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Le Commerce équitable


Citrouille

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Bon il y a un truc qui me fait bien marrer, c'est que les alters et autres anti-pubs sont cloués au pilori dès qu'ils parlent de conditionnement par la publicité, d'entreprises qui créent artificiellement des besoins chez le consommateurs pour s'assurer des débouchés ; on leur répond que la publicité n'est pas de la contrainte, que les consommateurs sont responsables et libre de choisir.

Et là pof, on parle de commerce équitable, et quelle suprise ! c'est les mêmes arguments qu'on dénonce chez les gauchistes qui sont ressortis pour descendre le commerce équitable.

2 poids 2 mesures ?

Il me semble que les gauchistes dénoncent la publicité en tant que telle. Dans le commerce équitable, ce qui est dénoncé, c'est la publicité mensongère.

Comme le faisait justement remarquer Ronnie, il faudrait arrêter de croire que les entreprises sont forcément des anges. Le commerce se fiat dans un contexte ou le droit n'est pas toujours respecté. En théorie, oui, le commerce est équitable par nature. En réalité, certains profitent de situations injustes créees directement ou interdirectement par l'Etat, et même les provoquent, on peut difficilement parler d'équité dans ce cas.

Je n'ai jamais prétendu que les entreprises étaient des anges. Dire que le commerce est équitable en soi ne veut pas dire que tout est toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Mais il est assez illogique de soutenir: "les entreprises ne sont pas des anges, alors faisons confiance à celles qui promettent monts et merveilles". L'angélisme consiste précisément à croire aveuglément le message "nous on fait les choses équitablement et ca fait le bien du monde, les autres sont méchants", et donc à avoir une méfiance à deux vitesses: très grande pour les entreprises "non équitables", et plus limitée pour celles qui se présentent comme "équitables".

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Devenir un consommateur éthique c'est se renseigner sur les filières, les filiales et leur code d'éthique par exemple.

Un logo ne certifie pas forcément une éthique mais si je raisonne dans l'absolu, je n'achète plus rien non plus.

Si je prends l'exemple de Malongo : ils seléctionnent des cafés de qualité, ils ont un logo "commerce équitable" mais la société Malongo a une éthique générale : donc je peux acheter divers cafés de cette marque parce que je fais confiance à cette société.

Si je suis limitée au niveaux des moyens financiers, je vais choisir comme beaucoup de modestes foyers un premier prix d'une grande filière, la qualité sera moindre et l'éthique je ne sais pas vraiment car il y a récupération de stocks de moindre qualité et moins de gaspillage …

Les énormes sociétés (comme Jacques Vabre ..) ne proposent pas forcément des premiers prix et ne suivent pas une éthique de base :

- Largage de pesticides en hélicoptère directement dans les champs alors que les ouvriers sont en train de travailler : ils ne veulent pas perdre 1 minute et rentabiliser au prix de la vie humaine …

Conclusion : il faut s'informer du mieux que l'on peut sur les procédés des uns et des autres.

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- Largage de pesticides en hélicoptère directement dans les champs alors que les ouvriers sont en train de travailler : ils ne veulent pas perdre 1 minute et rentabiliser au prix de la vie humaine …

avec de telles affirmations on n'est pas dans de la désinformation, non non :icon_up:

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Ca me semble un raccourci facile. Ce qui est polluant est néfaste et couteux pour le produit en général.

Quand on le fait c'est qu'il y a d'autres raisons derrière qui poussent à faire abstraction d'une telle évidence économique.

Vous pouvez développez vos connaissances du milieu ?

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Vois pas le rapport. Si tu crois que le commerce équitable type Max Havelaar supprime tout le système d'importation/grosse distribution etc., tu te mets le doigt dans l'oeil.

En l'occurence, l'exploitation dans les produits comme le café, ce n'est pas la grande distri qui la fait. Ce sont les premiers intermédiaires dans les pays peu développés. Je te rappelle que dans beaucoup de pays peu développés, il n'y a pas d'Etat de Droit. Pourtant, ceux qui ont le pouvoir de faire changer les conditions de production, c'est la grande distri et les industriels importateurs. Et pour les motiver, il suffit de choisir ce qu'on consomme.

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Ca me semble un raccourci facile. Ce qui est polluant est néfaste et couteux pour le produit en général.

Quand on le fait c'est qu'il y a d'autres raisons derrière qui poussent à faire abstraction d'une telle évidence économique.

Vous pouvez développez vos connaissances du milieu ?

Au sujet des traitements pesticides en général et autres intrans?

Il va falloir que je crée un sujet sur cela alors : agriculture biologique, raisonnée, permaculture, agriculture intensive ..

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Pour en revenir sur le regard éthique du consommateur

- L'exemple choisi des hélicoptères et des humains qui en patissent : je voulais appuyer sur le conotation du bien être humain, du traitement des employés en général et ce, quelque soit le pays.

- Les méthodes de largage et l'utilisation de pesticides permettent au final au consommateur d'acheter moins cher, En effet, ceci est un autre sujet : une agriculture mondiale plus écologique est ce possible?

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Je ne juge pas la conscience d'autrui, je juge la publicité mensongère qui vise à profiter de la conscience d'autrui. Or le commerce équitable c'est cela. Prétendre qu'acheter équitable va améliorer le sort des pays du Sud est faux. Un ami économiste, en attente de publication dans une prestigieuse revue internationale a démontré que c'était une aberration totale.

En l'occurence, en attendant les rêves de grandeurs, le commerce équitable améliore le sort de quelques producteurs. Ceux-là, on s'en fiche ?

La logique de "l'équitable" ne tient pas, on n'aboutirait aux résultats promis que si tous achetaient "équitable"

Sauf qu'on y est déjà arrivé et on y arrive tous les jours. Ou bien quels sont les résultats promis selon toi ?

ce qui, au vu du surcoût impliqué est peu probable.

Si l'on ne s'occupe que du producteur de la matière première (cas de Max Havelaar), alors le surcoût sur le produit final est de l'ordre grosso modo de 5%. (+50% sur les 10% du produit qui vont au cultivateur)

Beaucoup plus prosaïquement, les contrôles sur la dénomination "équitable" sont tellement légers qu'ils ne garantissent rien. La transparence n'est pas le fort du monde "équitable", comme le prouve la comptabilité d'Oxfam…

Je veux bien les sources. Et même, serait-ce une raison pour invalider le système ?

Le meilleur résultat qu'on peut espérer du commerce équitable c'est que la prouction à destination du nord soit entièrement "équitable", mais cela n'altérera en rien la production à destination du Sud. Grosso modo, le mieux qui pourrait arriver serait une répartition de la production telle que le Nord puisse avoir bonne conscience, sans que les pratiques "inéquitables" disparaissent. Serait-ce suffisant, je me permets d'en douter.

Je ne vois pas trop le rapport. Par rapport à la souveraineté alimentaire, le c.e. est assez neutre. Le but du c.e. est le développement…

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(Attention, intervention un peu bordelique et contradictoire)

Je trouve que l'idée des labels est excellente.

Le consommateur a plus de critère de choix, il y a plus de transparence. Les petits entrepreneurs peuvent se rassembler autour d'un label qualité ou autre. Le consommateur peut aussi boycotter voire porter plainte pour publicité mensongère. Vive les labels et la transparence !

Le consommateur peut aussi se faire avoir comme il en a l'habitude. Je boycotte systématiquement les marques dont j'ai l'impression qu'elle me prenne pour un con (sans sommation).

Et le discours marketing des labels du commerce équitable sont un peu fumeux :

Le commerce équitable entend intervenir comme un "complément" au commerce international traditionnel. Il vise à favoriser les producteurs et les communautés marginalisées des pays moins développés en contribuant à un développement durable par l'amélioration des conditions des échanges. Les critères du commerce équitable : le commerce équitable est un commerce qui est

• SOLIDAIRE : Travailler en priorité avec les producteurs les plus défavorisés dans une démarche solidaire et durable

• DIRECT : Eviter les intermédiaires pour maximiser la marge du producteur

• JUSTE : Garantir un prix d'achat juste permettant aux producteurs de répondre à leurs besoins fondamentaux

• TRANSPARENT : Assurer une parfaite traçabilité du produit et des circuits de commercialisation

• QUALITATIF : Offrir au consommateur final un produit authentique et entièrement naturel (certification biologique)

• RESPECTUEUX : Respecter l'environnement et valoriser les savoir-faire traditionnels

Cela dit la stabilité du prix d'achat me paraît un critère intéressant, pour les zones pauvres qui produisent par exemple du café. Ca peut être également l'occasion de tisser des liens, et d'expérimenter. L'aspect transparence et qualité, pourquoi pas. Et surtout le fait de cibler

Mais finalement, un label est en grande partie une marque. C'est assez subjectif tout ça. Il n'y a pas de garantie, il ne faut pas s'illusionner. Et il n'y a pas de garantie de résultat sur le développement. Qu'est ce qui empêche réellement le développement économique dans certaines zones du monde ?

Les produits portant le label Max Havelaar sont issus du commerce équitable c'est-à-dire qu'ils ont été produits et commercialisés selon les standards internationaux du commerce équitable.

Concrètement, cela signifie :

* Un revenu décent pour les producteurs du Sud et la garantie pour les consommateurs qu'un prix juste a bien été versé aux producteurs.

* Une amélioration des conditions de travail des producteurs du Sud dans le respect des droit de l'Homme et de l'environnement : pas de travail forcé, pas de travail des enfants, pas de discrimination, liberté syndicale, préservation des écosystèmes…

* Une amélioration des conditions de vie des producteurs du Sud grâce à des primes dédiées aux investissements communautaires (accès à l'éducation, au soin…), à une autonomie renforcée des organisations de producteurs du Sud et une sécurité durable.

* La garantie de l'origine équitable des produits par des contrôles réguliers.

* Une attention particulière sur la qualité des produits : seuls des produits de qualité bénéficient du label Max Havelaar. Choisir les produits issus du commerce équitable n'est pas un acte de charité mais un acte de consommation responsable.

Je ne sais pas si ça a des résultats vraiment positifs, je suis agacé par le discours marketingue anti-libéral qui est servi pour nous vendre cette soupe, mais pourquoi pas ? A étudier. Il est agréable néanmoins de voir que des individus s'associent dans des objectifs humanistes sans demander ni intervention de l'Etat, ni subvention, et sans rejeter fondamentalement le commerce.

La bonne démarche me semble de signaler les expériences de développement efficace, celles qui ont échoué, qu'elles soient liés ou non au commerce équitable.

Pourquoi ne pas se contenter de signaler que le libéralisme ne s'oppose pas à la diversité, et qu'en tant que libéral on accueil avec bienveillance toutes les démarches libres (non étatiques), tout en rappelant que le commerce classique n'est pas pour autant nuisible au développement, au contraire ? Le commerce équitable n'est pas obligatoirement anti-libéral, pas toujours voué à l'échec, pourquoi alors ne pas en faire l'un des aspects du mouvement libéral, même minoritaire, pourquoi le laisser aux étatistes d'Attac ?

Et en ce qui me concerne, j'aime acheter des produits issus d'entreprises transparentes.

Bon week-end. Il y a du soleil !!! :-)

PS : oups, je n'avais pas vu le sous-titre "est-ce réalisable à grande échelle".

Non, ce n'est pas l'objectif, et les notions liés à "équitable" sont bien vagues, beaucoup plus que bio.

De plus ce n'est pas nécessaire : il existe déjà des entreprises et des marques, on peut déjà s'informer sur elle, et utiliser ces informations en plus des critères de qualité et de pris, avant de faire son choix d'achat.

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10 objections majeures au "commerce équitable"

http://ecolo.asso.fr/textes/20020312equi.htm

1 - Le commerce " équitable" est inéquitable.

2 - Le commerce équitable favorise la concurrence déloyale

3 - Le commerce équitable ne tient pas compte des coûts écologiques

4 - Le commerce équitable favorise l'appauvrissement de la biodiversité

5 - Le commerce équitable accompagne la "déculturation " de la production

6 - Le commerce équitable nous éloigne de l'essentiel : re-localiser l'économie

7 - Max Havelaar cautionne la grande distribution

8 - Le commerce équitable cautionne la mondialisation

9 - Le commerce équitable est une forme du néocolonialisme

10 - Le commerce équitable participe à l'idéologie de la soumission au réalisme économique

Il faut mieux vaut lire ça que d'être aveugle, quoique ;-)

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Invité Arn0
L'habillement fait partie intégrante de cette diversité des cultures et cette diversité culturelle fait la richesse de la Terre. Toute la production fait ainsi partie de la culture vivante des peuples. Azimuts, entreprise d'habillement issu du " commerce équitable", importe en France des vêtements de style tropicaux. Imaginons la tête du Népalais qui, en arrivant à Paris, se trouve face à des personnes habillées en . . . habitant des tropiques. Gageons qu'il repart aussitôt, déçu. L'idéologie dominante mène au renoncement à sa propre culture.
:icon_up:
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Ce qui me gêne, c'est la possiblité d'apauvrir encore plus certains producteurs locaux.

Que font les producteurs qui n'ont pas les moyens de se conformer aux label, ils crèvent de faim parce que notre conscience nous a dicté d'acheter équitable ? :icon_up:

Je ne m'y connais pas suffisement en économie mais je suppose que c'est possible non ?

En plus ce qui me gêne, c'est l'impression de donner mon accord à l'idéologie gauchiste qui va de pair avec certains labels. (Là je pense surtout à Oxfam. Les petits prospectus que je reçois régulièrement d'eux me donnent la nausée. Soit dit en passant, je trouve leur chocolat dégueulasse.)

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Pour en revenir sur le regard éthique du consommateur

- L'exemple choisi des hélicoptères et des humains qui en patissent : je voulais appuyer sur le conotation du bien être humain, du traitement des employés en général et ce, quelque soit le pays.

- Les méthodes de largage et l'utilisation de pesticides permettent au final au consommateur d'acheter moins cher, En effet, ceci est un autre sujet : une agriculture mondiale plus écologique est ce possible?

Dans les champs ou les parcelles où cet épandage se ferait sur le dos des humains, ce devait être des "militants" de GreenPeace ou d'Attac embusqués depuis de longues semaines en attendant cet épandage, appareils photos en main :icon_up:

Désinformation quand tu nous tient !…..

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Dans les champs ou les parcelles où cet épandage se ferait sur le dos des humains, ce devait être des "militants" de GreenPeace ou d'Attac embusqués depuis de longues semaines en attendant cet épandage, appareils photos en main :icon_up:

Désinformation quand tu nous tient !…..

Ben non, ce sont des patrons millioniaires qui n'approuvent pas !

Et oui, les riches ont une éthique : faut sortir de tes préjugés !

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10 objections majeures au "commerce équitable"

http://ecolo.asso.fr/textes/20020312equi.htm

1 - Le commerce " équitable" est inéquitable.

2 - Le commerce équitable favorise la concurrence déloyale

3 - Le commerce équitable ne tient pas compte des coûts écologiques

4 - Le commerce équitable favorise l'appauvrissement de la biodiversité

5 - Le commerce équitable accompagne la "déculturation " de la production

6 - Le commerce équitable nous éloigne de l'essentiel : re-localiser l'économie

7 - Max Havelaar cautionne la grande distribution

8 - Le commerce équitable cautionne la mondialisation

9 - Le commerce équitable est une forme du néocolonialisme

10 - Le commerce équitable participe à l'idéologie de la soumission au réalisme économique

Il faut mieux vaut lire ça que d'être aveugle, quoique ;-)

C'est un vieux plaidoyer de décroissants, auquel j'avais répondu à l'époque. J'avais même été publié dans un journal écolo. :icon_up: (si j'avais à re-rédiger, je changerais certaines formulations, depuis 3 ans j'ai un peu évolué…)

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C'est un vieux plaidoyer auquel j'avais répondu à l'époque. J'avais même été publié dans un journal écolo. :icon_up:

Je trouve très intelligent d'engager le débat sous l'angle d'un label (ici, Max Havelaar) plutôt que sous l'angle imprécis du terme "commerce équitable".

Bon, j'avoue que ça me fait plaisir de voir que certains libéraux regardent le commerce équitable avec ouverture. Mieux vaut récupérer et influencer, plutôt que de laisser cette expérience à Attac. Oui je sais, je suis cynique, mais c'est pour la bonne cause :-) Dire et redire, le commerce est bénéfique en général, et le commerce équitable est un complément qui cible certaines zones instable, afin de les stabiliser et de leur permettre d'intégrer l'économie sur de bonnes bases. Il n'y a pas opposition, mais symbiose, entre l'économie de marché et les nombreuses démarches associatives.

Dire et redire que le libéralisme n'est pas incompatible avec un grand nombre d'engagements sociétaux, parfois contradictoires. Certains libéraux s'engageront dans un sens, d'autres dans le sens opposé, et c'est très bien ainsi, le libéralisme n'est pas une idéologie totalisante, juste la volonté de mettre en place un cadre permettant aux êtres humains de s'épanouir au mieux : c'est par leur liberté et leur interaction que l'on avancera, pas en faisant des plans quinquénaux.

Que certains libéraux prennent position pour ou contre le commerce équitable, pour ou contre le TCE, pour ou contre… etc etc etc… est la principale qualité du mouvement libéral. Refusons le totalitarisme de la pensée.

Je m'emballe, mais c'est parce que l'idée me plait ! Vive la diversité. A bas les néomarxismes totalisants, à bas les néoconservatismes moralisants, vive la diversité des pensées, et le respect des différences de l'autre. Quand je pense que c'est Le Monde Diplomatique qui a inventé le terme "pensée unique", je dis : snif.

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J'ai pas lu le fil en entier juste le premier post de notre ami Gilles, mais il faut avouer qu'il a un peu raison.

Pour certains produits oui. Mais surtout il ne comprend pas le développement. Pour lui, seuls les chiffres comptent, l'organisation des êtres humains ça ne rentre pas dans ses équations.

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Pour certains produits oui. Mais surtout il ne comprend pas le développement. Pour lui, seuls les chiffres comptent, l'organisation des êtres humains ça ne rentre pas dans ses équations.

C'est vrai qu'il est lourd avec ses équations !

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En gros ce que dit le texte c’est comme de dire a quelqu’un qui donne au resto du cœur vous auriez dépenser votre argent ailleurs ! Bien sur mais je voulais le dépenser .

Non, le texte ne prétend aucunement dire où quelqu'un devrait dépenser son argent. Par contre, je crois qu'il répond à la question initiale de Citrouille: est-il possible de généraliser la pratique du "commerce équitable? La réponse est non.

L'idée de départ est que le libre-échange seul relève du commerce "inéquitable" parce qu'on juge que des producteurs ne sont pas assez payés. Mais pour rendre plus "équitable" le commerce dans un secteur, il faut le rendre encore plus "inéquitable" dans un autre secteur: si vous avez 100 à dépenser, faire monter les revenus de producteurs en ajoutant un don implicite dans votre demande pour un produit doit forcément faire baisser votre demande pour d'autres produits. Au lieu de dépenser 50 pour le produit A et 50 pour le produit B, vous dépensez 60 pour le produit A et… 40 pour le produit B. Les revenus dans tous les secteurs ne peuvent pas augmenter. Face à la situation initiale, le commerce pour A ne peut devenir plus "équitable" que si le commerce de B devient encore plus "inéquitable", selon le standard "d'équité" avancé plus ou moins explicitement par ses partisans. C'est la raison pour laquelle l'article nie que le commerce équitable puisse prétendre au statut de nouvelle règle généralisée pour le commerce.

Autrement dit, le texte ne dit pas que les gens ne devraient pas acheter de produits labellisés "équitables". Il dit par contre qu'en laissant tomber les produits du Sud non labellisés pour les produits laballisés, les consommateurs se trompent s'ils croient qu'ils font quelque chose pour combattre la pauvreté en général dans le Tiers-monde.

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Très bonne approche du commerce équitable.

Qui répond bien au texte de xara :

Une personne qui achète des produits du commerce équitable le fait parcequ'elle pense plus profitable pour elle et pour tout ce qui lui importe sur cette planète de payer (même plus cher) telles et telles personnes pour tel service plutôt que telles autres, je ne vois pas ce qu'il y a à y redire. Et il n'est en rien évident que le développement du commerce équitable ne puisse pas aussi jouer un rôle dans l'amélioration du niveau de vie des producteurs en difficulté : certes sans libre échange, il n'y a pas de développement possible, mais c'est parceque le libre échange permet aux initiatives de ce développer ; ce sont en réalité les initiatives des individus qui leur font améliorer leur niveau de vie, pas le libre-échange qui n'est que la condition pour que ces initiatives soient possible ; le développement du commerce équitable est une initiative comme une autre, il n'y a donc pas à opposer libre échange et commerce équitable dans la lutte contre la pauvreté, le libre échange est nécessaire, on verra dans quelques années si le commerce équitable a réellement apporté quelque chose.

Sauf que les aspirations de Citrouille ne sont pas en conflit avec ce qui est dit dans le texte. Je ne vois donc pas en quoi cette "approche du commerce équitable" répond au texte.

Le texte ne prétend pas qu'il y ait quelque chose à redire sur le fait que l'acheteur équitable pense plus profitable de faire ce qu'il fait, quelles que soient ses raisons.

Le texte n'oppose pas libre-échange et commerce équitable.

Tout ce qu'il fait, c'est de dénoncer l'idée qu'on pourrait repousser la pauvreté en transférant simplement ses dépenses d'un secteur à l'autre, ce à quoi correspond le commerce équitable. Pour repousser la pauvreté par le commerce équitable, il faut supposer qu'un nouveau pouvoir d'achat tombe de nulle part, comme par magie, dans les poches des consommateurs pour financer la généralisation de cette pratique.

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Invité Arn0
Non, le texte ne prétend aucunement dire où quelqu'un devrait dépenser son argent. Par contre, je crois qu'il répond à la question initiale de Citrouille: est-il possible de généraliser la pratique du "commerce équitable? La réponse est non.

L'idée de départ est que le libre-échange seul relève du commerce "inéquitable" parce qu'on juge que des producteurs ne sont pas assez payés. Mais pour rendre plus "équitable" le commerce dans un secteur, il faut le rendre encore plus "inéquitable" dans un autre secteur: si vous avez 100 à dépenser, faire monter les revenus de producteurs en ajoutant un don implicite dans votre demande pour un produit doit forcément faire baisser votre demande pour d'autres produits. Au lieu de dépenser 50 pour le produit A et 50 pour le produit B, vous dépensez 60 pour le produit A et… 40 pour le produit B. Les revenus dans tous les secteurs ne peuvent pas augmenter. Face à la situation initiale, le commerce pour A ne peut devenir plus "équitable" que si le commerce de B devient encore plus "inéquitable", selon le standard "d'équité" avancé plus ou moins explicitement par ses partisans. C'est la raison pour laquelle l'article nie que le commerce équitable puisse prétendre au statut de nouvelle règle généralisée pour le commerce.

Autrement dit, le texte ne dit pas que les gens ne devraient pas acheter de produits labellisés "équitables". Il dit par contre qu'en laissant tomber les produits du Sud non labellisés pour les produits laballisés, les consommateurs se trompent s'ils croient qu'ils font quelque chose pour combattre la pauvreté en général dans le Tiers-monde.

J'avais bien compris. Mais pourquoi les gens achètent équitable plutôt que non équitable généralement? Parce qu'ils pensent que c'est mieux pour le développement des pays du sud. Donc dire que ce n'est pas le cas ne serait-ce qu'un tout petit peu c'est dire qu’acheter équitable est idiot. Alors oui les gens sont libres de se comporter comme des idiots et je sais bien qu’il n’a jamais été question d’interdire le commerce équitable, mais ce n’est pas la question. Oui la vraie solution au problème de développement des pays du Sud ce n’est pas l’équitable, mais la question n’est pas là non plus. Pour moi la question c’est de savoir si, toute chose égale par ailleurs, l’équitable est plus favorable au développement des pays pauvres (ne serait-ce que dans une très faible mesure).

Le texte dit que l'argent serait dépensé ailleurs. Sauf que pour 100€ de produit équitable la proportion qui revient au producteur des pays pauvre est supérieure à celle qui reviendrait au producteur dans une filière normale*. La part qui revient aux intermédiaires des pays riches est au moins proportionnellement plus faible. La je parle bien pour la même somme dépensée. L’argument l’argent aurait été dépensé ailleurs ne tient pas dans ce cas là. Si la même somme d'argent qui va aujourd'hui au commerce mondiale de produit agricole allait dans des produits agricoles équitables il se passerait deux choses: puisque l'équitable est plus cher** la quantité de produit consommé par les occidentaux serait plus faible, et d’un autre coté les revenus des producteurs agricole serait supérieur. Simple transfert de richesse par mécanisme de solidarité. Transfert qu’il est possible de critiquer mais pas en disant que l’argent aurait été dépensé ailleurs, puisque le but c’est justement que cet argent aillent aux producteurs locaux.

*Sinon ce n’est pas du commerce équitable

**Si les produits ne sont pas plus chers le problème est encore plus simple. Il s’agit simplement de préférer que son argent aille au producteur local plutôt qu’aux intermédiaires internationaux.

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