Domi Posté Jeudi at 20:22 Signaler Posté Jeudi at 20:22 Il m'a paru utile de créer un sujet spécifique afin d'analyser cette notion. Si j'en crois Wikipedia, il s'agit de : Citation « Une production sociale d’une inégalité fondée sur la race dans les décisions dont les gens font l’objet et les traitements qui leur sont dispensés. L’inégalité raciale est le résultat de l’organisation de la vie économique, culturelle et politique d’une société. Elle est le résultat de la combinaison de ce qui suit : la construction sociale des races comme réelles, différentes et inégales (racialisation); les normes, les processus et la prestation des services utilisés par un système social (structure); les actions et les décisions des gens qui travaillent pour les systèmes sociaux (personnel). » Analysons les trois conditions requises et voyons si elles sont réalisées en France : Construction des races comme réelles. Selon la constitution, "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion". Certes, discriminer selon la race et reconnaitre l'existence des races sont deux choses distinctes mais à aucun moment la loi ou les textes constitutionnels ne reconnaissent l'existence des races. Ainsi, les statistiques ethniques sont interdites. Donc cette première condition n'est pas remplie. Normes, processus et prestation de services utilisés par un système social : la citation précédente est encore plus appropriée dans ce contexte. La constitution et les lois ne font pas de distinction selon les races. Les lois vont même plus loin puisqu'elles répriment les discriminations privées, notamment à l'embauche. Cette deuxième condition n'est donc pas remplie. Les actions et les décisions des gens qui travaillent pour les systèmes sociaux (personnel) : cette condition est très certainement remplie. Encore existe-t-il une petite difficulté : quid de la situation où les discriminations des agents se compenseraient entre une sous-population A et B ? Y aurait-il double racisme systémique ? ou le racisme systémique ne vaut-il que dans le cas où la balance penche d'un côté ? Bref, puisque sur trois conditions nécessaires une seule est remplie, il n'y a pas de racisme systémique en France. Mais tout ceci n'est qu'un tour de chauffe. Avec une compréhension différente des trois conditions, vous pouvez obtenir une conclusion opposée : Construction des races comme réelles : il suffit de s'intéresser non à la loi mais aux mentalités privées. A chaque fois qu'une personne dit d'une autre qu'elle est "blanche" ou "noire", ou autre synonyme, elle accepte la réalité des races. Cette première condition est donc remplie. Normes, processus et prestations de services : ici, il ne faut pas s'intéresser à ce que fait la loi mais à ce qu'elle ne fait pas. Il suffit que la loi ne parvienne pas à annihiler efficacement les décisions individuelles des agents (3ème condition) pour que la deuxième condition soit remplie. Ainsi, il existe un racisme systémique tant qu'une société ne parvient pas à annuler l'effet des discriminations des agents par des discriminations publiques "positives" équivalentes. Une autre possibilité résiderait peut-être dans un intensif endoctrinement "anti-raciste". Alors survient une difficulté. La définition du racisme systémique est d'abord descriptive mais elle est aussi prescriptive. Définir une chose ou un comportement comme raciste, c'est appeler à les faire cesser. Dénoncer comme pratiquant le racisme systémique toute société qui ne pratique pas la discrimination positive, constitue un plaidoyer en faveur de la discrimination positive. Or, les discriminations positives peuvent en théorie annuler les discriminations racistes du point de vue statiques et non d'un point de vue individuel. Supposons que les membres d'une minorité discriminée soient payés 10 % en moins en moyenne et que trois personnes appartenant à cette minorité (Arnaud, Bertrand et Cédric) soient payés 5 %, 10 % et 15 % de moins qu'ils ne le devraient. Une loi indique que les salaires des membres de cette minorité doivent être augmentés de 10 %. Sur un plan statistique l'égalité est rétablie mais sur un plan individuel Arnaud et 5 % trop payé et Cédric 5 % pas assez. Bref la discrimination positive ne réussit que si on considère la race globalement, race que pourtant la première condition nous avait interdit de voir ou de considérer. Bref, il y a une opposition entre l'aspect descriptif et les conséquences normatives de la notion de racisme systémique puisque les unes contredisent l'autre (ou si vous préférez entre la première et la deuxième condition de la définition).
Marlenus Posté Jeudi at 21:26 Signaler Posté Jeudi at 21:26 Plusieurs confusion à mon sens. Je vais d'abord parler de discrimination systémique (le racisme n'étant qu'un de ses avatars). Pour ceux qui défendent le fait qu'il y ait des discriminations systémiques, la loi est un moyen de le voir, mais pas forcément besoin de loi pour qu'il y ait une discrimination systémique. Prenons des exemples. Le plafond de verre pour accéder à des postes. Si tu admets son existence pour une catégorie de la population, alors tu admet qu'il y a une discrimination systémique même si aucune loi n'existe pour interdire à la catégorie concernée d'accéder à ses postes. Le problème, quand ce n'est pas inscrit dans la loi, c'est qu'il faut le prouver. C'est là où la question se pose, certains disant que le plafond de verre est un fantasme s'opposant ainsi aux personnes qui disent qu'il existe. Pour en revenir au racisme systémique, c'est pour ça que les associations anti-racistes font des "tests" où ils envoient des CV exactement pareil sauf que l'un a une photo de blanc et l'autre de noir (marche aussi pour les offres de logement, etc.). Elles essayent de montrer l'existence de ce refus beaucoup plus important pour les non-blancs que pour les blancs. Précisons que les blancs ont aussi des associations et parti qui défendent le fait qu'ils soient victimes de racisme systémique, souvent en association avec le sexisme anti-homme. C'est l'une des raisons pour lesquelles les politiques DEI sont si fortement attaquées. Et l'idée qu'un homme blanc va être discriminé est totalement intégré par certains groupes.
fm06 Posté hier à 06:19 Signaler Posté hier à 06:19 8 hours ago, Marlenus said: Elles essayent de montrer l'existence de ce refus beaucoup plus important pour les non-blancs que pour les blancs. Le testing peut effectivement permettre de montrer l'existence d'un biais. Le racisme existe, merci du renseignement. Le seul intérêt du testing est de le mesurer de manière aussi objective que possible. Mais l'existence du racisme ne prouve aucunement l'existence d'un racisme systémique. @Domi a montré que les pratiques de discrimination sont interdites par la loi. Si ce n'est pas dans la loi, de quel autre système s'agit-il?
Marlenus Posté hier à 07:01 Signaler Posté hier à 07:01 42 minutes ago, fm06 said: @Domi a montré que les pratiques de discrimination sont interdites par la loi. Si ce n'est pas dans la loi, de quel autre système s'agit-il? Le fonctionnement de la société. La loi est une chose, ce que fait la société en est une autre. Par exemple, la loi te dit que tout le monde devrait être traité de la même manière si tu te fais voler ton scooter. Je pense que l'on tombera d'accord sur le fait que si tu te fais voler ton scooter tu pourras rêver pour que l'on utilise l'ADN pour retrouver le voleur du tiens alors que le fils Sarkozy l'a eu. C'est caricatural, mais de façon général, on peut dire que tout le monde est d'accord sur le fait que ce qu'écrivait La Fontaine s'applique encore en France alors que la loi affirme le contraire. Légalement on est tous protégé de la même manière par le pouvoir. Dans les faits, les gens qui contrôlent le pouvoir le sont bien plus que les gens qui en sont loin.
Domi Posté il y a 13 heures Auteur Signaler Posté il y a 13 heures Il y a 21 heures, Marlenus a dit : Plusieurs confusion à mon sens. A mon avis, je ne fais pas de confusion et tu ne vois pas suffisamment le côté pervers de la notion de racisme systémique. Prenons un exemple. Supposons qu'un testing montre qu'une personne de couleur ait 30 % de chances en moins d'obtenir un logement (je crois qu'il y avait eu effectivement un test en ce sens). Cette statistique montre en gros que 70 % des propriétaires ne discriminent pas et que 30 % discriminent. Or, le raisonnement par le racisme systémique fait porter la responsabilité des discriminations sur toute la société et donc dans mon exemple sur les 70 % qui ne discriminent pas. Le raisonnement est en gros que si vous ne parvenez pas à empêcher les discriminations de se produire, c'est donc que vous participez à ces discriminations. C'est le problème d'un raisonnement sur les moyennes. Quand 30 % des personnes discriminent et 70 % ne discriminent pas la société dans son ensemble produit 30 % de discrimination et donc tous les membres de la société participent à ces discriminations à hauteur de 30 %. Ce qui permet de dire au final que tout le monde discrimine et donc est raciste. Les choses ne sont pas formulées comme ça mais en réalité c'est comme cela que raisonnent les partisans du racisme systémique.
Domi Posté il y a 13 heures Auteur Signaler Posté il y a 13 heures Il y a 11 heures, Marlenus a dit : Le fonctionnement de la société. La loi est une chose, ce que fait la société en est une autre. La "société" est trop holistique dans ce contexte. Je me répète. Dans les cas des discriminations ce que fait la société est le résultat de ce que font ceux qui discriminent et de ceux qui ne discriminent pas. En prenant la moyenne des discriminations (ou un résultat agrégé au niveau de la société) on arrive à la conclusion que la société "dans son ensemble" discrimine à X % ce qui engagerait toute la société. Il ne s'agit même pas de dire ici que la responsabilité est d'abord individuelle mais que le raisonnement serait trompeur même si on voulait avoir une idée "agrégée" du phénomène des discriminations. Autre exemple afin de parvenir à être plus clair : 20 % des employeurs discriminent une minorité à hauteur de 20 % en terme de salaire. 80 % ne discriminent pas. La perte de salaire liée aux discriminations est de 4 % Un partisan du racisme systémique va amalgamer cette situation à celle où tous les employeurs discriminent à hauteur de 4 % Et il est vrai que le résultat global pour la minorité est le même mais c'est une fausse description de ce qui se passe dans la société. 1
Marlenus Posté il y a 10 heures Signaler Posté il y a 10 heures Je ne vais pas rentrer trop loin dans ce débat car je ne suis pas un spécialiste du sujet et j'ai peur que cela se transforme en Giodébat. Au final, tu as des personnes qui ressentent qu'ils n'ont pas les opportunités (d'embauche, de logement, d'entrer en boite, etc.) qu'ils auraient si ils avaient la bonne couleur de peau et ils appellent cela racisme systémique. Ils pourraient appeler cela racisme pastafarien, pour moi cela ne changerait rien. Quote C'est le problème d'un raisonnement sur les moyennes. Quand 30 % des personnes discriminent et 70 % ne discriminent pas la société dans son ensemble produit 30 % de discrimination et donc tous les membres de la société participent à ces discriminations à hauteur de 30 %. Ce qui permet de dire au final que tout le monde discrimine et donc est raciste. Les choses ne sont pas formulées comme ça mais en réalité c'est comme cela que raisonnent les partisans du racisme systémique. Comme je l'ai dit, pour te répondre, il faudrait un vrai militant, ce que je ne suis pas et je serais sans doute en désaccord avec beaucoup de ce qu'il dirait. Surtout que ton argumentation ici me fait penser à un pendant de #notallmen mais qui ici serait le #notallracist. Et pour le coup il y a masse discours sur le sujet.
Jensen Posté il y a 10 heures Signaler Posté il y a 10 heures 9 minutes ago, Marlenus said: Au final, tu as des personnes qui ressentent qu'ils n'ont pas les opportunités (d'embauche, de logement, d'entrer en boite, etc.) qu'ils auraient si ils avaient la bonne couleur de peau et ils appellent cela racisme systémique. C'est le mot essentiel. À choisir entre "j'ai échoué" et "le monde est contre moi", c'est parfaitement humain de choisir de 2e. Sachant qu'en plus il y a toute une industrie de la victimisation dont le fond de commerce est de bourrer le mou aux gens pour les convaincre qu'ils sont oppressés ("et donnez moi vos dons/bourses universitaires/soutien/pouvoir pour vous aider"), le travers est vite pris. Donc faire d'un ressenti un combat politique, c'est très, très casse gueule. D'autre part, je ne suis pas du tout d'accord avec toi que le mot "systémique" n'ait pas d'importance. Si c'est le système qui est raciste, alors c'est le système qu'il faut démanteler, et c'est un combat politique de manière parfaitement légitime. On peut même en arriver à approuver le racisme inversé (type DEI, réparations et autres privilèges donnés aux minorités, clémence judiciaire* etc) pour compenser. Par contre, si c'est un sous-groupe d'individus qui sont responsables et que le problème n'est pas systémique, rien de tout cela ne se justifie. Ou dit autrement si un employeur A refuse d'embaucher des noirs mais qu'un employeur B le fait, le préjudice est minime et le combat est plus culturel que politique. Si la norme dans les RH est de jeter les CV des noirs à la poubelle, il y a un vrai problème. *on m'a accusé dans un autre fil de raconter n'importe quoi sur le sujet: https://www.justice.gc.ca/fra/fina-fund/gouv-gov/aide-aid/soutien-supporting.html Quote Les EIOEC sont des rapports présentenciels qui aident les juges chargés de déterminer la peine à mieux comprendre les effets de la pauvreté, de la marginalisation, du racisme et de l’exclusion sociale sur le délinquant et son expérience de vie. Les EIOEC expliquent le lien entre les expériences vécues du délinquant en matière de racisme et de discrimination, et la façon dont elles ont contribué à la situation du délinquant, l’infraction commise et son expérience dans le système de justice. [...] Les EIOEC peuvent recommander des solutions de rechange à l’incarcération ou des mesures de responsabilisation adaptées à la culture dans une peine. Les EIOEC ont été utilisées principalement pour des délinquants noirs, tant adultes que jeunes, à l’étape de la détermination de la peine.
Rincevent Posté il y a 10 heures Signaler Posté il y a 10 heures il y a 23 minutes, Jensen a dit : C'est le mot essentiel. À choisir entre "j'ai échoué" et "le monde est contre moi", c'est parfaitement humain de choisir de 2e. Sachant qu'en plus il y a toute une industrie de la victimisation dont le fond de commerce est de bourrer le mou aux gens pour les convaincre qu'ils sont oppressés ("et donnez moi vos dons/bourses universitaires/soutien/pouvoir pour vous aider"), le travers est vite pris. Donc faire d'un ressenti un combat politique, c'est très, très casse gueule. D'autre part, je ne suis pas du tout d'accord avec toi que le mot "systémique" n'ait pas d'importance. Si c'est le système qui est raciste, alors c'est le système qu'il faut démanteler, et c'est un combat politique de manière parfaitement légitime. Ceci, ceci, ceci. Il faut aller lire la littérature woke pour comprendre le projet réel derrière toutes ces salades de mots, et c'est un projet qui donne à tout adulte responsable envie de sortir le lance-flammes (et qui en a radicalisé plus d'un en réaction, d'ailleurs).
Marlenus Posté il y a 10 heures Signaler Posté il y a 10 heures 26 minutes ago, Jensen said: Donc faire d'un ressenti un combat politique, c'est très, très casse gueule. C'est juste la base de la plupart des combats politiques. Sur Liborg on a un combat politique car on ressent l'état comme étant un oppresseur. C'est très loin d'être le ressentit de tout le monde, j'ai pas mal de connaissances étatistes qui le voient comme protecteur. Si tu parles à la plupart des gens, ils te diront que les temps sont plus durs maintenant qu'avant, dans les faits le niveau de vie des français est en constante augmentation. Pas pour rien que les combats politiques sont souvent à base de cherry picking de chiffres à se balancer à la figure. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je suis libéral. Je sais ce qui est bon pour moi, je laisse les autres choisir ce qui est bon pour eux avec leur ressentit.
Rincevent Posté il y a 9 heures Signaler Posté il y a 9 heures il y a 3 minutes, Marlenus a dit : C'est juste la base de la plupart des combats politiques. Non. Les sociétés démocratiques saines ont des affrontements politiques basées sur des intérêts (qui peuvent se négocier, typiquement dans un parlement), basés sur une évaluation honnête de la situation de chacun. Remplacer les faits évaluables par du ressenti, c'est la recette de la catastrophe. 1
Tramp Posté il y a 9 heures Signaler Posté il y a 9 heures il y a une heure, Jensen a dit : on m'a accusé dans un autre fil de raconter n'importe quoi sur le sujet: Ça date de quand ? J’ai dans la tête que le système punit plus fortement les pauvres (en France c’est revendiqué) et que les noirs sont pauvres.
Jensen Posté il y a 8 heures Signaler Posté il y a 8 heures 28 minutes ago, Tramp said: Ça date de quand ? J’ai dans la tête que le système punit plus fortement les pauvres (en France c’est revendiqué) et que les noirs sont pauvres. Mercredi, Jean_Karim sur le fil trump Quote "Parce que c'est tout le principe des critical race theory : les noirs sont discriminés et prennent plus cher que les autres pour les mêmes crimes ( franchement, lire le contraire ici c'est navrant ! ) qui répondait j'imagine à Quote "les noirs sont des pauvres victimes de l'histoire, ce qui justifie une plus grande clémence envers les criminels noirs" Après, je ne me prononce pas sur la peine moyenne au niveau national US ou Français, mon propos était de dire que la culture de l'excuse pour les noirs existait et avait pénétré le système judiciaire, pas qu'il était systématique. Sachant aussi que le mon point de vue, dans qu'on reste dans le raisonnable, la durée de la peine n'a pas vraiment d'importance d'un point de vue prévention du crime. Par contre, se prendre rien/du sursis/une assignation à domicile/une obligation de soin pour un cambriolage par exemple, c'est dévastateur. Si les noirs prennent plus cher en moyenne lissé sur le pays mais qu'un district a un DA activiste qui relâche les criminels, ça va être très criminogène pour le district en question (et les noirs vivant là en seront les premières victimes, mais ça ça n'a pas pénétré le cerveau des activistes qui vivent en gated communities).
Liber Pater Posté il y a 2 heures Signaler Posté il y a 2 heures Les sociétés démocratiques saines ont des affrontements politiques basées sur des intérêts (qui peuvent se négocier, typiquement dans un parlement), basés sur une évaluation honnête de la situation de chacun.Bof, le public choice montre que même si c'est l'idée, ça ne se passe jamais comme ça en pratique.
Bézoukhov Posté il y a 2 heures Signaler Posté il y a 2 heures Il y a 8 heures, Jensen a dit : À choisir entre "j'ai échoué" et "le monde est contre moi", c'est parfaitement humain de choisir de 2e. Chez une personne saine psychologiquement dans une société saine ce n’est pas le cas. C’est une réponse psychologique qui me semble très fortement liée à l’égalitarisme au sens de Tocqueville. Pour prendre un exemple qui doit parler à presque tous, regardez les concours aux Grandes Écoles. Les gens n’ont généralement pas de mal à dire qu’ils ont échoué à l’X ; c’est parce que socialement, la hiérarchie des résultats aux concours est acceptée.
Tramp Posté il y a 1 heure Signaler Posté il y a 1 heure Il y a 6 heures, Jensen a dit : Mercredi, Jean_Karim sur le fil trump Citation Je voulais dire : les EIOEC datent de quand ?
Marlenus Posté il y a 1 heure Signaler Posté il y a 1 heure 8 hours ago, Rincevent said: Non. Les sociétés démocratiques saines ont des affrontements politiques basées sur des intérêts (qui peuvent se négocier, typiquement dans un parlement), basés sur une évaluation honnête de la situation de chacun. Remplacer les faits évaluables par du ressenti, c'est la recette de la catastrophe. On peut être d'accord sur les chiffres de façon honnête, cela ne change rien qu'au final c'est le ressentit qui gagne. On peut tomber d'accord sur le pourcentage de raciste en France. Savoir à partir de quand c'est un problème qui nécessitera de mettre des moyens pour y faire face ce sera du ressentit. A la rigueur, l'intérêt du racisé sera qu'il y en ait 0, donc dès qu'il y a au moins un raciste c'est trop et il faut s'en occuper. De même, on peut avoir des chiffres honnêtes sur l'immigration, savoir quand c'est trop ou pas assez, ce sera du ressentit.
Jensen Posté il y a 1 heure Signaler Posté il y a 1 heure 34 minutes ago, Tramp said: Je voulais dire : les EIOEC datent de quand ? Ah pardon. 2014 pour les tous premiers, 2021 pour le support financier du gouvernement fédéral. 1 hour ago, Bézoukhov said: Chez une personne saine psychologiquement dans une société saine ce n’est pas le cas. Disons que je pense que c'est bien une inclinaison naturelle contre laquelle il faut quelques anticorps intellectuels et moraux pour l'éviter, mais là où je te rejoins c'est qu'effectivement une éducation correcte fourni ces anticorps, et s'ils ne sont pas là, il y a un truc qui a merdé. Le concours de l'X (et concours à la Française en général) met tout de même les petits plats dans les grands pour donner l'image d'un concours où tout le monde à sa chance et que le meilleurs gagne.
Mégille Posté il y a 13 minutes Signaler Posté il y a 13 minutes Je pense qu'il faut voir le racisme systémique moins comme un fait, qu'on pourrait observer ou non sans ambiguïté, que comme une grille d'analyse, dont on jugera la pertinence par sa capacité à expliquer un ensemble de faits. C'est le cas d'ailleurs de toutes les tentatives de comprendre la société, ou l'histoire, à un niveau macro : les phénomènes y sont trop complexes pour qu'on puisse faire mieux que des approximations un peu grossières mêlant stats et intuitions biaisées, et toujours en cachant encore plus de la réalité qu'on en montre. Mais on fait quand même par là apparaître des phénomènes non-triviaux, et qui ne sont pas *que* dépendant de notre grille. Ce que soulève @Domi, je crois, est que ce petit jeu risque d'aller de pair avec un projet constructiviste. De fait, j'ai l'impression que c'est bien le cas. Lorsqu'on s'intéresse à un objet, c'est le plus souvent pour apprendre à le manipuler, idem si l'objet en question est la société. Par contre, je ne crois pas que ça découle logiquement de cette théorie-ci. Et d'une manière générale, c'est je crois une erreur (qu'elle soit très fréquente, voire quasi systématique, n'y change rien) que de tenter d'inférer la nécessité d'un projet de correction planifiée de la société à partir d'une théorie de l'oppression systémique. La raison n°1 en est l'oubli (au moins partiel) de la place du théoricien, et du moyen de réaliser ses projets, au sein du système oppressif étudié. Pour une théorie organiciste (la société comme grand vivant qui cherche à préserver sa santé), ou pour une théorie de la domination qui se placerait du coté du dominant, ça ne poserait aucun problème, puisque l'existence de la théorie et la réalisation de ses injonctions serait un mécanisme de renforcement positif de plus dans le système étudié. Mais une théorie de la domination qui se place du coté des dominés est condamnée à logiquement s'autodétruire, puisque chacune de ses victoires, sur le plan des idées aussi bien que des actions, devraient en toute logique la réfuter, ou la renverser. En bref : des trois propositions suivantes, il faut nécessairement en rejeter au moins une : (1) l'état et l'université peuvent être du coté des dominés, (2) l'état et l'université peuvent agir significativement sur la société, (3) la domination est systémique. Si (1) et (3) sont vrais, alors il faut considérer que l'état et l'université (ou tout autre champ de bataille où les théoriciens critiques espèrent avoir une influence) sont impuissants, puisqu'eux-mêmes deviendraient sujet de domination en rejoignant les dominés. Si (2) et (3) sont vrais, alors, il faut considérer que le système oppressif est si fort qu'il n'y a rien à attendre des institutions constructivistes qui seront toujours des ennemis sous couvertures. C'est l'idée que j'ai cherché à diffuser autour de moi dans le petit monde woke que je fréquente (succès mitigé). Sinon, effectivement, il faut laisser de coté, ou au moins beaucoup relativiser, la systématicité de la domination. Le 11/09/2025 à 22:22, Domi a dit : Normes, processus et prestations de services : ici, il ne faut pas s'intéresser à ce que fait la loi mais à ce qu'elle ne fait pas. C'est évidemment ce dont il s'agit. On est là dans un cadre de pensée post-marxiste : il s'agit de déceler des mécanismes implicites sous la "superstructure", et donc, ne pas s'arrêter au contenu explicite (et conscientisé) des croyances, des discours et des lois. Il y a 13 heures, Domi a dit : Supposons qu'un testing montre qu'une personne de couleur ait 30 % de chances en moins d'obtenir un logement (je crois qu'il y avait eu effectivement un test en ce sens). Cette statistique montre en gros que 70 % des propriétaires ne discriminent pas et que 30 % discriminent. Or, le raisonnement par le racisme systémique fait porter la responsabilité des discriminations sur toute la société et donc dans mon exemple sur les 70 % qui ne discriminent pas. Ca, c'est si on a 30% des propriétaires qui discriminent complètement dans 100% des cas. Mais peut-être que c'est 100% des propriétaires qui discriminent dans 30% des cas (par exemple chacun en mettant la barre juste un tout petit peu plus haut qu'habituellement, tout en ne la mettant pas tous au même niveau au départ). Et plus plausiblement, n'importe où au milieu de ces deux situations invraisemblablement extrêmes. Et même si on est dans le cas que tu envisages, même une légère déviance statistique, si elle est suffisamment avérée, doit être considérée comme faisant partie de la réalité et exigeant qu'on lui cherche une explication. Quelques pourmillionièmes de lumière en plus que prévu peuvent pousser les physiciens à soupçonner l'existence d'une planète lointaine ou d'une nouvelle particule fondamentale. 1 ou 2% de chance en plus d'être gay par grand frère biologique est suffisant pour qu'on établisse une influence du système immunitaire de la mère sur l'orientation sexuelle de l'enfant mâle. Rien d'aberrant donc à chercher une explication à un biais raciste moyen au niveau de la société, même s'il est léger. Et même si la première explication à laquelle on pense est "oh, c'est le vieux Gégé à coté qui est con et raciste", alors, se pose toujours la question de pourquoi on voit apparaître régulièrement de tels Gégé, plutôt que n'importe quel autre déviation aléatoire vers des idiots ayant des préjudices contre n'importe qui ou quoi d'autre. Il y a 10 heures, Marlenus a dit : j'ai peur que cela se transforme en Giodébat. Stop à l'antisémantisme ! 😁
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