-
Compteur de contenus
6 119 -
Inscription
-
Dernière visite
-
Jours gagnés
29
Tout ce qui a été posté par Mégille
-
Je raconte ma life 8, petits suisses & lapidations
Mégille a répondu à un sujet de Cugieran dans La Taverne
Aujourd'hui rentré, et joie : un ami, (ex-)mélenchoniste (que j'ai quelque peu spammé au cours de l'été avec des textes de Bastiat) me dit qu'il est devenu libéral, et que ça lui a ouvert les yeux. Je vais peut être essayer de le ramener ici. En tout cas, c'est chouette, je vais évoluer un milieu un petit peu moins hostile. -
Non. Je n'ai que deux mots à dire : robots soldats. Okay, okay...
-
Le libre-arbitre serait une illusion
Mégille a répondu à un sujet de Librekom dans Science et technologie
Oui, mais même le OU NON est déterminé par les froides lois de la nature (ou, en partie, par le hasard, mais qui n'est pas non plus le libre-arbitre). A moins de croire que la glande pinéale communique avec une substance inétendue par une mystérieuse sorcellerie cartésienne, évidemment. Effectivement, ni ta nature ni ton environnement ne dépendent de toi, mais tu as bien ta place dans la grande harmonie de l'univers, et tout comme tu es l'effet d'un paquet de trucs, tu es aussi la causes de beaucoup de choses. Et tu es responsable, moralement, de celles-ci. Bon, tu n'es pas responsable de grand chose d'autres que de tes propres réactions, intérieures, aux événements extérieures, mais même tes états d'âmes sont soumis au destin, hein, d'après les philosophes du portique. Ce qui permet de comprendre ça est sans doute que les stoiciens, contrairement aux épicuriens, étaient holistes. Si on est réductionniste et que l'on considère que seule l'action des plus petites parties de l'univers peuvent à proprement parler être qualifiées de causes, alors, effectivement, notre responsabilité morale se dissout. Mais rien n'interdit de croire en une action du tout, organisé et organique, sur la partie. Je soupçonne la cybernétique de nous permettre de revenir à cette conception. Chez Aristote, tu as ce passage dans le De l'interprétation où il s'interroge sur le fatalisme et envisage le fameux argument du paresseux. Si tout est soit vrai soit faux, alors, "Athènes gagnera demain la bataille navale" est déjà soit vraie, soit faux. Donc inutile de me réveiller tôt demain, inutile de prendre les armes, etc, puisque l'issu de la bataille est déjà actée. Pour éviter cette fâcheuse conséquence, toto envisage que le principe du tiers-exclu ne s'applique pas à propos des choses qui n'ont pas encore eu lieu. C'est un argument moral, mais en vue, et au sein d'une réflexion d'ordre théorétique, sur la vérité. On a pu y voir par la suite une défense du libre-arbitre, mais ça me semble être anachronique, et passer à coté du contexte et de l'enjeu véritable (logique) de la réflexion que mène Aristote ici. Sinon, ailleurs, dans le livre 3 de l'Ethique à Nicomaque, il y a une interrogation sur ce qu'est une action volontaire (dont on peut être tenu responsable). Tu n'es pas responsable d'être quelque part si tu es ligoté et que l'on t'y a amené de force. Tu n'es pas non plus responsable d'avoir empoisonné quelqu'un si une tierce personne a échangé les étiquettes de tes potions à ton insu. De là, il retient comme critère de l'action volontaire, libre, pourrait-on dire, 1) l'absence de contrainte physique et 2) la connaissance. Je ne crois pas que ce raisonnement soit lié à celui de la bataille navale. Aucune référence croisée, enjeux complètements différents... je comprends que les commentateurs scolastiques aient jugés bon de mettre ça ensemble pour pouvoir paraphraser Augustin en des termes aristotéliciens, et étant donné que les deux raisonnements sont très intéressants, ce n'est pas illégitime si l'on cherche à fixer ses idées. Mais si l'on veut restituer la pensée du maître, ça me semble inapproprié. En guise de réflexion sur la liberté comme responsabilité morale, c'est dans l'éthique à Nicomaque qu'il faut chercher, et rien dans ce qu'on a là n'implique une régime spécial de l'être humain vis-à-vis les causes à l'oeuvre dans la nature. Bon, évidemment, quand on a une vision téléologique des choses, insérer la volonté humaine dans le tableau pose moins de problème. Chez les stoiciens, oui, la liberté a une très grande place... mais si ils ont été amené à développer ça du coté de l'éthique, c'est justement pour résoudre des problèmes qui surgissaient du fait de leur conception du destin. D'après leur doctrine physique, l'histoire de l'univers est cyclique : tout sera consumé par les flammes lors de l'ekpyrose, puis le monde renaîtra de ses cendres à l'identique. Tout aura lieu ensuite de la même façon qu'elles ont toujours eu lieu, jusqu'à la conflagration suivante. J'écris ce message comme je l'ai déjà écrit une infinité de fois par le passé, et comme je le réécrirai une infinité de fois à l'avenir. C'est assez vertigineux. Mais ça n'est clairement pas compatible avec une conception augustinienne ou cartésienne du libre-arbitre. -
@Lancelot J'ai un ami fervent pragmatiste, donc je discute assez souvent de ça, et je reconnais la très grande pertinence du pragmatisme pour la méthode scientifique, enfin, au moins à titre de règle technique pour la recherche en science empirique ; et sans doute pour l'explication causale du phénomène de la croyance. Par contre, je ne parviens à à y voir une théorie de la connaissance satisfaisante. Déjà, on a beau esquiver le problème de diverse façon, les deux objections de Russell à James me semble assez pertinente : On a des connaissances clairement inutile. Quel peut bien être l'intérêt pratique de "Christophe Colomb a découvert l'Amérique en 1495" ?. Et surtout, si croire, c'est juger qu'une croyance est un moyen approprié pour parvenir à une fin, qu'en est-il de ma croyance en l'efficacité d'une croyance ? J'imagine qu'on peut résoudre le premier problème par une sorte de holisme à la Quine. Je crois à cette information parce qu'elle est coincé dans une toile de croyance qui toute entière me sert à me mouvoir dans le monde. Pour le deuxième problème, éviter le paradoxe implique de considérer l'action et la vie comme fondamentale et première sur notre rapport théorique au chose, un peu à la Nietzsche ou à la Bergson. Je crois que c'est bien ce que croyais James (pour Pierce, j'en suis moins sur). Mais ça amène un troisième problème, d'ordre éthique celui là : si l'efficacité instrumentale, au service de mon action, est le critère de validité fondamentale de tout raisonnement, alors, je ne peux pas raisonner sur mes valeurs et sur mes fins. Je suis là, à faire et vouloir des trucs, et à croire en des théories diverses et variés pour me donner les moyens de parvenir à mes fins, mais jamais je ne peux avoir une réflexion critique sur celle-ci, puisqu'elles sont première sur tout le reste. Ce n'est pas une objection très forte, mais ça montre qu'un véritable pragmatisme pourrait avoir des conséquences fâcheuses. Il ne serait pas possible, par exemple, de raisonner avec un assassin qui n'accepterait comme vérité que ce qui l'aide à tuer. Ou avec un marxiste, par exemple.
-
Images fun et leurs interminables commentaires
Mégille a répondu à un sujet de Librekom dans La Taverne
My bad, c'est ce que je voulais dire. En plus petit. -
Images fun et leurs interminables commentaires
Mégille a répondu à un sujet de Librekom dans La Taverne
A oui, tu ne savais pas ? C'est assez drôle, leurs films sont successivement signé "frères Wachowksi", puis "frère et soeur Wachowski", puis, depuis peu, "soeurs Wachowski". Enfin, j'imagine que c'est plus simple là où ils sont tout simplement les "syblings Wachowski". Mais en l'occurrence, là, on est face à un intéressant problème de sémantique. A l'époque de Matrix, ni l'un.e ni l'autre ne s'identifiait comme femme. Peut-on donc vraiment dire que le film a été réalisé par des trans ? Je veux dire, un dessin d'enfant continuera a être identifié comme un dessin d'enfant, même lorsque son auteur aura grandi. Mais inversement, un dessin d'enfance de Picasso sera tout de même un dessin du célèbre Picasso, même si Picasso n'était pas célèbre lorsqu'il l'a réalisé. Soit dit en passant, on peut remarqué que la qualité de l'oeuvre des Wachowski est inversement corrélée à leur nombre de pénis -
Argumenter contre le libre-arbitre (compris comme un pouvoir de décision qui échapperait à la causalité mondaine) est extrêmement facile : la matière obéit a des lois déterministes. Mon corps, suffisamment analysé, est composé de la même matière que ce qui m'entoure. Donc mon corps, tous ses mouvements, que je les considère comme délibérés ou non, de même que toutes les émissions sonores sortant de ma bouche, des plus clairement intelligibles aux plus grossières, tout ceci est déterminé, de la même façon que ce qui a lieu hors de moi. Parfois, des semi-habiles viennent sortir la mécanique quantique de leur chapeau pour te dire que la matière n'est pas tout à fait déterministe... Sauf que 1) ce sont des idiots, et la mécanique quantique peut très bien être interprétée de façon déterministe (De Broglie-Bohm, Everett, GRW, etc) 2) même s'il s'avère que la nature obéit à des lois non pas strictement déterministes mais seulement probabilistes, so what ? le hasard n'est pas plus la liberté qu'une loi déterministe. Il y a effectivement toute une tradition qui considère que la responsabilité individuelle est tout à fait compatible avec ce déterminisme. Les stoiciens le défendait pas trop mal. L'idée est que même si tu es déterminé à faire X ou Y, c'est tout de même toi qui est déterminé à le faire, et tu peux donc être tenu pour responsable de tes actes. Par exemple, un cylindre est déterminé à rouler lorsqu'il est placé sur un plan incliné. Mais si il roule, c'est bien parce qu'il est un cylindre, et non un cube, par exemple. Il est donc la cause de son mouvement. De la même façon, je suis bien la cause de mes actes et de mes pensées. Un anecdote raconte qu'alors de Zénon de Citium (fondateur du stoicisme) battait son esclave, qui l'avait volé, ce dernier lui a dit "inutile de me frapper, d'après ta doctrine, te voler était de toute façon mon destin !" ce a quoi le sage homme lui a répondu "oui, et frapper les voleurs, le miens !". Mais ça ne suffit pas à Kant, apparemment.
-
@Anne Hutchinson @Tramp Vous me rendez triste.
-
Les libéraux aussi ! Gare aux sites djihadistes et à liborg.
-
Je me rends compte que j'explique souvent Kant. Désolé des répétitions du coup. Disons que je m’entraîne pour être prof. J'ai encore du boulot si je veux être compris par une classe de lycéens !
-
Le bonheur, c 1 truc de cuck ptdr - Nietzsche (okay, j'arrête de rager contre Nietzsche, c'est quand même un peu intéressant des fois, j'avoue) Oui, mon objection était que si agir bien, c'était agir de façon à être le plus heureux possible, alors rien ne garanti que parfois, pour certaines personnes, bien agir consiste à en agresser d'autres. A moins d'admettre une hypothèse d'un optimisme assez invraisemblable concernant le fonctionnement de l'esprit humain, si ce que l'on appelle "bonheur" est un certain état mental. Les pensées de Kant et de Schopenhauer sur le sujet ne sont pas sottes du tout, mais j'ai tendance à être d'accord avec toi, il faudrait une théorie unifié du bonheur et du bien. Chez Kant - déjà, il donne tort à gnietchshzhshe parce qu'il envisage le cas d'un mauvais homme heureux vers le début des fondements de la métaphysique des moeurs. C'est d'ailleurs l'un des arguments forts du bouquin. Il te dit qu'un assassin qui serait parfaitement serein et heureux en pratiquant son art ne nous semblerait pas vraiment être moral, mais qu'on le jugerait au contraire être d'autant plus mauvais. La morale, c'est le respect de l'impératif catégorique, qui est une fin nécessaire, en elle même, et que tu peux déduire en te demande ce que signifie devoir. La recherche du bonheur, c'est l'objet de l'éthique, qui est autre chose, et c'est une fin réelle, c'est à dire, que tu poursuis effectivement de toute façon. Sauf que le bonheur, c'est un idéal de l'imagination. Tu peux toujours rêver, tu ne l'atteindras jamais vraiment, et tu ne pourras jamais établir une science de comment l'atteindre (d'où le fait que les impératifs hypothétiques pragmatiques ne peuvent tout au plus qu'être des "conseils de sagesse"). C'est encore plus pessimiste que Schopenhauer, quand on y pense. En tout cas, c'est l'impression que ça me donne. J'aurais tendance à déduire de tout ça que personne n'est jamais ni n'as jamais été moral, c'est à dire, ne fait jamais ce qu'il faut (les gens se comportent tout au plus conformément au devoir, mais jamais par devoir), parce qu'on est tous à la poursuite d'une chimère, chacun à notre façon... Kant échappe à ça avec ses traditionnelles pirouettes magiques transcendantales. En vertu de la troisième antinomie de la raison pure, il est possible de croire que coté noumène, le libre-arbitre existe, et ça doit être pris comme un postulat pour toute philosophie morale, puisque sans ça, tu n'as pas de responsabilité individuelle de tes actes. De là, il est possible de croire qu'un jour, quelqu'un, peut être, a déjà été moral, même si tu ne pourras jamais le savoir. D'où le fait que pour Kant, l'exemple est tout à fait inutile en moral. Il me semble que dans le critique de la raison pratique, il finit par te dire qu'il est rationnelle de croire que tu seras récompensé après ta mort, même si tu ne peux pas le savoir, mais je ne me souviens plus du tout comment il en arrive là. Chez Schopy - tu as seulement une éthique descriptive, à la Spinoza. Il y a des gens qui comprennent plus ou moins bien comment marchent les choses, et qui se comportent donc plus ou moins intelligemment, c'est à dire plus ou moins moralement. La morale, c'est quand tu te rends compte que la volonté, que tu es, es aussi tous les autres. Alors que l'égoïste, stirnerien disons, qui agresse son prochain, est la volonté qui s'égare le plus possible, puisqu'elle se met à se heurter elle-même. Mais il y a un truc encore plus haut que la morale : c'est l'ascèse. Tu peux finir par comprendre non seulement que le bien être des autres est tiens, mais que leur malheur aussi. C'est là où tu te laisses mourir de faim. Je n'aime pas trop les éthiques descriptives, mais j'ai tendance à tomber dans un quasi mysticisme moi aussi. Je vais t'épargner ça. Par contre, il m'arrive parfois d'envisager un quasi-aristotélisme probabiliste. Il nous faut des causes finales pour penser la vie (là je fais du Kant), la médecine et la biologie (même coté évolution) regorgent d'ailleurs de notions crypto-téléologiques. Peu importe que le statu métaphysique que l'on donne à ces causes finales (vrai truc ou instrument pour penser les choses). De là, tu peux en arriver à croire en des finalités propres à l'homme comme animal rationnel (contemplation, vie politique), et appeler "bonheur" la conformité à tes fins naturelles. Le plaisir étant sensé venir accompagner l'accomplissement de tes fins, puisque c'est sa fin (un plaisir grossier pour tes fins grossières de simple animal, et un plaisir plus subtil pour tes fins spécifiquement humaines) tu peux rationnellement t'attendre à ce que la sensation de bonheur (qui n'est pas le bonheur) et donc la plus plaisante des vies soit obtenue en menant une vie vertueuse. Mais ce n'est pas une science exacte, tu n'as aucune certitude absolue concernant les rétro-effets positifs ou négatifs qu'auront tes actes sur tes états mentaux. Qui sait quel accident subtil peut avoir lieu entre tes neurones ? De quel étrange mutation tu es peut-être porteur ? Cependant, que tu ne puisses concevoir tout ça que comme accident fait que la vertu reste le chemin qui te mène le plus probablement à la vie la plus plaisante, même si les fruits ne se remarquent pas immédiatement.
-
La solution : un marché des armées privées disponibles pour les nations dans le besoin
-
L'Etat emploie déjà ces gens à ne rien foutre, à part quelques pompes et se balader en uniformes le famas à la main. Et puis, il y a déjà des sociétés militaires privées. https://fr.wikipedia.org/wiki/Société_militaire_privée Alors, effectivement, la plus connue, Black water, devenu X, devenu Academi, n'a pas très bonne presse. Mais je doute que les armés d'Etat (celle US en particulier) valent mieux. Il paraît aussi que des armés privés, au service de compagnies commerciales, ont pour ainsi dire réglé le problème de la piraterie au large de la Somalie. Et si ce modèle empêche l'entretient constant de grosses armées permanentes, ce n'est pas plus mal. L'abolition des armés permanentes était vu comme une condition nécessaire à la paix par pas mal de monde, passé un temps. Oui, et ils le font très bien lorsque c'est nécessaire. La résistance des vietnamiens et des irakiens face aux USA a été assez spectaculaire, je trouve. C'est d'ailleurs un bon argument pour l'anarchisme, je trouve : il faut vraiment pouvoir dépenser l'argent des autres pour payer un gaspillage pareil. Quoi qu'il en soit, je ne vois pas en quoi ça justifie l'entretient permanent d'une armé publique. Et puis, si on comptait vraiment sur le patriotisme pour assurer la défense du pays, on ferait le choix d'une armé de conscrits, ou d'un ost de chevalier. C'est un peu obsolète, je trouve. Même si le patriotisme aide quand on est dans la dèch, c'est sûr.
-
On peut tout de même espérer (dans la mesure où on peut espérer quoi que ce soit politiquement) que l'on préfère le recours aux armés privés plutôt qu'à l'armé publique. Pour le même service, ça coûterait moins cher, et ça laisserait plus de fric pour des choses plus importantes. Et même en anarcapie, on aurait besoin d'armés. On est jamais à l'abri d'une bande de nazis, de bolcheviks ou de djihadistes. Si le pays menacé d'invasion n'est pas capable de se payer quelques lansquenets, il ne sera sans doute pas capable non plus de financer une armé nationale suffisamment forte, puisqu'elle coûtera nécessairement plus chère pour une moindre qualité. A moins peut-être d'utiliser la contrainte et la conscription, mais c'est immoral, et je doute que ça offre des avantages aussi gros aujourd'hui que par le passé. 1) Alors oui, par définition, la rapine ne produit rien du tout... Mais l'extorsion des richesses (et l'asservissement des individus) de telle cité par telle autre était au coeur des transferts de richesses dans le monde grec. C'est sans doute ce qui a empêcher le développement d'un capitalisme digne de ce nom, d'ailleurs. Par contre, que l'esclavage soit très peu rentable, oui, on est d'accord. 2) Contrairement à Athènes où elles étaient enfermées au gynécée, occupée à tisser (à l'exception de quelques hétaïres, certes), les femmes spartiates allaient et venaient librement, le tissage étaient confié aux serviteurs, et elles s'entraînaient (nue, évidemment <3) au gymnase avec les hommes, pour pouvoir donner naissance à de vrais guerriers. Au début du Lysistrata de Aristophane, tu as une jolie description de la femme spartiate, qui forcément a un corps moins frêle et le teint moins pâlichon. Et une forte poitrine, mais ça, j'imagine que ça n'a aucun rapport. Et les autres femmes grecques, impressionnées par son corps, se mettent à la toucher. Et puis, vient la corinthienne, et l'on apprend qu'il était là bas de coutume de se "désherber le jardin". Mais je Mégare. Le féminisme de Platon, loin d'être un truc progressiste, était en fait une opinion typique de son "parti" conservateur, aristocratique et lacédémophile. On le retrouve aussi chez Xénophon, dans une moindre mesure. Renseigne toi sur le clientélisme, aussi Au moins, c'était privé. La plèbe était pas mal entretenue sous l'empire, aussi. "Du pain et des jeux", comme on dit.
-
Pour défendre un peu les vieux grecs : Si il y avait effectivement souvent de grosses dépenses publiques, et pas que dans le domaine militaire, ça avait l'avantage de ne pas passer par une bureaucratie. Les plus riches finançaient d'eux même ce que l'on exigeait d'eux, et souvent, payaient volontairement beaucoup plus que le stricte nécessaire. L'exil reste une punition beaucoup plus sensé, et acceptable moralement, que la séquestration pratiquée aujourd'hui. Reste le problème des pillages et de l'esclavage... effectivement, l'Acropole et un bon morceau de ce qui fait la gloire d'Athènes a été financé par un tribut inique sur la ligue de Délos. Et l'esclavage d'innocents est impardonnable. Tout ça était vraiment au coeur de leur économie. Mais j'imagine que si le coût d'agression était aussi bas aujourd'hui qu'à l'époque (ce qui n'est plus le cas grâce au progrès des technologies militaires) et les bénéfices à en retirer était aussi haut (ce qui n'est plus le cas grâce au capitalisme et à la mondialisation qui rendent le commerce beaucoup plus rentable), je doute que nos républiques actuelles se comporteraient mieux. Et même Sparte garde une petite place spéciale dans mon coeur. C'était une société téléocratique, et non nomocratique. Suffisamment fermé sur elle-même pour que les citoyens, égaux, puissent être réunis par les fins, par la recherche de la vertu virile commune. C'est tout à fait obsolète, et ne doit surtout pas servir d'inspiration pour le présent, mais ça a une certaine beauté. Et Sparte était beaucoup moins va-t-en guerre que Athènes. Et les femmes y étaient plus libre. Et l'homosexualité, mieux accepté. Et tant pis pour les serfs et les enfants infirmes Attention avec les clans, hein. Les gens peuvent bien se réunir autour des valeurs qui leurs plaisent si ça flatte leur nature, mais ça ne permet de justifier le viol des droits d'individus. Je suis en train de m'intéresser à Rome pour l'Histoire de son droit (qui est sans doute l'une des plus grande chose qu'on lui doit)... c'est assez amusant de voir que la civilisation dont se revendiquent les Etats législateurs émetteurs de "codes" n'avaient procédés à la codification que très tardivement. Un droit essentiellement basé sur la coutume orale et la jurisprudence, sur le droit naturel, dans un monde ou chaque citoyen de 25 ans ou plus, intègre moralement, pouvoir rendre justice, ça me vend du rêve. Bon, après, encore une fois, guerre, pillage, esclavage, on y échappe jamais.
-
Le jour où quelqu'un paiera suffisamment la garde suisse pour renverser le saint siège n'est pas prêt d'arriver. J'imagine qu'un entrepreneur dans le domaine du militaire pourrait difficilement avoir du succès sans envoyer de gros signaux de fiabilité, ce qui implique de ne pas retourner sa veste... il y a eu beaucoup de cas de mercenaires qui se sont retourné contre leurs employeurs dans l'Histoire, mais combien plus de cas avec des généraux d'Etat ? Et puis, si tu es assez riche pour acheter les plus grosses entreprises de l'Etat d'en face, ce n'est pas comme si l'issu de la guerre était très mystérieuse, hein. This, comme le dit si bien notre talmudiste. Pourquoi y aurait-il eu besoin d'un massacre, s'il n'y avait pas eu de guerre ? Les guerres italiennes de condottieri faisaient très peu de morts, d'ailleurs. De toute façon, à peu près toutes les grandes armées d'aujourd'hui sont des armées de mercenaire. Un mercenaire, littéralement, c'est quelqu'un qui accepte de se battre en échange d'un salaire (merces). Un soldat salarié, quoi. La vraie alternative au mercenariat, c'est l'armé de conscrits, et c'est immoral, en plus d'être encore plus cher et moins efficace que le mercenariat public.
-
Ce qui est défendu ne me semble pas beaucoup s'éloigner de l'idéal des anarchistes continentaux orthodoxes (école de la synthèse). Voir pas du tout, mais peut-être est-ce parce que je ne m'y connais pas assez. Quand on regarde en détail leurs revendications (en cherchant bien les petits morceaux positifs au milieu des exigences destructrices), on s'aperçoit que ce qu'ils veulent est en fait une démocratie directe strictement fédéraliste. Et un contrôle total de l'économie par lesdites instances fédérales. Mais pas de police ni d'armé, et de la liberté individuelle tout de même. Enfin, sauf si vous avez une religion et une famille, parce que ça, ça doit être interdit. On pourrait parler de totalitarisme décentralisé.
-
Le libéralisme a-t-il un avenir ?
Mégille a répondu à un sujet de Johnnieboy dans Philosophie, éthique et histoire
Ca permet d'ailleurs bien de voir le paradoxe de de Lesquen et de ses semblables, qui se veut à la fois héritier de l'aristocratie et contre la mondialisation. Petite pensée pour Lord Acton, aristocratissime, germano-italiano-franco-anglais et libéral. On voit comme ça leur a réussi. J'aime bien la théorie des cycles politiques de Polybe. D'abord, une belle monarchie. Puis, décadence, une tyrannie. Puis l'élite, soutenue par le peuple, se soulève, renverse le tyran et instaure une aristocratie. Décadence, oligarchie. Le peuple se soulève contre l'élite et instaure une démocratie. Qui elle même dégénère en une "ochlocratie", ou pouvoir de la foule. Puis un leader vertueux émerge, devient monarque, et ça repart. -
Oh, et ne crois pas que tu peux échapper à ça !
-
Et pourquoi ne pas privatiser l'armé ? Tu connais déjà les arguments en faveur, ce sont les mêmes que pour privatiser n'importe quoi d'autre.
-
C'est pour la mauvaise cause, mais j'ai ri.
-
Par contre, j'ai visiblement répondu dans le mauvais sujet. Je voulais dire : @Johnathan R. Razorback Ouai, pour Fichte et Hegel, ça ne me semble pas aberrant de les voir comme des proto-socialistes... Par contre, ranger Kant dans le même panier me ferait mal au coeur
-
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=D799F06254AC22B23C9B079745E6A9BF.tplgfr27s_2?idArticle=LEGIARTI000006313764&cidTexte=LEGITEXT000006069577&dateTexte=20180829 En taule tout ceux qui éditent Thoreau !
-
Bienvenue ! D'ailleurs, De la désobéissance civile ne tomberait pas sous le coup de la loi interdisant l'incitation à ne pas payer l'impôt ? Chercher publiquement à le faire censurer, en tapant sur des casseroles pour que les gens se rendent compte de ce que ça signifie, pourrait être une intéressante façon de mettre deux ou trois sujets sur le tapis.
-
Ce qui n'est pas en gras est guère mieux. Déjà, la distinction entre phénomène et noumène n'est pas la distinction fondamentale de la cdlrp. On voit que le mec ne connaît Kant que par la littérature secondaire. C'est un point qui a été extrêmement dramatisé par les successeurs de Kant et par ses commentateurs, mais dans l'oeuvre, c'est un point assez secondaire, pour régler (assez bourrinement, certes) des problèmes par ci par là. La distinction entre les couples a priori/empirique et synthétique/analytique est beaucoup plus importante. C'est elle la base de toute la théorie de la connaissance kantienne. Ensuite, l'affirmation de l'impossibilité de connaître les choses en elle même n'est pas quelque chose de particulièrement original chez Kant, ça ne vient pas de lui, et ce n'est pas ce qui est le plus important chez lui. Kant c'est le type qui cherche à comprendre comment, malgré ça, on peut avoir une vraie science systématique et à prétention universelle. A propos de cette drôle d'idée, selon laquelle le rejet du sensible au profit de la raison remonterait à Kant... ça se passe de tout commentaire. Chose importante à signaler, c'est peut être, avec un peu de recul, la thèse la plus audacieuse et la plus centrale de Kant : si l'usage spéculatif (théorétique, en vu de comprendre le monde) de la raison n'est légitime qu'à la condition d'être rapporté, au moins idéalement, à l'expérience, l'usage pratique (moral, en vu de l'action) de la raison, lui, doit s'en défaire entièrement. Il prend complètement à rebours le "bon sens" qui voudrait que le spéculatif consiste à réfléchir sans regarder, et le pratique à faire des compromis avec nos expériences.
