Aller au contenu

Lancelot

Utilisateur
  • Compteur de contenus

    22 207
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    84

Tout ce qui a été posté par Lancelot

  1. Lancelot

    Si + Il(S) = S'il(S)

    Ce qui n'a aucune incidence sur ce dont on parle. L'important c'est qu'il s'agit de deux constructions avec une forme grammaticalement "correcte" et une autre moins usitée mais persistante, avec des fréquences d'utilisation étonnamment similaires que ce soit dans l'absolu ou relatives. Quelle est la question ? Pour le pic d'utilisation de la forme "correcte", il me semble que c'est simplement dû à la normalisation : la pratique se répand rapidement parmi les imprimeurs, puis on assiste à une tendance au décrochage une fois passé le zèle du début. Ou alors ces expressions sont tout bêtement moins utilisées dans les textes modernes. Ou alors c'est un biais de sélection dans la base de données de Google. De toute manière on n'a aucun moyen de savoir si c'est significatif. Pour la courbe minoritaire, en fait on pourrait s'attendre à ce qu'elle soit tout le temps nulle puisque l'échantillon est composé de livres "officiels" qui donc devraient respecter la norme. J'interprète le fait qu'elle décroche même un minimum du plancher comme le signe d'une utilisation tenace dans un contexte informel. D'ailleurs elle n'a pas tendance à augmenter dans le temps, ce qui infirme l'hypothèse d'un remplacement. C'est un autre débat.
  2. Encore heureux qu'on ait le cynisme pour supporter tout le reste quand on est à court d'anti-dépresseurs.
  3. Ben c'est un peu ça : on ne peut pas se poser en spectateur de la sélection naturelle, dès lors qu'on existe, qu'on peut mourrir et se reproduire, on est un acteur. Les entreprises sont explicitement en concurrence pour survivre, de même que les individus. Les mécanismes de reproduction ne sont pas identiques, mais si une idée semble avoir du succès, elle va se répandre. C'est effectivement un fonctionnement propre au domaine culturel (par opposition au domaine biologique) : ce sont des mèmes (et pas des gènes) qui se propagent par imitation (et pas par reproduction au sens sexuel, ce qui implique que ça va beaucoup plus vite et beaucoup plus souplement). Dawkins explique dans Le Gène égoïste pourquoi ça reste de l'évolution. En fait, il invente le terme "mème" précisément pour illustrer que l'évolution dépasse le cadre biologique.
  4. Lancelot

    Si + Il(S) = S'il(S)

    Je n'ai pas choisi cet exemple par hasard, il se trouve que les courbes comparatives pour la fréquence d'usage de "I do believe" par rapport à "I believe" et "si il est" par rapport à "s'il est" sont étrangement similaires sur la période 1600-2000 : http://books.google.com/ngrams/graph?content=I+do+believe%2CI+believe&year_start=1600&year_end=2000&corpus=15&smoothing=2&share= http://books.google.com/ngrams/graph?content=si+il+est%2Cs%27il+est&year_start=1600&year_end=2000&corpus=19&smoothing=2&share= Sans vouloir partir dans un cours de linguistique, qui n'est pas mon domaine, l'élision est typiquement une complication de l'écrit correspondant à une simplification à l'oral. Après, les gens ne sont pas obligés d'éliser en tout ou rien, on peut très bien toujours avoir dit "sil te plaît" et fluctuer sur le reste. D'ailleurs la prononciation du français varie beaucoup selon la région ou l'époque, raison de plus pour ne pas la figer à l'écrit quand ce n'est pas nécessaire. Je veux dire, la grammaire flexionnelle par exemple on peut se crisper dessus parce que ça fait vraiment partie de l'identité et de la logique de la langue. De même pour les orthographes un peu bizarres qui découlent d'une étymologie intéressante. Les trucs purement conventionnels comme le refus de "si il", not so much.
  5. Lancelot

    Si + Il(S) = S'il(S)

    Il y a des gens qui écrivent comme des cochons dans un français parfait. Typiquement des universitaires qui se la pètent. Ils sont beaucoup moins nombreux que ceux qui écrivent totalement à l'arrache, mais ça existe. Maintenant il y en a une qui dit le contraire : moi. Je ferais bien une thèse en linguistique là dessus pour que ça devienne un argument d'autorité mais j'ai autre chose à foutre ces prochaines années Plus sérieusement, j'ai bien entendu conscience que ça peut facilement passer pour une erreur (alors que dans mon cas c'est peut-être une faute, mais pas une erreur), alors quand je n'écris pas en mon propre nom (par exemple dans une traduction pour Contrepoints) j'utilise systématiquement "s'il". Pas de problème. Voyons si on peut prendre les choses par un autre bout. En anglais, au présent simple, la forme "I + verbe" est juste et la forme "I do + verbe" est fausse et pour ainsi dire jamais utilisée. Pourtant, dire "I do believe in God" ça a quand même une autre gueule que "I believe in God". Dans ce cas, ça prouve que la généralisation de l'élision était une mauvaise idée parce que ça ne respecte pas la langue effectivement parlée, non ? Raison de plus pour ne pas la respecter scupuleusement : ils ont essayé de faire un truc, il s'avère que ça n'était pas adapté, tant pis. Par contre tout le monde dit "sil te plaît". C'est possible, mais d'après mes recherches il y a un usage très minoritaire mais persistant du "si il" depuis les débuts de l'imprimerie, ce qui serait étrange dans le cadre d'une norme typographique explicite. La première formulation de cette règle se trouve dans les premiers dictionnaires vers 1600 et systématiquement depuis, ça ressemble plutôt à un effort pour harmoniser la langue. Par ailleurs, dans ces mêmes dictionnaires il est fait mention jusqu'en 1800 et des brouettes d'un cas "vieilli" où on ne doit pas faire l'élision : http://artflx.uchicago.edu/cgi-bin/dicos/pubdico1look.pl?strippedhw=si Je n'ai rien contre les élisions en soi, elles font partie de l'évolution naturelle des langues. Simplement, je trouve un peu contradictoire de faire à l'écrit des élisions que je ne fais pas à l'oral, normalement ça doit marcher dans l'autre sens.
  6. Lancelot

    Si + Il(S) = S'il(S)

    Si j'étais un linguiste idéologique, je pourrais répondre qu'en tant que locuteur j'ai autant de légitimité à utiliser la langue comme je l'entends que n'importe quel autre locuteur. Mais je n'en suis pas un, j'aime le français, sa complexité, sa subtilité et sa rigueur. Je pense que s'exprimer correctement est une marque de respect et d'attention, particulièrement sur Internet où le style est finalement le seul élément sur lequel on peut se baser pour faire bonne impression. Depuis que je suis sur ce forum, ça commence à faire quelques années, lorsque je cite un message dans lequel s'est glissée une faute, je m'efforce de la corriger. Voilà à quel point je suis un grammar nazi, à quel point je ne m'en fous pas. Seulement voilà, une langue c'est un bloc de règles grammaticales mais aussi une pratique, et dans les règles il y a une distinction à faire entre l'essentiel et la convention. Sur ce point, je suis aristocratique : si quelqu'un vient me dire que l'orthographe c'est de la merde en faisant des fautes tous les deux mots, je lui rirai au nez. Par contre, si je sais que cette personne est intelligente et sensible à la beauté de la langue, alors son opinion compte. Si elle est argumentée, je pourrais même l'adopter, même si trois pelés à l'Académie disent que c'est mâââl. Mon raisonnement, le voici : À la base, il y a "si il", tout simplement parce que c'est la forme complète. L'élision est une opération qu'on effectue pour adapter l'écrit à l'oral, donc c'est bien parce que les gens ont commencé à tous dire "sil vous plaît" à la place de "sihil vous plaît" que la forme idiomatique "s'il vous plaît" est apparue à l'écrit. Ensuite, des grammairiens se sont dit "tiens, on a là une élision pour une forme particulière, on devrait donner aux gens la possibilité de l'utiliser ailleurs si ils le souhaitent", et sont donc apparues les règles pour l'élision qu'on m'exhibe fièrement. Seulement, plus tard, une seconde vague de grammairiens est arrivée qui se sont dit "deux formes valides pour dire la même chose ? Mais c'est n'importe quoi ! Si on a commencé à accepter l'élision c'est parce que la langue allait dans ce sens, maintenant la phase de transition est passée et la forme archaïque n'a plus de raison d'être valide !". Je ne suis pas d'accord avec ces seconds grammairiens. L'élision est à la base une règle permissive dans une situation exceptionnelle. Je veux bien tolérer qu'on l'étende à tous les cas possibles où un "si" et un "il" son accolés, mais il n'y a aucune foutue raison pour que la forme "si il" ne soit plus valide pour autant, à part la psychorigidité de gens qui ne supportent pas qu'il y ait plus d'une forme correcte. Mon utilisation, conforme à ma pratique orale, est plus respectueuse de l'esprit originel de la règle. La grammaire traditionnelle en voie de disparition c'est "si il", la forme tolérée à cause de l'oral c'est "s'il". I rest my case. C'est assez développé, j'ai gagné le droit à ne plus être pris pour un connard avec des messages comme : ?
  7. Lancelot

    Si + Il(S) = S'il(S)

    C'est cool, moi je peux trouver tout plein de textes très sérieux sur Google qui disent que la crise financière a été causée par l'ultra libéralisme sauvage. - ç'ont : über-moche. - c'eût été : oui sur le principe, parce que personne ne va dire "ça eût été". Par contre je l'écrirais "ç'eût été" (et oui, je sais très bien comment on justifie d'enlever la cédille mais je trouve ça con). - ç'avait été : assez moche mais ça passe (comme "s'il"). On écrira toujours "s'il vous plaît", voilà pour l'intérêt traditionnel. Sinon, autant qu'on soit crispé sur les règles de grammaire, je veux bien. Moi aussi je suis un grammar nazi. Mais aller emmerder les gens pour des trucs non seulement anecdotiques mais en plus grammaticalement corrects et pouvant être justifiés (comme "autant pour moi" et "si ils"), non.
  8. J'ai laissé tel quel « multi-well pad drilling », je ne sais pas si une traduction "officielle" existe.
  9. Lancelot

    Si + Il(S) = S'il(S)

    Les deux sont grammaticalement corrects, c'est donc une question de phonologie, d'usage et de goût. En ce qui me concerne j'utilise "si il" quand je prononce "si il" ("si il arrive avant 15h") et "s'il" quand je prononce "sil" ("s'il vous plait"). De même, je ne vais pas écrire "ç'a" à la place de "ça a" parce que je prononce bien "ça a" et pas "ça". Par ailleurs je trouve la forme "s'il" assez moche en dehors des locutions toutes faites.
  10. Le semestre est fini, je suis en vacances, je prends.
  11. Non, je veux dire que sa critique du marxisme n'est certainement pas "légère". Oh, on n'est plus à ça près. Propositions de débats pour demain : - Constant, derrière la facade libérale. - Bastiat et la tentation étatiste. - Rothbard l'anti-libéral. Donc en fait voyons si j'ai bien compris : dès que ce n'est plus de l'économie, c'est ennuyeux, c'est ça ?
  12. Oui, j'ai un petit déjà-vu. D'autant plus qu'on rebondit ici aussi sur la distinction libéral classique / libertarien. Dans ce cas, tel F.mas, je ne peux qu'encourager à lire.
  13. Je l'ai lu, et c'est un mauvais procès. On lui reproche de s'être cantonné à son domaine plutôt que d'aller rechercher la solution à tous les problèmes dans l'économie (pour le coup je comprends mieux l'accusation d'économisme des libéraux français) et d'être libéral classique plutôt que libertarien.
  14. Désolé, mais Aron non libéral c'est du foutage de gueule. À la limite on peut lui reprocher de ne pas être très direct et facile d'accès (universitaire oblige), et une fascination malsaine pour Marx (c'est l'époque qui voulait ça), mais douter de son libéralisme, faut pas déconner.
  15. On a un problème de définition : pour moi, l'action humaine rentre dans le cadre de la sélection naturelle, c'est à dire que si on détruit une espèce (par exemple un virus), ce n'est pas différent d'une espèce de dinosaure qui en pousse une autre à l'extinction. De même, les moyens d'adaptation que nous mettrons en oeuvre en tant qu'espèce en cas de forte augmentation de la température, y compris la science et la technique, relèvent de la lutte pour la survie classique et donc de la sélection naturelle. Bref, l'être humain n'est pas un spectateur mais un acteur de l'évolution biologique, et l'être humain au naturel ce n'est pas un gars à poil dans la forêt mais une société organisée et technologique. Mais comment déterminer a posteriori quel a été le meilleur plan, la meilleure organisation ? Revoilà le darwinisme social.
  16. Je me permet de rajouter deux points à cette analyse : D'une part, l'influence des autres pays. Le mariage gay, par exemple, est devenu une revendication sérieuse en France seulement après avoir été adopté ailleurs, et le coup de grâce a été les Etats-Unis. Le marxisme culturel est bien une internationale à ce point de vue, et nos progs ne supportent pas d'être "en retard". D'autre part, cracher dans la soupe est une technique degôche tout à fait classique pour préparer la revendication suivante (par exemple, vous avez déjà vu à la télé un syndicaliste tout à fait satisfait ? même quand on lui a donné exactement ce qu'il voulait ?). C'est donc normal qu'il existe une "élite intellectuelle" en avance qui rejette le mariage gay en disant qu'il ne va pas assez loin, qu'il est trop bourgeois etc. Ils préparent le terrain. À côté de ça, le boulot du militant de base est de ne "pas voir le problème" parce que ça banalise les acquis sociaux et ça ringardise l'opposition. Ils sécurisent les fondations.
  17. C'est peut-être une tendance chez les vieux (ouais, je suis jaloux de la flamewar de poney alors je tente la mienne) mais ici faut pas déconner, on est quand même loin d'être tous des économistes, et encore moins des économicistes. Précisément, je me fais souvent la remarque que c'est cool parce qu'on a des représentants de pleins d'horizons théoriques.
  18. Vous sous-estimez leur capacité à la dissonance cognitive. Fin des "privilèges" d'un côté, discrimination positive de l'autre, pile je gagne face tu perds. Ce qu'il faut bien comprendre c'est que ces gens remettent au goût du jour le bon vieux raisonnement marxiste en termes de lutte des classes. C'est la logique du groupe qui l'emporte sur tout : mon groupe est exploité depuis toujours donc j'ai raison, tout ce qui peut l'avantager est bon par principe, que ce soit en lui donnant des droits extraordinaires sous prétexte d'égalitarisme ou en nivellant les autres.
  19. Ce n'est pas forcément souhaitable du point de vue de la situation actuelle, mais c'est l'optimum étant données les circonstances nouvelles. Je ne vois pas le problème. Et à terme ça re-tendra vers la civilisation (d'ailleurs c'est déjà en train de re-tendre : un gang c'est une organisation), parce qu'il n'y a pas l'équivalent dans le monde social d'un game breaker comme une augmentation extrême de température. Tout bouleversement (guerre, épidémie...) se tasse et est absorbé avec le temps.
  20. C'est pas loin d'être vrai, mais ceux qui font cette constatation comme un reproche ne comprennent rien ni au libéralisme, ni au darwinisme, on peut donc les ignorer. D'après mes souvenirs de DL&L, Hayek pense que les premières formes de théorie de l'évolution viennent de la linguistique. Comme quoi...
  21. Comme quoi le kikoo-socialisme ça existe aussi.
×
×
  • Créer...