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Lancelot

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Tout ce qui a été posté par Lancelot

  1. Au Royaume-Uni il y a une ambiance de fin de récré. Plus de restriction à la frontière, plus de masque obligatoire où que ce soit, plus de tests gratuits...
  2. Dans les pays civilisés des barrières institutionnelles et/ou politiques commencent quand même timidement à se lever contre ces conneries. La France arrêtera définitivement le covidisme quand il sera devenu trop honteux pour être tenable.
  3. Pas besoin de refaire le thread qui pouvait déjà être conclu après la première page, mais sur les questions d'inégalités, de redistribution et toutes ces conneries, mon avis peut être résumé comme suit après toutes ces années de maturation : Touche à ton cul, parasite.
  4. Mon Ted Talk avec tout le mal que je pense de Singer :
  5. J'ai pas compris le thread mais si c'est pour dire du mal de Singer faites vous plaisir 👍
  6. Oui plein (~75% du bouquin). À la décharge des auteurs ils précisent bien que c'est un abus de langage pour résumer plusieurs dimensions continues. Pour le coup c'est une très bonne critique. D'ailleurs ils parlent beaucoup de la transition dictature => démocratie mais l'inverse semble inconcevable de leur point de vue. Dans le passage que je cite : "sooner or later every society will cross the divide between small-coalition, large-selectorate misery to a large coalition that is a large proportion of the selectorate - and peace and plenty will ensue". Non et non. De leur point de vue la balance et pouvoirs et tout ça c'est surtout des épiphénomènes par rapport aux lois plus fondamentales qu'ils observent. J'ai eu la flemme oui. Mais pour le coup ça pourrait être un club non mort-né
  7. Je continue ici puisque je passe à mes propres réflexions. Une extension possible de leur modèle consisterait peut-être à constater qu'un dirigeant en démocratie n'est pas soumis passivement aux exigeances des électeurs, mais que lorsqu'il souhaite appliquer une mesure en particulier il peut aussi retourner la logique, manoeuvrer pour rendre cette mesure populaire. Pour ça il s'appuiera sur une nouvelle classe d'influentials composée d'intellectuels, d'universitaires, de journalistes, d'enseignants, d'experts, de célébrités, de community managers... chargés de faire en sorte que la masse des citoyens pense correctement. On s'approche fort ici du thème orwellien du crime de pensée, où le gouvernement ne se contente pas d'exiger la soumission de chacun, mais où il a aussi besoin que chacun croit sincèrement à la vérité officielle. Bien sûr en pratique c'est plus compliqué parce que le cerveau des interchangeables se retrouve colonisé par une cacophonie constante de narrations contradictoires sur tout et n'importe quoi. Ce qui ne favorise pas les échanges entre idées, au contraire. La question de l'échelle, qui vous le savez m'est chère, passe aussi complètement à la trappe. À mon sens la démocratie ne peut marcher que si les électeurs sont un minimum compétents sur les questions qu'on leur pose, si ils ont du skin in the game, sinon ils se retrouvent simplement à la merci du premier influencial qui leur promet de réfléchir à leur place en maintenant leur impression d'être des bonnes personnes (il les soulage de leur charge mentale si vous voulez).
  8. Je vous avais promis que j'aurais des choses à dire sur The Dictator's Handbook. En voici un résumé plus quelques remarques. L'ambition du bouquin est de réduire toutes les questions politiques, ou au moins une grande partie, à la proportion de différents groupes dans la société considérée. Ces groupes sont: Le "nominal selectorate", ou les "interchangeables", qui regroupe la population générale qui n'a pas d'influence politique particulière (l'électeur lambda dans une démocratie). Le "real selectorate", ou les "influentials", est la sous-partie du nominal selectorate composée de gens qui ont une réelle influence politique, par exemple les membres du parti dans un régime communiste ou le chef d'un village qui décide pour qui tout le monde va voter dans son patelin, ou en France les maires dont les signatures sont nécessaires pour se présenter à la présidentielle. La "winning coalition", ou les "essentials", est la sous-partie du real selectorate qui regroupe les personnes dont le soutient est nécessaire au dirigeant pour continuer à être dirigeant. Dans une démocratie ça sera la majorité. Le dirigeant Cette classification a pour ambition de pouvoir décrire n'importe quel régime politique de manière plus fine que la simple dichotomie entre démocratie et dictature. Pour situer les choses l'idéal-type d'un régime qualifié de dictature aura typiquement seulement une poignée d'essentials et peu d'influencials, tandis que celui d'un régime qualifié de démocratie aura typiquement un très grand nombre d'essentials et d'influentials. Chaque personne a pour but de survivre, d'amasser de la richesse, de conserver son pouvoir si elle en a et éventuellement d'en obtenir plus, mais la manière d'y arriver dépend du groupe où elle se trouve. Pour le dirigeant les règles à suivre sont (1) avoir aussi peu d'essentials que possible pour mieux les surveiller et ne pas trop ruiner les coffres en les gavant de pognon, (2) avoir autant d'interchangeables que possible qu'il pourra sortir de son chapeau pour remplacer les influentials et essentials déloyaux, (3) contrôler la richesse, la situation idéale étant que tout le monde soit aussi misérable que possible (ça leur évite de se faire des idées) sauf les essentials, (4) ne pas trop payer les essentials pour ne pas qu'ils deviennent trop gourmands, (5) payer les essentials assez pour maintenir leur loyauté, en particulier ne pas leur enlever de l'argent des poches pour l'utiliser à améliorer le sort du peuple ou autre lubie. Ces règles marchent tout aussi bien en démocratie, et les auteurs donnent un exemple de chacune dans le cadre des États-Unis : le gerrymandering pour la règle (1), l'immigration et le vote pour les migrants pour la règle (2), les batailles autour du code des impôts pour la règle (3), la défense du système social par les démocrates pour la règle (4), la défense des baisses d'impôts et le combat contre le système social par les républicains pour la règle (5). Partant de là les auteurs continuent avec plusieurs chapitres thématiques que je résume très brièvement : Comment arriver au pouvoir. En dictature il faut attendre un moment de faiblesse, typiquement quand le gars précédent va mourrir ou n'a plus assez d'argent pour arroser ses essentials, aller le plus vite possible pour ne pas qu'un rival puisse réagir, mettre la main sur le trésor et se débarasser de ceux qui ne sont pas d'accord. En démocratie arriver au pouvoir est moins violent physiquement mais implique de se battre pour trouver la combinaison gagnante de l'électorat à coup de postures populaires. Dans les deux cas le processus peut être adoucit quand le dirigeant actuel a un successeur officiel. Comment rester au pouvoir. Le plus important est de maintenir le contrôle sur les essentials en les remplaçant sans hésitation dès que leur loyauté est en doute, si c'est impossible en augmentant leur nombre pour diluer l'opposition, en divisant pour mieux régner chez les opposants, en corrompant les influentials etc. L'économie. Le dirigeant doit trouver de l'argent à tous prix pour arroser sa coalition. Il peut le faire en taxant les interchangeables, et personne ne s'en prive, mais quand on taxe trop les gens ils finissent par fuir ou mourir ce qui peut devenir contre-productif. La seconde solution est d'exploiter les ressources naturelles quand on en a ce qui est mieux puisque ça nécessite moins de main d'oeuvre et qu'on peut laisser le reste du peuple crever. Ça explique pourquoi les dictatures avec beaucoup de ressources sont pires. La dernière solution est de s'endetter autant que possible, et c'est au final le mieux surtout quand les dettes sont facilement annulées après quelques promesses en l'air. Les dépenses publiques. Les dictatures procurent uniquement ce qui est essentiel pour que les gens travaillent sans se révolter, par exemple une éducation basique et un système de santé pour les gens productifs mais pas trop de routes qui permettraient de fuir ou de réseaux de communication qui permettraient de s'organiser. En démocratie par contre on retrouve typiquement des biens publics pour tous qui vont de la liberté à plein de "droits à", parce que ces services sont considérés comme essentiels par la majorité des électeurs ce qui implique qu'il est nécessaire de les promettre pour être élu et de continuer à les procurer pour être réélu. La corruption. Faire des lois contre la corruption là où elle est endémique est contre productif puisque tout le monde est nécessairement corrompu, donc ça ne fait que donner des armes au dirigeant qui décidera qui peut l'être impunément (la coalition) ou pas (l'opposition). Il vaut donc mieux changer le système pour qu'il y ait moins d'incitation à être corrompu ce qui peut être fait d'après les auteurs en augmentant autant que possible le nombre d'essentials qui auront chacun moins de pouvoir, donc moins de tentation, et se surveilleront entre eux. L'aide au développement. Les aides sont un miroir aux alouettes, elles sont toujours détournées par le gouvernement local qui décide exactement ce qui va où, et généralement très peu va à l'objectif initialement visé. Les agences sont impuissantes à contrôler ça et d'ailleurs se gavent aussi au passage. Les gouvernements des pays riches utilisent les aides comme des moyens de pression pour faire adopter telle ou telle politique qu'ils estiment préférables comme "combattre le communisme" ou "fournir du pétrole pas cher", avec en démocratie la bénédiction des électeurs. Le dirigeant local de son côté n'est pas con et fait jouer les enchères par exemple entre les États-Unis et l'URSS pour avoir toujours plus de pognon. La guerre. Pour les dictatures la guerre se passe comme décrit par Sun Tzu, il faut privilégier des campagnes courtes où on pille tant qu'on peut et la défaite n'est pas très grave tant que ça ne touche pas les essentials. Pour les démocraties c'est différent, perdre une guerre a des conséquences catastrophiques pour le dirigeant. Les démocraties ont donc tendance à investir beaucoup plus de ressources dans les guerres et à se battre jusqu'au bout, ce qui explique qu'elles ont un bon track-record de victoire contre les dictatures. Les démocraties vont également ne vouloir entrer en guerre que quand elles sont raisonnablement certaines de gagner, donc contre des pays petits et/ou pauvres et/ou des dictatures, ce qui explique le mythe de l'absence de guerre entre démocraties. Au final la guerre est bien la continuation de la politique par d'autres moyens, le moyen précédent pour les démocraties étant d'offrir des aides contre des concessions politiques comme on l'a vu au dessus. En particulier ça ne pose absolument aucun problème de remplacer un dirigeant plus démocrate par le pire des dictateurs à condition que le dictateur soit plus conciliant. L'important est avant tout d'être réélu. Le reste du livre est dédié à des conseils pour améliorer la situation d'un pays en prenant en compte les règles décrites précédemment. Le principal moyen d'agir suggéré est un système qui conditionnerait l'annulation de dettes et les aides à des contreparties. Concrètement une somme d'argent serait bloquée sur un compte pour être reversée au dirigeant uniquement après qu'il aura mis en place les réformes voulues. Les dirigeants qui ne sont pas prêts à s'engager de cette manière ne devraient pas être sauvés du risque de faire faillite qui les incitera à enclencher eux-mêmes des réformes libérales pour enrichir le pays et sauver leur peau, ou finira par déclencher des révoltes et les renverser. Ensuite il faut s'attaquer aux causes du problèmes et pas aux conséquences. On a vu que la corruption est une conséquence et que s'y attaquer ne fait que servir le dirigeant en place, de même pour la pauvreté (les dictatures avec le plus de ressources sont les pires) ou l'absence d'élection (en forçant des élections on ne fait qu'obtenir des résultats à la soviétique). Quelles sont alors les vraies causes ? C'est résumé par les toutes dernières phrases du livre : Une chose qui m'a moyennement convaincu est la comparaison récurrente au cours du texte entre un gouvernement et la direction d'une entreprise privée, qui est sans doute valable dans certains cas mais je ne suis pas certain de l'équivalence morale qui aboutirait logiquement à défendre une sorte de modèle d'entreprise démocratique. Plus profondément, j'ai l'impression en lisant des passages comme le dernier paragraphe cité qu'ils passent à côté de beaucoup de nuance sur les phénomènes autoritaires qui peuvent avoir lieu en démocratie. Est-ce qu'on doit par exemple considérer que les confinements pour le covid sont une bonne chose dès lors qu'ils ont eu lieu dans des démocraties et que la majorité des gens les ont trouvé acceptables ? Doit-on défendre un régime de référendum permanent ? Il me semble qu'il y a là une sorte de démocratisme naïf. Je peux imaginer les auteurs me répondre que je pleure la bouche pleine et que, dans leur grille de lecture qui inclut la Corée du Nord, la différence entre la France et mon utopie est négligeable. Je comprends bien mais c'est une différence importante pour moi et je préfèrerais avoir des outils d'analyse qui me permettent de la prendre en compte.
  9. J'ai l'impression que ça recoupe pas mal ce que je disais justement dans le wall of text: Ceci étant, pour rester dans la même veine, j'ai pensé à ce thread récemment en tombant sur ce papier que j'ai trouvé intriguant :
  10. Alors je confirme qu'au moment où j'écris ça ne marche toujours pas pour moi Si je veux taper l'adresse directement je dois ajouter explicitement le https.
  11. Alors ça fait plusieurs jours que je tape "liberaux.org" ou "forum.liberaux.org" dans ma barre d'adresse comme un teubé et que j'ai l'impression que tout est cassé. Et là je découvre que finalement ça marche depuis tout ce temps.
  12. Ah ce n'est plus "mes amis libéraux ces petit benêts" du coup ?
  13. Lancelot

    Nécrologies

    Du coup j'ai cherché si quelqu'un a un nom de famille stylé genre "de la Peste" mais pas trouvé.
  14. Désolé je me rend compte que ma remarque était un peu trop sèche/sarcastique mais ce n'était pas contre toi bien sûr. C'est la situation qui est frustrante.
  15. Ah oui c'est affreux, il faut vite voter Macron pour faire barrage
  16. C'est pas con, avec un bon storytelling ça pourrait aider. Elle pourrait même essayer d'avoir une discussion avec méluche à la place.
  17. Je note surtout que Macron se fait bouffer (par Mélenchon présumément) sur Paris et dans le sud ouest. Je note aussi que les gars qui ont fait ces cartes sont des malades, ils représentent les pertes en couleurs chaudes et les gains en couleurs froides.
  18. Pourtant il me semblait que dans le genre personnel les confinements c'était pas mal. Mais il faut croire que je surestimais mes contemporains.
  19. Ces couleurs de l'horreur Bon en gros les vieux votent Macron, les jeunes votent Méluche, les adultes votent Le Pen. Là on voit que le vote Le Pen évite les villes, que l'ouest est acquis à Macron et le Sud se dispute entre Le Pen et Mélenchon. Mélenchon qui est le plus fortement concentré notamment à Paris.
  20. En effet toute cette discussion me rend très perplexe.
  21. J'allais le dire Mon analyse pour Méluche est la même que pour Marine : en jouant à fond le populisme il y a un monde mais c'est chaud (surtout maintenant qu'il s'est grillé en dénonçant la bête immonde).
  22. Vraiment pas sûr du 40% Macron. D'accord sur le reste. Paradoxalement si elle gagne il faudra qu'elle remercie les efforts de Zemmour pour la dédiaboliser par comparaison.
  23. Elle peut gagner dans un scénario où elle va draguer les électeurs de méluche en se posant comme l'option anti-système et en insistant dans le gauchisme oui. Mais c'est chaud.
  24. Je suis bien content de ne pas être en France pour éviter la pression à la con.
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