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Persécution des chrétiens d'Orient


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Messages recommandés

Voilà, la presse internationale, le Vatican et le synode d'Orient ont fomenté un complot contre les barmans blasés.

Minute papillon, évitons l'amalgame foireux ; contrairement à la propagande journalistisque débile, ni le Vatican, ni le synode D'Orient ne tombent dans le ridicule de parler de pseudo "extinction", de "génocide" ou de "disparition" des chrétiens d'Orient.

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Les chiffres de Lucilio sont incontestables et prouvent que, si persécution des Chrétiens il y a, elle ne s'exprime ni par les attentats et massacres, ni par l'émigration, essentiellement économique. Donc +1 avec Lucilio et +1 avec le Pape, qui a courageusement rappelé qu'à l'aune des attentats, les Chrétiens ne sont pas les seuls persécutés.

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En tout cas Sarko le prend très au sérieux, il parle d'épurations religieuses

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/20…oyen-orient.php

«Nous ne pouvons pas non plus admettre et donc faciliter ce qui ressemble de plus en plus à un plan particulièrement pervers d'épuration religieuse du Moyen-Orient». Vendredi matin, en présentant ses vœux aux représentants des religions, le président Nicolas Sarkozy - qui avait tenu cette année à inviter tous les représentants des Églises chrétiennes d'Orient présentes en France - a tenu à faire une «mise au point» liée à «la gravité de la situation internationale» à propos de l'actualité tragique de l'attentat contre des Coptes en Égypte.

«Ils venaient de recevoir et de se donner la Paix, ils ont été tués à l'arme de Guerre» a-t-il lancé en mémoire de ceux qui ont été «sauvagement assassinés» pour le «crime» de «pratiquer leur religion». Adressant les condoléances «de la France» à cette communauté chrétienne établie en Égypte depuis le début du christianisme, le chef de l'État est aussi revenu sur l'assaut contre la cathédrale syriaque de Bagdad, en affirmant: «Si je pouvais, ici, utiliser le mot de martyr, alors je dirais que les martyrs d'Alexandrie ou de Bagdad, ne sont pas uniquement des martyrs coptes, syriaques, ou maronites. Ils sont collectivement nos martyrs. Ils sont les martyrs de la liberté de conscience. Les Français n'acceptent pas, la France n'acceptera jamais que l'on puisse impunément prendre des innocents en prière pour cible d'un terrorisme délirant et barbare.»

Ce qui l'a amené à dénoncer un «plan particulièrement pervers d'épuration religieuse du Moyen-Orient» en affirmant une responsabilité collective face à ces actes: «Nous ne pouvons pas accepter que cette diversité humaine, culturelle et religieuse qui est la norme en France, en Europe et dans la plupart des pays occidentaux disparaisse de cette partie du monde. Les droits qui sont garantis, chez nous, à toutes les religions, doivent être réciproquement garantis dans les autres pays».

Le président de la République a ensuite cherché à prévenir tout «amalgame» et «défiance» vis-à-vis de la communauté musulmane: «l'Islam n'a évidemment rien à voir avec la face hideuse de ces fous de Dieu qui tuent aussi bien des chrétiens que des juifs, des sunnites que des chiites. Le terrorisme fondamentaliste tue aussi des musulmans».

En conclusion, il a réaffirmé son option pour une «République laïque qui assure à chacun, dans le respect d'une neutralité absolue, le droit de pratiquer sa foi, le droit de croire ou de ne pas croire». Mais avec une menace contre «la liberté de culte et donc la liberté de conscience» c'est «l'édifice républicain lui-même qui vacille». Car, ces libertés sont «consubstantielles à la Démocratie». D'où, son appel renouvelé, à «entendre, et parfois, pourquoi pas, à écouter» les religions. S'il s'oppose à «cette volonté d'exclure du simple débat public ceux qui cherchent une réponse dans la transcendance divine» le président a réaffirmé le principe suivant: «Aucune religion ne dictera jamais sa conduite à la République mais en quoi la République serait-elle menacée d'écouter ce que des hommes et des femmes de Dieu ont à lui dire?»

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Preuve que c'est bidon.

C'est surtout se référer à un éventuel Plan d'épuration, comme si quelqu'un orchestrait tout cela. On peut être d'accord ou non avec la thèse de persécutions des chrétiens d'orient mais de là à parler de "plan" c'est un peu de la parano.

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Ça servira à rien, de toute façon la première cible des terroristes islamistes ce sont les "mauvais" musulmans, c'est-à-dire toute personne qui ne considère pas que leur doctrine terroriste est l'œuvre de Dieu.

Si ça peut servir a quelque chose, ça peut reveiller d'autres muslims, qui n'en ont rien a battre pour l'instant.

Le terroriste survit par la complicité passive de l'habitant, plus il y a de gens qui les détestent, plus ça deviens dur de se planquer.

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Ça servira à rien, de toute façon la première cible des terroristes islamistes ce sont les "mauvais" musulmans, c'est-à-dire toute personne qui ne considère pas que leur doctrine terroriste est l'œuvre de Dieu.

Au sujet du gouverneur assassiné cette semaine au Pakistan en raison de son opposition à la loi sur le blasphème, on voit de quel côté penche la foule.

Pakistan: 50.000 manifestants contre la révision de la loi sur le blasphème

De Muhammad MANSOOR (AFP) – Il y a 7 heures

KARACHI — Plus de 50.000 personnes ont manifesté dimanche selon la police à Karachi, dans le sud du Pakistan, contre toute révision de la loi prévoyant la peine de mort en cas de blasphème contre l'islam et en soutien à un policier ayant tué un gouverneur qui souhaitait qu'elle soit amendée.

Mardi à Islamabad, un policier d'élite qui assurait sa protection avait criblé de 29 balles de fusil d'assaut Salman Taseer, gouverneur de la province du Pendjab, la plus riche et la plus peuplée du pays. C'était une personnalité libérale, membre du Parti du peuple Pakistanais (PPP) au pouvoir.

Le policier l'a tué au cri d'"Allah est grand !" parce que le gouverneur soutenait une modification de cette loi contestée par une frange minoritaire de la société civile après la condamnation à mort en novembre d'une chrétienne accusée par des femmes musulmanes de son village d'avoir blasphémé contre le prophète Mahomet.

La manifestation de Karachi, capitale économique du Pakistan peuplée d'environ 18 millions d'habitants, était organisée par des partis islamistes et s'est terminée sans incidents à la tombée de la nuit. Elle a réuni plus de 50.000 personnes, selon Mohammad Ashfaq, un haut responsable de la police locale.

Le gouvernement a de son côté réaffirmé qu'il ne comptait nullement modifier la loi sur le blasphème. "J'ai déjà été clair là-dessus et notre ministre pour les Affaires religieuses a aussi déclaré que nous n'avions aucune intention d'amender cette loi", a déclaré le Premier ministre Yousuf Raza Gilani dimanche à la presse à Islamabad.

Selon un correspondant de l'AFP, nombre de manifestants arboraient la photo de Malik Mumtaz Hussain Qadri, le meurtrier présumé arrêté et qui jouit d'un soutien croissant dans toutes les couches de la société et dans certains médias. Son cas déclenche chaque jour des manifestations de soutien.

"Mumtaz Qadri n'est pas un meurtrier, c'est un héros !", scandaient les manifestants, dont certains appelaient au jihad, la "guerre sainte".

"Nous n'acceptons aucun compromis sur la loi sur le blasphème. C'est une loi divine et personne ne peut la changer", a déclaré devant la foule Qari Ahsaan, responsable du groupe islamiste interdit Jamaat ud Dawa.

Il s'agissait d'une des plus importantes manifestations organisées par des partis fondamentalistes ces dernières années.

L'ancienne ministre de l'Information, Sherry Rehman, qui avait présenté en novembre un projet de loi pour mettre fin à la peine de mort en cas de blasphème, a déclaré dimanche à l'AFP qu'elle ne se laisserait pas intimider par les islamistes. "Ils ne peuvent pas me faire taire… Ils ne peuvent pas décider de ce que nous pensons ou disons, ces lois sont faites par l'homme" et non par Dieu, a-t-elle souligné.

Seuls 3% environ des 167 millions d'habitants de la République islamique du Pakistan ne sont pas musulmans, selon des estimations.

Le pays est le théâtre d'une montée en puissance des partis religieux et d'une campagne extrêmement sanglante d'attentats perpétrés essentiellement par des kamikazes issus des talibans alliés à Al-Qaïda, qui a fait plus de 4.000 morts en trois ans et demi.

Les talibans, à l'unisson d'Oussama ben Laden en personne, avaient décrété à l'été 2007 le jihad contre le gouvernement d'Islamabad pour son soutien à la "guerre contre le terrorisme" faite par Washington depuis fin 2001.

Salman Taseer avait publiquement soutenu Asia Bibi, la mère de famille chrétienne condamnée à mort, dont le sort dépend maintenant d'un appel auprès d'une cour de Lahore (est), et lui avait rendu visite en prison.

Aucune peine capitale pour blasphème n'a été exécutée ces dernières décennies au Pakistan, les cours d'appel les commuant en peines de prison ou annulant les jugements.

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Une "foule" de 50.000 personnes dans une ville de 13.000.000 d'habitants, c'est-à-dire 0,4% de la population. Genre : "une foule de 8.000 personnes à Paris".

Le free jazz 2011 est un humoriste

Et le barman nouveau a la vue qui baisse. :icon_up:

Le policier l'a tué au cri d'"Allah est grand !" parce que le gouverneur soutenait une modification de cette loi contestée par une frange minoritaire de la société civile après la condamnation à mort en novembre d'une chrétienne accusée par des femmes musulmanes de son village d'avoir blasphémé contre le prophète Mahomet.
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Ça servira à rien, de toute façon la première cible des terroristes islamistes ce sont les "mauvais" musulmans, c'est-à-dire toute personne qui ne considère pas que leur doctrine terroriste est l'œuvre de Dieu.

D'aucuns pensent que les terroristes se trouvent aux commandes du pouvoir et des geôles. Ils ont peut-être parfois des raisons de le penser, d'ailleurs. :icon_up: Ce qui bien entendu ne justifie pas les coups de hache dans le tas.

Mais attaquer des chrétiens locaux, surtout quand ils n'embêtent personne, ça ne correspond pas forcément à la même démarche que s'étriper entre muslims (présumés ou réels).

(PS : j'ai récemment pondu une explication ailleurs et ça devrait te plaire, va donc voir si j'y suis)

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D'aucuns pensent que les terroristes se trouvent aux commandes du pouvoir et des geôles. Ils ont peut-être parfois des raisons de le penser, d'ailleurs. :icon_up:

A quel régime fais-tu référence? Si l'on prend le cas du Pakistan, on voit qu'il y a plutôt une relation de protection du pouvoir, ou à minima de complaisance. La manifestation relatée ci-dessus fut organisée par le mouvement Jamaat-ud-Dawa proche du Lashkar-e-Taiba, impliqué dans les attentats de Bombay en 2008. Je me demande s'il faut les qualifier de vrais ou faux musulmans. Ainsi, l'exécutif prône officiellement un respect du pluralisme confessionnel (avec un ministre des minorités chrétien) mais ne s’oppose pas au pouvoir religieux plus exclusif (en aurait-il seulement les moyens?), représentant le contrôle de l’islam politique sur le pays.

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La Tunisie, pour prendre un exemple récent.

Je pensais que tu te référais plutôt aux Séouds, ou au Pakistan. Et tu souscris à cette opinion? Elle paraît paradoxale au premier abord, vu que les dictatures du maghreb légitiment leur pouvoir (à tort ou à raison) comme des remparts contre l'influence grandissante des groupes radicaux armés. Pour prendre le cas de l'Egypte, on peut reprocher beaucoup de choses au raïs, mais pas d'alimenter le terrorisme, ce qui condamnerait le tourisme pilier de l'économie. Encore que d'aucuns accusent le régime égyptien d'avoir sciemment étouffé l'attentat de Nagaa Hamadi, peut-être parce qu'il concernait des coptes.

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Je pensais que tu te référais plutôt aux Séouds, ou au Pakistan. Et tu souscris à cette opinion?

Le gouvernement tunisien prend aussi dans ses filets des dissidents pacifiques dont le délit consiste à protester contre les abus du gouvernement.

Elle paraît paradoxale au premier abord, vu que les dictatures du maghreb légitiment leur pouvoir (à tort ou à raison) comme des remparts contre l'influence grandissante des groupes radicaux armés.

Des gens violents ou appelant à la violence sont arrêtés ; la "menace sur la sécurité nationale" peut aussi servir à envoyer des dissidents visiter des geôles quand ils réclament trop bruyamment des réformes. Mélange d'info et d'intox ; procédé archi-connu.

Pour prendre le cas de l'Egypte, on peut reprocher beaucoup de choses au raïs, mais pas d'alimenter le terrorisme, ce qui condamnerait le tourisme pilier de l'économie. Encore que d'aucuns accusent le régime égyptien d'avoir sciemment étouffé l'attentat de Nagaa Hamadi, peut-être parce qu'il concernait des coptes.

Je ne suis pas certaine que le gouvernement egyptien respecte entièrement les droits de ses administrés. La torture, qu'elle soit au nom de la sécurité de l'Etat, de la guerre sainte ou de n'importe quelle autre idée, ça reste crade.

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Le gouvernement tunisien prend aussi dans ses filets des dissidents pacifiques dont le délit consiste à protester contre les abus du gouvernement.

Des gens violents ou appelant à la violence sont arrêtés ; la "menace sur la sécurité nationale" peut aussi servir à envoyer des dissidents visiter des geôles quand ils réclament trop bruyamment des réformes. Mélange d'info et d'intox ; procédé archi-connu.

Je ne suis pas certaine que le gouvernement egyptien respecte entièrement les droits de ses administrés.

Tout cela est vrai puisque ce sont des dictatures, mais on ne peut pas en conclure qu'il s'agit de régimes terroristes, comparables par exemple à la période de la grande terreur sous Staline, ni de régimes favorisant les activités terroristes. Il faudrait plutôt parler de régimes mafieux. La cause des révoltes actuelles en Tunisie est pour le coup surtout économique, partant de l'exaspération de jeunes travailleurs diplômés et des chômeurs, non de protestations directes contre les brimades des opposants.

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Tout cela est vrai puisque ce sont des dictatures, mais on ne peut pas en conclure qu'il s'agit de régimes terroristes, comparables par exemple à la période de la grande terreur sous Staline, ni de régimes favorisant les activités terroristes. Il faudrait plutôt parler de régimes mafieux.

Ah, pardon, vue l'heure tardive je n'avais pas compris la question. A titre perso, je me fiche pas mal du vocable précis qualifiant les exactions dégueulasses de part et d'autre, surtout que l'ampleur des répressions varie selon les périodes.

La cause des révoltes actuelles en Tunisie est pour le coup surtout économique, partant de l'exaspération de jeunes travailleurs diplômés et des chômeurs, non de protestations directes contre les brimades des opposants.

Je sais. Ca n'empêche pas les coups de filet, au passage, parmi des protestataires trop bruyants.

@ Jabial : t'as bien pigé l'idée. Que des trucs de koufar, égorgeons tout le monde, taïaut aux bid3a, etc.

On s'appelle et on se décapite ? :icon_up:

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Ah, pardon, vue l'heure tardive je n'avais pas compris la question. A titre perso, je me fiche pas mal du vocable précis qualifiant les exactions dégueulasses de part et d'autre, surtout que l'ampleur des répressions varie selon les périodes.

Permets-moi de m'étonner. D'habitude, heure tardive ou pas, tu attaches beaucoup d'importance au sens des mots, a fortiori lorsqu'il s'agit de décliner les nuances subtiles des courants islamiques et leur traduction adéquate. Par exemple pour réhabiliter le sens traditionnaliste du terme salafiste en le distinguant de ses dérivations hétérodoxes. Or déclarer que les vrais terroristes ne sont pas ceux qui posent des bombes mais les régimes en place, dénote tout de même une rhétorique qui n'est pas neutre.

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Permets-moi de m'étonner. D'habitude, heure tardive ou pas, tu attaches beaucoup d'importance au sens des mots, a fortiori lorsqu'il s'agit de décliner les nuances subtiles des courants islamiques et leur traduction adéquate.

J'en conviens. Je n'avais pourtant pas soupçonné que tu espérais un développement plus nourri. Par ailleurs…

Par exemple pour réhabiliter le sens traditionnaliste du terme salafiste en le distinguant de ses dérivations hétérodoxes.

… occupation que j'ai délaissée sur lib.org.

Or déclarer que les vrais terroristes ne sont pas ceux qui posent des bombes mais les régimes en place, dénote tout de même une rhétorique qui n'est pas neutre.

Absolument, c'est pourquoi je ne la reprends pas à mon compte telle quelle. Je présente une justification assez courante des actes violents dans le contexte des dictatures, y compris en pays muzz. Qu'est-ce que le terrorisme ? ne me semble pas indispensable pour constater les crimes chez certains gouvernement comme chez les dissidents & insurgés.

As-tu des questions à ce sujet ? J'y répondrai éventuellement quand mes tâches hors internet m'en laisseront quelque loisir et sous réserve que certains rigolos ne viennent pas s'en mêler. Pour l'heure, j'ai besoin de m'étendre avec un nounours pour me consoler de ce monde méchant où la chirurgie fait mal. :icon_up:

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J'en conviens. Je n'avais pourtant pas soupçonné que tu espérais un développement plus nourri. Par ailleurs…

Au contraire ça m'intéresse, et j'en tiens compte pour essayer d'affiner au-delà des clichés ma perception des diverses constructions contemporaines de l'islam politique, social, juridique et théologique. Même si ma curioisté est celle d'un entomologiste et que je reste très dubitatif sur les finalités spirituelles de ces débats, qui à mon avis recouvrent d'abord des enjeux de pouvoir et d'obéissance.

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Benoît XVI demande au Pakistan d’abroger la loi sur le blasphème

10/01/2011

Dans la continuité de son message pour la paix, le pape a choisi, de manière assez exceptionnelle, de faire tout son discours devant le corps diplomatique sur la liberté religieuse et les atteintes dont elle est l’objet

Il est rare que le pape, lors de son traditionnel discours au corps diplomatique de début d’année, choisisse de mettre l’accent sur un seul thème. Encore plus rare qu’il demande, à cette occasion, nommément, à un pays, d’abroger ou de modifier une loi. Lundi 10 janvier, donc, Benoît XVI a renoncé au traditionnel tour d’horizon diplomatique qu’il fait généralement, et qui lui donne l’occasion de balayer tous les continents, et toutes les problématiques de l’année, qu’elles soient économiques, sociales ou éthiques.

Il a en effet considéré toute l’actualité internationale au travers du seul prisme de la liberté religieuse, avec une force particulière, puisque l’expression « liberté religieuse » est citée à dix-neuf reprises. C’est que, après les attentats en Irak et en Égypte, la situation en Inde comme au Pakistan, il y a urgence. « N’y a-t-il pas de nombreuses situations dans lesquelles, malheureusement, le droit à la liberté religieuse est lésé ou nié ? », s’écrie le pape, dans la droite ligne de son message pour la 44e journée mondiale pour la paix, mais aussi des propos tenus ces derniers mois aux représentants de pays comme l’Irak, l’Italie ou la Belgique.

Manifestement, la diplomatie vaticane a fait du respect de la liberté religieuse son cheval de bataille pour 2011, et Benoît XVI a d’ailleurs pris soin d’adresser une mention spéciale à l’Italie et la France, qui ont inscrit à l’agenda européen l’élaboration d’une position concertée dans ce domaine. Plus généralement, il se réjouit de voir que « la société, ses responsables et l’opinion publique se rendent compte aujourd’hui davantage de la grave blessure portée contre la dignité et la liberté de “l’homo religiosus” ».

Le Pakistan explicitement visé

De manière encore plus exceptionnelle, Benoît XVI a lundi explicitement visé le Pakistan, demandant à son gouvernement « de faire les efforts nécessaires pour abroger la loi contre le blasphème au Pakistan ». « Le tragique assassinat du gouverneur du Pendjab montre combien il est urgent de procéder dans ce sens », ajoute-t-il encore. Ce n’est pas la première fois que le pape intervient sur ce dossier. Le 17 novembre dernier, il avait appelé à la libération de la chrétienne condamnée à mort pour blasphème dans ce pays, Assia Bibi. Et il avait demandé au cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, de se rendre au Pakistan fin novembre.

Mais il est rare que le Saint-Siège demande ainsi expressément un changement dans une législation, sauf lorsqu’il se trouve en présence des dirigeants de ce pays. C’est d’ailleurs plutôt aux évêques locaux de relayer une éventuelle opposition de l’Église catholique. Et encore le fait-il plus souvent à propos de thèmes éthiques, comme l’objection de conscience pour les médecins amenés à pratiquer l’avortement, ou encore les lois légalisant le mariage entre deux personnes du même sexe.

Au-delà du Pakistan, Benoît XVI a lundi martelé le thème de la liberté religieuse avec une vigueur renouvelée, pour toute la planète. Au Moyen-Orient, bien sûr, avec en toile de fond les recommandations du synode de cet automne, mais aussi dans la péninsule arabique, « où vivent de nombreux travailleurs immigrés chrétiens, je souhaite que l’Église catholique puisse disposer des structures pastorales appropriées ».

L'Europe aussi est concernée

De même en Chine, où les catholiques « vivent un moment de difficultés et d’épreuves », à Cuba, ou sur le continent africain qui n’est pas davantage épargné par « les attaques contre les lieux de culte chrétiens », notamment au Nigeria. Le pape s’inquiète de voir se constituer une « sorte d’échelle dans la gravité de l’intolérance envers les religions ». Car, note-t-il, « malheureusement, une telle attitude est fréquente, et ce sont précisément les actes discriminatoires contre les chrétiens qui sont considérés comme moins graves, moins dignes d’attention de la part des gouvernements et de l’opinion publique ».

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?…&rubId=4078

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En préliminaire, FJ, et ça ne te vise pas, je ne garantis pas de poursuivre très loin mes développements si je me retrouve face à des conclusions délirantes. Le thème est sensible par sa portée politique, tu t'en doutes.

Et puis, je fatigue. :icon_up:

J'anticipe néanmoins que scinder le sujet pourrait intéresser ceux qui veulent continuer à discuter des chrétiens d'Orient sans s'encombrer de notre bavardage sur le terrorisme, les mafias, les dictatures, les courants islamiques contemporains et toutes ces joliesses, avec de vrais bouts de cadavres dedans et, right guess, peu de spiritualité.

Je reprends :

D'aucuns pensent que les terroristes se trouvent aux commandes du pouvoir et des geôles. Ils ont peut-être parfois des raisons de le penser, d'ailleurs.

Bien sûr que le vocable n'est pas neutre. Il constitue une réplique à l'accusation-miroir. Il faut bien que les gens de pouvoir et leur adversaires s'accusent de quelque motif.

Pour le gouvernement, les réformes réclamées ne sont pas toujours… confortables. Comme il n'y répond pas, ou mal, les gens finissent par se demander "que devons-nous entreprendre pour enfin nous faire entendre ?". On en vient à rêver que le tyran dégage, parce qu'il est trop libéral ou trop strict. Il va falloir, si on est raisonnable, apaiser les tensions pour éviter l'horreur d'une guerre civile et, si on est un salopard, décourager toute contestation de l'autorité centrale. A situation merdique, réponses merdiques, parce que chaque mesure produit un lot de mécontents et d'autres plus enthousiastes (putain, je détesterais exercer le pouvoir). Les gens ne sont pas forcément d'accord sur tout mais à la longue, ils finissent par interroger la légitimité même du chef à tenir les rênes du pays. Là se découpent les deux attitudes miroir, ceux qui enfreignent la légalité locale (sur la presse, prenons un exemple gentil) et se retrouvent inculpés d'un quelconque terme infamant (outrage…), donc des résolus prêts aux risques ; en face, le pouvoir local, tout aussi résolu à isoler, emprisonner, menacer ; par effet ricochet, cette répression durcit d'autant le désir d'en découdre avec l'administration centrale et ses sympathisants que, dans la foulée et en réponse, l'inquiétude du gouvernement en anticipation. On n'est pas tirés d'affaire…

Donc à des revendications originelles pas forcément radicales, se greffent les rancunes et les craintes de lâcher du mou aux adversaires et de mécontenter d'autres factions. Chaque camp ressasse les crimes de l'autre et argumente ses actions en présentant l'adversaire sous un jour dégueulasse.

Le tout au détriment des gens ordinaires, mous, indifférents, tièdes, qui aimeraient bien qu'on leur fiche la paix.

La fameuse "guerre contre le terrorisme", slogan repris à toutes les sauces, a servi de prétexte commode pour exacerber encore davantage les tensions. Et ce n'est un secret pour personne que ce sont des gens comme toi, moi et Mme Michu qui récoltons les tracasseries, à cause des lois et autres contrôles sur nos libertés sous prétexte de protéger la sécurité. Les mous, ordinaires, tièdes et indifférents, qui aimeraient mieux que personne ne tue personne, si faire se peut. Les résolus, qu'ils soient partisans ou détracteurs des tyrans, doivent s'en tordre de rire dans leurs cachettes.

Néanmoins, vu que les tyrans locaux se sont empressés de saisir le prétexte pour mieux écraser leurs opposants avec une excuse honorable, chopant dans le filet des pacifiques autant que des violents, d'aucuns se sont demandé s'il ne fallait pas y voir une éclatante manifestation de connivence idéologique avec Bush / les Etats-Unis / l'Occident tout entier / Mme Michu qui grignote du saucisson dans sa cuisine à Montmartre sans rien demander à personne, fourbasse qu'elle est. Et le gouvernement, en face, de trouver aussi des liens suspects quand ça l'arrange d'envoyer quelqu'un au frais*. A jouer avec les liens, on peut voir des suspects partout. Les factions des divers bords ne s'en privent pas ; la tiédeur est compromise, il faut vite condamner en bloc, rejeter, désavouer… Exit la nuance, exit l'hésitation, exit les questions. Il faut choisir vite, parce que la sécurité physique est en jeu, entre des résolus de part et d'autre. Il n'y a pas de "mais", il n'y a pas de "si" et ceux qui ne sont pas avec nous sont avec les terroristes, tu suis ma pensée ? Ce n'est pas l'exclusivité de Doubbleyiou contre Ben Laden ; au passage, ce sont plein d'autres gens qui ont sommé les ordinaires quelconques de prendre parti.

*Si j'habitais ailleurs, je pourrais peut-être demain subir des emmerdements très graves et me retrouver taxée d'accointances avec tel ou tel groupe, non parce que j'en défends les idées mais parce que je connais vaguement un type avec qui j'ai bavardé sans penser à mal et que, sans même que je le sache, ce type était, lui, dissident voire membre d'un réseau violent.

Je n'aborde pas mes semblables avec un : salam alaikoum, tu as de la dynamite chez toi pour exploser la Tour Eiffel ? Et mes semblables non plus ne débutent pas par : salam alaikoum, je te préviens que je compte balancer des grenades à fragmentation aux Halles samedi prochain vers 15h.

Moi j'ai un problème avec ce mot : même s'il désigne typiquement des attaques contre des cibles innocentes au nom d'une idéologie, les enjeux politiques et surtout depuis les attentats de NY, me semblent étendre peu à peu et insidieusement les applications du concept. Suffit-il de s'appeler Ibrahim et de séquestrer un occidental pour être terroriste ? Ibrahim peut aussi être un psychotique sous coke ; Ibrahim peut vouloir du pognon ; Ibrahim a gardé de mauvais souvenirs sur la colonisation et en nourrit de la rancoeur contre tout ce qui vient d'Occident ; Ibrahim aimerait bien que les ingérences étrangères sur son pays se relâchent ; Ibrahim veut attirer l'attention sur sa mère qui va crever sous un prétexte futile et désespère de se faire entendre ; Ibrahim peut mentir et se revendiquer d'al-Qaïda alors qu'il n'y connaît personne, mais ça fera peur donc il obtiendra ce qu'il veut ; Ibrahim peut aussi être un concurrent d'une autre faction amatrice d'otages, se foutant bien qu'on attribue son acte à un autre mouvement ; Ibrahim peut avoir la cervelle farcie de toutes sortes de conneries dans l'air du temps et en imaginer un gloubiboulga délirant ; enfin, Ibrahim peut aussi être ce qu'il prétend, un mec appartenant à un réseau avec une démarche idéologique construite, organisée, systématique en arrière-plan et un programme de représailles et/ou de déstabilisation régionale concertée.

En somme, "le terrorisme" me donne l'impression d'une dérive de contenu accommodé à des sauces assez indigestes. Je ne sais pas qui a commencé le jeu et ça ne m'intéresse pas, mais la rhétorique consistant à élargir le sens du vocable parce que d'autres le font aussi me laisse très, très méfiante sur l'usage du vocable. Non pas pour lui-même mais justement parce que trop d'enjeux politique tournent autour et pourraient en galvauder le contenu, comme ça a été le cas d'autres termes comme par exemple "la tolérance", mot qui m'énerve depuis des années tant il est devenu flou et souvent ridicule dans ses usages lexicaux et ses applications dans les lois et les moeurs.

Et moi je me fiche un peu de gloser pour savoir si Ibrahim est un "vrai" terroriste ou un "faux". Prendre Mme Michu en otage, ce ne sont pas des manières, point barre - qu'on lui fiche donc la paix, à la Michu qui veut juste tailler ses plantes sur un balcon de Montmartre se réécoutant "Les Roses blanches".

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Il ne me paraît guère pertinent d'ouvrir ici un débat sur la polysémie du terme terroriste, dont l'extension et l'instrumentalisation sont en effet des objets de suspicion légitime. Toutefois, ce n'est pas parce que l'insécurité est un thème exploité par les gouvernements pour instaurer des mesures liberticides que l'insécurité n'existe pas. Dire ceci revient à enfoncer une porte ouverte. Nous sommes d'accord pour souligner les effets nuisibles et multiplicateurs de la guerre contre le terrorisme à l'encontre des populations, ce n'est pas un scoop par ici. On le voit chaque jour, que ce soit en Afghanistan ou en Afrique sahelienne, où l'interventionnisme occidental, en se précipitant dans le piège tendu par les djihadistes, a réussi l'exploit de leur donner une légitimité anti-impérialiste dans l'opinion. Par conséquent à étendre leur influence politique dans la société civile en accréditant la désignation d'un occident en croisade contre l'oumma pour tenter de cimenter celle-ci autour d'un ennemi commun. Tout cela est connu.

Mettons pour le moment entre parenthèses cette question des attaques contre les lieux de culte chrétiens, en accordant un crédit provisoire aux condamnations officielles, que ce soit par la mouvance des Frères Musulmans, les mouvements salafistes ou par le régime des Séoud. Revenons au sujet de l'oppression des minorités chrétiennes qui est le coeur de ce fil. J'aimerais que tu m'apportes tes compétences techniques au sujet de cette loi sur le blasphème qui permet, là ou l'islam est religion d'Etat, à divers mouvements religieux d'exercer un pouvoir arbitraire. Est-ce conforme à la tradition juridique coranique, ou bien s'agit-il d'interprétations abusives et hétérodoxes? Même question sur l'apostasie, qui semble-t-il, est au centre des tensions inter-communautaires en Egypte.

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Mettons pour le moment entre parenthèses cette question des attaques contre les lieux de culte chrétiens, en accordant un crédit provisoire aux condamnations officielles, que ce soit par la mouvance des Frères Musulmans, les mouvements salafistes ou par le régime des Séoud. Revenons au sujet de l'oppression des minorités chrétiennes qui est le coeur de ce fil. J'aimerais que tu m'apportes tes compétences techniques au sujet de cette loi sur le blasphème qui permet, là ou l'islam est religion d'Etat, à divers mouvements religieux d'exercer un pouvoir arbitraire. Est-ce conforme ou non à la tradition juridique coranique, ou bien s'agit-il d'interprétations abusives et hétérodoxes? Même question sur l'apostasie, qui semble-t-il, est au centre des tensions inter-communautaire en Egypte.

Ah, voila enfin une question qu'elle est bonne !

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Ah, voila enfin une question qu'elle est bonne !

Pour être équitable, il faut d'ailleurs préciser qu'elle se pose dans les deux sens en Egypte, où l'interdiction du divorce par l'Eglise copte pour empêcher les conversions est devenue intenable. Voir cet article, qui précède le carnage de noël, mais où tous les éléments semblent déjà en place pour mettre le feu à la poudrière.

http://anonym.to/?http://www.liberation.fr…arme-du-divorce

Et ceux d’Egypte plus que les autres : en revendiquant la tuerie, «l’Etat islamique d’Irak», groupuscule de la mouvance Al-Qaeda, a ouvertement menacé de s’en prendre à eux, leur donnant deux jours pour libérer Wafaa Constantine et Camélia Chehata, deux «disparues» dont musulmans et coptes d’Egypte se disputent l’appartenance religieuse. L’ultimatum a expiré, et Wafaa et Camélia n’ont pas refait surface. Inconnues sur la scène internationale, ces deux femmes sont, en Egypte, au cœur d’une polémique qui enfle depuis de longs mois, cristallisant les tensions croissantes entre radicaux musulmans et chrétiens du pays.

Camélia Chehata, épouse d’un prêtre copte, a disparu de chez elle en juillet, après une énième querelle conjugale. Aussitôt, la rumeur court dans la communauté chrétienne : la jeune femme a été kidnappée et convertie de force à l’islam. L’histoire en rappelle une autre : celle de Wafaa Constantine, elle aussi femme de prêtre, dont la disparition, six ans plus tôt, a aussi déclenché un pic de tension religieuse, et des manifestations intercommunautaires. Une nouvelle fois, cet été, des milliers de chrétiens se rassemblent devant la cathédrale du Caire, furieux et angoissés. La communauté est encore sous le choc de l’assassinat à Nag Hammadi, dans le sud du pays, de six chrétiens, mitraillés à la sortie de la messe de minuit,en janvier. L’enquête expéditive qui s’en est suivie a ravivé leur colère sourde et leur sentiment d’être traités en citoyens de seconde zone : écartés de certains emplois ou postes à responsabilité, oubliés des programmes scolaires, les coptes sont aussi exclus de facto de certaines hautes fonctions, comme la présidence de la république, la Constitution étant basée sur la charia, la loi islamique. Quant à leur représentation parlementaire, elle se borne à avoir six députés - dont cinq nommés par le président - sur 454 sièges, alors que la communauté représente entre 8% et 12% de la population.

La conversion à l’islam, planche de salut

Soucieuses de maintenir sous contrôle une situation ultra-explosive, les autorités ont pris l’affaire Camélia en main. Cinq jours après sa disparition, la jeune femme est retrouvée par la sécurité de l’Etat et ramenée auprès de sa communauté. Mais ensuite, plus rien. Camélia reste invisible. Et l’histoire rebondit de plus belle. Les radicaux musulmans dénoncent à leur tour un enlèvement, Camélia serait retenue de force par l’Eglise dans un couvent, avec l’autre «disparue», Wafaa Constantine. Sur des sites islamistes commencent à circuler des photos de Camélia portant un hijab tandis que des «témoins» racontent sa conversion à l’islam. Les coptes, eux, brandissent le journal Al-Masry Al-Yom, qui dénonce un photomontage. Les islamistes ripostent en réclamant une apparition publique de leur «sœur», une «martyre» affirment déjà certains en glissant que Camélia aurait été assassinée par des chrétiens en châtiment de sa conversion. Une vidéo de Camélia circule pourtant, où elle assure qu’elle est toujours chrétienne.

L’affaire enflamme les journaux et Facebook, et déferle sur les plateaux de télé. Un jour, c’est un célèbre avocat islamiste qui assure sur Al-Jezira que les églises abritent des caches d’armes. Le lendemain, un évêque considéré comme le numéro 2 du clergé copte répond que les musulmans sont des «invités» sur la terre égyptienne, allusion à l’antériorité copte dans le pays. Chaque chrétien sait ici que «copte» vient du grec aiguptos qui a donné le mot «égyptien», signe que les coptes sont les habitants historiques de l’Egypte, les descendants des pharaons évangélisés au IVe siècle par saint Marc… L’escalade se poursuit donc. Presque chaque semaine, le nom des deux femmes est désormais scandé lors de manifestations organisées par les salafistes devant plusieurs mosquées du pays.

Que sont-elles devenues ? Se sont-elles vraiment converties ? Pour quelles raisons ? Pour divorcer d’un mari qu’elles ne supportent plus, avancent certains. En Egypte, où le mariage civil n’existe pas, la conversion à l’islam est devenue une planche de salut pour les chrétiens désireux de se libérer d’un mariage raté. Loin d’être anecdotique, le phénomène inquiète le clergé qui craint une érosion de la communauté, dont le nombre, déjà, n’a cessé de diminuer au cours du siècle dernier. La question du divorce est ainsi devenue une petite bombe intercommunautaire, comme en témoigne l’affaire de Wafaa et Camélia. Une question qui mine aussi la communauté copte.

Tous les chrétiens d’Egypte connaissent l’histoire d’Irini Ibrahim, une copte de 25 ans étranglée en avril par son mari, quelques heures après la fin d’une thérapie de couple menée par le prêtre de leur paroisse à coup de paroles apaisantes, de psaumes et d’eau bénite. Irini avait confié à sa famille ses inquiétudes sur le caractère violent de son époux, dès après son mariage. Mais chez les coptes, on ne divorce pas. Sauf dans les cas prouvés d’adultère. Ou de changement de religion. La loi était autrefois plus souple mais en accédant à la papauté il y a quarante ans, Chenouda III a resserré la vis.

Dans les lieux de cultes, le visage du 117e successeur de saint Marc est partout, sur des marque-pages ou des porte-clés souvenir. Coiffé du traditionnel bonnet noir et luisant, il fixe les fidèles, ses yeux noirs perçant un visage englouti derrière une impressionnante barbe. A 87 ans, «baba Chenouda» est bien plus qu’un guide spirituel pour les millions de coptes d’Egypte et leur diaspora. Chef d’un véritable Etat dans l’Etat, il tient sa communauté d’une main de fer. Monté sur le trône papal en 1971, cet habile tacticien entretient avec l’Etat un subtil équilibre de forces. A lui le contrôle absolu sur ses ouailles, en échange d’une certaine forme d’allégeance. Et quand des violences éclatent, comme celles qui ont fait trois morts à Alexandrie en 2005, ou que des acquittements sont prononcés après que 21 personnes, dont 20 chrétiens, sont tuées au cours d’affrontements à Kosheh en 2000, Chenouda III se garde de jouer la surenchère : il condamne et entonne aussitôt les appels au calme aux côtés de son alter ego l’imam d’Al-Azhar, appointé par l’Etat.

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