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EADS: banal délit d'initié ou affaire d'Etat ?


Aurel

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Il existe déja un marché avec une vraie cotation et une liquidité convenable sans réglementation AMF?

Non, mais est ce qu'il existe une loi qui empêche de le créer ?

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Faut savoir ce que tu dis. Le Marché Libre ne répond pas à ces exigences?

Je n'en suis pas sûr. En pratique, le marché libre s'adresse à des PME, je ne crois pas qu'il soit adapté aux grosses capitalisations, en tout cas, il n'est pas règlementé.

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Attendez, je suis pas sûr que tout le monde comprenne bien : POE et jabial parlent d'un compartiment de Euronext, ex Bourse de Paris, qui s'appele "le Marché Libre". Il a changé de nom d'ailleurs je crois.

Si on devait faire une comparaison, si là où évoluent les boites du CAC 40 c'est Saint Germain des Prés, alors le Marché Libre c'est South Central Los Angeles : le vrai far west, pas de règles, des cours qui prennent 30 % dans la journée, des trucs de ouf.

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Le retard important de l'A380 était prévisible, il suffisait de lire la presse spécialisée… néo-zélandaise, par exemple. Quand des journaux d'affaires disent qu'Airbus achètera les hangars pour l'A380 avec un an de retard (et il ne s'agit qu'un exemple parmi 15 ou 20), il y a des raisons de penser que le projet sera très en retard. Certains fonds d'investissement se rendent enfin compte qu'il leur manque un bon dispositif de veille financière (en plus des due diligence en sources ouvertes).

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Le retard important de l'A380 était prévisible, il suffisait de lire la presse spécialisée… néo-zélandaise, par exemple. Quand des journaux d'affaires disent qu'Airbus achètera les hangars pour l'A380 avec un an de retard (et il ne s'agit qu'un exemple parmi 15 ou 20), il y a des raisons de penser que le projet sera très en retard. Certains fonds d'investissement se rendent enfin compte qu'il leur manque un bon dispositif de veille financière (en plus des due diligence en sources ouvertes).

Tu parles de carence dans le domaine de l'intelligence économique? :icon_up:

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Le retard important de l'A380 était prévisible, il suffisait de lire la presse spécialisée… néo-zélandaise, par exemple. Quand des journaux d'affaires disent qu'Airbus achètera les hangars pour l'A380 avec un an de retard (et il ne s'agit qu'un exemple parmi 15 ou 20), il y a des raisons de penser que le projet sera très en retard. Certains fonds d'investissement se rendent enfin compte qu'il leur manque un bon dispositif de veille financière (en plus des due diligence en sources ouvertes).

C'est toujours facile de faire ce genre de constat a posteriori. L'information existe mais elle est noyée dans un bruit ambiant. L'analyse des informations a posteriori comporte un biais inévitable.

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Tu parles de carence dans le domaine de l'intelligence économique? :doigt:

:warez: N'empêche que les fonds d'investissement représentent un débouché potentiel immense pour les spécialistes d'intelligence économique, que les pontes actuels de l'intelligence économique à la fraônçaise sont incapables de voir, aveuglés qu'ils sont par leur idéologie et par leurs préjugés (pour eux, les fonds, c'est au mieux les méchants capitalistes libéraux madelino-anglo-saxons, et au pire la finance apatride à gros nez ; seule la CDC trouve faveur à leurs yeux :icon_up: ).

C'est toujours facile de faire ce genre de constat a posteriori. L'information existe mais elle est noyée dans un bruit ambiant. L'analyse des informations a posteriori comporte un biais inévitable.

En l'occurence, cette info vient d'une conférence (qui date d'environ un an), donnée par un type qui travaille comme veilleur pour un fonds d'investissement, et qui nous a montré une jolie superposition du cours de l'action et des informations pertinentes. L'action EADS a d'ailleurs commencé à plafonner à la Noël 2005, soit au moment où les premiers signaux faibles ont commencé à montrer leur nez. La maitrise de l'information peut être un avantage concurrentiel fort pour un fonds.

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Lagardère a vendu 7.5% du capital d'EADS dont 2.25 % à la CDC, en avril 2006 soit 2 mois avant la chute du titre.

Je m'interroge sur la manière dont s'effectuent des transactions d'un tel montant : passent elles par le marché comme toute transaction, ou bien s'agit d'un "arrangement" conclu "hors marché" ?

En effet, si une telle quantité d'actions est mise sur le marché, elle entraine mécaniquement une baisse du cours du fait d'un accroissement soudain de l'offre, sauf s'il existe une demande équivalente.

Dans ces conditions, on peut considérer que la CDC a permis à Lagardère de vendre ses actions sans provoquer de baisse mécanique du cours.

La deuxième question est de savoir si le marché a été informé de cette vente en avril 2006 ?

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La deuxième question est de savoir si le marché a été informé de cette vente en avril 2006 ?

La réponse est oui. Extrait des archives du monde du 05/04/2006 :

"Le groupe européen EADS, maison mère d'Airbus et de la fusée Ariane, a amorcé sa mutation avec le désengagement partiel des deux groupes privés pivots du partenariat franco-allemand qui lui a donné naissance, le français Lagardère et le germano-américain DaimlerChrysler.Les deux groupes, qui en 2000 avaient ensemble créé EADS, avec le groupe espagnol CASA, ont annoncé, mardi soir 4 avril, qu'ils allaient céder chacun 7,5 % de leurs parts dans EADS, conservant à terme respectivement 7,5 % pour Lagardère et 22,5 % pour le groupe allemand."

Si on regarde le cours d'EADS sur boursorama, on constate que la chute du cours suit exactement l'annonce de cette décision. Les plus haut du cours sont les 24 mars et 3 avril 2006.

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Lagardère a vendu 7.5% du capital d'EADS à la CDC en avril 2006 soit 2 mois avant la chute du titre.

Je m'interroge sur la manière dont s'effectuent des transactions d'un tel montant : passent elles par le marché comme toute transaction, ou bien s'agit d'un "arrangement" conclu "hors marché" ?

En effet, si une telle quantité d'actions est mise sur le marché, elle entraine mécaniquement une baisse du cours du fait d'un accroissement soudain de l'offre, sauf s'il existe une demande équivalente.

Si Lagardère vend à la CDC, il y a un offreur et un demandeur, non ? C'est donc neutre pour le reste du marché.

La deuxième question est de savoir si le marché a été informé de cette vente en avril 2006 ?

Normalement, il devait l'être (ou sinon, il s'agit d'une faute majeure), comme dans tout changement important de l'actionnariat au sein d'une SA - pour le détail et le seuil, ça dépend des statuts, bien sûr.

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Si Lagardère vend à la CDC, il y a un offreur et un demandeur, non ? C'est donc neutre pour le reste du marché.

C'est neutre à l'instant t. Ensuite ça ne l'est plus du tout : lorsque de tels actionnaires se désengagent d'une entreprise c'est un signal fort pour le marché. La preuve : le début de la chute du cours coïncide exactement avec l'information de cette transaction.

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C'est neutre à l'instant t.

Ensuite ça ne l'est plus du tout : lorsque de tels actionnaires se désengagent d'une entreprise c'est un signal fort pour le marché. La preuve : le début de la chute du cours coïncide exactement avec l'information de cette transaction.

Je parlais de l'instant t ; pour le reste, certes oui.

Si Lagardère avait émis ses titres sur le marché, la dégringolade aurait eu lieu de suite (par le mécanisme que tu décris). Là, on peut soupçonner que la baisse est d'abord psychologique : apprenant qu'un paquet d'actions a été relâché, les actionnaires vendent en prévision de l'afflux d'offre… Le résultat est le même, je te l'accorde.

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Airbus annonce les retards de livraison le 13/06/2006. Le marché ne réagit que le 14/06 : le cours passe de 25 à moins de 20 euros perdant environ 30%. Cela dit, on constate que le cours n'avait cessé de baisser depuis la vente des titres par les gros actionnaires : il était passé de 34 à 25 euros du 04 avril au 14/06.

Retrospectivement, on peut dire que les gros actionnaires ont vraiment réalisé une bonne vente, et les acheteurs (dont la CDC) un achat très moyen sachant qu'ils ont acheté au plus haut du cours.

Pour élargir un peu la réflexion, je me demande de quelle façon le marché réagit lors d'échanges massifs de titres. Je suppose que cela dépend notamment de qui vend et qui achète, et des conditions du marché dans lequel s'effectue la vente. Est ce que quelqun a étudié ce sujet ?

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Ah.

Timur et Chitah achètent une maison ensemble. Chitah, un jour, se rend compte qu'un dégât des eaux va détruire la maison. Il vend ses parts à Timur, et prend une autre maison.

Quelques temps plus tard, Timur voit sa maison s'écrouler, et se retrouve à la rue.

Que ferait Timur dans ce cas?

C'est autre chose ton exemple. Il s'agit là de la question de biens qui ne correspondent pas à leur description et donc à de la fraude.

Dans le délit d'initié dont on parle d'habitude si j'ai bien compris, c'est le simple fait de profiter d'informations que tout le monde n'a pas en échangeant ou en refusant d'échanger à un prix X qui est considéré comme délictueux. Il devrait être clair qu'en bon droit, il n'y a rien de délictueux là-dedans (il peut y avoir des délits associés bien sûr, parce que celui qui fait ça pourrait être en faute par rapport à ses engagements contractuels vis-àvis de sa boîte, mais ce ne sont pas à proprement parler des délits d'initié). C'est d'ailleurs ce qui se passe tout le temps partout dès qu'il y a du marché.

EADS relève du capitalisme d'Etat, il y a d'excellentes raisons de taper dessus. Mais le délit d'initiés, je ne vois pas comment ça pourrait être un bon angle d'attaque.

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C'est autre chose ton exemple. Il s'agit là de la question de biens qui ne correspondent pas à leur description et donc à de la fraude.

Oui

Dans le délit d'initié dont on parle d'habitude si j'ai bien compris, c'est le simple fait de profiter d'informations que tout le monde n'a pas en échangeant ou en refusant d'échanger à un prix X qui est considéré comme délictueux.

Il devrait être clair qu'en bon droit, il n'y a rien de délictueux là-dedans (il peut y avoir des délits associés bien sûr, parce que celui qui fait ça pourrait être en faute par rapport à ses engagements contractuels vis-àvis de sa boîte, mais ce ne sont pas à proprement parler des délits d'initié).

Précision:

Le fait que le délit d'initié soit inscrit dans la loi fait qu'il est implicite dans le contrat d'actionnaire et dans les échanges sur les places de marché. Donc faire du délit d'initié, ça reste mal.

Pour ma part je crois que dans une société libre le délit d'initié existerait pour les dirigeants d'une entreprise (son boulot est de diriger et d'informer les actionnaires, pas de boursicotter à leurs dépends) mais probablement pas sur les places de marché en règle générale.

Pour élargir un peu la réflexion, je me demande de quelle façon le marché réagit lors d'échanges massifs de titres. Je suppose que cela dépend notamment de qui vend et qui achète, et des conditions du marché dans lequel s'effectue la vente. Est ce que quelqun a étudié ce sujet ?

Vaguement.

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