Johnnieboy Posté 24 mai 2022 Signaler Posté 24 mai 2022 Puisque cela va durer quelques années et que cela sera central, autant avoir un fil, non ? Ma petite contribution : Citation Earlier this month, Jerome Powell, chair of the Federal Reserve, underlined the link between higher wages contributing to inflation. Je ne sais pas s'il faut rire ou pleurer. 2
Bézoukhov Posté 24 mai 2022 Signaler Posté 24 mai 2022 Il y a 7 heures, Johnnieboy a dit : Puisque cela va durer quelques années Tu es sûr ? Je me fais l'avocat du diable mais ça doit faire 15 ans que j'entends les libéraux dire que cette fois-ci, les banques centrales sont allées trop loin et ça va péter. Et à chaque fois, elles réussissent à dompter la bête. 1 1
Johnnieboy Posté 24 mai 2022 Auteur Signaler Posté 24 mai 2022 il y a 50 minutes, Bézoukhov a dit : Tu es sûr ? Je me fais l'avocat du diable mais ça doit faire 15 ans que j'entends les libéraux dire que cette fois-ci, les banques centrales sont allées trop loin et ça va péter. Et à chaque fois, elles réussissent à dompter la bête. On va bien finir par avoir raison, non ? Je suis très loin d’être un expert mais peut-être que l’on gardait tout juste la tête en surface et que le combo guerre en Ukraine + gestion complètement folle de la pandémie pendant deux ans a déclenché quelque chose qui nous pendait au nez ? 2
Mathieu_D Posté 24 mai 2022 Signaler Posté 24 mai 2022 On peut lancer une session d'archéologie sur le fil "Armageddon économique". 1
Rincevent Posté 24 mai 2022 Signaler Posté 24 mai 2022 il y a une heure, Bézoukhov a dit : Et à chaque fois, elles réussissent à dompter la bête. Rattraper sur la vague jusqu'à la rattraper et parfois parvenir à la surfer, sans doute ; mais dompter la bête, je ne serais pas si optimiste.
fm06 Posté 24 mai 2022 Signaler Posté 24 mai 2022 Dompter la bête je ne sais pas… mais la hausse des prix est déjà à des niveaux qu’on n’avait pas connus depuis longtemps. Difficile de remettre “le dentifrice dans le tube”.Là où je travaille (une boîte très internationale) les revendications salariales sont très explicites depuis au moins un an. Ceux qui ont des compétences un tant soit peu pointues sont en position de force pour négocier des hausses de salaire.
Lameador Posté 24 mai 2022 Signaler Posté 24 mai 2022 3 hours ago, Bézoukhov said: Tu es sûr ? Je me fais l'avocat du diable mais ça doit faire 15 ans que j'entends les libéraux dire que cette fois-ci, les banques centrales sont allées trop loin et ça va péter. Et à chaque fois, elles réussissent à dompter la bête. Ca fait quinze ans que des libéraux disent que vue la pression dentifrice va sortir du tube. Maintenant, la question est plutôt de savoir s'il va sagement y rentrer.
Bézoukhov Posté 24 mai 2022 Signaler Posté 24 mai 2022 Il y a 3 heures, Johnnieboy a dit : Je suis très loin d’être un expert mais peut-être que l’on gardait tout juste la tête en surface et que le combo guerre en Ukraine + gestion complètement folle de la pandémie pendant deux ans a déclenché quelque chose qui nous pendait au nez ? J'aimerais bien lire une analyse monetariste de tout ça. L'équation de la monnaie, ça parle à mon côté physicien.. J'ai l'impression que pendant 20 ans, l'entrée de la Chine et d'autres pays dans le commerce international a fait gonfler T à toute vitesse, et que ça a compensé M. Et d'un coup avec le Covid, V est passé à presque zéro. M a continué à gonfler. Et le redémarrage de V nous pète a la figure. Mais là encore, je ne suis pas certain que ça dure longtemps. On peut parfaitement imaginer un coup d'accordéon qui liquide une partie de l'épargne et un redressement assez rapide par les BC. 1
Rincevent Posté 24 mai 2022 Signaler Posté 24 mai 2022 il y a 19 minutes, Bézoukhov a dit : J'aimerais bien lire une analyse monetariste de tout ça. L'équation de la monnaie, ça parle à mon côté physicien.. J'ai l'impression que pendant 20 ans, l'entrée de la Chine et d'autres pays dans le commerce international a fait gonfler T à toute vitesse, et que ça a compensé M Ça ressemble à ce qu'un Gave pourrait en dire, oui. Sauf que c'est Y, pas T (l'équation, c'est MV = PY, pas PV =nRT).
Rübezahl Posté 25 mai 2022 Signaler Posté 25 mai 2022 L'inflation actuelle n'est pas vraiment nouvelle, c'est juste qu'elle touche maintenant de nouvelles montures. Depuis 40 ans l'inflation était beaucoup concentrée sur l'immobilier (soigneusement écarté de la mesure "panier de la ménagère"). Là, l'immobilier ne semble plus suffire et ça déborde ... et ça devient plus visible. 1
Loi Posté 25 mai 2022 Signaler Posté 25 mai 2022 Le sujet de l'inflation est très complexe, d'autant plus en ce moment (énormément de facteurs restreignent encore la production à l'échelle mondiale). Les QE y sont bien évidemment pour beaucoup (en ce qui concerne les actifs financiers + immo dans les zones dynamiques) et maintenant avec la crise covid/guerre en Ukraine cela s'est propagée à quasi tous les secteurs de l'économie. Par contre, et pour rebondir sur les propos de Powell en intro, il a bien raison. L'augmentation des salaires contribue nécessairement à l'inflation. Mais ce n'est pas l'augmentation des salaires (entrainant une boucle augmentation des prix vers augmentation des salaires) qui est à l'origine de l'inflation. Et ça tombe bien car ce n'est pas ce qu'il a dit.
Johnnieboy Posté 25 mai 2022 Auteur Signaler Posté 25 mai 2022 il y a une heure, Loi a dit : Le sujet de l'inflation est très complexe, d'autant plus en ce moment (énormément de facteurs restreignent encore la production à l'échelle mondiale). Les QE y sont bien évidemment pour beaucoup (en ce qui concerne les actifs financiers + immo dans les zones dynamiques) et maintenant avec la crise covid/guerre en Ukraine cela s'est propagée à quasi tous les secteurs de l'économie. Par contre, et pour rebondir sur les propos de Powell en intro, il a bien raison. L'augmentation des salaires contribue nécessairement à l'inflation. Mais ce n'est pas l'augmentation des salaires (entrainant une boucle augmentation des prix vers augmentation des salaires) qui est à l'origine de l'inflation. Et ça tombe bien car ce n'est pas ce qu'il a dit. C'est pourtant exactement l'inverse : les salaires augmentent à cause de l'inflation. De plus, ils parlent des gros salaires (en gros, la tech). L'augmentation des salaires ne contribue même pas forcément à l'augmentation des prix en général.
Loi Posté 25 mai 2022 Signaler Posté 25 mai 2022 il y a 11 minutes, Johnnieboy a dit : C'est pourtant exactement l'inverse : les salaires augmentent à cause de l'inflation. De plus, ils parlent des gros salaires (en gros, la tech). L'augmentation des salaires ne contribue même pas forcément à l'augmentation des prix en général. Non. Ce n'est pas l'inverse. Ce sont simplement deux choses différentes. L'inflation contribue à l'augmentation des salaires lorsque les renégociations salariales suivent (ce qui n'a pas été le cas ces 15 dernières années), mais l'augmentation des salaires contribue aussi à l'augmentation des prix. Ce phénomène peut par la suite s'auto-alimenter, c'est ce qu'on appelle la boucle prix-salaire. C'est typiquement ce qu'on observe aux USA dans tout un tas de secteurs. Le propos de Powell fait sens au moins pour chez eux. Chez nous les augmentations de salaire ont été bien plus mesurées (de l'ordre de 2,5%).
Mégille Posté 25 mai 2022 Signaler Posté 25 mai 2022 Dites moi si je me trompe, mais il me semble que la théorie actuellement orthodoxe, néo-keynésienne + micro-fondations, est que la raison pour laquelle une inflation légère et contrôlée est souhaitable est précisément que sans ça, les salaires ne descendent pas assez lorsqu'ils le devraient (puisqu'il est plus facile pour une entreprise d'augmenter un salaire que d'en baisser un). Faire baisser les salaires réels, dans l'espoir de baisser le taux de chômage, est précisément le but de la politique inflationniste modérée. Ce n'est qu'après coup, et avec une longueur de retard, que les salaires augmentent, et c'est l'objectif. Ceci dit, je veux bien croire que les salaires les plus élevés augmentent plus vite, voire même presque aussi vite que l'inflation, mais c'est un autre problème, puisque c'est encore au détriment de ceux dont les salaires progressent plus lentement.
AX-poulpe Posté 26 mai 2022 Signaler Posté 26 mai 2022 On 5/24/2022 at 8:16 PM, Bézoukhov said: Tu es sûr ? Je me fais l'avocat du diable mais ça doit faire 15 ans que j'entends les libéraux dire que cette fois-ci, les banques centrales sont allées trop loin et ça va péter. Et à chaque fois, elles réussissent à dompter la bête. On 5/24/2022 at 9:07 PM, Johnnieboy said: On va bien finir par avoir raison, non ? Je suis très loin d’être un expert mais peut-être que l’on gardait tout juste la tête en surface et que le combo guerre en Ukraine + gestion complètement folle de la pandémie pendant deux ans a déclenché quelque chose qui nous pendait au nez ? C'est comme ça que je vois les choses : c'était très mal engagé depuis que la Fed s'était dégonflée après tenté de remonter les taux à un niveau normal en 2018 ou 2019 (je ne sais plus) et maintenant viennent s'ajouter deux chocs exogènes et réels : la pandémie (qui aurait pu être un choc bien moindre si nous n'avions pas volontairement arrêté nos économies) et la guerre en ukraine qui crée un choc immédiat et empêche un retour à un niveau de mondialisation comme nous connaissions. On 5/25/2022 at 7:06 AM, Rübezahl said: L'inflation actuelle n'est pas vraiment nouvelle, c'est juste qu'elle touche maintenant de nouvelles montures. Depuis 40 ans l'inflation était beaucoup concentrée sur l'immobilier (soigneusement écarté de la mesure "panier de la ménagère"). Là, l'immobilier ne semble plus suffire et ça déborde ... et ça devient plus visible. Oui, et ça avait aussi été masqué par les changements réguliers de méthode de calcul. Pour avoir une estimation de l'inflation actuelle si on a mesurait comme en 1980 ou 1990, il y a ce site http://www.shadowstats.com . Si on prend la méthode de 1980 et pour les Etats-Unis, cela nous donne ça : 22 hours ago, Mégille said: Dites moi si je me trompe, mais il me semble que la théorie actuellement orthodoxe, néo-keynésienne + micro-fondations, est que la raison pour laquelle une inflation légère et contrôlée est souhaitable est précisément que sans ça, les salaires ne descendent pas assez lorsqu'ils le devraient (puisqu'il est plus facile pour une entreprise d'augmenter un salaire que d'en baisser un). Faire baisser les salaires réels, dans l'espoir de baisser le taux de chômage, est précisément le but de la politique inflationniste modérée. Ce n'est qu'après coup, et avec une longueur de retard, que les salaires augmentent, et c'est l'objectif. Ceci dit, je veux bien croire que les salaires les plus élevés augmentent plus vite, voire même presque aussi vite que l'inflation, mais c'est un autre problème, puisque c'est encore au détriment de ceux dont les salaires progressent plus lentement. D'après Jean-Marc Daniel c'était plutôt quelque chose comme le taux normal de défauts de remboursement même lorsque tout va bien, ou quelque chose du genre. Et pour les salaires je suis absolument contre le fait de les maintenir tandis que l'inflation augmente car cela revient à redistribuer l'argent des salariés en direction des catégories qui bénéficient de l'argent magique que nous créent les banques centrales. Ca permet de masquer plus longtemps la dimension insoutenable de la dynamique inflationniste, il faut admettre que c'est pratique pour les banquiers centraux comme pour les gouvernements et les producteurs. L'ajustement devrait se faire par une bonne grosse purge de l'économie avec des faillites en pagaille et des salariés licenciés qui pourraient - dans un monde idéal - venir faire pression à la baisse sur les salaires des emplois encore disponibles ou remplir les emplois jusque là non pourvus. 2
Loi Posté 26 mai 2022 Signaler Posté 26 mai 2022 il y a une heure, AX-poulpe a dit : C'est comme ça que je vois les choses : c'était très mal engagé depuis que la Fed s'était dégonflée après tenté de remonter les taux à un niveau normal en 2018 ou 2019 (je ne sais plus) et maintenant viennent s'ajouter deux chocs exogènes et réels : la pandémie (qui aurait pu être un choc bien moindre si nous n'avions pas volontairement arrêté nos économies) et la guerre en ukraine qui crée un choc immédiat et empêche un retour à un niveau de mondialisation comme nous connaissions. Oui, et ça avait aussi été masqué par les changements réguliers de méthode de calcul. Pour avoir une estimation de l'inflation actuelle si on a mesurait comme en 1980 ou 1990, il y a ce site http://www.shadowstats.com . Si on prend la méthode de 1980 et pour les Etats-Unis, cela nous donne ça : D'après Jean-Marc Daniel c'était plutôt quelque chose comme le taux normal de défauts de remboursement même lorsque tout va bien, ou quelque chose du genre. Et pour les salaires je suis absolument contre le fait de les maintenir tandis que l'inflation augmente car cela revient à redistribuer l'argent des salariés en direction des catégories qui bénéficient de l'argent magique que nous créent les banques centrales. Ca permet de masquer plus longtemps la dimension insoutenable de la dynamique inflationniste, il faut admettre que c'est pratique pour les banquiers centraux comme pour les gouvernements et les producteurs. L'ajustement devrait se faire par une bonne grosse purge de l'économie avec des faillites en pagaille et des salariés licenciés qui pourraient - dans un monde idéal - venir faire pression à la baisse sur les salaires des emplois encore disponibles ou remplir les emplois jusque là non pourvus. Qu'est-ce que tu anticipes, du coup?
AX-poulpe Posté 26 mai 2022 Signaler Posté 26 mai 2022 44 minutes ago, Loi said: Qu'est-ce que tu anticipes, du coup? Je ne vois pas car le scénario est inédit et qu'il n'existe aucune bonne solution. J'ai tendance à penser que les BC remonteront effectivement les taux mais trop peu et trop tard, et donc l'inflation filera jusqu'à l'établissement d'un nouvel ordre monétaire (lequel et après quels troubles sociaux et politiques ? Je m'inquiète). Ou alors elles remonteront suffisamment les taux mais que cela s'accompagnera d'importantes remises de dettes publiques et privées qui rendraient alors possible pour tous les incontinents de la dépense de mieux encaisser le choc, le temps de se réformer (ou de repartir pour un tour). Avec un peu de malchance on aura un mi-chèvre mi-chou qui mécontentera tout le monde, et ce sera d'autant plus explosif. Voilà mes deux sous, qui ne correspondent effectivement à aucun scénario théorique puisque la situation d'aujourd'hui est historiquement inédite à certains égards, notamment sur notre incapacité à accepter des difficultés économiques au contraire des américains qui se sont pris une cure de taux élevés dans les années 1980.
Loi Posté 29 mai 2022 Signaler Posté 29 mai 2022 Le 26/05/2022 à 20:17, AX-poulpe a dit : Je ne vois pas car le scénario est inédit et qu'il n'existe aucune bonne solution. J'ai tendance à penser que les BC remonteront effectivement les taux mais trop peu et trop tard, et donc l'inflation filera jusqu'à l'établissement d'un nouvel ordre monétaire (lequel et après quels troubles sociaux et politiques ? Je m'inquiète). Ou alors elles remonteront suffisamment les taux mais que cela s'accompagnera d'importantes remises de dettes publiques et privées qui rendraient alors possible pour tous les incontinents de la dépense de mieux encaisser le choc, le temps de se réformer (ou de repartir pour un tour). Avec un peu de malchance on aura un mi-chèvre mi-chou qui mécontentera tout le monde, et ce sera d'autant plus explosif. Voilà mes deux sous, qui ne correspondent effectivement à aucun scénario théorique puisque la situation d'aujourd'hui est historiquement inédite à certains égards, notamment sur notre incapacité à accepter des difficultés économiques au contraire des américains qui se sont pris une cure de taux élevés dans les années 1980. Je pense qu'il faut distinguer le cas USA vs UE. Très clairement aux USA la remontée de taux est là contrairement à l'UE où elle se fait attendre (et annoncée pour juillet). Je ne crois pas que la BCE ira jusque risquer la récession. Donc je nous vois bien (l'UE) adopter un mode de fonctionnement à la japonaise, avec une remontée de taux très mesurée (pour ne pas dire fictive). De toute façon, nous n'avons pas vraiment le choix vu nos niveaux de dette. En ce qui concerne l'inflation, je pense qu'elle continuera à se concentrer sur les actifs financiers et l'immo villes dynamiques comme on l'a connue ces dernières années. Autrement dit, je vois les choses se normaliser d'ici 2 ans max dans la majorité des autres secteurs de l'économie (une fois les supply chains mondiales de retour dans un état pré-covid).
AX-poulpe Posté 29 mai 2022 Signaler Posté 29 mai 2022 2 minutes ago, Loi said: En ce qui concerne l'inflation, je pense qu'elle continuera à se concentrer sur les actifs financiers et l'immo comme on l'a connue ces dernières années. Autrement dit, je vois les choses se normaliser d'ici 2 ans max dans la majorité des autres secteurs de l'économie (une fois les supply chains mondiales de retour dans un état pré-covid). Je n'ai pas regardé les chiffres en détails mais j'imagine mal un retour à la normale sachant que nous avons entièrement financé les deux ans de dictature sanitaire (et l'arrêt corollaire de l'économie) avec des prêts garantis par l'Etat qu'il va désormais falloir rembourser ou sur lesquels il y aura des défauts. Donc soit l'inflation baissera car l'économie se contractera, soit on rembourse les prêts avec d'autres prêts et alors je vois mal comment l'inflation peut diminuer. D'autant que je ne vois pas d'issue prochaine à la guerre en Ukraine, ni de climat commercial très sain entre la Chine et le reste du monde, donc le retour à la situation d'avant (qui était déjà inflationniste, quoi qu'on en dise) me semble illusoire. Et puis les actifs c'est bien gentil mais ça finira par mettre toute une génération dans la rue, celle qui n'a pas compris l'arnaque des BC et n'a donc pas investi en bourse, et n'aura jamais accès à l'immobilier. Ou alors en s'endettant à vie pour une cage à lapins qui sera de plus en plus taxée. C'est un cocktail explosif quand on verra pendant ce temps-là le CAC40 s'en mettre plein les fouilles (ce sera présenté comme ça en tous cas).
Daumantas Posté 29 mai 2022 Signaler Posté 29 mai 2022 Du coup vaut-il mieux retirer ses économies des banques pour commencer à acheter dans les valeurs refuges, @AX-poulpe ?
AX-poulpe Posté 1 juin 2022 Signaler Posté 1 juin 2022 On 5/29/2022 at 10:25 PM, Daumantas said: Du coup vaut-il mieux retirer ses économies des banques pour commencer à acheter dans les valeurs refuges, @AX-poulpe ? Je n'ai aucune légitimité pour donner le moindre conseil financier, et comme beaucoup ici j'ai un biais catastrophiste dont je ne sais pas me défaire. Par exemple avant le premier confinement j'ai retiré absolument toutes mes écononomies (pas grand chose ceci dit) en espèces pour les garder chez moi. Ca s'est avéré inutile, et je me suis surtout aperçu que ma superbe banque que j'aime ne permettait pas les dépôts d'espèces, donc j'ai du m'emmerder au possible en remettant tout ça dans le système. Je peux te dire ce que je ferais à ta place : j'estimerais avant tout mon besoin de liquidité et je laisserais la somme en question sur un compte courant ou un livret A. Elle se fait doucement bouffer par l'inflation mais en cas de pépin tu as de quoi faire face, c'est le prix à payer. Si j'avais des sommes restantes au-delà de ce matelas de sécurité je les investirais tout simplement dans quoi que ce soit de réel : voiture, appartement, place de parking, actions, etc. Et naturellement je mettrais une petite portion en or physique et en Bitcoin pour dormir plus tranquille, tant que la somme en Bitcoin peut se permettre d'être entièrement perdue et que celle en or ne représente pas un trop gros risque à conserver hors d'un coffre de banque. 1
Loi Posté 1 juin 2022 Signaler Posté 1 juin 2022 il y a une heure, AX-poulpe a dit : Par exemple avant le premier confinement j'ai retiré absolument toutes mes écononomies (pas grand chose ceci dit) en espèces pour les garder chez moi. Juste pour info et par pure curiosité on parle d'une somme à quatre chiffres? Je ne vois pas comment retirer rapidement plus.
BirdyNamNam Posté 1 juin 2022 Signaler Posté 1 juin 2022 il y a une heure, AX-poulpe a dit : Je n'ai aucune légitimité pour donner le moindre conseil financier, et comme beaucoup ici j'ai un biais catastrophiste dont je ne sais pas me défaire. Par exemple avant le premier confinement j'ai retiré absolument toutes mes écononomies (pas grand chose ceci dit) en espèces pour les garder chez moi. Ca s'est avéré inutile, et je me suis surtout aperçu que ma superbe banque que j'aime ne permettait pas les dépôts d'espèces, donc j'ai du m'emmerder au possible en remettant tout ça dans le système. Je peux te dire ce que je ferais à ta place : j'estimerais avant tout mon besoin de liquidité et je laisserais la somme en question sur un compte courant ou un livret A. Elle se fait doucement bouffer par l'inflation mais en cas de pépin tu as de quoi faire face, c'est le prix à payer. Si j'avais des sommes restantes au-delà de ce matelas de sécurité je les investirais tout simplement dans quoi que ce soit de réel : voiture, appartement, place de parking, actions, etc. Et naturellement je mettrais une petite portion en or physique et en Bitcoin pour dormir plus tranquille, tant que la somme en Bitcoin peut se permettre d'être entièrement perdue et que celle en or ne représente pas un trop gros risque à conserver hors d'un coffre de banque. C'est exactement ce que je me suis dit.
AX-poulpe Posté 1 juin 2022 Signaler Posté 1 juin 2022 31 minutes ago, Loi said: Juste pour info et par pure curiosité on parle d'une somme à quatre chiffres? Je ne vois pas comment retirer rapidement plus. Oui. Je suis pauvre
Lexington Posté 1 juin 2022 Signaler Posté 1 juin 2022 Le 26/05/2022 à 18:00, AX-poulpe a dit : C'est comme ça que je vois les choses : c'était très mal engagé depuis que la Fed s'était dégonflée après tenté de remonter les taux à un niveau normal en 2018 ou 2019 (je ne sais plus) et maintenant viennent s'ajouter deux chocs exogènes et réels : la pandémie (qui aurait pu être un choc bien moindre si nous n'avions pas volontairement arrêté nos économies) et la guerre en ukraine qui crée un choc immédiat et empêche un retour à un niveau de mondialisation comme nous connaissions. Oui, et ça avait aussi été masqué par les changements réguliers de méthode de calcul. Pour avoir une estimation de l'inflation actuelle si on a mesurait comme en 1980 ou 1990, il y a ce site http://www.shadowstats.com . Si on prend la méthode de 1980 et pour les Etats-Unis, cela nous donne ça : D'après Jean-Marc Daniel c'était plutôt quelque chose comme le taux normal de défauts de remboursement même lorsque tout va bien, ou quelque chose du genre. Et pour les salaires je suis absolument contre le fait de les maintenir tandis que l'inflation augmente car cela revient à redistribuer l'argent des salariés en direction des catégories qui bénéficient de l'argent magique que nous créent les banques centrales. Ca permet de masquer plus longtemps la dimension insoutenable de la dynamique inflationniste, il faut admettre que c'est pratique pour les banquiers centraux comme pour les gouvernements et les producteurs. L'ajustement devrait se faire par une bonne grosse purge de l'économie avec des faillites en pagaille et des salariés licenciés qui pourraient - dans un monde idéal - venir faire pression à la baisse sur les salaires des emplois encore disponibles ou remplir les emplois jusque là non pourvus. Où peut-on trouver le détail du changement de méthodo ?
Lexington Posté 1 juin 2022 Signaler Posté 1 juin 2022 Le 29/05/2022 à 22:25, Daumantas a dit : Du coup vaut-il mieux retirer ses économies des banques pour commencer à acheter dans les valeurs refuges, @AX-poulpe ? Dans un contexte inflationniste, tu veux acheter des actifs dont les prix suivent plus ou moins l'inflation. La définition de valeur refuge est donc assez évolutive vs une période de basse inflation. E.g. tu ne veux surtout pas acheter de produits obligataires (fonds Euro en particulier, bof bof) et éviter tout ce qui est à taux fixe (e.g. PEL, livret A, CEL, etc.) ou sociétés dont les revenus sont fixes (e.g. une boîte qui aurait locké son prix de vente pour les xx prochaines années, sans possibilité d'impacter l'inflation, ou un EDF que l'Etat empêche de faire monter les prix de l'électricité, etc.). A l'inverse, tu vas vouloir acheter des actions tout court, et en particulier de sociétés qui ont du pricing power (Luxe par exemple). L'immobilier ça peut faire sens (performances historiques dans la moyenne en période d'inflation). Ca ne se résume pas à un "contexte de dépression donc j'achète de l'or". Les matières premières sont plutôt un bon pari historiquement en période inflationniste, et l'or ça se discute plus. Un papier intéressant ici, en anglais, technique https://eprints.pm-research.com/17511/58502/index.html?77409&utm_source=linkedin&utm_medium=social-organic Pour faire ma pub, un article que j'ai commis il y a quelques mois, pas axé spécifiquement inflation mais pertinent je pense https://www.contrepoints.org/2021/09/23/406305-epargne-comment-placer-son-argent-quand-on-y-connait-rien 1
AX-poulpe Posté 1 juin 2022 Signaler Posté 1 juin 2022 19 minutes ago, Lexington said: Où peut-on trouver le détail du changement de méthodo ? Une partie des infos se trouve ici http://www.shadowstats.com/article/no-438-public-comment-on-inflation-measurement 1
Lexington Posté 1 juin 2022 Signaler Posté 1 juin 2022 Merci @AX-poulpe ! J'y pense, je suis prêt à parier qu'on va se prendre une belle quenelle avec l'indexation théorique de l'impôt sur le revenu sur l'inflation. Chaque année les tranches de l'impôt sont revues à la hausse de l'inflation. Je ne serais vraiment pas surpris qu'ils nous inventent une raison de casser cette indexation pour 2022... Si l'inflation est à 5% et qu'ils gardent l'indexation à 2%, c'est +-5% d'impôt sur le revenu en plus avec l'effet des tranches marginales. Réponse début 2023...
Daumantas Posté 1 juin 2022 Signaler Posté 1 juin 2022 il y a 48 minutes, Lexington a dit : Dans un contexte inflationniste, tu veux acheter des actifs dont les prix suivent plus ou moins l'inflation. La définition de valeur refuge est donc assez évolutive vs une période de basse inflation. E.g. tu ne veux surtout pas acheter de produits obligataires (fonds Euro en particulier, bof bof) et éviter tout ce qui est à taux fixe (e.g. PEL, livret A, CEL, etc.) ou sociétés dont les revenus sont fixes (e.g. une boîte qui aurait locké son prix de vente pour les xx prochaines années, sans possibilité d'impacter l'inflation, ou un EDF que l'Etat empêche de faire monter les prix de l'électricité, etc.). A l'inverse, tu vas vouloir acheter des actions tout court, et en particulier de sociétés qui ont du pricing power (Luxe par exemple). L'immobilier ça peut faire sens (performances historiques dans la moyenne en période d'inflation). Ca ne se résume pas à un "contexte de dépression donc j'achète de l'or". Les matières premières sont plutôt un bon pari historiquement en période inflationniste, et l'or ça se discute plus. Un papier intéressant ici, en anglais, technique https://eprints.pm-research.com/17511/58502/index.html?77409&utm_source=linkedin&utm_medium=social-organic Pour faire ma pub, un article que j'ai commis il y a quelques mois, pas axé spécifiquement inflation mais pertinent je pense https://www.contrepoints.org/2021/09/23/406305-epargne-comment-placer-son-argent-quand-on-y-connait-rien Merci beaucoup pour vos conseils à toi et à @AX-poulpe, les deux articles sont très intéressants, encore une fois merci. 1
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