Patrick Smets Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Déjà trois pages consacrées à ce problème d'une saisissante actualité !Je n'en reviens pas. C'est le forum histoire, ici, fieu. Ca va ? Lien vers le commentaire
Coldstar Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 J'ai souligné la possibilité de repentir pour simplement rappeler que le but véritable n'était pas de liquider physiquement les hérétiques.En outre, ta comparaison avec l'embrigadement forcé aux ordres d'un parti totalitaire pèche par anachronisme et donc par un gros raccourci historique (dont Free Jazz se rend encore plus coupable, comme je viens de m'en apercevoir). D'abord, les sociétés où l'Inquisition était établie étaient majoritairement acquises aux principes de la foi catholique. En d'autres termes, cette institution n'avait en rien le caractère usurpatoire et parasitaire d'une organisation du type parti unique, telle que le monde en a depuis connu ou en connaît, hélas, encore. Ensuite, cela signifie donc que les accusés étaient - parfois exagérément, je le reconnais sans aucune difficulté - perçus comme une menace pour la société chrétienne. L'Inquisition romaine (j'y insiste) exécutait en quelque sorte une tâche de stabilisateur social, pour résumer le commentaire que j'ai mentionné dans mon post. Y'a beau coup de choses qui me gênent aussi dans ce post-ci. Je précise d'abord que je ne pêche pas par anachronisme, je fais un rapprochement, en y mettant les formes, entre 1/ abjuration de la foi et reniement philosophique 2/ dénonciation forcée des compagnons 3/ embrigadement et récupération d'opposants dans les milices. Je te prend comme exemple, donc je me réfère à l'époque présente, forcément; en tout cas, dans le cas de l'Inquisition Romaine, les points 1/ ET 2/ ne sont pas anachroniques, donc j'aurai pu te poser les questions pour ces 2 seuls points, pas pour le 3/ qu'on peut considérer comme un prolongement logique du 2/ mais bref! Je te repose la question pour les points 1/ et 2/: comment réagirais-tu si tu te voyais victime de ces procédés? Estimes-tu que le fait qu'in fine on ne veuille pas ta mort "humanise le procédé? Pour le passage en italique, je te trouve qu'on peut balayer ton argumentation. Nous savons comment le catholicisme a obtenu son hégémonie à une époque. La force, pour résumer (c'est pas la seule, faut tenir compte de l'époque, je sais, CA N'EN RESTE PAS MOINS VRAI). Déplace un peu le curseur du moment t de ton observation pour un régime totallitaire. Quand les opposants ont été éliminés ou chassés, il ne reste plus que les convertis au régime, et le Parti Unique devient aussi représentatif que l'Eglise Chrétienne dans ton exemple. Ca n'a rien à voir avec une question de légitimité. Quand au rôle de stabilisateur social… ce n'est pas une référence, ce titre peut être attribué à de bonnes comme de mauvaises institutions. Pour le reste, je ne parle pas de l'Iquisition le couteau entre les dents, du passé trop lointain je fais table rase. L'anarcho-capitalisme ouvrira de toute façon une nouvelle ère Lien vers le commentaire
melodius Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Ca va un peu. Je brûle d'impatience à l'idée du prochain topic qui sera soumis à notre sagacité. Je penche pour le rôle du sacrifice humain dans la religion des Carthaginois. Rome avait-elle raison de commettre un pre-emptive strike contre Carthage ? Etait-il raisonnable de penser que le petit Lucius allait être jeté dans la gueule enflammée de Moloch ? Et puis qui sommes-nous pour critiquer le sacrifice humain, merde ? Cette manie d'imposer une morale moisie qui masque mal ses racines chrétiennes s'apparente à une véritable agression. La suite au prochain épisode. Lien vers le commentaire
Ronnie Hayek Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 C'est une simple affirmation sans argumentation. Le résultat de la révolution fut pire que celui de l'inquisition, mais oui l'idée de départ est meilleur. Si tu veux me contredire prouve que l'idée de départ de la révolution est mauvaise et/ou que l'idée de départ de l'inquisition est bonne. Il est question de ce type de problèmes dans deux fils récents, me semble-t-il… Pour te répondre quand même : oui, la Révolution française était une mauvaise idée, car elle a constitué un chambardement qui était non seulement évitable, mais de surcroît une destruction pré-totalitaire de la société française. Quant à l'Inquisition, encore une fois, elle ne contredisait pas la société qui la vit apparaître, mais en était un prolongement assez logique. A toi de faire ton choix en conscience… Ca va un peu.Je brûle d'impatience à l'idée du prochain topic Qu'as-tu commis pour mériter pareil châtiment ? Lien vers le commentaire
melodius Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 CA N'EN RESTE PAS MOINS VRAI Pas d'accord. Jamais le christianisme n'aurait tenu aussi longtemps et structuré à ce point la société et la mentalité européenne, en ce compris dans les tentatives de subversion de cette société, s'il n'avait été accepté volontairement par la majorité. Lien vers le commentaire
Patrick Smets Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 mouais, enfin, il y a quand même plus d'un demi-milénaire entre le début de la christianisation de l'Europe et les faits qui nous occupent. Lien vers le commentaire
melodius Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Et ? Lien vers le commentaire
Ronnie Hayek Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Pas d'accord. Jamais le christianisme n'aurait tenu aussi longtemps et structuré à ce point la société et la mentalité européenne, en ce compris dans les tentatives de subversion de cette société, s'il n'avait été accepté volontairement par la majorité. J'allais l'écrire : Coldstar passe complètement à côté de l'aspect spirituel. De ce fait, il relègue la religion au rang d'un système de pouvoir et d'une idéologie. Je crois qu'il reflète involontairement ce mal de notre époque selon lequel tout serait politique. Lien vers le commentaire
Invité Arn0 Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Non, dans certains cas ils sont dûs à l'idéologie de manière directe et unique. C'est pour cela que l'on peut dénombrer les morts du communisme et du nazisme.Même les crimes des nazis et des communiste ont plusieurs causes. Pour certains historiens sérieux (non négationiste) la Shoah est dû à la volonté idéologique de Hitler de se débarrasser des juifs et de l'impossibilité matériel de les expulser. Le cour des événements ajouté à l'idéologie conduisant à la catastrophe, cela ressemble furieusement à ta présentation de la Saint Barthélémy (la comparaison s'arrette là, ne me faites pas dire ce que je ne dis pas)Il est relativement difficile d'attribuer directement des morts à une doctrine, particulièrement quand leur message n'est pas totalement explicite comme le sont généralement les messages des doctrines religieuses. Par contre on peut attribuer des morts à une institution, à une personne morale en quelque sorte. Les morts du christianisme ou du catholicisme ça na peut-être pas de sens, les morts de l'église catholique si. Bien sûr c'est forcément moins large que ma précédente catégorisation. Lien vers le commentaire
Taisei Yokusankai Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Est-ce que RH soutient l'inquisition ? La blanchit? Non, il la remet dans son contexte et dans certaines proportions. Est-ce que cela revient à justifier? Je ne le pense pas. Faut-il absolument mettre après chaque précision d'ordre historique un petit "même si c'était mal", pour s'assurer de ne pas être accuser de complicité? Expliquer n'est pas justifier. Lien vers le commentaire
Patrick Smets Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Et ? Les raisons qui font progresser le christianisme entre 300 et 500 n'ont pas (nécessairement) de rapport avec celles qui le font se maintenir entre 1000 et 1500. Lien vers le commentaire
wapiti Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 L'inquisition à été institué pour lutter contre l'hérésie. C'est un tribunal de la pensée. L'idée de départ est mauvaise. Il y a d'autre moyen de lutter contre l'hérésie que la violence. Lutter contre l'hérésie n'est pas en soit une idée mauvaise vu que ceux qui la défendaient pensaient le faire pour le bien des hérétiques. Le problème de l'inquisition, c'est que cette lutte contre l'hérésie se fait par la contrainte, et pour répondre au dernier message de RH, je ne vois pas en quoi on peut trouver que l'usage de la contrainte est un prolongement logique d'une société ou le christianisme est la religion dominante … Lien vers le commentaire
melodius Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Les raisons qui font progresser le christianisme entre 300 et 500 n'ont pas (nécessairement) de rapport avec celles qui le font se maintenir entre 1000 et 1500. Je ne crois pas que c'était de cela qu'il s'agissait. Il y a d'autre moyen de lutter contre l'hérésie que la violence. Lutter contre l'hérésie n'est pas en soit une idée mauvaise vu que ceux qui la défendaient pensaient le faire pour le bien des hérétiques. Le problème de l'inquisition, c'est que cette lutte contre l'hérésie se fait par la contrainte, Voilà. et pour répondre au dernier message de RH, je ne vois pas en quoi on peut trouver que l'usage de la contrainte est un prolongement logique d'une société ou le christianisme est la religion dominante … C'est au contraire parfaitement logique, hélas. Lien vers le commentaire
Invité Arn0 Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Pour te répondre quand même : oui, la Révolution française était une mauvaise idée, car elle a constitué un chambardement qui était non seulement évitable, mais de surcroît une destruction pré-totalitaire de la société française. Quant à l'Inquisition, encore une fois, elle ne contredisait pas la société qui la vit apparaître, mais en était un prolongement assez logique. A toi de faire ton choix en conscience…Les premiers révolutionnaire n'avait pas une idée pré-totalitaire en tête, ça vient après (vite mais après).Ensuite si je comprend bien le raisonnement : Idée de la révolution=volonté de chambardement=pas bien Idée de l'inquisition=volonté de continuité=bien (ou mieux) Je suis désolé ça me convainc pas, surtout de la part d'un anarcho-capitaliste qui veut abolir l'une des plus ancienne institution humaine (bien plus que l'église catholique). D'ailleurs la prise de pouvoir religieux de l'église catholique fut à l'époque un chambardement infiniment plus important que la révolution à notre époque. Mais tu as raison je me rend compte qu'on a déjà eu ce débat . Il y a d'autre moyen de lutter contre l'hérésie que la violence. Lutter contre l'hérésie n'est pas en soit une idée mauvaise vu que ceux qui la défendaient pensaient le faire pour le bien des hérétiques. Le problème de l'inquisition, c'est que cette lutte contre l'hérésie se fait par la contrainte, et pour répondre au dernier message de RH, je ne vois pas en quoi on peut trouver que l'usage de la contrainte est un prolongement logique d'une société ou le christianisme est la religion dominante …Je reformule : l'idée de départ de l'inquisition est de lutter contre l'hérésie par la violence. Donc l'idée de départ est mauvaise. Lien vers le commentaire
melodius Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Je crois que tu caricatures sévèrement le propos de RH qui me parait bien plus fin que cela. Est-ce que RH soutient l'inquisition ? La blanchit? Non, il la remet dans son contexte et dans certaines proportions. Est-ce que cela revient à justifier? Je ne le pense pas. Faut-il absolument mettre après chaque précision d'ordre historique un petit "même si c'était mal", pour s'assurer de ne pas être accuser de complicité? Expliquer n'est pas justifier. Lien vers le commentaire
wapiti Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 C'est au contraire parfaitement logique, hélas. Si on veut, ce genre de comportement est courant chez l'espèce humaine, mais ce qui est malheureux, c'est que ce soit l'Eglise, sensée combattre ces mauvais penchants qui s'y livre. Sinon, ce qui me gène dans la relativisation de l'Inquisition que vous faites, c'est de dire que vu les zigotos que l'Inquisition à condamné, on peut comprendre que l'Eglise en soit arrivé là. Même en admettant qu'il vallait mieux brûler quelques hérétiques que de laisser les hérésies supplanter le christianisme, cet argument ne tient pas car comme tu le souligne plus haut, ce n'est pas la contrainte qui a permis au christianisme de se répendre et de se maintenir, les hérétiques n'étaient pas réellement une menace pour la société chétienne. PS: d'ailleurs la répression contre les chrétiens n'a pas empéché le christianisme de se répandre, si les diverses hérésies avaient été de taille à supplanter le christianisme, la répression n'aurait sans doute pas évité que ça ait lieu. Lien vers le commentaire
Ronnie Hayek Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Est-ce que RH soutient l'inquisition ? La blanchit? Non, il la remet dans son contexte et dans certaines proportions. Est-ce que cela revient à justifier? Je ne le pense pas. Faut-il absolument mettre après chaque précision d'ordre historique un petit "même si c'était mal", pour s'assurer de ne pas être accuser de complicité? Expliquer n'est pas justifier. Heureux que nous nous soyons compris. Les premiers révolutionnaire n'avait pas une idée pré-totalitaire en tête, ça vient après (vite mais après). Sur le plan idéologique, le projet de refonte totale - sociale, administrative, politique, religieuse - de la société par les révolutionnaires témoigne d'une volonté de s'affranchir de traditions ancestrales… quitte à idéaliser des sociétés aussi libérales que Sparte ou Rome… D'autre part, des assassinats sanglants contre les "possédants" et les "accapareurs"' eurent lieu dès l'été 1789. Je rappelle aussi que libéraux comme futurs jacobins étaient partisans d'une centralisation de l'Etat et en particulier de l'appareil fiscal, l'impôt étant remplacé par l'appellation très "novlangue" de "contributions publiques", afin de faire croire qu'en changeant le nom l'aspect coercitif de l'impôt disparaîtrait. Dès 1789, des cahiers de doléances sur le "quatrième état" - i. e. les indigents - demandaient une politique que l'on appellerait aujourd'hui de "redistribution". Du reste, la confiscation des biens ecclésiastiques au nom de "l'intérêt de la Nation" montre bien le caractère d'emblée tyrannique du mouvement révolutionnaire. Enfin, le futur chef girondin, Brissot, avait commis en 1790 un libelle condamnant la propriété… au nom du droit naturel. Je reformule : l'idée de départ de l'inquisition est de lutter contre l'hérésie par la violence. Donc l'idée de départ est mauvaise. Faux : au départ, par la persuasion rationnelle. Xav l'a d'ailleurs rappelé dans l'autre débat. Lien vers le commentaire
free jazz Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Je crois qu'il est inutile de poursuivre la discussion, de toute façon, ton opinion est faite et on n'a pas tous les jours envie de redémolir la vulgate athéo-progressiste. Non, mon opinion n'est pas faite et je ne suis pas anti-chrétien. Le christianisme est un syncrétisme unique de judaïsme, de platonisme et de stoïcisme, doctrines qui m'intéressent au plus haut point. Je suis d'ailleurs convaincu que sur certains plans le christianisme a permis l'essor d'une philosophie du droit moderne. En tant que religion où le mécanisme du salut fonctionne par des sacrements et non des sacrifices, le christianisme a constitué un progrès par rapport à celles qui le précédaient. Je préfère donc me concentrer sur les oeuvres positives du catholicisme, dans les domaines du droit, de la philosophie ou de la vie sociale et intellectuelle, plutôt que de défendre dogmatiquement ses dérives politiques : -> - Les débuts de la centralisation romaine, de la fiscalité pontificale et de l'administration ecclésiastique - L'encouragement à la conquête des terres d'Europe encore infidèles (Espagne) ou païennes (Prusse) (CF chevaliers teutoniques) - La domination temporelle du Pape sur Rome et les États pontificaux - l'expropriation des populations, la coercition, les bûchers, l'obstacle permanent à la science moderne etc… Cependant je serais curieux de savoir comment vous justifiez, par exemple, la bulle de 1232, par laquelle le pape Grégoire IX autorise les inquisiteurs à utiliser la torture. (Pardon d'intervenir dans ce fil Paul et Mique, je vous laisse le soin de corriger mes erreurs et/ou mes excès) Lien vers le commentaire
Invité Arn0 Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Faux : au départ, par la persuasion rationnelle. Xav l'a d'ailleurs rappelé dans l'autre débat.C'est un tribunal. Le simple fait d'obliger les gens d'y venir s'y justifier pour leur opinions est déjà une forme de violence. Ensuite la persuasion sous la menace, même implicite, j'appelle cela de la violence. Lien vers le commentaire
Patrick Smets Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 PS: d'ailleurs la répression contre les chrétiens n'a pas empéché le christianisme de se répandre, si les diverses hérésies avaient été de taille à supplanter le christianisme, la répression n'aurait sans doute pas évité que ça ait lieu. Juste pour faire mon malin, toutes les hérésies dont il est question étaient chrétiennes, c'est-à-dire qu'elles voulaient accomplir le message de Jésus-Christ. On doit donc parler d'opposition du "catholicisme" aux hérésies. Lien vers le commentaire
Coldstar Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 J'allais l'écrire : Coldstar passe complètement à côté de l'aspect spirituel. De ce fait, il relègue la religion au rang d'un système de pouvoir et d'une idéologie. Je crois qu'il reflète involontairement ce mal de notre époque selon lequel tout serait politique. Heu… C'EST VRAI !! Mais je ne suis pas sûr que cette opposition soit satisfaisante. Je me demande comment je réagirais si un communiste me disait que je passe complètement à côté de la dimension spirituelle et métaphilosophique du marxisme? Ce que l'histoire ne dira jamais, c'est quels ont été les rapports de force [hi hi hi] réels entre "système de pouvoir et idéologie" et spiritualité dans l'Eglise chrétienne (comme dans les autres). Lien vers le commentaire
Invité jabial Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Je laisse ceux que le sujet passionne se déchainer. Moi je dis simplement qu'entre l'inquisition et les cathares, la secte du libre-esprit et d'autres fantaisies de ce genre, je choisis l'inquisition. Ca ne signifie pas que j'approuve ses méthodes où que je m'imagine qu'elle n'ait jamais erré. Alors pourquoi t'étonnes-tu que de la même façon, un certain nombre de personnes préfèrent Bush à Ben Laden, Pinochet à Allende, etc? Ceci étant, si elle existait encore, elle nous aurait peut-être débarrassé des bolchéviques de bénitier qui font tant pour m'énerver… Si elle existait encore sous sa forme violente, elle serait une des cibles numéro un des libéraux et tu ne serais sans doute pas aussi coulant que te le permet la distance temporelle. Qui te dit que ta vision libérale du christianisme ne serait pas considérée comme une hérésie? Par ailleurs, je rappelle qu'elle a toujours combattu ceux qui critiquaient les croisades. Ouvrage historique sérieux. Hautement recommandé ! Lien vers le commentaire
alex6 Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Le cour des événements ajouté à l'idéologie conduisant à la catastrophe, cela ressemble furieusement à ta présentation de la Saint Barthélémy (la comparaison s'arrette là, ne me faites pas dire ce que je ne dis pas) Ce n'était pas le sens de mon propos. Il est facile de dénombrer les victimes du nazisme même si effectivement il y a de nombreuses causes à son apparition. Ce que je voulais dire c'est qu'en l'occurence pour le christianisme tu ne sais pas séparer les actes violents qui se seraient tout de même passés avec une autre religion ou un autre système (dûs à le recherche du pouvoir) de ceux qui ont réellement été commandités par la religion et qui n'auraient pas eu lieu sans elle. Lorsque les Ukrainiens meurent de famine dû à la politique russe il n'y a pas d'autre coupable possible (en toute objectivité) mais pour la Saint Barthélémy par exemple on peut très bien imaginer que ce massacre ait pu avoir lieu pour la récupération du pouvoir détenu par Charles IX. Les morts peuvent aussi bien être considérés comme victime d'un complot politique que comme victimes de la haine anti-protestant de l'époque (que je ne cherche bien sûr pas à réfuter) Bref, il y a trop d'imbrication entre "la nature humaine dans sa lutte ancéstrale pour le pouvoir" et le conflit protestant/catholique pour pouvoir trancher autrement qu'en prennant le parti de l'idéologie, à but anti-religieux cela va de soi. Par contre on peut attribuer des morts à une institution, à une personne morale en quelque sorte. Les morts du christianisme ou du catholicisme ça na peut-être pas de sens, les morts de l'église catholique si. Pas plus. Le pouvoir n'était pas exclusivement détenu par l'Eglise (au contraire dirais-je) Lien vers le commentaire
Invité Arn0 Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Bref, il y a trop d'imbrication entre "la nature humaine dans sa lutte ancéstrale pour le pouvoir" et le conflit protestant/catholique pour pouvoir trancher autrement qu'en prennant le parti de l'idéologie, à but anti-religieux cela va de soi. Je suis pas d'accord. On tuait des protestant parce qu'il était protestant, comme les nazis tuait les juifs parce qu'il était juif. Et cela avec l'encouragement de l'église catholique. Que la motivation dernière ne soit pas la haine du protestant mais le pouvoir ne change pas grand chose. On pourrait en dire autant pour certains nazis. (Encore une fois la comparaison ne vaut que pour ce point précis, nul volonté de comparer d'une façons générale l'église catholique et les nazis)Pas plus. Le pouvoir n'était pas exclusivement détenu par l'Eglise (au contraire dirais-je)Je n'ai jamais prétendu le contraire (quoique je suis pas sur de savoir de quel type de pouvoir tu parle). Mais une personne moral peut être reconnu coupable d'homicide sans avoir le pouvoir. Lien vers le commentaire
alex6 Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 On tuait des protestant parce qu'il était protestant, comme les nazis tuait les juifs parce qu'il était juif. Et cela avec l'encouragement de l'église catholique. Tout à fait d'accord. Que la motivation dernière ne soit pas la haine du protestant mais le pouvoir ne change pas grand chose. C'est pourtant ici qu'il est possible de réaliser un "comptage" mortuaire attribué à telle ou telle doctrine. L'imbrication avec le pouvoir (politique s'entend) rend la tâche très délicate (pas forcément impossible) et surtout sans possibilité d'en tirer la moindre conclusion. On pourrait en dire autant pour certains nazis. Justement pas, puisqu'ils étaient nazis et avaient donc un but énoncé clairement et rellié directement à leurs doctrine. Ce n'était pas le cas des catholiques. Lien vers le commentaire
Etienne Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Certes, il veut le faire adhérer à la machinerie mensongère du parti. Désolé, mais je ne vois toujours pas de rapport avec le problème de l'Inquisition romaine. A moins de sombrer dans le relativisme, selon lequel tout serait égal à tout et ferait par exemple d'une institution religieuse un organe totalitaire. Et je note que c'est de ce même relativisme dont se rend coupable Free Jazz… tout en accusant ses contradicteurs d'y succomber - chapeau, l'artiste ! Soit on explique l'histoire d'un point de vue descriptif et donc on ne prend pas parti, soit on juge l'histoire d'un point de vue prescritif selon ses valeurs. Si comparer des institutions qui n'ont effectivement aucun rapport d'un point de vue historique n'a pas de sens dans le premier cas, il a un sens assez clair dans le second. Et même, ce sens-là est révélé par le fait que nous nous demandons ce que nous "aurions" fait dans de tels circonstances, alors que nous vivons dans un contexte complétement différent. Une divergence d'appréciation, lorsque l'on se place dans le second cas, est équivalente à une hiérarchie différente des valeurs et des priorités. Et, je suis désolé, dans ce cadre-là, préférer l'Inquisition aux hérétiques, préférer Pinochet à Allende, a exactement le même sens, celui de la compromision et de la justification de l'injustifiable. Je dirai même plus : il en dit bien plus sur les sentiments réels de la personne que l'idéologie qu'elle profère. Ca va un peu.Je brûle d'impatience à l'idée du prochain topic qui sera soumis à notre sagacité. Je penche pour le rôle du sacrifice humain dans la religion des Carthaginois. Rome avait-elle raison de commettre un pre-emptive strike contre Carthage ? Etait-il raisonnable de penser que le petit Lucius allait être jeté dans la gueule enflammée de Moloch ? Et puis qui sommes-nous pour critiquer le sacrifice humain, merde ? Cette manie d'imposer une morale moisie qui masque mal ses racines chrétiennes s'apparente à une véritable agression. La suite au prochain épisode. La portée et les conséquences de l'Inquisition sont autrement plus actuelles que la prise de Carthage, ne serait-ce que parce que l'Inquisition est partie intégrante de l'histoire d'une institution qui joue un rôle non négligeable aujourd'hui. C'est comme si tu demandais pourquoi on disserte encore de la Révolution de 1789 alors qu'elle est probablement un des évenements politique de référence en France. Lien vers le commentaire
Invité Arn0 Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 On peut très bien parler de Carthage si on veut : c'était injuste. C'est d'une évidence absolue. Au passage la justice est une donnée objective, qui a valeur universelle dans l'espace et dans le temps. La remise dans le contexte c'est bien mais faut faire attention à ce que cela ne pousse pas au relativisme. Lien vers le commentaire
Ronnie Hayek Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Soit on explique l'histoire d'un point de vue descriptif et donc on ne prend pas parti, soit on juge l'histoire d'un point de vue prescritif selon ses valeurs. Si comparer des institutions qui n'ont effectivement aucun rapport d'un point de vue historique n'a pas de sens dans le premier cas, il a un sens assez clair dans le second. Et même, ce sens-là est révélé par le fait que nous nous demandons ce que nous "aurions" fait dans de tels circonstances, alors que nous vivons dans un contexte complétement différent. Une divergence d'appréciation, lorsque l'on se place dans le second cas, est équivalente à une hiérarchie différente des valeurs et des priorités. Et, je suis désolé, dans ce cadre-là, préférer l'Inquisition aux hérétiques, préférer Pinochet à Allende, a exactement le même sens, celui de la compromision et de la justification de l'injustifiable. Je dirai même plus : il en dit bien plus sur les sentiments réels de la personne que l'idéologie qu'elle profère. Tu t'es exprimé, mais qu'as-tu écrit ? Lien vers le commentaire
Ronnie Hayek Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 C'est un tribunal. Le simple fait d'obliger les gens d'y venir s'y justifier pour leur opinions est déjà une forme de violence. Ensuite la persuasion sous la menace, même implicite, j'appelle cela de la violence. Comme l'a rappelé Melodius, ce tribunal a constitué un progrès juridique de taille - par rapport à la "justice" populaire, qui exécutait jusqu'alors l'hérétique réel ou supposé sans autre forme de procès. Il ne faut jamais oublier qu'inquisition signifie "enquête". Et ladite enquête ne consistait évidemment pas à condamner d'emblée. D'abord, seule l'expression publique de l'hérésie était condamnée (il ne s'agissait donc pas d'essayer d'interpréter la pensée à partir de supputations vaseuses et de faire, pour ainsi dire, de procès d'intention). Ensuite, les témoins qui avaient accusé mensongèrement d'hérésie un tiers étaient poursuivis et encouraient une peine sévère. De plus, certains manuels d'inquisiteurs laissent entendre qu'il valait mieux libérer un coupable que d'incarcérer un innocent. Là encore, c'est une sacrée différence par rapport aux régimes socialistes du XXe siècle, où le chef d'inculpation pouvait être inventé de toutes pièces selon les circonstanes et pour les besoins de la cause. Lien vers le commentaire
Etienne Posté 11 septembre 2006 Signaler Share Posté 11 septembre 2006 Tu t'es exprimé, mais qu'as-tu écrit ? Que l'atténuation des crimes causés par l'Inquisition ou le fait que l'on préfère l'Inquisition aux hérésies relève d'un compromis avec les valeurs qu'on prétend défendre, qui témoigne de la grande affection que l'on porte à ces dernières… Une telle préférence n'a pas de pertinence pratique ni de sens historique. Lien vers le commentaire
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