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"Télécharger un film c'est comme voler un steak chez le boucher"


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"Télécharger un film c'est comme voler un steak chez le boucher"

C'est le discours que tient Simon Astier, auteur d'une série que j'affectionne tout particulièrement, dans cette interview (vers les deux tiers)

Le téléchargement "illégal", les kickasstorrent, piratebay et affiliés sont dans le collimateur de toute la société française bien pensante de notre époque.

Comparer un vol chez le boucher et un téléchargement ou un visionnement en streaming me semble peu rigoureux, cependant je ne trouve pas de contre argument économique ou social à cette analogie, ni au reste du discours que vous pouvez entendre ci dessus et le sujet me semble loin d'être clair.

Qu'en pensez vous ? Qu'auriez vous à répondre à ces arguments (notamment sur le réinvestissement des larges bénéfices perdus à cause du téléchargement) ? Auriez vous une théorie économique plus exacte et rigoureuse du phénomène du piratage ?

Sur quoi les diffuseurs font ils de l'argent si la recette des dvd va à universal ?

Quelles seraient les nouvelles solutions économiques et de financement qui intégreraient le téléchargement comme un allié ?

Consciente que ce sujet se place entre la technologie, l'économie et les questions de société j'ai finalement choisi de poster ici, en espérant avoir fait le bon choix.

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Les gens qu'on appelle des artistes ont toujours, depuis que le monde est monde, principalement gagné leur vie en pratiquant leur art en live et en se faisant payer pour cela : acteurs, poètes, musiciens, etc.

Il y a eu une parenthèse au XXème siècle, qui a permis aux artistes de toucher plein de thunes en vendant des supports enregistrés où on pouvait les admirer pratiquer leur art. Coût de reproduction élevé, qui justifiait le prix desdits supports. Maintenant, le coût de reproduction d'une oeuvre numérique est nul : donc, c'est fini, la parenthèse vient de se refermer, les méga fortunes à la Michael Jackson ne pourront se faire qu'en faisant des représentations, des concerts, etc. Pas de chance pour ceux qui arrivent que maintenant, mais c'est fini.

Ce type ferait mieux de trouver un modèle pour gagner sa vie plutôt que se plaindre, en s'inspirant par exemple de Têtes à claques : http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=9174

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"Télécharger un film c'est comme voler un steak chez le boucher"

C'est le discours que tient Simon Astier, auteur d'une série que j'affectionne tout particulièrement, dans cette interview (vers les deux tiers)

Le téléchargement "illégal", les kickasstorrent, piratebay et affiliés sont dans le collimateur de toute la société française bien pensante de notre époque.

Comparer un vol chez le boucher et un téléchargement ou un visionnement en streaming me semble peu rigoureux, cependant je ne trouve pas de contre argument économique ou social à cette analogie, ni au reste du discours que vous pouvez entendre ci dessus et le sujet me semble loin d'être clair.

Qu'en pensez vous ? Qu'auriez vous à répondre à ces arguments (notamment sur le réinvestissement des larges bénéfices perdus à cause du téléchargement) ? Auriez vous une théorie économique plus exacte et rigoureuse du phénomène du piratage ?

Sur quoi les diffuseurs font ils de l'argent si la recette des dvd va à universal ?

Quelles seraient les nouvelles solutions économiques et de financement qui intégreraient le téléchargement comme un allié ?

Consciente que ce sujet se place entre la technologie, l'économie et les questions de société j'ai finalement choisi de poster ici, en espérant avoir fait le bon choix.

Cela en vient à la question de la "propriété intellectuelle".

Les autrichiens réalistes définissent la propriété sur la question du conflit.

C'est parce qu'on ne peut pas être deux à manger cette pomme qu'il faut définir la règle qui définit qui a le droit de la manger.

La propriété privée se définit sur la base de la notion de rareté.

Pour le logiciel, le fait qu'une personne le copie n’empêche pas un autre de le copier/utiliser, ainsi, on ne peut pas fonder la propriété intellectuelle sur la question de la rareté.

Maintenant, on peut bien définir quelque chose d'approchant à travers la licence d'utilisation, càd le contrat.

Celui qui achète un logiciel, ne l'achète pas vraiment même en droit actuel. Légalement, il paye un droit d'usage. Ce droit d'usage définit par exemple que tu n'as pas le droit de donner une copie à quelqu'un d'autre.

Celui qui a commit un crime, c'est celui-ci qui a violé le contrat.

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Invité jabial

Ouais mais il y a la notion de recel aussi. Je sais que beaucoup de gens ont du mal avec ça ici, mais pour moi c'est clair et net que tout produit d'un crime ou d'un délit appartient à sa victime.

Je trouve ça marrant d'ailleurs que certains de ceux qui ne retiennent pas cette notion de recel acceptent dans le même temps l'interdiction de la violation de la vie privée. Or, si je fais une copie de toi en train de faire des choses… privées… je ne retire rien à l'original :icon_up:

Enfin bref, il ne faut pas non plus tomber dans le "les artistes ont qu'à" : une chose qui n'est possible que par la violation d'un contrat ne peut être légitime en soi. Le piratage n'est pas légitime, c'est seulement les lois type HADOPI, redevance copie privée, etc, qui sont des remèdes pires que le mal.

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Les gens qu'on appelle des artistes ont toujours, depuis que le monde est monde, principalement gagné leur vie en pratiquant leur art en live et en se faisant payer pour cela : acteurs, poètes, musiciens, etc.

Il y a eu une parenthèse au XXème siècle, qui a permis aux artistes de toucher plein de thunes en vendant des supports enregistrés où on pouvait les admirer pratiquer leur art. Coût de reproduction élevé, qui justifiait le prix desdits supports. Maintenant, le coût de reproduction d'une oeuvre numérique est nul : donc, c'est fini, la parenthèse vient de se refermer, les méga fortunes à la Michael Jackson ne pourront se faire qu'en faisant des représentations, des concerts, etc. Pas de chance pour ceux qui arrivent que maintenant, mais c'est fini.

Ce type ferait mieux de trouver un modèle pour gagner sa vie plutôt que se plaindre, en s'inspirant par exemple de Têtes à claques : http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=9174

Je suis d'accord mais l'exemple de Jackson me parait peu judicieux car je trouve que c'est l'un des rares à avoir "mérité" cette fortune, à la différence d'Hernandez par exemple

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Pour le logiciel, le fait qu'une personne le copie n’empêche pas un autre de le copier/utiliser, ainsi, on ne peut pas fonder la propriété intellectuelle sur la question de la rareté.

Maintenant, on peut bien définir quelque chose d'approchant à travers la licence d'utilisation, càd le contrat.

Celui qui achète un logiciel, ne l'achète pas vraiment même en droit actuel. Légalement, il paye un droit d'usage. Ce droit d'usage définit par exemple que tu n'as pas le droit de donner une copie à quelqu'un d'autre.

Celui qui a commit un crime, c'est celui-ci qui a violé le contrat.

Si le contrat est débile et mal fait, si le modèle économique choisi est naze, je dirais que c'est presque un devoir de le violer.

Je suis d'accord mais l'exemple de Jackson me parait peu judicieux car je trouve que c'est l'un des rares à avoir "mériter" cette fortune, à la différence d'Hernandez par exemple

Tu as parfaitement raison.

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Invité jabial
Si le contrat est débile et mal fait, si le modèle économique choisi est naze, je dirais que c'est presque un devoir de le violer.

Un peu comme, par exemple, quand quelqu'un te prête bêtement une petite somme, c'est un devoir de la garder ? :icon_up:

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Enfin bref, il ne faut pas non plus tomber dans le "les artistes ont qu'à" : une chose qui n'est possible que par la violation d'un contrat ne peut être légitime en soi. Le piratage n'est pas légitime, c'est seulement les lois type HADOPI, redevance copie privée, etc, qui sont des remèdes pires que le mal.

Toutafait, dire que c'est illégitime, soit. Mais bénéficier d'une task force aux dimensions étatiques qui va s'assurer de la pérennité de tes contrats, c'est un sacré privilège.

De toute façon, piratage ou pas, les marges sont destinées à s'effondrer dans la distribution de médias.

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Et pour faire une image liborgienne, c'est un peu comme si j'ouvrai une bijouterie à ciel ouvert, sans système de surveillance et sans personnel, avec juste des étiquettes pour les prix et un écriteau : "SVP, laissez l'argent dans la caisse".

Je peux bien dire "boouuuuuh c'est mal, il y a des sagouins qui me piquent ma marchandise" mais y a pas photo : c'est à moi de changer de business model.

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Invité rogermila
Et pour faire une image liborgienne, c'est un peu comme si j'ouvrai une bijouterie à ciel ouvert, sans système de surveillance et sans personnel, avec juste des étiquettes pour les prix et un écriteau : "SVP, laissez l'argent dans la caisse".

Je peux bien dire "boouuuuuh c'est mal, il y a des sagouins qui me piquent ma marchandise" mais y a pas photo : c'est à moi de changer de business model.

Je te signale qu'en Suisse, à Genève entre autre (je ne sais si ça se deroule toujours de la même façon), les quotidiens se vendaient dans la rue, sans vendeur. Celui qui prenait le journal déposait l'argent dans une boite.

Donc c'est qu'une question de respect de l'éthique, je dirais une sorte de noblesse, que malheureusement certains ne comprennent pas.

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Invité jabial
Toutafait, dire que c'est illégitime, soit. Mais bénéficier d'une task force aux dimensions étatiques qui va s'assurer de la pérennité de tes contrats, c'est un sacré privilège.

+1

Et c'est bien à ça qu'il faut s'attaquer.

De toute façon, piratage ou pas, les marges sont destinées à s'effondrer dans la distribution de médias.

Ça par contre, on ne le saura pas tant qu'on n'aura pas essayé.

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Toutafait, dire que c'est illégitime, soit. Mais bénéficier d'une task force aux dimensions étatiques qui va s'assurer de la pérennité de tes contrats, c'est un sacré privilège.

Voilà. Mais si les ayants droit se paient des services contre la violation de opyright, ils sont dans leur droit de botter le cul des pirates en collaboration avec la force publique.

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"Télécharger un film c'est comme voler un steak chez le boucher"

C'est le discours que tient Simon Astier, auteur d'une série que j'affectionne tout particulièrement, dans cette interview (vers les deux tiers)

Le téléchargement "illégal", les kickasstorrent, piratebay et affiliés sont dans le collimateur de toute la société française bien pensante de notre époque.

Comparer un vol chez le boucher et un téléchargement ou un visionnement en streaming me semble peu rigoureux, cependant je ne trouve pas de contre argument économique ou social à cette analogie, ni au reste du discours que vous pouvez entendre ci dessus et le sujet me semble loin d'être clair.

Télécharger c'est de la contrefaçon et du recel de produit contrefait, pas du vol.

D'ailleurs tous les gens condamnés pour des téléchargements illégaux ou du partage en France l'ont été pour contrefaçon.

"Vol" c'est le terme utilisé par les major, ça en jette plus mais ça ne se fonde sur rien.

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Telecharger un film, ce n'est pas du vol. Pour qu'on puisse voler ma voiture, il faut que je ne l'ai plus. Si elle est toujours dans mon garage, la police va se foutre de moi. Quand je telecharge un film, le mec qui l'a produit l'a toujours. CQFD. Et si tout le monde se met au telechargement et arrete d'acheter des films, qu'ils n'en produisent plus, je m'en fous, Pulp Fiction et The Big Lebowski ont déjà été tourné.

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Je te signale qu'en Suisse, à Genève entre autre (je ne sais si ça se deroule toujours de la même façon), les quotidiens se vendaient dans la rue, sans vendeur. Celui qui prenait le journal déposait l'argent dans une boite.

Donc c'est qu'une question de respect de l'éthique, je dirais une sorte de noblesse, que malheureusement certains ne comprennent pas.

Voilà : des quotidiens. Pas des steaks ou des rivières de diamants.

C'est un mode de vente hyper marginal qui a existé surtout dans des villes riches en période faste.

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Invité rogermila
Voilà : des quotidiens. Pas des steaks ou des rivières de diamants.

C'est un mode de vente hyper marginal qui a existé surtout dans des villes riches en période faste.

Quelle différence tu fais entre resquiller et pirater ?

Mis à part que pirater c'est récent, ça vient des nouvelles technologies.

Mais resquiller ça a toujours éxisté.

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Disons que le lien que je donne est plus introductif et court.

C'est vrai qu'il est pas mal :doigt:

Against Intellectual Property fait bien sûr partie des références indiquées dedans.

Oups, j'aurais du lire un peu avant de poster :icon_up:

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C'est une considération annexe au sujet, mais je note la remarque intéressante d'ordre sociologique dans l'article dont je viens de donner le lien:

The failure to understand the distinction between scarce and intrinsically nonscarce goods might also help to explain the persistence of socialist ideology. For example, one possible explanation of the predictable socialist impulse of religious leaders, intellectuals, and artists is that their primary work consists in the production and distribution of nonscarce goods (salvation, ideas, and art) and that this accounts for the failure of the people in these professions to come to terms with the relentless reality of scarcity.
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Ca me semble un abus de langage important de décrire l'art, les idées ou les doctrines religieuses comme des "biens" produits. Il faut faire la distinction entre une profession, activité qui consiste à professer des idées, et un métier, qui consiste à travailler à la main des objets. On perd beaucoup en pertinence quand on essaie de calquer les concepts économiques qui s'appliquent aux métiers (comme la production de biens) sur les professions.

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C'est une considération annexe au sujet, mais je note la remarque intéressante d'ordre sociologique dans l'article dont je viens de donner le lien:

Enoncé comme ça je ne suis pas. En revanche je pense qu'est remarquable le fait que les intellectuels au sens large, les professeurs et les artistes subventionnés vivent dans un milieu où le marché est neutralisé et où l'abondance est la norme. Ils sont spontanément hostiles au marché et veulent étendre leur propre mode d'organisation.

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Est-on capable de lister des artistes qui enregistrent des pertes financières issues directement du téléchargement et non de leur médiocrité et/ou leur incapacité à durer, c'est à dire se produire sur scène et conquérir un public au point de pouvoir lui vendre ce qu'ils veulent (CD, sonneries, goodies, touffes de cheveux, culottes etc.) ?

J'avais déjà cité l'exemple du groupe I Am qui comptabilisait 13 millions de connexions simultanées le jour de sortie d'un de ses nouveaux albums.

Il y a une mutation énorme avec changement de business model. De nombreuses dinomajaures en crèveront à force de s'obstiner à produire de la merde en galettes qui se vend cher et se jette après deux mois d'écoute intensive. Ca fera un immense ménage sur le marché.

Au passage la fréquentation des festivals et concerts locaux à plus que doublé en 5 ans.

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De nombreuses dinomajaures en crèveront à force de s'obstiner à produire de la merde en galettes qui se vend cher et se jette après deux mois d'écoute intensive. Ca fera un immense ménage sur le marché.

C'est ce que j'ai toujours pensé sur le sujet, on va faire des économies de plastique.

Pour la musique il me semble qu'il faut quand même avoir la finesse de dissocier l'interprète de l'œuvre : l'œuvre existe par elle-même en dehors de l'interprète qui n'est là que pour lui donner vie. C'est comme ça depuis la nuit des temps, et ce que les gens payent c'est une interprétation, pas l'œuvre en elle-même, encore moins une licence sur l'œuvre. Il faut aussi penser au cas des œuvres qui n'ont pas vraiment de compositeur, comme les chants traditionnels, ou les chants populaires, ou encore au cas des œuvres dans le domaine public qui rapportent tout de même de l'argent aux interprètes.

Pour le cinéma c'est différent puisque le film est per se une reproduction (sinon ça s'appelle du théâtre). Alors ce qu'on paye c'est la qualité de la représentation au cinéma ou le produit miniature pour chez soi. Les auteurs et les acteurs ont déjà été payés pour leur prestation en amont, et il n'y a comme pour la musique aucune raison de les payer pour chaque représentation puisqu'ils n'en ont fait qu'une seule.

En résumé lorsqu'on écoute un album ou qu'on regarde un film chez soi on ne fait pas travailler les artistes, il n'y a donc aucune raison de les payer pour un travail non accompli, et encore moins leur prétendus représentants légaux.

Bon, moi, tout ce que je retiens de l'histoire c'est qu'on payait à la commande des mecs comme Mozart ou Bach, et qu'on prétend nous faire payer à l'écoute des mecs comme Julien Doré ou Diam's (comment ça c'est pas un mec ?).

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Quels business plans marcheraient malgré le téléchargement ?

Quelques idées ?

Pour ma part je verrais le facteur "piratage" comme inhérent au marché du film et de la musique, ainsi celui ci devra être pris en compte dès le lancement du business qui s'y intéresse, comme une spécificité de ce domaine comme il en existe d'autres ailleurs.

Ainsi nul besoin de chouiner auprès de l'Etat en essayant de faire passer ça pour du vol… on engagerait simplement des gars capables de protéger l'oeuvre si c'est ce que l'on souhaite ou bien on mettrait un systeme de dons en ligne ou je ne sais quoi d'autre.

Cela dit, je me sens doucement glisser vers bisounoursland, et la petite BD "rivalrous vs non rivalrous" me semble dresser un constat lucide d'une partie de la situation…

Bon, moi, tout ce que je retiens de l'histoire c'est qu'on payait à la commande des mecs comme Mozart ou Bach, et qu'on prétend nous faire payer à l'écoute des mecs comme Julien Doré ou Diam's (comment ça c'est pas un mec ?).

je crois que ça n'est pas tellement la question… Circulation de l'information et modification des supports obligent. Voir début de ce fil dont le sujet, je le rappelle, porte sur : la question du modèle économique adopté, à adopter, l'évolution de ceux ci et de la propriété/contrats/licences fonction des nouveaux supports technologiques.

Quant à la question de fond, voir article cité précédemment par Xara, ainsi que les références liées.

Je ne pense pas que ce débat de fond se règlera sur un référentiel hasardeux historique. Bonne lecture, et pour vous éviter tout effort :

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