Lancelot

Gorafisation

Ça me rappelle l'explosion des papiers sur le covid à l'époque

J'ai failli poster Poser le problème comme elle le fait c'est le renforcer sous prétexte de trouver une solution. Les jeunes ne veulent pas "apporter quelque chose socialement et environnementalement", ils veulent comme tout le monde une vie qui a du sens (ce que @Bézoukhov résume dans le monde du travail par du salaire et de la reconnaissance) et les questions sociales/environnementales dont on les bassine ne sont qu'une distraction dans cette quête.

Je n'ai rien vu qui me pousse à penser qu'on s'oriente vers quoi que ce soit qui ressemble à une A"G"I, sauf quelques resucées de scénars de l'âge d'or de la SF que ces gens sérieux ont l'air de découvrir.

L'aspect théorie du complot est farfelu, mais le résultat de tout ça est largement que les personnes peu motivées, mentalement pas assez résistantes ou trop susceptibles à la propagande sont incitées à aller voir ailleurs. Ou au pire se retrouvent à emmerder le monde dans des poches faciles à identifier et ignorer (genre les départements de "méta-science").

Bonne remarque, qui s'applique encore plus peut être durant l'éducation. On n'est pas sortis de l'auberge. Dans mon boulot ça se traduit concrètement par des doctorants qui ont tout plein de grandes idées sur la crise de la science, pourquoi tout le système est pourri, personne ne comprend rien et il faudrait réformer tout ça, mais à côté de ça ils n'ont aucune motivation de bosser au sein d'un tel système. Ils passent leur temps à se plaindre, à broyer du noir, comparé aux autres ils n'ont aucune niaque pour faire avancer leur projet, c'est très difficile de leur apprendre des trucs. Généralement ils quittent la recherche à moyen terme (et c'est là qu'intervient ma théorie du complot que tout le foin autour de la "crise de la science" est en fait une vaste opération cachée d'écrémage).

Plusieurs éléments intéressants là dedans. Déjà on constate les dégâts de la réponse politique au covid sur la santé mentale, et on n'a pas fini d'en entendre parler. Ensuite pour "Manon" c'est le cas classique du choc entre fantasme et réalité. Elle s'imaginait, en tant que novice, être immédiatement entendue et respectée avec le pouvoir de décider de ne bosser que sur des trucs qui l'intéressent. Normalement c'est une occasion de mûrir, d'utiliser cette opportunité pour apprendre la réalité du métier, acquérir les compétences nécessaires à la réalisation de ses ambitions, ou au pire admettre que sa vision idéalisée est impossible à réconcilier avec les faits et se reconvertir, mais là elle préfère rester en souffrance plutôt que de lâcher quoi que ce soit. La gueule du parcours de Martin est bizarre : école d'ingé into école de commerce into licence de droit into licence de philo ? Et avec son supposé diplôme d'ingé le job alimentaire qu'il a trouvé c'est "dans le marketing" ? Je sens la tentative d'enfumage. Quelqu'un qui ne veut pas quitter l'université, ce qu'il fait ce n'est pas enchaîner des formations en recommençant à chaque fois depuis le début, mais pousser jusqu'au doctorat pour faire de la recherche (j'en sais quelque chose). Et bien sûr les experts sont à côté de la plaque. "On attend de ces jeunes qu’ils soient comme des moutons à cinq pattes, qu’ils soient les meilleurs", non on attend d'eux qu'ils fassent le boulot qu'on leur demande mais c'est difficile quand ils veulent brûler les étapes et perçoivent toute contrainte comme le signe d'un "bullshit job". "Les successions de crises, climatique, économique et sanitaire, ont généré des problèmes en termes de perspectives", ben voyons, ce n'est pas de notre faute de leur avoir mis cette merde dans la tête, c'est juste le monde qui est comme ça. "Ils ont envie d’apporter quelque chose socialement et environnementalement" et rien qu'avec cette phrase je comprends que tu fais partie du problème. "Avant, avec les métiers passions, on s’oubliait soi-même, mais aujourd’hui, les jeunes ne veulent plus être mal traités alors, on demande aux entreprises de prendre en compte les questions d’estime de soi" donc tu veux les avantages d'un métier passion sans les inconvénients. Et on revient sur le cas de Manon où, si elle ne veut rien lâcher, c'est qu'elle espère au fond que c'est la réalité qui va céder à son caprice, ce qui est "la prochaine révolution du monde du travail" selon l'experte. Réjouissant.

Ceci étant, maintenant qu'on a une bonne idée du problème, que faudrait-il faire concrètement pour y remédier ? Visiblement ça ne peut pas passer par une réforme du système parce que les réformes sont décidées par la bureaucratie et un ministre même de notre bord serait impuissant face à elle. On a abordé le thème de rendre les citoyens plus informés et vigilants, et on peut y travailler mais au fond ça me semble être un vœu pieux. Pourrait-on s'en sortir via une mise en concurrence pour affaiblir la bureaucratie dans certains domaines ? Mon impression (peut-être fausse) est que généralement les projets de "privatisation" se font saboter et finissent mal.

Dans les tweets en lien avec celui de @Lameador:

Les deux ne sont pas opposés, une fonction linéaire finira par passer un seuil même sans changer de dérivée. Après il peut y avoir des effets de feedback où on voit que ça commence à intéresser des gens > on investit plus dans la recherche et la pub > de plus en plus de gens sont intéressés etc.

What am I looking at here?

Ce n'est pas un génocide mais ils n'avaient personne avec 5 minutes pour récupérer le bidule ? Il doit bien y avoir des protocoles en place au cas où c'est une personne qui tombe sur les rails. Quitte à se faire dédommager salement par les propriétaires pour leur négligence et le temps perdu. Bref encore une histoire où sans plus de détail je pars du principe que tout le monde est con.

Pour répondre à la question, je pense en effet que l'évolution technique est assez linéaire sans vraie révolution (il y a des trucs comme Google DeepDream ou AI Dungeon qui existent depuis depuis des années), et que cette impression est surtout due au fait que la technologie est soudainement devenue assez mature (en termes de résultats, de facilité d'utilisation...) pour que le public lambda la comprenne/s'y intéresse.

Non je parle d'une horloge dont les aiguilles ne bougent pas par rapport au quadrant. Qui a aussi besoin d'être intact comme illustré par @Alchimi.

Shower thought: une horloge cassée de cette manière montre encore techniquement une heure (ici 5h 39) et donc est encore correcte deux fois par jour. Est-il possible de casser une horloge de telle manière qu'elle ne montre pas techniquement une heure ? Si on enlève une aiguille sans la détruire, où qu'elle soit dans le monde par rapport au quadrant, il y aura toujours un point sur le côté du quadrant qui sera pointé plus ou moins directement... sauf si l'aiguille est perpendiculaire au quadrant. Dans ce cas on peut définir un point qui est le plus proche du bout de l'aiguille... sauf si l'aiguille est également alignée avec le centre du quadrant, auquel cas elle est équidistante de toutes les heures. On a alors affaire à une horloge cassée qui donne l'heure exacte à chaque instant, mais au milieu de toutes les heures inexactes possibles. Ce qui est sûrement une métaphore pour quelque chose.

Et je dis que si on devait faire le compte des mauvais arguments on serait plutôt proches de la balle au centre. Par ailleurs on m'a assuré qu'il est impossible d'acquérir une opinion politique par réaction et donc que ces réchauffistes intégristes ont certainement toujours été totalitaires au fond de leur cœur, n'attendant qu'un prétexte pour l'assumer. Sur ce coup là, et en prenant en compte le covid, j'ai envie de dire "pourquoi pas ?"

C'est toujours satisfaisant de renvoyer tout le monde dos à dos, mais en l'occurrence ça n'a aucun sens, le niveau de nuisance est infiniment supérieur chez les réchauffistes puisque ce sont eux qui créent des obligations souvent légales pour leur lubie. Par contre en effet il y a des arguments pré-mastiqués niveau collège... des deux côtés.

L'agent au singulier ? Sûr que non. Est-ce un gaz à effet de serre dans l'absolu ? Sûr que oui. Est-ce que l'augmentation de son émission par l'activité humaine a un effet quelconque sur le delta du climat (reste à savoir dans quelle proportion) ? On ne peut pas l'exclure.

Je ne défendrai jamais la pulsion politique d'agir, agir, agir pour le principe d'agir, sur tous les leviers possibles, sans admettre de question parce qu'au moins on agit. Typiquement il faudrait agir sur les comportements humains parce que c'est le seul levier à notre disposition, et sur la base de quoi ? "On ne peut pas exclure" que l'activité humaine ait un effet significatif sur le climat, "on ne peut pas exclure" non plus qu'en introduisant des réglementations il soit possible de changer significativement l'activité humaine, "on ne peut pas exclure" enfin que ces changements induits se traduisent eux-mêmes par un effet sur le climat. Je pense que c'est avec cette formulation là qu'on peut avoir du 90% de consensus chez les climatologues (et en tant que climatologues leur opinion n'a à la rigueur du poids que sur le premier point). Un entrepreneur est par principe libre de faire ce qu'il veut / de prendre les risques qu'il veut avec ce qui lui appartient. Un homme politique c'est une autre histoire.

On parie combien que cette prof déplore des effets dont elle chérit les causes ?

Il est évident

Peut-être qu'à terme en passant par là on pourra être autorisé à prendre l'avion une ou deux fois de plus.

Il est évident

(je poste ça depuis mon canapé où je suis affalé à peu près dans la même position)