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Anton_K

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Tout ce qui a été posté par Anton_K

  1. Ben Jerusalem/Dopesmoker ça s'apprécie qu'en entier, c'est pour ça que je parle de prendre sa soirée. Sinon j'ai jamais été convaincu par Sleep's Holy Mountain ça me rappelait du mauvais stoner genre Obsessed. Maintenant je réalise qu'il y a plus de chance que leur répertoire vienne de là que de Jerusalem au concert malheureusement. Ou peut-être une version écourtée de Jere/Dopesmkr, j'ai vu que ça se faisait. Si vous aimez Sleep, il faut bien sûr que vous écoutiez le premier album de High on Fire qui s'appelle The Art of Self Defense. Le reste n'est pas mal mais celui là est une bonne introduction depuis le doom. C'est le groupe de Matt Pike, le guitariste et parfois chanteur de Sleep. J'adore cette pochette elle est hideuse.
  2. Jusqu'à avant hier j'hésitais à aller au Hellfest, trouvant le programme assez chiant. Mais voilà : Black Cobra, Danzig, Dr. Living Dead, Sleep, The Great Old Ones, Voivod viennent de s'ajouter. Du coup je ne dis pas non à Immortal, At the Gates, Kreator, Down, Accept, Kampfar, Carpathian Forest et Testament. Si tout ça ne vous dit rien : (pour Sleep je peux pas vraiment vous le mettre là, les morceaux sont longs (le morceau en fait), il faut prendre sa soirée).
  3. Ce qui est intéressant c'est que Filippetti, actuelle ministre de la culture et créatrice de ce programme socio-culturel en fait pas très malin, a déclaré à la radio qu'elle pensait que le vigiles avaient juste fait leur travail, que ce n'était pas moralement condamnable, et surtout que c'était offrir l'occasion à ces pauvres diables de revenir visiter le musée dans des conditions plus dignes. Pas un mot sur l'administration du musée. http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/01/30/le-gout-des-autres-visiteur-exclu-dun-musee-pour-mauvaises-odeurs-pas-de-faute-morale-selon-filippetti Bref y'a plus de morale, etc... Il faudrait tous y aller bien puants pour voir. (Mais attention, pas puants comme des pauvres, puants comme des Bourbons).
  4. Tu as raison, je me rends compte qu'en disant que le fait que les criminels sont des récidiviste justifie la prison j'ai dit partiellement une grosse ânerie. En fait je suis d'accord avec toi pour tous les problèmes que tu pointes. Dans ce cas si on poursuivait sur la voie pragmatique il faudrait connaître la part de récidive induite par la prison, donc de récidive dans les cas de retours multiples en prison, et on pourrait trouver une corrélation suggérant une récidive induite. Ce serait intéressant maintenant pour savoir qui on n'a pas besoin de mettre en prison, en revanche ça ne résout pas tout le problème. En fait j'avoue que je ne pensais pas spécialement à l'anarcapie. Par contre personne ne parle de justifier pour imposer, c'est juste que comme tu le dis, les prisons ne disparaîtront pas, il y aura toujours des prisonniers et des gestionnaires de prison. Donc quand bien même on serait dans un "régime libertarien", s'il y reste une forme de justice quelle que soit le niveau où elle s'exerce et par qui, la question de savoir pourquoi "on" (qui que ce soit) a des prisons et qui on y met subsistera. Si non, explique moi pourquoi. Excellente question, donc que ce soit pour la peine de prison ou pour d'autres peines, on les pratique mais on a du mal à les justifier. C'est pour ça que je voulais montrer qu'il y a une justice pragmatique et une justice dumbfounded : le remboursement est assez compréhensible, mais la sanction par équivalence genre talion me semble aussi mal fondée (et assez triso) il doit pourtant y avoir une raison. Le bannissement me semble aussi être la solution la plus appropriée et donne aussi une piste sur la raison de la sanction. Quand un homme commet un crime il se peut tout simplement qu'il soit rejeté de sa communauté. Si on a une approche contractualiste de la vie en communauté ça parait très raisonnable. L'avantage du bannissement c'est qu'il est à la fois efficace, parcimonieux et qu'il évite la violence exutoire/réparatrice non? Remarquez que le bannissement historiquement ne consiste pas qu'à envoyer au bagne, là l'Etat fait déjà un usage intéressé des prisonniers. Le bannissement fondamental dans l'antiquité pour un criminel c'est le raccompagnement à la frontière avec peine de mort s'il revient, par contre je ne sais pas si ça a déjà été une peine universelle. En revanche faire de la prison une forme de bannissement temporaire ne me semble pas pertinent en ce qui concerne nos prisons.
  5. Si on t'indemnise, veux-tu aussi que le coupable soit mis en prison? Oui si tu risque d'être victime d'une récidive, sinon pas sûr. Evidemment si comme le dit Snow la majorité des prisonniers sont des récidivistes, alors ça justifie en partie la prison pour la prévention du danger, et si le système est viable en ne gardant que les récidivistes et en légalisant certaines pratiques passibles aujourd'hui de prison, on est sur la voie d'une solution.
  6. Les dangereux irresponsables récidivistes à 100% OK, peine de mort ou cachot, mais s'il n'y avait qu'eux en prison on n'aurait pas de problème de surpopulation. edit : quand tu dis qu'on en a besoin, si ça se trouve avec une bonne assurance tu es prêt à faire le pari que tu ne seras pas victime d'une récidive si on te rend l'argent de tes impôts, donc ça se discute et même sans supprimer les prisons ça pourrait valoir le coût de mettre moins de gens dedans. Encore une fois là on peut pas faire le calcul, et peut-être que la solution est juste qu'on prend cette précaution étant donné qu'on ne peut pas faire le calcul.
  7. En gros c'est la question. En tant que libéral on a tendance à justifier le financement d'une institution par un critère pragmatique. Là c'est difficile, donc c'est un problème.
  8. Je me doute bien (j'utilisais l'approche pragmatique pour montrer qu'on n'avait pas de réponse de ce côté là), donc il doit y avoir un critère non pragmatique. Quel serait-il, voilà la question que je posais.
  9. Donc si les prisons existent c'est parce que quand on les a inventées elles étaient absolument utiles et qu'on s'en est rendu compte? Possible. Mais maintenant, comment savoir? En attendant de couper toutes les dépenses inutiles, comment en juger? @JIM16 : Par exemple en Anarcapie, oui, ou dans une autre société dans laquelle on tient à savoir pourquoi et à quelle hauteur on finance une institution.
  10. Si jamais la prison ne permettait pas d'éviter le manque à gagner issu des crimes et délits, comment la justifierait-on?
  11. Je ressuscite de topic pour aborder la question de la prison, à vous de voir si ça mérite un topic en soi, je n'en ai pas vu par ailleurs. Quel est le critère pour juger du bien fondé de la prison? Si on aborde le problème sous l'angle pragmatique : Les prisons sont des établissements qui ne créent pas de richesse directement et qui fournissent un service à des pensionnaires qui ne paient pas pour en bénéficier. Une façon apparemment évidente de justifier la prison serait qu'elle est financée par une communauté d'individus unanimement prêts à payer pour se défendre des criminels. La partie cachée du raisonnement est que ceux qui commettent un crime ont tendance à récidiver. On suppose donc que le bénéfice de la privation de liberté est supérieur au bénéfice du remboursement contraint des biens volés/détruits plus l'effet "vitre brisée". Il est vrai que certains criminels psychotique récidivent systématiquement, mais pour la majorité il s'agit plus d'une garantie. D'autant que puisque la perpétuité n'existe quasiment pas, on peut considérer qu'on choisit la durée de la peine davantage en fonction de la gravité et non pas du risque de récidive. Enfin, à peu près 10% des criminel jugés à l'heure actuelle sont des récidivistes, ce que je veux dire par là c'est que non seulement on ne peut pas être certain qu'un criminel aurait récidivé (donc pourquoi le mettre en prison la première fois si on peut le forcer à rembourser ?), et qu'une peine non perpétuelle n'empêche en fait pas non plus la récidive, donc il est possible que la prison abrite des facteurs de récidive. La question est donc la suivante : Si jamais la garantie de non récidive et les possibilités de remboursement s'avéraient être inférieures au coût payé par la collectivité pour l'entretien des prisons et l'économie réalisée par la non récidive, comment pourrait on continuer à justifier a prison ? Peut-on trouver un impératif non pragmatique, d'ordre moral par exemple, pour la privation de liberté et l'entretien des prisons ? Evidemment il est possible que je me trompe et que la prison soit en fait source d'économie par rapport à ce qui serait détruit si les criminels n'étaient pas arrêtés. Mais comme je doute qu'on le sache, je pense que ce raisonnement contre-factuel est nécessaire pour justifier la prison en l'absence de connaissance sur les effets réels.
  12. Ce n'est pas condamnable, mais il y a peu de raisons de penser que ça contribue à une libération du marché et des agents économiques en général, étant donné que peu d'états t'accorderont un abaissement des charges s'ils ne parient pas sur des gains par une autre taxation, à la consommation ou sur les revenus. Il ne serait pas honnête de convaincre un entrepreneur en lui disant qu'il nuit à d'autres ou qu'il ne favorise pas une libéralisation générale, en revanche peut-être qu'il y a des effets néfastes mesurables sur sa propre activité à plus long terme, puisqu'on voit mal comment le socialisme peut mener, par une logique de perte dans les transferts, à la prospérité de chacun.
  13. De quel genre est ton état? Est-il une démocratie directe? Ses membres ont-ils des intérêts distincts de ceux du corps électoral, par exemple parce qu'ils ne sont pas eux même sur un pied d'égalité fiscal (au sens large des ponctions et transferts d'argent) avec ceux dont ils utilisent l'argent? En gros, est-ce que ce problème ne survient pas quand on a déjà un état socialiste? Si le libéralisme suppose soit une anarchie soit une démocratie directe avec un état qui ne peut jamais utiliser plus d'argent publique qu'on ne l'a autorisé à le faire à l'unanimité, solliciter les aides financières suppose que ton entrepreneur fait du pied aux gens qui votent les lois fiscales, s'il a la priorité sur des marchés c'est que ton état comprend des entreprises de service publique. Ensuite si le lobbyisme consiste à convaincre les membres de l'état de te donner de l'argent public, son vice est proportionnel au caractère indirect de la démocratie, soit l'écart entre les intérêts des membres de l'état et des sujets. Dans une démocratie absolument directe, où tous les sujets sont membre de l'état, il n'y aurait pas de différence entre un marché libre avec un contrat liant tout le monde, et un marché public. Supposant qu'une démocratie directe parfaite n'existe pas, l'entrepreneur qui utilise un Etat trop puissant participe au socialisme, voire est un socialiste lui même, puisqu'il ne fait qu'utiliser des ressources extorquées pour réaliser des projets convenus avec des voleurs. Tout lobbyisme dans un pays réel avec un état minimalement socialiste est vicieux.
  14. Assez d'accord avec ça. En fait ça me fait me demander si l'espoir des traditionalistes et plus généralement de ceux qui veulent revenir au principe de communauté de normes et de nation n'est pas dans la constitution de "nations privées", un peu au sens où on entendait la nation avant le nationalisme révolutionnaire. Et ça ne serait pas trahir le principe de nation, ça aurait le mérite de le concentrer sur un contenu, les pratiques réelles (par opposition aux entités formelles postulées par la loi républicaine, qui doit nécessairement aboutir à un mariage pour tous). Par ailleurs dans la vie de quelqu'un qui se réclame d'une tradition chrétienne, la mariage à la mairie n'est pas supposé être un instant crucial. Bien sûr, et une fois de plus c'est favorable à cette logique, ces institutions ne pourraient être reconnues que par des autorités qu'ils se donneraient eux même et ils n'auraient pas à avoir recours à l'état. Mais attendez, l'Eglise c'est déjà ça. Donc il faut juste s'en rendre compte. Reste à savoir si ça ne consiste pas qu'à effacer le problème.
  15. Marianne produit du ressentiment avec tout, même avec la charité. Si c'est pas de l'inversion des valeurs ça…
  16. Le sujet m'intéresse, donc je prends le temps de rédiger un long post. D'abord question de la simplification du Français n'est pas qu'un enjeu démagogique et de gentillesse sociale, ni un plan d'abrutissement des masses, il y a un peu de géopolitique là dessous. La langue c'est l'influence. Le Français n'est parlé que dans les cercles où il a toujours été parlé : universitaires du domaine des Lettres (Oxford est LE bastion international de la francophonie universitaire), diplomatiques, mondains. Evidemment la fin des aristocraties européennes a éloigné le Français est affaires économiques et financières. Jusqu'ici, l'Etat a eu un moyen totalement inefficace voire néfaste de maintenir la francophonie : subventionner le maintient de la francophonie dans les sphères de pouvoir des pays sur lesquels elle a une influence, notamment en ex-indochine mais surtout en Afrique. Or dans les deux cas c'est perçu par l'opinion comme une réminiscence coloniale. Donc clairement toute politique volontariste de ce point de vue est à mon avis vouée à l'échec, d'autant que je ne vois pas la légitimité de l'Etat à se mêler de pratiques linguistiques. Les anglais n'ont d'ailleurs pas gagné leur suprématie linguistique par des mesures conscientes en la matière. Pour être influente, une langue doit être à la mode, et pour devenir à la mode dans un contexte non-aristocratique, il faut qu'elle soit impliquée dans des pratiques en développement, et pour cela, il faut qu'elle soit flexible et surtout facile. Or la langue française est au contraire complexe et contrôlée par un conseil qui publie ses mesures dans le journal officiel, c'est dire. Evidemment il n'y a pas de loi, mais un certain conservatisme. Ensuite la difficulté de la langue influe sur le transfert des cerveaux. Pour en venir plus précisément à notre sujet sur la simplification, la question c'est : peut-on justifier le conservatisme linguistique ? Traditionnellement on a tendance à considérer, sur un modèle déclinologique, que la complexité de la langue est proportionnelle à sa capacité signifiante. On juge de cette capacité en considérant la déclinaison et la conjugaison, donc la langue n'a pas une vocation pratique de communication mais une vocation d'adéquation aux lois du réel. On dit qu'une langue simple est une langue moins logique et donc moins parfaite, avec en arrière plan le projet de grammaire générale des Lumières et le mythe du langage idéal avec le Latin comme dernier modèle. L'idée était qu'une langue riche en cas et en conjugaison avait une approche plus adéquate du réel car ses catégories grammaticales étaient plus précises, on comprenait les cas comme des catégories logiques. G. Frege a montré de façon assez convaincante que la logique de la grammaire n'était pas une logique objective et qu'on ne pouvait pas distinguer au sein de l'évolution d'une règle de grammaire, entre la part de rigueur logique et la part "communicationnelle" de l'usage. Autrement dit il n'y a pas de raison de penser que les règles de grammaire aient un impact sur l'intelligibilité des relations logiques, et pas de raisons de penser que ce soit la recherche de la vérité qui dirige son évolution plutôt que les règles de l'usage et de la communication. Si d'autre part on accepte un postulat darwinien de continuité, difficile de ne pas donner la priorité à l'usage, ou en tout cas impossible de donner à la langue une destination naturelle. Quoi qu'il en soit, logique et grammaire sont deux choses bien distinctes aux règles bien distinctes, et aucune étude scientifique de la langue ne peut poser la question d'un "langage parfait", car on ne peut dire si son critère est logique (c'est la position de Saussure). Partant de là, peut-on défendre le conservatisme linguistique ? On peut le défendre pour des raisons esthétiques, mais enfin dans ce cas ce n'est l'affaire d'aucune autorité, surtout pas de l'Etat. Autrement dit quand on comprend le sens d'une expression (qu'on comprend ce à quoi elle fait référence) mais qu'on s'offusque d'une faute d'orthographe, rien de moral ou de scientifique là dedans, c'est purement une question de goût. (Le seul cas où il y a une impératif scientifique de la construction linguistique, c'est pour la recherche logique même, ce qui justifie la création de langues formelles, mais ce n'est pas notre objet). D'autre part, il faut se défaire de l'idée que l'instruction doive avoir un pouvoir normatif sur l'usage de la langue en général. Au maximum, une professeur de physique a une autorité normative sur le "bien dire physiquement", autorité issue de conventions propres à sa discipline, de façon a assurer la communicabilité des savoirs. Autrement dit la langue est affaire de conventions de goûts ou de communicabilité, mais ce n'est pas une affaire politique, ça ne l'est que par l'erreur qui consiste à confier l'instruction au pouvoirs publics, accidentellement donc. Il n'y a aucune raison d'assurer des conventions linguistiques hors de domaines de pratique précis. Evidemment si vous ne savez parlez dans dix ans qu'un français simplifié par l'éducation publique, vous serez peut-être tout à fait apte à faire des études universitaires. En revanche si vous essayez d'entrer en relation avec d'autres personnes, dans un domaine dans lequel ces personnes ont conventionnellement choisi de conserver un français plus classique (c'est à dire de parler une autre langue si l'on veut), non pas par soucis d'efficacité mais en vertu d'autres valeurs, eh bien vous vous ferez rejeter sur le motif des "manières" et de l'absence de "savoir faire linguistique", et ce sera légitime. D'où l'intérêt de rester instruit en langues, mais c'est un savoir faire, une technique à apprendre, exclusivement tributaire des conventions au sein desquelles on veut agir, et ces conventions peuvent être régies par l'utilité ou par un standard esthétique plus "élevé". Il n'y a pas donc obligation, mais stratégie pratique. Si on veut être constructiviste, on peut imaginer une politique linguistique au service de l'influence française à l'étranger (ce qu'encore une fois ni l'Angleterre ni les USA n'ont fait). Si on refuse de l'être, et je pense que c'est pour beaucoup notre cas, alors l'Etat n'a rien à faire dans le domaine de ces pratiques.
  17. Seuls les Sith sont si absolus. Petit rappel sur les lois emblématiques. (edit : bon tout est dans le lien librairal en fait) On ne peut ignorer le populicide vendéen, mais il faut admettre que la révolution a ouvert une période de liberté juridique et de prospérité inédite dans la France rurale et qui a duré presque un siècle. Or la France rurale en 1890 c'est encore plus de 75% des Français, que l'état continuera à chérir de manière assez libérale jusqu'en 14. J'y pense, si vous ne l'avez jamais vu, je vous conseille le documentaire d'Orson Welles sur le pays Basque.
  18. Tu rigoles mais ce sociologue qu'ils avaient invité s'appelle François Dubet, et c'est un type qui est défavorable à la notation et au classement des élèves avant 16 ans et qui est favorable au droit au diplôme pour n'importe quel élève inscrit dans une filière. D'autre part en effet ces socialistes sont très mal à l'aise avec l'idée qu'il existe aussi une éducation privée. Soit ils l'ignorent (ce qui leur évite de comprendre que si leurs réformes passaient l'école publique se viderait, d'autant que le phénomène a déjà commencé), soit ils inventent en effet des mécanismes tordus pour freiner la compétitivité du privé, en faisant "raquer les riches", (je vous assure que c'était pourtant pas une réunion du front de gauche) ou en imposant des quotas selon la CSP des parents, etc… Bref déprivatiser le privé, comme s'il allait gentiment se laisser faire.
  19. Un ami gaullien m'a invité à un débat sur l'avenir de l'éducation, et j'ai été un peu trompé sur la marchandise, il s'agissait en fait d'un colloque constructiviste d'ingénierie sociale organisé par le MJS sur le thème : comment créer l'égalité par l'éducation. Mais bon, je suis resté. Au final, l'intervention d'un sociologue au constat plutôt lucide et réaliste quand à la débâcle du système éducationneux français, au delà même des pignoufferies égalitaristes, notamment dans la comparaison avec l'étranger, fut plutôt édifiante. J'ai par exemple appris que les grandes fac américaines privées sont statistiquement "socialement plus accessibles", bien que payantes, que les grandes écoles françaises gratuites et publiques. Pour le reste du débat c'était facepalm jusqu'à la fin. J'ai compris plusieurs choses : - l'égalité consiste à vouloir que tout le monde accède à science po et à cette "élite" des humanités absolument fantasmée. - Les socialistes conçoivent l'éducation comme un système fermé à somme nulle, où ceux qui réussissent sont les assassins de ceux qui échouent. - En entendant le chef de file des MJS proposer de supprimer les grandes écoles, en l'entendant vomir les méchantes élites qui se reproduisent qu'entre elles, et au fur et à mesure qu'il nous faisait comprendre que lui aussi sortait d'une grande école mais n'avait qu'un job pourri payé le SMIC, je me suis rendu compte que j'étais en présence d'une pure création de la méritocratie française qui, frustrée de ne pouvoir intégrer, à cause de son irréductible classe-moyennité les fameuses élites qu'on lui avait fait miroiter toute sa jeunesse, se retournait contre son bienfaiteur avec amertume, dans un nihilisme étatique plus délétère encore que l'étatisme qui se contentait de conserver dans son fonctionnement une touche aristocratique. Bref tout cela est bien triste.
  20. Le texte de loi (http://www.senat.fr/leg/ppl09-682.html) est extrêmement vague sur les données à fournir, en fonction de quel genre de service… Il faut suivre l'affaire de près.
  21. Oui, je veux parler des données de la seconde puce, dont on dit bien qu'elle contiendra les données nécessaire à "l'identification sur les réseaux sociaux", c'est à dire les mots de passe (et donc permettra l'accès aux messageries privées qui en dépendent, je ne pense pas trop extrapoler en disant cela) et certainement des coordonnées bancaires, puisqu'il est question de transactions. Obligatoire pour se connecter aux sites administratifs, ça veut dire que cette histoire de fonctionnalité "optionnelle" c'est tout simplement un mensonge, puisque les inscriptions sur les listes électorales par exemple se font depuis cette année sur des sites gouvernementaux.
  22. Un autre risque n'est-il pas que pour bénéficier de prestations de service public on doive prendre l'option évoquée en article III, et qu'on doive donc renoncer à ces services (tout étant forcé à continuer de la payer) si on refuse d'utiliser la synchronisation fichier biométrique-réseaux sociaux-coordonnées bancaires (puisqu'il est question de "faciliter les transactions"), c'est à dire si on se refuse à filer ses codes et mots de passe à l'état ? Ou j'interprète mal le texte ? Des réjouissances en perspective.
  23. Navré que tu le prennes comme ça, mon but n'est pas de donner des leçons mais rigoureusement l'inverse, de montrer que tous les jugements en termes ethnique ou raciaux, jugements sur quelqu'un selon ses caractéristiques, qui déterminent bien l'action individuelle, ne sont pas racistes, et donc ne suscitent aucune leçon. Autrement dit il y a différentes manières de ne pas aimer "les noirs", "les belges", "les juifs" (je mélange les critères à dessein) ou que sais-je, et toutes ne sont pas des racismes. Peut-être que c'était déjà une évidence pour toi, tant mieux. Quand tu dis "juger quelqu'un", le problème c'est que ça ne désigne aucun type de jugement précis, d'où mon intention de différencier des types de jugement, comme quoi c'était peut-être pas tant que ça de l'enfoncement de porte ouverte.
  24. Pourtant j'ai acquis de façon très honnête tout ce dont j'ai besoin pour l'écouter et qui n'était pas contenu dans ce que j'ai piraté (puisque ce que j'ai piraté n'est qu'un programme). C'est ce que j'appelle la fonction de performance, remplie en l'occurrence par un baladeur ou un ordinateur. Ce sont un peu des orchestres personnels universels si l'on veut. Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire par "protégée dans sa forme précise". ça voudrait dire que pour toi un poème ne serait protégé par un droit d'auteur que sous la forme imprimée par l'éditeur ? Je ne peux pas vraiment te répondre parce que je n'ai pas envie d'anticiper sur ce que tu comprends par là, il faudrait que tu développes. Or on ne peut pas concevoir l'idée "possédée" (ou incarnée si tu veux) par la machine comme un acte mental saisi par une conscience, pourtant elle performe la partition stockée sur son support physique, ou la lecture si c'est une machine à lire. Ensuite il faut distinguer incarnation au sens du support, et performance. Le support : CD, feuille, disque dur, cerveau. La performance : Lecture mentale dans la conscience, Lecture à voix haute, jeu de musiciens, lecture du morceau par l'ordinateur, etc. Et bien vu ma définition de ce qui peut être une marchandise possédée, vendue ou volée, j'en fais une analyse qui consiste simplement à différencier information et support. Idée, au sens de concept, et oeuvre au sens de discours sont dans tous les cas des informations, au sens où je les différencie du support. Si pour toi oeuvre = idée incarnée, alors c'est la pertinence même de l'idée d'oeuvre comme un type de marchandise que je conteste, pour moi on ne peut vendre que des supports. J'ai l'impression que la différence est nécessaire parce qu'à l'évidence l'idée est indépendante du support, elle peut être fixée sur plusieurs supports différents, c'est pourtant la même idée (qu'elle soit écrite sur une tablette de cire, sur un CD Rom, sur un DVD, que sais-je encore). Or les idées ne peuvent être vendues parce que leur re-copie n'engage pas d'effort, cf supra. Quelle distinction tu ferais, toi, entre oeuvre et idée?
  25. La musique que tu télécharges n'est pas du son, le film que tu télécharges n'est pas de l'image, c'est une information au même titre qu'une idée, destinée à être performée par l'ordinateur ou le baladeur. Une idée ou une information n'est pas nécessairement un objet saisi dans un acte mental, c'est avant tout un programme. C'était la même chose pour le CD, sauf qu'avec le système de CD, l'information était fixée sur le support et voyageait par le support. Maintenant l'information est fixée sur un disque dur et voyage par les réseaux de communication. Quand tu volais un CD, tu volais un support, aujourd'hui le support tu ne le voles pas, tu l'achètes : le disque dur de l'ordinateur ou du baladeur, et la connexion au réseau. Le son et l'image sont le produit de la performance, que ce soit celle du groupe pour le concert duquel tu payes ta place, ou celle de ta carte son achetée avec ton ordinateur.
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