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Mégille

Tribun de la Plèbe
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Tout ce qui a été posté par Mégille

  1. J'aurais aimé avoir tort, hein. Ca confirme aussi mon observation selon laquelle ça vient du centre-gauche, mais ça, c'était devenu assez visible. Ce qui fait la différence par rapport au précédent inter-confinement, que l'opposition soit plus vocale et identifiée, pourrait même prendre une sale tournure, cette guerre manque encore d'ennemis... (peut-être que les gens sont juste trop cons pour être capables de se dire à la fois "le gouvernement va confiner" et "il ne faut pas confiner" ? Les gens auraient tellement confiance, implicitement, en la compétence du gouvernement, que ça leur provoquerait une dissonance cognitive ? on est mal barré)
  2. J'aimerais partager votre optimisme sur la futur éviction de Macron... Malheureusement, même s'il est toujours minoritaire, il continue de grimper dans les sondages. Et au point où on en est (après tout, je n'aurais pas cru que les français acceptent tout ce qu'ils ont déjà pris, et pourtant), les gens pourraient tout à fait se remettre à approuver le confinement lorsqu'il sera instauré. Rappelez vous, on avait vu le même phénomène en été et au début de l'automne. Quant au néerlandais, si ils protestent contre le couvre-feu, c'est aussi parce qu'ils n'ont pas été confinés. Ils échappent au syndrome de Stockholm collectif. Enfin, les médias couvrent un peu plus les réticences, et les gens l'ouvrent plus aussi, peut-être que ça changera la donne.
  3. Hm... ne pas mourir de faim dans quelques années si les fiats s'effondrent et que la France se vénézuelise, c'est un objectif valable ?
  4. Okay, je crois avoir compris les concepts fondamentaux des cryptos (blockchain, cryptographie asymétrique, PoW & PoS, etc), les différences entre les différentes devises, et bien entendu la théorie économique derrière. Je pense enfin passer le cap d'en acheter (parce que les quelques BAT que j'accumule, ça compte pas vraiment), toutefois, je n'ai qu'une très très vague idée de ce à quoi ressemble le coté "utilisateur". Notamment, je ne sais pas très bien ce que sont les "wallet" et les "exchange", comment ils gagnent leurs tunes, si je peux leur faire confiance et pourquoi, etc... Qu'est ce que j'ai besoin de savoir ?
  5. Tu accordes tout de même un certain privilège à un moyen en particulier, la politique, c'est à dire la violence, au point d'accuser les autres de négliger les autres valeurs lorsqu'on estime que ce moyen n'y est pas approprié. Je ne pense pas que l'on puisse parler d'injustice, mais effectivement, elles sont dans une situation peu souhaitable. Reste à déterminer qui doit tenter d'y remédier, et par quel moyen. Quoi qu'il en soit, plus que punir ceux qui leur offrent ce mauvais choix (mais qui ne font rien d'autre que ça : leur ajouter une possibilité), la solution semble plutôt consister à faire en sorte qu'elles aient de meilleures alternatives à leur disposition. La générosité libre et la création de richesse me semble être de meilleures solutions que le recours à la violence de la part d'un tiers parti pour leur donner une partie du butin qui aura été spolié à d'autres. Je n'en suis pas sûr. Si c'est vraiment l'acte lui-même qui te gène, et non l'iniquité de l'échange, alors, tu dois aussi (voir d'autant plus) être contre les mères porteuses bénévoles. Ca existe. Il y a des femmes qui sont prêtes à ça pour rendre service à des proches qui pour une raison ou une autre ne peuvent pas enfanter eux-mêmes. Est-ce le cas ? Les condamnes-tu elles, et ceux à qui elles rendent service ? Je t'accorde que le mensonge et la tromperie dans les contrats doivent être considéré comme des viols du droit d'autrui, et que les théories les plus naïves du NAP et de la propriété ne permettent pas de le concevoir clairement.
  6. J'entendais autonomie en un sens seulement formel et assez kantien, comme faculté de se donner sa propre loi, de faire ses propres choix, sans qu'il ne soit question de la capacité à les réaliser. Et par respect de l'autonomie d'autrui, j'entends simplement le NAP. Le reste, c'est de la générosité, de la bienveillance, etc, c'est aussi très important, mais ça n'a et ne doit rien avoir à faire avec l'usage de la violence. Je reformule notre différend : tu vois d'amblé tous les biens, ou en tout cas, un très grand nombre d'entre eux, à travers le prisme de la politique, c'est à dire, et de façon non-critique, comme se situant dans le champs de ce qui peut être obtenu par la violence. Au contraire, je vois d'abord la pluralité des biens, ensuite, pour chacun d'entre eux, différentes façons de les obtenir en adéquation avec leur nature, et je vois l'usage de la violence comme moyen approprié pour poursuivre spécifiquement l'un d'entre eux, la liberté. Tu te dis pluraliste contre mon monisme, puisque lorsqu'il s'agit de compter les motifs légitimes d'utiliser la violence, tu en vois une pléthore quand je n'en vois qu'un seul. Mais réciproquement, je me vois comme pluraliste contre ton monisme, ou quasi-monisme, car je ne considère pas qu'il y ait un moyen pour poursuivre les différents biens qui prime sur les autres, et sûrement pas la violence. Il me semble tout à fait absurde de considérer que les autres biens ne sont pas pris suffisamment en considération lorsqu'on les juges trop nobles pour pouvoir être obtenus par la force. Crois-tu vraiment que tes fameuses femmes indiennes pauvres qui consentent à être mère-porteuses ont beaucoup de meilleures alternatives ? Tu as deux enfants, d'âges différents. Le plus âgé propose un marché inique à l'autre, en profitant de sa naïveté : deux ou trois billes en toc contre une bille de très grande qualité. Tu interviendras sans doute, et en exerçant une coercition, j'imagine, sur le plus grand des deux uniquement, pour protéger le petit. Mais n'est-ce pas uniquement parce que tu juges que le plus petit enfant n'est pas responsable de ses actes que tu te permets d'intervenir ? Si c'était un adulte à la place du petit enfant (peut importe que ce soit un adulte ou un enfant qui lui propose cet échange déséquilibré), pourquoi aurais-tu quoi que ce soit à y redire ? Après tout, libre à cette personne d'accorder plus de valeur à ces billes-ci qu'à cette bille-là. Il me semble que la situation est tout à fait analogue avec notre propos, avec dans le rôle du petit enfant : la prostitué, la mère-porteuse et le travailleur payé une misère. En voulant protéger tous ces gens des échanges (à tes yeux) indignes qui leurs sont proposés, tu les traites comme des enfants irresponsables de leurs choix. Et ce, quand bien même ce n'est pas sur eux que tu exerces directement une coercition. Et en plus de ça, même si tu ne les punis pas eux, tu les pénalises tout de même, en leur infligeant sans doute un coût bien plus élevé qu'à l'oppresseur dont tu les protèges. Pour reprendre mon exemple de l'homme perdu dans le désert, c'est comme si tu cherchais à le protéger d'une terrible proposition indécente en tirant un coup de bazooka sur l'hélicoptère du riche qui s'approche de lui à sa rescousse.
  7. Mégille

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  8. Tu me reproches de ne pas être assez pluraliste puisque je refuse de prôner le recours à l'état, c'est à dire à la violence, pour autre chose que la défense de l'autonomie des individus. En laissant sous entendre que je laisse toutes les autres valeurs à l'arrière plan sous prétexte que je ne leur donne pas de porté politique. Je te reproche de toi-même manquer de pluralisme en estimant que tout ce qui n'est pas politique a nécessairement moins de valeur, ce sans quoi l'accusation de monisme que tu me portes ne tiens pas. Oh, avec une coercition douçâtre comme ce à quoi les états se livrent de plus en plus, je suis sûr qu'on peut faire méditer correctement quelques personnes. Et quand au fait que ça ne soit pas ce qui marche le mieux, ou pas sans causer d'autres problèmes par ailleurs... Il me semble que ça vaut aussi pour à peu près tous les autres biens moraux auxquels tu veux aussi donner un rôle politique. Et si les autres options sont encore pires ? (vente d'organe, faire travailler ses enfants, etc) Si les pauvres ont des alternatives de tout point de vue préférables aux actes dont tu condamnes l'existence (GPA, prostitution, etc), alors, tu n'auras même pas besoin de les interdire, puisque personne ne consentira à s'y livrer. Si ce n'est pas le cas, alors, tu les condamnes, par la force, à subir encore pire - de leur point de vue au moins. Te restes la possibilité de considérer qu'ils se trompent dans leurs jugements de valeur, à propos de leur propre bien. Que telle jeune femme, pour sa propre dignité, ne devrait pas avoir recours à la prostitution pour payer ses études, mais plutôt choisir un travail plus honorable puisqu'elle le peut... Et bien, là, clairement, tu l'agresses au nom de ton idée de ce qui est son bien. Si tu n'appelles pas ça "paternalisme", alors, je ne vois vraiment pas ce que ce mot peut vouloir dire pour toi. (je ne dis pas qu'elle ne peut pas se tromper concernant son bien, remarque, mais seulement que le détenteur de la force a d'autant plus de chance de se tromper concernant le bien des autres, et que l'usage de la violence à cette fin n'est pas légitime) Voyons. Même si tu préfères mourir dignement de soif plutôt que d'être humilié par un riche pervers... est-ce que ton choix ne serait pas encore plus glorieux et admirable si tu le faisais délibérément, en étant pleinement conscient que tu le fais par amour de toi-même, et en sachant donc qu'il ne s'agissait pas seulement d'un mensonge dont tu te berçais ? Et si jamais tu préfères l'humiliation, alors, tu préfères aussi forcément la possibilité de celle-ci.
  9. C'est ça... J'ai l'impression que Macron n'est que l'exécutant du Zeitgeist, et que seul une personne doté d'une très grande force morale aurait pu s'opposer à la folie mondiale. Ni Lepen ni Mélenchon n'auraient fait autrement (quoi qu'on aurait peut-être eu plus de résistance contre l'un ou l'autre). Jean Lassalle, par contre...
  10. Je pense que c'est toi qui pèches par excès de "monisme" ici. Effectivement, face à de très nombreux problèmes, je ne recommanderais pas l'usage de la violence comme solution. Mais pourquoi faudrait-il que ces problèmes trouvent leurs solutions dans ce domaine-ci, du coté de l'organisation de la violence ? Remarque que je ne prétends pas que la liberté soit en elle-même directement la solution à tout ça (je suis "thick"), je pense qu'une bonne dose de générosité, de dignité, et de respect pour la nature est nécessaire pour mener une bonne vie dans un beau monde. Seulement, faire entrer la force dans tout ça me semble hors de propos, et le fait de chercher absolument du coté de celle-ci la solution aux problèmes dus au manque de ces vertus (ou à leur mauvaises organisations) m'a l'air tout à fait arbitraire et injustifié. Oh, l'état peut tenter de s'occuper de la sérénité aussi. Pourquoi pas rendre obligatoire les séances de tai-chi et de méditation pleine-conscience ? L'Inde a bien un ministère du Yoga. Tout comme on peut faire rentrer un peu tout ce que l'on veut dans le groupe des biens moraux politiques, je pense aussi qu'on peut en retirer la plupart de ceux que tu y as mis sans les négliger pour autant, voire même, en les appréciant d'autant plus. On est d'accord. Quoiqu'il n'est pas nécessaire que quelqu'un fasse exactement les mêmes choses que ce que fait l'état - on pourrait très bien se passer d'un farceur qui spolie les propriétaires d'écrans télé pour financer Joséphine Ange gardien. Mais bien sûr, il y aura toujours du droit, ainsi que des individus et des organisations qui rendent la justice et oeuvrent à maintenir la sécurité. Ceci dit, rien n'oblige à ce que ce soit une seule organisation centralisée sur un territoire donné, que ces deux fonctions, la justice et la sécurité, soient soumises à la même organisation, et que la même organisation se serve de sa force pour s'occuper de la santé, de la voirie, et des programmes télés. Ne serait-ce pas merveilleux si le droit émergeait d'un fond moral diffus commun, et que les normes juridiques évoluaient de la même façon que notre connaissance des faits par la science - comme une vaste toile, plurielle, où acteurs, théoriciens et philosophes interagissent horizontalement pour augmenter continument l'oeuvre commune, sans que personne ne vienne les faire taire en proclamant un dogme unique périmé avant même d'être édicté ? Et bien, si tu veux interdire la GPA, c'est que tu estimes que dans l'intérêt de la mère porteuse, il faut l'empêcher d'accepter ce contrat. Idem pour le porno et la prostitution. J'appelle ça du paternalisme. Le même raisonnement mène au salaire minimum : dans l'intérêt du travailleur pauvre, qui ne devrait pas accepter de travailler pour si peu, je vais lui interdire de signer tel ou tel contrat. Tu auras beau dire que c'est le patron/la cliente de la mère porteuse/whatever qui est puni, la personne pauvre est ici au moins autant pénalisée, et soit disant pour son propre bien. C'est un problème classique, comme celui du "tu préfère avoir une seule pomme et ton voisin aussi, ou bien...". Ici : "tu es dans le désert, tu préfères y être laissé seul, ou bien qu'un riche descende d'un hélicoptère et te propose une bouteille d'eau en échange d'un pipe, en te laissant le choix de refuser l'échange ?". Même si on fait passer sa dignité au dessus de sa soif, la deuxième situation est strictement préférable à la première. Et contraindre quelqu'un à rester dans la première situation sous prétexte que nous même aurions refusé la bouteille revient à les agresser en leur imposant un choix qui n'aurait pas forcément été le leur. Les femmes indiennes pauvres sont dans la même situation. Leur interdire une option qu'elles auraient pu choisir ne leur rend pas service. Cet argument cesse de fonctionner si jamais c'est à cause du riche pervers que tu es dans le désert. Mais à moins que tu ne te mettes aussi aux vieilles théories de l'exploitation selon lesquels la pauvreté des uns est causées par la richesse des autres, c'est HS.
  11. Systématiquement. A chaque fois. A chaque fois que j'ai un plan à trois prévu, il faut que quelque chose vienne l'empêcher. Première fois que ce sera un confinement, ceci dit. VDM.
  12. D'ailleurs, moi ce que j'aime dans les ballades... (du coup, si jamais M Maréchal gagne du niveau en politique, est-ce que ça fera grossir ses seins ?)
  13. C'est drôle, j'ai l'impression qu'on a des trajectoires opposées. Si tu continues à t'éloigner du libéralisme de ce coté là, en admettant la légitimité d'une dose toujours plus grande de paternalisme et de redistribution, tu finiras par tomber dans l'utopisme platonicien d'où je viens. Et qui sais, peut-être que dans quelques années, je deviendrai anarcho-socialiste ! Je ne vais pas attaquer l'eudémonisme que tu te donnes comme fondation. Déjà parce qu'on ne ferait que répéter des arguments que l'on a déjà échangés tous les deux, mais surtout parce que l'on n'est pas si éloigné sur la question, matériellement en tout cas. Tu es naturaliste, je ne le suis pas, mais nous sommes tous les deux également réalistes en méta-éthique, ça suffira. Et je ne suis pas hostile à l'éthique des vertus. Par contre, je rejette catégoriquement ton assimilation du libéralisme et du libertarianisme à un monisme. En ce qui me concerne, je ne le suis pas, ou alors, si je rêvasse à l'idée d'un bien unique supérieur, c'est comme à une idée beaucoup plus abstraite que le seul NAP. Concrètement, j'ai un paquet de valeurs en plus de la liberté. Je crois au courage, à la modération, à la sagesse, à la générosité, à la bienveillance, et encore à un tas d'autres. Seulement, je crois que le respect de l'autonomie de l'autre est la seule valeur qui légitime le recours à la violence. Tout simplement, parce que d'une part si elle ne la légitimait pas, rien n'interdirait encore plus de violence d'avoir lieu, et d'autre part, parce que lorsqu'on utilise la violence pour faire régner une autre valeur, aussi tôt, on la tue, et on la remplace par une simple conformité superficielle à elle, mue essentiellement par la crainte de la punition. Tu qualifieras peut-être ça de monisme au sujet de la violence, je préfèrerais parler de minimalisme. Mais ça n'est un minimalisme que concernant cette catégorie très spécifique de l'éthique qu'est la violence, je ne professe absolument pas un minimalisme éthique en général, et si d'autres libéraux le font, ce n'est absolument pas nécessaire au libéralisme. J'ai bien peur que tu attaques plus ton ancien libéralisme que le libéralisme en lui-même. Un point où tu te montres particulièrement faible, je trouve, est page 6-7, dans ton énumération des biens nécessaires à une bonne vie, et dans la distinction qui suit entre ceux d'entre eux qui sont politiques et ceux qui ne le sont pas. J'imagine qu'elle vient du fameux Kekes (que je ne connaissais pas), et que tu sautes quelques morceaux pour aller à l'essentiel, mais cette petite liste me paraît assez ad hoc. Sur certains points, elle est assez redondante. Peut-on vraiment séparer la liberté et la tolérance, par exemple ? Sur d'autres, elle est douteuse. Il me semble tout à fait possible de mener une bonne vie, au sens le plus noble du terme, sans la prospérité et sans l'environnement sain, par exemple (et d'ailleurs, à propos de ces deux valeurs là, il me semble très difficile de dire où commence l'une et ou s'arrête l'autre). Il y a 150 ans, pour ainsi dire personne n'avait de salle de bain individuelle, d'accès à une médecine de qualité, et à toute la richesse actuelle, qui n'existait pas encore. Faut-il en conclure que personne n'a eu l'opportunité de vivre une bonne vie avant ces quelques dernières décennies ? Mon problème suivant concerne la distinction entre les biens moraux qui sont politiques (ceux de la première liste) et les autres (tu évoques l'amour, l'amitié et la gloire). Quel critère te donnes tu pour faire cette distinction ? On peut tout à fait concevoir que l'un des rôles premiers de l'état est de faire régner l'amitié entre ces citoyens, c'est une thèse assez classique des anciens. Lui donner le rôle de réunir les amants a déjà été envisagé aussi. Pourquoi ne pas nationaliser tinder et les autres outils de rencontre pour faire de l'état l'entremetteur officiel et unique ? Quand à la gloire, il me semble qu'il est assez commun d'y voire une affaire politique, que ce soit pour la distribution des honneurs (ou des différentes décorations), ou en étant le lieu par excellence où l'on peut s'illustrer. Bien entendu, ce n'est pas ma position. Il me semble plutôt que la plupart de tes bien moraux ont franchis la frontière du politique de façon tout aussi illégitime que ne le ferait l'amour avec mon coup de nationaliser tinder, par exemple. D'autres de tes arguments sont plus grossiers. Sur l'anarchisme - bien sûr qu'il y a des sociétés sans état, à l'échelle des quelques centaines de millénaires d'existence de l'homme moderne, c'est même la règle plus que l'exception. Lis Pierre Clastres et James Scott. Il y a même eu un cas de société sans état relativement avancée (avec écriture, acier et monnaie) et ouverte sur le monde avec l'Islande libre, tu en as forcément entendu parler par ici. De plus, à l'échelle internationale, l'humanité est toujours anarchiste. Bien sûr, il y a de la violence et de l'injustice entre les états, mais on est loin de la guerre de tous contre tous - et ce alors même qu'il y a des raisons de croire que les états sont moins responsables que des individus libres. Je crois t'avoir déjà suggéré cet argument sans que tu y répondes. Sur le paternalisme auquel tu fais de (grosses) concessions, il me semble que tu ne dis rien qui ne soit déjà réfuté chez Mill. Et concernant la pornographie... Si tu veux, je te file le numéro d'une amie qui bosse dans le milieu. Tu verras que c'est loin d'être aussi glauque que l'idée que tu t'en fais. Et qu'elle ne sera pas très contente quand tu lui parleras d'interdire son boulot. Mais surtout, pourquoi t'arrêter à ces cas-là ? J'imagine qu'il faut aussi interdire les dealers de drogues. N'exploitent-ils pas leurs clients en se servant de leur addiction ? Et dans ce cas, il faudrait aussi s'en prendre aux barmen, ces dealers d'éthanol. Et je vois encore plein de gens sur la liste, qu'il n'y a aucune raison a priori d'épargner quand on est en si bon chemin. Sur les enfants, je vois bien quelques problèmes théoriques, mais rien qui ne soit fatal au libéralisme. De toute évidence, pas de nap total pour eux, le paternalisme est de rigueur. Il peut y avoir quelques problèmes philosophiques autour de ça, mais il me semble dans tous les cas inconcevable que l'on généralise ça à un paternalisme envers un humain adulte sain d'esprit - il faudrait pour ça que quelqu'un puisse prétendre être dans la même relation vis-à-vis de lui que vis-à-vis d'un enfant. Et non seulement ce serait très certainement une erreur de sa part, mais ça risquerait en plus de violer un autre bien moral qui m'est cher, l'humilité. Et je ne vois pas de problème avec la GPA. Ni avec la nudité publique, pudibond !
  14. Ouai, j'ai l'intention d'écrire tout ça cet aprèm/ce soir, mais je ne sais pas à quoi tu fais allusion, Rincevent, c'est un article sur Arendt et le confinement que j'ai sur ma file d'attente. Sur la représentation linguistique ou picturale, j'ai vu un truc similaire, mais dans un tout autre contexte, chez David Lewis, chez qui il s'agissait de se demander de quelle façon les autres mondes possibles ressemblent au monde actuel. Je m'étonne souvent que l'on emploie aussi peu en théorie politique, à propos des régimes représentatifs, tout le bagage conceptuel que l'on a développé ailleurs, en philo de l'art et de la connaissance, sur la représentation. Mais c'est peut-être parce que je connais mal la littérature.
  15. Au fait, quelqu'un aurait un lien de téléchargement ou de streaming pour le film partagé plus haut, "the Hamburg syndrom" ?
  16. Quelqu'un suit l'Attaque des titans ici ? La dernière saison est excellente. Et ça fait parti de ces mangas qui en disent beaucoup sur la perception politique des japonais de leur place dans le monde.
  17. J'allais ajouter (mais tu le fais plus bas) que les conseils citoyens tirés au sort ont une place centrale dans le dispositif visant à contourner les institutions. Ils permettent d'aboutir aux conclusions des dirigeants au nom du peuple, qu'ils "représentent". Et effectivement, sous certains rapports, ils le représentent bien mieux dans ses différentes composantes statistiques que ne le font les scrutins avec leurs circonscriptions et/ou leurs listes. Mais ils le représentent uniquement quand on prend la population comme une masse anonyme, et par le simple fait qu'ils ont le même petit camembert des âges et des csp que la pop totale. Mais ça nous fait oublier que c'était en tant que société d'individus autonomes que le peuple était sensé être représenté dans nos systèmes politiques. On est subrepticement en train de passer d'une conception de la représentation que l'on pourrait qualifier de "linguistique" à une autre, "picturale". La linguistique est sur le même mode que la représentation du signifié par le signifiant dans le langage, elle est purement conventionnelle, et n'implique pas une ressemblance stricte de l'un et de l'autre, voir même, pas de ressemblance du tout (les grands penseurs de la représentation, Siéyès, Constant, Tocqueville, etc, n'attendaient surement pas des représentants qu'ils soient de simples messagers de l'opinion de la foule, sans pensées propres), mais elle repose justement sur ça : une convention, c'est à dire, un accord entre les membres d'une communauté d'interlocuteurs. Elle suppose une lucidité concernant le fait que l'élu sera toujours nécessairement un individu singulier, et non une pure émanation de l'électorat (d'où la nécessité de limiter son pouvoir). La picturale au contraire pense la représentation sur le mode de la peinture ou de la photographie : il s'agit d'une prétention à la ressemblance objective, exacte, voire au trompe-l'oeil. Mais bien entendu, ce n'est jamais qu'une illusion, puisque même la meilleure des photos n'est jamais qu'une seule perspective, monofocale, sur un certain moment, à travers un certain dispositif (argentique ou numérique, etc), qui ne dépasse pas les bords d'un certain cadre, etc. Cette nouvelle vision de la représentation fonctionne doublement en tandem avec le nouvel autoritarisme : D'une part, aussi tôt que les citoyens tirés au sort ont été "informés" correctement (et donc, par les scientifiques d'état), ils fournissent une légitimité encore plus grande au décideur que ne le ferait une élection, puisqu'ils "représentent" (mais en ce sens différent) encore mieux le peuple. D'autre part, l'exactitude de la représentation picturale repose sur un dispositif technique lui-même mis en oeuvre par les scientifiques d'état. Les décideurs et leurs techniciens deviennent donc à la fois ceux qui décident de ce que vont dire les représentants du peuple, et à la fois ceux sans lesquels la représentation, et donc, l'expression de la population, ne peut pas avoir lieu. Tout ceci reposant bien sûr sur le fait que le peuple soit pris, et accepte d'être pris, comme une masse, comme un agrégat mou, et non plus comme une société d'individus libres en relation les uns avec les autres.
  18. Je ne l'ai pas très bien suivit. Concernant les arguments contre ceux du fameux articles... A propos de cet histoire de "les Bahamas n'ont pas assez de dollar us", je crois avoir compris que c'est dû à une confusion entre les fonds des banques tournées vers l'intérieur et celles tournées vers l'extérieur, ou quelque chose comme ça. Mais à propos de la garantie que Tether a bien ses 100% de réserve, a-t-on d'autres garanties que la parole de ce monsieur ? Et à propos de la corrélation entre la création d'usdt et l'inflation du btc, je n'ai pas très bien écouté l'explication...
  19. "suspension provisoire du droit commun pour répondre à une crise, le tout dans un cadre prévu et accepté par la constitution", c'est pas loin d'être une définition assez exacte de ce qu'on appelle, historiquement, "dictature".
  20. Ah bein tient. Je viens de partager sur fb l'article de Koenig sous la forme de l'image qui a été partagée par ici, et déjà quelques likes. On dirait que le truc c'est d'éviter les liens vers autre chose que les msm et le texte dans lequel apparaîtrait des mots suspects.
  21. C'est à dire ? (j'ai de grosses lacunes, et je ne suis pas sûr d'avoir compris l'article lorsqu'il parlait de "leverage")
  22. Elles ont et doivent garder leur liberté de modération, tout comme les journaux communistes doivent rester libre de leur ligne éditoriale. Ceci dit, leur politique de censure liberhallal est clairement une anticipation des punitions qui seraient encourues si jamais les états estimaient a posteriori qu'elles n'en aurait eu pas fait assez. Il y a fort à parier qu'avec tout ça, fb et les autres auraient pu empêcher les printemps arabes.
  23. On a une explication, à propos de la Belgique ? C'est quoi, votre problème ?
  24. Est-il aussi possible que les algorithmes des réseaux sociaux dissimulent les messages anti-lockdown ? (ou en tout cas, ne les font apparaître que très peu, comme un moche sur tinder) Ca fait quelques semaines que j'en partage sur fb, j'ai pu avoir des débats intéressants dans des groupes privés, mais absolument aucune réaction sur ce que je postais sur mon "journal". Alors, peut-être que je suis un peu paranoïaque, que mes contacts ne sont juste pas intéressés par le sujet, ou pas disposés à montrer publiquement leur opinion, mais je soupçonne que beaucoup n'aient même pas vu apparaître mes posts dans leur fil d'actualité (alors que je reçois souvent plusieurs réactions quand je partage de l'humour, par exemple).
  25. Et bien, d'après les graphiques dans l'article, il n'y a que très peu de vente de grosses crypto contre du tether (alors qu'à l'inverse, elles sont toutes principalement achetées en tether).
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