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Tout ce qui a été posté par Mégille
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Je raconte my life 9 : hache de bûcheronnage et vaporetto
Mégille a répondu à un sujet de poney dans La Taverne
Ceci : Et cela : devraient aider. Et aussi, s'il a instagram, l'abonner à "rough roman shit". -
Simple curiosité (mais pas au point de me taper tous les rapports, sans savoir si la réponse y est) : pourquoi ? Comment se fait-il que les effets secondaires sont plus sévères chez les jeunes ? Nos systèmes immunitaires réagissent plus violemment ?
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S'il s'agissait de cuisine anglaise, c'est l'une des rares conséquences positives des confinements.
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Est-ce que ça vaut le coup d'acheter, pour grosso modo mille euro, des actions dans des valeurs dites "défensives", plutôt que de laisser son argent en banque ? En particulier en ce moment, avec un risque fort d'inflation avenir ? Sachant que je n'ai jamais fait ça et que je suis un total néophyte.
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Si c'est pour critiquer les faux-experts hors de leur domaine de compétence, je veux bien. Mais toutes les manifestations d'anti-ultracremsdfvvkj étaient à l'encontre du public qui osait s'intéresser à un sujet sans avoir un statu d'expert en quoi que ce soit, ce qui revient justement à assoir l'autorité de ceux qui portent la blouse blanche, légitimement ou non.
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Je n'aime pas du tout cet anti-ultracrépidarianisme à la mode... J'y vois une incitation à non seulement se taire, mais aussi, ne surtout pas avoir d'opinion sur un sujet dès qu'il y a des experts pour en parler. En soi, c'est de la simple prudence épistémique. Mais dès que avoir une opinion revient à faire un choix entre plusieurs experts en désaccord, et que faire ce choix est une nécessité politique, nous interdire de nous prononcer est extrêmement dangereux. J'imagine que la bonne alternative est de changer le message : "lis plus" au lieu de "tais toi".
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Le libéral-libertaire
Mégille a répondu à un sujet de Pegase dans Politique, droit et questions de société
Mh, nah, ça se chevauche. D'après les définitions historiques des deux trucs, en tout cas. Proudhon, Bakounine et Kropotkine se considéraient tous comme socialistes, et étaient identifiés comme tel. Et c'est eux, Proudhon, puis Bakounine, qui dominaient la première internationale socialiste jusqu'à ce que Marx la highjack. Kropotkine était même communiste (et donc, pour le coup, contre le marché) en plus d'être anarchiste. -
Le libéral-libertaire
Mégille a répondu à un sujet de Pegase dans Politique, droit et questions de société
Pour le coup je suis d'accord avec Razorback. Le marché, c'est l'échange. Le capitalisme, c'est plus précisément la propriété privée des moyens de production, de façon à ce que l'on puisse s'enrichir en prêtant nos outils, ou en faisant travailler d'autres gens que nous avec nos machines. Les deux ont en commun de reposer sur la propriété privée, mais on peut réduire la propriété privée pour empêcher le capitalisme sans supprimer le marché. Si on interdit la location, le prêt à intérêt, et que l'on remplace toutes les entreprises par des coopératives, stricto sensu, ce sera du socialisme (socialisation des moyens de production) et non du capitalisme, mais ce sera toujours une économie de marché. Bon, ce sera la merde parce qu'on sera incapable de gérer les risques et les préférences inter-temporelles et que les processus de production seront globalement beaucoup moins efficient, sans compter que les gens subiront des coercitions difficilement justifiables (comment ça, j'ai le droit de prêter mon vélo, et de gagner de l'argent avec en le vendant ou en m'en servant pour travailler, mais pas en le louant à quelqu'un qui a besoin de travailler ?), mais ce sera bel et bien du socialisme, de marché, et non-planifié qui plus est. C'était grosso modo ce que voulait Proudhon, et une assez grande partie des socialistes du XIX, notamment des anarchistes individualistes américains qu'on reconnaît comme nos ancêtres (Spooner, Tucker, etc). Si on en est venu à poser l'équation socialisme = planification centrale, c'est parce qu'on a fini par identifier le socialisme avec sa frange étatiste (l'état, au moins lorsqu'il est démocratique, représente suffisamment le peuple pour que "donner les trucs aux travailleurs" revient à les lui donner à lui), pourtant minoritaire à l'origine. -
Je raconte my life 9 : hache de bûcheronnage et vaporetto
Mégille a répondu à un sujet de poney dans La Taverne
Au contraire, ça permet de faire un tri sur un panel plus large, et donc d'augmenter la qualité du petit nombre de personnes que l'on fréquente. (je ne dis pas que je le fais. Mais je pourrais) -
Les URSSAF et les caisses départementales sont, je crois, des organisations de droit privée. Bien entendu, ils ne sont pas indépendant de l'état.
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Je raconte my life 9 : hache de bûcheronnage et vaporetto
Mégille a répondu à un sujet de poney dans La Taverne
J'ai l'impression qu'on en parle. Par contre, c'est le silence sur la situation en Colombie qui m'étonne. -
Je sais que le but est juste de gueuler contre l'étatisme, ce qui est un bien en soi. Mais il y a de petites approximations/erreur du coté de la sécurité sociale. D'abord, techniquement, l'assurance chômage n'en fait pas partie en France. Ensuite, le système de retraite par répartition est déjà mis en place sous Pétain (mais selon le plan de deux haut fonctionnaires qui bossaient déjà dessus depuis le front populaire). Et surtout, le mode de fonctionnement de notre ss n'est pas spécifiquement communiste (ou socialiste-étatiste), puisqu'elle consiste essentiellement en l'accord de monopole à des caisses d'assurance privées.
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Possible lifehack de ouf : Je soupçonne que sur les app à algorithme comme celui de tinder, passer en mode bisexuel pour obtenir un maximum de like d'hommes permette d'augmenter artificiellement sa note de "séductibilité" et donc, la visibilité de son profil y compris auprès des femmes. Si je ne me trompe pas, pas besoin d'ouvrir son profil aux hommes plus de quelques heures de temps en temps (et évidemment, il n'est pas nécessaire de rencontrer qui que ce soit). Probable aussi que faire en sorte de matcher avec quelques hommes à haute note de séductibilité aide. Si vous essayez, dites moi si ça colle à votre expérience. Ca colle à la mienne, en tout cas. Je partage le tip car je souhaite le plus grand bien être sexuel aux libéraux. Prière de ne pas en parler aux socialistes au cas où ça marche.
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Je raconte my life 9 : hache de bûcheronnage et vaporetto
Mégille a répondu à un sujet de poney dans La Taverne
Est-ce que vous aussi (pour ceux qui sont ou ont suffisamment longtemps été "sur le marché") vous alternez entre des périodes de désert ou quasi-désert, et des pèches miraculeuses ? Je m'explique difficilement le phénomène. J'avais tendance à croire que c'était une rétro-action positive due à la confiance en soi qu'on manifeste, corporellement notamment, lorsque les affaires vont déjà bien. Mais après plus d'un an de drague seulement en ligne, j'ai l'impression d'observer la même variabilité. Je doute que les quelques modifications de mon profil suffisent à expliquer la chose. Je doute encore plus que la qualité des messages transmette suffisamment le facteur "confiance en soi". Du coup, simple hasard ? Ou bien, saisonnalité ? (j'ai l'impression que les pèches miraculeuses arrivent plus souvent au printemps, mais je n'y avais pas assez fait attention). -
Anarchisme philosophique
Mégille a répondu à un sujet de Mégille dans Politique, droit et questions de société
Tu considères donc comme trivialement vrai le point de l'argument qui cristallise le débat académique, selon lequel il n'y a pas de devoir d'obéir ? Considères-tu qu'en déduire qu'il n'existe pas d'état légitime est valide ? -
Je raconte my life 9 : hache de bûcheronnage et vaporetto
Mégille a répondu à un sujet de poney dans La Taverne
Il n'y a vraiment pas moyen d'ouvrir un thread Israel/Palestrine avec un encadré "[sérieux]" ? -
J'ai la flemme de lire toutes les contributions, désolé si je suis redondant. Je ne connais pas la fréquence, mais je sais que ça existe, et je ne pense pas qu'il en faille plus pou l'argument. On pourrait aussi envisager un système n'autorisant que les mères porteuses bénévoles, par exemple. Et j'ai du mal à comprendre ton point de vue, j'ai l'impression qu'il revient à croire qu'accepter un cadeau revient à exploiter l'offreur, puisqu'on jouit du fruit de son travail gratuitement. Il me semble qu'il serait plus évident de considérer qu'accepter le cadeau revient à lui faire honneur, et pourquoi pas, à lui permettre de mener une vie bonne en cultivant la vertu de générosité. Et il me semble qu'il en va de même, seulement à un degré beaucoup plus élevé, concernant la mère porteuse bénévole. Un autre problème que tu rencontres ici en dissociant l'argent du mal que tu vois dans le fait de laisser autrui gestationner pour soi, c'est que tu es mis sur une pente glissante à partir de la prostitution. Il me semble qu'avec celle-ci, c'était uniquement une fois qu'il y a une considération financière, ou matériellement intéressée. Mais j'imagine que tu ne veux pas interdire le sexe lui-même. A moins que tu ne veuilles interdire le sexe sans amour, qui reviendrait à traiter l'autre uniquement comme un moyen de jouissance ? (même lorsque c'est mutuellement consenti ?) Mais alors, il faut autoriser la prostitution à la condition que les courtisanes fassent tomber amoureux leurs clients ? Je suis sûr que certaines le font. Mais alors, est-ce que c'est elles qui deviennent des oppresseuses ? Il y a aussi un problème avec le fait de faire intervenir l'argent, maintenant que j'y pense. Que la personne soit condamnée à faire un acte que tu estimes qu'elle n'aurait pas dû accepter pour son bien parce qu'elle y est contrainte matériellement du simple fait qu'il y ait un intérêt financier revient à supposer que tu puisses faire la différence entre un besoin (de cet argent) et une simple envie, or, il y a un spectre entre les deux, et la frontière est encore plus floues si tu considères que pour beaucoup de prostitués, renoncer à ce boulot représente seulement un coût d'opportunité et pas un coût absolu. Et reste le gros problème que tu prétends savoir, pour les autres, ce qui est mal pour eux (coucher pour de l'argent, porter l'enfant d'autrui, etc). Or, 1) l'importance émotionnelle et le risque médical du sexe et de l'enfantement varient en fonction des personnes, de leur constitution physique et de leur personnalité, et 2) tu es bien présomptueux de prétendre être capable de faire ce calcul à la place des autres, 3) tu es sot si tu ne reconnais pas avoir une marge d'erreur dans ce calcul 4) tu es tyrannique si tu veux exercer une coercition malgré cette marge d'erreur. Tu admets donc une sorte de paternalisme négatif, autorisant de coercer quelqu'un tant que ça ne lui fait pas vraiment de mal (d'après tes critères de la bonne vie) ? Te rends tu comptes que c'est en fait une forme beaucoup plus large de paternalisme que la positive, qui exige, pour justifier une agression, non seulement qu'elle ne fasse pas de mal, mais en plus, qu'elle fasse du bien. Tu triches. Tu n'as pas le droit d'utiliser de bazooka contre les tramways non plus, d'ailleurs.
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Anarchisme philosophique
Mégille a répondu à un sujet de Mégille dans Politique, droit et questions de société
Ce qui est intéressant, je trouve, est justement que ça s'abstrait de toutes les considérations concrètes sur le mode d'organisation sociale, politique et économique. Alors que l'anarchisme épistémologique et économique proposent certains modèles de bon fonctionnement de la connaissance et de l'économie. En y pensant, c'est en fait assez orthogonal à beaucoup d'autres questions, comme celle du débat anarcoco/anarcap, puisque Rothbard peut très bien accepter l'argument de Wolff sur le sujet. On peut même être philosophiquement anarchiste (au moins sous la version dite "faible" par Simmons), tout en acceptant l'existence de l'état, voire en la considérant comme inévitable. J'ai l'impression que c'était grosso modo le cas de Jésus, que c'est clairement celui de Augustin, et je crois que c'est aussi le cas de Simmons. J'aborde la question ici parce que je me demandais si les minars ont tendance à accepter cette position (et pourquoi pas, pour voir s'il y a des ancaps qui ne sont pas anphil). Mais aussi parce que la question me semble intéressante par elle-même. Après, oui, ça implique de considérer qu'une réflexion en terme de "devoir" abstrait n'est pas nécessairement dénuée d'intérêt (comme se le permettent les analytiques, principalement du fait de leur division des tâches méta-éthique/éthique normative/éthique appliquée). J'ai toujours trouvé que le saut de la section "droit privé" à la section "droit public" était un peu magique... Il est pris comme tel, mais je ne suis pas sûr que ce soit le point le plus faible. Tiens, voilà un argument un peu bêbête (mais je trouve, difficilement évitable) en sa faveur : la plupart des gens reconnaissent qu'on a pas le devoir d'obéir à l'état dans certain cas, par exemple, si on nous ordonne de tuer un innocent, or, si notre devoir d'obéir n'est que conditionnel, alors, soit c'est l'état qui fixe les conditions auxquels il faut obéir, et alors ce devoir cesse d'être conditionnel, soit c'est à nous d'en juger, et alors, nous n'avons plus de véritable devoir d'obéir à l'état, puisque même lorsque nous le faisons, c'est parce que nous même avons jugé que l'ordre était bon. A l'inverse, même si je trouve chaque points de l'argument de Wolff convainquant, je peux imaginer des objections à chacun des autres : (1) L'état n'est pas essentiellement coercitif. Il l'est marginalement, mais ce ne serait pas son essence première. Soit qu'on le considère d'abord comme un mode d'organisation et de coopération consentie dans la plupart des relations qui le caractérisent, soit qu'on le considère de façon un peu plus mystique comme une incarnation de la nation, ou peut-être encore autre chose. En faveur de ça, on pourrait avancer que l'état n'est pas le seul à donner des ordres (le patron le fait), ni à utiliser de la violence (le racketteur le fait), ni les deux (le parain mafieux), et qu'un état qui ne fait que ça n'est généralement pas reconnu comme un état et n'est pas stable. (2) La légitimité peut être conçue autrement que comme le droit de commander, par exemple, de façon historique (être le successeur légitime du précédent état légitime, de façon itérative sans qu'un début ne soit nécessaire, puisqu'on ne se donnerait pour critère de légitimité dans cette succession rien d'autre que les normes produites par cette succession elle-même), soit de façon géopolitique (la légitimité serait une relation non pas de l'état à l'individu, mais essentiellement d'un état aux autres états, un état légitime étant un état reconnu par ses pairs). (3) Le droit de commander n'impliquerait pas un devoir d'obéir inconditionnel. Il pourrait n'être un droit de commander "en tant que représentant de l'état" (lorsque le commandement est donné dans les règles de l'état), ne donnant lieu à un devoir d'obéir seulement à l'autre en tant que sujet de l'état, devoir qui ne serait pas plus absolue que le devoir d'obéissance dans le cadre d'un contrat de travail et de sa clause de subordination, par exemple. Le sujet garderait alors la liberté morale d'obéir ou non, et resterait individuellement responsable de son choix d'obéir, sans que le rendre pénalement responsable de son choix de désobéir n'y change rien. Je me soupçonne moi-même de faire du bullshit en écrivant tout ça, mais si j'étais contre l'anarchisme philosophique, je chercherais à désamorcer les arguments de Wolff et Simmons par ces voies là plutôt qu'en tentant de justifier un très spécieux devoir d'obéissance inconditionnel. Je vois vraiment (4) comme le point fort de l'argument. Oui, tout à fait, c'est historiquement aberrant (i.e. c'est une position qui ne se laisse pas réduire à un petit arbre généalogique des influences). Contre Rousseau, un anarphi pourra objecter que la volonté générale n'est en aucun cas la volonté de qui que ce soit. On pourra utiliser Condorcet et Debreu-Arrow pour montrer que cette volonté générale n'est jamais un pur produit du corps des citoyens, mais aussi toujours du dispositif (et donc, de ceux qui sont derrière) par lequel on fait s'exprimer le peuple. On pourra aussi utiliser les arguments de Simmons et de Huemer contre le fait que la participation politique impliquerait un devoir d'obéissance. Kant à quant (déso pas déso), dont la théorie morale est en grande partie une intériorisation de la volonté générale de Rousseau (la rendant alors acceptable, puisque c'est bien chacun qui se donne à lui-même la loi morale universelle), j'imagine que les arguments devront se jouer sur le passage du droit privé au droit public. Je doute que les arguments de Simmons n'y suffisent pas. -
Je raconte my life 9 : hache de bûcheronnage et vaporetto
Mégille a répondu à un sujet de poney dans La Taverne
Je tiens juste à dire que vous avez vraiment choisi deux messages de nerds, bande de nerds. -
Effectivement, je supposais l'insinuation à partir du petit morceau cité. Merci @Jensen pour l'explication.
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A en croire wiki, le terme "anarchisme philosophique" a d'abord été utilisé par Benjamin Tucker, chef de file des anarchistes individualistes américains de la fin du XIX et du début XXème, pour désigner ceux pour qui l'anarchisme était essentiellement une position intellectuelle, sans que ça ne s'accompagne d'une lutte pour activement renverser l'état. On peut ranger parmi ceux là, notamment, Godwin, Stirner, Spencer, Nietzsche, et les écrivains Tolkien et Jünger. Je suis en train de découvrir avec ravissement que depuis 50 ans, il y a au sein du monde de la philosophie politique analytique, un "anarchisme philosophique" en un autre sens, non comme un certain courant (quoi que très disparate) au sein de l'anarchisme, mais comme une certaine position en philosophie politique, qui mérite d'être discuté avec d'autres. Je suis en train de déblayer le terrain, j'ai l'impression que les deux auteurs majeur du domaine sont R.P. Wolff, qui lance le mouvement avec son In defense of anarchism en 70, et A.P. Simmons, qui dans les années 2000 (je suis en train de lire son philosophical anarchism de 2009) fait une synthèse de tout ce qui s'est fait entre temps. J'ai cru comprendre que Huemer (qui a la bénédiction de D. Friedman) reposait beaucoup sur Simmons pour ses propres arguments, à ceci prêt qu'il y ajoute un engagement anarcho-capitaliste, là où Simmons m'a l'air de se contenter d'un anarchisme purement philosophique et politiquement "neutre". Wolff est un anarcho-communiste, mais son argumentaire est suffisamment pur pour avoir pu être admiré même compris par Rothbard. Plusieurs contributions essentielles sont à tirer de son article : La première est l'argument clef de pour ainsi dire tout anarchisme philosophique : (1) l'état, c'est un truc qui commande (on devrait plutôt dire, une idée au nom de laquelle certaines personnes commandent à d'autres), (2) un état légitime, c'est un état qui a le droit de commander, (3) qu'il y ait un droit de commander suppose qu'il y ait un devoir d'obéir, or (4) il n'y a pas de devoir d'obéir, donc (5) il n'y a pas d'état légitime. J'imagine que chacune des 4 prémisses pourraient être discutée par un étatiste, mais c'est sur la 4 que semblent se concentrer les disputes contemporaines (à en croire les articles "anarchism" et "political authority" de la Stanford encyclopedy of philosophy, en tout cas). Une autre contribution importante de Wolff est sa propre justification de (4), d'inspiration kantienne : un devoir d'obéir serait contraire à l'autonomie, qui est un devoir (ou, pourrait on dire, pour être encore plus kantien, peut-être plus que Kant, une condition de possibilité de tout devoir moral). L'argument est exposé dans les premières pages de l'article, le reste est assez inintéressant, il s'agit d'une longue et laborieuse discussion des conditions sous lesquels un état pourrait être légitime, à savoir, qu'il soit une démocratie directe et unanime, ce qu'il reconnaît comme de toute façon irréalisable. Mais c'est le critère de la représentation plus que de l'unanimité qui attire le plus son attention, alors que c'est ce dernier qui me semble le plus important. Plus encore, il ne me semble pas que l'on renonce nécessairement à notre autonomie en envoyant quelqu'un négocier pour soi (individuellement ou collectivement), au moins à la condition de garder le droit de le révoquer. Simmons montre plusieurs distinctions importantes. Il identifie trois justification principale de l'anarchisme philosophique (sans prétendre à l'exhaustivité) : le volontarisme de Wolff, s'opposant à l'état en tant qu'intrinsèquement coercitif, l'égalitarisme, s'opposant à l'état en tant qu'intrinsèquement hiérarchique, et le communisme de Kropotkine, s'opposant à l'état en tant qu'intrinsèquement porteur de divisions. Toutes reviendraient tout de même à une même position philosophique sur la question de l'obéissance à l'état et de la légitimité de celui-ci. Il dresse aussi une distinction entre anarchisme a priori et a posteriori, qui me semble moins pertinente, et déséquilibré, puisqu'il met Wolff seul du premier coté, et lui-même et tous les autres du deuxième. L'apriorisme serait l'opposition à la possibilité même de l'état, l'aposteriorisme aux états actuels du fait de certaines de leurs propriétés contingentes, mais tout en admettant qu'il puisse y en avoir un légitime, aussi improbable que ce soit. Mais il ne me semble pas que Wolff (et donc, qui que ce soit) soit aprioriste en ce sens, puisqu'il envisage justement comme légitime une démocratie directe unanimiste, même si il l'estime irréalisable pratiquement. Il faut peut-être se contenter de distinguer les arguments positifs, ou centraux, portant directement sur la légitimité de l'état en elle-même, des arguments négatifs, ou périphériques (ce sont ceux de Huemer, j'imagine aussi de Simmons ailleurs) attaquant différents arguments en faveur de la légitimité de l'état. Simmons -et c'est plus intéressant- distingue aussi une position "forte" d'une position "faible" (la sienne) en fonction de si cette absence de devoir d'obéir implique ou non un devoir de désobéir, voir de résister. Il distingue aussi cette position forte d'une position faible à laquelle viendrait s'ajouter un devoir de désobéir ou de résister pour d'autres raisons. J'ouvre la discussion sur une question aux liborgiens : êtes vous philosophiquement anarchistes ? Ca me semble (au moins en théorie) orthogonal à l'opposition anarcap/minarchiste, puisqu'un anarcap pourrait estimer avoir un devoir d'obéir à l'état tant qu'il y en a un, mais tout de même juger préférable qu'il n'y en ait pas. Inversement, un minarchiste pourrait juger que l'existence de l'état et l'obéissance de facto de la plupart des gens à lui sont inévitables, voire de bonnes choses, sans pour autant estimer qu'il y ait un véritable devoir d'obéir.
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Ca veut dire une suite de mutation très rares et en elle-même peu probable, et qui se retrouvent pile poil être ce qui permet au virus de se répandre plus facilement chez l'homme. L'implication insinuée serait une création artificielle et volontairement malveillante du virus. Il me semble que c'est raisonner à l'envers. D'une part, que ça demande un très gros coup de bol n'implique pas qu'il n'y ait pas eu, justement, un très gros coup de bol. Sur la totalité des mutations qui arrivent constamment sur tous les virus susceptibles d'infecter l'homme, il faut bien qu'il y ait des séquences remarquables de temps en temps. Ensuite, que cette séquence remarquable et improbable soit pile poile quelque chose qui nous concerne n'implique pas forcément une intention cachée derrière, puisque, tout simplement, les mutations rares et surprenantes qui ne nous concernent pas n'attirent pas notre attention. Donc la thèse dominante d'une zoonose sans intervention outre-mesure de l'homme se tient toujours. Tout comme celle du laboratoire d'où s'échappe un virus expérimental servant à la recherche. La théorie du virus intentionnellement créé pour nuire n'est toujours pas bien haut dans ma soupe bayésienne. Je peux construire mentalement des narratifs qui collent avec ça, hein, mais ils me semblent reposer sur trop d'hypothèses improbables.
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Je raconte my life 9 : hache de bûcheronnage et vaporetto
Mégille a répondu à un sujet de poney dans La Taverne
Par contre, ils n'accepteront pas que mes copines se marient à d'autres. J'en ai au moins une à laquelle ça posera problème. La chadery et la cuckery sont comme deux fluides : lorsque la température et la promiscuité sont suffisamment élevés, ils se confondent en un fluide hypercritique sans transition de phase... -
Lisnard 2022 : le libéral de la Croisette
Mégille a répondu à un sujet de NicolasB dans Politique, droit et questions de société
Puisqu'on en est à comparer Poutou et la peste, je tiens à faire remarquer que Jadot est le seul à s'être explicitement prononcé contre la planification centrale... On plaisante de ça, mais le jour où la France libéralisera un peu, et elle finira bien par être matériellement contrainte à le faire, il y a plus de chance que ça passe -et donc, que ce soit fait- de la part d'un candidat de gauche que d'un candidat suspecté de libéral-sympathie. Je pense aux années 90 de la NZ sous ses travaillistes, ou de l'Argentine en même temps sous Menem. Dans une moindre mesure, à Mitterrand. La Belgique a l'air pas mal aussi, non ? Et la débâcle vaccinale, il me semble que c'est l'UE. L'Allemagne a réussi à s'en tirer un peu mieux avec le même stock négocié et acheté par Bruxelles, mais guère. Même chez eux, ce n'est pas incroyable comparé au UK et aux USA. Il faudra étudier le confinisme d'un point de vue épidémiologique.