Anton_K

Disons que je pensais avoir conjuré ma sensibilité romantique d'ado gothique, mais si tu me parles de promesse de jeunesse et d'amour éternels qui se transforment en solitude de la tombe et pourrissement sans fin, et que tu ajoutes à ça une romance saphique impliquant une Catherine Deneuve à lunettes noires, je baisse ma garde et je pardonne plus que ne devrait le permettre le goût cinématographique que j'aurais pensé avoir développé depuis.

Non je ne pense pas que ça entre bien dans ce cadre. Je ne connais pas si bien LVT mais de ce qu'on m'en dit (madame, dont c'est le cinéaste vivant favori, m'en parle très souvent), je n'ai pas l'impression que les femmes (qui étaient, je crois, les protagonistes de tous ses films avant celui-là) soient des figures civilisatrices. Mon impression est qu'elles sont plutôt des figures de l'individu face à la tyrannie du groupe (je me demande si ce n'est pas récurrent dans le cinéma scandinave d'ailleurs), laquelle se manifeste principalement par les sévices sexuels. Il n'est surement pas anodin que cette fois le personnage principal soit un homme qui tue des femmes : il y a un passage à ce sujet où quelqu'un demande au personnage pourquoi il ne tuait que des femmes, et il répond qu'il ne tuait pas que des femmes mais que c'est ce qu'il préférait parce qu'elles sont des victimes "plus coopérative". Donc LVT se représente lui même en tueur de femmes, et ce qu'on voit dans ce film est une parodie de la cruauté de ses propres films. Le rapport entre les femmes et les hommes dans ses films serait plutôt celui entre le loup et l'agneau, avec en plus la problématique du consentement éventuel de l'agneau à être mangé, du bouc émissaire à être sacrifié par la groupe, etc.

C'est à dire? Il y a des ressemblances voire des citations, mais c'est quand même assez différent (le profil du personnage principal, le cadre, le fait que le film soit à tiroir du point de vue des genres, des retournements, c'est moins concentré que du American Psycho). Les forces du film sont 1) la transgression et 2) l'inventivité. 1) LVT est vraiment un shock rocker, il ne se refuse rien et il pousse la perversion à faire rire des pires atrocités. Un grand nombre de personne a quitté la salle quand je l'ai vu et tu entendais les gens rire en disant "oh non, non non", tu sentais que chacun avait son seuil, et sotirtait quand ce seuil serait dépassé. 2) Sur la fin du film ça part vraiment très loin et on a ce côté "ça aurait pu être fini mais maintenant on comprend que c'est no limit, voyons ce qu'il va nous sortir. Ensuite je ne connais pas bien LVT je n'ai vu que Nymphomaniac et celui là. Je n'ai pas adoré Nymphomaniac, et cinématographiquement je trouvais ça bordélique. Dans celui là, LVT continue à faire beaucoup de collage, des changements de format, le "lulz" graphique, je trouve que ça empêche de se former une impression du style du film. Bref, ce mec est un troll de très haut niveau, je recommande le film qui est un des meilleurs que j'ai vu cette année malgré certaines réserves sur la forme - il faut dire que je suis peut-être excessivement formaliste et que de mon point de vue 2018 n'a pas été une très bonne année au cinéma...

Yep.

J’ai vu The Hunger (le film de 1983 avec Catherine Deneuve et David Bowie - et Bauhaus). Le film a plein de défauts, mais j’ai appris quelque chose sur moi même en comprenant que je n’aurais pas pu ne pas l’aimer.

Dans le nouvel imaginaire de droite le gitan (à l’ancienne, pas le vulgaire Rom) est un avatar de la virilité traditionnelle - avec ses « claques de gitan ». Là ça colle donc bien.

Tiens, un type pas inintéressant à la radio :

« Prévue » est un bon qualificatif de la périodicité de cette émission.

Un bouquin d’anticipation () sur l’IA qui s’appelle Life 3.0, de Max Tegmark.

Dans une mesure limitée ta remarque se conçoit. En fait on pourrait lire le livre en ne retenante que les données et statistiques. Simplement l’auteur insiste tellement dans ses références à la Raison, aux Lumières et le replacement de ses observations dans une « big picture » que son manque de soin dans cette légitimation intellectuelle doit être souligné voire puni. Mais je crois que nous disons tout ça dans l’émission.

616 est un 1337 pour "bib", comme "livre" en grec. Il y a aussi des raisons esthétiques à ce choix. Pour l'instant il n'y a pas de vraie infrastructure "podcast" mais j'y travaille. Ce qu'il est possible de faire c'est de télécharger la version MixCloud : https://www.mixcloud.com/COMM616/comm616-1-le-triomphe-des-lumières-enlightenment-now-par-steven-pinker/ en utilisant une app de type : http://www.mixcloud-downloader.com/

Alors ça c'est sympa, merci

Il est drôle ce nom?

Salut à tous, j'ai l'honneur (je l'avoue) de vous présenter le premier numéro de COMM616, un podcast dédié à la discussion d'essais, d'ouvrages de synthèse et de vulgarisation que j'ai commis avec trois amis qui pourront se dénoncer s'ils en ressentent l'urgence, car je crois qu'ils rôdent dans les parrages. Le premier numéro est consacré au dernier essai de Steven Pinker, Le Triomphe des Lumières (Enlightenment Now en anglais), et ça s'écoute là, pourvu que l'algo de YouTube ne nous filtre pas à nouveau. Bonne écoute ! Le deuxième numéro est en préparation et devrait arriver avant la fin de l'hiver.

J’ai aussi filé une adresse poubelle pour avoir la comparaison avec « people like you ». Aucune idée de comment interpréter ces résultats autrement que par les trucs triviaux liés à la « life satisfaction » et les tendances dépressives... c’est d’autant moins instructif qu’apparemment dans le papier de référence les scores sur les trois dimensions sont corrélés positivement avec une forte « life satisfaction »... mais mon esprit contrarien est satisfait, je ne suis pas comme les gens dont je suis proche sociologiquement.

Vous vous souvenez de la saison 5 de House of Cards ?

Pour le coup ce single de Daft Punk je le trouve très plat comparé à d’autres du même album (Aerodynamic ou Veridis Quo) mais en général l’album sonne plat.

Il est aussi assez marrant d'écouter des vidéos de tops par année sur YouTube et remonter le temps jusqu’à ne se souvenir de vraiment rien. Ça permet de se rendre du nombre de trucs dont on n’a jamais connu le nom et qu’on n’a jamais réentendu par la suite mais qu’on connaît quasi par cœur. (ça permet aussi rétrospectivement d’apprécier la qualité de ce qui est resté, surtout en regard des torrents de soupe sans intérêt - qui atteignaient quand même le top!)

Je dois pas être le seul mais :

Quelqu'un le connaît ?

Es muss sein.

Tu exagères, c’est quand même un nom palindrome !

You must be new here.

Exact. Ou Catherine Deneuve.