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Mégille

Tribun de la Plèbe
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Tout ce qui a été posté par Mégille

  1. et bien, je suis en train de tourner autour de l'Histoire des Pays-Bas, et je trouve Johan De Witt assez stylé ! C'est étonnant de voir que lui et son pote Pieter de la Court, 30 ans avant les Deux Traités de Locke, et plus d'un siècle avant la Richesse de Nation de Smith, vantaient les mérites de la libre concurrence et du "libre gouvernement" (je suis encore en train de chercher ce qu'ils veulent dire par là, mais leur doctrine de la "vrai liberté" me semble être le premier courant politique véritablement libéral).
  2. Au point ou on en est, la meilleure chose qu'ils pourraient avoir prévu serait que tout le monde meurt de la peste dans le prochain épisode, et consacrer le dernier à rien d'autre que survoler des tas de cadavres avec un drone pendant plus d'une heure. C'est déjà rien qu'une blague, et les (ex) fans regarderont jusqu'à la fin de toute manière, alors bon.
  3. Plus sérieusement, à propos des extinctions d'espèces. Il y a un paquet de biais à surmonter. Tout d'abord, la définition d'espèce, qui n'est pas évidente, puisque l'interfécondité entre population n'est pas nécessairement transitive (variation cliniale, tout ça). Ensuite, vient la difficulté d'observation. Plus une espèce est proche de l'extinction, et plus il est rare de l'observer, par définition, et donc, plus il est probable de son tromper sur son extinction. Biais sans doute plus important que ces deux là : on recense beaucoup plus d'espèce aujourd'hui qu'autre fois, on recense donc plus facilement les extinctions, mais pas uniquement parce qu'il y en a plus. L'extinction d'une espèce étant discrète alors que l'apparition d'une nouvelle est continue, il est normal qu'on observe que des espèces s'éteindre et jamais apparaître, mais il en aurait été de même à n'importe quel époque. Vu le grand nombres d'espèces vivantes, il est probable que des espèces s'éteignent tous les jours depuis le cambrien. A partir de là, si on veux juger de la situation actuelle, il faut se demander quel serait un nombre normal d'extinctions. A supposer que ça ait le moindre sens. Et à propos des conséquences... Je demande à voir la preuve de leurs nocivités pour l'homme. La plupart du temps, quand une espèce s'éteint, c'est qu'elle a déjà été remplacé par une autre dans sa niche écologique, ou que son rôle est déjà devenu insignifiant. Par exemple, soyons honnête, si on a sauvé les pandas, ces traîtres de carnivora devenu végan, c'est juste parce qu'on les trouve mignon. Si les abeilles venait à disparaître à cause d'un pesticide, ce serait une autre histoire, évidemment. Mais heureusement, il n'y a pas assez d'agriculteurs bios pour que leur saleté d'huile de neem fasse des ravages, et d'après la FAO, la population mondiale d'abeille augmente.
  4. First thought : Hm, oui, ça se tient, intéressant... second thought : une preuve de plus que c'est le chat qui a domestiqué l'humain et non l'inverse.
  5. Des royalistes qui ignorent l'Histoire, quelle honte.
  6. Et surtout par la concurrence des verts, et dans une moindre mesure des communistes. LFI + EELV + PC, ça fait un score comparable au deux gros, et à celui de 2017. A la présidentielle Jadot soutenait Hamon, mais visiblement son électorat potentiel était parti ailleurs. Ce qu'on observe du coup est essentiellement une grosse monté de l'élément écolo au sein de la gauche.
  7. Puisqu'on refait la stratégie... J'espère que JRRM écrira une suite très différente de la série, et qu'il la saupoudrera de quelques petits sarcasmes acerbes.
  8. Oui, c'est peut-être une faiblesse de Kant... il me semble qu'il y a quelques passages au début de la critique de la raison pratique où il s'adresse à eux, mais il ne va guère plus loin qu'un appel à une intuition ou un sentiment moral qu'on aurait tous.
  9. A tout hasard, quelqu'un a-t-il déjà mangé un rat-taupe nu ?
  10. Le spot de lumière est une mauvaise idée. Un monument, c'est une trace laissée par une civilisation et destinée à lui survivre... Si il faut le remettre à charger régulièrement, ça ne va pas. Surtout que c'est un coup à "éteindre" la cathédrale dès la prochaine crise économique d'ampleur qui forcera l'état à rationner tant bien que mal son budget. A peut près la même critique pour les idées à base de jardinage et d'apiculture (lol wat) qui ont en plus le défaut d'être un simple symptome d'une mode éco-bobo-urbanistique passagère. La majorité des propositions semblent s'accorder sur un toit un verre. Pourquoi pas... même si je vois plusieurs problèmes possibles. Effet loupe/effet crottes de pigeons/pas forcément autant de gueule qu'on l'imagine vu d'en bas à cause de la hauteur des murs... J'aime bien les vitraux, mais je ne suis pas sûr que ça s'apprécie bien de loin.
  11. Ca se rapproche de la critique qu'en fait Mill, voire les utilitaristes en général. Mais je ne crois pas que ce soit juste. Etendre une maxime à l'universel, ce n'est pas évaluer ses conséquences hypothétiques, c'est s'assurer sa cohérence. Une maxime ne peut pas être une obligation si elle est un paradoxe logique, par exemple, je ne peux pas me dire "il faut que je me marie en restant célibataire". Elle ne peut pas l'être non plus si, prise comme une loi générale, elle engendre un paradoxe pratique. Vouloir mentir, c'est vouloir être cru, or, vouloir être cru, vouloir que ce qui est dit soit tenu pour vrai, c'est vouloir que le mensonge soit interdit. Vouloir mentir est donc une contradiction pratique, et ça découle du concept même du mensonge. D'ailleurs, si par "se comprendre" tu veux dire "ne pas se tromper les uns les autres", alors, ceux qui utilisent entre eux les "techniques" que tu imagines ne mentent pas, ils parlent en langage codé, en supposant que leurs interlocuteurs respectent justement le code et ne s'en servent que pour dire la vérité... L'impératif catégorique ne tombe pas vraiment du ciel (enfin, pas plus que la morale elle-même), mais la façon dont Kant vient le chercher est peut-être un peu déroutant. Il faut bien comprendre qu'il s'y prend à peu près de la même façon que pour donner des fondements à la science, c'est à dire, complètement à rebours d'un Descartes, par exemple. Pour trouver la connaissance, Descartes commence par supposer qu'il n'y en ait pas, pour ensuite mieux démontrer qu'il y a bien une connaissance possible, tout en cherchant laquelle. A l'opposé, Kant par du fait qu'il y a de la science, de la connaissance, ou au moins, quelque chose qui y ressemble. Et à partir de la science que l'on a déjà, il remonte à ses conditions de possibilités, et par la mise en lumière de celles-ci, il peut rejeter les usages illégitimes de la raison. Il fait la même chose en morale, c'est à dire qu'il part du faktum de la Loi. Il y a des obligations, des choses bonnes, des choses qu'il faut faire. C'est le point de départ, et personne n'est sensé pouvoir en douter. Si quelqu'un prétendait en douter, il ne serait de toute façon pas possible d'en discuter avec lui, et il n'aurait aucune raison de suivre une certaine proposition morale plutôt qu'une autre, mais de toute façon, celui qui prétend cela serait malhonnête envers lui-même. Et c'est en partant de l'évidence de la loi morale en nous que Kant va chercher ce qu'elle doit être pour qu'il puisse y avoir le moindre devoir.
  12. Il faut une piqûre de rappel de temps en temps. Les fanatiques bruyants sont toujours aussi fanatiques et bruyants, mais le cas vénézuélien détourne peut-être un peu du socialisme la masse molle de l'opinion.
  13. Yup'. Lors d'un fameux débat avec Benjamin Constant, Kant va jusqu'à affirmer que même dans le cas où un assassin viendrait frapper à ta porte pour te demander si tu caches ton ami (qu'il souhaite tuer), tu dois lui dire la vérité. Au nom justement de la nécessité absolue de suivre l'impératif catégorique, qui commande de ne pas mentir. Mais Kant poursuit avec un argument un peu étrange. Contre Constant, qui essayait de lui faire admettre qu'il faut prendre en compte les conséquences de l'action, Kant répond qu'il est tout à fait possible que l'ami en péril, ayant entendu l'assassin frapper à la porte, se soit échapper par une fenêtre. Et qu'il est possible que en mentant à l'assassin, on lui permette accidentellement de tuer notre ami qui s'était enfuis à notre insu. Façon pour Kant de dire qu'on ne peut jamais être certain des conséquences de nos actions. Et dans ce dernier cas, affirme Kant, on serait responsable de la mort de notre ami, puisque nous avons commis une erreur en mentant, alors que si on avait dit la vérité à l'assassin, quand bien même notre ami n'aurait pas pris la fuite et aurait été piégé, l'honnête délateur serait irréprochable, puisque l'on ne peut pas être blâmer de ne pas avoir menti. On peut trouver pas mal de problème là dedans. Le plus souvent souligner est sans doute l'ambiguïté de la loi morale. Je dois obéir à la maxime "je vais dire la vérité", mais je dois aussi obéir à la maxime "je ne vais pas laisser un innocent se faire assassiner". On peut donc reprocher à Kant pire que de forcer à réfléchir pendant 20 ans avant la moindre décision (ça, ce serait plutôt les utilitaristes) : sa philosophie morale ne serait d'aucune utilité pratique pour prendre des décisions, elle serait simplement une forme vide. C'est le reproche que lui adresse Hegel. Hermann Cohen tente de répondre à ça qu'il y a bien de la matière, et des commandements pratiques et applicable que l'on peut tirer de Kant, en s'appuyant sur la troisième formulation de l'impératif. (pour mémoire : la première est de toujours agir de façon à pouvoir étendre à l'universel la maxime de son action, la deuxième de toujours traiter l'autre comme une fin en soi et jamais seulement comme un moyen) A savoir, toujours être à la fois législateur et juge de sa propre action. On obéit à la loi morale parce que c'est nous même qui la posons. Etre libre c'est donc obéir à l'impératif catégorique, puisque ça revient à nous obéir à nous même, à être autonome (= se donner soi-même sa loi). Alors qu'à l'inverse, quand on agit de façon immorale, on pose toujours la loi mais tout en voulant lui échapper (quand je mens, je ne veux pas qu'il soit autorisé de mentir, sinon ce serait inutile, je veux donc que la loi existe, mais sans lui obéir pour autant), c'est donc que j'obéis à autre chose qu'à moi même, à un motif qui me vient de l'extérieur, qui frotte mes sens ou qui chatouille mon imagination. C'est une conduite "pathologique", c'est à dire poussé par une passion, face à laquelle, par définition, je suis passif, et non pas par la raison, qui dans son usage pratique n'est rien d'autre que la volonté. Je suis alors "hétéronome". Cohen donc vois dans cette ascèse, dans cette lutte intérieure contre les conduites pathologiques une matière au commandement moral. Reste bien sûr que ça ne permet toujours pas de chasser définitivement les ambiguïtés des choix moraux concrets, mais peut-être faut-il faire le deuil d'avoir un code moral définitif sous la main, qui rendrait superflue toute réflexion éthique ou juridique supplémentaire. Par contre, l'objection du velléitaire à la "bonne âme" est de mauvaise fois, effectivement.
  14. Pas mal, mais je préférerais un speach de JBP rappé par Eminem.
  15. Barrès n'est-il pas le chaînons manquant entre l'égoïsme (même si le sien est plutôt idéaliste, je crois) et le nationalisme ? (remarque probablement à coté de la plaque d'un mec qui n'a lu ni Barrès, ni l'article discuté dans ce thread, ni véritablement Rand)
  16. Mégille

    Tweets rigolos

    "I have lots of sensible policies when it comes to monetary policy on our fiat currency. These ideas are all gold." est géniale aussi.
  17. Ne pas regarder les commentaires, ne pas regarder les commentaires... argh, trop tard, mes yeux saignent.
  18. Je ne comprends pas que les américains paient autant pour avoir des diplômes en étude de genre. C'est de la pure consommation ostentatoire. Vivement que les universités soient obsolètes.
  19. Tiens, Peterson se laisse pousser la barbe et a pris des pastilles pour la gorge ?
  20. Deux cygnes noirs se balladent sur les quais du Rhône à Lyon. NNT jubile.
  21. Hm, tu m'as eu. Ça m'apprendra à développer des fils d'arguments indépendamment les uns des autres. je vais y réfléchir.
  22. Mégille

    Turquie

    J'ai du mal à saisir le phénomène Erdogan. Il est autoritariste et pour un Islam rigoureux, mais que je sache, il n'appelle pas au jihad, il ne veut pas revenir aux formes traditionnelles du pouvoir, il ne fait pas de son pouvoir politique en lui-même un objet théologique, etc. J'ai l'impression que c'est un autocrate conservateur façon "moyen-occident", comme Poutine, mais qui se trouve être musulman plutôt que chrétien, et pour qui l'Islam est plus une question d'identité qu'un véritable cadre de compréhension du monde.
  23. Il a su le faire, en tout cas. Mais critiquer Freud n'est pas bien difficile, le sentier est déjà bien balisé, et que je sache, il n'ajoute pas grand chose aux critiques déjà formulées avant lui. Idem pour la religion.
  24. Pour le coup, je suis du coté de JRR, ou peut-être plus loin. Je ne crois pas que monsieur et madame sur leur île aient le devoir de faire des enfants, et ce, même s'ils sont parmi les derniers survivants de l'espèce humaine. On n'a de devoir moral ni envers des individus virtuels (des enfants pas même encore conçu) ni envers des entités collectives (état, nation, espèce ou race). Faire des enfants est acceptables, c'est au plus une bonne façon de s'épanouir en fondant une famille et en se donnant l'occasion d'être un bon parent, mais je ne vois pas comment ça pourrait devenir une obligation.
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