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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Hum, Mélenchon est capable de gagner. Rageant. Du coup on aurait Mélenchon et MLP a l'assemblée ? ça promet des coups d'éclats tout au long du quinquennat.
  2. Bon, vérification faite, et pour finir de répondre à @Noob, les positions de Rand ne me conviennent pas non plus. "I was against the war in Vietnam, but we are not guilty of any injustice except toward ourselves. We are guilty of colossal, stupid self-sacrifice. We aren't guilty of anything with respect to the Vietnamese. Consider what they and the Cambodians are doing now. Did we, by the standart of justice, have the right to interfere in Vietnam ? When a country doesn't recognize the individual rights of its own citizens, it cannot claim any national or international rights. Therefore, anyone who wants to invade a dictatorship or semi-dictatorship is morally justified in doing so, because he is doing no worse than what that country has accepted as its social system. It is improper to attack a free country, because it recognizes the individual rights of its citizens." (p.91-92) "In my view, we should fight fascism and communism when they come to this country. As to fighting abroad, let us send all the military equipment that we can spare (without sacrifice) to any fight for freedom, whether it's against fascism or communism." (p.93) -Ayn Rand, Answers, New American Library, 2005, 241 pages. Les positions de Rand en matière de politique étrangère sont mortifères. Elles ne sont même pas cohérentes avec ses propres prémisses. Ou bien on soutient qu'un gouvernement légitime repose sur le consentement des gouvernés (et par suite, on soutient l'auto-détermination nationale et un ordre international reposant sur la souveraineté des nations), et alors on ne peut renverser un gouvernement étranger non-agressif, fût-il tyrannique (car même une tyrannie repose sur le consentement, comme l'ont noté La Boétie ou Hume). Ou bien on soutient qu'on peut envahir ses voisins pour les "libérer" sans qu'ils ne nous aient rien demandé, mais alors on ne peut ni soutenir que la légitimé d'un gouvernement doit reposer sur le consentement, ni soutenir que les gouvernants de son propre pays doivent œuvrer au bénéfice de leurs citoyens (car l'intérêt bien compris desdits citoyens à une politique expansionniste est nul). En outre, là où le critère de la légitime-défense est objectif, le critère de renversement d'un gouvernement "dictatorial" (et a fortiori "semi-dictatorial) est parfaitement subjectif. Qui va décider, dans la pratique, du caractère pas assez démocratique de son voisin ? Le démagogue fauteur de guerre, pourfendeur de l'Axe du Mal du jour. Le principe posé par Rand conduit tout droit à l'arbitraire et au militarisme en matière de politique étrangère. Il faut au contraire reconnaître des Etats souverains et non les juger sur leur régime, comme le fait l'ONU ou comme le prescrit la Doctrine Estrada (cf: https://fr.wikipedia.org/wiki/Doctrine_Estrada ). L'idée que l'invasion d'une dictature ne peut pas empirer la situation est de toute évidence fausse et stupide, d'abord par les dégâts que génèrent le conflit lui-même, ensuite par ceux que créent la situation d'occupation (qui peut d'ailleurs devenir définitive -annexion qui s'avère généralement oppressante pour les populations vaincues), qui peuvent engendrer différentes formes de violence à son tour. Tout cela sans aucune garantie que le régime imposé par les occupants s'avère plus démocratique et plus libéral que le précédent, ou que le renversement du régime précédent n'enfonce pas le pays dans la guerre civile (ce qui est le cas dans plusieurs situations historiques ou contemporaines). Accessoirement, c'est un raisonnement conséquentialiste ("l'invasion est bonne et justifiable puisque ses conséquences ne peuvent pas être mauvaises") ; or il me semble que l'objectivisme ne se veut pas conséquentialiste. Et enfin, le soutien militaire à des factions dans des pays en guerre civile est interdit par la Charte de l'ONU. Aider militairement tout opposant étranger (non-étatique) au "fascisme et au communisme" n'est pas seulement une ingérence dans les affaires intérieures d'un autre Etat, c'est aussi prendre le risque de prolonger les conflits (donc les morts et les atteintes aux droits des individus, si on voulait vraiment se soucier de protéger les droits des individus au-delà de son propre pays). Sans oublier le risque que les armes en question se perdent dans la nature. Ou même que les groupes étrangers armés deviennent un jour une menace pour la sécurité nationale, rendant ainsi le bellicisme indirect également dangereux pour la sécurité nationale. Les principes que proposent Rand rendent parfaitement "acceptables" d'armer des groupes islamistes anti-communistes en Afghanistan ; ils n'anticipent pas sur le fait que lesdits groupes peuvent se retourner contre vous (11 septembre 2011, etc.). Rand a pu écrire dans un autre contexte que "l'ennemi de mon ennemi n'est pas nécessairement mon ami", mais elle n'est visiblement pas capable de l'appliquer dans les relations internationales... Bref, tout cela me confirme qu'un libéralisme cohérent se doit d'être souverainiste, selon l'intéressante analogie aristotélicienne que propose Jean-Jacques Rosa entre une matière (le libéralisme comme contenu politique) et une forme (la nation souveraine comme communauté politique).
  3. Avec 3% Pierre Laurent (PCF) espère encore 20 députés élus au deuxième tour. Il rêve non ? Comment pourrait-il faire autant alors que Mélenchon est entre 11 et 21 députés avec 11% ?
  4. Je découvre qu'Alain Laurent soutient (sans arguments) la même position interventionniste que certains liborgiens, ce qui n'est pas pour le faire remonter dans mon estime: "Les principes libéraux sont par définition universels, et à partir du moment où certaines conditions sont réunies (un appel au secours du peuple), je ne vois pas comment les libéraux, qui ont justement des positions morales, pourraient refuser d’agir. Ni l’angélisme ni l’égoïsme ne me semblent répondre à l’éthique libérale. Qu’est-ce que cette éthique oblige à faire ? Cela dépend du contexte et des informations que l’on possède. Un devoir d’ingérence, même préventif, me paraît, même par principe, plausible et souhaitable parfois." -Alain Laurent, Intervention au colloque "Les idées libérales vont-elles transformer les doctrines militaires et les armées ?", organisé par La Fondation pour la Recherche Stratégique et Le Laboratoire d’Économie Publique (Université Panthéon-Assas), Le jeudi 30 janvier 2003 (amphi Suffren du CESM – Ecole militaire).
  5. Pourquoi pas, mais ça dépasse mes compétences techniques. J'en profite pour demander à @Ultimex ce qu'il pense des corrections que je propose à la version de @Lancelot. Edit: il faudrait peut-être inclure de le paragraphe 2 une explication de la différence entre les droits qui compose la liberté individuelle, et les "droits à". Ou en tout cas en parler à un moment ou un autre.
  6. Tu fais bien, tu fais bien. Oser le féminisme c'est un peu la lie de la terre, non ?
  7. Je pensais que tu allais évoquer La Grève, je suis déçu. Le trolling est parti trop loin.
  8. Ce n'est peut-être pas très glamour mais c'est conceptuellement très approprié, puisque le seasteading ne vise à rien d'autre qu'à recréer dans les espaces océaniques des "lieux" (au sens d'Henninger). A tel point qu'il faudrait traduire par lieuification maritime, ce qui encore plus laid... Ou alors, "production/édification d'habitats marins", ça me semble une traduction claire. Institut d'ingénierie en édification d'habitats marins, c'est pas mal.
  9. Je constate que le terme n'a pas encore de traduction en français. On pourrait parler de solidification maritime pour reprendre les concepts de la théorie espaces solides/espaces fluides de Schmitt / Henninger.
  10. Tout le monde le sait et le texte que tu cites lui-même montrent que les libéraux n'étaient pas nombreux à intervenir dans le débat. Toujours est-il que: "De tout temps les amis sincères de la liberté ont été rares, et son triomphe dû à des minorités, qui ont pu réussir en s'associant à des alliés dont les buts différaient des leurs." -Lord Acton, Histoire de la liberté.
  11. Brexit =/= politique du gouvernement en place.
  12. Oh mais émotionnellement la liquidation des rebuts de l'humanité par l'armée irakienne ou syrienne ne m'attriste guère. Ce qui est important, c'est de ne pas penser avec ses viscères, mais avec son cerveau. Je soutiens que la France a même le droit d'aider ces Etats a vaincre ces groupes terroristes par du renseignement, de la vente d'armes, et même l'engagement de troupes si tant est que l'on respecte la légalité internationale et que les objectifs desdits corps expéditionnaires sont débattus publiquement, que le délai des opérations soient fixés par l'Assemblée nationale, etc. Ce qui n'est pas acceptable c'est de bombarder ou d'envoyer des forces spéciales totalement incontrôlées, dont les objectifs sont mystérieux et sans délais connus, et last but not least d'agir en piétinant la souveraineté d'Etats étrangers. A fortiori pour tuer des français. Ce n'est pas légitime et le strict minimum serait qu'il y ait un débat public sur ces questions. Tramp et moi sommes plus convainquant parce que la position libérale est meilleure que la position bellico-humanitarisme (wilsonienne ou néo-conservatrice, selon qu'on veuille l'associer à la gauche ou à la droite).
  13. C'est en effet une étude centrée sur les textes et pas sur leur contexte social, historique, culturel au sens large, etc. Je connais d'ailleurs un bloggeur antimoderne qui considère (sans beaucoup se justifier) que contextualiser les textes anciens est incorrect car ces derniers se voulaient sub specie æternitatis... (Bon, je critique, mais ses Questions quodlibétiques sont intéressantes: https://lesopinionsdesphilosophes.wordpress.com/2016/10/16/questions-quodlibetiques-partie-1/ ).
  14. L'hypothèse ou l'axiome qui sous-tend, semble-t-il, la démarche de Muralt, c'est que toute pensée et a fortiori toute philosophie repose nécessairement au moins sur une métaphysique implicite. A l'autre bout du spectre intellectuel, Lordon ne dit pas autre chose lorsqu'il écrit: "Tous leurs efforts de rupture [...] n'éviteront pas aux social scientists d'être, pour paraphraser Keynes, les esclaves qui s'ignorent de métaphysiciens du passé." (La société des affects, p.58) Après, sur le point précis de la cohérence entre les différentes parties du nominalisme, même si Muralt est nettement plus précis que la mise en cause générale et vague de Michel Villey, ça reste une interprétation contestable. Par exemple, un spécialiste d'Ockham comme Arthur Stephen McGrade a pu écrire: "It is natural when dealing with a medieval theologian and philosopher to attempt to explain his political thought by deducing it from his more general speculative world view. There are, however, at least three difficulties with such a plan in Ockham's case: the intrinsic difficulty of correctly interpreting nominalist theology and philosophy, the nearly total absence of explicity political passages in the speculative works, and a corresponding paucity of specifically nominalist passages in the political works." (p.28) "[His] political works make no appeal to a distinctively Ockhamist theological epistemology." (p.199)
  15. Tu réponds toi-même à ta question, le libéralisme c'est quand même un peu plus que la méfiance vis-à-vis de l'Etat ou le rejet du pouvoir absolu.
  16. Non. Seulement que le nominalisme ne contient aucun frein sérieux contre le relativisme (moral notamment), dont l'existentialisme est la forme aboutie (mais il oppose la même critique aux théoriciens de l'éthique de la discussion, du care et de la reconnaissance, car pour eux, ce sont des mécanismes de procédures qui peuvent être "bons" ou non, et pas le contenu concret de ce que décide lesdites discussions et délibérations, puisqu'ils n'ont aucun critère pour juger de ce qui serait une "revendication identitaire" légitime ou pas). Sur le libéralisme, il soutient qu'il est empêtré dans des présupposés nominalistes, ce qui le conduit: 1): ou bien à une impossibilité de fonder une normativité autre que de droit positif (Hobbes, Spinoza), 2): ou bien à essayer de fonder une normativité en postulant un hypothétique état de nature inconnaissable (Suárez, Hobbes, Locke, Spinoza, Rousseau). 3): Ou bien à essayer de fonder une normativité en remplaçant l'absence de valeurs morales objectives par des règles déontologiques a priori et arbitraires, idéalistes (Kant, Rawls). C'est une critique intéressante, mais il n'est pas sûr qu'elle puisse concerner l'intégralité des philosophes libéraux, ni même que les philosophes concernés n'aient rien à répondre. Il soutient également que puisque le libéralisme pose une possibilité d'une vie humaine non-politique* (ce qui serait la transposition en philosophie politique de la position scotiste sur les rapports matière/forme), le libéralisme contient en germe le socialisme (réduit par l'auteur au marxisme), qui revendique une élimination de la vie politique au profit de la vie purement sociale (anarchisme de Marx, utopie communiste). *Ce qui n'est en fait valable que pour le libéralisme contractualiste. Hume ne serait pas concerné.
  17. Le socialisme n'est qu'un antilibéralisme parmi beaucoup d'autres. "Only one thing can conquer war—that liberal attitude of mind which can see nothing in war but destruction and annihilation, and which can never wish to bring about a war, because it regards war as injurious even to the victors." -Ludwig von Mises, The Theory of Money and Credit, p. 433
  18. Ses conclusions ne sont pas tendres pour le libéralisme (et pour la philosophie moderne en général), du coup je trouve ce livre assez stimulant, ça pourrait intéresser @PABerryer (et peut-être aussi @Troy89, pour une fois que la thèse d'une généalogie médiévale et "hérétique" des catégories modernes a des arguments pour elle, ça change agréablement).
  19. Dans la perspective de Muralt, je crois comprendre que c'est une tendance historique. Dont la forme parfaitement achevée est selon lui l'existentialisme de Sartre. « Il « suffit » donc en contexte occamien et volontariste d’éliminer d’une manière ou d’une autre la notion de Dieu du champ de la spéculation philosophique, pour dégager celle de la liberté humaine dans son amplitude infinie. Puisque la volonté divine et la volonté humaine sont l’une et l’autre également absolue de toute relation à un objet distinct d’elles, elles ne peuvent en effet qu’entrer en conflit l’une avec l’autre, et le jour où, consciente d’expérience de sa liberté radicale, la volonté humaine ressentira comme intolérable la sujétion dans laquelle la maintient, nonobstant son infinité actuelle, la toute-puissance divine, ce jour-là, la philosophie optera évidemment pour l’évidence de la liberté humaine et rejettera l’hypothétique et inconfortable toute-puissance de l’arbitraire divin. » (p.51) « L’athéisme s’avère donc la condition même de la liberté existentialiste. Et Sartre va même jusqu’à prétendre, non sans raison, que Descartes aurait dû être athée, qu’il l’aurait certainement été, s’il avait vécu au XXème siècle. […] [Sartre] pousse donc à bout, par sa négation virulente de Dieu, la déconstruction de la pensée occamienne et des systèmes qu’elle a fait naître pour répondre à ses difficultés. » (p.55-56)
  20. Qu'est-ce que tu appelles "conceptualisme" en épistémologie ? (car le conceptualisme est une position ontologique sur la nature des universaux, position qui est d'ailleurs celle de Rand: ). Ps: et on ne peut pas dire que Mises était kantien. Il rejette complètement la philosophie morale kantienne, par exemple.
  21. C'est amusant, l'École de la Régulation dit exactement la même chose. Sans même convoquer les marxistes.
  22. Oui oui, c'est ça, tu as tout compris. Ne pas savoir distinguer la vertu de la moralité c'est du même niveau que ne pas faire la distinction entre les vices et les crimes. On doit être moral (ou juste) et l'Etat peut légitimement te châtier en cas de manquement. Mais être vertueux n'est pas une obligation. Ceux qui contestent ce dernier point tout en considérant qu'il est vertueux de chasser les dictateurs sont incohérents avec leurs propres principes en n'allant pas le faire. Just sayin'.
  23. Les estimations me paraissent surestimer le score de la gauche radicale et sous-estimer la progression du FN. Mais je peux me tromper.
  24. Suite de l'Edit: L'immoralité ne pourrait se présenter que j'avais violé une promesse librement formulée de faire quelque chose (les contrats rentrent là-dedans, ce qui répond à l'objection bas-du-front de @Hayek's plosive ).
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