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Libéraux en crise


Astha

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Découvert via le blog d'Aurel

La vigueur des convictions idéologiques se mesure à leur capacité à résister aux coups de boutoir de la réalité. Armés de leur système de pensée, les libéraux français ne sont pas aussi désarçonnés par la crise qu’on aurait pu l’imaginer. « Laissez les libéraux en dehors de cette crise, ce n’est pas un échec des théories libérales ni même des mécanismes libéraux[1] », supplie Alain Madelin, l’ancien chef de fil du libéralisme politique hexagonal qui s’est éloigné des combats partisans. « Le libéralisme constitue le meilleur antidote à l'emballement des pulsions collectives et le meilleur guide pour reconstruire le capitalisme du XXIe siècle[2] », assure, de son côté, Nicolas Baverez. Et cet économiste et historien adepte d’un libéralisme régulé de conclure avec audace : « Le libéralisme n'est donc pas la cause mais la solution à la crise du capitalisme mondialisé ». « Le marché est cul par-dessus tête[3] », admet Patrick Devedjian, un des rares hommes politiques français à revendiquer l’étiquette libérale. Le ministre de la Relance est bien placé pour mesurer l’ampleur de la crise économique et financière qui secoue la France comme tant d’autres pays. La récession s’installe, la défiance se répand et l’Etat brancardier est partout appelé à la rescousse. Mais nos libéraux ne rendent pas les armes.

Où est le problème ? Certains d’entre eux ont même du mal à voir ce qui pourrait vraiment les chagriner dans la tourmente actuelle. « Il y a toujours eu des crises[4] », philosophe Philippe Manière. Le directeur de l’Institut Montaigne, think tank libéral très actif, rappelle que « les processus cumulatifs ont existé de toute éternité ». Le capitalisme purge ses déséquilibres par crises périodiques, il faudrait sagement s’y résigner.

D’autres libéraux soulignent que la crise elle-même prouve l’efficacité des marchés. « Tous les mécanismes libéraux sont en place[5] », se réjouit Gérard Longuet. Le sénateur UMP de la Meuse remarque que l’on assiste, par le jeu des variations des taux d’intérêt, du cours des monnaies et du prix des biens et des services, à des « ajustements parfaitement libéraux ». Simplement, concède-t-il, ceux-ci se manifestent « avec l’émotivité des marchés ». Au point, par parenthèse, que les Etats soient contraints d’intervenir pour assurer la survie même du système…

Sabine Hérold, présidente d’Alternative Libérale, entonne avec plus d’enthousiasme encore la même chanson : « La crise est la preuve que le marché se régule[6] ». La présidente de ce petit parti ultra-libéral se félicite que « le marché sanctionne la prise excessive de risques ». Le même raisonnement est poussé à l’extrême par l’économiste Jean-Jacques Rosa. Arguant de la baisse du prix des actions, il estime que « la propriété doit donc se déplacer des privés vers les Etats, sur la simple base du calcul économique et à préférences idéologiques inchangées[7] ». Les gardiens de la foi libérale n’auraient pas lieu d’être troublés par le soudain interventionnisme public : « La renationalisation partielle des banques n’annonce donc pas la fin du capitalisme, ni le retour de l’étatisme : elle répond simplement au calcul économique rationnel des divers types d’investisseurs qui s’ajustent sur un nouvel équilibre de propriété (temporaire) ». CQFD.

La faute à l’Etat

Il faut cependant trouver une explication à la très violente crise qui a failli emporter le système financier mondial. Et aller au-delà de l’irritation à l’égard des mises en accusation du libéralisme qui fait pester Jean-Michel Fourgous, député UMP des Yvelines, contre « la culture anti-libérale primaire qui influence les explications de la crise[8] ». La meilleure défense étant l’attaque, une première réponse consiste à tenter de faire porter à l’Etat la responsabilité des malheurs présents. L’économiste Pascal Salin n’hésite pas à pointer du doigt « l’échec d’un Etat pas assez libéral[9] ».

Les libéraux les plus ardents mettent vivement en cause la Réserve fédérale américaine. « La cause essentielle de cette crise provient en effet de l'extraordinaire variabilité de la politique monétaire américaine au cours des années récentes », affirme Salin. « Pendant toute la période de bas taux d'intérêt et de crédit facile, le monde a été submergé de liquidités », rappelle-t-il. Les établissements financiers auraient été incités à accorder des « crédits à des emprunteurs de moins en moins fiables », créant les conditions d’apparition d’une « bulle financière » qui a fini par éclater. La conclusion de l’économiste libéral est sans appel : « Arrêtons donc les procès faits à tort au capitalisme et recherchons au contraire le moyen de libérer les marchés financiers de l'emprise étatique ».

Un autre économiste libéral, Jean-Jacques Daniel, complète le procès en estimant que l’Etat, « grand emprunteur devant l’Eternel » a été « le grand bénéficiaire des bas taux d’intérêt américains[10] ». « Qu’on ne s’y trompe pas, nous avertit-il, c’est cette nationalisation inavouée de la politique monétaire faite au nom du soutien de la croissance qui trouve aujourd’hui son aboutissement dans la nationalisation des banques ».

Les procureurs libéraux se font encore un malin plaisir d’observer que la crise financière a d’abord éclaté dans un secteur pas précisément dérégulé. « Il n'existe pas de marché plus perverti par les interventions de l'État fédéral que celui du crédit hypothécaire aux Etats-Unis[11] », affirme Vincent Bénard. Le président de l’Institut Hayek de Bruxelles rappelle que Fannie Mae « fut tout d'abord une agence gouvernementale, créée en 1938 par l'Administration Roosevelt, pour émettre des obligations à bas taux du fait de leur garantie fédérale, lesquelles alimentaient de liquidités un marché de prêts immobiliers à taux réduits accessibles aux familles les moins aisées ». Bénard ajoute que Fannie Mae a été privatisée en 1968 et concurrencée par Freddie Mac en 1970 mais souligne que « bien qu'étant officiellement privés, les deux établissements ont toujours été considérés, du fait de leur tutelle publique et de leur rôle social, comme bénéficiant d'une garantie implicite du Trésor américain ».

L’économiste met en cause les politiques publiques visant une « augmentation du taux de propriétaires de logement parmi les populations à faible revenu, et notamment les minorités » qui auraient conduit ces institutions à prendre des risques inconsidérés. Conclusion : « En voulant accélérer artificiellement ce que l'économie libre accomplissait à son rythme, c'est l'État, tantôt régulateur, tantôt législateur, qui a poussé à l'irresponsabilité les acteurs de la chaîne du crédit, provoqué une crise financière grave, et acculé à la faillite nombre de familles qu'il prétendait aider ». Il ne vient à l’idée d’aucun de ces économistes que le déséquilibre entre les rémunérations du travail et du capital a pu inciter au surendettement des ménages…

Une faillite de la régulation

Ces mises en cause des politiques publiques ne peuvent toutefois rendre compte du comportement d’agents privés qui ont sciemment profité du gonflement de la bulle spéculative avant d’être emportés par elle. Pour l’expliquer, nos libéraux haussent les épaules en ciblant les faiblesses de la nature humaine. Que voulez-vous, la naïveté est éternelle. « Les arbres de grimpent pas jusqu’au ciel » mais les hommes ont voulu oublier cette frustrante vérité, répètent-ils en chœur. Le mimétisme propre à notre espèce aurait encore aggravé les choses. « Les gens regardaient tous du même côté », lâche Jean-Michel Fourgous. L’égoïsme généralisé empêchait enfin que l’on siffle la fin de la récréation. « Tout le monde avait anticipé l’éclatement de la bulle spéculative, mais chacun se refilait le mistigri », diagnostique Philippe Manière.

L’ancien directeur de l’Institut Montaigne, qui vient de créer sa propre société de consulting, relève qu’Alan Greenspan avait bien observé « l’exubérance irrationnelle des marchés » mais qu’il n’avait « rien fait » pour y remédier. Les libéraux s’emploient dés lors à tourner les regards vers les causes techniques de la crise. « Ce n’est pas la dérégulation mais la faillite de la régulation qui est en cause[12] », affirme Hervé Novelli, libéral convaincu et secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme et des Services. « Il s'agit d'une crise née d'une mauvaise régulation et mal soignée par les autorités politiques et financières[13] », renchérit Alain Madelin.

Les effets pervers de certaines réglementations bancaires sont accusés d’avoir aggravé la crise. « De nouvelles normes comptables ont obligé les banques et les entreprises à donner dans leur bilan une valeur à leurs actifs qui correspond à chaque instant au prix auquel elles pourraient le vendre si elles devaient le faire[14] », rappelle Madelin. Voilà qui valorise les bilans en période de hausse des actifs mais qui les plombe en phase de crise. Un effet qui a de lourdes conséquences en raison d’une autre norme, dite Bâle II instituée en 2004, qui oblige les banques à conserver en fonds propres une fraction de leurs engagements. « Quand la crise arrive, et que leurs actifs se dévalorisent, les banques ne peuvent plus prêter », se désole Philippe Manière.

Rien de tout cela ne serait cependant arrivé si le système financier avait su correctement gérer ses risques. Les libéraux reconnaissent ici un mauvais usage des nouveaux produits financiers. On sait que les mécanismes subtils de la « titrisation » permettent au système bancaire de transformer leurs créances en titres financiers. Usant de modèles mathématiques sophistiqués, ces titres sont devenus d’une composition de plus en plus opaque. Au lieu de diluer le risque, ils ont fini par le généraliser. « Il y avait une boule avariée dans la pizza et elle a tout contaminé », résume Philippe Manière. « On achetait un chat dans un sac », sourit Patrick Devedjian.

« A propos de la titrisation, ce n’est pas le produit lui-même qui est en cause, c’est sa mauvaise utilisation », explique toutefois Nicolas Baverez : « Cela déraille à partir du moment où le crédit s’autonomise pour nourrir lui-même le crédit et où on va chercher les pauvres pour qu’ils empruntent ». « Il y a là une responsabilité totale du libéralisme », admet Gérard Longuet : « Le libéralisme suppose des contrôles alors que les produits de la titrisation, fruits d’une imagination créatrice en matière financière, échappaient aux normes ». Pour l’ancien ministre de l’Industrie, « la titrisation devient dangereuse lorsque les résultats recherchés sont largement supérieurs à la croissance sur le long terme ».

Mais comment expliquer une telle propension à maximiser ses gains au mépris des réalités économiques ? Les libéraux retombent sur leurs pieds en critiquant l’asymétrie des rémunérations dans le secteur financier. « Les traders avaient intérêt à faire prendre des risques excessifs, note Philippe Manière, ils étaient étroitement associés aux gains mais pas là pour payer les pots cassés ». C’est ce que décortique Jean-Jacques Rosa : « Les traders ne partagent pas personnellement les pertes, simplement les gains. La sanction pour eux se limite à un renvoi de l’entreprise[15] ». L’économiste ajoute que le même raisonnement vaut pour l’ensemble du système bancaire et financier : « Les incitations pour les banques et les institutions financière à prendre trop de risques sont semblables à celles de traders, particulièrement pour celles qui sont trop grosses pour pouvoir couler ». Les banques centrales et les divers régulateurs leur ont abusivement servi d’assurances tous risques.

Si l’on ajoute la défaillance d’agences de notation trop souvent juges et parties, tout était en place pour qu’une crise majeure éclate un jour ou l’autre. D’autant plus que les déséquilibres financiers mondiaux généraient d’immenses liquidités. Aux surplus asiatiques correspondaient les déficits américains. Ces mécanismes étaient néanmoins connus. La crise actuelle ne mérite-t-elle donc pas un mea culpa de la part des défenseurs du capitalisme néolibéral ? Alan Greenspan, l’ancien président de la Fed qui a longtemps fait figure de véritable gourou, a lâché cet étonnant aveu, le 23 octobre 2008, dans une audition du Congrès : « Ceux d’entre nous, dont j’étais, qui ont pensé que c’était l’intérêt des institutions financières de protéger les capitaux des actionnaires sont dans un état d’incrédulité stupéfaite ». Greenspan s’avoue « très chagriné » de constater qu’il y avait un « vice » dans le système.

Nos libéraux ne vont pas plus loin. Jean-Claude Casanova, directeur de la revue Commentaire, se désole simplement d’une « confiance excessive dans les agents économiques et les techniques modernes de la finance[16] ». Hervé Novelli formule une autocritique du bout des lèvres : « Si mes certitudes devaient être nuancées, c’est sur l’aspect systémique de la crise ». « Je pensais que les réactions du système économique étaient telles qu’il n’y avait pas de risque d’effondrement », avoue-t-il. « Cela a été une erreur de croire à l’autorégulation des marchés », tranche Nicolas Baverez qui s’empresse d’ajouter : « Cette autorégulation n’est pas un principe libéral, néolibéral peut-être ». « La jungle, ce n’est pas le libéralisme », renchérit Patrick Devedjian. Pour lui, la cause de la crise actuelle, « ce n’est pas le libéralisme, c’est l’anarchie ». Et d’expliquer que « les subprime, ce n’est pas du libéralisme, c’est du mercantilisme sauvage et cela rappelle le commerce des esclavagistes avec les Africains ».

suite: http://ericdupin.blogs.com/murmures/2009/0…x-en-crise.html

Un petit commentaire ( :icon_up: ):

Pour moi les libéraux ou néo-libéraux sont les trostskistes de la droite.

Au début des années 80 j'étais jeune et attiré par leur idées, j'étais et suis toujours de droite mais pluôt démocrate- chretien ou gaulliste.

Je n'ai aimé jamais la gauche à cause de leur idéologie, leur manque de réalisme, je déteste les idéalistes.

Ce qui m'a tout de suite frappé chez les liberaux c'est qu'à l'inverse de la plupart des gens de droite

qui sont très "gestionnaire" c'est leur dogmatisme et leur psycho-rigidité idéologique exactement

ce que je deteste chez les gens de gauche.

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Ce brave Eric Dupin ne fait que citer les économistes libéraux sur un ton caustique sans chercher à les réfuter. Normal, il suffit de laisser parler les méchants pour que le bon lectorat du monde diplo s'indigne. "Rendez-vous compte !!"

Bref, on appréciera "l'enquête poussée", mais pour Dupin, tous les mécanismes expliqués, pourtant limpidement, n'ont aucune valeur puisque c'est l'ennemi qui cause.

Le mal est dans le capitalisme, hors de question de chercher plus loin, d'approcher un tant soit peu une explication rationnelle. Il vaut mieux enfoncer les lecteurs dans leur connerie mystique. Ça fait de bons soldats.

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« Le marché est cul par-dessus tête », admet Patrick Devedjian, un des rares hommes politiques français à revendiquer l’étiquette libérale.

Citer trois fois Devedjian dans un article sur les représentants du libéralisme, ça n'est tout de même pas très sérieux. Non pas parce qu'il est un politicien de la pire espèce, mais parce que manoeuvrer pour devenir ministre du plan de relance et orchestrer une politique socialiste ruineuse pour les contribuables, ça campe son homme de l'Etat.

De là à y voir une fourberie de Dupin, il n'y a qu'un pas.

Ce brave Eric Dupin ne fait que citer les économistes libéraux sur un ton caustique sans chercher à les réfuter. Normal, il suffit de laisser parler les méchants pour que le bon lectorat du monde diplo s'indigne. "Rendez-vous compte !!"

Dupin n'est cependant pas un anti-libéral primaire comme la meute d'enragés du monde diplo, qui ne peuvent jamais se retenir de mentionner le complot néo-libéral mondial affameur d'enfants lorsqu'ils abordent ce sujet. Il vient plutôt de l'intelligentsia démocrate bourgeoise, qui croit dans le pragmatisme et la fin des idéologies. Pour un journaleux issu de Libé, il s'exprime dans un langage clair et cultivé, ce qui le place un peu audessus de la bouillie gaucho-bien-pensante en mode festif, habituelle dans ce milieu.

D'autre part les difficultés intellectuelles du libéralisme sont réelles et on ne peut pas le blâmer de s'y intéresser, même sur un mode caustique. Remarquons plutôt qu'il a fait l'effort de s'intéresser à la vision libérale de la crise (et de citer l'Institut Hayek) , là où ses collègues préfèrent donner l'opinion de la racaille du café du commerce ou les explications bidons d'un vague sociologue.

En revanche, glisser Devedjian entre Salin et Vincent Bénard, c'est très fourbe comme repoussoir.

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Ce brave Eric Dupin ne fait que citer les économistes libéraux sur un ton caustique sans chercher à les réfuter. Normal, il suffit de laisser parler les méchants pour que le bon lectorat du monde diplo s'indigne. "Rendez-vous compte !!"

Bref, on appréciera "l'enquête poussée", mais pour Dupin, tous les mécanismes expliqués, pourtant limpidement, n'ont aucune valeur puisque c'est l'ennemi qui cause.

Très exactement : au fur et à mesure que je lisais l'article je me disais "quand va-t-il finir par dire ce qu'il en pense lui", je suis arrivé à la fin de l'article sans le savoir. Il se contente d'une phrase, par exemple :

Il ne vient à l’idée d’aucun de ces économistes que le déséquilibre entre les rémunérations du travail et du capital a pu inciter au surendettement des ménages…

et laisse au lecteur le soin de poursuivre tout seul (culture personnelle du préjugé ?).

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Il ne vient à l’idée d’aucun de ces économistes que le déséquilibre entre les rémunérations du travail et du capital a pu inciter au surendettement des ménages…

Ben non. Quel serai le rapport choucroutesque entre ces deux rémunérations ?

Le Ducon Dupin voudrait-il nous laisser comprendre que les gens qui travaillent se seraient endettés à donf pour dépenser autant que les gros kapitalistes ? Je devine la puissance d'analyse de la mort qui tue la race de sa mère.

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Ce que Saxval souligne c'est que, sans les incitations de l'Etat et l'impression qu'il donne aux prêteurs qu'en cas de mauvaises dettes ils pourront se retourner vers lui, les emprunteurs maladifs auraient un peu plus de mal à s'endetter maladivement. Et moi je dis merci Saxval.

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nb: Le commentaire est loin d'être idiot.

Oui, c'est la rengaine des ex libéraux et autres déçus du libéralisme qu'il est si chic de venir afficher sur le forum libéral. La position de la population entière pendant ce temps là (je vois un point d'interrogation, j'embraye tout de suite sur la question "qu'est-ce que l'Etat va pourvoir faire?" quelle que soit la question, sans jamais un clignement d'oeil pour se demander si l'Etat a quoi que ce soit à faire là dedans) n'est que bon sens et anodine normalité.

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Tous les surendettés que je connais sont des hyperconsommateurs chroniques, incapables de gérer leur salaire (qu'il soit élevé ou non).

+1. J'ai un collègue qui est passé bdf avec 7 ou 8.000 euros nets (après IRPP s'il vous plaît) par mois. Il bouffait plus au quotidien que ce qu'il gagnait.

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Pour moi les libéraux ou néo-libéraux sont les trostskistes de la droite.

Au début des années 80 j'étais jeune et attiré par leur idées, j'étais et suis toujours de droite mais pluôt démocrate- chretien ou gaulliste.

Je n'ai aimé jamais la gauche à cause de leur idéologie, leur manque de réalisme, je déteste les idéalistes.

Ce qui m'a tout de suite frappé chez les liberaux c'est qu'à l'inverse de la plupart des gens de droite

qui sont très "gestionnaire" c'est leur dogmatisme et leur psycho-rigidité idéologique exactement

ce que je deteste chez les gens de gauche.

Robert P. Murphy préfère les termes "moralité" et "conséquents" au lieu de "idéologie" et "dogmatiques".

http://mises.org/story/3316

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Dupin n'est cependant pas un anti-libéral primaire comme la meute d'enragés du monde diplo, qui ne peuvent jamais se retenir de mentionner le complot néo-libéral mondial affameur d'enfants lorsqu'ils abordent ce sujet. Il vient plutôt de l'intelligentsia démocrate bourgeoise, qui croit dans le pragmatisme et la fin des idéologies. Pour un journaleux issu de Libé, il s'exprime dans un langage clair et cultivé, ce qui le place un peu audessus de la bouillie gaucho-bien-pensante en mode festif, habituelle dans ce milieu.

Oui, à la décharge de Dupin, comme j'ai dit on apprécie qu'il ait cherché à en savoir plus de la part des libéraux, plutôt que de laisser le lecteur avec une espèce de figure abstraite (Le libéralisme) comme c'est si souvent le cas (il suffit de tomber sur des torchons pourtant bien moins à gauche que le monde diplo).

Il est évidemment plus agréable à lire qu'un Jean-François Kahn.

Simplement on comprend mieux que les autres n'aient pas voulu laisser les libéraux s'exprimer, vu qu'apparemment, sorti du schéma commun du mal intrinsèque au libéralisme, il leur est difficile de contre-argumenter.

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+1. J'ai un collègue qui est passé bdf avec 7 ou 8.000 euros nets (après IRPP s'il vous plaît) par mois. Il bouffait plus au quotidien que ce qu'il gagnait.

Arrivés à un certain niveau, et pour ceux qui le peuvent, ils vont jusqu'à taper dans la caisse, ne sachant même plus la différence entre leur argent et celui de la compagnie. Cette dernière qui laisse couler tant que la banque assure les crédits, ne vaut pas mieux à mes yeux.

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Il ne vient à l’idée d’aucun de ces économistes que le déséquilibre entre les rémunérations du travail et du capital a pu inciter au surendettement des ménages…

C'est normal qu'en dehors de cette unique ligne Dupin n'apporte rien à l'analyse, puisqu'il s'agit là de toute la théorie alter quasi-unanimement retenue pour expliquer la crise, condensée: c'est la théorie de Jacques Sapir (copiée par Attali). Les lecteurs du Diplo savent déjà ce qu'il convient de penser, donc cette simple allusion leur suffit.

Manque de bol cette théorie contredit la hausse de l'immobilier (qui devrait baisser), l'augmentation du patrimoine des ménages pendant la période 2000-2008 (qui devrait être dégradé par les intérêts cumulés), et la baisse du nombre couplée à l'augmentation du montant des crédits hypothécaires de 2002 à 2006, au lieu du contraire.

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Il ne vient à l’idée d’aucun de ces économistes que le déséquilibre entre les rémunérations du travail et du capital a pu inciter au surendettement des ménages…

J'ose poster pour demander une explication : un grande rémuneration du capital ne devrait pas entrainer un taux d'interêt élevé, et donc dissuader les gens de s'endetter ?

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C'est normal qu'en dehors de cette unique ligne Dupin n'apporte rien à l'analyse, puisqu'il s'agit là de toute la théorie alter quasi-unanimement retenue pour expliquer la crise, condensée: c'est la théorie de Jacques Sapir (copiée par Attali). Les lecteurs du Diplo savent déjà ce qu'il convient de penser, donc cette simple allusion leur suffit.

Manque de bol cette théorie contredit la hausse de l'immobilier (qui devrait baisser), l'augmentation du patrimoine des ménages pendant la période 2000-2008 (qui devrait être dégradé par les intérêts cumulés), et la baisse du nombre couplée à l'augmentation du montant des crédits hypothécaires de 2002 à 2006, au lieu du contraire.

?? comprends pas ??

Et l'augmentation du patrimoine dont vous parlez (source ?) n'est elle pas liée à l'augmentation "bulliste" de la valeur de l'immobilier ?

Quand à une analyse purement marxienne de la crise actuelle, c'est plutôt quelque chose comme ça:

(badurl) http://www.capitalisme-et-crise.info/telechargements/pdf/FR_MR_Dynamiques_et_contradictions_du_capitalisme.pdf (badurl)

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?? comprends pas ??

Et l'augmentation du patrimoine dont vous parlez (source ?) n'est elle pas liée à l'augmentation "bulliste" de la valeur de l'immobilier ?

Quand à une analyse purement marxienne de la crise actuelle, c'est plutôt quelque chose comme ça:

(badurl) http://www.capitalisme-et-crise.info/telechargements/pdf/FR_MR_Dynamiques_et_contradictions_du_capitalisme.pdf (badurl)

Quand on s'endette pour acheter, le patrimoine n'augmente pas. Béh oui, les dettes sont retranchées du patrimoine. Si le bien acheté s'apprécie plus vite que les intérêts de la dette, alors là, oui, il peut y avoir une augmentation de patrimoine de la différence (j'en sais quelque chose, c'est comme ça que j'ai acheté mon appartement). Sauf que les chiffres ne collent pas du tout avec cette explication (l'augmentation de patrimoine est supérieure, la baisse est moindre que prévue).

C'est surtout une question de bon sens: des gens qui gagnent de moins en moins ne vont pas hypothéquer (sans mauvais jeu de mot) leur avenir en compensant une baisse de pouvoir d'achat par l'emprunt. C.F. la France de ces dernières années pour un bon exemple. Une telle baisse de pouvoir d'achat entraîne une décroissance/récession (c'est bien ce qu'on a eu en France, masquée péniblement par l'inflation), et certainement pas le contraire.

Ensuite, il y a toute la partie non-bulliste US: les états sans réglementation immo qui n'ont pas eu de bulle, ça non plus, ça ne colle pas avec l'idée de "salaires trop peu rémunérés poussant les américains à s'endetter pour accélérer l'augmentation de la consommation".

Cela oblige à se poser la question de la localisation de l'endettement "en trop". Combine ça avec l'augmentation en volume et la diminution en nombre des crédits hypothécaires et tu vois clairement qu'un nombre réduit de bénéficiaires initiaux de la bulle des subprimes faisaient du rempilement, en prenant un nouveau crédit hypothécaire sur la maison qu'ils venaient d'acheter avec le crédit précédent. C'est confirmé par la concentration des defaults sur une petite partie des endettés (90% d'entre eux sont dans ce cas de rempilement, si je me souviens bien ce que publiait Reason).

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Il ne vient à l’idée d’aucun de ces économistes que le déséquilibre entre les rémunérations du travail et du capital a pu inciter au surendettement des ménages…

Non, mais en revanche on devrait s'intéresser au déséquilibre croissant entre ce que rapporte un travail et ce qu'il coûte. Avant impôts, avant même de se loger ou de se nourrir (premières nécessités, non?) le salarié voit la moitié de ce que verse l'entreprise pour son travail partir en charges sociales (patronales et salariales).

C'est étouffant.

On s'est bercé d'illusions. La croissance était artificielle. Notre modèle ne marche pas. Mais ce modèle n'est pas le capitalisme, c'est notre modèle social…

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