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Mégille

Tribun de la Plèbe
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Tout ce qui a été posté par Mégille

  1. J'ai adopté une double parade contre le socio-déterminisme de gauche, qui prétend pouvoir rejeter la liberté personnelle avec le libre-arbitre : - s'il n'y a pas de responsabilité individuelle, alors, il n'y a pas de responsabilité politique non plus. Pour croire que voter, militer, manifester etc ait le moindre intérêt, il faut d'abord reconnaître que l'on peut agir, et que l'on est responsable de ses actes. - si ce que prone le libéralisme n'est pas une vraie liberté à cause des habitus et des diverses déterminations sociales, alors, aucun système ne peut offrir de "liberté" ainsi entendu. A moins de croire en un libre-arbitre véritablement magique, pour le coup. Ca laisse en suspens le problème de la responsabilité et du déterminisme, mais ce n'est pas plus mal. C'est déja suffisamment le foutoir en politique pour ne pas y ramener l'encore plus gros foutoir de la métaphysique.
  2. Bon, si "libertarien" est définitivement le nouveau mot pour "libéral", même en France, il va falloir se mettre à expliquer que Diderot, Constant, Mme de Stael et Flaubert étaient libertariens... Ca arrache un peu les oreilles, tout de même.
  3. Hier soir, j'ai fait chanter des louanges à Mises par des gauchistes. J'étais avec des amis (auxquels je n'ai pas encore fait mon coming out libéral) et je me mets à leur parler de l'école autrichienne d'économie... je leur parle de Menger et de Mises, deux noms qu'ils n'ont jamais entendu. Je leur parle du rejet de l'homo oeconomicus, des théories de l'équilibre et de l'usage des maths, que l'on peut soupçonner d'avoir pour vocation d'être un outil technocratique... et ils approuvent. Alors, je leur parle de la Methodenstreit, du conflit contre les soit-disant "socialistes de la chair" qui soutenaient Bismarck et dont les héritiers soutiendront Hitler, et je leur fait approuver le fait qu'il y a des lois universelles de l'économie que l'on peut comprendre en se demandant ce qu'est l'action humaine, ce qu'est la valeur, etc. Puis je leur fait une robinsonnade à la Mises, pour leur montrer comment on trouve la rareté, la préférence pour le présent, etc... encore une fois, ils approuvent et se montrent très intéressés. Alors je décide de pousser le vice un peu plus loin. Je leur dis que Hayek (un nom qu'ils reconnaissent avec effroi et stupeur) était un disciple de Mises, qui lui aussi rejetait l'usage des maths en économie etc, mais qui s'écartait de Mises pour se rapprocher un peu plus des néoclassiques. Ils me disent alors qu'ils trouvent que Hayek avait du coup sans doute un peu raison, mais moins que Mises, assurément. Puis je leur parle des objections de Nozick (un nom qu'ils reconnaissent avec haine et mépris) contre l'individualisme méthodologique en économie, et je leur parle de la réponse de Walter Block à Nozick, et ils me disent être entièrement d'accord avec Block Ils m'ont dit être très intéressés par le sujet, et de leur en reparler. J'ai hâte de leur dire que Mises considérait Hayek et Friedman comme des socialistes, mais je vais essayer de retarder ce moment pour maximiser leurs dissonances cognitives.
  4. Tu oublies Jouvenel. Il me semble que sa période libérale, entre sa période fasciste et sa période écolo, se trouve dans ces eaux là !
  5. Les théories socialistes sont mortes et enterrées, les zélateurs se contentent de rabâcher des idées notoirement et proprement réfutées depuis plus d'un siècle pour la plupart. Les seules à peu près innovation (et encore) sont l'écologisme et les grievances studies, qui sont non seulement très faibles par elles mêmes, mais aussi en nette contradiction avec des pans essentiels des discours socialistes (et l'une avec l'autre). Pendant ce temps, les théoriciens libertariens montrent de façon simple et élégante la supériorité de la liberté sur la contrainte, de toutes les façons possibles. De plus, les succès du capitalisme sont plus grands et plus visibles que jamais, y compris pour les moins favorisés. Mais qu'est-ce qui se passe !?
  6. Je connais des fangirls de yaoi, et il s'agit surtout d'histoire romantique, où le sexe, même s'il peut être très présent, est rarement l'élément majeur. Donc même lorsque c'est sous forme d'anime (et c'est sans doute plus souvent des mangas ou des fanfictions), je doute que pornhub soit un site de référence pour les amatrices. Je doute donc que ses statistiques soient très significatives. Quand au yaoi uniquement porno, à mon avis, c'est plus consommé par des hommes. Chose intéressante : j'ai entendu parler de plusieurs yaoi (j'ignore si c'est si fréquent, par contre) qui racontent des histoires de domination et de soumission très violente, et d'emprise d'un personnage sur un autre, sans faire beaucoup de cas du consentement. Docteurs ès psychologie féminine du comptoir, je vous laisse interpréter ça comme vous voulez.
  7. A propos de l'article de D Friedman sur les frontières : il est évident qu'il néglige beaucoup de choses. L'espace, par exemple. Si Rome est une machine à extraire de l'impôt sur le commerce, et qu'il y a beaucoup de commerce en Asie du sud est, ça ne veut pas dire que l'Asie du sud est va finir annexé par Rome... pour répondre à la néoclassique, on pourrait dire qu'il y a aussi un paquet de "coûts d'annexion" (incluant divers facteurs géographiques et humains) qui entrent en compte. A propos de ça méthode, pas en générale mais spécifiquement dans cet article, je trouve bizarre la façon dont il cherche à faire des prédictions et à les vérifier... avec des livres d'Histoire. Il se contente d'étendre a posteriori son interprétation sur des informations déjà acquises et disponibles. Ca me semble très artificiel. J'aurais trouvé beaucoup plus intéressant une étude détaillé des systèmes d'impositions de divers Etats du passé. Malgré tout l'idée première est assez intéressante, je trouve (ce qu'il expose avant de faire des maths). Il doit y avoir moyen de la déduire de la praxéologie !
  8. @Johnathan R. Razorback oh oui, c'est parfait ! Tu connais bien mes vices. D'ailleurs cet été, alors que je faisais valet de chambre, un syndicaliste FO qui passait par là, après avoir su que j'étudie la philo, a jugé bon de venir me dire qu'il aimait beaucoup Nietzsche... ce a quoi j'avais bien sûr répondu un truc du genre "oui, moi aussi, j'aime tout particulièrement la façon dont il montre que le socialisme n'est qu'une résurgence du christianisme, et un truc de tapette, etc". Il n'a pas beaucoup apprécié, à ma grande surprise ! Je n'ai encore jamais poussé le bouchon jusqu'à en faire un ancap... mais oui, le potentiel de troll est puissant.
  9. C'est une bonne chose que ça vienne de la gauche. Autrement, ils auraient été immédiatement discrédités et rangé à l'extrême droite avec Trump. Ce qui va sans doute arriver de toute façon, d'ailleurs. Mais au moins, une partie de la gauche raisonnable va sans doute tendre l'oreille. J'espère que ça fera autant de bruit que Sokal.
  10. Au diable les sondeurs. Du coup c'est quoi, ce Legault, un socialiste de droite ?
  11. Typiquement, sur la question Pinochet, il n'a qu'à moitié bien répondu. Il raté une importante occasion de dire que 1) le libéralisme, ce n'est pas que l'économie, c'est d'abord le respect des droits individuels, et qu'on ne peut donc pas considérer Pinochet comme libéral 2) de bien distinguer la liberté individuelle ("des modernes") de la liberté politique ("des anciens"), qui n'est rien d'autre qu'une liberté d'aller à l'encontre de la première lorsque l'on est suffisamment nombreux. Ca nous paraît évident à nous, mais je vous assure que ce n'est pas le cas de tout le monde. Sa réponse était juste, mais trop vague. (il n'a pour ainsi dire que répondu par le point 2), et pas de façon très clair) Dommage qu'il n'ai pas évoqué le concept hayékien d'atavisme, et qu'il n'ait pas un peu plus explicité les mécanismes de l'ordre spontanée, parce que je crois que ça a eu l'air un peu magique pour quelques uns. Mais il manquait de temps pour ça, donc on ne peut pas lui en tenir rigueur. Et heureusement que personne dans la salle n'ait été trop calé en Histoire du droit... ça aurait fait un peu tâche de rappeler que le droit romain commence avec la Loi des douze tables, promulguée de façon autoritaire, à la grecque, par le collège des decemvirs à pouvoir consulaire, ou que la common law a été instaurée par Guillaume le conquérant, dans le but de mettre fin aux droits locaux coutumiers angles et saxons, et dans le cadre d'une tentative d'organiser l'Angleterre de façon uniforme et hiérarchique, comme une grosse armée (comme l'était le duché de Normandie). (ceci dit, même si ça pousse à relativiser un peu la vision hayékienne de l'évolution des civilisations, c'est assez positif : ça montre qu'un droit étatique peut très bien se libérer et évoluer par lui-même)
  12. Du coup je me sens effectivement coupable. Désolé. J'ai trouvé que Rémy n'utilisait pas toujours les meilleurs arguments possibles, et qu'il prenait trop vite pour acquis des choses dont il pouvait se douter que la salle ne prendrait pas pour argent comptant (sur la réussite du libéralisme. D'un point de vu externe, ça a dû ressembler par moment à de la "main invisible magique"). Il a bien répondu à certaines questions, ceci dit, notamment celle sur l'écologie et les ressources limitées. Après, forcément, il partage les défauts de Hayek... avec cette histoire d'évolutionnisme, de "le libéralisme c'est bien parce que c'est ce qui a gagné", je vois mal comment ne pas défendre la sécurité sociale. (du coup, j'ai passé une petite partie du reste de la soirée à essayer d'expliquer à un marxiste léniniste que cette redistribution était un vol des plus pauvres, tant bien que mal). Je ne sais pas si tu as fini par trouver, et si ça t'as plu, @poincaré ? Du coup je ne vous ai pas vu. A un moment, j'ai cru que tu étais le grand mec barbu en rouge @Lancelot, quand il a commencé à rager sur l'ednat... puis il a sorti des trucs de communistes, et j'ai été déçu par cette personne.
  13. Les nobles apprécient plus le fruit du travail des serfs qu'eux puisqu'ils ont des goûts plus raffinés, donc le servage et les privilèges sont de bonnes choses. J'ai bon?
  14. quésaco ?
  15. Je viens de lire ce merveilleux article de David Friedman : http://www.daviddfriedman.com/Academic/Size_of_Nations/Size_of_Nations.html Sans doute l'article d'économie non-autrichienne le plus intéressant que j'ai lu après the problem of social cost de Coase. En gros : on cherche une explication économique de la taille et de la forme des Etats, ou "t-nation" (t pour taxes), compris comme des bandes de brigands collecteurs d'impôts qui cherchent à maximiser leurs gains. On estime que celui qui gagne un territoire est généralement celui qui est près à dépenser le plus pour l'obtenir. Les frontières vont donc se dessiner en fonction 1) des coûts de collectes, qu'on estime vaguement proportionnels à la taille du territoire, même s'ils ont pu être réduit par la presse, le télégramme, etc et surtout 2) du type de taxation dans lesquelles se spécialisent les t-nations, à savoir, sur la terre, sur le commerce ou sur le travail. Imposer principalement le commerce incite à avoir l'empire le plus large possible (autrement, les marchants peuvent contourner les taxes en préférant d'autres routes commerciales). Imposer principalement la terre mène à préférer de petits fiefs, puisqu'il y a peu, voir pas du tout, d'économie d'échelle à faire. Imposer principalement le travail, enfin, est intermédiaire, puisque les travailleurs sont susceptibles d'émigrer pour fuir l'impôt, mais contrairement aux marchants, ils vont être plus réticents à parcourir de longues distances ou à s'installer dans des régions où l'on parle une autre langue. On va donc voir les t-nations adopter des tailles intermédiaires, et chercher à être linguistiquement homogènes. Friedman cherche ensuite à construire des modèles permettant des faire des prédictions chiffrées à partir de cette idée, et les vérifie en étudiants notamment l'Histoire du nord de l'Italie. On peut se demander ce que vaut une prédiction qui ne peut être que rétrospective, mais je trouve l'idée très intéressante.
  16. TIL equity. Les pays de droit anglo-saxon ont donc deux systèmes juridiques concurrents ?!
  17. Sécurité sociale, évidemment
  18. @Johnathan R. Razorback Merci ! L'idée est surtout d'utiliser des références classiques, connues et respectées par la gauche, pour donner une image de la ss légèrement différente des représentations communes. Mais j'ai hâte de lire ça !
  19. Les deux systèmes (en tant que système de ss) nous rapprochent d'un système totalitaire, même si ils le font de façon différente. Et (je crois) ils se rapprochent chacun de l'une des deux dystopies-types que son 1984 (pour Beveridge) et Brave new world (pour Bismarck). Ca colle, dans la mesure où : Le système beveridgien est uniformisateur, comme dans la dystopie orwélienne. Il implique une centralisation de l'information et donc une certaine forme de "Big brother". Il a été mis en place pendant la WWII, dans l'optique de faire de l'UK une machine de guerre plus efficiente. Ce qui nous rapproche du rôle important du rôle architectonique de la haine dans 1984 (contre Goldstein) et de la guerre permanente entre de gros empire totalitaire ayant chacun leur forme propre de socialisme. De plus, la dystopie de Orwell est probablement imaginé à partir des utopies des socialistes de la société fabienne, que j'imagine être le terreau de la vision de Beveridge. Le système bismarckien est corporatiste, il enferme chacun dans sa catégorie sociale, en fonction de laquelle il cotise et reçoit (parfois) des aides, ce qui fait croire à tout le monde qu'il bénéficie du système, et qui repose sur une vague idée de solidarité organique entre les classes. Ca nous rapproches de cette pyramide des castes chez Huxley, des alphas + aux epsilons -, qui sont programmés dès leur naissance pour occuper la place qui leur convient et s'y croire le mieux loti possible. Mais ça coince un peu par endroit, surtout dans l'association Bismarck-Huxley : - réalité nationaliste d'un coté, fiction mondialiste de l'autre - réalité conservatrice d'un coté, fiction progressiste de l'autre (sexe & drogue mais pas de famille) - et il y a ces réserves de sauvages, qui évoquent plus ce que l'on peut trouver en Amérique du nord. Cependant, le coté "mondialiste" est peut être un peu plus pertinent maintenant qu'à l'époque de Huxley avec le fédéralisme européen (qui est un fédéralisme mondial frustré). Le culte que voue maintenant nos gauches radicales à ce système tempère aussi le deuxième point (alors même que les socialistes s'y opposaient à l'origine, Rosa Luxembourg notamment). A voir si l' "Europe à deux vitesses" est une tentative de faire de l'Europe de l'est une grosse réserve de sauvage. Superposer les deux pour permettre de parler de système orwello-beveridgien contre huxleyo-bismarckien me semble très tentant...
  20. Pensez vous qu'il serait pertinent de qualifier les systèmes de ss bismarckien et beveridgien respectivement de "huxleyien" et de "orwellien" ? (j’affûte mes couteaux rhétoriques)
  21. Genre résumé/louange ? Pourquoi pas, dès que j'aurais un peu de temps.
  22. Je suis en train de finir défendre les indéfendables de Walter Block, vraiment plaisant ! J'envisage de le recommander comme première lecture libérale à des profanes. Habituellement, je tente de diriger les gens vers Constant et Bastiat, mais je ne serais pas surpris que la stratégie pédagogique de Block soit beaucoup plus efficace sur certaines personnes. Chez de jeunes gens ayant un goût pour la provoc, notamment. A diffuser.
  23. A mon avis ça passe. Surtout si tu pars du site des quais, qui n'est pas bien loin.
  24. Cool ! Pas besoin de s'inscrire, il n'y a qu'à payer les 3€ à l'entré.
  25. J'ai comme l'impression de polluer un peu le thread et de faire du gros HS
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