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Il « faut qu'il y ait le plus de sang possible. Et notre cible, c'est les juifs. » Malik, 15 ans, est au coeur d'un projet d'attentat récemment déjoué par les policiers de la #DGSI

Avec plusieurs complices, il est soupçonné d'avoir fomenté une attaque antisémite contre une ambassade israélienne, en particulier celle implantée près de Bruxelles. À la sortie des classes, Malik administre un véritable organe médiatique à la gloire de #Daech sur Tiktok et Telegram, où il diffuse des montages de vidéos faisant l'apologie d'attentats en reprenant les codes de communication de l'organisation djihadiste.

 

De l'autre côté, il y a Maskhoud , 16 ans. Né à Ourous-Martan (Russie), dans la république de la #Tchétchénie, il a émigré avec sa famille de sept enfants en Indre-et-Loire et dispose d'un document de circulation pour étranger mineur. Lui aussi s'est fait épingler pour avoir lancé des prières collectives au collège et écouté des anasheeds, ces chants guerriers djihadistes. Un jour, il aurait déclaré devant ses camarades : « Il faut tuer les mécréants et partir en Syrie. » Sur son temps libre, le jeune Tchétchène crée des jeux vidéo en ligne dans lesquels le joueur incarne un djihadiste qui, armé d'un fusil d'assaut, doit commettre des massacres en milieu scolaire ou dans un bar.

 

Le 5 avril dernier, Malik et Maskhoud sont surpris en train de fabriquer des explosifs artisanaux, devant quatre autres collégiens, dans un parc à Saint-Pierre-des-Corps. Alertés par deux détonations entendues par des passants, des policiers de la BAC découvrent Malik et Maskhoud derrière un buisson avec, à leurs pieds, deux bouteilles d'acide chlorhydrique et une bouteille contenant de l'aluminium. Des ingrédients que l'on retrouve dans le TATP, l'explosif prisé des djihadistes.

 

Le 3 mai, une visite domiciliaire, sorte de perquisition administrative, est menée chez les deux collégiens. Elle permet de confirmer leur forte radicalisation. Et surtout de découvrir qu'ils n'en sont pas à leur premier essai d'explosifs…

 

Mais c'est surtout grâce à des groupes de discussions exhumés de son compte sur la messagerie sécurisée #Olvid que les policiers vont lever le voile sur l'avancée des préparatifs. Outre Maskhoud, Malik y converse avec de nombreux autres internautes, des adolescents radicalisés, français et étrangers. Notamment avec un mineur qui fut en lien avec Abdoullakh Anzorov, l'assassin de #SamuelPaty

 

Le 29 août, Malik et Maskhoud sont interpellés près de Tours par les policiers de la DGSI.

 

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20 hours ago, Adrian said:

Le 5 avril dernier, Malik et Maskhoud sont surpris en train de fabriquer des explosifs artisanaux, [...]

Le 3 mai, une visite domiciliaire, sorte de perquisition administrative, est menée chez les deux collégiens. Elle permet de confirmer leur forte radicalisation. Et surtout de découvrir qu'ils n'en sont pas à leur premier essai d'explosifs…

Le 29 août, Malik et Maskhoud sont interpellés près de Tours par les policiers de la DGSI.

Au vu des découvertes du 5 avril puis du 3 mai, la timeline est quand même assez surprenante non?

Bon j'espère que c'est parce qu'ils étaient surveillés entretemps, peut-être avec l'espoir d'identifier d'éventuels complices?

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Il y a 21 heures, Marlenus a dit :

C'est moi où on a de plus en plus de tchétchènes impliqués dans ces saloperies?

 

J'ai l'impression que la proportion par rapport à leur population est très importante.


Cela apporte évidemment quelque chose de savoir qu’ils sont tchétchène mais c’est amusant qu’on ne dise jamais qu’ils sont russes.

 

Si un Breton ou un Normand commettait un attentat en Russie, je pense que les Russes parleraient d’un Français.

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il y a 8 minutes, Johnnieboy a dit :

Cela apporte évidemment quelque chose de savoir qu’ils sont tchétchène mais c’est amusant qu’on ne dise jamais qu’ils sont russes.

 

Si un Breton ou un Normand commettait un attentat en Russie, je pense que les Russes parleraient d’un Français.

Disons que ça fait un peu plus longtemps que les Français ne sont pas aller tabasser les Bretons ou les Normands pour leur passer l'envie de devenir indépendants.

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il y a 6 minutes, Rincevent a dit :

Disons que ça fait un peu plus longtemps que les Français ne sont pas aller tabasser les Bretons ou les Normands pour leur passer l'envie de devenir indépendants.


Je suis d'accord mais ce n'est plus pertinent de nos jours, si ? Il existe des séparatistes tchétchènes ?

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il y a 4 minutes, Johnnieboy a dit :

Je suis d'accord mais ce n'est plus pertinent de nos jours, si ? Il existe des séparatistes tchétchènes ?

Oh, sans doute pas de mémoire de journaliste... :rolleyes:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Première_guerre_de_Tchétchénie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_guerre_de_Tchétchénie

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  • 1 month later...

Ça donne idée de l'ambiance pour les prochains JO

 

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/accuses-d-avoir-prepare-dans-une-boucherie-de-brest-des-attentats-six-hommes-renvoyes-aux-assises-4834088

 

Dans une sonorisation du 9 décembre 2019, Mohamad D. dit ainsi à Wahid B. : "Il nous faut un peu d'entraînement, il nous faut des armes, et il faut apprendre certaines choses (...) On peut y aller pas trop loin, par exemple, on va voir les campagnes. On passe à quatre ou cinq, armés, tu tues tout le village en une seule nuit, c'est facile (...) Il faut avoir l'audace, et que tu aies tout prévu", ajoute encore cet homme aujourd'hui âgé de 38 ans.

 

Mais il semblerait que ce ne soit que des paroles en l'air, sorties de leur contexte.

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Le 18/12/2023 à 10:03, Bisounours a dit :

Ça donne idée de l'ambiance pour les prochains JO

 

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/accuses-d-avoir-prepare-dans-une-boucherie-de-brest-des-attentats-six-hommes-renvoyes-aux-assises-4834088

 

Dans une sonorisation du 9 décembre 2019, Mohamad D. dit ainsi à Wahid B. : "Il nous faut un peu d'entraînement, il nous faut des armes, et il faut apprendre certaines choses (...) On peut y aller pas trop loin, par exemple, on va voir les campagnes. On passe à quatre ou cinq, armés, tu tues tout le village en une seule nuit, c'est facile (...) Il faut avoir l'audace, et que tu aies tout prévu", ajoute encore cet homme aujourd'hui âgé de 38 ans.

 

Mais il semblerait que ce ne soit que des paroles en l'air, sorties de leur contexte.

Des fidèles de l’Eglise Saint-Nicolas-du-Chardonnet abonnés au média Livre noir à n’en pas douter, Darmanin à du boulot.

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Meurthe-et-Moselle : cinq personnes interpellées dans une opération antiterroriste

 

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Cinq personnes ont été interpellées vendredi en Meurthe-et-Moselle et placées en garde à vue par les services de renseignement dans le cadre d’une enquête ouverte pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), confirmant une information de L’Est Républicain. Une source proche du dossier a confirmé à l’AFP leur placement en garde à vue.

 

Une source policière a confié au Parisien que ces cinq individus étaient sous surveillance et préparaient un acte terroriste sur le marché de Noël de Nancy. Leur voiture avait été identifiée et balisée. Les arrestations ont eu lieu vendredi matin à Nancy, Vandœuvre-lès-Nancy et Toul, d’après cette même source.

 

Les interpellations sont intervenues « à la suite d’éléments potentiellement inquiétants », a précisé vendredi soir une autre source proche du dossier. « Les gardes à vue démarrent à peine ».


D’après une troisième source proche du dossier, les personnes interpellées appartiennent à la mouvance islamiste. Selon une source policière auprès du Parisien, elles graviteraient, plus précisément, dans la mouvance salafiste. Sont saisies de l’enquête la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

 

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  • 3 months later...

Le gouvernement français rehausse le niveau Vigipirate à «urgence attentat» après l’attaque à Moscou

 

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Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé dimanche soir «rehausser» le plan Vigipirate en France à son niveau le plus élevé : «urgence attentat», à la suite de l'attaque de Moscou revendiquée par le groupe djihadiste État islamique (EI).

 

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«La revendication de l'attentat de Moscou provient de l'État islamique au Khorassan. Or, cette organisation menace la France et a été impliquée dans plusieurs projets d'attentats récents déjoués dans plusieurs pays d'Europe, dont l'Allemagne et la France», a précisé Matignon. «Le Premier ministre a demandé au Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, placé sous son autorité, de convoquer demain (lundi) à la première heure une réunion associant l'ensemble des services de sécurité impactés par le rehaussement du niveau Vigipirate», ajoute-t-on.

 

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Le renseignement français très inquiet d'un possible retour du terrorisme de masse commis à l’arme de guerre

 

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"Depuis une semaine, ça grouille beaucoup parmi les ressortissants d’Asie centrale qu’on suit habituellement", constate-t-on au sein des services. Le renseignement français a donc décidé d’orienter massivement ses capteurs sur les ressortissants turkmènes, kirghiz et kazakhstanais. Tout l’enjeu est d’opérer cette bascule en gardant un haut niveau de vigilance sur les islamistes isolés, capables de passer à l’acte en quelques jours seulement.

 

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Fun fact : le Khorasan (région d'Asie centrale à laquelle s'identifie "l'Etat Islamique au Khorasan") est la région historique d'où ont démarrés les troisième et quatrième "Fitna" (guerre civile musulmane). La troisième a provoqué la chute de l'empire arabe Omeyyade et l'instauration du califat Abbaside. La quatrième est celle qui a vu le renversement du calife al Amin par son frère al Mamun, qui était gouverneur du Khorasan et dont le rôle historique ne doit pas être négligé, puisque c'est indirectement lui qui a provoqué la naissance du sunnisme et du chiisme à la fois. Le sunnisme, conservatisme décentralisé, étant une réaction à sa politique centralisatrice et rationaliste (ce sont les partisans de Ibn Hanbal, son principal opposant, qui sont les premiers à s'être fait appeler ahl as sunnah). Le chiisme, ou au moins ses formes majoritaires, étant lui issu, à mon avis, d'une tentative d'al Mamun de contrebalancer le pouvoir des élites de Bagdad qui lui étaient hostiles en se créant un contre-réseau d'influence, en tentant d'associer les alides (en l'occurrence, al Rida puis al Jawad) à son pouvoir et à sa succession. C'est seulement lorsque cette lignée d'héritiers adoptifs d'al Mamun s'est éteinte publiquement que son nés, probablement à partir des restes du même réseau, le chiisme duodécimain, qui s'est inventé un héritier caché et invisible, et le chiisme ismaélien, qui s'est inventé une lignée parallèle et rivale d'héritiers légitimes mais cachés de la dynastie alide. 

 

tl;dr : le Khorasan c'est rigolo, il y a déjà eu des choses intéressantes qui ont commencés là bas. 

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Il y a 5 heures, Freezbee a dit :

Screenshot-from-2024-03-29-08-15-43.png

Ouch, c'est dangereux.

Surtout que ce n'est pas trop compliqué d'envoyer plusieurs drones en essaim, même pour un individu seul. A fortiori pour une cellule de quelques individus. Pour bien donner une idée de la menace, voir ce post twitter (que j'avais déjà partagé hier soir dans le fil sur le matos militaire):

 

 

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Je me demande quel est le principe ce "bouclier anti-drones"? Brouillage des communications? Ou plutôt panachage de système de contre-mesures avec brouillages, filets tendus en certains points et peut-être fusils à brouillage/armes à feu classiques? Difficile d'abattre un drone potentiellement chargé d'explosifs volant dans une rue fréquentée sans risques...

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Je me demande quel est le principe ce "bouclier anti-drones"?


“Le système Boréades comprend un logiciel de détection sophistiqué et un appareil dédié à la neutralisation. En cas de détection d’un drone potentiellement dangereux, le système déploie un drone chasseur pour le suivre et éradiquer la menace par brouillage de connexion ou par capture.”

https://www.journaldugeek.com/2023/12/20/un-systeme-anti-drones-sera-deploye-pendant-les-jo-2024/
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ISIS calls for Ramadan massacre of Christians and Jews by lone wolves across US, Europe and Israel

 

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Islamic State spokesperson Abu Hudhayfah al-Ansari has called on 'lone wolves' to massacre Christians and Jews in the West and Israel as he proclaims that Ramadan marks the month of jihad

 

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Islamist terror group ISIS has called for "lone wolves" to engage in a Ramadan massacre of Christians and Jews across the US, Europe and Israel.

 

Abu Hudhayfah al-Ansari, spokesperson for the evil extremists also known as Islamic State, sickeningly praised the horrendous Moscow terror attack that killed 140 people in Russia last week. On Thursday, the jihadist took to encrypted messaging app Telegram to call on "lone wolves" to target Christians and Jewish people, especially in US, Europe, and Israel during the holy month of Ramadan.

 

The spokesperson also claimed that the presence of American troops in Iraq will "lead to more attacks from group". It comes as he commemorates the 10-year anniversary of ISIS' declaration of a caliphate in Iraq and Syria in 2014.

 

In a 41-minute-long audio speech called 'By Allah, this matter will be made possible,' he highlighted and praised the global expansion of Islamic State. al-Ansar also slammed terror organisation Al-Qaeda for straying away from their so-called 'path', before proclaiming that Ramadan was the month of jihad.

 

The spokesperson also called on 'members' in Mozambique to "double attacks" and militants in the Philippines to "move operations into major cities", in a chilling and worrying sign. He continued to call on the Mujahidin - those who engage in Jihad - and media leaders to obey their elders, and disseminate Islamic State's message far and wide.

 

Currently, there is little intel on ISIS spokesperson, besides that he took on the post as spokesperson in August 2023 to replace Abu Omar al-Muhajir following his arrest in Tahrir al-Sham. However, al-Ansari's anti-semitic rhetoric rings loud to his group of extremists.

 

"Monotheism is the goal, and jihad is the path…the war with the Jews will not end in a one-state solution or two-state solution, as nationalists believe," he said in a statement titled 'And Kill Them Wherever You find Them' on January 4, 2024.

 

"It is a religious ideological war that will continue until we kill their antichrist under the banner of the Prophet of Allah… tighten the plans and diversify operations: Blow them up with explosives, burn them with incendiary bombs, shoot them with bullets, slaughter their necks with knives, and run them over with buses."

 

It comes days after the ISIS K faction of Islamic State shared a selfie of the Moscow attack at Crocus City Hall gunmen praising the “bloody attack” on a “large crowd of Christians”. France has also increased its terror threat level to the highest possible level following the terrible attack on the Crocus City Hall concert venue in Moscow, Russia, in which at least 140 people were killed last week.

 

A group of heavily armed gunmen broke into Krasnogorsk, an urban settlement in Russia’s capital on the evening of March 22. As rock fans waited eagerly for a performance from band Picnic, a volley of bullets rained down on them as the killers entered the auditorium.

 

As explosions rang out, the crowd initially thought the band was implementing some pyrotechnics into their performance. Then they saw handheld incendiary devices - like Molotov cocktails - being lobbed into the crowds, causing horrific burns and the building to go up in flames.

 

Islamic State claimed that it was behind the terror with “Christians” specifically in their crosshairs. Its ISIS-K faction – from the Khorasan Province in Afghanistan – was believed to be in charge, a Telegram statement posted from ISIS-affiliated news agency Amaq read.

 

The Basmanny Court in Moscow named four suspected shooters hailing from the ex-Soviet state of Tajikistan, as Dalerdzhon Mirzoyev, 32, Saidakrami Rachabalizoda, 30, Shamsidin Fariduni, 25, and Mukhammadsobir Faizov, 19. They were tortured before appearing in court.

 

An additional three suspects were identified days later: a father Isroil Islomov, 62, and his two sons Dilovar Islomov and Aminchon Islomov have been identified by the Investigation Committee.

 

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  • 1 month later...

Sociologie du djihadisme français

 

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Une analyse prosopographique de plus de 350 terroristes djihadistes incarcérés.

 

J'ai lu que quelques bribes mais les données sont intéressantes !

 

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Le prosélyte
Le « prosélyte » (19 %) renvoie à l’une des représentations domi- nantes de l’activiste djihadiste : un individu qui a intériorisé les notions fondamentales du salafisme et du djihadisme établissant une vision dichotomique du monde, hostile à la démocratie et aux valeurs républicaines, convaincu par sa cause, de la nécessité de la diffuser et de se mobiliser pour son succès, partisan d’al-Qaï- da, de l’État islamique ou d’autres groupes djihadistes, évoluant dans une bulle cognitive toute entière tournée vers la réalisation de son idéal. Cette figure inquiète évidemment les institutions de sécurité et de justice, ainsi qu’en témoigne la prévalence dans les décisions d’orientations en quartiers de prise en charge de la radicalisation (41% y sont proposés) et en quartiers d’isolement (22 %) à l’issue des sessions en QER. Sans surprise le prosélyte se caractérise par une pratique reli- gieuse intense (73 % d’entre eux) mais aussi par des connaissances religieuses nettement plus importantes que les autres catégories (84 % des prosélytes ont de solides connaissances religieuses). Ils sont aussi ceux dont la socialisation activiste est le plus fortement d’origine militante (28 % d’entre eux) et inversement possèdent le moins de fragilités psychologiques (6 % des prosélytes seulement contre 44 % des désaffiliés) ou psychiatriques (moins de 2 %). Ils semblent faire preuve d’une plus grande stabilité biographique puisque nettement moins enclins à des addictions (15 % d’entre eux contre une moyenne de 32 % pour les autres catégories). De la même façon, le prosélyte est rarement sans profession (14%), regroupe les individus possédant le plus de diplômes universi- taires (seuls 47 % n’ont pas le baccalauréat contre une moyenne de 69% pour les autres catégories) et le moins issus de familles précaires et instables (11 et 8,5 % d’entre eux). Il s’agit en revanche de la figure enregistrant le plus fort sentiment de stigmatisation en France (63 %). Le fait qu’il soit également le plus concerné par les infractions ter- roristes pour atteintes aux personnes (36 % d’entre eux) achève d’en faire l’une des figures les plus préoccupantes en matière d’ordre public.

Le désaffilié
L’acteur désaffilié est en quête de sens (21 %). Il fait référence aux personnes dont les parcours sont marqués par la volonté de quit- ter une condition familiale, socio-économique ou le rôle social auxquels ils étaient assignés et qui ne leur convenaient guère. Le parcours est animé par la recherche d’une alternative (le modèle d’organisation promu par l’État islamique par exemple), par la volonté d’instiller un sens à leur existence, une quête de cadres de compréhension ou plus simplement une quête d’ordre dans une vie chaotique.
Ce qui singularise le désaffilié est la prégnance des faiblesses psychologiques (pour 44 % d’entre eux) et des troubles psychia- triques (25 %). Par comparaison, la moyenne pour les six autres catégories des antécédents psychiatriques est de 6,5 %. Non sans lien, on a également ici des personnes souvent très isolées socialement (presque 20 % d’entre elles), sans vie affective (pour 34%), célibataires pour la moitié d’entre elles et sans enfant pour une majorité (70 %). L’instabilité biographique caractérise cette catégorie puisque 46 % d’entre eux étaient sans profession au moment de leur interpellation (66 % avaient un niveau de vie jugé très faible) et que 80 % d’entre eux ont un diplôme inférieur au baccalauréat et très souvent ne possèdent aucun diplôme. Enfin, ils sont issus pour 31 % de familles précaires. Ils font également partie des acteurs disposant des plus pauvres connaissances reli- gieuses (18% en possèdent) et géopolitiques (13 % seulement). Le désaffilié présente un profil opposé au prosélyte, et un niveau de dangerosité bien moindre puisque seulement 7 % d’entre eux sont orientés en quartier d’isolement, alors que 71,5 % sont desti- nés à rejoindre la détention ordinaire.

L’escapiste
La troisième figure (18 %) regroupe les acteurs djihadistes dont l’en- gagement violent répond à une volonté d’échapper à un quotidien souvent terne, dépourvu d’intérêt et inapte à nourrir des projections heureuses. La dimension escapiste – entendue ici comme la volon- té de sortir de soi pour embrasser une identité mythifiée* – est ici centrale. L’acteur sort véritablement de lui-même en entrant dans la lutte armée au nom d’impératifs qui le dépassent, pour s’inventer une vie d’activiste et grandir l’estime qu’il a de lui-même. Si cette figure s’apparente à la précédente, elle ne concerne pas des indivi- dus esseulés et fragiles, mais plus souvent des acteurs en besoin de fantasmes d’actorité. Les acteurs présentant une appétence pour le virilisme dominent ici. Leur implication dans le djihadisme prend principalement la forme d’un départ ou d’une tentative d’attentat, si leurs projets ne sont pas stoppés plus tôt. Ces acteurs trouvent, dans la violence, une voie de réalisation de leur surmoi tout puissant. L’escapiste va sans surprise apparaître dominant chez ceux dont la socialisation au djihad passe par les réseaux affinitaires et amicaux (35 % des escapistes). On le retrouve également dominant au sein de ceux qui se socialisent au djihad via Internet, porte d’entrée vers une vie fantasmée de guerrier de Dieu. À ce titre, l’importance des chocs moraux et singulièrement des chocs moraux virtuels semble jouer un rôle non négligeable dans sa perception de son environ- nement. Profil fantasmant le djihad presque plus que le pratiquant, il est celui qui est le moins orienté vers les quartiers d’isolement (1,5 %) et dont l’infraction terroriste semble refléter l’ambition la plus velléitaire, puisque 42 % d’entre eux sont mis en examen pour une IT relative à un projet de départ sur zone

L’indigné

L’indigné (12 %) correspond le plus souvent à un individu violem- ment heurté par la situation de celles et ceux, auxquels il s’identifie, considérés comme « frères » opprimés par les États occidentaux, les « renégats chiites » ou les régimes autocrates arabes. Les images qu’il visionne sur Internet de massacres ou mauvais traitements et les témoignages qu’il enregistre le convainquent de la nécessité d’un engagement, qu’il présente avant tout comme humanitaire, sans que cela n’exclut la prise des armes. Du point de vue de l’itinéraire biographique, l’indigné est le moins souvent célibataire (seuls 22 % d’entre eux) et le plus souvent père de famille. C’est également la figure la plus éloignée d’un passé cri- minel (seuls 27 %) ou de mineur délinquant (16 %). Ce qui la carac- térise est sa confrontation avec un objet ou enjeu d’indignation morale puisqu’elle partage avec l’escapiste une même tendance à la confrontation avec des chocs moraux (51 %), chez elle massivement virtuels (pour 43 % des indignés). Mais à la différence de l’escapiste, l’indigné ne semble nullement velléitaire puisque 84% d’entre eux ont entrepris au cours de leur vie d’adulte un voyage initiatique en terre d’Islam, le plus souvent pour apprendre l’arabe – la langue du Coran – et retrouver la oumma blessée. Le fait que 18% d’entre eux aient des faiblesses psychologiques (loin derrière les désaffiliés) ren- force peut-être leur engouement victimaire. La dangerosité de l’indigné semble entière puisqu’il apparaît que la majorité d’entre eux ont eu un séjour guerrier (au sein d’une brigade combattante), et que pour 18,5 % d’entre eux, ils ont été dirigés vers un quartier d’isolement, ce qui en fait le second groupe après les prosélytes.


Le viriliste
Le viriliste (11 %) – assez proche de l’escapiste – pense son enga- gement comme une façon d’affirmer et de gagner en virilité. Le parcours biographique le conduit à vouloir affirmer son virilisme guerrier, peut-être d’autant plus lorsque subsiste un doute quant à sa masculinité triomphante (le rapport à la mère est dans ce cas de figure parfois central). Par ailleurs, l’engagement est aussi ali- menté par la promesse d’une sexualité qui leur apparaît comme attractive, ici-bas (le séjour dans la région syro-irakienne implique souvent la contraction facilitée d’une union et la possibilité de la polygamie) et dans l’au-delà (de jeunes et jolies jeunes femmes vierges – les houris – sont censées attendre les martyrs accédant au paradis). Le viriliste est marqué par une forte proximité, voire un rapport fusionnel à la mère qui va concerner 70 % des personnes de ce groupe. La lecture des dossiers laisse apparaître plusieurs cas d’es- pèce dans le rapport maternel : une situation œdipienne à peine voilée ; une pression familiale trop lourde pour l’ainé qui adoptera le djihad comme voie de fuite ; un phénomène d’encouragement à la radicalisation de la part d’une mère suiviste (ce qui explique- rait que le groupe des virilistes compte la plus grande proportion d’acteurs socialisés familialement au djihad : 27 %) 152 ; une volonté de séduire la mère, objet de toute les attentions en se construi- sant une identité virile guerrière, etc. Les virilistes sont d’ailleurs la seconde figure où le nombre de célibataires est le plus important (44%). C’est aussi dans ce groupe que le visionnage d’Internet est le plus intense (pour 34% d’entre eux) alors que transparaissent parfois dans les rapports des aveux d’addiction au visionnage de films pornographiques. Près de 30 % des virilistes sont orientés vers les quartiers de prise en charge de la radicalisation et ils sont le deuxième groupe le moins destiné à rejoindre la détention ordinaire, attestant par là d'une potentielle dangerosité.

Le délinquant
Enfin, la figure du délinquant, dominante pour 11 % des personnes de l’échantillon, correspond à l’ancien délinquant à l’image d’Ame- dy Coulibaly 153 , versé dans le djihadisme à l’issue d’une vie d’abus et d’excès, porteur d’un capital délictuel et violent, qu’il réinves- tit dans la cause. Cet investissement dans le djihadisme s’accom- pagne parfois d’une volonté de purification et de rédemption154 . C’est donc, bien sûr, le passé délinquant en tant que mineur ou adulte qui caractérise cette figure dont on notera qu’elle est rela- tivement minoritaire au sein de notre échantillon : 87 % et 95 % des acteurs en relevant ont un passé pénal ou délictuel avant ou après leur majorité. C’est également chez eux que l’on retrouve le plus de phénomène d’addictions aux stupéfiants ou à l’al- cool (48% d’entre eux). Et, c’est enfin cette figure qui est la plus massivement issue de familles dysfonctionnelles ou précaires. Inversement, la confrontation aux chocs moraux comme moteur de l’engagement est ici peu pertinente (24 %) de la part d’acteurs familiarisés à la violence dont la socialisation au djihad semble plus relever de l’opportunisme que du biais familial (5 %), militant (13 %), ou même virtuel (36 %, soit un des plus faibles pourcen- tages de la base). Comme souligné par une CPIP, « pour la plupart des TIS, le casier est très souvent vierge et ils ont rarement de passé pénal, à l’inverse des droits communs suspectés de radicalisation (DCSR) 155 ». Cette figure demeure préoccupante puisque 30 % d’entre eux sont orientés ensuite en QPR ou en QI et qu’ils sont le second groupe le plus poursuivi pour des infractions terroristes à l’encontre de personnes (31 %).

Le labellisé
L’étiquetage, en référence à l’analyse des carrières déviantes d’Howard S. Becker 156 , désigne l’assignation publique d’une iden- tité déviante, consécutive de la transgression d’une norme, avec laquelle les individus font le choix de rompre en revenant à un conformisme social, ou qu’ils acceptent en assumant cette iden- tité. Or, il apparaît qu’une minorité des personnes de l’échantil- lon, à hauteur de 8 %, sont écrouées pour des faits de terrorisme à référentiel djihadiste, donc étiquetées à ce titre par les institu- tions, et orientées vers des quartiers d’évaluation de la radica- lisation, sans pour autant qu’elles ne présentent de signes d’un engagement porteur d’une idéologie contestataire. Le cas d’un père de famille arrêté après un séjour à la frontière turco-syrienne pour retrouver ses enfants partis sur zone, l’illustre. Celui du camarade poursuivi pour aide logistique, soutenant son ami par le prêt d’une petite centaine d’euros qui vont s’avérer nécessaire pour rejoindre la zone de combat (sans que, d’après le rapport d’évaluation, l’instruction n’ait montré que le prêt en question répondait à une finalité connue du préteur) l’illustre également. Au sein de l’échantillon, les personnes ainsi concernées ont presque toutes été orientées en détention ordinaire à l’issue de la session d’évaluation en quartier d’évaluation de la radicalisation (95%) et aucun n’a été proposé en quartier d’isolement. Cette figure se définit la plupart du temps en négatif des traits saillants de la radicalisation. Il est ainsi frappant de constater que la pratique religieuse assidue n’est pas partagée au sein de ce groupe (24% d’entre eux), qui est par ailleurs le groupe possédant le moins de connaissances religieuses (13 %). À l’inverse des autres figures, la socialisation virtuelle via Internet demeure très mino- ritaire (23 % contre presque 60 % de moyenne pour les 6 autres figures) pour des individus qui ne sont jamais isolés socialement, les plus rarement en quête d’identification groupale (20 % contre 53 % en moyenne pour les autres figures), dont le niveau de vie semble être un des plus confortables et très peu habités par un ressenti d’hostilité vis-à-vis de la République (13 % seulement). Sans surprise également, le labellisé se caractérise peu par un usage intense d’Internet (3 %). La trentaine de personnes relevant de cette catégorie pourrait illustrer les excès de prudence de la politique pénale antiterro- riste, soumise à une exigence sociale et politique de protection de la société, afin d’éviter, au risque d’une éventuelle radicalisa- tion en prison, un phénomène de loup solitaire157 criminel.

 

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il y a 32 minutes, Adrian a dit :

Sociologie du djihadisme français

 

 

J'ai lu que quelques bribes mais les données sont intéressantes !

 

 

Excellent, on retrouve les même profils dans la sphère de l’extrême gauche, chez les eco-terroristes, les pro-migrants, les antifa, il y a chez eux une forme de fanatisme religieux, une volonté de mettre du sens dans une vie morne, une quête de transcendance. J’ai lu l’enquête sur l’extrême-gauche de Pauline Condomines, journaliste de Livre Noir, et il y a beaucoup de points communs.

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