam libéral. Mais les pays multiculturalistes considè- rent que toutes les formes d'expression religieuses, y compris intégristes, doivent pouvoir s'exprimer. Leur conception relativiste de la culture des autres les amène à ne pas faire de distinction entre un musulman libéral et un musulman intégriste. L'Angleterre encourage même l'implantation des Frères musulmans, pourtant islamistes, dans les quartiers sensibles dans l'espoir qu'ils empiéteront sur les plates-bandes des salafistes djihadistes. En effet, les intégristes ne nuisent qu'aux libertés des membres de la communauté musulmane, alors que les terroristes nuisent aux droits de tous les citoyens! Moralité: plutôt que de lutter à la fois contre l'intégrisme et le terrorisme en restaurant l'égalité des chances pour tous, ce qui serait l'option d'un Etat universaliste, un pays multiculturaliste comme l'Angleterre a choisi d'institutionnaliser les représentants des intégristes dans l'espoir de couper l'herbe sous le pied des terroristes. Si vous ne comprenez pas ça, vous ne comprenez pas pourquoi Tariq Ramadan est considéré comme un intégriste en France et comme un serviteur de l'Etat - nommé par Tony Blair pour lutter contre le terrorisme - en Angleterre…

* Dernier ouvrage paru: OPA sur l'islam de France. Les ambitions de l'UOIF (Calmann-Lévy).

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Y'a pas à dire, au vu des chiffres, c'est un phenomène vraiment MASSIF, hein.

Saviez-vous qu'en France, en 2004, une quarantaine de personnes sont mortes frappées par la foudre? Qui en parle? A quand Zek qui nous expliquera le complot qui fait qu'on n'en parle jamais?

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Ce que je trouve génial, c'est que les "experts" soient toujours les mêmes: Gilles Kepel, Hirsi Ali, Flemmita Venner, Kenan Malik, Olivier Roy… Au moins ils nous ont épargné Delcambre et Fourest, c'est déjà ça.

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Y'a pas à dire, au vu des chiffres, c'est un phenomène vraiment MASSIF, hein.

Saviez-vous qu'en France, en 2004, une quarantaine de personnes sont mortes frappées par la foudre? Qui en parle? A quand Zek qui nous expliquera le complot qui fait qu'on n'en parle jamais?

Je ne serai pas surpris qu'EDF (et ses Men In Blue) y soit mêlé.

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Y'a pas à dire, au vu des chiffres, c'est un phenomène vraiment MASSIF, hein.

Saviez-vous qu'en France, en 2004, une quarantaine de personnes sont mortes frappées par la foudre? Qui en parle? A quand Zek qui nous expliquera le complot qui fait qu'on n'en parle jamais?

Après la barrière de sécurité obligatoire pour les piscines, la cote-de-mailles-cage-de-faraday contre la foudre. Obligatoire dès 10 ans. Une cage sur roulette pour les enfants de moins de 10 ans.

A ne pas utiliser en piscine.

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Tu es sûr de ce que tu avances? En Océanie, Amérique du Sud, Afrique, Asie (Chine), où ce "Dieu unique" n'existait pas durant le premier millénaire, ça n'existait pas du tout l'esclavage???

Je constate, avec retard, je n'avais pas lu les réponses de Chitah et h16 à ma remarque, que l'on répond à côté de celle-ci, avec une mauvaise foi évidente (ou une lecture superficielle).

Je n'ai nullement écrit ni affirmé que l'esclavage n'existait pas chez les peuples non-monothéistes (à moins que H16 ne me prenne pour un profond ignorant sur la question romaine) puisque je ne parlais que des deux religions universelles.

Mais les affreux peuples polythéistes n'avaient ni Dieu d'amour ni Dieu miséricordieux et donc l'esclavage n'était en rien incompatible avec leurs religions. Je soulignais simplement que l'apparition des merveilleuses religions monothéistes n'avaient nullement empêché l'esclavage de prospérer.

Et quantitativement, je crois bien que mahométans et chrétiens sont bien classés dans l'histoire de l'esclavage, non ?

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Je soulignais simplement que l'apparition des merveilleuses religions monothéistes n'avaient nullement empêché l'esclavage de prospérer.

Et quantitativement, je crois bien que mahométans et chrétiens sont bien classés dans l'histoire de l'esclavage, non ?

L'esclavage existait bien avant les monothéismes. Il était même considéré comme normal par les cités païennes en Grèce et à Rome. Le grand changement moral apporté par le monothéisme chrétien en particulier est la condamnation de l'esclavage.

Et j'apprécie modérément votre ironie au sujet des religions monothéistes, qui représentent un progrès indéniable en termes de civilisation, grâce auquel différentes idées ont pu prendre leur essor (responsabilité, liberté, plus tard les droits de l'homme, etc.)

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Invité jabial
L'esclavage existait bien avant les monothéismes. Il était même considéré comme normal par les cités païennes en Grèce et à Rome. Le grand changement moral apporté par le monothéisme chrétien en particulier est la condamnation de l'esclavage.

Tu vois une condamnation de l'esclavage quelque part dans le monothéisme? Ben, où ça?

Et j'apprécie modérément votre ironie au sujet des religions monothéistes, qui représentent un progrès indéniable en termes de civilisation, grâce auquel différentes idées ont pu prendre leur essor (responsabilité, liberté, plus tard les droits de l'homme, etc.)

Je vois autant de rapport entre ces concepts et le monothéisme qu'entre eux et la lessive Ariel Ultra Plus.

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Des chiffres, des chiffres!

Deux livres qui me viennent à l'esprit :

"Race et esclavage au Proche Orient" de Bernard Lewis (si, si !)

"Les négriers en terre d'Islam" de Jacques Heers sur la longévité et le nombre d'esclaves (évaluation bien sûr) noirs (et chrétiens) en terre d'Islam.

Par contre, les chiffres, je ne les ai plus en tête, sorry !

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Invité jabial
Deux livres qui me viennent à l'esprit :

"Race et esclavage au Proche Orient" de Bernard Lewis (si, si !)

"Les négriers en terre d'Islam" de Jacques Heers sur la longévité et le nombre d'esclaves (évaluation bien sûr) noirs (et chrétiens) en terre d'Islam.

Par contre, les chiffres, je ne les ai plus en tête, sorry !

Déja lus. De fait, l'esclavage a été lourdement pratiqué par le monde musulman - mais en quoi ces livres indiquent-ils que cette pratique était supérieure à celle de l'occident chrétien?

Toutes les données indiquent que l'ordre de grandeur était le même, et que d'ailleurs le commerce de la honte florissait entre les deux mondes. Alors, essayer d'associer a posteriori à l'Islam le blâme de l'esclavage sur toute la planète comme il a été attribué à tort à l'occident chrétien par le passé, je trouve ça un peu ridicule.

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Déja lus. De fait, l'esclavage a été lourdement pratiqué par le monde musulman - mais en quoi ces livres indiquent-ils que cette pratique était supérieure à celle de l'occident chrétien?

Aucunement, dans le post précédent, tu voulais "des chiffres" donc en voilà.

Je n'ai jamais eu dans les mains un livre d'histoire comparative de l'esclavage chrétien et musulman. Et celui qui se risquerait à pareil pamphlet serait voué aux gémonies, j'en suis sûr !

Alors, essayer d'associer a posteriori à l'Islam le blâme de l'esclavage sur toute la planète comme il a été attribué à tort à l'occident chrétien par le passé, je trouve ça un peu ridicule

Je vais relire tous les post alors car j'ai du rater quelque chose.

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Tu vois une condamnation de l'esclavage quelque part dans le monothéisme? Ben, où ça?

L'anti-étatisme hébraïque, ça ne te dit rien ? La soumission au Créateur plutôt qu'aux maîtres terrestres, non plus ? Le combat de nombreux ecclésiastiques contre l'esclavagisme, nada ?

Plus fondamentalement: l'égalité de chacun devant Dieu sape les fondements de l'esclavagisme.

Je vois autant de rapport entre ces concepts et le monothéisme qu'entre eux et la lessive Ariel Ultra Plus.

Un athée comme Rothbard était pourtant persuadé que ce n'était pas un hasard que ces idées soient apparues dans l'Occident chrétien. Sinon, pour t'en convaincre, lis le bon Nemo (on ne se refait pas). :icon_up:

EDIT: sur le monothéisme comme progrès civilisationnel, je vous renvoie à ce débat qui eut lieu il y a presque un an: http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=15006

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Invité jabial
L'anti-étatisme hébraïque, ça ne te dit rien ? La soumission au Créateur plutôt qu'aux maîtres terrestres, non plus ? Le combat de nombreux ecclésiastiques contre l'esclavagisme, nada ?

Plus fondamentalement: l'égalité de chacun devant Dieu sape les fondements de l'esclavagisme.

Ce dernier argument me semble le plus valable - encore que. Quoi qu'il en soit, si tu lis la Bible, l'esclavage est très clairement autorisé et réglementé, donc on ne peut pas attribuer à celle-ci l'abolition de l'esclavage - pas plus qu'on ne peut lui reprocher son institution.

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Des chiffres, des chiffres!

Entendu au JT de France 2, et donc à vérifier, mais la traite négrière en chiffres, c'est:

- Traite négrière organisée et exploitée par l'Europe: 11 millions de personnes

- Traite intra africaine, maghreb exclu: 14 millions

- Traite organisée et exploitée par les musulmans : 17 millions.

Pour une fois, je suis d'accord avec Chirac: c'est tout à l'honneur de reconnaître la passé colonial de la France et d'avoir un devoir de mémoire à son sujet, mais tout porte à croire que la France et l'Europe n'étaient pas seules dans le coup.

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Pour une fois, je suis d'accord avec Chirac: c'est tout à l'honneur de reconnaître la passé colonial de la France et d'avoir un devoir de mémoire à son sujet, mais tout porte à croire que la France et l'Europe n'étaient pas seules dans le coup.

Chirac a eu des esclaves?

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Les causes de l'irrésistible progression des partis islamistes dans le monde arabo-musulman L'analyse de Renaud Girard * Le Figaro

[31 janvier 2006]

Turquie, Pakistan, Maroc, Bahreïn, Koweït, Arabie saoudite, Egypte, Iran, Irak, Palestine… Au cours des deux dernières années, partout dans le monde arabo-musulman où les gouvernements ont organisé des élections démocratiques (locales ou nationales), les partis islamistes ont connu des progressions spectaculaires. C'est un mouvement général, une formidable vague de fond idéologique, qu'il serait vain de nier et dangereux, en Occident, de sous-estimer.

Pour comprendre d'où vient cette vague, il importe de remonter un peu en arrière. L'islamisme n'est pas nouveau. Son père fondateur, Hassan el-Benna, est un instituteur pieux d'Ismaïlia (Egypte) qui, pour combattre l'influence pernicieuse sur la jeunesse de son pays des idées et des moeurs venues d'Angleterre, créa, en 1928, le mouvement des Frères musulmans. Aujourd'hui, le Hamas palestinien se réclame explicitement de lui.

L'islamisme, c'est-à-dire le mouvement politique visant au remplacement de la loi des hommes par celle de Dieu (la charia), tarda à prendre son essor dans le monde arabo-musulman. Il fut, peu après sa naissance, évincé par les idéologies les plus puissantes du XXe siècle, à savoir le nationalisme laïc et le socialisme. Le parti Baas, mouvement de la renaissance arabe fondé pendant la Seconde Guerre mondiale et qui prendra le pouvoir plus tard en Syrie et en Irak, est à la fois nationaliste, laïc et socialiste. Même chose pour le nassérisme qui, en Egypte, décapitera impitoyablement le Mouvement des Frères musulmans.

En Turquie, Mustafa Kémal, après avoir rétabli l'indépendance de son pays, laïcisa de force l'Etat, abolissant le Califat (1924), supprimant les tribunaux religieux, interdisant la polygamie, imposant le vêtement occidental à la population. Atatürk a dû se retourner dans sa tombe à la nouvelle que le premier ministre turc Erdogan avait envoyé ses filles étudier à l'étranger pour leur permettre d'aller en cours voilées. En Turquie, les militaires, derniers gardiens du kémalisme, veillent à ce qu'on ne touche pas à l'interdiction du port du voile islamique à l'université.

Née historiquement entre la Première Guerre mondiale, qui vit l'effondrement de l'Empire ottoman, et la Seconde, qui inaugura le mouvement des décolonisations et des révolutions nationalistes, l'idéologie islamiste ne parvint pas à ses débuts à s'enraciner dans les sociétés du monde arabo-musulman. Même Mohammed Ali Jinnah, le fondateur du Pakistan en 1947, vécut jusqu'au bout comme un gentleman britannique, buvant son whisky tous les soirs. L'alcool ne fut interdit au Pakistan que bien plus tard, au milieu des années 1970, par une décision démagogique de Zulfikar Ali Bhutto.

Force est de constater que, dans le monde arabo-musulman, la greffe de la gouvernance à l'européenne, implantée au moment des décolonisations et fondée sur le principe central de séparation du politique et du religieux, a été rejetée par les populations.

Comment expliquer un tel rejet de greffe ? Il tient d'abord à l'échec des modèles de développement intellectuellement importés d'Europe. En Algérie, le socialisme (collectivisation de l'agriculture, création de grands complexes étatiques d'«industries industrialisantes» à la soviétique) n'a produit que de la pauvreté pour tout le monde, à l'exception de la haute nomenklatura du FLN, qui envoyait ses fils dans des collèges privés en Suisse, afin qu'ils échappent à l'affligeante «arabisation» des études décrétée chez eux. En Syrie et en Irak, le nationalisme a été confisqué par des minorités, désireuses de se maintenir coûte que coûte au pouvoir. En Egypte, le nationalisme a chassé les Juifs et le socialisme nassérien les Grecs : le pays ne s'est toujours pas relevé économiquement du départ de ces deux communautés, qui formaient l'ossature du secteur privé.

Les gouvernements issus de la décolonisation ont tous entretenu un rapport prédateur au pouvoir, qui finit par être repéré et honni par la population. Si les Algériens, la première fois qu'ils purent s'exprimer librement dans les urnes (aux élections municipales de 1990), votèrent massivement pour le Front islamique du salut (FIS), c'est parce qu'ils souhaitaient sanctionner ceux qu'ils appelaient les «voleurs du FLN». Le Fatah de Yasser Arafat, qui était notoirement corrompu, avait beaucoup de mal à redistribuer à la population palestinienne l'argent envoyé par les Etats arabes et l'Union européenne. En revanche, les leaders du Hamas ont toujours vécu modestement.

Immense est la force simplificatrice du slogan électoral des Frères à travers le monde musulman : «L'islam est la solution». Qui pourrait, au Caire, à Gaza, à Bagdad ou à Alger contredire un tel slogan ? Qui pourrait y préférer le gouvernement des hommes à celui de Dieu ? L'islam, religion dont la simplicité fait la force, n'interdit-il pas le vol et ne prône-t-il pas l'aumône aux plus démunis ? Les Frères n'ont-ils pas toujours montré l'exemple ? A Gaza, au Caire ou dans la banlieue sud de Beyrouth, ce sont les islamistes qui assurent les services sociaux là où l'Etat est défaillant.

Pour les gens pauvres, l'islam, qui dit qu'il n'y a de soumission qu'à Dieu, est une religion libératrice. L'égalité devant Dieu est devenue idéologiquement un produit d'appel beaucoup plus fort que l'égalité des droits à l'occidentale, vécue comme hypocrite.

Parallèlement, l'image que donne de lui-même le monde occidental aux masses musulmanes s'est considérablement ternie. Les islamistes ont beau jeu d'enseigner à leurs coreligionnaires que les Occidentaux «ne croient plus en rien», perdus qu'ils sont dans leur hyper consumérisme. Quel modèle moral offre donc encore les sociétés européennes, qui ont peur de faire des enfants et qui abandonnent leurs vieux dans des maisons de retraite ?

Il serait vain pour les Occi dentaux de tenter de briser aujourd'hui cette vague de fond. Il importe désormais de laisser les sociétés du monde arabo- musulman tenter librement leurs expériences du gouvernement de Dieu, chez elles. Quant à nous, continuons sans complexes à exiger, chez nous, l'intégralité de la démocratie des hommes.

* Grand reporter au service étranger du Figaro

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Ce dernier argument me semble le plus valable - encore que. Quoi qu'il en soit, si tu lis la Bible, l'esclavage est très clairement autorisé et réglementé, donc on ne peut pas attribuer à celle-ci l'abolition de l'esclavage - pas plus qu'on ne peut lui reprocher son institution.

Plus essentiellement, la rupture apportée par le monothéisme biblique a, sur le long terme, contribué à discréditer l'esclavage. Voilà mon propos.

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Entendu au JT de France 2, et donc à vérifier, mais la traite négrière en chiffres, c'est:

- Traite négrière organisée et exploitée par l'Europe: 11 millions de personnes

- Traite intra africaine, maghreb exclu: 14 millions

- Traite organisée et exploitée par les musulmans : 17 millions.

Pour une fois, je suis d'accord avec Chirac: c'est tout à l'honneur de reconnaître la passé colonial de la France et d'avoir un devoir de mémoire à son sujet, mais tout porte à croire que la France et l'Europe n'étaient pas seules dans le coup.

:icon_up:

Voici une liste d'éléments auxquels boubou ne va pas répondre.

1 - Pourquoi ne s'intéresser qu'aux noirs en tant qu'esclaves, au fait? Seuls eux ont été esclaves? C'est une question que je pose.

2 - Ces chiffres ne font que condenser en un seul chiffre deux éléments différents : la distance ethnique (plus facile d'asservir quelqu'un de différent de soi j'imagine) et la distance géographique (les chinois assevissent plus facilement les Coréens que les ougandais, pour des raisons de distance) sont des éléments à prendre en compte simultanément.

3 - Le quantitatif, c'est bien, mais le qualitatif, c'est pas mal aussi:

Que fait l’esclave dans le monde musulman ? À la différence de la société gréco-romaine strictement hiérarchisée qui les cantonnaient aux seules tâches d’exécution, les esclaves sous la califat accèdent à des postes qu’ils n’ont encore jamais connu : en plus des classiques travaux domestiques, artisanaux ou agricoles , les esclaves sont favoris, conseillers, chambellans, et même … soldat !

Aucune civilisation précédente n’avait tenté de créer des milices d’esclaves. Les cas d’esclaves que l’on arme ne sont évoqués par les anciens auteurs qu’en cas de crise extrême, et s’accompagnent d’affranchissement. L’avantage d’armer une population déracinée sans autre attache que son maître et donc réputée dévouée l’emporte aux yeux des dirigeants sur le danger d’une telle pratique.

Tiens, une révolte d'esclaves menée par un musulman au nom même de l'islam, voilà qui va étonner Boubou:

Révolte des Zanj

La rébellion des Zanj est une révolte d’esclaves noirs contre le pouvoir des Abbassides entre 869 et 883 Beaucoup de propriétaires de la région de Bassorah avaient acheté des centaines d'esclaves noires originaires de l’Est de l‘ Afrique (Zanj) en espérant que leur ignorance de la langue arabe les rendraient particulièrement dociles.

En septembre 869, Ali ibn Muhammad se proclamant descendre de Ali et de Fatima, la fille de Mahomet réussit à convaincre plusieurs centaines d’esclaves en soulignant leur condition injuste et en leur promettant la liberté et la fortune. Le discours de Ali ibn Muhammad était renforcé par son adhésion à la secte des kharidijiques.

Bref : la campagne xénophobe de boubou, si elle ne cesse de m'étonner par sa constance et son ampleur, manque toujours autant de substance.

Pour une fois, je suis d'accord avec Chirac: c'est tout à l'honneur de reconnaître la passé colonial de la France et d'avoir un devoir de mémoire à son sujet, mais tout porte à croire que la France et l'Europe n'étaient pas seules dans le coup.

Juste une dernière question boubou: comment peux-tu, avec les opinions que tu as, regarder en face un juif, un arabe, un noir, etc… après tout ce que tes ancêtres, dont tu es bien entendu à t'écouter comptable de leurs méfaits, ont pu faire à ces peuples.

Par exemple, la dernière fois que tu es passé devant une synagogue, as-tu bien pris soin de demander pardon au rabbin pour ce que tu (je chausse tes souliers) as fait pendant les quelques sombres années du XXeme?

C'est pas fini cette auto-flagellation à deux boules? Moi, j'ai 29 ans, j'ai rien à voir avec tout ça. Toi, dans ton monde, si. Ca doit être lourd à porter, non?

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