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Johnathan R. Razorback

Yabon Nonosse
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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Je ne dis pas que c'est brillant, je n'ai pas dit "qu'il a fait de la parole publique un récit". Je dis qu'il a commencé à le faire. Formellement, on va dans le bon sens. Que ça manque de substance, qu'on soit plus dans l'évocation qu'autre chose, c'est vrai. Que le compassionnel ne soit pas une politique, je m'en suis agacé souvent. Mais au moins il a l'air conscient de la situation difficile du pays, on est pas dans le déni, comme lorsqu'Hollande nous dit que "ça va mieux" et que le bilan de son mandat est positif... Pas de triomphalisme chez Macron. Après, peut-être que l'événement me pousse à un élan d'optimisme inhabituel. Après des mois de campagnes à expliquer à quel point la social-démocratisation du personnage me déplaisait, que je ne voterais pas pour lui, que de toute façon il allait perdre, etc., j'ai sans doute envie de voir quelque chose de positif émerger. Comme dit @h16, il faudra voir les actes pour vraiment juger. Pour l'instant, on peut encore avoir un fragile espoir.
  2. Pas d'accord. Bien sûr, ce n'était pas "concret", en cela qu'il n'a pas annoncé de mesures ou de nominations. Mais ce n'était pas vide de sens. Il a esquissé l'esprit de sa politique ("libérer le travail tout en protégeant les français les plus modestes", etc.). Il a adopté une posture humble, digne et rigoureuse à la fois. Il a aussi réussi à s'élever à un niveau symbolique, en se mettant au niveau de ses prédécesseurs et en louant chacun d'eux (ce qu'Hollande avait refusé de faire vis-à-vis de Sarkozy). Il a commencé à recréer une parole publique qui soit un récit, qui recrée du lien symbolique, qui réinscrit des actes dans une histoire. Et à s'exprimer dans un langage un minimum soutenu, structuré et approprié à la circonstance. Pour le moment on est au-dessus du niveau de Hollande et au niveau du meilleur de Sarkozy. Si c'est le niveau minimum du quinquennat, je considérerais que nous avons enrayé le déclin à ce niveau-là.
  3. J'ai écoute son discours d'investiture. Il était très bon. Je reste en désaccord fondamentalement avec son européisme mais pour le reste, j'ai l'impression qu'il s'est élevé au niveau de la fonction, qu'il a -contrairement à ce que redoute "Descartes"- conscience que le pays est plus divisé que jamais ("La division et les fractures qui parcourent notre société doivent être surmontées", a-t-il déclaré), et donc qu'il va essayer de répondre aux problèmes du pays. Et à défaut, si c'est la droite qui gouverne à sa place, il ne nous ridiculisera pas pendant 5 ans. Entre ça et le départ d'Hollande, c'est vraiment une bonne journée
  4. Etre incapable de distinguer des messages moqueurs à l'encontre d'un parti politique adverse d'une apologie d'un régime totalitaire... C'est l'esprit de nuances qui est en PLS là...
  5. "Quand les dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières." -Oscar Wilde.
  6. Exactement . Il n'est cependant pas impossible qu'il re-gauchise son discours pour essayer de prendre par la gauche et la surenchère son adversaire PS aux législatives. J'espère que les marseillais ne lui donneront pas leurs suffrages. L'ennui, c'est qu'une branlée ouvrira encore plus vite la voie à son héritier, M. Corbière, qui est nettement pire que JLM himself. Tout cela est bien triste. Je vais me réconforter en pensant à ce qui va arriver à la gauche radicale aux législatives.
  7. On en revient encore et toujours au problème de savoir si l'ordre public est vraiment menacé ou pas. Comme dirait l'autre, "Est souverain qui décide de la situation d'exception".
  8. "Qui peut être". Visiblement l'Etat se réserve le droit de décider si la situation est délictueuse ou pas. D'une façon générale il faut dédramatiser. Ce n'est ni la première ni la dernière fois qu'un collectif ouvrier lance ce genre de menaces. L'Etat est habitué. Ce n'est pas du terrorisme. Si délit il y a, on doit être dans le squat, l'occupation illégale d'une propriété privée, quelque chose de ce genre.
  9. Distinguer la lettre et l'esprit. L'idée de ton message était que même Napoléon, cet autocrate antilibéral qui fait fantasmer nos Zemmour contemporain, n'allait pas jusqu'à légitimer la propriété intellectuelle -preuve en est qu'elle est absente du Code civil. Ce dernier point est vrai. Mais la pensée juridique de Napoléon ne se borne pas au Code civil.
  10. Ben oui, pour un libéral, tout Etat est légitime à partir du moment où il assure la défense de la liberté individuelle. Un démocrate, par contre, ne sera pas satisfait par un tel Etat (par le régime d'un tel Etat). Et si pourtant: https://www.jstor.org/stable/43852439?seq=1#page_scan_tab_contents
  11. Comme l'a rappelé @Lancelot, il y a plein de présupposés métaphysiques discutables dans une telle affirmation. Si je dis que je suis propriétaire de mon corps, j'affirme que je suis quelque chose de transcendant, d'indépendant de mon corps, et que j'entretiens avec lui une relation de propriété. Ce n'est pas gênant si on pose un dualisme ontologique entre l'âme et le corps, comme chez Platon par exemple. Mais d'autres philosophies, à commencer par tout le matérialisme, considérerait une telle proposition comme aberrante (dans ce dernier cadre, on ne dira pas que j'ai un corps, mais plutôt que je suis mon corps). Donc on va essayer de produire un texte le plus pauvre possible en présupposés métaphysiques polémiques.
  12. Il n'y a pas de consensus là-dessus chez les libéraux (Locke et Rand sont pour) ni en dehors (Kant est pour, une partie du marxisme contemporain s'y oppose). Donc on laisse les sujets polémiques en dehors.
  13. Moi je le vois bien emporter 40 sièges. A comparer avec la gauche radicale qui fonce vers les limbes de l'oubli.
  14. C'est pas tout frais et je ne partage pas toutes les idées de l'auteur (ne serait-ce que le titre, sérieux...), mais je relaye néanmoins: https://mises.org/library/european-union-anti-european
  15. Question sur le bouquin de Manent que tu cites: parle-il de l'école de Salamanque, qui me paraît être un chaînon manquant souvent oublié ou méconnu* entre la pensée scholastique médiévale et le libéralisme qui émerge dans la modernité ? *Pour ne rien dire de Spinoza.
  16. Bon anniversaire à toi @Nigel
  17. J'ai trouvé Rogue One moins mauvais que Le Réveil de la Force, parce que moins décevant. Rogue One n'a pas les prétentions du VII, donc ça se regarde (même si je n'ai pas envie de le revoir donc ce n'est pas marquant). Mais il évite les personnages secondaires pourris du VII donc ça va. Puis il ne massacre pas l'univers étendu en permanence. Et au moins il y a une dimension tragique qui tranche avec le VII où les héros réussissent tout trop facilement. Et les combats de light-sabers dans le VII, grosse blague ; ça devient une massue utilisée de façon bourrine. Toute la fluidité et la technicité des superbes duels de la prélogie a disparu. Zéro élégance. Et je passe sur la Mary-sue qui devient un grand maître jedi avec zéro entraînement. Un mélange triste entre le néo-féminisme et l'idéologie de l'inné qui dévaste l'école contemporaine.
  18. D'un point de vue juridique, il me semble que les dispositions existantes sont largement suffisantes (après je ne sais pas s'il y a des équipes derrière pour les appliquer). Mais on retombe sur un problème déjà évoqué ici même: la définition de l'ordre public en droit français (ça va jusqu'où ? Quelle instance administrative ou politique est habilitée à en faire varier le contenu ?): http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=91556 (Notez que cette définition est redondante, vu que les "bonnes mœurs" sont un élément qui entre déjà dans la définition légale de l'ordre public, ou du moins qui lui est constamment associé: https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_public_en_droit_français ).
  19. Je peux accepter qu'on mentionne la responsabilité de la manière dont le propose @Lancelot, parce que la tournure de la phrase (et notamment le fait qu'on affirme que le libéralisme vise à la "défendre") implique qu'on ne la postule pas comme une réalité ontologique (de même que pour la liberté). ça nous donnerait donc ça: 1): Qu'est-ce que le libéralisme ? Le libéralisme est une philosophie politique qui a pour valeur fondamentale la défense de la liberté et de la responsabilité individuelles. La préservation de la liberté de chaque individu implique la limitation du champ d'action du pouvoir politique. Pour les libéraux, le pouvoir politique -de nos jours, le pouvoir de l'Etat- n'est légitime que dans la mesure où il assure la défense de la liberté individuelle contre les empiétements et les violences commises par d'autres individus, fractions de la société, ou États. Il cesse d'être légitime dès lors qu'il excède ou renie cette finalité. @Kassad et @Boz semblent quant à eux plaider pour une rédaction maximaliste, ce qui introduit plus de notions dès le départ. Pouvez-vous expliquer plus précisément ce que vous aimeriez ajouter/retirer/modifier ? Les suggestions sont les bienvenues ! Dis comme ça ce n'est pas très clair, surtout que "ne pas décider à la place d'autrui" ne semble pas être autre chose qu'une variante de "ne pas nuire", notion qui n'est expliquée qu'au paragraphe 2. Ou alors je ne comprends pas ton idée.
  20. Ils ont été aussi désastreux l'un que l'autre je pense: http://oratio-obscura.blogspot.fr/2017/03/presidence-hollande-lheure-du-bilan.html Honnêtement, j'ai exprimé beaucoup de défiance envers Macron, mais il va avoir du mal à faire pire que ses deux prédécesseurs.
  21. Le truc c'est que parler de "monopole de la production et de l'enseignement des idées", c'est zapper la différence entre les opinions (jugements de valeurs) et les savoirs scientifiques (jugements de faits). L'Ednat, malgré des infiltrations extérieures que je dénonçais plus haut, et malgré une défense minimale du régime de l'Etat ("la démocratie c'est bien"), est quand même sur une ligne qui exclue dans l'ensemble les opinions, qui confronte les jeunes à un univers qui ignore les valeurs qu'ils ont déjà intégrés dans leur socialisation familiale. Il n'est pas dit que le privé en fasse autant, et le surveiller n'est pas simple. La position minimale me semble être celle qu'a prise Fillon pendant la campagne: "favoriser l'enseignement privé, mais laisser à l'Etat le droit d'interdire les institutions qui véhiculent une idéologie dangereuse". On pourrait répondre que c'est vague et que ça autorise une dose d'arbitraire. Mais ne rien faire me semble encore plus dangereux.
  22. Livrer des armes à l'une des parties en présence dans une zone du monde massivement instable depuis la guerre d'Irak. Prétendre que ça va rétablir la paix plus vite.
  23. Que répondre, en effet, à l'argument républicaniste qui consiste à pointer le fait que la fin d'une éducation publique, homogène, risque d'enfermer encore plus l'individu dans sa condition sociale et/ou sa communauté immédiate ? La version hard de cette objection étant: "laisser l'éducation au privé, c'est laisser l'islamisme obtenir des bastions dans la société, le laisser formater des gens qui basculeront demain dans le terrorisme". (C'est d'ailleurs une vieille objection puisque la menace d'une implosion sociale et culturelle de la France était déjà utilisée au moment de l'invention de la politique éducative de la 3ème république)
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