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Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

Messages recommandés

Hé hé, Barem !

 

S'il n'y a rien ici, tu peux toujours faire un tour, par exemple sur Reason, Cato, Hannan, Open Europe (des fois pointus sur la crise UE/euro), Watts Up With That, etc. s'il y a quelquechose qui te semble susceptible d'agripper le public francophone.

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Je prends... :)

 

Love et toussa

 

Sorry j'ai tente de le commencer mais je n'ai absolumment pas le temps de le faire en ce moment... Trop de boulot.

 

J'en ferais d'autres pour me ratrapper quand la periode se sera un peu calmee.

 

Sorry sorry sorry :(

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Voila :

 

L'original : http://dailycaller.com/2012/12/17/why-im-against-gun-control/

 

La traduction :

 

 

Pourquoi je suis contre le contrôle des armes ?

 

            Je viens de Californie. Je ne soutien pas la NRA (National Rifle Association). Je ne possède pas d’armes, tout comme les membres de ma famille. Je n’ai jamais chassé. Je n’ai usé d’une arme à feu qu’une seule fois dans ma vie (accidentellement). Je ne suis pas contre les lois sur le contrôle des armes par principe. Et, sincèrement, j’apprécie le maire de New York, Michael Bloomberg.

 

Tous ces faits font de moi un opposant improbable au contrôle des armes. Et pourtant c’est ce que je suis.

 

Le principal problème avec ces lois, c’est qu’elles ne fonctionnent pas. Le criminologue Gary Kleck de l’université d’Etat de Floride, politiquement orienté à gauche et ex-partisan des réglementations susdites, a étudié les armes et leur effet sur la violence et le crime depuis 1976. Il découvrit au cour de ses recherches que les règles n’ont pas d’effet sur les taux de violence et de crime, puisque les avantages de la détention d'armes généralisée annulent ses coûts.

 

Il y a plusieurs bénéfices à la légalisation du port d’armes. Premièrement, elles dissuadent les criminels. Les cambrioleurs sont moins incités à voler des maisons ou bureaux occupés dans des pays aux taux de possession d’armes élevés, probablement parce ce qu’ils ne veulent pas se faire tirer dessus. Les armes à feu permettent également d’égaliser le rapport de force entre agresseurs et victimes, qui sont souvent plus vulnérables. Comme le dit Kleck ; « on dénombre entre 600 000 et 1 million cas d’usage d’armes à feu dans un but défensif chaque année, approximativement le même nombre que celui des crimes commis avec des armes. » Et contrairement à une croyance populaire, les personnes se défendant avec une arme ont moins de chance d’être blessé que des personnes désarmées.

 

La théorie de Kleck selon laquelle les lois ne permettent pas de réduire le crime – qui fut corroborée par d’autres universitaires – est cohérente avec le fait que le taux de crime violent aux Etats-Unis n’a pas cessé de diminuer depuis les années 90 même si les obligations comme celles sur l’interdiction des armes d’assaut et l’interdiction des armes de poing de Chicago ont soit expiré, soit ont été abrogé. Aujourd’hui, les crimes sont plus répandus en Europe Occidentale qu’aux Etats-Unis.

 

Les contraintes légales vaudraient la peine d’être appliquées si elles permettaient de destituer les criminels de leurs moyens, ou au moins de les obliger à utiliser des armes moins dangereuses. Mais elles n’y parviennent pas pour deux raisons.

 

Tout d’abord, les criminels obéissent rarement la loi. Des études montrent que la plupart des malfaiteurs acquièrent leurs armes grâce à leurs contacts ou par le vole, ce qui signifie qu’ils sont capable de contournés les homologations et autres restrictions bien intentionnées. Adam Lanza, le « tireur de Sandy Hook », avait volé les armes qu’il a utilisé à sa mère.

 

Ensuite, il y a près de 300 millions armes à feu privées aux E.U. Même si le Congrès passait une loi bannissant la vente de toute arme à feu dès demain – ce qui violerait le second amendement – il faudrait des siècles pour que la quantité d’arme décroisse significativement, particulièrement en ce qui concerne les armes toujours opérationnelles 100 ans ou plus après qu’elles aient été produites. Le gouvernement devrait être en mesure d’éliminer cet immense stock d’arme en sachant qu’un programme de rachat n’irait pas bien loin et que la confiscation pure et simple est interdite par le quatrième amendement. Entre temps, les armes illégales d’origines étrangères pulluleraient sur le territoire.  

 

Les fidèles de la cause anti-arme évoquent les lois adoptées en Australie en 1996 comme une preuve que celles ci fonctionnent. Actuellement, il est difficile d’affirmer si ces directives marchent en Australie. Les études aboutissent à des résultats différents, et tandis que le taux d’homicide en Australie a baissé depuis les années 90, il en va de même aux E.U. De toute façon, la comparaison n’est pas valable : le taux de possession d’arme personnelle était de 7% en Australie en 1996 contre 34% de nos jours aux E.U.

 

Je ne suis pas opposé à toute législation relative au port d’arme. Je pense seulement qu’il n’existe que certaines mesures efficientes. En général, le contrôle des armes ne garantit pas la sécurité des individus. Ce qu'il engendre, c’est d’inutilement envoyer des gens en prison et de voler aux citoyens respectueux des lois la dignité et la paix d'esprit que procure la détention d'armes.

Peter Tucci est rédacteur pour le Daily Caller.

 

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Et voila :

 

 

En Allemagne : l’Union Européenne est le problème.

 

Son nom ne nous révèlera certainement rien. Né au sein d’une famille juive polonaise de parents ayant survécu aux camps concentrationnaires nazis, Henryk M. Broder, de nos jours naturalisé Allemand, exerce les métiers de journaliste et d’écrivain, et est une figure influente et respectée dans les médias d’Outre Rhin.

 

D’après ses dires, la déchirure actuelle de l’Union européenne est significative. Nous assistons, selon lui, aux derniers jours de cette communauté, non pas d’un point de vue physique mais philosophique et métaphorique.  Dans la continuité du travail de Karl Kraus qui publia en 1922  son œuvre magistrale, « les derniers jours de l’humanité », « les derniers jours de l’Europe » semblent arriver.

 

Son écrit commence par un proverbe russe : « Il n'est point de femmes moches, seulement pas assez de Vodka » afin d’insinuer qu’il faut aujourd’hui être ivre pour voir le mérite de cet ensemble européen. Mais Vodka ou pas, les perdants restent perdants.

 

Broder pense que la remise du dernier prix nobel de la paix est une “idée stupide”, pas si différente de celle qui permit au parti communiste de l’Union soviétique de s’auto-congratuler pour avoir contribuer à la paix et la sécurité en Europe et dans le Monde.

Compte tenu de son expérience personnelle durant les premières années de sa vie en Pologne, il souffre dorénavant d’une légère allergie pour le mot paix : “non pas du fait que je sois pour la guerre, mais parce que la ‘paix’ est un alibi commun qui justifie tout barbarisme. Le mur de Berlin avait été construit dans le dessein de produire et préserver la paix, sa construction était par conséquent inévitable. » Aujourd’hui, le premier tiers venu dirait qu’il n’y avait pas d’alternative.

 

L’UE, articule Border, est la tentative la plus redoutable depuis la fin de l’ère communiste visant à proscrire les droits civiques des citoyens et ‘dé-démocratisé’ les sociétés. L’UE ne résout pas les problèmes, elle est le problème.

 

On voudrait nous faire croire encore et encore qu’il n’existe pas d’autre alternative que cette réunion, que l’effondrement de celle-ci signifierait la fin de la prospérité, et la résurgence d’antagonismes passés. Concrètement, cela signifie que nous devons faire confiance aux mêmes individus qui ont conduit l’ensemble à sa décadence.

Si un médecin nous enlevait l’appendice plutôt que nos amygdales, lui donnerions nous une seconde chance, demande Broder, et répondant à sa propre question par la négative. Cependant, quand on parle de l’Europe, nous nous engageons malgré tout, car au final nous n’avons pas d’autres choix. Il n’y a pas d’alternative. Ainsi, les palles du moulin continuent à tourner, non pas parce que nous sommes convaincus que cela est juste, mais parce que nous avons passé le point de non retour.

 

(et au fait, tu n'as toujours pas répondu à mon invitation sur facebook chenapan)

 

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Ce serait bien de traduire cette critique du prochain Tarantino : Django Unchained

 

Sortie en France le 16 janvier, donc ça laisse du temps pour la traduction.

 

Cet article est assez mal écrit. Voilà un début de trad.

 

Avec Django Unchained, Quentin Tarantino atteint enfin la maturité comme réalisateur. Que Tarantino ait été brillant comme auteur et comme artisan a toujours été clair. Mais même son dernier film, sa revanche fantaisiste sur l'Holocauste Inglourious Basterds, était submergée par son obsession maladive des genres classiques (dans ce cas, les vieux films de guerre). Ainsi, quand il nous montre un groupe de Juifs poussés dans une cave et se faisant tirer dessus au travers du parquet au-dessus, en refusant de descendre et de nous les montrer mourir pour de bon (ceci ayant pu amoindrir l'aspect comédie du film), il nous floue du sujet putatif du film.

Avec Django, le réalisateur a réussi le mariage parfait du style et de l'histoire. Il s'est approprié l'univers d'un autre genre qu'il affectionne, le western spaghetti (en particulier le film culte et brutal de Sergio Corbucci Django, de 1966), et y a introduit une histoire détaillée d'esclavage américain. Le film est scandaleusement drôle, mais n'hésite en rien à détailler toutes les horreurs de son sujet. Là où beaucoup d'autres films sur l'esclavage noir sont diluée dans l'émotivité, ce film-ci semble alimenté par la rage noire qui mijote encore de nos jours. Cela pourrait être la représentation cinématographique la plus sauvage de l'esclavage jamais réalisée. Quelques critiques ayant vu le film en avant-première ont exprimé leur consternation devant l'emploi systématique du mot "nègre" ("C'est un nègre sur un cheval", dit ainsi un crétin s'émerveillant au passage d'un Noir sur sa monture). C'est difficile de savoir quoi répondre devant une telle réaction, mis à part pointer que, eh bien, c'est un film sur l'esclavage.

 

L'histoire se déroule juste avant la Guerre de Sécession. Elle commencen au Texas, avec un groupe d'esclave emmenés dans un pays aride par des gardes blancs odieux. Tarantino nous montre les marques fraîches de fouet sur les dos des hommes, et nous pouvons ressentir toute leur lassitude. C'est alors qu'un petit coche à cheval approche. Sur son toit est monté une énorme dent vacillante. Il est conduit par Dr. King Schultz (Christoph Waltz, qui a gagné un Oscar pour son jeu d'acteur comme Nazi sinistre dans Inglourious Basterds et qui est parfait dans ce film). Schultz est un immigrant allemand et un dentiste itinérant d'avant-garde. Il explique aux gardes perplexes qu'il veut acheter un esclave, mais ils apprennent rapidement qu'il a quelques chose d'autre en tête. L'autre job de Schultz est chasseur de prime — attraper des criminels recherchés et les ramener morts ou vivants. Souvent morts, d'ailleurs. Après s'être rapidement débarrassé des gardes, il choisit l'un des esclaves (Jamie Foxx, magnétique pendant tout le film) pour qu'il se joigne à lui dans sa quête d'un gang de fugitifs appelés les Brittle Brothers. L'esclave estime que cette offre est alléchante : tuer des oppresseurs blancs et se faire payer pour ? Excellent ! Schultz en profite pour le rebaptiser Django.

 

Le film est un peu long, avec ses deux heures et 45 minutes, mais Tarantino l'a rempli de scènes mémorables et de dialogues géniaux, et le temps passe vite. Django a lui-même une quête à mener : retrouver sa femme, Broomhilda (Kerry Washington), dont il a été séparé par son précédent maître sadique qui l'a vendu exprès à un autre esclavagiste (Broomhilda fut ainsi nommée par un propriétaire immigrant, qui en profita pour lui apprendre l'Allemand, ce qui servira plus tard dans le film) Pendant leurs différentes missions, Schultz et Django auront plusieurs aventures rebondissantes, la plupart présentées avec un côté comique inventif à couper le souffle.

 

En traversant une ville frontière, Schultz amène Django au saloon — une grave violation des règles raciales en vigueur. Le shérif est appelé, mais avant qu'il ne puisse gérer les fauteurs de trouble, Schultz le révèle comme un fuyard avec une généreuse prime sur sa tête. Voilà qui est vraiment trop bête pour le shérif.

 

Leur voyage continue. Il y a un arrêt à la plantation d'un propriétaire d'esclave aux cheveux blancs nommé Big Daddy (Don Johnson) avant que Schultz et Django arrivent finalement à Candie Land, un fief géré par un certain Calvin Candie (Leonardo DiCaprio, à l'aise dans ce rôle savoureux). Candie s'amuse lui et ses hôtes des "combats Mandingo” — un passe-temps vicelard dans lequel deux esclaves mâles sont amenés dans  dans l'élégant salon de leur maître pour se cogner dessus sans retenue pendant que les blancs les regardent avec délectation. Pour compliquer le tout, la maisonnée est complétée du manager des esclaves et  majordome Stephen (Samuel L. Jackson, qui fait merveille derrière un épais maquillage d'homme âgé). Stephen a une relation complexe avec Candie, qu'il connaît depuis l'enfance de son maître, et les machinations sournoises qu'il mène pour son tendre maître se transforment en menaces mortelles pour les deux nouveaux arrivants.

 

C'est assez particulier de se retrouver à tant rire d'un film qui montre des choses aussi horribles: des Noirs se faisant fouetter et attaquer par des chiens, enfermer dans des cabines métalliques pendant des jours sous un soleil de plomb. Cela permet de mesurer le talent féroce de Tarantino tant cela ne paraît pas exagéré. Pendant tout le film, le personnage de Foxx agit comme un ange du châtiment, qui remet violemment d'équerre les travers, et que nous encourageons.

 

La distribution est typiquement remplie de visages classiques : Michael Parks, Bruce Dern, Russ Tamblyn — et même Franco Nero, qui avait joué dans le Django d'origine. J'ai toujours pensé que c'était une erreur que Tarentino fasse un caméo — cette fois, avec un accent britannique. Cela reste une distraction, mais comme reproche, c'est plutôt mineur.

 

Le film est en outre enrichi par la bande originale particulièrement éclectique, qui va des vétérans du western spahetti comme Ennio Morricone et Luis Bacalov (le compositeur du Django de 1966) jusqu'à Jim Croce, Rick Ross, et John Legend. Seul Tarantino, je pense, peut arriver à mélanger ainsi ces différents styles et les faire fonctionner — saluant au passage autant la gloire des vieux western italiens et les pulsations électriques d'une rage noire persistante. L'iniquité de l'esclavage n'a rien de comique, ce qui explique pourquoi le sujet est habituellement traité avec gravité. Le génie de Tarantino, ici, aura été de permettre à son héros de se venger des pratiquants de l'esclavage, et, en même temps, de nous réveiller (ainsi que les deux Noirs qui étaient assis à côté de moi lors de la projection) avec un grand éclat de rire.

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Une articles qui fera 2 parties, un très bel état des connaissances sur le réchauffement par Matt Ridley. On à l'autorisation de Ridley ET du WSJ.

 

Les titres pourraient être

 

"1°C de réchauffement d'ici 2100" et "1,6°C de réchauffement si le CO2 double".

 

Un surperbe article de référence, peut-être à se partager entre traducteurs.

 

http://online.wsj.com/article/SB10001424127887323981504578179291222227104.html

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Je ne sais pas si on peut avoir la permission pour traduire cet article là : http://www.motherjones.com/environment/2013/01/lead-crime-link-gasoline?page=1

 

Mais a/ il est très très intéressant, b/ il apporte des éléments nouveaux concernant l'esprit criminel actuel américain (tueries diverses) et c/ il s'inscrit bien dans un contexte historique (notamment la chute de l'Empire Romain, dont une hypothèse veut qu'elle ait été causée par les canalisations en plomb). Bref : Contrepoints mériterait cette trad, je pense.

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Bah il est pas si long que ça, 5 pages sous Word. Je vais le commencer et on verra où j'en suis ce soir.

 

Voilà, voilà...

http://online.wsj.com/article/SB10001424127887323981504578179291222227104.html

 

Matt Ridley: Cooling Down the Fears of Climate Change

Evidence points to a further rise of just 1°C by 2100. The net effect on the planet may actually be beneficial.

By MATT RIDLEY

Oubliez le grand rassemblement de décembre, les disputes théologiques au Qatar sur les arcanes des traités climatiques sont sans intérêt. Le débat le plus important sur le changement climatique a lieu entre scientifiques et porte sur la sensibilité du climat : dans quelle mesure la température augmenterait-elle si on doublait le taux de carbone dans l’atmosphère ? Le Groupement Intergouvernemental d'Experts pour l'évolution du Climat (GIEC) doit répondre à cette question en 2013 dans son cinquième rapport d’évaluation (AR5).

Le grand public ignore ce débat au sein du GIEC, mais j’ai pu parler à une personne qui maîtrise la question : Nic Lewis. Venant de Bath en Angleterre, ce financier semi-retraité avec une formation solide en mathématiques et en physique a produit d’importantes contributions sur le sujet du changement climatique.

En premier lieu, il fait partie de ceux qui ont dénoncé des erreurs statistiques majeures dans une étude de 2009 sur les températures en Antarctique. En 2011, il a découvert une manipulation injustifiée du GIEC qui altérait les résultats d’une étude-clé de 2006 par Piers Forster de la Reading University et Jonathan Gregory du Met Office (le service météorologique national du Royaume-Uni) en exagérant massivement le risque (modeste selon l’article) que la sensibilité climatique soit forte. Il a également reporté la mauvaise interprétation d’une autre étude par le GIEC suite à quoi celui-ci a émis un Erratum en 2011.

D’après M. Lewis, les dernières observations sur les aérosols (par exemple les particules sulfureuses dans la fumée de charbon) indiquent que leur effet refroidissant serait bien moins fort que ce qu’on pensait lors de l’écriture du dernier rapport du GIEC. Le taux d’absorption par les océans de la chaleur provoquée par les gaz à effet de serre serait également plus modeste que prévu. En d’autres termes, les deux justifications à la lenteur du réchauffement (qui tourne à la stagnation puisque les températures mondiales n’augmentent plus significativement depuis 16 ans) ne fonctionnent plus.

En clair : nous sommes maintenant en mesure d’observer la sensibilité de la température au dioxyde de carbone sans dépendre de modèles non prouvés. Comparer la tendance mondiale des 100-150 dernières années avec les modifications de « force radiative » (capacité à réchauffer ou refroidir) du CO2, des aérosols et autres sources, moins l’absorption par l’océan, nous donne une bonne estimation de la sensibilité du climat.

La conclusion (qui prend en compte les meilleures observations et estimations sur une base décennale de la température moyenne mondiale entre 1871-80 et 2002-11, et les changements correspondants dans les forces radiatives et l’absorption océanique) est la suivante : doubler le CO2 entraînerait un réchauffement entre 1.6°C et 1.7°C.

C’est beaucoup moins que l’actuelle estimation la plus optimiste du GIEC, 3°C.

M. Lewis est dans le comité de lecture de l’ébauche (récemment diffusée suite à un piratage) du « WG1 Scientifique Report » du GIEC. Il ne peut faire aucune citation, mais il connait toutes les estimations et les marges d’erreur du document. Ce qu’il m’en a dit est explosif.

En l’état de nos connaissances, le grand réchauffement tant redouté n’a presque aucune chance d’arriver. M. Lewis commente : « En partant du scénario du GIEC, qui présuppose un doublement du CO2 plus 30% d’augmentation pour les autres gaz à effet de serre d’ici 2100, on peut s’attendre à ce que l’effet sur la température soit inférieur à 1°C. »

Un changement total de moins de 2°C d’ici la fin du siècle ne provoquera aucun dommage direct. En fait, cela aurait des bénéfices directs (les scientifiques du GIEC sont déjà tombés d’accord là-dessus dans le dernier rapport) : les précipitations augmenteront un peu, la saison des récolte s’allongera, la calotte glaciaire du Groenland ne fondra que très lentement etc.

Certaines des meilleures recherches se basant sur l’observation convergent également vers une sensibilité du climat d’environ 1.6°C pour le double de CO2. Une étude impressionnante publiée cette année par Magne Aldrin du Norvegian Computing Center donne 1.6°C comme estimation la plus plausible. Michael Ring et Michael Schlesinger de l’University of Illinois, à l’aide des relevés de températures les plus dignes de confiance, arrivent aussi à 1.6°C.

Voilà la grande question : Est-ce que les auteurs en charge de ce chapitre dans le rapport à venir vont reconnaitre que les données expérimentales ne supportent plus l’estimation actuelle du GIEC, une « probable » sensibilité du climat entre 2°C et 4.5°C ? Malheureusement, cela semble peu réaliste vu la tendance de cet organisme à construire les preuves qui arrangent ses présupposés politiques au lieu de fonder ses recommandations politiques sur des preuves ; et les scientifiques auront du mal à admettre qu’ils se sont trompés durant toutes ces années.

***

Comment peut-il y avoir tant de discorde sur la sensibilité climatique alors que les propriétés de gaz à effet de serre du CO2 sont bien établies ? Les gens pensent pour la plupart que la théorie du réchauffement climatique dangereux se fonde entièrement sur le CO2. C’est faux.

Il y a peu de débat dans la communauté scientifique sur la quantité de réchauffement que peut entraîner le CO2 toute chose étant égales par ailleurs : environ 1.1°-1.2°C pour un doublement depuis le niveau préindustriel. Si un tel réchauffement devient dangereux, c’est dû à son amplification par des boucles de rétroaction positive, principalement via la vapeur d’eau et les nuages qu’elle produit.

Voilà comment ça se passe : un petit réchauffement (peu importe la cause) réchauffe la mer, l’air devient plus humide (et la vapeur d’eau est un gaz à effet de serre). Le changement qui en résulte dans les nuages, d’après les simulations, augmente le réchauffement qui peut être ainsi doublé, triplé, ou plus.

Cette supposition est au cœur de tous les modèles utilisés par le GIEC, mais même le plus fanatique des scientifiques réchauffistes n’ira pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’un fait établi. D’abord, la vapeur d’eau n’augmente peut-être pas. Un papier récent de la Colorado State University conclue : « nous ne pouvons confirmer aucune tendance robuste dans les données mondiales sur la vapeur d’eau ». Ensuite, un physicien titulaire du Prix Nobel ayant un rôle majeur dans le combat contre le changement climatique m’a admis un jour : « Nous ne savons même pas le signe » de l’effet de la vapeur d’eau (c'est-à-dire s’il accélère ou freine le réchauffement atmosphérique).

Les modèles climatiques sont connus pour mal simuler les nuages, et étant donné leur très fort impact sur le climat (certains refroidissent la Terre en lui faisant de l’ombre ou en faisant monter la chaleur et descendre le froid durant les orages, d’autres la réchauffent en bloquant les radiations sortantes) il est plausible que le feedback de la vapeur d’eau ne soit pas positif.

Si tel est le cas, nous devrions avoir jusqu’à présent un réchauffement de 0.6°C, et nos observations devraient pointer vers une augmentation d’environ 1.2°C pour la fin du siècle. Cela correspond en gros aux observations décrites plus haut.

Dans l’année qui vient, les scientifiques du GIEC devront décider s’ils acceptent d’admettre que, malgré ce que leur indiquent leurs modèles informatiques complexes et invérifiables, les observations pointent maintenant vers un tièdissement climatique sans préjudice net. Au nom de tous ces pauvres gens qui se ruinent pour payer de la nourriture et de l’énergie toujours plus cher à cause du détournement du maïs pour faire du biocarburant et de la subvention des énergies renouvelables orchestrée par la carbo-cratie et le capitalisme de connivence, nous ne pouvons qu’espérer qu’ils feront le bon choix.

M. Ridley rédige la colonne « Mind and Matter » pour le Wall Street Journal et écrit sur les questions climatiques pour diverses publications depuis 25 ans. Sa famille loue des terres pour l’exploitation du charbon au nord de l’Angleterre, un projet qui s’achèvera dans 5 ans.

Une précédente version de cet article est parue le 19 Décembre 2012 à la page A19 de l’édition US du Wall Street Journal, avec comme titre : Cooling Down the Fears of Climate Change.

 

J'ai gardé le titre en anglais puisqu'il va de toute façon être modifié.

J'utilise trois mots discutables : réchauffistes (qui me semble tout de même assez répandu), tièdissement (qui est valable au Scrabble, pour ce que ça vaut) et carbo-cratie (correspondant à "carbocrats" dans l'article initial).

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