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Quelques textes sur le droit naturel


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Veuillez trouver sur le blog Connection un ensemble de traductions de textes de Lysander Spooner, la plupart réalisées par moi-même, sauf une recopiée sans scrupule (Les vices ne sont pas des crimes), avec néanmoins reconnaissance pour le travail du traducteur, mais aussi des textes d'auteurs contemporains comme Rad Geek, Roderick Long, et Gary Chartier.

Quelques extraits:

Si la majorité, aussi large soit-elle, du peuple d'un pays constitue un contrat de gouvernement, qu'on appelle constitution, par lequel elle accepte d'aider, d'encourager ou d'accomplir tout type d'injustice, ou de détruire ou d'envahir les droits naturels de toute personne ou groupe de personnes, que ces personnes fassent partie de cette convention ou pas, ce contrat de gouvernement est illégal et nul -- et pour les mêmes raisons qu'un traité entre deux nations dans le même but, ou qu'un contrat de la même nature entre deux individus, est illégal et nul. Un tel contrat de gouvernement n'a pas de sanction morale. Il ne confère aucune autorité justifiée à ceux qui sont nommés pour l'administrer. Les seuls devoirs, que qui que ce soit possède à l'égard de ce contrat, ou à l'égard du gouvernement établi sous les couleurs de son autorité, sont la désobéissance, la résistance, et la destruction.
Pourquoi cette conjonction uniforme entre le système judiciaire et la législature? C'est parce que la séparation entre les deux est nominale, elle n'est pas réelle. Le système judiciaire reçoit ses postes et ses salaires des mains de l'exécutif et de la législature, et il ne doit son caractère officiel qu'à la législature. Il est entièrement indépendant du peuple en général, (dont les plus hauts intérêts sont la liberté et la justice,) et entièrement dépendant de ceux qui ont bien trop d'intérêts qui ne collent pas avec la liberté et la justice. Si une réelle et entière séparation du système judiciaire et des autres branches pouvait avoir lieu, nous pourrions alors espérer que leurs décisions, dans une certaine mesure, limiteraient les usurpations de la législature, et promouvraient le progrès dans la science de la loi et du gouvernement.

Qu'un seul de nos juges actuels, (comme le suggère Mr. Christian,) "démissionnerait" plutôt que d'être auxiliaire à l'exécution d'un acte de la législation, qui, comme l'édit de Hérode, exigerait que tous les enfants sous un certain âge soient tués, nous ne pouvons pas en être certains. Mais ceci nous le savons -- que nos juges n'ont jusque-là pas manifesté la moindre intention de démissionner pour éviter de déclarer que ce qui suit est la loi, que "les enfants de deux ans et en-deçà," peuvent être arrachés pour toujours de la protection parentale qui est leur droit de naissance, et soumis pour le restant de leurs jours à des outrages que tous les hommes civilisés doivent considérer pires que la mort.

Nos tribunaux ne voudraient d'aucune autre autorité que cette vérité, reconnue en tant que telle, pour remettre en liberté tout individu, autre qu'un individu de sang noir, dont nos gouvernements prétendraient autoriser la mise en esclavage par un autre. Pourquoi alors, n'appliquent-ils pas la même loi en faveur de l'Africain? Ce n'est certainement pas parce que la loi n'est pas la même dans son cas. C'est simplement parce qu'ils ne l'appliqueront pas. C'est parce que les tribunaux font partie d'un accord, prédominant dans la race blanche, mais qui n'est exprimé sous aucune forme constitutionnelle authentique, que le noir peut être privé de ses droits au bon plaisir de l'avarice et du pouvoir. Et ils exécutent cet accord inexprimé au mépris de tous nos principes constitutionnels de gouvernement -- tout notre droit authentique, affirmé, ouvert et fondamental.
2. Mais il est dit, par ailleurs, que le gouvernement n'est pas réalisable sous cette théorie du droit naturel. Si par cela il est seulement entendu que le gouvernement ne peut pas avoir la même suprématie arbitraire et absolue sur les droits des hommes que dans d'autres systèmes -- la même autorité absolue de commettre des injustices, ou de maintenir la justice, à son bon plaisir -- l'allégation est bien sûr vraie; et c'est précisément cela qui constitue le mérite du système. Mais si quoi que ce soit de plus que cela est entendu, cela est faux. La théorie ne présente aucun obstacle à l'usage de tous les moyens justes au maintien de la justice; et c'est là tout le pouvoir que le gouvernement devrait jamais avoir. C'est tout le pouvoir qu'il peut avoir, en accord avec les droits de ceux sur lesquels il doit opérer. Dire qu'un tel gouvernement n'est pas réalisable, revient à dire qu'aucun gouvernement n'est réalisable hormis le gouvernement arbitraire; aucun sauf ceux qui ont le droit de commettre des injustices, ainsi que le droit de maintenir la justice. Si seul ce dernier type de gouvernement est réalisable, il est temps que tous les hommes le sachent, pour que ceux qui seront faits ses victimes se tiennent prêts à se défendre, au lieu d'être trompés jusqu'à la soumission par le mensonge que le gouvernement est leur protecteur, et ne possède que le droit, et n'a que l'intention, de faire justice à chacun.
Si ces travailleurs d'Angleterre, qui sont à l'instant présent ivrognes et vicieux, avaient eu les mêmes chances et le même environnement dans leur vie que les classes plus fortunées; s'ils avaient été élevés dans des foyers confortables, et heureux, et vertueux, au lieu d'endroits sordides, misérables, et vicieux; s'ils avaient eu les occasions d'acquérir des connaissances et des biens, et de se rendre intelligents, prospères, heureux, indépendants, et respectés, et de s'assurer toutes les jouissances intellectuelles, sociales et domestiques qu'une activité honnête et justement récompensée pourrait leur permettre de s'assurer -- s'ils avaient eu tout cela, au lieu d'avoir été enfantés dans un monde de dur labeur sans espoir ni récompense, avec la certitude de se tuer à la tâche, ils seraient aussi libres de leurs vices et faiblesses actuels que le sont maintenant ceux qui leur font des reproches.

Cela ne sert à rien de dire que l'ivrognerie, ou n'importe quel autre vice, ne fait qu'ajouter à leurs malheurs; car la nature humaine est ainsi faite -- entendez par là, la faiblesse de la nature humaine -- que les hommes ne peuvent endurer qu'une certaine quantité de malheurs, avant de se retrouver lâchés par leur espoir et leur courage, et de céder à pratiquement n'importe quoi leur promettant un soulagement ou une atténuation immédiate; même si cela implique une misère encore plus grande dans l'avenir. Prêcher la morale ou le bon sens à des personnes si misérables, au lieu de les soulager de leurs souffrances, ou d'améliorer leurs conditions de vie, ne fait qu'insulter leur misère.

Si la justice n'est pas un principe naturel, alors elle n'est pas un principe. Si elle n'est pas un principe naturel, alors il n'existe pas de justice. Si elle n'est pas un principe naturel, tout ce que les hommes ont dit ou écrit sur elle, depuis des millénaires, a été dit et écrit sur ce qui n'avait pas d'existence. Si elle n'est pas un principe naturel, alors toutes les demandes de justice qui ont jamais été entendues, toutes les luttes pour la justice auxquelles nous avons jamais assisté, ont été des demandes et des luttes pour une simple fantaisie, un égarement de l'imagination, et non pas pour une réalité.

Si la justice n'est pas un principe naturel, alors il n'y a pas d'injustice; et tous les crimes dont le monde a été le théâtre, n'ont pas été des crimes du tout; mais seulement de simples évènements, comme la pluie qui tombe, ou le soleil qui se couche; des évènements dont les victimes n'ont pas plus de raison de se plaindre qu'elles n'en ont de se plaindre des ruisseaux qui courent, ou de la végétation qui pousse.

"Notre liberté" n'est en danger que des législateurs, parce que ce n'est qu'à travers le système des législateurs, que quiconque prétend être capable de retirer "notre liberté." Seuls les législateurs prétendent échapper à toute responsabilité pour nous avoir retiré "notre liberté." Les législateurs sont les seuls qui sont assez impudents pour affirmer s'arroger le droit de retirer "notre liberté." Ils sont les seuls qui sont assez impudents pour dire que nous avons volontairement placé "notre liberté" dans leurs mains. Ils sont les seuls qui ont la condescendance insolente de nous dire que, eu égard au fait que nous avons placé "notre liberté" dans leurs mains, et tous nos droits naturels, intrinsèques, inaliénables d'êtres humains, ils sont prêts à nous donner, en retour, "un bon gouvernement," "la meilleure forme de gouvernement jamais octroyée à l'homme"; pour nous "protéger," pour assurer notre "bien-être," pour promouvoir nos "intérêts," etc. etc.

Et pourtant vous êtes une telle gourde que vous nous dites que si "chaque citoyen" -- de ceux-ci il y en a cinquante millions et plus -- se contentait de maintenir "une surveillance vigilante et un examen attentif" de ces législateurs, "notre liberté" pourrait être préservée!

N'êtes-vous pas, monsieur, l'homme le plus sage qui ait jamais dit à "un grand peuple libre" comment il pourrait préserver "sa liberté"?

Pour être tout à fait franc, ne pensez-vous pas, monsieur, qu'un moyen plus sûr de préserver "notre liberté" serait de ne pas avoir de législateurs du tout?

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« Si la justice n'est pas un principe naturel, alors il n'y a pas d'injustice; et tous les crimes dont le monde a été le théâtre, n'ont pas été des crimes du tout; mais seulement de simples évènements, comme la pluie qui tombe, ou le soleil qui se couche; des évènements dont les victimes n'ont pas plus de raison de se plaindre qu'elles n'en ont de se plaindre des ruisseaux qui courent, ou de la végétation qui pousse. »

Voilà, bien résumé.

Le point important est que l'auteur explique que les victimes n'ont pas de raison de se plaindre. Elles ont, en revanche, des tas de raisons de se défendre ou de se venger. Mais si elles se plaignent, c'est parce qu'elles pensent trouver de l'aide dans leur entourage, ou auprès d'une personne plus forte que la personne qui les agresse. Et ça, ça n'a rien de naturel. ça dépend des circonstances culturelles et sociales.

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"ça n'a rien de naturel."

PardoOoon ?

Le cri des primates a évolué en langage précisément parce qu'il a été utilisé pour avertir d'un danger et se plaindre, justement. La plainte sert d'abord à prévenir les autres membres de la tribu, des animaux autour qu'il se passe quelque chose et qu'il y a danger. Donc si, se plaindre est parfaitement naturel. Ne faire que ça et rien d'autre, là, c'est un peu différent.

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"ça n'a rien de naturel."

PardoOoon ?

Le cri des primates a évolué en langage précisément parce qu'il a été utilisé pour avertir d'un danger et se plaindre, justement. La plainte sert d'abord à prévenir les autres membres de la tribu, des animaux autour qu'il se passe quelque chose et qu'il y a danger. Donc si, se plaindre est parfaitement naturel. Ne faire que ça et rien d'autre, là, c'est un peu différent.

Non, ce n'est pas ce que j'ai dit, ou du moins je me suis mal exprimé. Se plaindre c'est naturel. Un moineau dans son nid qui piaille à n'en plus finir par ce qu'il a faim, c'est une plainte. Ce qui n'est pas "naturel" c'est la réponse à cette plainte. Une plainte peut parfaitement être totalement ignorée. Ne serait-ce que parce que l'homme a la capacité de mentir, et donc de ne pas prêter attention à des plaintes qui peuvent être non sincères.

Ce que je nie c'est qu'il existerait une réalité objective et unique derrière toute plainte. Une plainte n'est rien d'autre qu'un appel à l'aide. Ce qui n'est pas naturel là dedans, c'est l'aide en question, pas sa demande.

Par ailleurs un animal qui se plaint exprime une souffrance, pas une injustice. Il n'y a rien d'injuste à ce que le renard tue et mange une poule. Quand on tue un cochon, il cri à en faire mal aux oreilles. Pour les défenseurs des droits des animaux c'est une injustice, mais en vérité c'est juste une plainte particulièrement bruyante.

C'est pareil pour les hommes, au fond. La justice c'est une organisation de la solidarité finalement. La solidarité ça existe et c'est "naturel" mais ça dépend de facteurs culturels extrêmement variables, et chez les hommes ça a bel et bien extrêmement varié dans l'histoire des civilisations.

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Le point important est que l'auteur explique que les victimes n'ont pas de raison de se plaindre. Elles ont, en revanche, des tas de raisons de se défendre. Mais si elles se plaignent, c'est parce qu'elles pensent trouver de l'aide dans leur entourage, ou auprès d'une personne plus forte que la personne qui les agresse.

D'une part, l'auteur est de toute évidence en train de faire une démonstration par l'absurde, il n'explique donc pas du tout ça mais le contraire.

D'autre part, cette vision à la sauce hobbesienne de la nature humaine qui voudrait ne voir que des rapports de force est totalement à côté de la plaque.

Nqk3jQmB8N4

Oh, il existe un instinct de propriété et il semble que les pingouins ne règlent pas leurs conflits via le Droit. Comme c'est surprenant.

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D'une part, l'auteur est de toute évidence en train de faire une démonstration par l'absurde, il n'explique donc pas du tout ça mais le contraire.

J'avais bien compris. Sauf que ce qu'il trouve absurde, je trouve que c'est la conclusion normale et qu'elle n'a rien d'absurde.

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Le point important est que l'auteur explique que les victimes n'ont pas de raison de se plaindre. Elles ont, en revanche, des tas de raisons de se défendre ou de se venger. Mais si elles se plaignent, c'est parce qu'elles pensent trouver de l'aide dans leur entourage, ou auprès d'une personne plus forte que la personne qui les agresse.

Absolument pas. Lorsqu'il parle de raison de se plaindre, Spooner fait uniquement référence au droit naturel. Qu'il y ait quelqu'un de plus fort pour aider, ou pas, cela n'a strictement rien à voir avec le fait que l'on ait une raison fondée de se plaindre. Le droit naturel ne décrit pas les droits que nous avons dans les faits, ceux qui sont respectés sur le terrain dans la vie réelle. Il dit, voici ce que nous avons le droit de faire, dans notre conscience, et ce que nous n'avons pas le droit de faire. Le fait que n'importe qui puisse prendre un revolver et faire un trou dans la tête de son voisin, ne signifie pas que la vie n'est pas un droit inaliénable. Cela signifie juste que certains voisins ne sont pas suffisamment armés et prêts à se défendre contre les fous furieux comme Nicolas Azor. Le fait même que Nicolas Azor soit capable d'écrire de telles fou*****s dépend d'une société où généralement les êtres humains sont en vie, et font preuve d'un respect mutuel pour les uns et les autres. Sinon, on s'entretuerait tous, et nous ne pourrions pas avoir cette conversation.

Roderick Long décrivait cette différence en parlant de droits normatifs, de droits légaux, et de droits de facto.

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Le fait que n'importe qui puisse prendre un revolver et faire un trou dans la tête de son voisin, ne signifie pas que la vie n'est pas un droit inaliénable. Cela signifie juste que certains voisins ne sont pas suffisamment armés et prêts à se défendre contre les fous furieux comme Nicolas Azor. Le fait même que Nicolas Azor soit capable d'écrire de telles fou*****s dépend d'une société où généralement les êtres humains sont en vie, et font preuve d'un respect mutuel pour les uns et les autres. Sinon, on s'entretuerait tous, et nous ne pourrions pas avoir cette conversation.

Tu ne regardes pas assez les infos et tu as une manière de voire le monde trop occidento centrée.

Pendant l'écrasante majorité de l'histoire humaine, le droit à la vie n'avait rien d'inaliénable. Il fallait soit naître libre soit avoir racheté sa liberté. Et ça ne choquait personne. C'était comme ça, c'était une réalité admise par tous.

Encore de nos jours, des tas de gens commettent des homicides et n'ont absolument aucun problême de conscience. Je l'ai déjà dit mais je le répête: le pilote au commandes de l'avion qui a largué les bombes sur Hiroshima s'est toujours considéré comme un héros. Le martyre islamiste qui tue des infidèles est heureux et fier à l'idée de servir Dieu et d'aller au paradis. Le policier syrien qui tire sur la foule a sans doute l'impression qu'il fait quelque chose de nécessaire pour préserver son pays du chaos. Pour les défenseurs extrèmistes des droits des animaux, vous êtes tous des criminels dès lors que vous mangez de la chair. Pour d'autres, l'avortement est un crime contre l'humanité. Etc. Ces gens ne sont pas moins humains que vous, et leur conception différente du droit montre que celui-ci n'a rien de naturel. A moins bien sûr que vous considérez qu'ils sont juste dans l'erreur ou la folie, et que seuls vous êtes détenteurs de la raison et de la sagesse. Si c'est le cas ben c'est pas la peine de discuter, hein. On doit juste se prosterner devant votre grandeur intellectuelle, j'imagine…

Oui, en occident on ne se comporte pas comme ça et on ne se tire pas dessus à tous les coins de rue. Mais c'est juste parce qu'on a pas de bonnes raisons de le faire. Il suffit de peu: une petite guerre et une petite occuption allemande, et hop tout à coup on s'amuse à dénoncer so voisin juif pour l'envoyer dans des camps. (ok ok j'ai mon point Godwin).

Non, la vie humaine n'a rien d'un droit inaliéable. C'est un droit reconnu dans de nombreux pays "civilisés", mais sans plus.

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Non, la vie humaine n'a rien d'un droit inaliéable. C'est un droit reconnu dans de nombreux pays "civilisés", mais sans plus.

Aïe aïe aïe, tu mélanges tout (le juridique, le moral et les comportements in vivo).

Le droit à la vie est un droit inaliénable, comme celui d'expression. Ce n'est pas pour ça qu'il t'est laissé par les gens autour. Grosse découverte.

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Le fait que des personnes aient cru dans leur conscience intime qu'ils avaient le droit de tuer untel ou untel, ne signifie pas qu'ils avaient effectivement ce droit. Le fait que des millions de personnes croient de toute leur âme en l'existence d'une divinité, ne signifie pas que Dieu existe. Si tu sais lire l'anglais, je t'invite à jeter un oeil au lien de Roderick Long qui traite des objections au droit naturel. Pour résumer, le droit naturel n'a strictement aucune réalité, sauf dans la mesure où on l'observe; c'est une théorie, un guide, qui en plus peut ou pas être correct, puisque ce sont des êtres humains faillibles qui le "raisonnent" et le formulent, avec parfois des biais racistes ou homophobes. Mais un monde sans droit naturel, c'est un monde animal, barbare et sans conscience. Le fait que le monde ait pu être un tel endroit, n'a pas d'incidence sur les normes morales qui existent théoriquement comme des vérités mathématiques abstraites.

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Mais un monde sans droit naturel, c'est un monde animal, barbare et sans conscience.

C'est pas parce que quelque chose n'est pas naturel qu'il n'existe pas. Le droit existe, mais il est subjectif et surtout culturel. Par ailleurs des civilisations "barbares", qui tuaient à tour de bras pour un oui ou pour un non (par exemple les précolombiens et leurs sacrifices humains), ça a existé aussi.

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Le droit à la vie est un droit inaliénable, comme celui d'expression. Ce n'est pas pour ça qu'il t'est laissé par les gens autour. Grosse découverte.

Vous utilisez le mot "inaliénable" avec légèreté je trouve. Je me demande bien ce que le droit à la vie a "d'inaliénable" compte tenu des nombreuses exceptions dont il fait l'objet. La peine de mort existe dans plein d'endroits par exemple. La légitime défense est reconnue aussi presque partout. L'avortement est considéré par beaucoup comme un infanticide. Et puis il y a la guerre.

Je l'ai déjà écrit mais je le répète: tuer c'est parfaitement autorisé. Il faut juste avoir de bonnes raisons.

Quant au droit d'expression, pardon mais il n'a absolument rien d'inaliénable. Encore récemment l'affaire du génocide arménien a fait parler d'elle, il me semble.

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Vous utilisez le mot "inaliénable" avec légèreté je trouve

Droit inaliénable : Un droit inaliénable est un droit directement attaché à l'individu en raison même de ce qu'il est.

Quant au droit d'expression, pardon mais il n'a absolument rien d'inaliénable. Encore récemment l'affaire du génocide arménien a fait parler d'elle, il me semble.

Ce n'est pas parce qu'un droit n'est pas respecté qu'il n'existe pas hein.

Je trouve ça bizarre (euphémisme) de dire "Dans la tribu des Pétaquouéques de Nouvelle-Wallonie, il y avait des sacrifices humains donc il n'y a pas de droit à ne pas se faire tuer" ou "Oh regarder un pingouin qui vole un caillou à un autre pingouin donc le droit de propriété n'existe pas ".

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Vous utilisez le mot "inaliénable" avec légèreté je trouve.

Non. Les mots ont un sens, ici juridique.

C'est parce que tu mélanges les sens et les utilisations que tu finis par avoir un discours sans colonne vertébrale. Un peu de consistance, que diable !

Ici, quand on dit que c'est un droit inaliénable, ça veut dire un droit qui ne peut t'être retiré par ta nature même d'être humain. Que d'autres êtres humains soient méchant méchant et s'en foutent, c'est clair que c'est possible, mais le fait qu'il est inaliénable fait qu'ils ont tort juridiquement (quoi qu'ils disent et fassent). C'est tout.

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Droit inaliénable : Un droit inaliénable est un droit directement attaché à l'individu en raison même de ce qu'il est.

Ah pardon j'en étais resté à "qu'on ne peut pas aliéner", autrement dit qui est inséparable, qu'on ne peut pas enlever.

Je trouve ça bizarre (euphémisme) de dire "Dans la tribu des Pétaquouéques de Nouvelle-Wallonie, il y avait des sacrifices humains donc il n'y a pas de droit droit naturel à ne pas se faire tuer"

corrigé

Par ailleurs, oui, quand on prétend étudier la nature, on s'interesse à toutes ses manifestations. On ne fait pas exprès d'en oublier une juste parce qu'elle ne rentre pas dans ses modèles.

ou "Oh regarder un pingouin qui vole un caillou à un autre pingouin donc le droit de propriété n'existe pas ".

La conclusion sur les pinguins c'est toi qui la formule ainsi, pas moi.

C'est ça qui m'énerve chez vous: on dirait que pour vous nier le droit naturel, c'est nier le droit tout court. J'ai beau corriger à chaque fois, ça passe pas.

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C'est pas parce que quelque chose n'est pas naturel qu'il n'existe pas.

Ce n'est pas parce qu'une chose contre-nature existe que la nature n'existe pas.

La gravitation aussi c'est une loi naturelle. Pourtant il existe des oiseaux et des avions.

En fait, je pense voir le fond du problème : il faudrait que quiconque va à l'encontre du DN se fasse immédiatement foudroyer sur place par un éclair de logique, c'est ça ?

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Ce n'est pas parce qu'une chose contre-nature existe que la nature n'existe pas.

Tu veux dire par là qu'en sacrifiant des humains les précolombiens étaient "contre-nature" ? Que toi par contre, en t'en offusquant, tu es plus conforme à la nature ? Tu trouve pas ça un rien culturocentrique ?

La gravitation aussi c'est une loi naturelle. Pourtant il existe des oiseaux et des avions.

En fait, je pense voir le fond du problème : il faudrait que quiconque va à l'encontre du DN se fasse immédiatement foudroyer sur place par un éclair de logique, c'est ça ?

Je ne sais pas mais à partir du moment où des civilisations entières fonctionnaient autour d'un droit qui est manifestement contraire à ce que vous appelez le droit naturel, je me demande bien ce que votre droit peut bien avoir de "naturel".

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Tu veux dire par là qu'en sacrifiant des humains les précolombiens étaient "contre-nature" ?

Oui.

Que toi par contre, en t'en offusquant, tu es plus conforme à la nature ?

Les précolombiens, quelques siècles plus tard, combien de divisions ? Même avant que les européens débarquent, d'ailleurs, ça décadait grave.

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Tu veux dire par là qu'en sacrifiant des humains les précolombiens étaient "contre-nature" ? Que toi par contre, en t'en offusquant, tu es plus conforme à la nature ? Tu trouve pas ça un rien culturocentrique ?

Tu as raison, Azor : la vie est totalement contre-nature en ce qui concerne l'Homme. Car à la base, tout le monde le sait, ceux-ci naissent morts et leur faculté à vivre n'est qu'une considération d'ordre culturel.

Non, sérieusement : je n'aimerai pas être dans ta tête. Il faut tout de même sacrément torturer les mots et les sens pour arriver à tes conclusions… Parce que si tu n'arrives pas à comprendre ce qu'il peut y avoir de naturel à considérer qu'un être vivant a le droit de rester vivant, tu devrais quand même te poser des questions.

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Parce que si tu n'arrives pas à comprendre ce qu'il peut y avoir de naturel à considérer qu'un être vivant a le droit de rester vivant, tu devrais quand même te poser des questions.

Avortement, esclavage, droit des animaux (et même des plantes puisque tu parles "d'être vivant" [ t'es boudhiste ou quoi ? ]), peine de mort, etc…

Rester vivant pour un être vivant ça n'a rien d'un objectif "naturel". D'ailleurs la plupart des organismes vivants finissent par mourir d'une façon ou d'une autre, souvent de façon programmée par l'évolution. Même l'impératif de reproduction ça n'a rien d'évident, comme le montrent les hymenoptères.

Le fait d'être vivant pour un être vivant c'est une circonstance contingente et temporaire. Il n'y a donc rien de naturel à un "droit" à rester dans cet état, idée qui relève vraiment de la fantasmagorie.

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C'est pas parce que quelque chose n'est pas naturel qu'il n'existe pas. Le droit existe, mais il est subjectif et surtout culturel. Par ailleurs des civilisations "barbares", qui tuaient à tour de bras pour un oui ou pour un non (par exemple les précolombiens et leurs sacrifices humains), ça a existé aussi.

Je pense que que tu n'as pas encore compris la différence entre droit normatif, droit légal et droit factuel.

Dans le texte de Charles Johnson*, intitulé "Une Place pour la Loi Positive," on peut lire à la note 4:

4. Dans l'intérêt de cet essai, le concept de la loi naturelle peut rester un concept assez fin, compris simplement comme identique à tout ensemble de normes pré-légales qui justifient les revendications légitimes d'autorité légale, et qui sapent les revendications illégitimes d'autorité légale. Ce que sont ces normes est à déterminer à travers l'enquête éthique, et non l'inspection scientifique de la nature. Le terme naturel est ici pris seulement en contraste avec le terme artificiel, c'est-à-dire que la loi naturelle, quelle qu'elle puisse être, est quelque chose d'antérieur et d'indépendant du travail de tout législateur particulier. Donc on ne devrait pas la confondre avec le genre de loi naturelle qui garde les planètes en orbite selon des sections coniques, ou avec diverses tentatives grossières de déclarer certaines pratiques sexuelles ou arrangements économiques contraires à la nature et donc moralement dépravés. Dans l'intérêt de cet essai, la théorie de la loi naturelle n'a pas non plus besoin d'avoir la moindre connexion avec une théorie robuste de la téléologie, qu'elle soit Aristotélicienne ou Thomicienne. Toute théorie éthique qui comprend des normes objectives de justice sera en accord avec la notion de loi naturelle utilisée ici.

* http://comedieus.blo…our-la-loi.html

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