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Mégille

Tribun de la Plèbe
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Tout ce qui a été posté par Mégille

  1. A en croire wiki, le terme "anarchisme philosophique" a d'abord été utilisé par Benjamin Tucker, chef de file des anarchistes individualistes américains de la fin du XIX et du début XXème, pour désigner ceux pour qui l'anarchisme était essentiellement une position intellectuelle, sans que ça ne s'accompagne d'une lutte pour activement renverser l'état. On peut ranger parmi ceux là, notamment, Godwin, Stirner, Spencer, Nietzsche, et les écrivains Tolkien et Jünger. Je suis en train de découvrir avec ravissement que depuis 50 ans, il y a au sein du monde de la philosophie politique analytique, un "anarchisme philosophique" en un autre sens, non comme un certain courant (quoi que très disparate) au sein de l'anarchisme, mais comme une certaine position en philosophie politique, qui mérite d'être discuté avec d'autres. Je suis en train de déblayer le terrain, j'ai l'impression que les deux auteurs majeur du domaine sont R.P. Wolff, qui lance le mouvement avec son In defense of anarchism en 70, et A.P. Simmons, qui dans les années 2000 (je suis en train de lire son philosophical anarchism de 2009) fait une synthèse de tout ce qui s'est fait entre temps. J'ai cru comprendre que Huemer (qui a la bénédiction de D. Friedman) reposait beaucoup sur Simmons pour ses propres arguments, à ceci prêt qu'il y ajoute un engagement anarcho-capitaliste, là où Simmons m'a l'air de se contenter d'un anarchisme purement philosophique et politiquement "neutre". Wolff est un anarcho-communiste, mais son argumentaire est suffisamment pur pour avoir pu être admiré même compris par Rothbard. Plusieurs contributions essentielles sont à tirer de son article : La première est l'argument clef de pour ainsi dire tout anarchisme philosophique : (1) l'état, c'est un truc qui commande (on devrait plutôt dire, une idée au nom de laquelle certaines personnes commandent à d'autres), (2) un état légitime, c'est un état qui a le droit de commander, (3) qu'il y ait un droit de commander suppose qu'il y ait un devoir d'obéir, or (4) il n'y a pas de devoir d'obéir, donc (5) il n'y a pas d'état légitime. J'imagine que chacune des 4 prémisses pourraient être discutée par un étatiste, mais c'est sur la 4 que semblent se concentrer les disputes contemporaines (à en croire les articles "anarchism" et "political authority" de la Stanford encyclopedy of philosophy, en tout cas). Une autre contribution importante de Wolff est sa propre justification de (4), d'inspiration kantienne : un devoir d'obéir serait contraire à l'autonomie, qui est un devoir (ou, pourrait on dire, pour être encore plus kantien, peut-être plus que Kant, une condition de possibilité de tout devoir moral). L'argument est exposé dans les premières pages de l'article, le reste est assez inintéressant, il s'agit d'une longue et laborieuse discussion des conditions sous lesquels un état pourrait être légitime, à savoir, qu'il soit une démocratie directe et unanime, ce qu'il reconnaît comme de toute façon irréalisable. Mais c'est le critère de la représentation plus que de l'unanimité qui attire le plus son attention, alors que c'est ce dernier qui me semble le plus important. Plus encore, il ne me semble pas que l'on renonce nécessairement à notre autonomie en envoyant quelqu'un négocier pour soi (individuellement ou collectivement), au moins à la condition de garder le droit de le révoquer. Simmons montre plusieurs distinctions importantes. Il identifie trois justification principale de l'anarchisme philosophique (sans prétendre à l'exhaustivité) : le volontarisme de Wolff, s'opposant à l'état en tant qu'intrinsèquement coercitif, l'égalitarisme, s'opposant à l'état en tant qu'intrinsèquement hiérarchique, et le communisme de Kropotkine, s'opposant à l'état en tant qu'intrinsèquement porteur de divisions. Toutes reviendraient tout de même à une même position philosophique sur la question de l'obéissance à l'état et de la légitimité de celui-ci. Il dresse aussi une distinction entre anarchisme a priori et a posteriori, qui me semble moins pertinente, et déséquilibré, puisqu'il met Wolff seul du premier coté, et lui-même et tous les autres du deuxième. L'apriorisme serait l'opposition à la possibilité même de l'état, l'aposteriorisme aux états actuels du fait de certaines de leurs propriétés contingentes, mais tout en admettant qu'il puisse y en avoir un légitime, aussi improbable que ce soit. Mais il ne me semble pas que Wolff (et donc, qui que ce soit) soit aprioriste en ce sens, puisqu'il envisage justement comme légitime une démocratie directe unanimiste, même si il l'estime irréalisable pratiquement. Il faut peut-être se contenter de distinguer les arguments positifs, ou centraux, portant directement sur la légitimité de l'état en elle-même, des arguments négatifs, ou périphériques (ce sont ceux de Huemer, j'imagine aussi de Simmons ailleurs) attaquant différents arguments en faveur de la légitimité de l'état. Simmons -et c'est plus intéressant- distingue aussi une position "forte" d'une position "faible" (la sienne) en fonction de si cette absence de devoir d'obéir implique ou non un devoir de désobéir, voir de résister. Il distingue aussi cette position forte d'une position faible à laquelle viendrait s'ajouter un devoir de désobéir ou de résister pour d'autres raisons. J'ouvre la discussion sur une question aux liborgiens : êtes vous philosophiquement anarchistes ? Ca me semble (au moins en théorie) orthogonal à l'opposition anarcap/minarchiste, puisqu'un anarcap pourrait estimer avoir un devoir d'obéir à l'état tant qu'il y en a un, mais tout de même juger préférable qu'il n'y en ait pas. Inversement, un minarchiste pourrait juger que l'existence de l'état et l'obéissance de facto de la plupart des gens à lui sont inévitables, voire de bonnes choses, sans pour autant estimer qu'il y ait un véritable devoir d'obéir.
  2. Ca veut dire une suite de mutation très rares et en elle-même peu probable, et qui se retrouvent pile poil être ce qui permet au virus de se répandre plus facilement chez l'homme. L'implication insinuée serait une création artificielle et volontairement malveillante du virus. Il me semble que c'est raisonner à l'envers. D'une part, que ça demande un très gros coup de bol n'implique pas qu'il n'y ait pas eu, justement, un très gros coup de bol. Sur la totalité des mutations qui arrivent constamment sur tous les virus susceptibles d'infecter l'homme, il faut bien qu'il y ait des séquences remarquables de temps en temps. Ensuite, que cette séquence remarquable et improbable soit pile poile quelque chose qui nous concerne n'implique pas forcément une intention cachée derrière, puisque, tout simplement, les mutations rares et surprenantes qui ne nous concernent pas n'attirent pas notre attention. Donc la thèse dominante d'une zoonose sans intervention outre-mesure de l'homme se tient toujours. Tout comme celle du laboratoire d'où s'échappe un virus expérimental servant à la recherche. La théorie du virus intentionnellement créé pour nuire n'est toujours pas bien haut dans ma soupe bayésienne. Je peux construire mentalement des narratifs qui collent avec ça, hein, mais ils me semblent reposer sur trop d'hypothèses improbables.
  3. Par contre, ils n'accepteront pas que mes copines se marient à d'autres. J'en ai au moins une à laquelle ça posera problème. La chadery et la cuckery sont comme deux fluides : lorsque la température et la promiscuité sont suffisamment élevés, ils se confondent en un fluide hypercritique sans transition de phase...
  4. Puisqu'on en est à comparer Poutou et la peste, je tiens à faire remarquer que Jadot est le seul à s'être explicitement prononcé contre la planification centrale... On plaisante de ça, mais le jour où la France libéralisera un peu, et elle finira bien par être matériellement contrainte à le faire, il y a plus de chance que ça passe -et donc, que ce soit fait- de la part d'un candidat de gauche que d'un candidat suspecté de libéral-sympathie. Je pense aux années 90 de la NZ sous ses travaillistes, ou de l'Argentine en même temps sous Menem. Dans une moindre mesure, à Mitterrand. La Belgique a l'air pas mal aussi, non ? Et la débâcle vaccinale, il me semble que c'est l'UE. L'Allemagne a réussi à s'en tirer un peu mieux avec le même stock négocié et acheté par Bruxelles, mais guère. Même chez eux, ce n'est pas incroyable comparé au UK et aux USA. Il faudra étudier le confinisme d'un point de vue épidémiologique.
  5. Très bateau. Il y a plein de cas de polygamie dans l'AT. Ce n'est jamais à proprement condamné par le NT, si Paul parle d'époux et d'épouse au singulier, c'est seulement parce qu'il s'adresse à un public hellénisé, dont la culture n'est pas la même que celle des anciens hébreux, mais pas non plus la même que la notre. Et "fidélité", ce n'est pas forcément la même chose que "exclusivité", ou alors, ça ne l'est que s'il y a engagement à être exclusif. On a pas discuté de l'analogie mari-femme/Jésus-Eglise, ni de si ça impliquait vraiment la monogamie. Il y a aussi le petit problème que tout ça a bien sûr lieu hors-mariage, mais bon, ça, il n'y a déjà plus beaucoup de chrétiens qui y accordent de l'importance, et en plus, je risque d'avoir du mal à trouver un prêtre qui accepte de me marier à mes trois copines. Et encore plus à mon copain.
  6. Nouvel exploit : j'ai séduit une chrétienne (et une jolie, en plus) en parlant de la Bible... et plus spécifiquement, en lui expliquant que ça ne posait aucun problème théologique que je vois d'autres filles à coté. (bon okay, c'est une interprétation discutable, mais still, ça a marché, et c'est ça qui est beau).
  7. C'est bien un problème pour Tesla, ça. Les voitures sans conduite automatique ont besoin d'un conducteur tout entier.
  8. Mégille

    Vidéos comiques

    Ca fait quelques jours que je les écoute en boucle pour me mettre de bonne humeur le matin. Je suis aussi parfois pris de fou-rires en pensant au "surisplif". Cet homme est un génie.
  9. Vous manquez de recettes végétariennes, quand même
  10. Il est arrivé quelque chose à Cédric O ?
  11. J'ai pas la suite word (donc ni le vrai excel, ni le vrai powerpoint), comme un gros radin, j'utilise open office. Ce n'est pas tant pour faire des présentations (à d'autres, j'entends), seulement pour moi, pour me repérer dans le temps. Par exemple, en ce moment, j'ai envie de me faire une petite frise chronologique de l'anarchisme individualiste au XIX. Je n'ai pas vraiment envie de passer du temps à faire un truc beau, j'ai juste vaguement envie d'un outil avec lequel ce serait plus rapide qu'à la main. Merci ! je vais chercher un peu là dedans. Oulà, je ne suis pas sûr de comprendre comment ça marche, tout ça...
  12. Est-ce que quelqu'un connaîtrait un bon outil pour créer rapidement des frises chronologiques ? Pas besoin d'un truc design, juste rapide à utiliser, et clair (l'idéal serait de pouvoir y faire apparaître la durée de vies, et quelques points pour des événements importants dans celles-ci). Et si possible gratuit, ça me serait plus utile que du papier et du crayon, mais pas forcément au point de payer pour ça. Je suis surpris de ne pas trouver ça facilement, après de petites recherches, je ne suis tombé que sur des outils payant, ou sur des gabaries pour faire des présentations, très visuels, mais peu utile.
  13. Mégille

    Les sites de rencontre

    Je paie sur fruitz pour 11€/mois. C'est un bon plan. En plus des like illimités, ça permet de ne pas perdre son temps en voyant directement le "fruit" des autres, qui représente leurs attentes ; et ça te donne cinq "crushnotes" par jour, comme des superlike tinder mais en mieux, puisque tu peux écrire un message directement. Ca marche bien pour moi. Il y a beaucoup de prostituées, par contre.
  14. "Pays fiscalement compétitif" ? Ou alors, se contenter d'appeler les autres "purgatoires fiscaux", "enfers fiscaux" ou "prisons fiscales", en soulignant pour ce dernier que c'est d'une prison que l'on "s'évade".
  15. Il faut surtout en profiter pour leur expliquer que les allocations familiales et l'école gratuite sont une redistribution de eux vers ceux qui font des enfants, et visent à les inciter à faire de même.
  16. Je croyais que ce genre de meme était confiné à quelques communautés obscures !
  17. Mégille

    Le Covid autour de moi

    Une collègue (qui doit avoir la quarantaine) a perdu son père. Sinon, je connais personnellement quelques personnes qui l'ont choppé, mais sans que ça ne soit jamais très grave.
  18. Cette histoire est incroyable et hillarante. https://fr.wikipedia.org/wiki/Zebulon_Simentov
  19. Il faudrait d'abord buter les ruminants sauvages inutiles. Genre les girafes.
  20. C'est l'équivalent d'une grippe de niveau 2 (sur 5). Un peu plus balèze qu'une grippe saisonnière habituelle de niveau 1, mais ce n'est pas la fin du monde non plus.
  21. (involontairement fun)
  22. Je suspends mon jugement sur la facilité de neutraliser un forcené armé d'un couteau. Mais je me réserve le droit de me méfier à chaque fois qu'un flic tue quelqu'un, et d'attendre qu'on leur demande des comptes. Pour moi la question est simple : si on est contre la peine de mort, on doit être d'autant plus contre l'exécution sommaire par flic, si on est pour, on doit exiger qu'elle soit décidée par un procès. Remarquer que d'autres problèmes (insuffisance des prisons, justice trop laxiste, etc) ont poussé au choix de la mise à mort reviens à insister sur l'importance de ces problèmes là plus qu'à excuser la mise à mort.
  23. Ce qui est important, c'est de ne pas se mettre à trouver normal que les flics aient le droit de flinguer quelqu'un alors que c'est d'une utilité douteuse, sous prétexte que cette personne a commis un crime suffisamment grave. On ne me fera pas croire qu'un coup de flashball ou de taser n'est pas suffisant pour neutraliser un type avec un couteau. Je ne m'attends pas à ce qu'un procès nous révèle des choses importantes sur la pensée d'un terroriste... On en sait assez, malheureusement. Mais outre la question de principe, l'image est importante. Mourir tué par un type en uniforme, juste après avoir soi même tué, c'est mourir au combat. Ca peut être vu comme héroïque. Etre appréhendé, détenu, jugé, et ensuite puni, c'est une fessée humiliante, sans doute plus dissuasive. Je suis sûr qu'il y a beaucoup plus de wannabe djihadistes qui fantasment le premier scénario que le second.
  24. Je suis d'accord. Je ne sais pas ce qu'il en est pour celui là en particulier, mais on a eu au moins un cas de terroriste qui a été abattu après une cavale alors qu'il était blessé et désarmé. Si on estime que le terrorisme mérite la peine de mort, soit, mais qu'on fasse entrer ça dans la loi et que ça passe par un procès, ce sera toujours mieux qu'une décision du flic ou de son supérieur.
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