Lameador Posté 2 décembre 2022 Signaler Posté 2 décembre 2022 Un des militants pro-euthanasie hollandais a pu observer, dix ans plus tard, les effets de cette "victoire pour les libertés". Article trouvé sur Twitter. Notons toutefois que si les armes à feu étaient en vente libre, ainsi que certaines substances médicales, la question totalement hypocrite et mesquinement budgétaire du "rôle du médecin" se poserait moins. 5
PABerryer Posté 2 décembre 2022 Signaler Posté 2 décembre 2022 Il est évident et certain que toute loi d'euthanasie ou de suicide assisté entrainera des dérives. Cela est aussi certain que la gravité. 1
GilliB Posté 2 décembre 2022 Signaler Posté 2 décembre 2022 C'est comme l'avortement, techniquement on devrait avoir 20k IVG par an qui correspond aux échec des méthodes contraceptif (entre 0.5% et 0.1% quand même). On en est loin, 10 fois plus. L'euthanasie a toujours existé, mais comme l'état veut tout règlementer, on va faire des lois qui vont complexifier la 'pratique' et entrainer une banalisation de l'acte qui devrait rester l'exception. Pour le suicide assisté, à part des cas de tétraplégique, je ne comprends pas trop. Une bonne solution est de laisser les médicaments en vente libre. PS Je ne suis pas contre l'avortement et je n'ouvre pas le débat. 3
Rübezahl Posté 4 décembre 2022 Signaler Posté 4 décembre 2022 Disclaimer : je ne sais pas si c'est vrai
fm06 Posté 21 avril Signaler Posté 21 avril La loi revient au parlement. Remarquable article de Jean-Philipe Delsol qui soulève quelques points problématiques, par exemple: Quote alors que « la décision du médecin se prononçant sur la demande d’aide à mourir ne peut être contestée que par la personne ayant formé cette demande », toute association régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans peut engager une action judiciaire contre ceux qui expliqueraient aux personnes envisageant de demander une « aide à mourir » qu’ils ont aussi des raisons d’y renoncer. [...] si le texte requiert que les personnes demandant l’aide à mourir soient « aptes à manifester leur volonté de façon libre et éclairée », il prévoit, en contradiction, que le médecin décidant de « l’aide à mourir » ne fasse qu’en informer, le cas échéant, la personne chargée d’une mesure de protection juridique avec assistance ou représentation relative à la personne [...] la proposition de loi prévoit que soient pris en charge par les assurances sociales les frais du dispositif d’aide à mourir [...] « L’assurance en cas de décès doit couvrir le décès en cas de mise en œuvre de l’aide à mourir. » [...] MGEN, mutuelle de l’Education nationale, veut déjà permettre à chacun de recourir à l’euthanasie sans avoir à justifier d’être en « phase avancée ou terminale » de la maladie. Cinq ans après la crise COVID, pendant laquelle on a justifié des privations de liberté en tout genre "pour protéger la vie qui n'a pas de prix" et "protéger les gens malgré eux", nos politiciens vont-ils voter un dispositif permettant le suicide aux frais de la collectivité? https://fr.irefeurope.org/publications/articles/article/euthanasie-fin-de-vie-et-fin-de-civilisation/ 1
PABerryer Posté 21 avril Signaler Posté 21 avril Vu les dérives dans les pays ayant autorisés l'euthanasie l'on se dirige droit vers des drames immenses... 1
Lameador Posté 21 avril Signaler Posté 21 avril 20 minutes ago, PABerryer said: Vu les dérives dans les pays ayant autorisés l'euthanasie l'on se dirige droit vers des drames immenses... Ce n'est pas des drames, c'est le but délibéré de la manoeuvre. 1
PABerryer Posté 21 avril Signaler Posté 21 avril Pour les personnes concernées et leurs proche se seront des drames.
Bézoukhov Posté 21 avril Signaler Posté 21 avril C’est étonnant à quel point cette loi reprend les réglementations demandées par la gauche autour de l’avortement. il y a une heure, fm06 a dit : [...] « L’assurance en cas de décès doit couvrir le décès en cas de mise en œuvre de l’aide à mourir. » [...] MGEN, mutuelle de l’Education nationale, veut déjà permettre à chacun de recourir à l’euthanasie sans avoir à justifier d’être en « phase avancée ou terminale » de la maladie. On sait que les mutuelles c’est pas les pointures techniques de l’assurance, mais là faut vraiment leur reexpliquer la base . il y a 28 minutes, Lameador a dit : Ce n'est pas des drames, c'est le but délibéré de la manoeuvre. C’est le genre de trucs qui me font poser beaucoup de questions sur la démocratie représentative. Techniquement, l’enjeu est le laisser mourir et la réduction de la douleur. Pas de flinguer des gens bien portants. Je n’ai jamais compris les mécanismes intellectuels des gens qui défendent l’euthanasie. 1
fm06 Posté 21 avril Signaler Posté 21 avril 19 minutes ago, Bézoukhov said: C’est étonnant à quel point cette loi reprend les réglementations demandées par la gauche autour de l’avortement. Ce sont les mêmes raisonnements à base de "droit à..." qui sont à l'oeuvre. 20 minutes ago, Bézoukhov said: Je n’ai jamais compris les mécanismes intellectuels des gens qui défendent l’euthanasie. Ce sont des gens qui pensent être en mesure de décider à la place des autres. Ils se pensent capables de décider que mettre fin à la vie d'une personne est bon pour la planète la société. C'est du constructivisme basique. 1
Bisounours Posté 21 avril Signaler Posté 21 avril il y a 3 minutes, fm06 a dit : Ce sont des gens qui pensent être en mesure de décider à la place des autres Ce n'est pourtant pas ce que propose ce projet de loi puisque le consentement de la personne concernée est nécessaire, non ?
fm06 Posté 21 avril Signaler Posté 21 avril Oui je pensais à l'euthanasie en général. Le projet de loi permet de se passer du consentement de la personne concernée lorsque celle-ci n'est pas en mesure de décider elle-même, donc sous "mandat de protection". Bonjour la protection...
Rincevent Posté 21 avril Signaler Posté 21 avril il y a 46 minutes, Bézoukhov a dit : Techniquement, l’enjeu est le laisser mourir et la réduction de la douleur. Pas de flinguer des gens bien portants. Je n’ai jamais compris les mécanismes intellectuels des gens qui défendent l’euthanasie. Exactement les mêmes que ceux de l'infirmière qui appuie un oreiller sur le visage d'un malade endormi pour qu'il ne souffre plus (et que le passage se fasse en silence). Les morts ne souffrent pas, donc pour certaines personnes qui sont à la fois un peu trop empathiques et un peu trop directives, la meilleure manière de faire disparaitre la souffrance est de faire disparaitre les souffrants. Je suppose que c'est pour parer à ce genre de délires que les sociétés ont inventé les mythes de souffrance éternelle dans l'après-monde : pour décourager l'angélisme exterminateur.
Bézoukhov Posté 21 avril Signaler Posté 21 avril En bon catholique zombie c’est pas cette infirmière qui m’étonne. Tout le monde le sait, tout le monde y compris la justice ferme les yeux parce que c’est la marche du monde. Ce qui m’étonne c’est justement qu’on l’institutionnalise. C’est à dire que l’on arrête de demander à l’infirmière, au légiste, au gendarme et au juge : « est ce que tu crois, tout au fond, que l’humanité exige de briser la loi ? » et plutôt qu’on leur dise que la loi l’y autorise.
Carl Barks Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril Il y a 20 heures, Bézoukhov a dit : En bon catholique zombie c’est pas cette infirmière qui m’étonne. Tout le monde le sait, tout le monde y compris la justice ferme les yeux parce que c’est la marche du monde. Ce qui m’étonne c’est justement qu’on l’institutionnalise. C’est à dire que l’on arrête de demander à l’infirmière, au légiste, au gendarme et au juge : « est ce que tu crois, tout au fond, que l’humanité exige de briser la loi ? » et plutôt qu’on leur dise que la loi l’y autorise. Je comprends mal cet argument. Dire "ça existe, on ferme les yeux et on reste là", c'est donner le champ libre à l'arbitraire. Un patient désireux de mourir aura la chance (j'assume le mot) d'être en contact avec un médecin qui lui donnera/administrera la substance létale. Un autre trouvera porte close. Plus largement, je suis surpris de l'unanimité du forum sur le sujet. Pour ma part, j'ai suivi attentivement les débats des dernières années et, après avoir longtemps été indécis, je penche maintenant pour autoriser une forme d'aide plus ou moins active à mourir. (mais je considère toujours que c'est un sujet où il est sain de ne pas avoir d'avis trop tranché). En l'état actuel des choses, la sédation profonde et continue est un compromis assez hypocrite et au sens difficilement lisible pour les patients, leurs proches et les soignants. J'ai un peu du mal avec l'idée qu'une légalisation provoquera forcément des dérives: c'est l'argument contestable de la pente glissante et je n'ai pas l'impression que ce soit systématiquement le cas, par exemple dans les Etats américains qui ont fait ce choix comme l'Oregon. En l'état actuel du projet de loi français, il me semble en tout cas comporter des barrières suffisantes: pas d'ouverture aux mineurs, pas de possibilité pour les maladies mentales, une clause de conscience pour qu'aucun soignant ne soit contraint à aider quelqu'un à mourir... Je suis aussi surpris qu'on en vienne à considérer comme @fm06 que la légalisation de l'euthanasie soit le combat de personnes qui veulent décider pour les autres. C'est plutôt l'inverse: les soignants palliatifs opposés au suicide assistés/euthanasie affirment qu'un patient bien accompagné n'aura jamais vraiment envie de mourir. A mon avis, c'est faux: ça peut valoir pour des cancers terminaux où la douleur peut être minimisée, mais pour des maladies neurodégénératives qui te détruisent à petit feu toute autonomie ? Ca ne m'empêche pas de me poser des questions: va-t-on ouvrir trop vite cette possibilité alors que tout le monde ne peut pas accéder aux soins palliatifs en France ? Mais, si on commence à douter systématiquement de la capacité des personnes à faire un choix, on en vient à prendre des positions qui ne m'apparaissent pas très libérales: pourquoi ne pas interdire le tabac, l'alcool ou les paris en ligne parce que l'addiction alterne le discernement ? Enfin, vous aurez noté qu'il y a beaucoup de points d'interrogation dans mon message. 4
Marlenus Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril On 4/21/2025 at 10:42 AM, fm06 said: https://fr.irefeurope.org/publications/articles/article/euthanasie-fin-de-vie-et-fin-de-civilisation/ J'ai vraiment du mal avec cette phrase: Quote Les libéraux qui reconnaissent toute sa place au marché dans l’échange des biens et services, respectent d’abord en toute personne sa liberté et sa responsabilité, constitutives de sa dignité. Ils considèrent donc volontiers que chacun peut se suicider, même si certains le réprouvent de manière compréhensible. Mais ils estiment que légaliser, quelles qu’en soient les conditions, l’aide à mourir revient à ouvrir une boîte de pandore. J'ai l'impression, pour ce que j'en ai lu, que les libéraux ne sont clairement pas unanime sur la légalisation du suicide. Koenig (oui on peut discuter de son libéralisme), par exemple, est visiblement pour la légalisation du suicide assisté: https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/gaspard-koenig-houellebecq-a-tort-l-euthanasie-correspond-bien-a-l-identite-francaise_2148400.html Et je parle bien de cette forme particulière qu'est le suicide assisté. 1
PABerryer Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril il y a 21 minutes, Carl Barks a dit : Je comprends mal cet argument. Dire "ça existe, on ferme les yeux et on reste là", c'est donner le champ libre à l'arbitraire. Un patient désireux de mourir aura la chance (j'assume le mot) d'être en contact avec un médecin qui lui donnera/administrera la substance létale. Un autre trouvera porte close. Plus largement, je suis surpris de l'unanimité du forum sur le sujet. Pour ma part, j'ai suivi attentivement les débats des dernières années et, après avoir longtemps été indécis, je penche maintenant pour autoriser une forme d'aide plus ou moins active à mourir. (mais je considère toujours que c'est un sujet où il est sain de ne pas avoir d'avis trop tranché). En l'état actuel des choses, la sédation profonde et continue est un compromis assez hypocrite et au sens difficilement lisible pour les patients, leurs proches et les soignants. J'ai un peu du mal avec l'idée qu'une légalisation provoquera forcément des dérives: c'est l'argument contestable de la pente glissante et je n'ai pas l'impression que ce soit systématiquement le cas, par exemple dans les Etats américains qui ont fait ce choix comme l'Oregon. En l'état actuel du projet de loi français, il me semble en tout cas comporter des barrières suffisantes: pas d'ouverture aux mineurs, pas de possibilité pour les maladies mentales, une clause de conscience pour qu'aucun soignant ne soit contraint à aider quelqu'un à mourir... Je suis aussi surpris qu'on en vienne à considérer comme @fm06 que la légalisation de l'euthanasie soit le combat de personnes qui veulent décider pour les autres. C'est plutôt l'inverse: les soignants palliatifs opposés au suicide assistés/euthanasie affirment qu'un patient bien accompagné n'aura jamais vraiment envie de mourir. A mon avis, c'est faux: ça peut valoir pour des cancers terminaux où la douleur peut être minimisée, mais pour des maladies neurodégénératives qui te détruisent à petit feu toute autonomie ? Ca ne m'empêche pas de me poser des questions: va-t-on ouvrir trop vite cette possibilité alors que tout le monde ne peut pas accéder aux soins palliatifs en France ? Mais, si on commence à douter systématiquement de la capacité des personnes à faire un choix, on en vient à prendre des positions qui ne m'apparaissent pas très libérales: pourquoi ne pas interdire le tabac, l'alcool ou les paris en ligne parce que l'addiction alterne le discernement ? Enfin, vous aurez noté qu'il y a beaucoup de points d'interrogation dans mon message. Pourtant, des dérives, il y en a déjà eu : - en, Belgique, aucune sanction des médecins ne respectant pas la loi (bon, il faut dire que les euthanasie ne sont pas contrôlées par le juge mais par une instance indépendante dont les membres sont, en majorité, issus d'associations pro euthanasie #conflitd'intérêt), euthanasie de personne souffrant de maladies mentales, euthanasie de mineurs ; - au Canada, refus de prise en charge de soins d'un vétéran mais ok pour la prise en charge de son euthanasie ; - aux USA, refus de la prise en charge du traitement d'un cancer mais prise en charge de l'euthanasie ; - aux Pays-Bas, les vieux ayant les moyens s'installent en Allemagne ce qui fait que le long de la frontière, il y a beaucoup de petites villes dont la langue majoritaire est désormais le néerlandais... Pour faire simple, tout les pays ayant mis en place l'euthanasie ont finit par élargir les possibilité (comme pour l'IVG en France) et aucun n'a réussi à mettre en place une procédure empêchant les dérives (cad, une euthanasie ne respectant pas le cadre défini autrement dit un meurtre) ou les sanctionnant efficacement. A titre personnel, si une personne souhaite se suicider (hors cas de soucis de santé mentale), qu'elle le fasse (je parle de suicide à la romaine ou stoïcien). Par contre, c'est un geste qu'elle doit poser seule. Si elle n'a pas le courage ou qu'elle ne l'a pas fait lorsque elle en était capable, il est profondément immoral de demander à un autre de poser un tel acte et toute entreprise de légalisation/encadrement ne peut que conduire à la mise en place d'un système mettant en danger le droit à la vie de tout à chacun. Bref, comme disait Desproges, "suicidez-vous jeune, vous profiterez plus longtemps de votre mort". 4
Carl Barks Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril il y a 7 minutes, PABerryer a dit : Pourtant, des dérives, il y en a déjà eu : - en, Belgique, aucune sanction des médecins ne respectant pas la loi (bon, il faut dire que les euthanasie ne sont pas contrôlées par le juge mais par une instance indépendante dont les membres sont, en majorité, issus d'associations pro euthanasie #conflitd'intérêt), euthanasie de personne souffrant de maladies mentales, euthanasie de mineurs ; - au Canada, refus de prise en charge de soins d'un vétéran mais ok pour la prise en charge de son euthanasie ; - aux USA, refus de la prise en charge du traitement d'un cancer mais prise en charge de l'euthanasie ; - aux Pays-Bas, les vieux ayant les moyens s'installent en Allemagne ce qui fait que le long de la frontière, il y a beaucoup de petites villes dont la langue majoritaire est désormais le néerlandais... Pour faire simple, tout les pays ayant mis en place l'euthanasie ont finit par élargir les possibilité (comme pour l'IVG en France) et aucun n'a réussi à mettre en place une procédure empêchant les dérives (cad, une euthanasie ne respectant pas le cadre défini autrement dit un meurtre) ou les sanctionnant efficacement. A titre personnel, si une personne souhaite se suicider (hors cas de soucis de santé mentale), qu'elle le fasse (je parle de suicide à la romaine ou stoïcien). Par contre, c'est un geste qu'elle doit poser seule. Si elle n'a pas le courage ou qu'elle ne l'a pas fait lorsque elle en était capable, il est profondément immoral de demander à un autre de poser un tel acte et toute entreprise de légalisation/encadrement ne peut que conduire à la mise en place d'un système mettant en danger le droit à la vie de tout à chacun. Bref, comme disait Desproges, "suicidez-vous jeune, vous profiterez plus longtemps de votre mort". J'ai du mal à me rendre compte, de ce que tu me décris, de l'ampleur et du systématisme des dérives. J'entends bien, ceci dit, la comparaison avec l'IVG: il me semblerait extrêmement problématique qu'on en arrive à supprimer la clause de conscience des soignants. A certains titres, ceci dit, je trouve le projet actuel trop restrictif: il ne permettrait pas d'aider au suicide une personne atteinte d'Alzheimer, soit parce que son état est insuffisamment avancé, soit parce qu'il l'est au point où elle n'a plus son libre arbitre. Ton second point m'a en effet longtemps interrogé: pourquoi ne pas assumer seul son suicide ? Je pense finalement que ce n'est pas si simple de le mener à bien en France, en s'assurant qu'il soit efficace - c'est à dire que tu ne te réveilles pas dans un état pire - et sans douleur. On met quand même des bâtons dans les roues des gens qui veulent se procurer les médicaments adéquats : https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/10/04/des-membres-d-ultime-liberte-bientot-juges-pour-avoir-importe-des-medicaments-d-aide-au-suicide_6343602_3224.html (et je ne défend pas Ultime Liberté, qui sont assez cinglés). il y a 19 minutes, Marlenus a dit : J'ai vraiment du mal avec cette phrase: J'ai l'impression, pour ce que j'en ai lu, que les libéraux ne sont clairement pas unanime sur la légalisation du suicide. La généralisation est abusive, oui. Le sujet divise partout, chez les libéraux comme ailleurs. 2
Mathieu_D Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril 1 hour ago, Carl Barks said: Plus largement, je suis surpris de l'unanimité du forum sur le sujet. La distinction entre suicide assisté et euthanasie n'est pas claire et n'arrange pas les choses. Tout le monde ou presque comprend et accepte le premier dans une certaine mesure.
Marlenus Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril 39 minutes ago, PABerryer said: A titre personnel, si une personne souhaite se suicider (hors cas de soucis de santé mentale), qu'elle le fasse (je parle de suicide à la romaine ou stoïcien). Par contre, c'est un geste qu'elle doit poser seule. Si elle n'a pas le courage ou qu'elle ne l'a pas fait lorsque elle en était capable, il est profondément immoral de demander à un autre de poser un tel acte et toute entreprise de légalisation/encadrement ne peut que conduire à la mise en place d'un système mettant en danger le droit à la vie de tout à chacun. Bref, comme disait Desproges, "suicidez-vous jeune, vous profiterez plus longtemps de votre mort". Est-ce que sans aller jusqu'à la légalisation, la dépénalisation de celui qui t'a aidé serait une alternative viable?
Bisounours Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril il y a 22 minutes, Carl Barks a dit : J'ai du mal à me rendre compte, de ce que tu me décris, de l'ampleur et du systématisme des dérives Par ailleurs, est-ce bien pertinent de s'opposer à cette loi pour ce motif ? Éviter les dérives serait donc impossible ? il y a 24 minutes, Carl Barks a dit : pourquoi ne pas assumer seul son suicide ? Yaka... les méthodes home made sont tellement faciles, sûres et sans risque de ratage. Dans mon entourage, une femme de 50 ans a mis fin à ses jours. Elle était médecin. Évidemment, ça a dû être techniquement plus facile pour elle. il y a 27 minutes, Carl Barks a dit : Le sujet divise partout, chez les libéraux comme ailleurs Tout comme un autre sujet...
PABerryer Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril il y a 25 minutes, Carl Barks a dit : J'ai du mal à me rendre compte, de ce que tu me décris, de l'ampleur et du systématisme des dérives. J'entends bien, ceci dit, la comparaison avec l'IVG: il me semblerait extrêmement problématique qu'on en arrive à supprimer la clause de conscience des soignants. A certains titres, ceci dit, je trouve le projet actuel trop restrictif: il ne permettrait pas d'aider au suicide une personne atteinte d'Alzheimer, soit parce que son état est insuffisamment avancé, soit parce qu'il l'est au point où elle n'a plus son libre arbitre. Ton second point m'a en effet longtemps interrogé: pourquoi ne pas assumer seul son suicide ? Je pense finalement que ce n'est pas si simple de le mener à bien en France, en s'assurant qu'il soit efficace - c'est à dire que tu ne te réveilles pas dans un état pire - et sans douleur. On met quand même des bâtons dans les roues des gens qui veulent se procurer les médicaments adéquats : https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/10/04/des-membres-d-ultime-liberte-bientot-juges-pour-avoir-importe-des-medicaments-d-aide-au-suicide_6343602_3224.html (et je ne défend pas Ultime Liberté, qui sont assez cinglés). Pour Alzheimer ce serait particulièrement choquant car justement la personne ne peut plus consentir à quoique ce soit ! Pour avoir eu des proches souffrant de cette maladie, ils ne souffraient pas per se, c'est surtout nous, les biens portant qui en souffrions. Euthanasier une personne souffrant d'Alzheimer serait pour le confort des proches, pas pour le malade. il y a 3 minutes, Mathieu_D a dit : La distinction entre suicide assisté et euthanasie n'est pas claire et n'arrange pas les choses. Tout le monde ou presque comprend et accepte le premier dans une certaine mesure. Je suis contre les deux ! 1
PABerryer Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril il y a 3 minutes, Marlenus a dit : Est-ce que sans aller jusqu'à la légalisation, la dépénalisation de celui qui t'a aidé serait une alternative viable? Non car cela revient toujours à enfreindre l'interdiction de tuer. Par contre il faudrait éventuellement revoir la non assistance à personne en danger.
Marlenus Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril 6 minutes ago, PABerryer said: Non car cela revient toujours à enfreindre l'interdiction de tuer. Là, je ne suis pas d'accord. Ce n'est pas car je donne mon fusil à quelqu'un qui veut se suicider que je le tue. Son libre arbitre est toujours là. 2
fm06 Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril 1 hour ago, Carl Barks said: Je suis aussi surpris qu'on en vienne à considérer comme @fm06 que la légalisation de l'euthanasie soit le combat de personnes qui veulent décider pour les autres. Mais c'est bien là qu'est le problème. L'euthanasie ce n'est pas le suicide assisté. C'est quand quelqu'un décide qu'une personne doit mourir car c'est mieux ainsi (quelle qu'en soit la justification). Je comprends très bien la demande de suicide assisté. Les dérives potentielles de l'euthanasie me font très peur. Il y a eu des précédents dans l'histoire. Deux anecdotes personnelles pour illustrer le sujet. 1) Un ami d'enfance. Paralysé depuis l'âge de 2 ans suite à un incident pendant une intervention chirurgicale. Malgré un handicap très lourd il était très heureux de vivre. Je me souviens de l'avoir entendu déclarer à l'adolescence (et Dieu sait que c'est pourtant un âge difficile...) "j'aurais pu mourir pendant cette intervention chirurgicale, j'ai eu de la chance" 2) Mon père. Les dernières années de sa vie ont été très difficile avec une situation de dépendance totale très lourde pour lui et pour ses proches. Quelques mois avant son décès au détour d'une conversation, quelqu'un évoquait que faire en cas de chute ou de malaise. Il a réagi instantanément: "eh, mais si ça m'arrive je veux qu'on me réanime".
Bisounours Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril Il y a 2 heures, fm06 a dit : C'est quand quelqu'un décide qu'une personne doit mourir car c'est mieux ainsi Et elle décide seule ? Sans l'avis de la personne concernée ? Je ne saisis pas la différence entre les deux notions car pour moi, l'euthanasie ne peut se concevoir qu'avec l'accord de la personne qui la sollicite et qui ne peut pas se suicider. C'est donc une espèce de suicide assisté. Édit Renseignements pris, j'ai saisi la différence...
Marlenus Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril Perso la distinction que je fais c'est: Qui fait l'acte qui va conduire à la mort? Si c'est le demandeur, je suis pour (mais à voir entre dépénalisation et légalisation). Si c'est une personne tierce, je suis totalement contre. Si tu veux mourir, c'est ton droit, mais tu dois accomplir l'acte. Pour ça d'ailleurs que j'aime pas trop la loi Leonetti.
Bisounours Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril il y a 4 minutes, Marlenus a dit : Si tu veux mourir, c'est ton droit, mais tu dois accomplir l'acte Yaka
PABerryer Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril il y a 3 minutes, PABerryer a dit : Non car cela revient toujours à enfreindre l'interdiction de tuer. Par contre il faudrait éventuellement revoir la non assistance à personne en danger. Je voudrais préciser ma réponse ainsi. Si, à Dieu ne plaise, je me retrouvais dans une telle situation alors j'accepterai d'en répondre devant le juge et mon confesseur. 1
Rincevent Posté 22 avril Signaler Posté 22 avril Il y a 2 heures, PABerryer a dit : A titre personnel, si une personne souhaite se suicider (hors cas de soucis de santé mentale), qu'elle le fasse (je parle de suicide à la romaine ou stoïcien). Par contre, c'est un geste qu'elle doit poser seule. Si elle n'a pas le courage ou qu'elle ne l'a pas fait lorsque elle en était capable, il est profondément immoral de demander à un autre de poser un tel acte et toute entreprise de légalisation/encadrement ne peut que conduire à la mise en place d'un système mettant en danger le droit à la vie de tout à chacun. Bref, comme disait Desproges, "suicidez-vous jeune, vous profiterez plus longtemps de votre mort". Pas mieux.
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