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L'empire Des Dettes


Punu

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Un bouquin qui a l'air passionnant.

"Que nous faut-il pour faire de nous un peuple heureux et prospère ? Un gouvernement sage et frugal, qui retiendra les hommes de se porter tort l'un à l'autre, et pour le reste les laissera libres de régler leurs propres efforts d'industrie et de progrès, et n'enlèvera pas de la bouche du travailleur le pain qu'il a gagné. Voilà le résumé du bon gouvernement, et voilà ce qui est nécessaire pour boucler le cercle de nos félicités."

Cet idéal est celui qu'exprimait Thomas Jefferson (1743-1826) dans son Discours inaugural de sa première présidence des États-Unis d'Amérique, le 4 mars 1801, et, pour ce qui concerne les affaires étrangères, il se fixait comme but : "la paix, le commerce, et l'amitié honnête avec toutes les nations, des alliances contraignantes avec aucune."

Certains pourront soutenir que le bombardement de villes exotiques n'est que manifestation primesautière d'une "amitié honnête" et que l'élection d'un fantoche servile sous la menace de spadassins surarmés ne constitue pas une "alliance contraignante", d'autres observateurs y verront l'expression d'une hégémonie qui, pour ne pas dire son nom, ne s'en exerce pas moins avec une vorace brutalité.

Mais trêve de sémantique, le simple bon sens suffit pour voir et dire que les États-Unis sont un Empire, et se conduisent comme tel, d'où cette question : comment la frugale République instituée par les Pères Fondateurs, dont Jefferson, s'est-elle transformée en un insatiable Léviathan, qui exerce avec une redoutable bonne conscience sa tyrannie et sur tous les peuples de la terre, et sur son propre peuple ?

Question que traite en historien et moraliste William Bonner dans L'Empire des dettes, ouvrage virtuose qui, loin des lieux communs sur la vanité fugace des entreprises humaines, nous montre la naissance et la mort des divers Empires plus ou moins aboutis que subit l'humanité (chinois, inca, centrafricain, mongol, romain, aztèque, français, byzantin, khmer, britannique, sassanide etc.), en établissant des parallèles toujours pertinents avec la construction inconsciente et tenace de l'Empire américain.

Et pourquoi un Empire ?

Gengis Khan, qui fut le bâtisseur et le maître du plus vaste Empire jamais établi (avant celui des États-Unis), apportait une réponse honnête :

"Pour un homme, le plus grand bonheur est de pourchasser et vaincre son ennemi, de s'emparer de tous ses biens, de faire pleurer et gémir ses épouses, de chevaucher son hongre et d'utiliser le corps de ses femmes comme vêtement de nuit et comme source de réconfort."

Woodrow Wilson qui, de l'agression contre le Mexique à la guerre contre l'Allemagne, fut le premier maître d'œuvre de l'impérialisme américain (et dont William Bonner nous trace un portrait instructif) était moins précis dans son programme : "Nous nous battrons pour la démocratie, pour les droits et les libertés des petites nations, pour (leur) apporter paix et sécurité et faire régner la liberté sur le monde".

Contrairement au pillage et au viol, activités bien concrètes, les buts énoncés par Wilson et ses successeurs sont des idées susceptibles d'interprétations multiples (pour James Madison, autre Père Fondateur : "les démocraties se sont toujours révélées incompatibles avec la sécurité des personnes ou les droits de propriété", quant à la "liberté", elle fait l'objet de débats métaphysiques qui sont loin d'être clos…) et donc des buts impossibles à atteindre, puisque dépourvus tant d'existence physique que de définition univoque…

Trahison absolue des principes qui ont fondé la République américaine, l'Empire a d'abord exercé son pouvoir contre son propre peuple (essentiellement depuis le vertueux Lincoln, mais il y eut des tentatives antérieures…), pour le dépouiller en pratique de tous ses Droits inscrits dans sa Constitution (il suffit pour cela que la Cour suprême déclare "constitutionnel" ce qui de toute évidence ne l'est pas, ou se taise) avant d'entrer dans une guerre permanente contre les autres peuples (ou des entités : guerres contre la "drogue", la "terreur", l'"obésité") qui justifient, à l'intérieur, de nouvelles suppressions de Droits, et, à l'extérieur, l'élaboration, par l'agression ou la menace, d'un fouillis de liens de vassalité et d'alliances, qui, englobant des millions et millions d'humains aux intérêts divergents, se révèlent vite contradictoires et génèrent de nouveaux conflits – au hasard : le Panama, le Viet-Nam, l'Irak étaient dirigés par des hommes qui étaient, ou avaient été, les alliés de l'Empire lorsque celui-ci décida de les envahir, sous des prétextes grotesques.

Reposant sur le mensonge et la fumisterie, et imbibé de nuisibles bons sentiments, l'Empire a totalement oublié la finalité qui justifiait les disparus empires antérieurs, et qu'il est pourtant simple de retenir : rapporter, dans son établissement et son maintien, plus d'argent (roubles, sesterces, louis, dollars…) qu'il ne coûte. En d'autres termes, un Empire se doit d'être une entreprise bénéficiaire qui gagne plus (grâce au tribut pris sur les soumis) qu'elle ne dépense et répartit (inégalement) ses profits entre ses dirigeants et ses sujets.

Curieusement, l'Empire américain, lui, dépense infiniment plus qu'il ne gagne et n'évite la faillite honteuse qui frapperait toute autre entreprise que grâce au miracle de l'emprunt.

Avec une frénésie qui établit chaque jour un nouveau record de dettes, dont le montant atteint un niveau tel que l'esprit humain ne peut même plus se le représenter. (Jefferson : "Aucune génération ne peut contracter de dettes supérieures à ce qu'elle peut payer dans le cours de sa propre existence.")

William Bonner nous montre la naissance et la croissance de cette machine folle et a le talent de nous la faire voir en action, spectacle fascinant qui nous permet de contempler l'objet que son excès même eût du dissimuler.

Il nous explique, point crucial, que ce n'est pas seulement l'Empire (i-e : le gouvernement) qui a cédé à la frénésie du crédit, mais également ses citoyens : ceux-ci, comme leurs dirigeants, dépensent plus qu'ils ne gagnent et continuent allègrement de le faire, en gageant leurs biens (hypothèques immobilières) auxquels prêteurs et emprunteurs s'accordent à donner une valeur virtuelle sans cesse augmentée – sans qu'aucune réalité ne la valide.

Nulle condamnation ici du crédit destiné à financer un investissement supposé productif, car la dette américaine ne relève pas de cette rubrique : elle ne sert qu'à payer au jour le jour les dépenses quotidiennes (et à verser, souvent en monnaie de singe, i-e en dollars dévalués comme le montre William Bonner, les intérêts de la dette) -- télés plasma et smartphones pour les sujets, nouvelles fournées de bombardiers, fonctionnaires et satellites-espions pour leurs maîtres.

Je trouve la chose curieuse : quels que soient les gains de productivité que l'on puisse rêver, il est d'une absolue évidence que jamais la dette américaine ne pourra être remboursée, et pourtant, il se trouve chaque jour de nouveaux prêteurs pour la faire grossir, et rendre ainsi encore plus certaine l'insolvabilité de leur débiteur (en droit, c'est là le délit désigné sous le nom de "soutien abusif" qui, tiens, ne s'applique pas aux gouvernements qui l'ont promulgué…).

Délaissant le franc pillage de jadis, l'Empire s'est converti à l' escroquerie (moins visible par sa sophistication, et qui recueille, dans un premier temps, la complicité de victimes appâtées par des espoirs de gain rapide) ; William Bonner la démasque et la dénude ; il ne nous dit pas, ne prétendant être devin (et il a trop d'humour pour endosser cet habit), combien de temps encore elle peut durer – mais il nous donne de précieux conseils pour nous éviter d'être ruinés par son inéluctable chute.

Et celui-ci également. Les Belles Lettres sont une maison d'édition hors du commun.

Quelles sont les raisons du déclin et de la chute de l’Empire romain ? Depuis des siècles, philosophes et historiens ont, pour résoudre cette énigme, avancé les explications les plus contradictoires ; beaucoup sont séduisantes, aucune n’est totalement convaincante.

Ramsay MacMullen a décidé de reprendre la question à son origine même : y a-t-il eu réellement déclin de Rome – ou le « déclin » n’est-il qu’une invention d’historiens née de notre connaissance de l’événement que fut la chute de Rome ? Pour répondre, en se fondant sur les faits et non sur les interprétations, Ramsay MacMullen examine la situation de l’empire, province par province, d’après les sources littéraires, épigraphiques, archéologiques : le tableau qu’il dresse apporte bien des surprises et oblige à réviser les idées préconçues.

Ensuite, Ramsay MacMullen examine le fonctionnement des institutions et structures du pouvoir : il montre à quel point la corruption – pots de vin, extorsions, concussion -, encouragée par la perversion du droit, la multiplication des fonctionnaires et l’isolement de l’empereur, a miné la notion même de pouvoir, préparant la voie inéluctable de sa destruction.

Le livre de Ramsay MacMullen ne nous révèle pas seulement comment est mort l’Empire Romain, il est aussi une leçon sur le destin de toute civilisation.

Ramsay MacMullen, professeur à l’Université de Yale, est unanimement considéré comme l’un des plus grands historiens contemporains de l’Antiquité. Parmi ses nombreux ouvrages, ont été notamment traduits en français : Les rapports entre les classes sociales dans l’Empire Romain et Le paganisme dans l’Empire Romain.

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Les chroniques de Bill Bonner sur www.lewrockwell.com sont toujours excellentes.

Il était ce matin dans l'émission USA Hebdo sur BFM (je n'ai entendu que les dernières phrases). L'émission doit être téléchargeable sur le site pour ceux que ça intéresse.

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J'avais lu le précédant livre de cet auteur publié aux BELLES LETTRES: "L'inéductable faillite de l'économie américaine. Je ne peux pas en faire la récention ici car je ne m'en souviens plus très bien.

Toujours est-il que cet ouvrage ne m'a pas parru bien interressant. Peu de théorie, beaucoups de coups de gueules, et finalement on y apprend pas grand chose.

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Que l'amérique réelle ne soit pas la transposition de l'idéal des pères fondateurs est une chose.

Qu'elle soit l'exact contraire en est une autre.

On ne peut tirer argument du premier fait pour faire des commentaires sur le deuxième sans avoir apporté plus de preuves.

Si l'on veut croire que l'Etat US est diabolique- n'ayant aucun respect pour la vie humaine, on trouvera suffisamment de détails ou de faits précis pour se persuader que c'est vrai.

Mais c'est une mauvaise méthode.

Tout simplement parce que les décisions à la tête des Etats sont le fait d'influences contradictoires.

Les choix des Etats se compensent entre eux et un acte criminel ne peut-être interprété comme révélant la nature profonde de l'Etat en question - ce qui autoriserait à interpréter ce qui n'est pas criminel comme une diversion.

Une précision: Les Etats violent nécessairement le droit naturel. Cela ne veut pas dire nénamoins que tous les Etats - les gouvernants- ont pour but le massacre de leur population. rhétorique facile qui nous met au niveau des communistes.

Une personne peut ne pas être en faveur du respect du droit naturel en toute circonstance- sans être pour autant capable de tous les crimes.

Pour la logique des Etats, les choses sont à peu prés les mêmes, sauf qu'on trouve la moyenne en fonction de l'alternance entre deux extrèmes. Il ne faut pas interpréter à partir des extrèmes ce que sont les Etats.

L'Etat américain n'est certainement pas le pire.

On peu de la même manière montrer que la fonction publique est inutile sans chercher à montrer que les fonctionnaires sont tous des feignants.

bref, on peut faire preuve de rigueur intellectuelle.

Gadrel va croire que je lui en veux: en réalité, c'est contre certaines opinions répandues dans le forum que je fais ce message.

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  • 2 months later...

Je ne comprends pas: si l'économie américaine fait faillite et que le dollar s'en trouve fortement déprécié, en quoi cela serait-il nuisible aux citoyens surendettés? Au contraire, leurs dettes, montants fixes, seraient aisément remboursées à coups de pelles de dollars non?

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Je ne comprends pas: si l'économie américaine fait faillite et que le dollar s'en trouve fortement déprécié, en quoi cela serait-il nuisible aux citoyens surendettés? Au contraire, leurs dettes, montants fixes, seraient aisément remboursées à coups de pelles de dollars non?

Avec quoi les américains achètent-ils leur acier, leur pétrole, … ?

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Avec quoi les américains achètent-ils leur acier, leur pétrole, … ?

Avec des dollars…J'imagine bien que s'en suivrait un grand krash boursier non seulement aux USA mais aussi en Europe mais ça ce sont des considérations macroéconomiques.

Ce que je me demande c'est en quoi un citoyen américain se met aujourd'hui + en difficultés en empruntant exagérément qu'un autre citoyen américain qui vit plus raisonnablement (en excluant que ce dernier place intelligement dans l'or) : si on assiste à ce krash, celui ayant emprunté se sera acheté des biens matériels ou immobiliers en échange d'une dette en devises qu'il remboursera soit plus facilement (grosse dépréciation du dollar planche à billets à fond les manettes) soit pas du tout (faillite des banques créancières qui seront les premières touchées)?

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En % du PIB la dette americaine n'est que la 35ieme plus grosse dans le monde.

La distinction moralisante faite entre credit productif et credit a la consommation dans le resume ne me donne pas envie d'approcher ce livre a moins de 2 metres.

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Le calcul de la dette publique en pourcentage du PIB n'a pas de sens. C'est comme si on calculait la dette du maire d'un village en pourcentage de la somme des revenus de tous ses habitants.

Ce qui est important, c'est ce que représente la dette par rapport à la capacité de remboursement, i.e. par rapport à ce que peut payer le maire du village. Et là, autant la dette des Etats-Unis que celle des principaux pays européens (dont la France) sont trop élevées, si l'on tient compte de ce que ces états ont pu rembourser au cours des 20 dernières années. Il va falloir que quelque chose change et ce ne se fera pas sans douleur. C'est ce que dit le livre.

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Ce qui est important, c'est ce que représente la dette par rapport à la capacité de remboursement, i.e. par rapport à ce que peut payer le maire du village.

Aussi deplaisant que ce soit pour toi et moi, la capacite a rembourser du gouvernement depend bien du PIB…

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Aussi deplaisant que ce soit pour toi et moi, la capacite a rembourser du gouvernement depend bien du PIB…
En un mot et pour le plaisir de t'embêter: non. N'importe quel scientifique te dirait qu'il faut comparer ce qui est comparable. La dette d'un état n'a rien à voir avec les revenus des habitants du pays que cet état dirige. C'est comparer des pommes et des oranges.

La capacité de remboursement de l'état est constituée des excédents budgétaires. Un état bien géré peut dégager un excédent budgétaire même avec un PIB relativement faible. Un état mal géré aura du mal à dégager un excédent budgétaire, même avec un PIB énorme. La France et les Etats-Unis sont très clairement dans le second cas.

Ce que le livre explique, c'est précisément cela: les Etats-Unis ne pourront dégager une capacité de remboursement positive qu'au prix d'une cruelle révision de leur politique.

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La capacité de remboursement de l'état est constituée des excédents budgétaires. Un état bien géré peut dégager un excédent budgétaire même avec un PIB relativement faible.

Un simple argument de linearite. Coupe les US en deux pays. Chaque pays herite de la moitie de la dette et de la moitie du PIB et applique la meme politique, ce sont de parfaits jumeaux. Vas-tu m'expliquer que la dette est maintenant moins grave dans chaque pays car elle est deux fois plus petite ?!

Le revenu de l'etat est un pourcentage des prelevements, les prelevements sont un pourcentage du PIB. Une bonne gestion permet de degager un excedent budgetaire… relativement au revenu de l'etat… donc une bonne gestion c'est un bon pourcentage, pas une performance absolue. En valeur absolue ton excedent avec une bonne gestion reste donc proportionnel au PIB.

Si l'etat preleve 50% du PIB et que pour rembourser sa dette il decide de diminuer ses depenses de 1%, ce qu'il gagne reste toujours grosso modo proportionnel au PIB.

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Un simple argument de linearite. Coupe les US en deux pays. Chaque pays herite de la moitie de la dette et de la moitie du PIB et applique la meme politique, ce sont de parfaits jumeaux. Vas-tu m'expliquer que la dette est maintenant moins grave dans chaque pays car elle est deux fois plus petite ?!
Où vois-tu que la dette est deux fois plus petite? Moi, je vois *deux* dettes deux fois plus petites.

Ton expérience de pensée ne vaut pas tripette. Ce n'est pas parce que une pomme et une orange coupées en deux ont à peu près la même forme que tu peux les comparer.

Le revenu de l'etat est un pourcentage des prelevements, les prelevements sont un pourcentage du PIB.
C'est une tautologie. Tu peux toujours exprimer une somme d'argent en pourcentage d'une autre somme d'argent. Et alors? Ca ne démontre strictement rien.

Les alter-mondialistes, par exemple, comparent la capitalisation boursière de Microsoft (300 milliards de dollars) avec le budget annuel de l'état français (250 milliards de dollars) et en déduisent que Bill Gates doit être plus combattu que l'état français. Ce résultat est absurde parce que l'on compare une dépense annuelle réelle avec une capitalisation virtuelle qui a mis, elle, des années à se créer.

Si la comparaison de la dette avec le PIB a un sens, comment expliques-tu que la Suisse, qui a l'un des PIB/hab les plus élevés, n'ait virtuellement aucune dette alors que les Etats-Unis, également très riches, soient endettés? Comment expliques-tu que certains pays, comme l'Italie, ont pu diminuer leur dette alors que des pays plus riches tels que la France n'y arrivent pas?

donc une bonne gestion c'est un bon pourcentage, pas une performance absolue.[…]
Là, tu te trompes du tout au tout. Un exemple de bonne gestion consiste à ne pas faire une dépense inutile. Une économie de ce genre, ce sont des espèces sonnantes et trébuchantes qui restent en caisse (une valeur absolue), certainement pas un pourcentage.

Je maintiens que la seule comparaison qui tienne consiste à évaluer la dette publique en rapport de la capacité de remboursement du débiteur, à savoir l'état. Le résultat est à exprimer, par exemple, en nombre d'années nécessaires pour rembourser la dette. Si ce chiffre est élevé (voire infini, comme c'est peut-être le cas pour la France et sans doute pour les Etats-Unis), alors une révision déchirante de la politique de cet état est à prévoir.

La comparaison de la dette en pourcentage du PIB donne beaucoup moins d'informations et ne présente à peu près aucun intérêt (si je puis m'exprimer ainsi).

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Où vois-tu que la dette est deux fois plus petite? Moi, je vois *deux* dettes deux fois plus petites.

Ton expérience de pensée ne vaut pas tripette. Ce n'est pas parce que une pomme et une orange coupées en deux ont à peu près la même forme que tu peux les comparer.

J'ai precise que les deux etats etaient jumeaux. Ce sont bien les deux moities d'une meme orange.

Si la comparaison de la dette avec le PIB a un sens, comment expliques-tu que la Suisse, qui a l'un des PIB/hab les plus élevés, n'ait virtuellement aucune dette alors que les Etats-Unis, également très riches, soient endettés?

Argument qui ne vaut pas tripette. Si je dis qu'il faut comparer les pays par dette/PIB et pas par dette ce n'est pas parce que je m'attends a trouver un taux constant !

Comment expliques-tu que certains pays, comme l'Italie, ont pu diminuer leur dette alors que des pays plus riches tels que la France n'y arrivent pas?

Politique. Encore une fois rien avoir avec la choucroute.

Je maintiens que la seule comparaison qui tienne consiste à évaluer la dette publique en rapport de la capacité de remboursement du débiteur, à savoir l'état.

Et je maintiens que la capacitie de remboursement de l'Etat depend du PIB. Reprend mon exemple des US divises en deux. Clairement dans chaque nouvel Etat la dette est divisee par deux mais la capacite de remboursement l'est aussi. En revanche le rapport dette/pib est reste constant.

La comparaison de la dette en pourcentage du PIB donne beaucoup moins d'informations et ne présente à peu près aucun intérêt (si je puis m'exprimer ainsi).

Elle donne une information comparative entre plusieurs pays.

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[…]Et je maintiens que la capacitie de remboursement de l'Etat depend du PIB.
Mais non. La capacité de remboursement d'un état dépend du courage politique de ses dirigeants puisque, pour rembourser plus, il leur faut augmenter les impôts et/ou diminuer les dépenses publiques, qui sont deux mesures impopulaires. Désolé mais il est évident que cette forme de courage politique n'a rien à voir avec la taille du PIB.

J'ai même plutôt tendance à penser que, plus un gouvernement est courageux et apte à rembourser ses dettes, plus le PIB sera faible car ces dirigeants n'hésiteront pas à sacrifier leur popularité en écrasant le pays sous les impôts, ce qui ne manquera pas de provoquer une stagnation voire une baisse du PIB.

Reprend mon exemple des US divises en deux. Clairement dans chaque nouvel Etat la dette est divisee par deux mais la capacite de remboursement l'est aussi. En revanche le rapport dette/pib est reste constant.
Donc, si je te suis, les deux rapports dette/capacité à rembourser et dette/PIB restent constants. Ton expérience de pensée est donc totalement inutile, puisqu'elle ne permet pas de trancher entre nos deux positions…

Imaginons maintenant que les capacités de remboursement ne soient pas également réparties entre les deux moitiés de pays (pourquoi le seraient-elles? Tu as une démonstration mathématique? Imaginons par exemple que je mette tous les malades, tous les chômeurs et tous les RMIstes d'un côté…). L'une des deux moitiés aura plus de mal que l'autre à rembourser sa dette, alors que les deux dettes sont identiques d'après tes critères…

Elle donne une information comparative entre plusieurs pays.
Information complètement sans intérêt. En quoi le fait de savoir que mon voisin n'a aucune dette me permet-il de déterminer si ma dette est trop lourde? Cette comparaison me fait penser à quelqu'un qui classerait des sprinters par taille croissante pour savoir qui va gagner le 100m…
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Mais non. La capacité de remboursement d'un état dépend du courage politique de ses dirigeants puisque, pour rembourser plus, il leur faut augmenter les impôts et/ou diminuer les dépenses publiques, qui sont deux mesures impopulaires.

Et les recettes des impots sont proportionnels a quoi?

Ce que tu me dis c'est que capaciteDeRemboursement ~ courage, ca n'a rien d'incompatible avec

capaciteDeRemboursement ~ PIB. Tout simplement capaciteDeRemboursement ~ courage * PIB.

Désolé mais il est évident que cette forme de courage politique n'a rien à voir avec la taille du PIB.

A.B. : La surface de la piscine est proportionnelle a sa longeur.

SCM : Mais non, tu vois bien qu'elle est proportionnelle a sa largeur ! Desole mais la longueur et la largeur ca n'a rien a voir.

Donc, si je te suis, les deux rapports dette/capacité à rembourser et dette/PIB restent constants. Ton expérience de pensée est donc totalement inutile, puisqu'elle ne permet pas de trancher entre nos deux positions…

Mais non puisque la capacite a rembourser c'est uniquement de la bonne volonte! La dette a ete divisee par deux mais pas la "bonne volonte".

Si tu veux ce que je mesure par dette / PIB c'est precisement le courage politique.

Imaginons maintenant que les capacités de remboursement ne soient pas également réparties entre les deux moitiés de pays (pourquoi le seraient-elles?

parce que je l'ai postule dans mon experience de pensee, les deux moities du pays sont parfaitement jumelles.

Tu as une démonstration mathématique?

Pas pour une hypothese.

Cette comparaison me fait penser à quelqu'un qui classerait des sprinters par taille croissante pour savoir qui va gagner le 100m…

Il y a une nette correlation entre la taille d'un sprinter et sa performance au 100m.

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Et les recettes des impots sont proportionnels a quoi?
A rien. Il n'y a aucune loi qui te donne le montant des impôts en proportion du PIB pour n'importe quel pays. Idem pour les dépenses.

Si penses que la capacité de remboursement des dettes est nécessairement proportionnelle au PIB, c'est à toi de le démontrer. Une analyse rapide montre que c'est faux: certains états remboursent leurs dettes avec un PIB relativement plus faible que d'autres qui restent englués dans leurs dettes.

Ce que tu me dis c'est que capaciteDeRemboursement ~ courage, ca n'a rien d'incompatible avec

capaciteDeRemboursement ~ PIB. Tout simplement capaciteDeRemboursement ~ courage * PIB.

Peut-être, mais c'est à toi de le démontrer, pas à moi.
SCM : Mais non, tu vois bien qu'elle est proportionnelle a sa largeur ! Desole mais la longueur et la largeur ca n'a rien a voir.
Ce n'est pas ce que je dis. Je dis que l'expression de la dette en pourcentage du PIB ne donne aucune information intéressante.

Une information déjà nettement plus intéressante serait de comparer la dette par rapport aux revenus annuels de l'état (et pas par rapport au PIB). Pour la France, cela donnerait quelque chose comme 130%, voire bien pire. Probablement pareil pour les Etats-Unis. 130% de dettes, cela sonne déjà nettement moins bien que 60%. :doigt:

Si tu veux ce que je mesure par dette / PIB c'est precisement le courage politique.

parce que je l'ai postule dans mon experience de pensee, les deux moities du pays sont parfaitement jumelles.

C'est impossible. Il n'y a aucun moyen de découper une population de non-jumeaux en deux moitiés parfaitement jumelles. :warez:
Pas pour une hypothese.
Comme cette hypothèse est fausse, ta démonstration s'effondre. Il y a un très grand nombre de façon de découper un pays en deux en mettant la moitié du PIB et de sa dette de chaque côté tout en ayant des capacités de remboursement différentes dans chaque moitié.

La raison pour laquelle le calcul de la dette en pourcentage du PIB n'a pas de sens est que l'on compare la dette et les revenus d'entités différentes. La dette concerne l'état alors que le PIB concerne tout le pays. C'est comme si ton banquier calculait ton ratio d'endettement en se fondant sur les revenus de ta copine, sous prétexte que tu as une relation avec elle. :icon_up:

Il y a une nette correlation entre la taille d'un sprinter et sa performance au 100m.
Ha oui? Vraiment? Si elle existe, elle n'est certainement pas linéaire et je doute même qu'elle existe.
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Ha oui? Vraiment? Si elle existe, elle n'est certainement pas linéaire et je doute même qu'elle existe.

Les schtroumpfs ont des performances minables face à Ben Johnson. Mais bon, leur dope, c'est la salsepareille. A côté de l'EPO, évidemment …

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