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Juan Carlos pas près de partir en vacances avec Chavez


Taranne

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arrullado por los animados compases del flamante pasodoble que ahora entonan y bailan en todas las universidades venezolanas, que se titula ¿Por qué no te callas? y cuya tonadilla y letra llueven sin tregua sobre mi computadora

En espérant qu'il ne finisse pas par les faire taire en usant de la bien célèbre pédagogie communiste…

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Le problème c'est donc Juan Carlos et la monarchie constitutionnel, pas Hugo Chavez et sa dictature populiste.

Il va surveiller les entreprises espagnoles, qu'il dit. Enlevez "entreprise" et ça serait pas… du racisme ?

Non, ce serait plutôt… du socialisme. Chavez est un socialiste conséquent: avec lui, les étrangers ne doivent pas être libres de commercer, ils doivent sentir l'oeil de l'état dans leur dos. Parfaitement logique donc avec son idéologie liberticide.

Il y a encore des gauchos au PSOE, le senor Garrido en est la preuve. Et si le rôle constitutionnel d'un roi n'est pas de préserver l'honneur de son pays quand celui-ci est en cause, alors quel est-il?

Il est minoritaire dans son propre parti. Simplement, Zapatero et ses pulsions munichoises (élection obtenue grâce aux islamistes, complaisance assez inquiétante pour ETA, antiaméricanisme obsessionnel, sympathie affichée pour Castro) encouragent les clowns comme Chavez à s'en prendre à l'Espagne.

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Pour ceux qui comprennent l'espagnol, il faut lire l'article de Vargas Llosa dans le País de dimanche. Féroce et juste.

http://www.elpais.com/articulo/opinion/com…lpepiopi_11/Tes

La traduction :

"Pourquoi tu ne la boucles pas ?", par Mario Vargas Llosa

LE MONDE | 22.11.07 | 13h59 • Mis à jour le 22.11.07 | 13h59

C'est vrai, une image vaut mille mots mais quand elle est animée, elle en vaut dix mille. Ainsi, lors de la séance de clôture du dernier sommet ibéro-américain de Santiago du Chili, le 10 novembre, l'incident entre le président vénézuélien et le roi d'Espagne, diffusé par les télévisions du monde entier, en dit plus et de façon vivante et sur Hugo Chavez, et sur les relations de l'Amérique latine avec l'Espagne que des dizaines d'essais savants. Les meilleurs scénaristes d'Hollywood n'auraient pas fait mieux s'ils avaient voulu monter un spectacle, à la fois comique et sinistre, autour d'un homme fort du tiers-monde en action.

Interrompre le premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, qui, timidement, souhaitait rappeler aux dirigeants des pays présents que nationaliser les grandes sociétés n'était en rien une garantie pour l'avenir, s'emparer du micro pour insulter José Maria Aznar et le traiter de fasciste, cela n'a fait que montrer la vulgarité du commandant Chavez. Arriva le moment où le roi d'Espagne, qui s'agitait sur son siège incapable de cacher son irritation, interrompit le président vénézuélien d'un "pourquoi tu ne la boucles pas ?" Le soldat resta interloqué et muet. Et la présidente du Chili, également présidente de séance, Michelle Bachelet, ajoutant une touche d'humour à la scène, suggéra d'une voie mielleuse à l'assistance : merci de vous abstenir de dialoguer.

L'enseignement le plus évident de ce psychodrame, c'est qu'il existe encore une Amérique latine anachronique, démagogique, inculte et barbare, et ce serait une perte de temps et d'argent de tenter de l'associer à la communauté civilisée, démocratique et modernisatrice que les sommets latino-américains aspirent à créer.

Cette aspiration sera vaine tant qu'il y aura des pays latino-américains avec des dirigeants tels que Chavez, Ortega ou Evo Morales, sans parler de Fidel Castro. Qu'ils soient ou aient été populaires et qu'ils gagnent des élections ne fait pas d'eux des démocrates. Au contraire, cela montre la profonde inculture politique, la fragilité des convictions démocratiques de sociétés capables de porter au pouvoir, lors d'élections libres, des personnages de ce genre. Ils n'assistent pas aux conférences pour travailler à l'idéal qui les a inspirées.

Ils les utilisent comme tribune pour internationaliser la démagogie et les rodomontades qui leur permettent d'hypnotiser leurs peuples, et c'est pour cette raison que ces conférences sont condamnées à l'échec et au cirque. Auparavant, la vedette indiscutable en était Fidel Castro et ses spectacles anti-impérialistes, dont raffolaient les journaleux ("pseudo journalistes ?") avides de scandales. Maintenant que Castro n'est plus le "caudillo" et s'est converti en analyste international - le seul, à Cuba, qui parle à tort et à travers en toute liberté -, l'histrion préféré de la presse "jaune" ("prensa amarilla") est Chavez, émule et ventriloque du premier.

Bien sûr qu'il y a une autre Amérique latine plus décente, honnête, cultivée et démocratique que celle représentée par ces énergumènes. Elle était là, à la séance de clôture, invisible et muette, comme toujours à chaque fois que les chefs, les hommes forts, les "comandantes" et les guignols occupent le devant de la scène. Pourquoi se taisent-ils et se laissent-ils ainsi rejeter dans l'ombre alors qu'ils sont infiniment plus respectables et dignes d'être écoutés que les autres ? Que certains soient réduits au silence par les pétrodollars que le Vénézuélien distribue tous azimuts n'explique pas tout.

Ils le font souvent parce qu'ils craignent d'être les victimes des diatribes et des imprécations de ces fiers-à-bras, qui ont le pouvoir d'exciter leurs extrémistes locaux ; et aussi, bien qu'on ait du mal à le croire, parce qu'eux-mêmes, "simples" dirigeants civils essayant tant bien que mal de s'ajuster aux limites imposées par les lois et les constitutions, se perçoivent comme des mandataires de second ordre face à ces dieux tout-puissants qui ne connaissent pas d'autre frein à leurs excès et à leurs coups tordus que leur volonté souveraine.

La sortie du roi d'Espagne a eu l'avantage de déchirer le voile d'hypocrisie qui entoure les sommets latino-américains auxquels assisteraient des chefs d'Etat et de gouvernement dignes d'un même respect et d'une égale considération, ce que dément la réalité.

Comble de la supercherie : les états de service de M. Chavez le privent de toute respectabilité civile et démocratique puisque, le 4 février 1992, il a trahi son uniforme et s'est conduit en félon quand il a tenté un coup d'Etat militaire contre un gouvernement constitutionnel et légitime, qui a coûté la vie à des dizaines de responsables vénézuéliens et de soldats, morts pour la défense de l'Etat de droit.

Se lever contre un gouvernement constitutionnel est le pire crime que puisse commettre un militaire, et c'est à ce motif que le commandant Chavez fut jugé, condamné et incarcéré. Qu'au lieu de passer plusieurs années en prison il ait été amnistié par le président Rafael Caldera, et en guise de récompense porté à la présidence de la République par une majorité de Vénézuéliens ne l'absout nullement. Cela montre seulement à quel point était troublé cet électorat qui s'est laissé séduire par les sirènes d'un démagogue, et qui aujourd'hui se repent amèrement de son erreur.

Le plus absurde, le plus délirant dans cet incident de Santiago du Chili, c'est que le commandant Chavez s'en est pris, pour libérer sa rage et servir de cible à sa gesticulation tiers-mondiste, à l'Espagne, un pays dont le gouvernement a déployé de gros efforts pour entretenir de bonnes relations avec lui. L'Espagne lui a même tendu la main sur le plan international quand tout l'Occident démocratique le censurait à cause de ses infractions aux droits de l'homme et ses complicités avec des groupes de satrapes fondamentalistes.

Quel autre enseignement tirer de tout ça ? Eh bien de même qu'on n'apprivoise pas les tigres et les hyènes avec des saluts militaires, des sourires et en immolant des agneaux, il convient davantage à un pays démocratique comme l'Espagne de privilégier dans ses relations les pays représentant la civilité, la liberté, la légalité, et offrant la sécurité d'une coopération réelle et à long terme, plutôt que d'essayer par tous les moyens de se gagner les faveurs de ceux qui se situent aux antipodes de l'Espagne telle qu'elle est aujourd'hui pour le plus grand bonheur des Espagnols. Ni le Cuba de Fidel Castro, ni le Venezuela de Chavez ne méritent d'être les amis privilégiés du gouvernement espagnol, contrairement à tous ces gouvernements discrets et courageux du continent latino-américain qui travaillent à sortir leurs peuples de cette barbarie du sous-développement avec ses indices de croissance trop bas, ses inégalités vertigineuses des revenus, de l'éducation et des chances, mais aussi sa démagogie et ses fanfaronnades politiques incarnées par Ortega et Chavez, que les télévisions du monde entier ont mises en évidence lors de la séance de clôture du sommet latino-américain.

Il est possible qu'en réagissant comme il l'a fait le roi d'Espagne ait transgressé les règles du protocole. Mais quelle joie pour des millions de Latino-Américains et de Vénézuéliens ! La preuve ? J'ai écrit cet article bercé par les rythmes allègres du paso-doble tout neuf qui maintenant se chante et se danse dans toutes les universités vénézuéliennes, qui a pour titre Por que no te callas ?, et dont le texte et la petite musique pleuvent sans trêve sur mon ordinateur.

Traduit de l'espagnol par Hélène Prouteau

© Copyright El Pais

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Question stratégique éternelle: comment se comporter avec les dictateurs?

Leur parler avec déférence comme s'ils étaient des gens honorables ou les tenir pour ce qu'ils sont: des voyous endimanchés?

Il faut surtout expliquer aux opposants de ne pas jouer les héros, leurs vies valent trop pour qu'ils risquent de les perdre à défendre un bateau en train de couler. Vargas Llosa me paraît à ce point de vue dangereux, sorte de Dagny Taggart aussi coupable qu'elle : ce n'est pas lui qui gâchera sa jeunesse dans les geôles d'Ubu, ou sous les balles de ses sous-fifres.

A son troisième mandat Chavez ne partira plus… l'Amérique du Sud rouge est gros cadavre en voie de décomposition. Il n'y a même pas à essayer de nuire aux castristes et assimilés. On ne parle pas aux fantômes, ils n'existent pas. Il faut laisser les morts avec les morts (surtout quand ils n'ont pas la bombe atomique) et repêcher ceux qui veulent vivre. Le petit peuple qui vivotait misérablement et soutient aujourd'hui le démagogue grotesque (et je ne le juge pas), crèvera avec le régime quand il n'y aura plus rien à parasiter, ou s'en défera dans la violence : c'est le prix à payer quand on a signé un pacte avec le Diable.

Les opposants ont quitté le Parlement, qu'ils quittent le pays et s'épanouissent là où ils pourront. Si les entreprises étrangères ont encore intérêt à faire de l'argent au Venezuela malgré Chavez et son parasitisme institutionnalisé, qu'elles y aillent mais assument si elles s'y font plumer par une nationalisation. Qu'on laisse immigrer librement toute personne sortie de la caserne rouge et qu'on invite les étudiants de l'UNEF, les mondodiplomaticus, alters et autres, à aller y créer un monde meilleur qui leur ouvre les bras.

Le XXème siècle nous a appris une chose concernant le socialisme : pour lui nuire il suffit de le laisser faire.

Pourquoi perdre son temps et son argent à essayer d'accélérer le processus ?

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Le XXème siècle nous a appris une chose concernant le socialisme : pour lui nuire il suffit de le laisser faire.

Pourquoi perdre son temps et son argent à essayer d'accélérer le processus ?

Parce que des personnes en meurent durant tout ce temps ?

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Vargas Llosa me paraît à ce point de vue dangereux, sorte de Dagny Taggart aussi coupable qu'elle : ce n'est pas lui qui gâchera sa jeunesse dans les geôles d'Ubu, ou sous les balles de ses sous-fifres.

Je crois que sa campagne présidentielle au Pérou le rend très conscient de ces risques. De toute façon, en opérant ce type de raccourci, tu oublies totalement que, dans son article, Vargas Llosa ne parle pas aux opposants vénézueliens mais à la gauche espagnole, celle qui lit El País et qui est tentée par le rapprochement avec les caudillos collectivistes d'AmSud.

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Je crois que sa campagne présidentielle au Pérou le rend très conscient de ces risques. De toute façon, en opérant ce type de raccourci, tu oublies totalement que, dans son article, Vargas Llosa ne parle pas aux opposants vénézueliens mais à la gauche espagnole, celle qui lit El País et qui est tentée par le rapprochement avec les caudillos collectivistes d'AmSud.

Cependant les venezueliens peuvent aussi lire El País et se sentir confortés dans leur lutte quand il dit être heureux d'entendre le Pourquoi tu ne la boucles pas ? en chanson .

Cela dit, j'ai peut-être lu un peu vite aussi et j'ai cru comprendre qu'il participait activement à une résistance qui, à mon avis (le 3 décembre dira si je me plante complètement), est désormais vaine.* J'ai l'impression que pousser les gens à la révolte, désormais, c'est les envoyer au casse-pipe : ce qui ne servirait à rien puisque la base soutient encore un caudillo qui a encore de quoi "acheter" leur adhésion. Il ne fait que constater cette résistance et se réjouit. Moi, elle me fait surtout peur pour les individus qui y risquent leur peau. Mon propos n'était pas tant de faire le procès de l'auteur (c'est toujours facile à faire, ça) mais de répondre à la question épineuse de Walter : que faire ? J'appellerais les gens à ne pas danser des paso-dobles mais à prendre un aller simple loin du carnage qui se prépare, et aux pays hispanophones (j'entends aussi le sud des USA :-)) à recueillir ces gens-là. Ce n'est pas une solution miracle.

* J'ai en tête le passage de Kundera dans L'Insoutenable légèreté de l'être où Teresa se rend compte que les photos qu'elle avait prises en pensant faire avancer l'esprit de liberté dans le pays et dans les opinions publiques étrangères n'avait servies qu'à identifier les gens auprès des autorités soviétiques.

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  • 8 months later...

A la télé espagnole, ils sous-titrent les paroles de Chavez à son arrivée dans la résidence d'été de Juan Carlo aux Baléares, le coco essaye de faire de l'humour pour détendre l'atmosphère mais ça n'a pas l'air d'amuser le roi (et si on allait à la plage et si on allait à la plage!!!).

Honnêtement, je suis déçu par le roi d'avoir reçu Chavez, mais je n'attendais pas plus, les grands esprits hypocrites se rencontrent chez les hommes d'état, on en a une nouvelle fois la confirmation.

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C'est ce qu'on appelle la diplomatie. Se fâcher à vie et refuser de serrer la main des cons est un privilège de civil.

Rappelons que Juan Carlos avait déjà reçu Fidel Castro en son temps, à la grande tristesse de feu JFR.

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