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Révolution au Moyen-Orient


Invité rogermila

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Parfois, il suffit de lire un titre et de savoir d'où parle quelqu'un pour ne pas prendre au sérieux les propos d'un individu. Par exemple, un nazi peut très bien faire un bon professeur de maths mais aurait beaucoup de mal à me convaincre de ses capacités à enseigner l'Histoire.

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Il est philosophe ou comique ?

 

 

BHL: "La Libye n'est pas aussi belle qu'on pouvait l'escompter"
Quatre ans après avoir milité pour une intervention militaire en LIbye et l'élimination de Kadhafi, Bernard-Henri Lévy, croit toujours que sa solution était la bonne, l'unique possible. Face au constat du chaos, de la guerre civile, de la montée de l'islamisme, et du drame des migrants, tout juste concède-t-il que la Libye n'est pas aussi belle qu'on pouvait l'escompter. BHL ou l'art du truisme.

Bernard Henri Lévy n’est jamais aussi sûr de lui que quand l’évidence de ses errements saute aux yeux. Invité sur France-Inter le philosophe interventionniste qui plaidait jusqu’à l’Elysée pour une intervention en Libye visant à terrasser Kadhafi a la conscience très tranquille.

Confronté à la question des milliers de migrants qui partent des côtes libyennes fuyant ou profitant du chaos libyen, BHL qui se pavanait autrefois aux côtés de Sarkozy annonçant au peuple libyen sa libération et son bonheur à venir, ne se sent aucune responsabilité. Bien au contraire, maîtrisant comme personne l’art du slalom, BHL contourne l’obstacle « ceux qui pourraient peut-être se sentir une certaine responsabilité sont ceux qui ont laissé faire la guerre en Syrie. S’il y a un problème c’est en Erythrée, c’est en Syrie. La Libye, n’est qu’un thermomètre, un passage. La source de cette abomination qu’est cette hécatombe en mer, cette transformation de  la méditerranée en cimetière. Mais la source  c’est la non-intervention en Syrie, le collapse en Somalie et c’est la dictature en Erythrée ».

Accordons à BHL que tout n’a pas commencé avec lui même si ce fut l’impression laissée à l’époque par le « Serment de Tobrouk », un documentaire à sa gloire de grand libérateur de Tripoli tissant sa propre légende.

Quatre ans plus tard, BHL prend quelques distances mais y croit toujours : « La Libye n’est pas aussi belle qu’on pouvait l’escompter car l’histoire ne se fait pas en un jour. Il faut un peu de temps. Je continue à dire que la dictature de Kadhafi était l’une des pires du siècle passé, l’une des plus cruelles, l’une des plus atroces, l’une des plus arbitraires. Et les fruits de la liberté sont amers.  Il vaut mieux ça que cette espèce de chape de plomb qui pesait sur les libyens ». 

La Libye avait évidemment beaucoup de défauts au temps de Kadhafi mais elle exerçait un contrôle sur ses frontières, les islamistes n’y avaient pas « table ouverte » et  par le clientélisme et la violence, Kadhafi parvenait à « tenir » les tribus. C'est notamment le constat cruel mais pragmatique que faisait Jean-PIerre Chevènement dès 2014. Depuis, on dira avec la même prudence de Sioux que le philosophe que la LIbye est peut-être encore un peu moins belle... 

http://www.marianne.net/bhl-libye-n-est-pas-belle-qu-on-pouvait-escompter-100232956.html

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Je l’ai entendu en live cette interview, c’est fascinant à quel point il arrive à nier la réalité avec aplomb, et pourtant Léa Salamé n’y est pas allée par quatre chemins dans ses questions - je regrette qu’elle ne l’ait pas repris sur certaines énormités qu’il a vomi à l’antenne, genre Daech qui pour lui n’existerait qu’à cause de l’inaction internationale dans la guerre civie syrienne.

:wallbash:

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Je l’ai entendu en live cette interview, c’est fascinant à quel point il arrive à nier la réalité avec aplomb, et pourtant Léa Salamé n’y est pas allée par quatre chemins dans ses questions - je regrette qu’elle ne l’ait pas repris sur certaines énormités qu’il a vomi à l’antenne, genre Daech qui pour lui n’existerait qu’à cause de l’inaction internationale dans la guerre civie syrienne.

:wallbash:

 

C'est exactement la thèse qu'il avait sorti il y a quelques mois sur le plateau de I-Télé et que j'avais publié sur le forum dans ce topic. On peut reprocher plein de choses à Bachar mais sûrement pas d'être responsable de la création d'ISIS. C'est factuellement faux et à l'époque le journaliste d'I-Télé n'avait rien dit lui non plus. C'est juste hallucinant que ce clown puisse continuer à proférer des conneries d'un tel niveau sans avis contradictoire.

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  • 2 weeks later...

Quelques changements en Syrie.

Visiblement la Turquie et nos amis saoudiens, et leur nouveau roi, ont fortement augmenté leur soutien aux rebelles pas trop modérés:

 

http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/syria-crisis-turkey-and-saudi-arabia-shock-western-countries-by-supporting-antiassad-jihadists-10242747.html#

 

Reste à voir si comme le monstre de Frankenstein, les rebelles pas trop modérés se retourneront contre ceux qui les soutiennent?

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Reste à voir si comme le monstre de Frankenstein, les rebelles pas trop modérés se retourneront contre ceux qui les soutiennent?

La Turquie joue un jeu de billard à 3 bandes pour faire chier in fine les kurdes.

La probabilité que ça leur pète à la gueule n'est évidemment pas nulle...

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On se refighte au Mali. Comme prévu.

 

 

L'on se bat à nouveau dans le nord du Mali. Pas contre les islamistes cette fois, mais entre Touareg, dans un conflit se nourrissant d'une rivalité séculaire entre les "nobles" Iforas composant le noyau dur du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) et leurs anciens tributaires Imghad du GATIA (Groupe d'auto défense touareg Imghad et alliés) dirigés par le colonel Ag Gamou. Les premiers sont partisans d'un confédéralisme alors que les seconds obéissent au régime de Bamako qui les utilise afin d'affaiblir le MNLA; avec, semble t-il, le soutien de la Minusma (Mission des Nations Unies au Mali). Résultat: la signature des accords de paix prévue le 15 mai à Bamako est compromise.

Explication et point de la situation.

 

Au Mali, à travers la guerre inter touareg qui vient d'éclater, ce sont des comptes ancestraux qui se règlent sur fond de crise politique. Les élections de l’été 2013 n'ayant fait que confirmer l’ethno-mathématique nationale, elles n'ont, comme il fallait s'y attendre, permis aucune réelle avancée constitutionnelle.

Dans l'opacité de la situation, la chronologie permet d'introduire une lueur de compréhension:

  • Fin 2011-début 2012, culbutés par les Touareg, les militaires maliens furent chassés du nord du pays. Deux guerres éclatèrent alors :
  • La première concernait les seuls Touareg. Elle fut menée par le MNLA dont le but était l’indépendance de l’Azawad, ce qui passait par la partition du Mali. Cette indépendance fut proclamée le 6 avril 2012 mais, depuis, le MNLA y a renoncé au profit d'un confédéralisme.
  • La seconde était menée par deux mouvements islamistes Ansar Dine et le Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest)dont les objectifs, totalement différents, étaient l’instauration de la loi, islamique, la Charia, dans tout le Mali. Ces deux mouvements étaient composés de combattants appartenant à diverses ethnies dont des Touareg et des Arabes sahariens (Maures).
  • L'Opération Serval qui débuta au mois de janvier 2013 chassa Ansar Dine et le Mujao du Nord Mali qui fut réoccupé par le MNLA. Ce dernier annonça alors clairement qu'il n'était pas question que l'armée malienne revienne dans les fourgons des forces françaises.
  • Au mois de janvier 2014, l'armée malienne tenta de reprendre pied dans le nord mais elle fut battue par les Touareg du MNLA, rejoints par certains groupes arabes appartenant au MAA (Mouvement arabe de l’Azawad). Aujourd'hui, ces divers mouvements dont la représentativité réelle est sujette à discussion, se sont regroupés dans le CMA (Coordination des mouvements de l'Azawad).
  • Conscientes que leur armée ne parviendrait pas à vaincre le MNLA, les autorités maliennes décidèrent ensuite de diviser les Touareg en agissant à travers les milices du GATIA associées au MAA (Mouvement arabe de l'Azawad). Pour mémoire, en 2012, le colonel Ag Gamou, l'actuel chef du GATIA, dirigeait la seule unité militaire malienne opérationnelle et avec ses 600 hommes, il passa au Niger dans l'attente de l'évolution des évènements. Puis, à la faveur de l'Opération Serval, il lutta contre Ansar Dine et le Mujao.
  • Le 23 mai 2014 furent signés les "accords de paix de Kidal" sous les auspices de l'Union africaine et de la Mauritanie. Un processus de paix sembla alors s'engager dont le terme fut fixé au 15 mai 2015, date de la conclusion d'un accord global à Bamako.
  • Or, le 28 avril 2015, le GATIA prit Ménaka, une ville de l'Azawad d'où le MNLA fut chassé.
  • En réaction, les forces du CMA lancèrent des opérations à Léré et à Tombouctou, rendant problématique la signature de l'accord de Bamako prévue pour le 15 mai 2015.
  • Pour tenter de maintenir en vie le processus de paix, l'ONU voulut alors organiser une ultime réunion à Alger. Or, le CMA considère que l'ONU soutient ses adversaires puisque, le 9 avril 2015, le Conseil de sécurité lui intima l'ordre de signer les accords de paix alors que c'était le GATIA opérant pour le compte du gouvernement malien, qui avait rompu la trêve en vigueur depuis les "accords de Kidal".
Dans ces conditions, la solution du problème malien devient de plus en plus complexe. Elle dépend en effet du règlement en profondeur de deux questions:

 

1) Comment faire vivre dans un même Etat les agriculteurs noirs sédentaires du sud et les nomades berbères ou arabes du nord quand le contentieux qui les oppose s’inscrit dans la nuit des temps ? D'autant plus que la démocratie fondée sur le « one man, one vote » est d’abord une ethno-mathématique donnant automatiquement le pouvoir aux plus nombreux; en l’occurrence les Noirs sudistes, ce que les nordistes ne peuvent accepter.

 

2) A cette question s'en ajoute une autre, au moins aussi importante, qui est que les Touareg ne peuplent pas tout le Sahara malien, mais seulement une partie. L’Azawad est en effet humainement composé de trois principaux ensembles[1] à l’intérieur desquels les subdivisions sont nombreuses:

 

- Les Touareg qui sont des Berbères vivent dans sa partie nord-est ;

- Les Maures, Berbères arabisés ou descendants des tribus arabes hilaliennes (de Beni Hilal), vivent dans sa partie ouest, établissant un continuum ethno-politique avec les tribus de Mauritanie ;

- Les Songhaï, les Peuls et certains Touareg "tributaires", dont les Imghad, vivent dans la région du fleuve Niger.

 

A ces deux questions de fond s'ajoute un sérieux problème politique qui est que, légitimés par le scrutin de 2013, les politiciens sudistes refusent de prendre véritablement en compte les revendications nordistes. D'autant plus que, pour Bamako, les ennemis ne sont pas tant les islamistes que pourchassent les forces spéciales françaises que les "séparatistes" Touareg... Plus encore, certains de ces islamistes sont des « alliés » permanents ou potentiels contre les Touareg du MNLA...

 

La question malienne est donc sans issue durable parce que, au lieu de réfléchir à des solutions fondées sur le réel, à savoir la séparation des belligérants dans un cadre à définir, fédéral, confédéral ou autre, les autorités de Bamako continuent à rêver d'un Mali "unitaire". L’intervention française du mois de janvier 2013 ayant permis de repousser, ou, du moins, de rendre plus discrets les islamistes, nous en sommes donc revenus au cœur même de la question malienne : celle de la cohabitation au sein d’un même Etat artificiel de plusieurs populations n’ayant aucune réelle volonté de vivre ensemble.

 

Ah! et je retiens cela:

 

 

 

A ces deux questions de fond s'ajoute un sérieux problème politique qui est que, légitimés par le scrutin de 2013, les politiciens sudistes refusent de prendre véritablement en compte les revendications nordistes. D'autant plus que, pour Bamako, les ennemis ne sont pas tant les islamistes que pourchassent les forces spéciales françaises que les "séparatistes" Touareg... Plus encore, certains de ces islamistes sont des « alliés » permanents ou potentiels contre les Touareg du MNLA...

 

Bien joué François, tu t'es encore fait berner.

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  • 5 months later...

Petite revue de presse libérale sur Googliberté, concernant les révolutions au Moyen-Orient par Anton Dertovk. Si des éléments importants ont été oubliés, ou s'il y a des références bibliographiques à ajouter, n'hésitez pas à le dire ici ou en commentaire.

Si mes souvenirs sont bon, c'était un excellent travail...dommage que le lien soit coupé...( révolutions au Moyen-Orient)

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Si mes souvenirs sont bon, c'était un excellent travail...dommage que le lien soit coupé...( révolutions au Moyen-Orient)

 

Ah, merci TODA.

Oui le site (Googliberté) a disparu. C'était la version francophone (il y en avait une anglaise et une espagnole) d'un moteur de recherche utilisant la technologie de Google mais (c'était la valeur ajoutée) ne fouillant que dans une base de données de sites libéraux ou proches, de manière à avoir des réponses libérales sur le sujet recherché. De temps en temps, je proposai un petit édito faisant des liens vers les résultats les plus intéressants ou complémentaires, plus une sélection de livres sur Amazon, pas forcément libéraux, eux, juste sérieux. Entre temps 1) Contrepoints s'est développé et comme il était devenu de facto, le portail des publications libérales en langue française, mon site en vint peu à peu à ne remonter que les résultats de Contrepoints, faisant doublon avec le moteur de recherche du webzine lui-même. Supprimer Contrepoints de cette base eût été se priver des quelques articles originaux qui y sont parfois publiés et je ne le souhaitais pas non plus ; 2) Google m'avait écrit une fois me demandant de ne pas utiliser leur nom puisque cela pouvait prêter à confusion : je ne me voyais commencer à négocier avec Google ni changer de nom de domaine.

 

Bref, beaucoup de travail pour un résultat pas si intéressant que ça, j'ai laissé tomber. Il parait, d'après ses (soi-disant) proches, qu'Alain Madelin appréciait le site, et quelque pitre vautour Marseillais voulait que je le lui donne pour qu'il le reprenne dans quelque chose " de plus grand ", il avait un projet, une vision, etc. Qui connait Marseille ne s'étonnera pas que cela ne se soit pas fait, et du coup le site n'existe plus que dans ton souvenir : c'est doute là qu'il est le mieux gardé !

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Je pense à une chose : mais où sont donc nos grands penseurs, maîtres en géopolitique qui nous vantaient en ces lieux les mérites de l'action des néo-conservateurs au Moyen-Orient et de l'effet dominos qu'elle avait entraîné ? :P

Un lien, Johnnieboy, un lien qu'on se marre un coup !!!

 

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Kurdish fighters have regained control of the strategic Iraqi town of Sinjar which had been held by Islamic State (IS) militants since last year.

"I am here to announce the liberation of Sinjar," Iraqi Kurdish leader Massoud Barzani said near the town.

The BBC's Jim Muir reports from Sinjar that Kurdish Peshmerga troops are walking in the middle of the roads to avoid unexploded bombs by the roadside.

IS killed and enslaved thousands of Yazidis after seizing the town.

Some 7,500 Iraqi Kurdish fighters, backed by Yazidi militias and Turkish Kurdistan Workers' Party (PKK) rebels are taking part in the offensive.

Within hours, they had successfully blocked Highway 47, the main supply road linking IS-held Mosul, to the east, and Raqqa, Islamic State's de facto capital in Syria, to the west, and secured three surrounding villages.

Speaking on a visit to Tunisia, US Secretary of State John Kerry said the operation to retake Sinjar had "serious strategic implications"

Highway 47, one of IS's most active supply lines, runs through the town

http://www.bbc.com/news/34806556?ocid=socialflow_twitter

 

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