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Domi

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Tout ce qui a été posté par Domi

  1. Domi

    Bar du football

    Pour compléter ce que tu dis, l'Uruguay a certainement du mal contre les équipes regroupées. En revanche, elle n'a aucun complexe à se regrouper en défense et à profiter des quatre ou cinq coups qui se présenteront pour marquer grâce à son duo d'attaque. En revanche, jouer de la sorte n'est pas dans notre nature. L'Uruguay serait donc plutôt dans une configuration qui lui convient.
  2. Domi

    Bar du football

    Nous avons des difficultés en attaque placées face à des défenses regroupées mais on constate que c'est le lot de toutes les grosses équipes dans cette coupe du monde (Brésil face au Costa Rica et dans une moindre mesure face à la Suisse, Allemagne lors de ses trois matches, Angleterre contre la Tunisie, Espagne contre l'Iran). Il n'y a que la Belgique qui fasse exception mais le Panama était vraiment faible. Il me semble donc téméraire de conclure de nos difficultés lors de ces matches à une impossibilité de gagner la coupe du monde. Dans les matches face aux supposées grosses nations nous avons souvent produit un meilleur jeu cette année (Pays-bas 4-0, 2-2 en Allemagne, 3-1 contre l'Italie et enfin l'Argentine) même si ces équipes sont moins fortes que par le passé. L'Uruguay n'a pas été brillante mais s'est montrée plus régulière que nous lors de cette coupe du monde : quatre victoires, sept buts marqués, un seul encaissé et il est vrai qu'ils ont toutes les qualités pour nous faire déjouer. Je les mettrai donc légèrement favoris. Deschamps se qualifie pour la troisième fois de suite en quart de finale d'une compétition internationale. Sauf erreur, parmi les équipes européennes, seule la Belgique est en mesure d'égaler cette performance sur cette période.
  3. Domi

    Bar du football

    Un peu comme Messi d'ailleurs à la différence que Messi donne vraiment l'impression de forcer son jeu avec l'Argentine. Le cas de Ronaldo est vraiment particulier dans la galaxie des grands joueurs. Les très grands joueurs illuminent un matche par dix ou quinze actions de classe par partie. Ce n'est pas le cas de Ronaldo dont la spécificité est l'efficacité et le nombre de but marqué. Je ne suis pas un admirateur du joueur au départ mais je suis obligé de m'incliner devant sa détermination et sa capacité à être toujours présent dans les grands rendez-vous. Du coup le Portugal a en effet ses chances : 10 guerriers et un joueur super-décisif, ça rappelle l'Argentine de 1986.
  4. Ce serait un bon sujet d'article pour contrepoints, il me semble.
  5. L'article initial opère une manipulation sur plusieurs points : Tout d'abord ne pas être en mesure de prouver l'absence de consentement (élément constitutif de viol) en cas de silence, ne revient pas à affirmer que silence = consentement. Ensuite, l'article présente la version des faits de la mère de la jeune fille et indique que l'homme ne "conteste pas les faits". Il reste un doute. La version de la mère, telle qu'elle est décrite, est-elle incontestée ? L'homme a peut-être tenté de montrer que le consentement de la gamine était beaucoup plus "actif" que ce qui ressort du récit de la mère ou du moins qu'elle ne paraissait pas du tout tétanisée... je précise que la version de la mère me semble par ailleurs plus crédible qu'une version contraire. Enfin, l'article suggère qu'en l'absence de consentement, la victime se trouverait en position d'accusée. C'est oublier que même en cas de consentement l'homme reste condamnable, jusqu'à cinq ans de prison, ce qui n'est pas rien.
  6. Sujet intéressant. Je ne pourrai pas donner de réponses mais des pistes de réflexion. Lorsque l'on compare un système privé ou public, quels qu'ils soient, les principales questions sont les suivantes : 1°) La question de la productivité, Dans le cas d'un système fabricant des petits pains, la question posée est quel est le temps de travail consacré à la fabrication d'un petit pain. Cette question est immédiatement liée à la question du coût de la fabrication de ces petits pains pour la collectivité. Cela ne dit pas comment ce coût est réparti. 2°) La question de la répartition du coût. Elle se pose tout d'abord entre producteurs (personnels) et consommateurs. Par exemple, les défenseurs d'un système de santé public seront plutôt satisfaits du fait qu'il limite la rémunération des médecins (vu comme plutôt riches) au profit (au moins apparent) des consommateurs. Elle se pose entre contribuables et consommateurs. Comme il s'agit en pratique des mêmes personnes, et dans un système d'imposition proportionnel ou progressif avec un service payé par le contribuable plutôt que le consommateur, la question se déplace sur le fait de faire payer les riches au profit des pauvres. 3°) La troisième question porte sur l'importance des ressources consacrées à l'activité en question. Admettons par exemple que l'Etat soit deux fois plus productif que le marché pour la fabrication de scoubidous et qu'il puisse les rendre gratuits pour les consommateurs, en faisant payer les plus riches. Est-ce qu'il serait pour autant raisonnable de consacrer la moitié du PIB à leur fabrication ? Dans le cas du système américain, il semble être plus coûteux puisqu'une plus grande part du PIB est consacrée à la santé pour une espérance de vie inférieure et être moins favorable aux pauvres. Il semble mauvais sur les deux premiers critères. Je me demande par contre si nos systèmes de santé ne sont pas en partie les passagers clandestins du système américain qui facilite davantage la recherche et l'évolution des techniques de soins.
  7. Pas mal aussi Hilary Hahn :
  8. Deux pianistes pour le prix d'une :
  9. Cela me rappelle un reportage sur RTL concernant des élections en Espagne. Si la gauche avait perdu ce n'est pas parce que les gens préféraient la droite mais parce que la gauche au pouvoir n'avait pas fait une politique assez à gauche et avait déçu son électorat.
  10. Domi

    Chanson franchouille

  11. Domi

    Chanson franchouille

    La chambre (Paroles René Baer musique Léo Ferré) par Jacques Douai
  12. On peut avoir de jolies jambes et beaucoup de doigté :
  13. Tout le monde sera d'accord avec le fait que les périodes de crises économiques sont plus propices à la xénophobie. Cela n'en fait pas pour autant àmha la "cause" principale de la xénophobie. La xénophobie est sans doute d'abord "naturelle", ce qui ne signifie en rien qu'elle serait justifiée ni qu'elle ne pourrait être combattue. Elle est naturelle au sens où par exemple la jalousie ou la cupidité sont naturelles. Cela peut expliquer par exemple les variations entre individus (plus ou moins xénophobes) mais cela n'explique pas, comme le montre ton commentaire les différences entre les époques et les sociétés. C'est là qu'intervient le contexte économique. Toutefois, il ne pourrait produire cet effet si les individus n'avaient pas une prédisposition naturelle à réagir ainsi au contexte de crises. Et là je propose mon explication à deux balles. Nous sommes en partie programmés pour réagir à un contexte de crise par l'agressivité. Prenons le cas d'un navire, lorsque tout va bien les marins ont intérêt et tendance à s'entraider. En revanche, en situation de pénurie de ressources, comme sur le radeau de la méduse, une stratégie d'agressivité devient plus efficace. Dans un contexte d'économies développées et de division du travail accentuée, l'efficacité de la stratégie xénophobe est nulle mais nos gènes ont peut-être conservé la mémoire d'une période ancienne où elle pouvait avoir son efficacité (ce qui ne la justifiait aucunement même dans ce contexte ancien). Qu'une situation de crise économique favorise la xénophobie et/ou le nationalisme me parait donc avéré. En revanche, les expliquer par les inégalités comme le font certains me parait à côté de la plaque dans la mesure où la cible à abattre serait dans ce cas désignée par la cause du mal : les riches. Pour le dire autrement le boucs émissaire étant déjà désigné il n'est pas nécessaire d'en rechercher un autre qui serait l'immigré.
  14. C'est la matière d'un article pour un journal libéral en ligne, ça !
  15. Je suis content que tu traites le sujet (sur lequel je ne peux prétendre avoir que des opinions n'ayant pas eu ). Premières remarques, qui se veulent consensuelles entre les deux camps : 1°) La position néo-instit reconnais au moins un rôle aux mentalités dans la mesure où elles ont favorisé le changement des institutions (exemple : la révolution française) 2°) A moins d'aller totalement à l'encontre de l'analyse économique libérale qu'on peut se risquer à qualifier d'unanime ici, la thèse reposant sur l'évolution des mentalités ne peut fonctionner qu'en complément du rôle des institutions sur le mode "conditions nécessaires et non suffisantes". Autrement dit la thèse que tu énonces est compatible avec la reconnaissance du rôle des institutions et avec le fait que certaines institutions sont radicalement incompatibles avec tout développement. Seulement, selon l'argument que tu développes les conditions institutionnelles étaient déjà présentes depuis longtemps alors que la révolution industrielle coïncide avec le bouleversement des mentalités. Sur le fond, je ne suis pas convaincu pour le moment même si je reconnais que les mentalités peuvent ralentir un développement technique que les institutions permettent mais non le freiner totalement. Je vois plutôt les choses ainsi : lorsque les mentalités sont hostiles à l'entrepreneuriat alors que les institutions y sont propices, seule une minorité s'y risque mais l'existence de cette minorité est malgré tout certaine. Or, avec l'exemple d'un petit nombre de personne, le mépris pour l'entrepreneuriat (ou plus largement les valeurs bourgeoises) est déjà moins fort et ainsi de suite. Autrement dit, les institutions favorables au développement économique favorisent les mentalités qui y sont également propices. Pour motiver cette position, je prendrai l'exemple des pays qui se sont industrialisés après l'Europe. Il me semble que les changements institutionnels ont précédé l'évolution des mentalités (je parle des mentalités de la population dans son ensemble et non des seuls élites). Je pense plus particulièrement au Japon.
  16. Domi

    Chanson franchouille

    Deux lectures du vent, l'une lyrique, l'autre facétieuse. Ferré et Brassens. L'interprète de la première chanson est Ann Gaytan.
  17. Tout dépend d'où vient la réaction : de personnalités connues de gauches ou d'extrême-gauche, de médias s'assumant comme de gauche, de droite, du "service public" ou sans couleur politique revendiquée.
  18. Merci de ton intérêt et désolé pour le retard à répondre à te répondre ainsi qu’à Cugieran (le fil s'était développé trop rapidement). Mon idée est de confronter la théorie de l’islamisation de la radicalisation aux comportements individuels, à l’origine des radicaux islamistes en partant de ce qui me semblait être les implications de cette théorie. Mais cette idée de test m’est venue en cours de ce fil, elle doit être elle-même testée et/ou adaptée en quelque sorte. Aussi j’espère que mon message sera suffisamment clair. En réalité, je n’étais pas parti de l’idée que l’islam était la seule offre de radicalisation mais que l’islam normal n’avait pas de lien particulier avec l’islam radical (dans la théorie) donc pas de lien statistique entre être musulman et être musulman radicalisé (un musulman normal n’a pas plus de chance de devenir musulman radicalisé que n’importe qui d’une autre culture). Toutefois ta remarque m'a obligé à réfléchir au fait que je n'étais pas loin de l'hypothèse sous-jacente que tu as formulée et que je devais affiner mon raisonnement. A la réflexion, nous pourrions en effet supposer qu’il y a plusieurs offres de radicalité et que les individus choisissent la plus proche de leur contexte culturel, religieux ou national d’origine. Dans ce cas, il serait logique que les musulmans d’origine soient surreprésentés statistiquement dans l’islam radical du fait que les radicaux d’origines différentes ont d’autres portes de sortie. Il reste que en pratique l’islam a tendance à concentrer la radicalité violente ces derniers temps ce que la théorie de l’islamisation de la radicalisation n’explique pas. Cette théorie semble au contraire supposer que la radicalité change de support principal « comme cela » sans chercher à expliquer pourquoi tel support est touché à telle époque. Comme cette théorie implique tout de même certaines causes à la radicalité, l’analyse de ces causes devrait permettre de rechercher l’explication. Si ces causes sont économiques, sociales ou géopolitiques (guerres subies), il est vrai que le monde musulman n’a pas été gâté mais d’autres parties du monde non plus. Pour rappel selon ma théorie propre "radicalisation de l'islam", le passage d'une culture/religion non radicale l'année N à radicale l'année N + 30 s'explique par l'état de la religion l'année N et par les circonstances économiques, géopolitiques etc entre les deux. Selon une troisième théorie "essentialiste", l'islam suffit à tout expliquer.
  19. pour moi, l' analyse est la suivante. 1 Suisse en 39/45 : a - absence d'intervention Suisse Probabilité que l'Allemagne gagne la guerre 0,3 x probabilité que l'Allemagne déclare la guerre à la suisse une fois qu'elle aura gagné 0,7 x probabilité que l'Allemagne gagne contre la suisse et l'envahisse 0,9 = 0,19 (proba que la suisse soit envahie si elle n'intervient pas) b - intervention de la suisse Probabilité que l'Allemagne gagne la guerre 0,27 x probabilité que l'Allemagne déclare la guerre à la suisse une fois qu'elle aura gagné 0,97 x probabilité que l'Allemagne gagne contre la suisse et l'envahisse 0,93 = 0,24 La meilleure stratégie pour la Suisse est de ne pas intervenir. 2 Etats-unis en 39 45 a - absence d'intervention des Etats-unis Probabilité que l'Allemagne gagne la guerre en Europe 0,6 x probabilité que l'Allemagne déclare la guerre aux Etats-unis une fois qu'elle aura gagné 0,7 x probabilité que l'Allemagne gagne contre les Etats-unis et les envahissent : 0,4 = 0,17 (proba que les Etats soient envahis s'ils n'interviennent pas) b- intervention des Etats-unis Probabilité que l'Allemagne gagne la guerre en Europe 0,3 x probabilité que l'Allemagne déclare la guerre aux Etats-unis une fois qu'elle aura gagné 0,95 x probabilité que l'Allemagne gagne contre les Etats-unis et les envahissent 0,45 = 0,13 proba que les EU soient envahis s'ils interviennent. La meilleure stratégie pour les Etats-unis est d'intervenir. Evidemment, j'ai fixé les probabilités à dessein pour que la Suisse doive rester neutre et les Etats-unis intervenir et c'est forcément discutable mais l'essentiel n'est pas là. Quand un pays décide d'intervenir dans un conflit entre des pays tiers, il diminue les probabilités de victoire du pays tiers, augmente les probabilité d'être attaqué par le pays tiers et diminue quoique plus légèrement ses chances de résister en cas d'attaque. C'est l'opposition entre l'évolution de la 1ère proba et les deux autres qui décide s'il est intéressant d'attaquer ou non. Or, un petit pays a peu de chance d'avoir une influence sur l'issue finale et il est préférable de rester neutre pour ne pas inciter le pays tiers à attaquer. Un grand pays beaucoup plus, il aura donc davantage tendance à intervenir. Les circonstances n'étaient pas du tout les mêmes pour les Etats-unis entre leur création et le XXème siècle puisqu'ils sont passés de petit à grand pays.
  20. Très juste. Je n'en ai pas parlé pour ma part parce que j'ai plutôt voulu intégrer les causes de la radicalisation présente à une "théorie générale". Du coup j'ai eu tendance à omettre ce qui n'entrait pas dans ce cadre. Mais les pétro-dollars ont joué un rôle très important.
  21. Je re-synthétise plus rapidement mon raisonnement pour plus clarté : - Islamisation de la radicalisation : la part des "d'abord musulman" dans les musulmans radicalisés dans la population générale. Par exemple, en france il devrait y avoir 10 % de musulman d'origine et 90 % de convertis. - radicalisation de l'islam : il devrait y avoir uniquement des musulmans d'origine ou des convertis qui arrivent progressivement à la radicalité. On est beaucoup plus proche du deuxième scénario. Ce que tu dis est très intéressant, il y a une belle acuité psychologique dans tes remarques. En tout cas on a l'impression de ressentir ce que tu décris. Ma contribution. Je comprends beaucoup plus que quelqu'un pète les plombs là-bas à cause des bombardements parce que cela le touche personnellement ou en tout cas de très prêt. Quelqu'un qui se monte la tête ici n'a pas les mêmes excuses. Il y a peut-être une sorte d'effet tunnel lié à la propagande. La même personne neutre a priori à qui on ne montrerait que des crimes israéliens dans le cadre du conflit israelo-palestinien et qu'on convaincrait de faire un attentat suicide contre israël pourrait être convaincue de tuer des palestiniens si on lui montrait exclusivement des crimes palestiniens. Pour ce qui est de nos sociétés, tu parles bien du malaise qu'elles créent. Pourtant je n'ai pas de réponse simple à ce malaise. L'absence de liberté économique ? Elle limite le niveau de vie des gens et surtout elle crée une large catégorie d'inactif alors il semble logique de l'incriminer dans le mal être ambiant. Mais les Etats-unis bien plus libéraux ont leurs problèmes comme nous par exemple. Du coup je ne suis pas sûr que cela changerait énormément la donne même si j'approuverai toute réforme en ce sens. Est-ce que ce sont les sociétés modernes, le relâchement des liens sociaux comme le dénoncent certains etc qui créent du mal être ? Mais la violence est de tous les temps dans les sociétés humaines et souvent bien pire que pour nous. Comme je pense avoir dit l'essentiel de ce que j'avais à dire sur les causes du terrorisme et que je risquerai davantage de me répéter que d'apporter de nouveaux éléments en revenant sur un des points précédents, je vais conclure en disant ce que j'ai dit implique pour moi. Pour les musulmans elle implique une réflexion sur leur religion car le problème est plus large que la pure et simple approbation du djihadisme. De même que nous demanderions à un communiste n'approuvant pas le goulag de réfléchir dans quelle mesure les idées communistes n'en créent pas les conditions, les musulmans doivent faire cet effort de réflexion ou s'ils l'ont déjà fait lutter pour que cet effort aboutisse. Bien sûr la bête étant déjà bien nourrie et vivant de sa propre vie (indépendante des conditions qui l'ont crée), cet effort n'aboutirait pas à son annihilation rapide. Pour nous (les français voire les occidentaux au sens large ce qui inclue les musulmans vivant dans nos pays) elle implique d'abord que nous ne sommes pas responsables de la majeure partie du problème. C'est une erreur de se voir comme avant tout coupable alors que nous sommes essentiellement victimes car cela nous empêche de réagir comme il se doit. Nous devons bien sûr éviter d'aggraver les choses en nous lançant dans des aventures totalement néfastes comme la guerre en Lybie (merci Sarkozy). Nous devons également réformer économiquement la France. Toutefois l'essentiel du problème auquel nous sommes confrontés sera toujours là. Il reste à savoir s'il nous reste autre chose à faire ou rien. Pour moi la guerre contre Daesh est nécessaire. Elle évitera que le problème ne s'aggrave dans des proportions trop importantes quoique par elle-même elle ne le résout pas. En revanche, cela va sans dire mais va mieux en le disant, elle n'implique pas une attaque générale contre les musulmans pour deux raisons, chacune étant suffisante à elle seule : - même si une telle attaque n'avait aucune conséquences négatives pour nous elle ferait plus de victimes innocentes que n'en a fait le djihadisme jusqu'ici, - du point de vue de nos propres intérêts elle serait totalement contre-productive.
  22. Je reviens sur cette partie de la discussion. Pour moi, l'aspect religio- culturel n'est pas suffisant en soit car il ne caractérise pas car le terrorisme est loin de caractériser systématiquement l'islam dans l'espace et dans le temps. C'est une combinaison de ce qu'était l'islam avant la montée du phénomène djihadiste et de circonstances particulières (ouverture au monde/économiques/géopolitiques). Je ne sais pas si je résume correctement l'objet de la discussion en la présentant comme une opposition entre radicalisation de l'islam d'un côté (ma théorie) et islamisation de la radicalisation. Selon cette seconde approche, il y aurait des forces de radicalisation et de violences qui se déverseraient opportunément sur l'islam actuellement comme elles auraient pu se déverser ailleurs. Dans un premier temps, je me suis dit qu'il n'y avait pas d'éléments factuels permettant de trancher entre les deux options. Je me suis alors aperçu que ces théories recouvraient des divergences relatives au parcours des islamistes radicalisés. Le converti qui se radicalise et s'islamise en même temps correspond bien à la théorie de l'islamisation de la radicalisation car ce converti recherchait semble-t-il davantage la radicalité que l'islam lui-même. Le musulman qui parvient progressivement à la radicalité correspond à la théorie de la radicalisation de l'islam. Cela peut aussi convenir au converti dont la radicalisation suit la conversion d'assez loin. Il y a une troisième catégorie intermédiaire qui est celle des musulmans peu pratiquants ou de membres de la communauté musulmanes agnostiques ou non croyants. Un réflexe de solidarité communautaire peut jouer un certain rôle dans la radicalisation et ce profil est plus difficile à classer au regard des deux théories. Quoi qu'il en soit si nous étions purement et simplement en présence d'une islamisation de la radicalisation, il n'y aurait pas de lien statistique entre l'islam radical et l'islam modéré. Dans un pays où les musulmans sont dans une proportion proche de 10 % de la population totale, les convertis issu de familles non musulmanes devraient représenter 90% des effectifs des musulmans radicaux. Le phénomène d'islamisation de la radicalisation me parait moins important que le processus de radicalisation de l'islam ce qui n'empêche pas de reconnaitre l'importance des convertis parmi les radicaux.
  23. Il y a en tout cas trois niveau de réponse : le niveau juridique avec la liberté d'expression pour principe ici, la question de ce qui est convenable compte tenu du respect que l'on a pour autrui, la question de la responsabilité et des conséquences qu'une parole peut avoir. Une parole vraie et respectueuse d'autrui peut avoir des conséquences dramatiques en présence de fanatiques. Concernant Charlie c'est plus le niveau de "susceptibilité" des "insultés" que le niveau des insultes que je trouve remarquable.
  24. Je ne peux pas être d'accord avec ta manière de présenter l'attentat de Charlie mais la question est intéressante car elle recouvre un désaccord plus large concernant les causes du terrorisme. Selon mon impression, ton opinion et celle de gens qui pensent comme toi est que l'action terroriste ne peut être justifiée en ce qu'elle s'attaque à des civils innocents mais qu'elle a des justifications, c'est à dire des motifs légitimes de révolte et de colère. On serait peut-être assez proche de ce qui caractériserait une action ayant des justifications mais non justifiée en disant que l'action serait pleinement justifiée si les terroristes s'attaquaient loyalement à une armée et non à des civils. C'est à peu près la meilleure approximation que je vois. Pour moi et pour d'autres les justifications, même s'il peuvent s'appuyer sur des injustices sont avant tout des prétextes. Le choix de tuer précède les justifications du crime qui ne font que le rendre plus doux et faciliter le passage à l'acte. Les justifications ne sont donc pas vraiment des causes du terrorisme. Si un français décidait de tuer des anglais au prétexte que quelque part un anglais a tué un français nous serions évidemment dans le prétexte du fait d'une vision profondément biaisée. Le tueur français oublie par exemple qu'il y a autant de français à avoir tué des anglais que l'inverse. La racine de sa colère est aussi mauvaise que le sont ses fruits (s'attaquer à des innocents). Si un avion décime un village entier , la colère du petit nombre de rescapés et leur passage à une organisation terroriste serait plus compréhensible, notamment parce que l'on est plus sensible à ce qui nous touche directement. Du coup, cette justification est plus crédible pour être présentée comme une cause du terrorisme. Je ne sais pas si je présente correctement les deux sensibilités, la tienne en tout cas ?
  25. Je reviens une dernière fois sur les motivations de Daesh. Sur le long terme, je pense que Daesh nous aurait agressé de toute manière. Sur les attentats survenus depuis deux ans, le rôle des interventions est plus grand que je ne le pensais en regardant la chronologie. Il y a à cela des exceptions comme les préparations d'attentat (par Al Qaida) et menaces proférées contre la Suisse neutre (cf Noob dans un autre fil) ou l'attentat du musée de Bruxelles (avant les frappes de la coalition).
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