Aller au contenu

Julian Baggini Contre Benoît Xvi


Messages recommandés

Baggini est un philosophe analytique britannique (double pléonasme, puisque tous les philosophes anglo-saxons contemporains appartiennent à cette école) qui, comme pas mal de ses collègues, n'aime pas beaucoup la religion, en particulier catholique. Néanmoins, j'ai pensé que cet éditorial vieux d'un an pourrait susciter un débat intéressant.

Grey matters

The new Pope sees human morality in simple black and white. It's up to us to

show that shades of grey exist

Julian Baggini

Wednesday April 20 2005

The Guardian

Those who hoped that the new Pope would be prepared to deal with the complexities of the modern world already have cause to despair. During his last few hours as Cardinal Ratzinger, Pope Benedict XVI delivered what was, in effect, his election pitch, speaking out against the "anything goes" mentality that marked modern times. Absolute moral values had to be defended, he argued, against the "dictatorship of relativism which does not recognise anything as definitive and has as its highest value one's own ego and one's own desires".

We have known for a long time that orthodox religion has a preference for black-and-white certainties, but this crude dichotomy between the absolute moral truths of the church and the so-called laissez-faire relativism of the modern secular world is crassly simplistic. Yet perhaps we should thank Pope Benedict for bringing the issue to a head, for that might mean that at last it will be possible to confront and slay the myth that without God anything is permitted.

That we have not already done so is in itself a sign that the best ideas of the enlightenment have never become the orthodoxy some hoped, and others feared, they would. Back in the 18th century, the great Scots philosopher David Hume argued for a secular morality that thoroughly rejected the kind of moral absolutism of the church. In the Pope's terms, Hume would have been categorised as a relativist. Yet to say Hume had as his highest value his own ego and desires would be a terrible slander. Hume, and many like him, both rejected the authoritarian absolutism of the church and the anything-goes relativism that the new Pope holds up as a straw bogeyman.

Hume did not think that moral judgments were objective facts, just waiting to be discovered, commands delivered from on high on tablets of stone. Morality is based on the natural sympathy we have for our fellow creatures, nothing more and nothing less. We all have reasons to be good and to seek accommodations with

each other. His case cannot be made quickly because it is neither simple nor simplistic. But the mere fact that these, and countless other non-absolutist ethics exist is enough to show that there are plenty of principled alternatives to moral absolutism.

Not that theocratic absolutism in itself is above reproach. The idea that moral laws derive their authority from God's authorship of them was dismissed convincingly by Plato more than two millennia ago. His question, updated for our monotheistic times, is: does God command what is good because it is good; or is what God commands good because he commands it? If he commands what is good because it is good, then things are already good or bad irrespective of what he desires and we don't need God to establish morality after all. But if what God commands is good only because God commands it, that would mean that anything could be good or bad, and we're just lucky that God doesn't command us to kill and torture. Ironically, start with the idea that you need God for ethics and you end up either proving you don't, or with the ultimate form of relativism:

the idea that God could make it so that "anything goes".

The black-and-white choice Ratzinger offers us is, therefore, a bogus one. Theabsolute moral certainty he claims the church offers is hollow, and the valueless relativism he claims is the only alternative a caricature of

non-absolutist ethics.

What, then, would a mature, modern morality look like? Contemporary moral philosophy provides plenty of clues, for those who care to take a look. It starts from the premise that waving goodbye to certainty does not mean waving hello to anarchy. Living with uncertainty and accommodating difference is the real challenge of the modern world, one that the new Pope seems desperate to shirk.

In some ways, however, secular liberals have helped create the false impression of non-religious ethics that people such as Ratzinger have been able to criticise. The experience of colonialism and imperialism has made us wary of imposing our values on others, to such an extent that we are unwilling to express any strong moral convictions at all. Ratzinger's defence of absolutism should shake secularists out of their undogmatic slumbers. If people are not to believe that absolute theocratic ethics provide the only source of rigorous values in the modern world, we need more people to argue the contrary with vigour, as Hume did.

In the absence of a single moral authority, ethics is something we all have to take responsibility for. If we don't, then either anything really will go, or people will go back to the comfort Benedict XVI's certainty provides.

Copyright Guardian Newspapers Limited

http://www.guardian.co.uk/g2/story/0,3604,1463620,00.html

Lien vers le commentaire

La plupart des athées soutiennent que la morale peut être fondée sur d'autres bases que la religion. C'est une discussion qui revient souvent dans les débats entre athées et croyants. Personnalement je suis athée mais j'adopte malgré tout la conclusion des religieux pour qui "si dieu n'existe pas alors tout est permis".

La question n'est pas tant de savoir si l'on peut construire une morale athée. On le peut, et elle dépendra tout simplement de la définition que l'on donne du mot "morale". On pourra alors aussi bien se retrouver du coté de Kant ou de Rand. La question se place plutôt du point de vu de la métaéthique. Parmi ces différentes morales laquelle est la bonne? ma foi aucune, encore une fois ça n'est qu'une question de définition. Mais surtout pourquoi devrais je adopter un comportement moral. Sur ce point (et je vous mets au défit de me contredire) aucun argument sérieux n'a été avancé pour justifier pourquoi un individu doué de raison devrait se conformer à une règle morale. C'est la théorie de l'égoisme rationnel (à ne pas confondre avec l'égoisme moral Randien ni avec l'égoisme psychologique).

Pour reprendre l'expression de Kundera je crois que l'on est ici confronté à une sorte de "paradoxe terminal", plus la raison va se répendre sur terre plus la morale va tendre à disparaitre et plus les relations entre les hommes vont se dégrader; Alors que les optimistes ont tendance à penser que le développement de la vérité coincide forcément avec celui du bonheur. L'humanité a besoin de morale, mais les progrès de cette humanité s'accompagnant d'un accroissement de la raison, les bases même de la morale sont progressivement détruites.

Lien vers le commentaire
Invité Arn0
La plupart des athées soutiennent que la morale peut être fondée sur d'autres bases que la religion. C'est une discussion qui revient souvent dans les débats entre athées et croyants. Personnalement je suis athée mais j'adopte malgré tout la conclusion des religieux pour qui "si dieu n'existe pas alors tout est permis".

La question n'est pas tant de savoir si l'on peut construire une morale athée. On le peut, et elle dépendra tout simplement de la définition que l'on donne du mot "morale". On pourra alors aussi bien se retrouver du coté de Kant ou de Rand. La question se place plutôt du point de vu de la métaéthique. Parmi ces différentes morales laquelle est la bonne? ma foi aucune, encore une fois ça n'est qu'une question de définition. Mais surtout pourquoi devrais je adopter un comportement moral. Sur ce point (et je vous mets au défit de me contredire) aucun argument sérieux n'a été avancé pour justifier pourquoi un individu doué de raison devrait se conformer à une règle morale. C'est la théorie de l'égoisme rationnel (à ne pas confondre avec l'égoisme moral Randien ni avec l'égoisme psychologique).

Pour reprendre l'expression de Kundera je crois que l'on est ici confronté à une sorte de "paradoxe terminal", plus la raison va se répendre sur terre plus la morale va tendre à disparaitre et plus les relations entre les hommes vont se dégrader; Alors que les optimistes ont tendance à penser que le développement de la vérité coincide forcément avec celui du bonheur. L'humanité a besoin de morale, mais les progrès de cette humanité s'accompagnant d'un accroissement de la raison, les bases même de la morale sont petit à petit détruites.

Ici comme ailleurs je ne vois pas ce que Dieu change au problème. Pourquoi la volonté de Dieu, si on accepte son existence, aurait a priori valeur normative d'un point de vue rationnel ? Si on dit parce que Dieu peut condamner ceux qui enfreignent sa volonté, c'est plus de la morale c'est simplement le droit du plus fort. Il faut donc l’accepter comme un postulat, aussi arbitraire que n’importe quelle autre postulat moral.
Lien vers le commentaire
Ici comme ailleurs je ne vois pas ce que Dieu change au problème. Pourquoi la volonté de Dieu, si on accepte son existence, aurait a priori valeur normative d'un point de vue rationnel ? Si on dit parce que Dieu peut condamner ceux qui enfreignent sa volonté, c'est plus de la morale c'est simplement le droit du plus fort. Il faut donc l’accepter comme un postulat, aussi arbitraire que n’importe quelle autre postulat moral.

j'avoue que je ne m'étais jamais posé la question du point de vu du croyant rationnel (c'est une configuration que j'ai du mal à imaginer). Mais on pourrait effectivement imaginer un croyant qui doute de la légitimité de la morale que lui propose son dieu.

en fait on pourrait peut être faire une distinction très schématique:

croyant irrationnel:j'accepte la morale donnée par ma religion et je l'applique quoi qu'il arrive

croyant rationnel:j'accepte ou refuse la morale donnée par ma religion et je l'applique si je risque une punition dans le cas contraire

athée irationnel:je construis ma propre morale que j'applique au quotidien

athée rationnel:quelque soit mon opinion sur la morale je ne contrains pas mes actions par cette morale (sauf si j'encours des sanctions terrestres: lois, pairs etc)

Lien vers le commentaire
Baggini est un philosophe analytique britannique (double pléonasme, puisque tous les philosophes anglo-saxons contemporains appartiennent à cette école) qui, comme pas mal de ses collègues, n'aime pas beaucoup la religion, en particulier catholique. Néanmoins, j'ai pensé que cet éditorial vieux d'un an pourrait susciter un débat intéressant.

http://www.guardian.co.uk/g2/story/0,3604,1463620,00.html

Je ne sais pas ce que vous voulez insinuer mais ce que vous dites est complètement faux : non, tous les philosophes anglo-saxons ne sont pas analytiques, il y a plus de départements aux Etats-Unis, par exemple, où l'on enseigne que la science est une narration comme les autres et qu'il faut déconstruire la société gnagnagna.

Ensuite, tous les philosophes analytiques ne sont pas athées (Chalmers est un exemple parmi d'autres) et même, il existe une philosophie analytique de la religion sans doute ainsi intéressante que la philosophie continetale des Corbin et consorts.

Lien vers le commentaire
…je suis athée mais j'adopte malgré tout la conclusion des religieux pour qui "si dieu n'existe pas alors tout est permis".

Il ne s'agit pas de la "conclusion des religieux", mais d'une pensée de Dostoïevski, profondément pessimiste et nihiliste. Je pense qu'un vrai religieux dirait plutôt : "Si tout n'est pas permis, alors Dieu existe".

Lien vers le commentaire
Il ne s'agit pas de la "conclusion des religieux", mais d'une pensée de Dostoïevski, profondément pessimiste et nihiliste. Je pense qu'un vrai religieux dirait plutôt : "Si tout n'est pas permis, alors Dieu existe".

en fait il s'agit d'une phrase d'un personnage nihiliste de dostoievski, cette phrase est approuvée dans le livre par un religieux et je pense que dostoievski (qui a oscillé entre le nihilisme et l'orthodoxie) l'approuve. Je l'ai vu reprise à plusieurs occasions par des croyants.

Lien vers le commentaire
Je l'ai vu reprise à plusieurs occasions par des croyants.

Non seulement c'est la plus mauvaise façon de défendre l'existence de Dieu, mais c'est une erreur de leur part. À tout le moins en ce qui concerne les chrétiens : Dieu laisse toute sa liberté à l'Homme ; ce dernier peut donc tout faire. Dieu a bien donné des commandements à respecter, mais l'Homme est totalement libre de les suivre ou non. Mais, c'est justement si l'Homme respecte ces commandements (selon l'Ancien Testament) et s'il oeuvre avec amour (selon le Nouveau Testament) que celui-ci accomplira le dessein divin et permettra l'établissement du Royaume de Dieu. L'Homme n'est pas passif dans la Création, il ne se contente pas d'obéir à un Dieu, il participe à cette Création en agissant de telle sorte que celle-ci arrive à son terme. Donc, encore une fois, ce n'est pas parce que Dieu existe que tout n'est pas permis, mais bien parce que l'Homme s'interdit librement certains comportements que son essence divine apparaît.

Lien vers le commentaire
Non seulement c'est la plus mauvaise façon de défendre l'existence de Dieu, mais c'est une erreur de leur part. À tout le moins en ce qui concerne les chrétiens : Dieu laisse toute sa liberté à l'Homme ; ce dernier peut donc tout faire. Dieu a bien donné des commandements à respecter, mais l'Homme est totalement libre de les suivre ou non. Mais, c'est justement si l'Homme respecte ces commandements (selon l'Ancien Testament) et s'il oeuvre avec amour (selon le Nouveau Testament) que celui-ci accomplira le dessein divin et permettra l'établissement du Royaume de Dieu. L'Homme n'est pas passif dans la Création, il ne se contente pas d'obéir à un Dieu, il participe à cette Création en agissant de telle sorte que celle-ci arrive à son terme. Donc, encore une fois, ce n'est pas parce que Dieu existe que tout n'est pas permis, mais bien parce que l'Homme s'interdit librement certains comportements que son essence divine apparaît.

:icon_up:

Lien vers le commentaire
en fait il s'agit d'une phrase d'un personnage nihiliste de dostoievski, cette phrase est approuvée dans le livre par un religieux et je pense que dostoievski (qui a oscillé entre le nihilisme et l'orthodoxie) l'approuve. Je l'ai vu reprise à plusieurs occasions par des croyants.

On peut au moins dire que ce n'est pas conforme avec la doctrine de l'Eglise catholique. Celle-ci défend la conception de droit naturel qui, justement, ne présuppose pas de croyance religieuse.

Lien vers le commentaire
La plupart des athées soutiennent que la morale peut être fondée sur d'autres bases que la religion. C'est une discussion qui revient souvent dans les débats entre athées et croyants. Personnalement je suis athée mais j'adopte malgré tout la conclusion des religieux pour qui "si dieu n'existe pas alors tout est permis".

La question n'est pas tant de savoir si l'on peut construire une morale athée. On le peut, et elle dépendra tout simplement de la définition que l'on donne du mot "morale". On pourra alors aussi bien se retrouver du coté de Kant ou de Rand. La question se place plutôt du point de vu de la métaéthique. Parmi ces différentes morales laquelle est la bonne? ma foi aucune, encore une fois ça n'est qu'une question de définition. Mais surtout pourquoi devrais je adopter un comportement moral. Sur ce point (et je vous mets au défit de me contredire) aucun argument sérieux n'a été avancé pour justifier pourquoi un individu doué de raison devrait se conformer à une règle morale. C'est la théorie de l'égoisme rationnel (à ne pas confondre avec l'égoisme moral Randien ni avec l'égoisme psychologique).

Pour reprendre l'expression de Kundera je crois que l'on est ici confronté à une sorte de "paradoxe terminal", plus la raison va se répendre sur terre plus la morale va tendre à disparaitre et plus les relations entre les hommes vont se dégrader; Alors que les optimistes ont tendance à penser que le développement de la vérité coincide forcément avec celui du bonheur. L'humanité a besoin de morale, mais les progrès de cette humanité s'accompagnant d'un accroissement de la raison, les bases même de la morale sont progressivement détruites.

J'ai l'impression que tu raisonnes dans l'absolu et pas du tout en considérant la situation actuelle. Par exemple, en France, l'hyper majorité des individus dans les prisons sont de confession musulmane (j'insiste bien sur ce point, que j'avais trouvé dans un article du Monde). Ce ne sont pas des athées.

Lien vers le commentaire

Croire en Dieu par crainte du châtiment, c'est réellement le degré zéro de la religiosité.

Il ne s'agit pas de la "conclusion des religieux", mais d'une pensée de Dostoïevski, profondément pessimiste et nihiliste. Je pense qu'un vrai religieux dirait plutôt : "Si tout n'est pas permis, alors Dieu existe".

:icon_up:

Lien vers le commentaire
J'ai l'impression que tu raisonnes dans l'absolu et pas du tout en considérant la situation actuelle. Par exemple, en France, l'hyper majorité des individus dans les prisons sont de confession musulmane (j'insiste bien sur ce point, que j'avais trouvé dans un article du Monde). Ce ne sont pas des athées.

L'expression est vague : se déclarent-ils à 80% de confession musulmane en tant que croyants et/ou pratiquants ou ont-ils été élevés dans une famille de confession musulmane sans plus. La différence est énorme. J'ai du mal à associer spontanément une confession musulmane individuelle avec un dealer de shit maghrébin qui n'a probablement jamais pratiqué quoi que ce soit de religieux de sa vie (sans compter qu'il maîtrise insuffisamment la langue du Prophète pour en suivre les enseignements, généralement). Le voleur de voiture d'origine bosniaque ou l'escroc à la sécu d'origine malienne me paraissent plus plausibles comme délinquants musulmans, mais ils ne peuplent pas les prisons françaises à eux seuls, à mon avis de béotien. Mais c'est peut-être un préjugé, après tout.

Lien vers le commentaire
Je ne sais pas ce que vous voulez insinuer mais ce que vous dites est complètement faux : non, tous les philosophes anglo-saxons ne sont pas analytiques, il y a plus de départements aux Etats-Unis, par exemple, où l'on enseigne que la science est une narration comme les autres et qu'il faut déconstruire la société gnagnagna.

Ensuite, tous les philosophes analytiques ne sont pas athées (Chalmers est un exemple parmi d'autres) et même, il existe une philosophie analytique de la religion sans doute ainsi intéressante que la philosophie continetale des Corbin et consorts.

I was tongue-in-cheek. :icon_up:

Il est tout de même assez difficile de nier que la démarche anayltique est assez largement dominante au sein de la communauté philosophique anglo-saxonne, surtout chez nos amis d'Outre-Manche.

Lien vers le commentaire

Puis-je rappeler une fois de plus à cette honorable assemblée que la Terre n'est pas peuplée uniquement de croyants et d'athées. Merci de ne pas oublier les agnostiques qui ne sont ni optimistes ni pessimistes, ne s'en portent pas plus mal et ne sont ni plus ni moins immoraux que les membres des catégories précédentes.

Lien vers le commentaire
Non seulement c'est la plus mauvaise façon de défendre l'existence de Dieu, mais c'est une erreur de leur part. À tout le moins en ce qui concerne les chrétiens : Dieu laisse toute sa liberté à l'Homme ; ce dernier peut donc tout faire. Dieu a bien donné des commandements à respecter, mais l'Homme est totalement libre de les suivre ou non. Mais, c'est justement si l'Homme respecte ces commandements (selon l'Ancien Testament) et s'il oeuvre avec amour (selon le Nouveau Testament) que celui-ci accomplira le dessein divin et permettra l'établissement du Royaume de Dieu. L'Homme n'est pas passif dans la Création, il ne se contente pas d'obéir à un Dieu, il participe à cette Création en agissant de telle sorte que celle-ci arrive à son terme. Donc, encore une fois, ce n'est pas parce que Dieu existe que tout n'est pas permis, mais bien parce que l'Homme s'interdit librement certains comportements que son essence divine apparaît.

:icon_up::doigt::warez:

Merci de ne pas oublier les agnostiques qui ne sont ni optimistes ni pessimistes, ne s'en portent pas plus mal et ne sont ni plus ni moins immoraux que les membres des catégories précédentes.

Je ne pense pas à un oubli, plutôt à un regroupement (certes faux) des agnostiques dans le groupe des athées. Votre vexation n'en est pas moins légitime.

Lien vers le commentaire
Puis-je rappeler une fois de plus à cette honorable assemblée que la Terre n'est pas peuplée uniquement de croyants et d'athées. Merci de ne pas oublier les agnostiques qui ne sont ni optimistes ni pessimistes, ne s'en portent pas plus mal et ne sont ni plus ni moins immoraux que les membres des catégories précédentes.

et bien ça dépend, si pour vous un agnostique est une personne qui ne se pose pas la question de l'existence de dieu, dieu ne doit pas apparaitre dans ses choix et il rejoint l'athée. Maintenant si c'est une personne qui sans croire en dieu ne croit pas non plus à sa non existence et est dans une situation de doute, ses choix rationnels devant la possibilité de commetre une action immorale devrait logiquement résulter d'un arbitrage entre un chatiment incertain et une satisfaction immédiate, une sorte de paris de pascal revisité par becker (oui je sais c'est un peu n'importe quoi :icon_up: ). La difficulté réside dans le choix de la probabilité assigné à l'évènement "dieu existe".

Lien vers le commentaire

Il y a des gens qui éprouvent une satisfaction immédiate dans l'adoption d'une conduite morale sans se poser la question : Dieu existe-t-il ? Cette question n'a de signification que pour les croyants monothéistes (qui répondent oui) les croyants polythéistes (qui répondent : lequel ?) et les athées (qui répondent non).

Lien vers le commentaire
Il y a des gens qui éprouvent une satisfaction immédiate dans l'adoption d'une conduite morale sans se poser la question : Dieu existe-t-il ? Cette question n'a de signification que pour les croyants monothéistes (qui répondent oui) les croyants polythéistes (qui répondent : lequel ?) et les athées (qui répondent non).

Je suis presque d'accord avec vous notamment sur votre première partie. Seulement je ne pense pas que l'on puisse parler de morale. Je prends l'exemple des spiritualités orientales où la compassion (qui conduit à l'altruisme) n'est pas du tout une regle morale, mais un sentiment naturel qui accompagne l'éveil (je prends l'exemple de l'orient mais c'est égalment présent dans différentes autres religions ou spiritualités). Il me semble que l'idée de morale nécessite une réalité extérieure à l'individu mais peut être que je me trompe.

Lien vers le commentaire
Puis-je rappeler une fois de plus à cette honorable assemblée que la Terre n'est pas peuplée uniquement de croyants et d'athées. Merci de ne pas oublier les agnostiques qui ne sont ni optimistes ni pessimistes, ne s'en portent pas plus mal et ne sont ni plus ni moins immoraux que les membres des catégories précédentes.

L'agnosticisme est un athéisme poli. :icon_up:

Il y a des gens qui éprouvent une satisfaction immédiate dans l'adoption d'une conduite morale sans se poser la question : Dieu existe-t-il ? Cette question n'a de signification que pour les croyants monothéistes (qui répondent oui) les croyants polythéistes (qui répondent : lequel ?) et les athées (qui répondent non).

Bof.

En ce qui me concerne, je peux t'assurer que ce n'est pas le cas, et je ne suis pourtant pas sur les listes pour une canonisation.

Je crois par ailleurs que ceux qui avaient ce type de foi sont passé à autre chose depuis belle lurette.

Lien vers le commentaire
Invité jabial

1) L'agnosticisme n'est pas plus un athéisme polique que le théisme est un christianisme/judaïsme/islam poli. L'agnosticisme est une absence de croyance qui ne tient pas compte du rasoir d'Occam, c'est tout.

2) Attention à ne pas confondre Islam, Islam et Islam. Il y a selon moi trois catégories de musulmans d'un point de vue politique (et je dis bien, politique - et non religieux, auquel cas les catégories changent ; ici musulman veut dire de culture musulmane et non nécessairement croyant).

D'abord, les musulmans apolitiques, pour qui l'Islam est une religion et/ou une identité point barre. Ils peuvent être très croyants, ou pas croyants du tout, mais en tout cas ils ne mélangent pas politique et religion/identité.

Ensuite, ceux que j'appelle les islamistes mous, généralement de gauche, et qui ne sont généralement pas croyants ; ils défendent des législations destinées à opprimer au profit du groupe des musulmans, de même que les associations homos défendent des législations destinées à opprimer au profit des homos, et que les associations de coiffeurs… enfin bref vous me suivez.

Enfin, les islamistes au sens habituel du terme, c'est-à-dire les gens qui croient dans la version Salafiste/Wahabite de l'Islam et veulent, qu'ils soient de vrais croyants ou des gourous (immams) profiteurs, faire gagner du terrain au fanatisme violent. Ils sont une extrême minorité, et sont plutôt d'extrême-droite.

La troisième catégorie est ce qui fait le plus peur (en particulier aux théoriciens du choc des civilisations) mais les plus dangereux pour le libéralisme sont ceux de la seconde catégorie, parce qu'ils sont mainstream et qu'ils ne demandent rien d'extraordinaire : une part du butin comme tout le monde.

Lien vers le commentaire
print this page

close window

Why Be a Good Person?

The superlawyer argues that the truly moral person is the atheist who behaves well

By Alan Dershowitz

From the book, Letters to a Young Lawyer. © 2001 by Alan Dershowitz. Reprinted by permission of Basic Books. All rights reserved.

For most people, the question why be good--as distinguished from merely law abiding--is a simple one. Because God commands it, because the Bible requires it, because good people go to heaven and bad people go to hell. The vast majority of people derive their morality from religion.

This is not to say that all religious people are moral or of good character--far from it. But it is easy to understand why a person who believes in a God who rewards and punishes would want to try to conform his or her conduct to God’s commandments. A cost-benefit analysis should persuade any believer that the eternal costs of hell outweigh any earthly benefit to be derived by incurring the wrath of an omniscient and omnipotent God.

Even the skeptic might be inclined to resolve doubts in favor of obeying religious commands. As Pascal put it more than three hundred years ago: “You must wager. It is not optional. You are embarked. Let us weigh the gain and the loss in wagering that God is. Let us estimate these two chances. If you gain, you gain all; if you lose, you lose nothing. Wager, then, without hesitation that He is.”

I have always considered “Pascal’s Wager” as a questionable bet to place, since any God worth believing in would prefer an honest agnostic to a calculating hypocrite. To profess belief on a cost-benefit analysis is to trivialize religion. Consider, for example, the decision of Thomas More to face earthly execution rather than eternal damnation. When the king commands one action and God commands another, a believer has no choice. This is the way More reportedly put it: “The Act of Parliament is like a sword with two edges, for if a man answer one way, it will confound his soul, and if he answer the other way, it will confound his body.”

More followed God’s order and give up his life on earth for the promise of eternal salvation. For his martyrdom--for his goodness--More has been accorded the honor of sainthood.

I have never quite understood why people who firmly believe they are doing God’s will are regarded as “good,” even “heroic.” For them the choice is a tactical one that serves their own best interests, a simple consequence of a cost-benefit analysis. Thomas More seemed to understand this far better than those who have lionized him over the centuries.

To a person who believes that the soul lives forever and the body is merely temporary, it is a simple matter to choose the edge of the sword that will cut off earthly life but preserve the soul. Heaven and hell are forever, while life on earth, especially for a man of More’s age, lasts only a few years. Therefore, if More truly believed in reward and punishment after life, he was no hero. By choosing death over damnation, he demonstrated nothing more than his abiding belief; giving up a few years on earth for an eternity in heaven was a wise trade-off that should earn him a place of honor in the pantheon of true believers, but not in the pantheon of heroes.

The basic question remains. Why is it more noble for a firm believer to do something because God has commanded it than because the king has, if to that person God is more powerful than any king? In general, submission to the will of a powerful person has not been regarded as especially praiseworthy, except, of course, by the powerful person. Would Thomas More have joined the genocidal crusades in the 11th century just because God and the pope commanded it? If he had, would he justly be regarded as a good person?

Nor is this question applicable only to Christian believers. I have wondered why Jews praise Abraham for his willingness to murder his son when God commanded it. A true hero who believed in a God who rewards and punishes would have resisted that unjust command and risked God’s wrath, just as a true hero would have refused God’s order to murder “heathen” women and children during the barbaric crusades.

The true hero--the truly good person--is the believer who risks an eternity in hell by refusing an unjust demand by God. The great 18th-century rabbi, Levi Isaac of Berdichev, was such a hero. He brought a religious lawsuit against God, and told God that he would refuse to obey any divine commands that endangered the welfare of the Jewish people.

By doing so, Levi Isaac may have risked divine punishment, but he acted heroically. He stood up to a God who he believed had the power to punish him but who he also believed was acting unjustly. In challenging God, he was following the tradition of the heroic Abraham, who argued with God over His willingness to sacrifice the innocent along with the guilty of Sodom, rather than the example of the compliant Abraham, who willingly obeyed God’s unjust command to sacrifice the innocent Isaac (or the ultimately compliant Job who apologizes to God for doubting His justice, after God had indeed acted unjustly by killing Job’s children just to prove a point to the devil.)

This then is the conundrum of judging goodness in a religious person who believes in divine reward and punishment. Those religious leaders who select martyrs and saints cannot have it both ways. They cannot declare someone to be both a hero and a believer, because the two honors are logically inconsistent. The undoubting believer is less of a hero for choosing death over eternal damnation. The real hero is necessarily less of an undoubting believer. Real heroes are those who face death for a principle--say, to save the lives of others--without any promise of reward.

Only if More were in fact a hypocrite, feigning belief in the hereafter but really a secret disbeliever, would he deserve the status of hero, but then of course he would be denied the accolade given for true belief--and for honesty.

There is, to be sure, an intermediate position. More could have been someone who tried hard to believe but could not suppress doubt. I suspect many thinking people today are in that position. If that were the case with More, his decision to choose death entailed some degree of risk. Maybe he was giving up a bird in his earthly hand, namely what was left of his life, for two in the heavenly bush, namely a chance at a possible heaven.

But this, too, would be a calculation, albeit a more complex and probabilistic one. (I am not suggesting that religious martyrs always think this way consciously, but surely they experience this mix of belief, calculation, and action at some level.)

This is not to argue that believing persons cannot be truly moral. They certainly can. Perhaps they would have acted morally without the promise of reward or the threat of punishment. This is to suggest, however, that to the extent conduct is determined by such promises and rewards, it is difficult to measure its inherent moral quality, as distinguished from its tactical component.

But what about atheists, agnostics, or other individuals who make moral decisions without regard to any God or any promise or threat of the hereafter? Why should such people be moral? Why should they develop a good character? Why should they not simply do what is best for them?

Even the Bible provides a model for such people. The author of Ecclesiastes explicitly tells us that he (or she, since the original Hebrew word for Ecclesiastes is Koheleth, which means “female gatherer”) does not believe in any hereafter.

I have seen everything during my vain existence, a righteous man being destroyed for all his righteousness and a sinner living long for all his wickedness.

[T]he fate of men and the fate of beasts is the same. As the one dies, so does the other, for there is one spirit in both and man’s distinction over the beast is nothing, for everything is vanity. All go to one place, all come from the dust and all return to the dust. Who knows whether the spirit of men rises upward and the spirit of the beast goes down to the earth?

Not surprisingly, Ecclesiastes concludes that “there is nothing better for man than to rejoice in his words, for that is his lot, and no one can permit him to see what shall be afterwards.” And Ecclesiastes goes onto recommend hedonistic selfishness as a response to the absence of a hereafter: “I know that there is no other good in life but to be happy while one lives. Indeed, every man who eats, drinks and enjoys happiness in his work--that is the gift of God.”

Ecclesiastes is wrong. Even if there are no heaven and hell, there are good reasons for human beings to do better than merely be happy. The truly moral person is the one who does the right thing without any promise of reward or threat of punishment--without engaging in a cost-benefit analysis.

Doing something because God has said to do it does not make a person moral: it merely tells us that person is a prudential believer, akin to the person who obeys the command of an all-powerful secular king. Abraham’s willingness to sacrifice his son Isaac because God told him to does not make Abraham moral; it merely shows that he was obedient.

Far too many people abdicate moral responsibility to God; as Abraham did. Accordingly, for purposes of discussing character and morality, I will assume that there is no God who commands, rewards, punishes, or intervenes. Whether or not this is true--whatever true means in the context of faith--it is a useful heuristic device by which to assess character and morality. Just as Pascal argued that the most prudent wager is to put your eternal money on God, so too, it is a useful construct to assume God’s nonexistence when judging whether a human action should be deemed good.

There is a wonderful Hasidic story about a rabbi who was asked whether it is ever proper to act as if God did not exist. He responded, “Yes, when you are asked to give to charity, you should give as if there were no God to help the object of the charity.”

I think the same is true of morality and character: in deciding what course of action is moral, you should act as if there were no God. You should also act as if there were no threat of earthly punishment or reward. You should be a person of good character because it is right to be such a person.

I am reminded of the cartoon depicting an older married man marooned on a deserted island with a younger woman. He asks her to have sex, arguing, “no one would ever know.” The woman responds, “I would know.” The “I would know” test of good character is a useful one.

What then is the content of good character in a world without the threat of divine or earthly punishment and without the promise of divine or earthly reward? In such a world every good act would be done simply because it was deemed by the actor to be good. Good character in such a world would involve striking an appropriate balance among often competing interests, such as the interests of oneself and of others, of the present and of the future, of one’s family (tribe, race, gender, religion, nation, and so forth) and of strangers.

Since the beginning of time, civilized humans have struggled to achieve that golden mean. The great Rabbi Hillel put it well when he said: “If I am not for myself, who will be for me, but if I am for myself alone, what am I?”

Good character consists of recognizing the selfishness that inheres in each of us and trying to balance it against the altruism to which we should all aspire. It is a difficult balance to strike, but no definition of goodness can be complete without it.

Lawyers, perhaps more than most others, need a strong moral core because their professional terrain is so ethically ambiguous and because the temptations to take moral short cuts are so pervasive. For some, this moral core will derive from religious belief, for others from a philosophical commitment, and yet for others from the oath we take when we are admitted to the bar. Whatever its source, the moral core should serve as a constant, against which professional judgments are evaluated.

From the book, Letters to a Young Lawyer. © 2001 by Alan Dershowitz. Reprinted by permission of Basic Books. All rights reserved.

http://www.beliefnet.com/story/92/story_9263_1.html

Lien vers le commentaire

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...