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Banques centrales dans la tourmente


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Désolé pour ce sujet un peu académique, pourriez-vous indiquer à l'amateur que je suis les différents bons points et erreurs de cette opinion d'un ponte d'Attac puis donner votre avis.

Point de vue

Banques centrales irresponsables, par Jean-Marie Harribey

LE MONDE | 14.09.07 | 13h54

La nouvelle crise financière qui secoue le monde à partir des Etats-Unis peut, au premier abord, être analysée comme le passage d'un excès de liquidités monétaires à un manque.

Tout a été à peu près dit sur l'enchaînement des faits : crédits accordés aux ménages peu solvables mais qui pouvaient espérer revendre plus cher leur immeuble quand les prix de l'immobilier flambaient ; prise d'hypothèques par les banques qui les transforment en produits financiers dont se saisissent des fonds spécialisés sur ce marché dit subprime en recourant eux-mêmes au crédit pour participer à la nouvelle bulle ; retournement du marché immobilier lorsque la hausse des taux met les ménages emprunteurs dans l'impossibilité de payer les intérêts et de rembourser le capital ; panique des fonds spéculatifs qui veulent "liquider" leurs titres en voie de pourrissement et dont ne veulent plus les banques ; situation de manque de liquidités de l'ensemble du système bancaire et financier qui n'a plus qu'une solution, en attendant l'entrée en scène des banques centrales : liquider les portefeuilles d'actions ; menaces enfin sur l'économie réelle.

Cependant, au moins trois éléments n'ont pas été assez soulignés : l'action souterraine des banques centrales, la récurrence des enchaînements du monétaire et financier au productif dans l'histoire du capitalisme, l'exacerbation des contradictions de la mondialisation financière.

Depuis que, il y a trente ans, la liberté totale de circuler a été accordée aux capitaux, les crises se répètent : 1987 les Bourses, 1988 les caisses d'épargne américaines, 1998 l'Asie, LTCM, 2000 l'Internet, 2001 l'Argentine, aujourd'hui l'immobilier américain. Chaque fois, les banques centrales sortent le système de la crise en lui fournissant des liquidités en abondance, tout en clamant leur vigilance devant le risque inflationniste.

L'exemple de la BCE est significatif. Elle affiche une norme de progression de la masse monétaire M3 de 4,5 % par an : 2,5 points pour couvrir la croissance économique moyenne dans la zone euro et 2 points pour couvrir l'inflation tolérée. Or, la masse monétaire de la zone euro augmente à un rythme annuel moyen de 10,9 % (chiffres du 1er semestre 2007).

Dans le détail, la masse monétaire est répartie de la façon suivante : 47 % de pièces, billets et dépôts à vue (M1), 38 % de placements à vue (M2-M1) et 15 % d'actifs financiers négociables (M3-M2). Mais la contribution de chacun de ces compartiments à la croissance du total est respectivement de 31 %, 44 % et 25 %. Autrement dit, 69 % des 10,9 % de croissance de la masse monétaire sont dus aux liquidités qui alimentent les circuits financiers et non le système productif. La BCE ne tolère guère l'inflation sur les biens et services mais est permissive vis-à-vis de l'inflation sur les actifs financiers.

Nous avons la mémoire courte. La crise de 1929 avait été précédée d'une hémorragie de crédits accordés aux candidats actionnaires. L'année 1987 avait vu la première crise postérieure à la mondialisation contemporaine frapper les économies capitalistes développées, alors que le Mexique avait essuyé les plâtres dès 1982. Ici, les banques centrales avaient alterné l'octroi en abondance de crédits pour sortir de la crise précédente, tout en créant les conditions du gonflement de la bulle spéculative suivante, et le durcissement dès que celle-ci devint inquiétante, avant d'ouvrir de nouveau les vannes. Le même scénario s'est reproduit depuis 2001.

Certes, les banques centrales ont compris la leçon de 1929. Elles ne font plus l'erreur de fermer le robinet du crédit lorsque la crise est là. Mais pourquoi le remède se transforme-t-il en poison ? Parce qu'il est induit, inoculé, par les mutations du capitalisme, l'exigence croissante de rentabilité et l'affectation principale des profits. Pour pouvoir participer à la restructuration du système productif, à la redistribution de la propriété du capital et à la répartition de la rente financière qui en résultent, l'imagination n'a pas manqué : rachat des actions par les sociétés qui les avaient émises, effet de levier pour profiter de l'écart entre taux de rentabilité économique réelle et taux d'intérêt, achat des entreprises à crédit pour les revendre une fois "dégraissées", titrisation et multiplication des produits financiers, etc. Mais on ne comprend l'installation sur les marchés financiers d'une norme de rentabilité de plus en plus élevée que si on boucle le circuit de l'économie et de la finance.

Comme les salariés paient dans le monde entier la restructuration du capitalisme, la part des profits s'est élevée jusqu'à atteindre un palier historique. Mais ces profits sont destinés prioritairement à servir des dividendes aux actionnaires, dividendes qui, sur le long terme, commandent la valorisation boursière et donc l'euphorie périodique des porteurs de capital qui pensent pouvoir gagner sur deux tableaux : sur les dividendes et sur la valorisation des titres. Pourquoi alors affecter les profits à l'investissement si la finance donne l'illusion d'engendrer de la richesse en dehors de toute réalité matérielle ?

Nous sommes parvenus à la fin d'un cycle : la délégitimation du néolibéralisme est en marche. Il faut au monde un contrôle draconien du mouvement des capitaux et une redomestication des banques centrales.

Jean-Marie Harribey est maître de conférences à l'Université Bordeaux-IV, coprésident d'Attac.

Article paru dans l'édition du 15.09.07.

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Désolé pour ce sujet un peu académique, pourriez-vous indiquer à l'amateur que je suis les différents bons points et erreurs de cet opinion d'un ponte d'Attac puis donner votre opinion.

Bof, pourquoi se faire du mal à commenter de l'air chaud? L'article est intéressant quand il cite des chiffres sur la hausse de la masse monétaire. Pourtant, l'auteur passe à côté de ce problème, qui est la cause première de la crise. Pour le reste, il aligne les grandes phrases creuses néo-marxistes (par exemple "l'exacerbation des contradictions de la mondialisation financière", qui ne veut strictement rien dire). Ensuite, il y a ce passage du coq à l'âne avec l'antienne alter-mondialiste des profits trop élevés, de la restructuration du capitalisme et des souffrances des salariés, alors que la crise provient de l'excès de liquidités dans le monde spéculatif. Au final, ATTAC ne propose aucune solution, par hypocrisie. Car ce qu'ils envisagent, c'est "une redomestication des banques centrales" (i.e. "les mettre sous contrôle citoyen") et relancer la consommation, ce qui ne fera qu'aggraver et retarder la crise.

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Du blahblahblah avec du vrai du faux et du con. Notamment l'amalgame avec la mobilité des capitaux alors que celle-ci REDUIT le pouvoir des banques centrale. Notez que le coeur d' ATTAC c'est la la taxe Tobin, quand Tobin a proposé cette taxe c'était pour AUGMENTER le pouvoir des banques centrales.

Bref la cohérence et ATTAC ca fait deux.

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Du blahblahblah avec du vrai du faux et du con. Notamment l'amalgame avec la mobilité des capitaux alors que celle-ci REDUIT le pouvoir des banques centrale. Notez que le coeur d' ATTAC c'est la la taxe Tobin, quand Tobin a proposé cette taxe c'était pour AUGMENTER le pouvoir des banques centrales.

Mais l'article ne critique pas la puissance des banques centrales mais leur indépendance du pouvoir politique.

Au final, ATTAC ne propose aucune solution, par hypocrisie. Car ce qu'ils envisagent, c'est "une redomestication des banques centrales" (i.e. "les mettre sous contrôle citoyen") et relancer la consommation, ce qui ne fera qu'aggraver et retarder la crise.

Un lecteur a justement répondu que ce qu'Attac demande c'est un bon maître du monde !

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Ouais, pareil.

L'article présente les chiffres de création monétaire, M1, M2 et M3. Le mec dit que l'augmentation cible de la BCE est de 4,5, alors que l'augmentation réelle est de 10,9%. La BCE contrôle en fait les taux directeurs et la masse monétaire (en injectant ou pas des euros). Que'est-ce qui cloche pour elle? Car l'inflation est bien à 2%, mais la demande de monnaie est à 8-10% (10,9 - inflation)! La demande vient du secteur productif et financier et des Etats (avec leurs déficits chroniques). Or le secteur productif est rentable et a des liquidités abondantes et a réduit son endettement depuis quelques années. Pour moi, il me semble que ce sont les Etats avec leurs déficits et emprunts qui créent cette demande monétaire de 10%! Cet excès de liquidités se retrouve ensuite dans la finance, non? et crée ces bulles. Aussi la fin du cycle "néolibéral qui se décrédibilise" correspond-elle à la remontée lente mais sûre des taux directeurs (… des banques centrales). Aucun rapport, donc?

D'un autre côté, je crois aussi que les acteurs du prêt immobilier sont en partie responsables. Aux USA, les prêts sub-prime et autres sont contractés avec des montagnes de paperasse pour le prêt. La responsabilité s'exerce dans la connaissance des gens des risques. Or avec 150 pages à signer et éplucher, on se croit assuré alors que le risque est sur sa propre tête (si les taux remontent, si je perds mon job). Ensuite, les dettes sub-prime ont été diluées dans des actifs financiers. C'est bien, je pense, de partager les risques. Mais là aussi, il faut savoir qui le porte. Les BCE et Fed ne sont pour pas grand'chose ici, mais plutôt la transparence des règles des marchés ( et certainement une législation bureaucratique et contradictoire aussi). Je crois que dire "les taux ont remontés depuis 2001, alors on avait pas prévu", c'est un peu mensonger. Tout le monde savait qu'ils remonteraient (moi le premier et j'ai emprunté à taux fixe et avant le resserrement)

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Désolé pour ce sujet un peu académique, pourriez-vous indiquer à l'amateur que je suis les différents bons points et erreurs de cette opinion d'un ponte d'Attac puis donner votre avis.

La seule chose que je peux te dire, c'est que cette article ne contient que des conneries. L'ai-je lu? Non, j'ai juste lu le nom de l'auteur, Jean-Marie Harribey, il n'écrit que des conneries destinées à justifier l'interventionnisme.

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Un truc me paraît incohérent dans l'article: le mec parle d'actifs financiers (actions, titres) surévalués et ceux-ci sont la cause à 69% de la croissance monétaire. Il en explique la raison ensuite en disant que le curseur part du profit / part des salaires s'est déplacé vers le profit: exigence de grosse rentabilité, délocalisations, rachat d'action pour faire monter les cours. Sauf qu'il dit aussi que les entreprises dégraissent, que les LBO, achat d'entreprises par du crédit avec restructuration, générent de gros profits : ça ne signifie donc qu'une chose, que les profits sont élevés et ça me semble une bonne raison pour justement faire monter les cours! sachant aussi (très important) que les entreprises ont des ratios de dettes honnêtes et pas de sur-effectifs, ce qui serait du coup une bonne raison pour avoir surévalué les cours. Donc, les niveaux boursiers sont OK (allez, disons un peu haut). Et ce n'est donc pas une explication à la crise! Vraiment, je crois que le problème vient des cycles des BC (les américains sont en faillite individuelle car leurs remboursements montent avec les taux FED, pas parce qu'ils perdent leur job en masse) et des dilutions floues des risques sur les titres de dette.

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Tient, c'est marrant, j'ai comme l'impression qu'il y a des gens d'ATTAC sur le forum Oleocene qui se sont inspiré de mon article publié en juillet sur leur forum, et du débat qui s'en était ensuivi 1, 2… Ou alors l'idée était déjà dans l'air chez certains d'entre eux et ils ne l'explicitaient pas.

Cela aurait été mieux que Le Monde publie des libéraux que des Alter-écolos-néo-marxo… En tout cas les Ater-écolos-néo-marxo ont parmi leurs objectifs de créer des monnaies locales notamment pour faciliter la résorbtion du chômage (ils préfèrent cela à baisser le SMIC de façon officielle pour rétablir des parcours profesionnels en croissance quitte à partir de bas durant les premiers mois, et par ailleurs ne font pas confiance aux grands argentiers des banques centrales au contact quotidien avec le grand capital…) et rejoignent donc peu ou prou la question posée par les libéraux concernant la mise en concurrence des monnaies et la création de monnaies privées.

Deux remarques :

1- Les masses monétaires M3 de l'Euro et plus encore celle du Dollar ont plus que doublé en moins de 10 ans, soit bien plus que le (?) 4,5% annuel normal au regard de la croissance économique de la zone Euro ou (?) 5,5% de la zone Dollar. Les taux à 2 chiffres ne sont pas des taux moyens sur cette période mais des taux récents, observés en rythme annuel depuis le début de l'année 2007/2006 et peut-être aussi une partie de 2006/2005.

2- Ce décalage pourrait provenir d'une demande de devises fortes de la part des économies émergentes (tant mieux) ou encore d'une inflation cachée e.g. dans l'immobilier (il semblerait que le prix à l'achat de l'immobilier n'est pas incorporé dans les indices d'inflation). Or on a tout lieu de croire qu'il y a une déflation structurelle des biens de consommation du fait de la dématérialisation et des délocalisations, etc. Donc il y a une forte interrogation sur le fait que la masse monétaire soit contrôlée sur la base du bon indicateur d'inflation… En période de forte contrainte urbaniste, les biens immobiliers sont fortement contraints en volume, donc toute bulle monétaire se cristalise sur leur augmentation en valeur (d'où la crise du logement). Mais de cela, l'article d'Attac ne parle pas…

En tout cas, voila plusieurs décennies que les idées qui prennent du recul viennent comme d'habitude des libéraux, des alter-néo-marxo et des nationalistes. Les mouvances centrales qui exercent le pouvoir politique proposent des salmigondis de mesures techniques au ras des paquerettes histoire de dire qu'ils font quelque chose…

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Une 3ème remarque : la crise de confiance réduit la disponibilité de la "monnaie" fiduciaire (déposée puis reprétée par les banques de dépots) et les banques centrales la compensent de façon payante et contre gages en émettant provioirement de la monnaie scripturale.

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La seule chose que je peux te dire, c'est que cette article ne contient que des conneries. L'ai-je lu? Non, j'ai juste lu le nom de l'auteur, Jean-Marie Harribey, il n'écrit que des conneries destinées à justifier l'interventionnisme.

Donc tu sais d'avance que quelqu'un dit des conneries sans avoir lu son texte. :icon_up:

Il me semble clair qu'il y a beaucoup de bouillie dans ce papier mais il y a aussi quelques affirmations correctes sur les banques centrales et l'hypocrisie dans leur soi-disant politique anti-inflationniste (spéciale cacedédi à Orwell).

Chaque fois, les banques centrales sortent le système de la crise en lui fournissant des liquidités en abondance, tout en clamant leur vigilance devant le risque inflationniste.

Maintenant, venant de types d'ATTAC, je signale qu'il y a eu beaucoup mieux que ce texte. Voici un très bon article, je pense, en dehors de ses quelques éruptions rhétoriques anti-marché et de son tropisme misérabiliste sur les emprunteurs subprime: La crise financière et ses enseignements

La crise financière et ses enseignements

TOUT a commencé lorsque le piège tendu par les organismes de crédits hypothécaires du secteur des “subprime” s’est refermé sur les salariés pauvres américains.

Aux Etats-Unis, les prêts immobiliers sont ventilés en trois catégories : “subprime”, “non-prime” et “prime”.

La catégorie des “subprime” correspond au niveau de solvabilité le plus bas de l’emprunteur, le plus souvent des salariés pauvres.

Ces prêts sont accordés par un institut de crédits spécialisé ou par une banque commerciale. Ils sont garantis par une hypothèque. Ils fonctionnent comme un véritable piège : les premières années, les mensualités de remboursement sont peu importantes. Mais très rapidement, le taux s’élève et peut atteindre 18%. Nombre de salariés pauvres ne peuvent plus, alors, payer leurs mensualités.

Ce système ne peut fonctionner, au détriment des salariés pauvres et au profit des banques, que dans un contexte de hausse des biens immobiliers. C’est, en effet, uniquement dans un tel contexte que les organismes de crédits sont assurés, grâce à l’hypothèque qui leur permet de faire vendre le bien, de récupérer leur capital et les intérêts déjà dus au moment où l’emprunteur n’arrive plus à payer ses mensualités.

Mais depuis trois ans, les salaires stagnent et les taux de la Réserve fédérale (FED) sont passés de 2% à 5,75%, augmentant d’autant les taux des prêts “subprime”, variables et indexés sur les taux de la FED. Des emprunteurs de plus en plus nombreux ont donc cessé de payer leurs mensualités. Leurs logements ont été vendus aux enchères, ce qui n’a fait qu’accentuer la baisse déjà en cours des prix de l’immobilier. Durant ces mêmes années, 1,2 millions d’Américains ont perdu leur logement, et la situation ne fait qu’empirer en même temps que se dégonfle la bulle spéculative immobilière.

Les arroseurs arrosés

Les emprunts “subprime” n’ont pas été gardés dans le bilan des organismes qui les avaient accordés. Ces organismes ne se chargent plus, moyennant une commission, que de recouvrer les mensualités. Ces prêts ont été “titrisés” c’est-à-dire qu’ils ont été regroupés avec d’autres créances sur un instrument financier, le CDO (Collteralized Debt Obligation), et mis en vente sur les marchés financiers.

Ces CDO ont été plutôt bien notés par les organismes de notation (Moodys’s, Standard and Poor’s ou Fich) et ont été achetés par des fonds de placement partout dans le monde. Ces fonds ont acheté ces CDO en toute connaissance de cause : ils voulaient “doper” le rendement de leurs produits grâce au intérêts exorbitants payés par les emprunteurs du secteur des “subprime”. Ces CDO se sont même retrouvés dans de très nombreuses SICAV présentées comme “sans risque” à leurs souscripteurs.

Les organismes de prêts hypothécaires à risque (tel l’American Home Mortgage) ont été les premiers touchés par l’augmentation rapide des non remboursements de prêts “subprime” : il leur devenait difficile de continuer leur activité.

Les fonds de placement ont suivi, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Australie, en France où, le 7 août, BNP-Paribas décidait de suspendre le calcul de la valeur liquidative de trois de ses fonds qui venaient de perdre plus de 20% en un peu moins d’une semaine.

De la crise immobilière à la crise boursière en passant par la crise bancaire

Vendredi 10 août, tout s’est accéléré. Aux Etats-Unis, en Europe, les banques ne prêtaient plus qu’avec une extrême réticence aux autres établissements financiers. Elles avaient peur de ne pas être remboursées si ces établissements étaient trop engagés dans l’immobilier américain. Le taux interbancaire (taux auquel les banques se prêtent de l’argent au jour le jour) passait en quelques minutes de 4,10% à 4,70%. Il faut dire que la plupart des analystes financiers estiment a plus de 300 milliards de dollars l’engagement des banques dans le secteur des “subprime”, alors que 3 milliards de dollars seulement ont pour le moment été identifiés. En quête de liquidités, les banques se précipitaient alors sur le marché monétaire, marché plus large que le marché interbancaire où seules peuvent intervenir les institutions financières.

La crise immobilière s’était transformée en crise bancaire et monétaire

Les banques centrales sont alors intervenues massivement. La FED, la Banque Centrale Européenne (BCE), la Banque du Japon ont, au total, en un peu plus d’une semaine, mis plus de 400 milliards d’euros de liquidités (sous forme d’euros, de dollars ou de yens) à la disposition des établissements bancaires.

Après ce “vendredi noir”, les craintes des marchés se sont étendues à toutes les opérations de crédit. La crise de l’immobilier aux Etats-Unis s’est étendue aux marchés des emprunteurs des catégories “prime” et “non-prime”, c’est-à-dire à des marchés où les emprunteurs sont, en principe, beaucoup plus solvables.

Les actions des fonds d’investissements spécialisés dans l’acquisition d’entreprise à crédit, les Leverage Buy Out (LBO), ont vu leurs cours baisser. Les grands investisseurs qui détenaient une bonne part des actions des fonds engagés dans le crédit immobilier ont vendu leurs actions dont le cours s’effondrait. Ils ont également vendu une partie des actions des grands groupes bancaires qu’ils détenaient : la valeur de ces actions baissait alors rapidement.

Pour compenser leurs pertes dans ces secteurs, ces grands investisseurs se sont alors mis à vendre les actions qu’ils détenaient dans d’autres compartiments du marché financier. Ces ventes ont entraîné une baisse générale des cours boursiers. La panique a commencé à s’emparer des marchés financiers : ces baisses ont fait boule de neige et entraîné de nouvelles baisses des cours.

La crise bancaire et monétaire était devenue une crise boursière

Les nombreux fonds qui étaient investis dans l’immobilier américain ont commencé à vendre leurs valeurs mobilières sur les marchés européens et asiatiques afin de trouver des liquidités.

Les investisseurs (notamment japonais) qui avaient emprunté des yens (en ne payant des taux d’intérêt que de 0,50%), pour les placer dans des monnaies de pays ou les taux d’intérêt sont 10 à 15 fois plus élevés, s’empressaient de reconvertir leurs avoirs en yens afin de se mettre à l’abri de la crise des “subprime” et de ses retombées. Ce mouvement entraînait une brusque appréciation du yen par rapport au dollar. La peur que cette hausse du yen ne pénalise les exportations des grands groupes japonais s’emparait alors des investisseurs qui se mettaient à vendre les actions de ces groupes, entraînant ainsi la baisse de leurs cours.

La crise née aux Etats-Unis s’étendait à l’ensemble des places boursières de la planète. C’est l’une des rançons de la mondialisation libérale et de la totale liberté de circulation qu’elle accorde aux capitaux.

« Trop gros pour faire faillite »

« Too big to fail », c’est cet adage anglo-saxon qui a amené les banques centrales à soutenir les établissements bancaires au bord de l’effondrement, en mettant à leur disposition plus de 400 milliards d’euros. C’est particulièrement vrai en Europe où l’engagement des banques allemandes dans les crédits américains à risque menaçait d’effondrement le système bancaire allemand d’abord, européen, ensuite.

Il est difficile de comprendre pourquoi la politique de la BCE et de la FED a recueilli tant de louanges, même à gauche. En réalité, on ne voit pas comment elles auraient pu agir autrement et ne pas jouer leur rôle de “prêteur en dernier ressort” afin d’éviter une crise systémique, un effet domino généralisé. Il ne faut pas, pour autant, se voiler la face : il ne s’agit là que de reculer pour mieux sauter.

La BCE a accordé 300 milliards d’euros de crédit aux banques. La FED a non seulement mis plus de 100 milliards de dollars de liquidités à la disposition des banques, mais elle a baissé son taux de réescompte, leur permettant ainsi un refinancement permanent à un taux inférieur de 0,5 point. Elle a même été jusqu’à accepter en garantie, en contrepartie des liquidités prêtées aux banques, une “large gamme” de produits financiers, « y compris des prêts hypothécaires et des actifs qui y sont liés ». C’est-à-dire qu’elle a encouragé les banques à se débarrasser d’une partie des crédits hypothécaires à risque. Dès lors, pourquoi les banques se gêneraient-elles ? Pourquoi ne continuerait-elles pas à prendre les mêmes risques puisqu’elles savent que leurs pertes seront, de toute façon, limitées par l’intervention des banques centrales ?

La lutte contre l’inflation : un prétexte pour la BCE

Le président de la BCE, Trichet, affirmait, en pleine crise financière : « La forte inflation c’est un peu de la drogue, cela vous donne des satisfactions immédiates mais ensuite vous le payez cher. » (Le Monde 16/08).

Mais de quelle inflation parlait-il ? De l’incroyable augmentation des prix des actifs financiers depuis vingt ans ? Non, aussi irréaliste que cela puisse paraître, il parlait de l’augmentation des prix de 1,8 % prévue en 2007 par la BCE dans la zone euro. En quoi une telle augmentation des prix peut-elle être qualifiée de forte inflation et même d’inflation tout court alors que la BCE elle-même considère qu’il n’est possible de parler d’inflation qu’à partir d’une augmentation des prix de 2 % ?

Quant à la définition de la drogue donnée par Trichet elle correspondait parfaitement à l’injection de 300 milliards d’euros de liquidités qu’elle a accordé aux banques de la zone euro au nom de la « stabilité financière ». Cette injection (c’est bien le mot !) ne donne-t-elle pas, en effet, aux banquiers des « satisfactions immédiates » mais qui se paieront, demain, par la création de nouvelles bulles spéculatives ? Cela avait déjà été la conséquence de l’injection massive de liquidités à la fin des années 1990, lors de la crise née de la faillite du fonds spéculatif américain « Long Term Capital Management » (LTCM). Cette injection de liquidités avait largement contribué à la formation de la bulle immobilière aux Etats-Unis, cette bulle qui est à l’origine de l’actuelle crise financière.

La crise financière met à nu la politique de la BCE : son objectif réel n’est pas de lutter contre « l’inflation » comme elle le martèle tous les jours. Ce combat est éminemment sélectif. La seule inflation que combat la BCE est celle qui pourrait voir pour origine des « augmentations de salaires plus fortes qu’attendu », selon la langue de bois de cette institution. L’augmentation des profits (qui rentre pourtant, au même titre, que les salaires dans le prix des marchandises ou des services) n’est jamais remise en cause par la BCE. Au contraire, toute sa politique a pour objectif d’augmenter les profits en jugulant les augmentations de salaires au nom, précisément, de la lutte contre l’inflation.

En gonflant de 300 milliards d’euros la masse monétaire de la zone euro, la BCE a agi en totale contradiction avec ses discours anti-inflationnistes. Elle a ainsi apporté une nouvelle fois la preuve de ce qu’était sa véritable mission : préserver à tous prix la « stabilité des marchés financiers » et la valeur des capitaux, même si le prix à payer était une recrudescence de l’inflation !

Par Jean-Jacques Chavigné (Démocratie & Socialisme - http://www.democratie-socialisme.org/) et Gérard Filoche (D&S, membre du Conseil scientifique d’Attac France)

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Donc tu sais d'avance que quelqu'un dit des conneries sans avoir lu son texte. :icon_up:

Il me semble clair qu'il y a beaucoup de bouillie dans ce papier mais il y a aussi quelques affirmations correctes sur les banques centrales et l'hypocrisie dans leur soi-disant politique anti-inflationniste (spéciale cacedédi à Orwell).

Chaque fois, les banques centrales sortent le système de la crise en lui fournissant des liquidités en abondance, tout en clamant leur vigilance devant le risque inflationniste.

Maintenant, venant de types d'ATTAC, je signale qu'il y a eu beaucoup mieux que ce texte. Voici un très bon article, je pense, en dehors de ses quelques éruptions rhétoriques anti-marché et de son tropisme misérabiliste sur les emprunteurs subprime: La crise financière et ses enseignements

Le commentaire d'Attac sur les banques centrales se résume ainsi : les BC assurent la stabilité des prix et des marchés financiers en empêchant l'inflation des prix des biens et services et des salaires, mais en laissant s'envoler les prix des actifs financiers. Elles servent donc le capital et le profit plutôt que le travail.

C'est pour cela que l'inflation est mesurée sur les prix des biens et services, mais pas sur ceux des actifs financiers.

Mais, l'inflation doit-elle se baser également sur ces actifs? Ici, on parle bien des prix des actifs financiers vendus et revendus sur un marché, la bourse. Il ne s'agit pas de prix de biens ou services venant d'être créés! Dans ce cas, le calcul de l'inflation devrait tenir compte de l'argus, du cours de l'occasion de CD, de meubles, de tout ce qui s'achète d'occasion. Les logements sont aussi des occasions : un logement neuf est un bien nouveau, mais pas une vente de part à part. Est-ce que ça aussi ça devrait être calculé? Je ne crois pas. L'échange ne fait pas partie de la production. C'est comme les intermédiaires de production : on ne compte le prix d'un produit que lors de l'achat final, et pas les n fois où le produit a été acheté, modifié, conditionné ou détaillé puis finalement revendu différent à l'échelon suivant, jusqu'au vendeur au détail.

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Le commentaire d'Attac sur les banques centrales se résume ainsi : les BC assurent la stabilité des prix et des marchés financiers en empêchant l'inflation des prix des biens et services et des salaires, mais en laissant s'envoler les prix des actifs financiers. Elles servent donc le capital et le profit plutôt que le travail.

C'est pour cela que l'inflation est mesurée sur les prix des biens et services, mais pas sur ceux des actifs financiers.

Mais, l'inflation doit-elle se baser également sur ces actifs? Ici, on parle bien des prix des actifs financiers vendus et revendus sur un marché, la bourse. Il ne s'agit pas de prix de biens ou services venant d'être créés! Dans ce cas, le calcul de l'inflation devrait tenir compte de l'argus, du cours de l'occasion de CD, de meubles, de tout ce qui s'achète d'occasion. Les logements sont aussi des occasions : un logement neuf est un bien nouveau, mais pas une vente de part à part. Est-ce que ça aussi ça devrait être calculé? Je ne crois pas. L'échange ne fait pas partie de la production. C'est comme les intermédiaires de production : on ne compte le prix d'un produit que lors de l'achat final, et pas les n fois où le produit a été acheté, modifié, conditionné ou détaillé puis finalement revendu différent à l'échelon suivant, jusqu'au vendeur au détail.

Tout est modifié, vendu n fois avant d'arriver dans des mains. Et idéalement, tout devrait être en cycle pour ne pas déverser des poubelles partout. Dans ce cas, on ne devrait plus rien compter rapidement.

Et je ne comprends pas ta distinction production/échange. Une production sans échange c'est une perte. Ce n'est pas l'acte de produire qui importe, mais d'échanger, parce que cela signifie le fait que deux personnes sont dans une meilleure situation après qu'avant.

La question que tu poses est celle de la mesure de l'inflation. La réponse est simple : elle est impossible, parce que personne ne consomme ou investit dans la même chose.

Néanmoins, il est clair que l'injection de monnaie va là où les bénéficiaires du crédit les mettent, càd bien à la bourse, l'immobilier.

De là, il y a bien des gagnants et des perdants dans le processus d'inflation par l'injection de monnaie.

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Donc tu sais d'avance que quelqu'un dit des conneries sans avoir lu son texte. :icon_up: enseignements[/url]

J'ai déjà lu plusieurs articles de ce type, et même commenté il y a deux ou trois ans un de ses textes sur la courbe de Laffer : ce n'est pas forcément un concept très carré, mais lui a complètement compris de travers celui-ci, tentant de justifier une fois de plus l'imposition étatique dans des termes que même moi, je crois, j'ai pu réfuté, alors je ne parle même pas des éminents économistes qui peuplent ce forum, et dont tu fais partie.

La crédibilité intellectuelle, ça se gagne en des années, et ça peut se perdre sur une seule parole, that's life.

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Tout est modifié, vendu n fois avant d'arriver dans des mains. Et idéalement, tout devrait être en cycle pour ne pas déverser des poubelles partout. Dans ce cas, on ne devrait plus rien compter rapidement.

Et je ne comprends pas ta distinction production/échange. Une production sans échange c'est une perte. Ce n'est pas l'acte de produire qui importe, mais d'échanger, parce que cela signifie le fait que deux personnes sont dans une meilleure situation après qu'avant.

La question que tu poses est celle de la mesure de l'inflation. La réponse est simple : elle est impossible, parce que personne ne consomme ou investit dans la même chose.

Néanmoins, il est clair que l'injection de monnaie va là où les bénéficiaires du crédit les mettent, càd bien à la bourse, l'immobilier.

De là, il y a bien des gagnants et des perdants dans le processus d'inflation par l'injection de monnaie.

On est à peu près d'accord.

C'est sûr, mesurer l'inflation est difficile. Mais les banques centrales ont besoin de ce chiffre pour fixer leur politique, même si, bien sûr, il serait plus sain et plus normal que les BC ne fixent pas les taux d'intérêt et restreignent la masse monétaire : au marché de demander sa conso de monnaie et aux prix de monter s'il le faut (là, le signal prix serait complet : inflation, donc manque de concurrence ou demande générale forte) sachant qu'une mauvaise utilisation de l'émission de monnaie ou qu'une inflation due aux politiques serait sanctionnée par le taux de change de la monnaie (= confiance mondiale dans la monnaie).

Alors, tant que les BC font ce qu'elles font, l'inflation doit être mesurée (et même si elles disparaissaient, les cambistes et d'autres la demanderaient également). En fait la notion d'inflation est confuse. Est-ce la mesure de l'évolution des prix ou est-ce la mesure de la valeur des biens? Je sais que l'INSEE ne compte pas l'augmentation des prix lorsque ça correspond à une amélioration de qualité d'un bien (ex: ordi). Ca ressemble donc à la mesure de la valeur. Pour une maison dont le prix de marché double, le prix est doublé, mais la valeur? En fait elle n'existe pas dans l'absolu! Et un produit complètement nouveau, il est compté comment?

C'est tout ce que je peux dire. Mon analyse est limitée. Je vois bien qu'il y a une boucle monétaire, que les choses doivent s'équilibrer. Mais je ne sais pas où la boucle commence, où elle finit. L'injection de monnaie, les perdants, l'inflation, je sèche. J'ai cru comprendre que la création de monnaie devait répondre à la demande de monnaie, utilisée par les banques pour le prêt, ce qui donne une monnaie stable (inflation/déflation nulle) à taux de change constant ou stable

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On est à peu près d'accord.

C'est sûr, mesurer l'inflation est difficile. Mais les banques centrales ont besoin de ce chiffre pour fixer leur politique, même si, bien sûr, il serait plus sain et plus normal que les BC ne fixent pas les taux d'intérêt et restreignent la masse monétaire : au marché de demander sa conso de monnaie et aux prix de monter s'il le faut (là, le signal prix serait complet : inflation, donc manque de concurrence ou demande générale forte) sachant qu'une mauvaise utilisation de l'émission de monnaie ou qu'une inflation due aux politiques serait sanctionnée par le taux de change de la monnaie (= confiance mondiale dans la monnaie).

Alors, tant que les BC font ce qu'elles font, l'inflation doit être mesurée (et même si elles disparaissaient, les cambistes et d'autres la demanderaient également). En fait la notion d'inflation est confuse. Est-ce la mesure de l'évolution des prix ou est-ce la mesure de la valeur des biens? Je sais que l'INSEE ne compte pas l'augmentation des prix lorsque ça correspond à une amélioration de qualité d'un bien (ex: ordi). Ca ressemble donc à la mesure de la valeur. Pour une maison dont le prix de marché double, le prix est doublé, mais la valeur? En fait elle n'existe pas dans l'absolu! Et un produit complètement nouveau, il est compté comment?

C'est tout ce que je peux dire. Mon analyse est limitée. Je vois bien qu'il y a une boucle monétaire, que les choses doivent s'équilibrer. Mais je ne sais pas où la boucle commence, où elle finit. L'injection de monnaie, les perdants, l'inflation, je sèche. J'ai cru comprendre que la création de monnaie devait répondre à la demande de monnaie, utilisée par les banques pour le prêt, ce qui donne une monnaie stable (inflation/déflation nulle) à taux de change constant ou stable

Je ne sais pas ce que tu appelles "valeur" ? Je ne connais que les prix, et sinon, les échelles de préférences subjectives, mais il n'existe pas de valeur objective indépendante des prix.

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Je ne sais pas ce que tu appelles "valeur" ? Je ne connais que les prix, et sinon, les échelles de préférences subjectives, mais il n'existe pas de valeur objective indépendante des prix.

Oui, c'est vrai. Mais, dans ma remarque sur le calcul de l'inflation par l'INSEE, la notion d'amélioration d'un produit (une certaine valeur) est prise en compte (enfin, il me semble). On peut aussi estimer la valeur d'une entreprise par certains éléments (taux de profit, investissements rentables) et les agences de notations disent parfois "telle entreprise à vendre est sur-payée" ou "le prix de l'action est sur ou sous évalué". Il s'agit donc bien d'estimer un prix suivant une notion de "valeur" (objective ou subjective). Cette notion, je te l'accorde, dépend du prix (c'est d'ailleurs l'inverse).

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Oui, c'est vrai. Mais, dans ma remarque sur le calcul de l'inflation par l'INSEE, la notion d'amélioration d'un produit (une certaine valeur) est prise en compte (enfin, il me semble). On peut aussi estimer la valeur d'une entreprise par certains éléments (taux de profit, investissements rentables) et les agences de notations disent parfois "telle entreprise à vendre est sur-payée" ou "le prix de l'action est sur ou sous évalué". Il s'agit donc bien d'estimer un prix suivant une notion de "valeur" (objective ou subjective). Cette notion, je te l'accorde, dépend du prix (c'est d'ailleurs l'inverse).

On ne peut pas comparer une note d'une agence qui est un opinion, et les chiffres de l'inflation par l'INSEE qui a une prétention de vérité.

La première est bien subjective, la deuxième a une fausse prétention à l'objectivité. Et d'ailleurs, elle sert de base à la politique économique, la revalorisation du smic, des retraites, de la politique monétaire, etc…

Personne ne t'oblige à suivre les opinions des agences de notation, par contre l'avis de l'INSEE tu le subis obligatoirement, puisqu'il est imposé par le bras armé de l'Etat.

Sinon, une agence de notation parle de la solvabilité, pas de la "valeur" de l'entreprise. Les "AAA", c'est une estimation de la capacité de l'entreprise a ne pas tomber en faillite, et donc à honorer ses dettes.

Ce sont plutôt les "equity analysts" qui disent que telle action est sur ou sous-évaluée, mais idem, c'est une opinion, donc subjective, et tu peux en faire ce que tu veux.

Enfin, on ne peut pas comparer une opinion subjective sur une chose concrète, une entreprise (entité légale, même si elle n'est pas physique) et un truc mystique sans réalité comme "le panier moyen des foyers français moyens".

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…les chiffres de l'inflation par l'INSEE qui a une prétention de vérité […] a une fausse prétention à l'objectivité.

L'indice des prix à la consommation est parfaitement objectif. Maintenant, on peut toujours discuter de la validité des échantillons et des méthodes de calcul choisis.

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Je ne dirai pas, comme le dit l'article d'ATTAC, que les banques centrales sont irresponsables, incompétentes ou vendues à je ne sais quels intérêts.

En réalité le véritable problème est qu'on a confié aux banques centrales une mission impossible à remplir: il ne s'agit rien de moins que de planifier l'évolution des moyens de paiement nécessaires aux échanges économiques et finalement de planifier (indirectement) le développement économique en essayant d'atteindre un niveau jugé souhaitable d'inflation et/ou de croissance. Or, comme l'ont montré Mises et Hayek, quels que soient les degrés de compétences ou de "pureté morale" du planificateur, la planification est complètement impossible. Elle est condamnée à échouer.

Par conséquent les gens d'ATTAC ont beau jeu de critiquer les banquiers centraux. Il est indéniable que leurs politiques monétaires ont des effets pervers. Mais cela résulte de la nature même de la mission qui leur a été confiée. Mettons nous un instant à la place de Bernanke ou Trichet ou moment de la crise des subprime. La panique gagne les marchés car plus personne n'arrive à évaluer les risques (ils sont disséminés dans les fameux CDO). Conséquence: les banques refusent de se refinancer entre elles sur le marché du court terme (qui est normalement le marché le plus liquide du monde). Le problème qui se pose au banquier central est simple: soit il intervient en injectant des liquidités et éventuellement en baissant les taux (1), soit il reste les bras croisés (2).

Solution 1: la crise d'illiquidité est évitée mais on a renforcé le risque moral. En effet les banques imprudentes ont réussi à s'en sortir et même sans doute à gagner deux fois. Une première fois en profitant de la bulle spéculative. Une deuxième fois après l'éclatement de la bulle en pouvant spéculer sur les actifs sous évalués sans jamais avoir à courir le risque de faillite car la banque centrale est là en prêteur en dernier ressort. En choisissant cette solution, on hypothèque le long terme: on favorise les prises de risque inconsidérés et donc les crises futures.

Solution 2: le risque d'illiquidité n'est pas écarté. Une banque fait faillite. Effet domino, crise systémique, effondrement généralisé du système financier. Scénario type 1929… mais les gens ont pris leur responsabilité…

Il n'y a donc pas de bonne solution dans ce genre de crise pour une banque centrale. Car tout le problème vient de la banque centrale. Les banques centrales faussent en effet les signaux du marché pour au moins deux raisons:

- l'aléa moral: les gens prennent trop de risques car ils savent que la banque centrale viendra les sauver en cas de pépin.

- le phénomène de big player: tous les regards sont tournés vers la banque centrale qui devient le point de convergence des anticipations des agents. Il s'ensuit un comportement moutonnier: tout le monde essaye de deviner avant les autres ce que va faire la banque centrale pour pouvoir en tirer profit. En vérité, pour reprendre les mots de Hayek, l'institutionnalisation d'une banque centrale transforme un système de règles en un système commandements (ce qui est la caractéristique du passage de l'économie de marché à la planification): les banques sont dépendantes de la politique de la banque centrale pour orienter leur activité et non plus des préférences des agents économiques qui émergent du processus de marché entre individus libres. Ainsi les anticipations convergent vers la politique monétaire de la banque centrale: elles s'uniformisent d'où le comportement moutonnier, "irresponsable" dirait ATTAC, des agents économiques. ATTAC oublie simplement de préciser que les financiers ne sont irresponsables que dans la mesure où ils ont intérêt à l'être…

La conclusion de tout ça, c'est qu'ATTAC prêchent évidemment pour sa paroisse. Certes on peut critiquer la politique monétaire des BC au nom de leurs effets pervers, mais ATTAC veut simplement remplacer les effets pervers d'une certaine politique monétaire par les effets pervers de sa propre politique monétaire. De ce fait ATTAC manque le vrai problème. En réalité une BC ne peut (matériellement mais aussi logiquement) pas remplir sa mission: elle a comme principal défaut de discoordonner les processus de marché car justement elle échappe aux mécanismes de marché. Il faudrait donc supprimer l'idée de banque centrale qui, dans son essence, est une idée qui implique la planification. Or comme l'ont montré Mises et Hayek, il n'y a pas de juste milieu entre socialisme et capitalisme. Soit on a l'un, soit on a l'autre (avec leurs avantages et leurs inconvénients) mais vouloir concilier les deux mènent à des crises insolubles qui nous ramènent forcément vers plus de capitalisme (suppression des BC par exemple) ou (exclusif) vers plus de socialisme ("redomestication des BC" comme dit ATTAC).

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On constate cependant que les banques ont tout intérêt à préserver cettte institution planificatrice, bref que des agents économiques privés tirent parti des règles que régissent des agents économiques publics. Je ne vois pas la disparition des BC de sitôt dans de telles conditions.

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On constate cependant que les banques ont tout intérêt à préserver cettte institution planificatrice, bref que des agents économiques privés tirent parti des règles que régissent des agents économiques publics. Je ne vois pas la disparition des BC de sitôt dans de telles conditions.

A vrai dire, il n'est pas certain qu'il y ait un tel consensus sur l'existence des banques centrales chez les agents privés. En effet il est bien évident que les banques privées peuvent tirer parti de l'existence d'une banque centrale. Mais pas toutes: ce sont essentiellement les "mauvaises" banques qui profitent de la situation.

Mais n'oublions pas le reste du monde… La banque centrale, par les effets pervers qu'elle induit, a des conséquences néfastes sur le reste de l'économie "non financière". J'ai eu l'occasion de rencontrer quelques responsables financiers de groupes français (pas du CAC 40: je ne suis pas Trichet) et il sont bien conscients que la crise qui a eu lieu va avoir des conséquences sur leur mode de financement. Et ils n'aiment pas ça du tout car ils ont des investissements en cours ou en projet qui étaient fondés sur certaines hypothèses de financement… De même ces gens étaient aussi très agacés, de façon général, par le fétichisme des chiffres qui s'est emparé des marchés financiers: ils remarquaient ainsi qu'un obscur indice du moral des ménages américains du fin fond de l'Arkansas pouvaient entraîner une variation des taux d'intérêts. Pourquoi ? Parce que ce fameux indice préfigure en général assez bien le moral des ménages américains dans leur ensemble. De ce fait il est utilisé par la FED pour fixer ses anticipations d'inflation et de croissance, ce qui peut finalement avoir des conséquences sur la fixation des taux court terme (les seuls fixés par la banque centrale) et in fine sur les cours euro/dollar. Ainsi tous les spéculateurs attendent avec avidité cet indice pour essayer d'anticiper avant tout le monde la "déclaration" du gouverneur de la BC. On retrouve le phénomène de convergence des anticipations autour de la BC.

Par conséquent, si on fournit à ces responsables financiers des réflexions ou des solutions qui leur permettent de résoudre leurs problèmes, il n'y a aucun doute qu'ils les écouteront. Ils en ont marre tout simplement de devoir se couvrir à tout bout de champ contre les conséquences de prise de risques qui ne sont pas les leurs. Alors il est bien évident qu'il ne leur vient pas à l'idée de supprimer la banque centrale: ils ont autre chose à faire que de faire de la théorie économique. Mais c'est là que les libéraux peuvent avoir un rôle à jouer: en proposant des grilles d'analyse et des solutions. Il y a des théories monétaire qui fonctionnent sans banque centrale: la banque libre par exemple. Il y a des exemples historiques de fonctionnement de la banque libre. ll faut ensuite proposer un plan de transition ensuite car sinon aucun homme d'affaires ou homme politique n'écoutera. Bref il faut se retrousser les manches !!

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A vrai dire, il n'est pas certain qu'il y ait un tel consensus sur l'existence des banques centrales chez les agents privés. En effet il est bien évident que les banques privées peuvent tirer parti de l'existence d'une banque centrale. Mais pas toutes: ce sont essentiellement les "mauvaises" banques qui profitent de la situation.

Mais n'oublions pas le reste du monde… La banque centrale, par les effets pervers qu'elle induit, a des conséquences néfastes sur le reste de l'économie "non financière". J'ai eu l'occasion de rencontrer quelques responsables financiers de groupes français (pas du CAC 40: je ne suis pas Trichet) et il sont bien conscients que la crise qui a eu lieu va avoir des conséquences sur leur mode de financement. Et ils n'aiment pas ça du tout car ils ont des investissements en cours ou en projet qui étaient fondés sur certaines hypothèses de financement… De même ces gens étaient aussi très agacés, de façon général, par le fétichisme des chiffres qui s'est emparé des marchés financiers: ils remarquaient ainsi qu'un obscur indice du moral des ménages américains du fin fond de l'Arkansas pouvaient entraîner une variation des taux d'intérêts. Pourquoi ? Parce que ce fameux indice préfigure en général assez bien le moral des ménages américains dans leur ensemble. De ce fait il est utilisé par la FED pour fixer ses anticipations d'inflation et de croissance, ce qui peut finalement avoir des conséquences sur la fixation des taux court terme (les seuls fixés par la banque centrale) et in fine sur les cours euro/dollar. Ainsi tous les spéculateurs attendent avec avidité cet indice pour essayer d'anticiper avant tout le monde la "déclaration" du gouverneur de la BC. On retrouve le phénomène de convergence des anticipations autour de la BC.

Par conséquent, si on fournit à ces responsables financiers des réflexions ou des solutions qui leur permettent de résoudre leurs problèmes, il n'y a aucun doute qu'ils les écouteront. Ils en ont marre tout simplement de devoir se couvrir à tout bout de champ contre les conséquences de prise de risques qui ne sont pas les leurs. Alors il est bien évident qu'il ne leur vient pas à l'idée de supprimer la banque centrale: ils ont autre chose à faire que de faire de la théorie économique. Mais c'est là que les libéraux peuvent avoir un rôle à jouer: en proposant des grilles d'analyse et des solutions. Il y a des théories monétaire qui fonctionnent sans banque centrale: la banque libre par exemple. Il y a des exemples historiques de fonctionnement de la banque libre. ll faut ensuite proposer un plan de transition ensuite car sinon aucun homme d'affaires ou homme politique n'écoutera. Bref il faut se retrousser les manches !!

pour tes deux derniers posts : bravo ! bis ! encore !

Bon, on va lancer une free-banking task force à LC avec des profs libéraux, des financiers et tout ça.

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pour tes deux derniers posts : bravo ! bis ! encore !

Bon, on va lancer une free-banking task force à LC avec des profs libéraux, des financiers et tout ça.

C'est exactement ça qu'il faut faire. Comme le dit Hegel (oups…), "la chouette de Minerve ne s'envole qu'à la tombée de la nuit": c'est dans les périodes de crise, lorsque le sens des choses n'est plus donné, qu'on peut réfléchir dessus et le changer.

J'ai cru lire un article dans la Tribune qui traitait de la suppression de la banque centrale (ou du moins mettait gravement en cause leur existence). Et bien je trouve que c'est déjà un grand progrès. C'est comme cela qu'on peut populariser une idée, la faire circuler parmi les décideurs. La mise en pratique ne se fait pas du jour au lendemain car la nouveauté inquiète (sans compter le rôle de l'inertie intellectuelle) mais, à la prochaine crise, cette idée ne sera plus nouvelle, elle aura perdu son caractère étrange, elle pourra devenir une option comme une autre. Et c'est à ce moment là qu'il faut avoir un plan de transition crédible et raisonnable qui ne condamne pas le free banking à rester une belle idée théorique. Il faut absolument réfléchir à la mise en pratique. Or je n'ai pour l'instant rien réussi à trouver là dessus. Si quelqu'un a des pistes…

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C'est exactement ça qu'il faut faire. Comme le dit Hegel (oups…), "la chouette de Minerve ne s'envole qu'à la tombée de la nuit": c'est dans les périodes de crise, lorsque le sens des choses n'est plus donné, qu'on peut réfléchir dessus et le changer.

J'ai cru lire un article dans la Tribune qui traitait de la suppression de la banque centrale (ou du moins mettait gravement en cause leur existence). Et bien je trouve que c'est déjà un grand progrès. C'est comme cela qu'on peut populariser une idée, la faire circuler parmi les décideurs. La mise en pratique ne se fait pas du jour au lendemain car la nouveauté inquiète (sans compter le rôle de l'inertie intellectuelle) mais, à la prochaine crise, cette idée ne sera plus nouvelle, elle aura perdu son caractère étrange, elle pourra devenir une option comme une autre. Et c'est à ce moment là qu'il faut avoir un plan de transition crédible et raisonnable qui ne condamne pas le free banking à rester une belle idée théorique. Il faut absolument réfléchir à la mise en pratique. Or je n'ai pour l'instant rien réussi à trouver là dessus. Si quelqu'un a des pistes…

l'article de LC dans la tribune et le fiagro sur les BCs

http://www.liberte-cherie.com/a2774-Crise_…ont_croit_.html

D'autres devraient suivre.

Je suis comme toi très sec sur comment sortir de la monnaie de singe étatique et aller vers de la monnaie "libre".

Déjà qu'il y a débats sans fin sur ce qu'est une monnaie légitime, alors en plus savoir comment y aller, c pas gagné :icon_up:

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