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NATO en train d'entrer en guerre nucléaire préventive


magistre

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Selon The Guardian, 5 ex-chefs d'Etat Majeur des Etats Unis, Allemagne, Hollande, France et Grande Bretagne ont redigé un rapport qui demande, entre autres, que l'alliance adopte une politique d'utilisation préventive des armes nucléaires afin de combattre la prolifération nucléaire et les menaces aymétriques contemporaiens; ce rapport sera soumis à l'attention des lidears politiques de l'alliance au sommet NATO qui se tiendra en avril à Bucharest :

The manifesto has been written following discussions with active commanders and policymakers, many of whom are unable or unwilling to publicly air their views. It has been presented to the Pentagon in Washington and to Nato's secretary general, Jaap de Hoop Scheffer, over the past 10 days. The proposals are likely to be discussed at a Nato summit in Bucharest in April.

"The risk of further [nuclear] proliferation is imminent and, with it, the danger that nuclear war fighting, albeit limited in scope, might become possible," the authors argued in the 150-page blueprint for urgent reform of western military strategy and structures. "The first use of nuclear weapons must remain in the quiver of escalation as the ultimate instrument to prevent the use of weapons of mass destruction."

The authors - General John Shalikashvili, the former chairman of the US joint chiefs of staff and Nato's ex-supreme commander in Europe, General Klaus Naumann, Germany's former top soldier and ex-chairman of Nato's military committee, General Henk van den Breemen, a former Dutch chief of staff, Admiral Jacques Lanxade, a former French chief of staff, and Lord Inge, field marshal and ex-chief of the general staff and the defence staff in the UK - paint an alarming picture of the threats and challenges confronting the west in the post-9/11 world and deliver a withering verdict on the ability to cope.

The five commanders argue that the west's values and way of life are under threat, but the west is struggling to summon the will to defend them. The key threats are:

· Political fanaticism and religious fundamentalism.

· The "dark side" of globalisation, meaning international terrorism, organised crime and the spread of weapons of mass destruction.

· Climate change and energy security, entailing a contest for resources and potential "environmental" migration on a mass scale.

· The weakening of the nation state as well as of organisations such as the UN, Nato and the EU.

To prevail, the generals call for an overhaul of Nato decision-taking methods, a new "directorate" of US, European and Nato leaders to respond rapidly to crises, and an end to EU "obstruction" of and rivalry with Nato. Among the most radical changes demanded are:

· A shift from consensus decision-taking in Nato bodies to majority voting, meaning faster action through an end to national vetoes.

· The abolition of national caveats in Nato operations of the kind that plague the Afghan campaign.

· No role in decision-taking on Nato operations for alliance members who are not taking part in the operations.

· The use of force without UN security council authorisation when "immediate action is needed to protect large numbers of human beings".

D'autre part, Yuri Baluyevsky, le chef de l'Etat Majeur russe a déjà annoncé que la Russie se réserve le droit d'utiliser préventivement des armes nucléaires si son territoire ou ses intérêts sont menacés :

In a speech to a military conference broadcast on state-run cable TV, Gen Baluyevsky said there were potential threats to Russia from international terrorism or countries seeking global or regional hegemony.

"We do not intend to attack anyone, but we consider it necessary for all our partners in the world community to clearly understand … that to defend the sovereignty and territorial integrity of Russia and its allies, military forces will be used, including preventively, including with the use of nuclear weapons," he said.

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C'est l'objet des essais nucléaires français de 1995 d'aboutir à une miniaturisation des armes, ce qui permet donc de les utiliser pour des objectifs tactiques et peu étendus.

Un discours de Jacques Chirac, en 2005 ou 2006 je ne sais plus, précise que la doctrine militaire de l'Etat français était en cours de changement, et que celle-ci réservait l'usage de l'arme nucléaire non plus seulement lorsque les "intérêts vitaux de la nation sont en danger", mais y compris dans le cas d'une riposte suite à une grosse attaque terroriste.

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Invité jabial

Souriez : on se dirige doucement vers une guerre nucléaire locale qui ne fera pas plus de bruit que ça. Et ce sera probablement la première d'une longue série.

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C'est l'objet des essais nucléaires français de 1995 d'aboutir à une miniaturisation des armes, ce qui permet donc de les utiliser pour des objectifs tactiques et peu étendus.

Un discours de Jacques Chirac, en 2005 ou 2006 je ne sais plus, précise que la doctrine militaire de l'Etat français était en cours de changement, et que celle-ci réservait l'usage de l'arme nucléaire non plus seulement lorsque les "intérêts vitaux de la nation sont en danger", mais y compris dans le cas d'une riposte suite à une grosse attaque terroriste.

2006 ? !

Eh bien, il était temps: heureusement que vos dirigeants se sont rendus compte de l'impact du 11 Septembre …

EDIT: suite à certaines observations, il faut comprendre ici que je m'étonne que ce soit seulement quatre ou cinq ans après le 11 septembre que les conseillers du Président de la République aient réfléchi à la riposte française face à une attaque terroriste …

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C'est l'objet des essais nucléaires français de 1995 d'aboutir à une miniaturisation des armes, ce qui permet donc de les utiliser pour des objectifs tactiques et peu étendus.

Un discours de Jacques Chirac, en 2005 ou 2006 je ne sais plus, précise que la doctrine militaire de l'Etat français était en cours de changement, et que celle-ci réservait l'usage de l'arme nucléaire non plus seulement lorsque les "intérêts vitaux de la nation sont en danger", mais y compris dans le cas d'une riposte suite à une grosse attaque terroriste.

C'est le discours de l'Ile Longue en janvier 2006.

La dissuasion nucléaire, je l'avais souligné au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, n'est pas destinée à dissuader des terroristes fanatiques. Pour autant, les dirigeants d'Etats qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous, tout comme ceux qui envisageraient d'utiliser, d'une manière ou d'une autre, des armes de destruction massive, doivent comprendre qu'ils s'exposent à une réponse ferme et adaptée de notre part. Et cette réponse peut être conventionnelle. Elle peut aussi être d'une autre nature.

Depuis ses origines, la dissuasion n'a jamais cessé de s'adapter à notre environnement et à l'analyse des menaces que je viens de rappeler. Et ceci, dans son esprit, comme dans ses moyens. Nous sommes en mesure d'infliger des dommages de toute nature à une puissance majeure qui voudrait s'en prendre à des intérêts que nous jugerions vitaux. Contre une puissance régionale, notre choix n'est pas entre l'inaction et l'anéantissement. La flexibilité et la réactivité de nos forces stratégiques nous permettraient d'exercer notre réponse directement sur ses centres de pouvoir, sur sa capacité à agir. Toutes nos forces nucléaires ont été configurées dans cet esprit. C'est dans ce but, par exemple, que le nombre des têtes nucléaires a été réduit sur certains des missiles de nos sous-marins.

Mais, notre concept d'emploi des armes nucléaires reste bien le même. Il ne saurait, en aucun cas, être question d'utiliser des moyens nucléaires à des fins militaires lors d'un conflit. C'est dans cet esprit que les forces nucléaires sont parfois qualifiées "d'armes de non emploi". Cette formule ne doit cependant pas laisser planer le doute sur notre volonté et notre capacité à mettre en œuvre nos armes nucléaires. La menace crédible de leur utilisation pèse en permanence sur des dirigeants animés d'intentions hostiles à notre égard. Elle est essentielle pour les ramener à la raison, pour leur faire prendre conscience du coût démesuré qu'auraient leurs actes, pour eux-mêmes et pour leurs Etats. Par ailleurs, nous nous réservons toujours, cela va de soi, le droit d'utiliser un ultime avertissement pour marquer notre détermination à protéger nos intérêts vitaux.

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Ces évolutions sont vraiment incroyables et extrêmement périlleuses si on tient compte que durant la guerre froide la doctrine officielle des États Unis et ses alliés (contrairement aux soviétiques) était de ne jamais être les premiers à utiliser des armes de destruction massive et de ne répondre par des armes nucléaires à une attaque conventionnelle…Cela donne peut être la mesure de l'évolution de la légitimité morale sous-déterminant la politique étrangère des États Unis…En tout état de cause, je crains que les choses déraillent au niveau politique et militaire dans cette question et que bientôt on va vivre avec le sentiment d'insécurité nucléaire des générations de la guerre froide…

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Quel est le rapport ?

Je veux simplement dire que la force de frappe, telle que conçue au début des années soixante, est évidemment dépassée par les faits: aujourd'hui, la menace n'est plus étatique mais infra ou méta-étatique: depuis 2001, le partisan - qu'on appelle aujourd'hui fondamentaliste/terroriste - cher à Carl Schmitt a connu une nouvelle jeunesse. Le fait de posséder une force thermonucléaire assez considérable comme celle de la France a perdu nettement de son intérêt lorsque les terroristes appartiennent à une organisation internationale capable de frapper partout à la fois, et en utilisant tout type d'armes.

Cela, malheureusement, la pensée stratégique française a mis 15 ans pour le comprendre …

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Je veux simplement dire que la force de frappe, telle que conçue au début des années soixante, est évidemment dépassée par les faits: aujourd'hui, la menace n'est plus étatique mais infra ou méta-étatique: depuis 2001, la théorie du partisan - qu'on appelle aujourd'hui fondamentaliste/terroriste - a connu une nouvelle jeunesse. Le fait de posséder une force thermonucléaire assez considérable comme celle de la France a perdu nettement de son intérêt lorsque les terroristes appartiennent à une organisation internationale capable de frapper partout à la fois, et en utilisant tout type d'armes.

Cela, malheureusement, la pensée stratégique française a mis 15 ans pour le comprendre …

OK, mais je ne comprends donc pas comment une riposte nucléaire serait une réponse appropriée à une attaque terroriste (cf. le message auquel tu répondais avec approbation).

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OK, mais je ne comprends donc pas comment une riposte nucléaire serait une réponse appropriée à une attaque terroriste (cf. le message auquel tu répondais avec approbation).

La riposte nucléaire n'est pas pensée comme une réponse appropriée à une attaque. C'est le risque d'une riposte nucléaire qui est approprié pour "maitriser" le risque d'attaques terroristes d'envergure. C'est histoire de démotiver des états de soutenir des groupes terroristes "trop" importants.

Ca se comprend mais quand on voit ce que la doctrine "préventive" a donné en Irak ça fout les jetons.

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La riposte nucléaire n'est pas pensée comme une réponse appropriée à une attaque. C'est le risque d'une riposte nucléaire qui est approprié pour "maitriser" le risque d'attaques terroristes d'envergure. C'est histoire de démotiver des états de soutenir des groupes terroristes "trop" importants.

Ca se comprend mais quand on voit ce que la doctrine "préventive" a donné en Irak ça fout les jetons.

L'efficacité de cette politique de dissuasion apparaît au premier coup d'oeil. Déjà que des Etats en envahissent d'autres qui n'ont rien à voir avec telle ou telle attaque terroriste. Alors, si certains gouvernements commencent à vouloir faire peur aux présumés Etats potentiellement soutiens du terrorisme en menaçant de riposte nucléaire le reste du monde (puisque l'ennemi est partout et nulle part), nous n'avons pas fini de rire. Nous ne sommes plus dans la réalité, mais dans le supra-virtuel.

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L'efficacité de cette politique de dissuasion apparaît au premier coup d'oeil. Déjà que des Etats en envahissent d'autres qui n'ont rien à voir avec telle ou telle attaque terroriste. Alors, si certains gouvernements commencent à vouloir faire peur aux présumés Etats potentiellement soutiens du terrorisme en menaçant de riposte nucléaire le reste du monde (puisque l'ennemi est partout et nulle part), nous n'avons pas fini de rire. Nous ne sommes plus dans la réalité, mais dans le supra-virtuel.

Je suis d'accord, ça tient plus de la gesticulation et c'est surtout cette idée de "préventive" qui en sort renforcée ce qui n'est pas une bonne chose. Mais bon ça part de l'idée de rentabiliser les acquis stratégiques : faire les gros yeux étant pour l'instant la seule utilisation concrète des milliards d'euros dépensés au CEA.

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Je veux simplement dire que la force de frappe, telle que conçue au début des années soixante, est évidemment dépassée par les faits: aujourd'hui, la menace n'est plus étatique mais infra ou méta-étatique: depuis 2001, le partisan - qu'on appelle aujourd'hui fondamentaliste/terroriste - cher à Carl Schmitt a connu une nouvelle jeunesse. Le fait de posséder une force thermonucléaire assez considérable comme celle de la France a perdu nettement de son intérêt lorsque les terroristes appartiennent à une organisation internationale capable de frapper partout à la fois, et en utilisant tout type d'armes.

:icon_up: Je ne recommanderai jamais assez la lecture de cet ouvrage :

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Le rapport en question, intitulé Towards a Grand Strategy for an Uncertain World. Renewing Transatlantic Partnership, est accessible sur le site CSIS.

oui l'armée française finit juste de mettre au point des grenades nucléaires, avec un rayon d'action d'une 50éne de mètres !

Les méchants vont en prendre plein la gueule.

pommeaux-grenade-lrx.jpg

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OK, mais je ne comprends donc pas comment une riposte nucléaire serait une réponse appropriée à une attaque terroriste (cf. le message auquel tu répondais avec approbation).

Tu m'as mal compris, je ne répondais pas avec approbation, je constatais simplement avec ironie le décalage de la pensée stratégique française (one more tiime) par rapport à l'évolution du monde (cf. l'édit apporté à mon premier post).

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En tout état de cause, je crains que les choses déraillent au niveau politique et militaire dans cette question et que bientôt on va vivre avec le sentiment d'insécurité nucléaire des générations de la guerre froide…

Dans un autre registre, je réflechis souvent sur cette chose a priori curieuse mais qui s'explique néanmoins très bien: depuis 1952 (expérimentation de la bombe H), l'humanité dispose des moyens de se détruire, et d'accompagner dans sa chute toute vie sur cette planète. Et pourtant, nous vivons très bien avec cette idée, qui n'a rien d'obsédant pour la très grande majorité d'entre nous, et qui ne nous empêche pas de vivre, de travailler, d'aimer, de nous projeter dans le futur.

Pourtant, en octobre 1962, lors de la crise de Cuba, le monde est passé très près de l'apocalypse.

Et pour les amateurs de beaux spectacles en visionnage gratuit sur Youtube, voici l'explosion de la Tsar Bomba, la plus grande bombe jamais utilisée (50 Mégatones; l'explosion d'Hiroshima le 6 août 1945 équivalant à 10 Kilotonnes):

Son onde de choc fit trois fois le tour de la terre. C'est ce modèle de bombe, utilisé en octobre 1961, qui a servi de référence à Kubrick, dans Dr Folamour (la "machine infernale")

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Les armes nucléaires contre les terroristes, c'est à peu près aussi utile qu'un marteau pilon contre les moustiques.

Avec un marteau pilon tu peux travailler des tôles et faire des engins de travaux publics qui combleront les marécages entourant ta maison. Diminuant par là significativement le nombre de moustiques séjournant dans le coin :icon_up:

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Encore?

Les armes nucléaires contre les terroristes, c'est à peu près aussi utile qu'un marteau pilon contre les moustiques.

Oui, encore. Ce livre est profondément éclairant. D'ailleurs, toi aussi, relis encore ce que dit roubachov, puis relis ce que j'en pense : et ne soit plus étonné.

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Encore?

Les armes nucléaires contre les terroristes, c'est à peu près aussi utile qu'un marteau pilon contre les moustiques.

La doctrine officielle n'est bien sûr pas "les armes nucléaires contre les terroristes" mais "les armes nucléaires contre les États (présumés) soutient des terroristes". Je ne dis pas que idéal mais ça a un minimum de sens.

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Avec un marteau pilon tu peux travailler des tôles et faire des engins de travaux publics qui combleront les marécages entourant ta maison. Diminuant par là significativement le nombre de moustiques séjournant dans le coin :icon_up:

Avec du yaourt tu peux produire des bactéries qui seront utiles pour décimer de méchanzislamistes. Conclusion : passons de la dissuasion nucléaire à l'offensive yaourtique.

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