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Mégille

Tribun de la Plèbe
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Tout ce qui a été posté par Mégille

  1. Memento, le prestige et instellar sont bons. Le reste est très surcoté. Et the dark knight est facho.
  2. A l'en croire, la ressemblance avec le droit moyen-oriental est soit superficielle (concernant l'imitation approximative de la forme d'un traité de vasselage assyrien), soit résiduelle (concernant la polygamie, notamment). Mais pour l'essentiel, les lois seraient surtout grecques, puisqu'alors que les codes mésopotamiens se contentent généralement d'affirmer et d'idéaliser le pouvoir du roi, et d'entériner les coutumes déjà établies à un plus petit niveau, la Torah aurait plutôt l'aspect d'un code innovant, auquel manquerait aussi bien l'importance du roi que les sévices cruels habituels (sauf la lapidation, mais dont l'idée viendrait justement de Platon). Une sorte d'équivalent pour les juifs à la Loi des XII tables des romains. Que Platon ait été influencé par la Torah était une théorie assez classique dans l'antiquité, à laquelle il s'oppose, puisqu'il ne lui semble pas qu'il y ait eu de transmission possible allant dans ce sens. Il perçoit surtout comme hypothèse rivale celle Westbrook (que je ne connais pas), selon lequel il y aurait eu une sorte de culture juridique commune entre les grecs et les achéménides à l'époque classique. Il ne nie pas que la Torah ait d'abord été écrite en hébreux. Il affirme plutôt qu'elle a été composé très peu de temps avant sa traduction, au même endroit, et potentiellement par partiellement les mêmes personnes. Il identifie les "70" de la légende de la septante avec le conseil de 70 personnes dirigeant alors la Judée. La Bible aurait été composé par une délégation envoyé à Alexandrie au nom de ceux-ci, pour se renseigner sur les lois étrangères avant de composer la leur, de façon comparable aux auteurs de la loi des XII tables envoyés en Grande Grèce par le Sénat romain. Attribuer à cette nouvelle loi un statu antique et révélé aurait été l'accomplissement de ce que Platon proposait de faire. Ce qui me tracasse, moi, est que je ne vois pas comment un livre aussi évidemment composite que la Torah aurait pu être composé par un groupe restreint en une courte période de temps. Comment expliquer les différences entre les lois du Lévitique (qui insistent sur l'importance des aaronides au détriment des autres lévites, sans donner d'importance particulière à Jérusalem) et celles du Deutéronome (qui insistent sur le rôle central de Jérusalem, sans donner de privilèges aux aaronides) ? Trace d'un conflit au sein de la dite délégation ? Il semble aussi négliger que la Bible cite bel et bien ses sources de temps en temps, mais toujours des sources qui semblent plutôt indigènes (Livre des guerres de Yahvé, Livre de Jasher, etc). S'il s'avère qu'il a raison à propos de l'hellénité des lois de la Torah, et bien... je ne sais pas quoi faire de ça.
  3. J'hésite à poster dans le fil des théories du complot. J'ai trouvé une nouvelle victime du syndrome du quinquagénaire hors académie qui a une nouvelle théorie farfelue en lien avec Platon, mais cette fois, c'est un bibliste et pas un astrologue. Russell Gmirkin. Sa théorie : la Torah a été composée aux alentours de 270 BCE, à Alexandrie, et serait en bonne partie une sorte de pastiche des Lois de Platon. Les récits de la Genèse seraient principalement issues de Bérose, et du Timée de Platon pour le récit de la création, et les récits de l'Exode, de Manéthon. Les textes juridiques seraient bien plus proches de la tradition grecque que des traditions moyen-orientales, et plus proche du projet de Platon en particulier. Les auteurs auraient été une délégation envoyé par le conseil des 70 à Jérusalem, et auraient eux-mêmes (les auteurs) finis par être confondus avec ceux-ci (le conseil qu'ils représentaient), et avec les auteurs de la traduction grecque, qui aurait été effectuée au même endroit, très peu de temps plus tard. Une critique, par une vraie chercheuse, d'un ouvrage de Gmirkin : https://bibleinterp.arizona.edu/articles/review-russell-e-gmirkin-plato-and-creation-hebrew-bible La réponse de Gmirkin : https://bibleinterp.arizona.edu/articles/response-stephanie-anthonioz-review-russell-e-gmirkin-plato-and-creation-hebrew-bible Que le bonhomme en question prétende, sur son site personnel, être le fils de James Bond et avoir arrêté ses études "d'un commun accord avec l'administration" de sa fac suite à des incidents impliquant épées et explosifs ne plaide pas tout à fait en sa faveur. Mais l'idée est trop grosse pour ne pas qu'on s'y intéresse un peu, même en ne lui accordant qu'une très faible plausibilité.
  4. fyp
  5. A quoi penses tu ? Il y a bien Heliopolis de Junger pour le smartphone avec une remarquable avance, mais à part ça... J'ai plutôt l'impression que la SF a tendance soit à diffuser l'idée d'une innovation déjà présente ou au moins en cours de création un tout petit peu avant que le public ne l'intègre (je pense à Jules Vernes et plusieurs Black Mirror), soit qu'elle se contente de projeter les rêves magiques d'une époque donné en étant complètement à coté de la plaque. Je pense à Mary Shelley, à pas mal de vieilles anticipations (chauffage au radium, voiture volante...), ou encore, à un type qui, faisant justement le pari de prendre la SF au sérieux, avait tenté d'anticiper l'aspect général qu'auraient les vaisseaux spatiaux du futur en croisant autant de représentation que possible de ceux-ci. Le bonhomme en question ne semblait pas s'être aperçu que ce qui en ressortait était globalement des gros bateaux, sorti de notre imaginaire du voyage, et à la forme principalement issue d'une adéquate à des fonctions toutes autres que celles pertinente pour un voyage spatial (flottaison et hydrodynamisme).
  6. Oui, ça se lit assez bien comme une satire (et ce serait ridiculement prétentieux et plat à la fois si ça ne l'était pas). Et pourtant, c'est quand même beaucoup d'effort (pour l'auteur aussi bien que pour le lecteur) pour un foutage de gueule.
  7. Et bien, le problème est qu'il y a deux essences, l'une sociale et culturelle, l'autre biologique, derrière ce mot, et ce n'est pas faire outrage au platonisme de le remarquer (Platon distingue pas moins de six essences du "sophiste"). Ils sont répartis de façon spontanés, si tu veux, mais on joue avec les mots. Et les choix individuels sont déterminés socialement (les jugements de valeur, tout individuels et subjectifs qu'ils soient et que la praxéologie les reconnaît être, ne sont pas pour autant produit ex nihilo par notre âme, sans qu'un petit coup d'oeil n'ait été jeté dehors). Et si user de la violence contre autre chose que la violence est sans doute illégitime, mais la violence n'est pas la seule façon d'agir sur la société. On peut penser ce qu'on veut de l'entrisme féministe/woke dans les RH, dans les équipes créatives de Hollywood et de Netflix, etc, mais ça reste un mode d'action liberhallal. Je ne pense pas que l'élargissement soit illégitime, mais je n'ai sans doute pas été clair sur le point plus précis que tu soulèves : oui, tu as raison, avoir le choix (socialement acceptable) entre un pantalon et une robe est préférable à ne pas avoir d'autres choix (socialement acceptable) que le pantalon, que l'on aime les robes ou pas. Mais ce constat ne doit pas nous empêcher d'en chercher la cause, et ici, on dirait bien qu'elle est une dévalorisation de ce qui est féminin relativement à ce qui est masculin. Et cette dévalorisation entraîne d'autres privilèges qui vont dans l'autre sens (pour rester au niveau de la tenue, la plus grande acceptabilité d'être torse nu pour les hommes, ou la plus grande pression à consacrer plus de temps et d'énergie à son apparence pour les femmes, par exemple). Il me semble que lorsque tu soulignes qu'il y a plusieurs niveaux d'interprétation du phénomène (en fait, plusieurs niveaux ici), tu tombes dans la comparaison des privilèges/avantages des uns et des autres, ce qui ne peut justement être qu'un jugement de valeur personnel. Mon argument est qu'on n'est pas obligé de s'en tenir à ça, et que l'on de se résumer à une plainte subjective, le féminisme part du constat qu'à la racine de la plupart de ces inégalités, il y a une dévalorisation du féminin, même lorsqu'il semble en résulter des avantages concrets pour les femmes. Exercer un métier dangereux est sans doute, sous bien des aspects, pire que faire plus souvent le ménage, mais si les hommes sont plus souvent dans la première situation, c'est aussi en partie parce que le travail difficile est plus valorisé culturellement que les tâches ménagères. Et en luttant contre ça, les féministes luttent aussi contre les désavantages qui en résulte pour les hommes. (et donc, indirectement, pour ouvrir plus facilement la possibilité aux hommes qui le souhaiteraient de porter des robes, ou bien de faire coiffeur ou secrétaire plutôt que de se forcer à aller perdre leurs doigts dans le BTP quand ce n'est pas leur vocation). Connaît pas. Tu as des ouvrages à conseiller ? Et est-ce que tu crois qu'être mis dans la même catégorie que les enfants -tout confortable que ce soit- est vraiment préférable pour un humain libre et autonome ? Tu as raison, il y a sans doute à faire (en partie, peut-être, à contre courant de ce que fait inconsciemment le féminisme) pour rendre plus visible les crimes commis par des femmes et/ou contre des hommes. Mais remarque l'asymétrie entre les deux situations : alors qu'aujourd'hui on occulte et oublie les crimes conjugaux (conséquents, mais tout de même minoritaires) commis contre des hommes, alors qu'autrefois, à l'âge du "crime passionnel", on ne se contentait pas de cacher les crimes conjugaux (majoritaires) contre des femmes, mais on les romantisait et on les excusait. Même s'il y a encore du boulot par ailleurs, il me semble que l'évolution de l'une à l'autre est tout de même un progrès. Ceci.
  8. En anarcho-féodalisme avec des éléments de minarchisme municipaliste, je dirais. Il y a un type avec un titre de noblesse (parce qu'il avait un ancêtre assez grand pour monter un très grand âne, je crois) qui est théoriquement le chef, mais sans mention de pouvoirs particuliers qui lui seraient conférés. Je crois aussi qu'il y a un maire quelque part, et qui est chef de la milice, ou quelque chose comme ça. Et le "cap" de anarcapie pose problème à leur sujet (à peu près autant qu'avec l'Islande médiévale, disons), puisque même s'ils ont de toute évidence de la propriété privée, des inégalités et des contrats de subordination (Sam qui est le jardinier des Baggins), il n'y a pas vraiment d'accumulation de capital. La principale structure de pouvoir et d'influence semble être l'appartenance clanique plus que la richesse (Bilbo est une petite exception à ça, et ça ne plaît pas trop). Mais surtout, il me semble que les hobbits ont résisté avec succès contre les forces de Saruman (qui représente la modernité industrielle et étatique). Donc c'est plutôt une sorte de défense de la viabilité de ce genre de société.
  9. Je viens de terminer "La Maison des feuilles" de Danielewski. Outre que je suis plutôt content d'avoir lu un plutôt long roman (il y a longtemps que je ne m'en étais plus donné le temps !), ça mérite qu'on s'y jette, c'est une expérience assez singulière. C'est un livre fait de plusieurs couches, et qui passe son temps à se commenter lui-même : "l'éditeur" publie et commente très discrètement les feuillets de "Johnny Errand", un punk camé mythomane et probablement schizophrène, qui raconte sa vie (de façon souvent incohérente) dans de longues notes en bas de pages qu'il ajoute à une oeuvre qu'il s'acharne à compiler : une sorte thèse fictive (un peu trop narrative, mais tout de même surchargé en références et en sources secondaires, réelles ou fictives) de "Zampano", un vieil aveugle mort à peu près aussi mystérieusement qu'il a vécu, portant sur un film apparemment fictif, le "Navidson Record", dans lequel le photoreporter et aventurier Will Navidson tente d'explorer sa maison, qu'il découvre être plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Le tout à travers une grande liberté dans la mise en page (pages entières parfois entièrement blanches ou entièrement noires, texte parfois rayé, retourné dans tous les sens, parfois en braille ou en morse, etc), et avec des énigmes, des codes, etc, qui rendent la lecture souvent plus proche d'une séance d'exercices mentaux que d'une promenade narrative. Ca a un petit coté "Mullholand Drive" (ou eXistenZ ?) façon livre-objet. Je n'arrive pas encore à déterminer s'il s'agit ou non d'une satire du style des publications académiques, s'il y a une réelle tentative de parler de quelque chose (la réalité ? l'espace ? la cécité ? l'interprétation ? la vérité ?) ou bien s'il ne s'agit que d'un appel du pied désespéré à ajouter notre propre couche d'interprétation à un support assez libre, ou bien encore s'il ne s'agit pas au fond que d'une sorte de livre-jeu en plus prétentieux. Même dans ce dernier cas, ça reste une lecture que j'ai trouvée agréable, à sa façon.
  10. Et bien, je te renvoie aux travaux de Héritier là dessus. Oui, on peut facilement retourner la choses et trouver des privilèges aux femmes, et des torts aux hommes... Et il y a encore plus évident que ça dans cette catégorie (chance d'être victime d'agression physique, d'être à la rue, d'être en prison, métiers pénibles, etc). Une fois ceci constaté, on a plusieurs options : 1/ Considérer que les torts se compensent, et que c'est une sorte d'ordre naturel, ou au moins juste, des choses. Mais que ce point de vue apparaisse un peu plus chez les uns que chez les autres doit lever un premier soupçon... Et puis, si une partie de ces torts est faite de maux nécessaires qu'il s'agit simplement de répartir (travaux pénibles -de nuit, dangereux, etc- , tâche ménagère, etc), d'autres (violence sexuelle envers les femmes, violence physique homme-homme, etc) sont loin d'être des fatalités ou des constantes humaines, et pour ceux-ci, il est tout à fait possible que la façon dont ils sont distribués ait un petit quelque chose à voir avec leur cause, voire leur existence même. 2/ évaluer subjectivement, en fonction de son ressenti et de ses propres jugements de valeur, lequel des groupes est le moins bien loti, et y perd le plus. Le problème est qu'il ne s'agit bel et bien que de cela : un jugement de valeur personnel, subjectif. Vaut-il mieux avoir une jambe en mousse ou bien les dents en bois avoir une chance sur trois* d'être victime de viol, ou une chance sur mille* d'être victime de meurtre ? La question ne se résume pas à une équation, elle dépend ultimement de la valeur que l'on donne subjectivement à son intégrité et à sa dignité relativement à sa survie. (* chiffres bidons inventés pour l'exemple) 3/ Partir d'une observation objective des jugements de valeur qui s'expriment dans la société. C'est l'approche de Héritier notamment.
  11. Je parle spécifiquement d'infériorité en terme de valeur. Si être traité de fille est généralement perçu comme offensant (ou comme devant l'être) pour un homme alors qu'être qualifié de "garçon manqué" pour une femme l'est beaucoup moins, c'est que la féminité est jugée moins bonne que la masculinité. Françoise Héritier a pas mal bossé là dessus, et sur les différentes associations au masculin et au féminin dans différentes cultures. Et effectivement, cette unité (relativement large) admet un grand nombre de débats internes, notamment entre universalistes et différentialistes... Je ne prétends pas le contraire.
  12. Ce qui est observé est l'anatomie externe, mais ce n'est pas elle qui est le sexe (et à moins de reconnaître ça, on ne peut pas affirmer la binarité du sexe). Et ce qui est encore plus éloigné causalement et essentiellement du sexe (gonadique/gamétique) que l'anatomie, c'est le fait d'avoir un petit "F" ou un petit "M" sur un papier à coté d'un nom et d'un prénom, et toutes les significations et connotations qui y sont liées. Parler "d'assignation" sert à mettre en évidence cet écart.
  13. J'évite la réponse facile, et fausse ("les hommes"). L'ennemi du féminisme est, et a toujours été, toute forme de systèmes de valeurs rendant les femmes inférieures aux hommes. Il y a évidemment des débats internes, et des changements dans ce qui est la posture majoritaire, à propos de la forme générale de ces systèmes de valeurs, à propos de la façon dont on les identifie dans notre société, et à propos de la meilleure façon de lutter contre eux, mais il me semble que le féminisme garde tout de même un noyau assez stable.
  14. OK South park's Russell Crowe.
  15. C'est vrai, et c'est assez évident que les chercheurs progs gardent en arrière plan de leurs recherches des postulats et des objectifs qui ne sont pas strictement épistémiques. Je ne conteste pas ça. Ce que je laissais insinuer, c'est qu'il y a aussi des postulats non-examinés du coté inertiel et conservateur de la production scientifique, celle sur laquelle s'appuie le vidéaste pour affirmer que le constructivisme est contraire à l'état de la science actuelle.
  16. Quoi qu'il en soit, et où qu'on le situe, de Benoist est résolument européiste et anti-nationaliste. Rien que pour ça c'est un peu drôle de le trouver ici. C'était fun, quand même, cette extrême droite écolo et païenne. Ca existe encore, le GRECE ? Je vois que leur site n'est trouvable qu'à travers internet archive, et qu'il y a un site des "amis de Alain de Benoist" à la place ailleurs...
  17. Le combat est culturel, et concerne les représentations, et la perception du possible, en amont à la fois des décisions personnelles (et des pressions inter-personnelles) dans le cadre d'une loi même égalitaire, et aussi en amont de la façon dont on fait respecter ces lois (concernant les agressions sexuelles notamment), à chaque fois qu'un humain particulier intervient dans le processus. Que l'on veuille limiter l'usage de la violence légitime (d'état ou non, selon que l'on est étatiste ou anarchiste) à la seule défense de la propriété privée ne signifie pas que l'on soit indifférent à ce qui est fait, individuellement ou collectivement, dans le cadre de la liberté ouverte par tout ça, ni que l'on ne puisse vouloir agir là dessus (de façon non-coercitive si on est gentil).
  18. A propos du peer review : le meilleur argument contre la dangereuse transformation de cette relative (mais souvent bonne) garantie de sérieux en une sorte de critère de vérité universel et indiscutable, est que la théologie aussi est revue par les pairs, et la catholique aussi bien que la protestante. Les conclusions générales de la vidéo et de l'article sont évidemment très bonnes : il ne faut pas s'empêcher de chercher une vérité pour des raisons idéologiques, et on ne devrait pas laisser notre conception du bien biaiser notre compréhension de la nature. Mais il y a quelques approximations ou erreurs faites en cours de route. A propos du fait que l'évolution favorise la binarité sexuelle (il aurait fallu dire : qu'elle a favorisé cette binarité gamétique chez les animaux et -indépendamment- chez les plantes, mais ça reste loin d'épuiser toutes les branches du vivant), il y a une confusion entre l'anisogamie ("binarité" gamétique) et le gonochorisme ("binarité" des individus). Si toutes les plantes et tous les animaux sont anisogames, tous ne sont pas gonochoriques, loin de là - dans de nombreuses espèces, un même individu peut très bien produire les deux types de gamètes. Evidemment, ça ne concerne pas l'humain, mais ça reste plutôt utile de le rappeler, puisqu'un glissement de la binarité des gamètes à la binarité des corps les produisant peut conduire à croire en une distribution beaucoup moins continue qu'elle ne peut l'être à propos de différentes caractéristiques liées au sexe de ces derniers. L'auteur de la vidéo le reconnaît implicitement en précisant que l'hermaphroditisme fonctionnel n'existe pas *chez l'humain*, puis en mentionnant l'intersexuation (mais sans en donner de définition), pourtant, il se rend bien coupable de cette petite confusion un peu plus tôt. A propos de la discussion de l'assignation à la naissance, même si c'est souvent confondu avec le sexe, il ne s'agit pas de la même chose, et il s'agit d'une réalité toute aussi importante à remarquer et à étudier, même si c'est sur le plan social. L'assignation à la naissance, c'est le sexe administratif-médical, généralement déterminé à la naissance par un médecin, à partir de l'observation des organes génitaux du nouveau né. La plupart du temps, ça colle avec le sexe gonadique/gamétique. Mais pas systématiquement. Une personne avec des testicules internes (à la place des ovaires) et un corps "féminin" pour le reste sera assignée "fille" à la naissance et sera donc éduquée en tant que telle, aura à faire aux institutions administratives et médicales en tant que telle, etc, tout en étant, strictement, "mâle" biologiquement. Si l'on cherche à étudier, ou si on veut parler, des effets de l'éducation, ou du rapport à certaines institutions, etc, il n'est donc pas toujours idiot de parler de "personne afab ou amab" (assigned female/male at birth). Ce n'est pas une négation de la biologie, c'est une prise en compte de l'existence des institutions médicales, et c'est une manière d'être plus précis, même si ça ouvre possiblement la porte à de nouvelles erreurs et confusions (mais auxquelles il est toujours possible de rester vigilants). Petit point idéologie : sur la reductio ab Marx de la théorie de la tabula rasa... Et bien, c'est un peu plus compliqué que ça. Il y a bien une certaine forme de théorie de la nature humaine (ou "gattungswegen") chez Marx, et même si il insiste parfois sur le fait qu'elle soit collective et historique, il a besoin d'elle pour pouvoir affirmer sa théorie de l'aliénation (c'est à dire, le fait que l'homme soit séparé de sa nature sous le système capitaliste). Le grand défenseur historique de la tabula rasa, par contre, c'est Locke... Et le constructivisme américanoïde s'analyse tout aussi bien, si ce n'est mieux, comme une dérive du libéralisme américain que comme une sorte de complot soviétique. Ceci étant dit, innéité ou pas, il y a bien de larges pans de la psychologie et du comportement humain qui sont acquis, il est assez difficile d'en douter. Les caractères acquis peuvent tout à fait aussi être physiques, et lorsqu'ils sont psychologiques, il n'y a rien de surprenant à ce qu'ils se retrouvent physiquement dans le cerveau. Reconnaître ça n'a rien de lamarckiste, comme l'affirme le vidéaste. Ce le serait seulement si on affirmait ensuite que ces caractères acquis étaient transmis héréditairement. Mais ça ne serait pas un très bon argument pour le constructivisme, puisque ça deviendrait une nouvelle innéité, quelle que soit son origine historique... (désolé Touraille). A propos de ce qui reste inné, au delà des variations acquises : y en a-t-il ? Sûrement. Beaucoup ? Peut-être. La science publiée et revue par les pairs est loin d'être univoque là dessus (et c'est bien, ça montre que le débat sérieux existe, au delà du petit monde de twitter X). Pour une défense sérieuse d'une position très anti-innéiste en biologie : allodoxia, le blog de Odile Fillot, est assez bon, de mémoire. Cette indécision de la science des revues et des institutions, et plus précisément, l'existence de ces chercheurs ayant un point de vue constructiviste, est-elle due à une sorte de complot militant ? Si c'est le cas, alors, c'est l'auteur qui se retrouve coincé dans une théorie des "deux sciences" : celle qui est de toute évidence idéologique et indigne d'attention, et celle qui est de toute évidence vraie, objective, et dépourvue de toute forme de biais et de présupposés non examinés... (mais est-ce vraiment le cas ?)
  19. Schmitt, Barrès, Spengler, de Benoist... Il y a quelques non-surprises, tout de même.
  20. Pas trop de dégâts, et à part mon passeport et mon pc (et mon disque dur externe, et tout ce qui s'y trouvait...), rien de bien grave. Je suis même soulagé qu'on m'ait volé quelques cadeaux gênants dont je n'osais pas me débarrasser ! Merci pour le soutien, tout le monde.
  21. Oui, ça laisse peu de place au doute, disons.
  22. J'ai été cambriolé... Ce qui est drôle, c'est qu'à part un pc et mon passeport canadien, on ne m'a pris que des trucs ridiculement nuls. Genre, une sacoche/banane eastpack. Alors que ma reproduction de la Vénus de Willendorf, mes beaux livres d'art, mes pléiades, etc, sont toujours à leur place. Idem, on m'a pris un blouson en faux cuir, et des baskets eram qui ont dû me coûter 40e max, mais pas des chemises ou des vestes de toute évidence beaucoup plus coûteuses.
  23. Au moins, on aura la poésie, voire toute la littérature, à nos pieds, puisqu'elle y aura été jetée avant nous...
  24. D'ailleurs, si tout se passe bien pour lui, je le vois bien dauphin de Macron en 2027. Darmanin est trop à droite, Le Maire trop dépendant de Macron, et Philippe pas assez. Et en étant homo et d'origine juive, Attal aura aussi l'avantage d'attirer des attaques qui permettront à son camp de décrédibiliser facilement ses adversaires. (en plus d'être jeune, de venir du ps, et d'être apparemment perçu comme charismatique et intelligent, comme manu)
  25. Ah zut, je l'ai ratée.
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