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Le problème de la "valeur" des loisirs en économie


Constantin_H

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Je suis souvent frappé par le peu de cas que les gens font de la valeur de leur temps libre.

Une réflexion typique, souvent entendue par rapport à je ne sais quel acte de bricolage, de programmation ou de tâches ménagères est : "mais pourquoi payer quelqu'un pour cela alors queje peux le faire moi-même?" Lorsque je fais remarquer à mon interlocuteur que ce raisonnement simpliste ne tient compte ni du caractère limité du temps de loisir, ni de la valeur que peut avoir ce temps de loisir à leurs yeux.

Leur expliquer ce raisonnement sur base du coût d'opportunité se révèle difficile, pour la simple raison qu'il est difficile de "mettre un prix" sur une heure de temps libre. Je sais bien que la théorie économique classique considère qu'une heure de loisir vaut autant que le salaire horaire, mais j'y vois plusieurs limitations:

- tout d'abord, le raisonnement est moyen et non marginal. Je discutais encore ce matin avec un confrère qui me faisait remarquer que, comme il travaillait beaucoup, ses heures de loisir étaient limitées et lui étaient donc très précieuses. Raisonnement logique quand on travail 60 ou 70 heures par semaine. Mais quid des heureux petits employés qui font leurs 35 heures et puis basta?

- ensuite, le raisonnement suppose que le travailleur peut librement décider de rajouter ou retirer une heure à son horaire. Ce qui, vu l'inflexibilité du marché du travail, relève du rêve éveillé. A part, à la rigueur, pour les indépendants et les professions libérales. Mais même ceux-ci ne peuvent partir du principe qu'ils peuvent facilement rajouter une ou deux heures de travail à leur horaire: encore faut-il qu'un client se présente…

Comment sortir de ce dilemme et valoriser correctement une heure de loisir? Quelqu'un a-t-il une suggestion? A votre connaissance, le sujet a-t-il déjà été traité par l'un ou l'autre économiste?

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Ta première objection, en fait, me semble mal fondée : l'heure de loisir marginale vaut sensiblement la même chose que l'heure de travail marginal, il n'est question nulle part de raisonnement sur le coût moyen, à ma connaissance.

En revanche, la seconde est une vraie épine dans le pied de la microéconomie du travail. Je ne crois pas connaitre d'économiste sérieux qui se soit penché dessus.

En fait, le problème est double. D'une part, l'idée de la division du travail a très sensiblement reculé dans la population, essentiellement parce qu'elle était mal fondée (sur le socle du "chacun à sa place" plutôt que sur celui des avantages comparatifs). D'autre part, le coût du travail est plombé par ce que l'on sait, ce qui engendre un surcoût à la spécialisation en plus de rogner le pouvoir d'achat des gens qui ont des loisirs. Plomber à la fois offre et demande, voilà de quoi tuer un marché.

Mais je me suis moi aussi posé le problème à de nombreuses reprises, sans en trouver une clé unique et définitive.

Ah, sinon : welcome home, Grand Ancien ! :icon_up:

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Comment sortir de ce dilemme et valoriser correctement une heure de loisir?

Comme toute valeur économique : subjectivement.

…le sujet a-t-il déjà été traité par l'un ou l'autre économiste?

Je ne sais pas. Par contre, c'est un romancier, Somerset Maugham, qui aura eu la meilleure vision du problème : le vrai luxe, c'est de pouvoir perdre son temps.

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Comme toute valeur économique : subjectivement.

Je ne sais pas. Par contre, c'est un romancier, Somerset Maugham, qui aura eu la meilleure vision du problème : le vrai luxe, c'est de pouvoir perdre son temps.

Il est aussi futile de vouloir déterminer la valeur objective d'une heure de loisir que celle d'une heure de pêche. Mises explique que la première dimension économique, c'est l'exposition de l'action humaine au flux temporel, qui oblige les individus à faire des choix. Or le flux temporel en tant que perception de la durée est une propriété subjective.

Les classiques, dont l'attention se dirigeait avant tout vers le comportement du marchand, ne pouvaient pas apercevoir que le temps, lui aussi, joue son rôle dans l'économie. Les livres de comptabilité ne comportent pas de rubrique "Temps" : le temps n'est pas une chose que l'on paie sur les marchés. La théorie objective de la valeur n'était ainsi pas en état d'apercevoir la part qui, dans toute transaction, revient cependant au facteur temps, malgré l'indication que donnait en ce sens la proverbe populaire selon lequel "le temps c'est de l'argent." Ce fut un des titres de gloire de Jevons et de Böhm-Bawerk que d'avoir, poursuivant les considérations de Bentham et de Rae, donné au facteur temps la place qui lui revient.

http://www.librairal.org/wiki/Ludwig_von_M…omique_du_temps

Au fond tout dépend de ce qu'on fait de nos loisirs, si on les utilise pour augmenter notre capital intellectuel ou physique, ou si on se disperse dans un consumérisme à courte vue.

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Donc, je pratique le bouddhisme, et c'est une question très importante pour nous…

….Depuis fort longtemps, la philosophie bouddhique discerne 3 sortes de trésors

-Les trésors du grenier: biens matériels….( procurés par le travail)

-Les trésors du corps: santé, longévité…( hygiène de vie ….)

- les trésors du coeur…

Si les deux premières catégories sont très importantes et à ne pas négliger, le bouddhisme propose d'acquérir les "trésors du coeur "par la "pratique bouddhique, prière, étude, actions…( et d'y consacrer son "temps libre")

au début du XXème siècle, Tsunésaburo Makiguchi à beaucoup développé le sujet…

C'est sa théorie de la "création de valeurs"…hélas pas encore traduite, je n'ai pu trouver que ce lien , et en anglais..

.création de valeur, tsunésaburo Makiguchi

Moi, mon vrai luxe, c'est de pouvoir passer du temps à " créér des valeurs", faire des choses dont l'intérêt dans la vie "matérielle" n'est pas évident, comme prier ou poster sur lib.org…

sinon, petite présentation en français, très sommaire:

Sa vision de l’éducation

Makiguchi était avant tout préoccupé par la réforme d’un système éducatif qui, à son avis, décourageait la pensée indépendante et étouffait le bonheur et la créativité des étudiants. Il croyait que l’éducation devait servir à rendre les étudiants heureux plutôt qu’à satisfaire les besoins de l’État.

Ses idées sur l’éducation et sa théorie sur la création de valeurs (soka), fer de lance de sa pédagogie, sont analysées dans un ouvrage intitulé Soka Kyoikugaku Taikei (La pédagogie de la théorie de création de valeurs) publié en 1930.

Les idées de Makiguchi contredisaient totalement la logique du gouvernement militaire, qui cherchait à se servir de l’éducation pour former des serviteurs dociles et inconditionnels de l’État.

Extait de cette pagetrouvée chez mes amis canadiens)

ici

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Invité rogermila
Une réflexion typique, souvent entendue par rapport à je ne sais quel acte de bricolage, de programmation ou de tâches ménagères est : "mais pourquoi payer quelqu'un pour cela alors que je peux le faire moi-même?" Lorsque je fais remarquer à mon interlocuteur que ce raisonnement simpliste ne tient compte ni du caractère limité du temps de loisir, ni de la valeur que peut avoir ce temps de loisir à leurs yeux.

C'est surtout un problème culturel.

Dans ma génération, les gens ont toujours tiré une fierté ramboesque à réaliser les travaux manuels pour eux-même, par eux-même.

Celui qui faisait appel à un tiers en le rémunérant, était considéré avec une légère dose de mépris .

Donc pas question de se justifier en évoquant le concept du temps libre. T'étais cap ou pas (reparer sa bagnole, repeindre sa cuisine, dépannerr la machine à laver etc…) .

Bon, c'est sur que le mec qui allait ensuite piteusement chez le garagiste pour faire rattraper une connerie, il ne s'en vantait pas.

Actuellement, on trouve encore ce comportementt très ancré dans les communautés portugaises, par exemple.

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Il faut aussi rajouter que bricoler pour soi de temps en temps n'est pas toujours une corvée.

Pour prendre des exemples caricaturaux :

* très peu de gens font appel à un ouvrier pour repeindre leurs volets

* peu de gens font appel à un ouvrier pour leur jardin

A l'inverse

* une nombre considérable de gens fait appel aux services d'une femme de ménage

Encore un facteur de plus qui tend à mitiger le bénéfice théorique de sous-traiter une tache pour gagner davantage de loisirs

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* très peu de gens font appel à un ouvrier pour repeindre leurs volets

Tu fais bien d'en parler, j'ai oublié un facteur important d'explication : les coûts de transaction.

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Tu fais bien d'en parler, j'ai oublié un facteur important d'explication : les coûts de transaction.

Les coûts tout court aussi, pour faire faire le moindre truc d'une journée, ça te coute de suite des centaines d'euros, faut déjà avoir un sacré salaire pour atteindre ce niveau.

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Les coûts tout court aussi, pour faire faire le moindre truc d'une journée, ça te coute de suite des centaines d'euros, faut déjà avoir un sacré salaire pour atteindre ce niveau.

J'en ai déjà causé :

le coût du travail est plombé par ce que l'on sait, ce qui engendre un surcoût à la spécialisation en plus de rogner le pouvoir d'achat des gens qui ont des loisirs. Plomber à la fois offre et demande, voilà de quoi tuer un marché.
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Ça me rappelle une discussion par blog interposé il y a quelques années entre deux blogueurs de Lieu Commun, Ceteris Paribus et Alexandre Delaigue des Éconoclates. Je pense que ça peut t'intéresser même si ça n'a rien de liberal-casher.

Alexandre Delaigue — Pourquoi les européens travaillent-ils moins que les américains ? http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/in…emps-de-travail

Ceteris Paribus — Travailler moins pour vivre mieux : Partie 1 http://ceteris-paribus.blogspot.com/2004/1…ivre-mieux.html

Alexandre Delaigue — Travailler plus pour travailler moins : commentaire de Ceteris Paribus http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/in…ceteris-paribus

Ceteris Paribus — Travailler moins pour vivre mieux : Partie 2 et 3 http://ceteris-paribus.blogspot.com/2004/1…e-mieux_18.html et http://ceteris-paribus.blogspot.com/2005/0…e-mieux-3e.html

Puis :

Alexandre Delaigue — La question de la croissance en Europe; Première partie, le temps de travail. http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/in…emps-de-travail

Alexandre Delaigue — Travailler moins pour vivre mieux? http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/in…our-vivre-mieux

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(…)

A votre connaissance, le sujet a-t-il déjà été traité par l'un ou l'autre économiste?

Rothbard traite dans la partie 8 du chaptire 1 de MES des "facteurs de production : travail contre loisir".

En résumé : il existe une 3e limitation à l'offre de travail (après le nombre d'h/jour et la capacité des travailleurs) : le travail implique toujours le renoncement au loisir qui est un bien désirable. Plus 1 homme travaille moiins il peut disposer de loisir. Accroitre le travail réduit donc la quantité disponible de loisir et réduit l'utilité qu'il procure. Par conséquent les gens ne travaillent que lorsqu'ils évaluent le rendement du travail plus haut que la diminution de satisfaction consécutive à la réduction du loisir.

Le loisir comme tout autre bien est soumis à la loi de l'utilité marginale décroissante. L'utilité marginale de loisir diminue quand sa quantité augmente et cette utilité est égale à la valeur de la fin à laquelle il faudrait renoncer suite à la perte d'une unité de loisir.

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A votre connaissance, le sujet a-t-il déjà été traité par l'un ou l'autre économiste?

Alain Laurent avait fait sa thèse sur les clubs de vacances et en a tiré un livre Libérer les vacances mais je sais pas s'il traite des idées que vous évoquez.

http://www.wikiberal.org/wiki/Alain_Laurent

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J'ai du ménage à faire ce soir. J'ai aussi une sortie de prévue.

Pour moi je dirais que le prix de l'heure de ces heures de loisir (la sortie) serait le montant jusqu'à combien je serai prêt à payer au noir un service ménager. Si je pense que cette soirée va être géniale je serais prêt à mettre beaucoup de mon épargne durement accumulée face à l'état tortionnaire.

Par contre, si j'ai rien à faire (immédiatement), ces heures de loisir ne vaudront rien, elles ne m'auront rien coûté.

Bien sûr il faut aussi compter les dépenses pures du loisirs : bières taxis capotes…

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Par contre, si j'ai rien à faire (immédiatement), ces heures de loisir ne vaudront rien, elles ne m'auront rien coûté.

Valoir et coûter sont différents. La condition nécessaire et suffisante à l'entreprise d'une action est que son coût soit inférieur à sa valeur.

Il y a quand même une valeur à ta soirée, par exemple le prix qu'on devrait te payer pour ne pas y participer.

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en fait je dirais meme que n'importe quelle activite non glandulatoire ajoute au temps libre une valeur en terme de resultat.

donc a chaque fois que j'ai du temps libre, je me retrouve a balancer entre une glande totale et relaxante qui depense le temps libre, et une relaxation productive et amusante (bricolage, peinture, maquettes, musique, tuer les fleurs de la voisine) qui fait fructifier le temps libre.

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A votre connaissance, le sujet a-t-il déjà été traité par l'un ou l'autre économiste?

Oui! Gary Becker. Noter que chez lui, en associant le temps comme variable explicative des comportements et la mise en oeuvre de la théorie du capital humain, la monnaie devient un problème relativement secondaire (attention! je n'ai pas dit sans intérêt). Je connais peu de gens qui partagent son approche, mais je l'ai choisi comme référence car je la trouve prodigieusement explicative.

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Oui! Gary Becker. Noter que chez lui, en associant le temps comme variable explicative des comportements et la mise en oeuvre de la théorie du capital humain, la monnaie devient un problème relativement secondaire (attention! je n'ai pas dit sans intérêt). Je connais peu de gens qui partagent son approche, mais je l'ai choisi comme référence car je la trouve prodigieusement explicative.

Un texte de référence existerait-il en ligne, quelque part ? :icon_up:

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Un texte de référence existerait-il en ligne, quelque part ? :icon_up:

On peut voir la page sur Gary Becker dans wikiberal, mais je la trouve peu explicative de son approche du temps. Un lien intéressant y figure cependant http://www.quebecoislibre.org/030913-2.htm où Lepage en parle bien sous le titre "LA VALEUR ÉCONOMIQUE DU TEMPS,

SELON GARY BECKER"

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On peut voir la page sur Gary Becker dans wikiberal, mais je la trouve peu explicative de son approche du temps. Un lien intéressant y figure cependant http://www.quebecoislibre.org/030913-2.htm où Lepage en parle bien sous le titre "LA VALEUR ÉCONOMIQUE DU TEMPS,

SELON GARY BECKER"

Je reviens sur mon appréciation du texte de Lepage car si je trouve qu'il constitue une bonne introduction pour ceux qui ne connaissent rien de "l'économie généralisée" de Becker (un nom que je ne crois pas accepté de tous, mais qui me semble bien convenir du fait de sa capacité à traiter de problèmes délaissés par les approches économiques traditionnelles). En effet, une relecture de ce texte m'a fait constater ce que je pense être une incompréhension concernant les questions budgétaires de l'individu

N'importe quel acte individuel est ainsi considéré comme un acte économique conditionné par deux contraintes: le budget monétaire de l'individu et son « budget-temps »; l'addition de l'un à l'autre donnant le montant global du revenu social dont le consommateur dispose pour satisfaire ses finalités.

Ma compréhension de l'approche de Becker amène à considérer de manière centrale le "budget-temps", où l'on prend en compte non la quantité de monnaie nécessaire à l'acquisition du bien/service, mais le temps nécessaire pour disposer de la ressource monétaire en question. Une application amusante en avait été faite dans les années 70 (dans le cadre universitaire français) dans un calcul de la vitesse réelle d'un moyen de transport dans lequel on prend la distance parcourue et, pour chaque mode, le temps nécessaire pour effectuer le trajet (vitesse au sens traditionnel) + le temps nécessaire à gagner l'argent nécessaire au paiement (en coûts complets) du mode utilisé. Je crois me souvenir que cela permettait de constater que le vélo était le plus performant des modes de transport terrestres :icon_up:

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Une application amusante en avait été faite dans les années 70 (dans le cadre universitaire français) dans un calcul de la vitesse réelle d'un moyen de transport dans lequel on prend la distance parcourue et, pour chaque mode, le temps nécessaire pour effectuer le trajet (vitesse au sens traditionnel) + le temps nécessaire à gagner l'argent nécessaire au paiement (en coûts complets) du mode utilisé. Je crois me souvenir que cela permettait de constater que le vélo était le plus performant des modes de transport terrestres :icon_up:

Par J.-P. Dupuy ou Ivan Illich, il me semble.

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Invité jabial

À titre personnel j'évalue la valeur du temps libre par rapport à ce à quoi je suis prêt à renoncer pour l'obtenir.

Je m'explique.

Imaginez que quelqu'un dans la rue vous propose de faire pour lui votre job habituel pendant votre temps libre.

Oubliez l'éventuelle clause de non concurrence, ce n'est pas la question. On va dire qu'elle n'existe pas.

À partir de combien vous le faites ?

C'est la valeur de votre temps libre.

Ça peut être supérieur ou inférieur à ce que vous êtes payé habituellement.

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  • 2 weeks later...
Je suis souvent frappé par le peu de cas que les gens font de la valeur de leur temps libre.

Une réflexion typique, souvent entendue par rapport à je ne sais quel acte de bricolage, de programmation ou de tâches ménagères est : "mais pourquoi payer quelqu'un pour cela alors queje peux le faire moi-même?" Lorsque je fais remarquer à mon interlocuteur que ce raisonnement simpliste ne tient compte ni du caractère limité du temps de loisir, ni de la valeur que peut avoir ce temps de loisir à leurs yeux.

Lorsqu'une entreprise doit faire une réparation, elle appelle un artisan et paye 100 euros Hors Taxe. L'entreprise passe le cout de 100 euros dans les charges dans sa comptabilité.

Pour que monsieur Tartempion ait 100 euros, net d’impôts et de charges sociales, il faut que son employeur dépense 300 euros. Monsieur tartempion, salarié, envisage de faire appel a un artisan pour 100 euros. Pour payer 100 euros, Monsieur Tartempion doit produire trois fois plus de richesses, soit 300 euros pour pouvoir dépenser 100 euros. Il y a environ 200 euros qui partent à l'Etat. Si monsieur Tartempion a la même productivité que l'artisan, il gagnera 200 euros en faisant lui-même la réparation.

La valeur du temps libre pour faire les réparations tient compte du cout des impôts sur le travail.

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La valeur du temps libre pour faire les réparations tient compte du cout des impôts sur le travail.

Pas convaincu. Psychologiquement, le salarié ne voit pas les 200€ supplémentaires, il ne voit que les 100€ / h qui rentrent dans sa poche. Et c'est d'ailleurs pour ça que beaucoup gueulent n'être pas suffisamment payés pour le travail qu'ils font. Précisément parce qu'ils voient les tarifs appliqués par les indépendants.

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Pas convaincu. Psychologiquement, le salarié ne voit pas les 200€ supplémentaires, il ne voit que les 100€ / h qui rentrent dans sa poche.

Pour le salarié qui serait entièrement rationnel, le cout des impôts sur le travail influe directement sur le choix de faire venir un artisan ou de faire lui-même la réparation. Le consommateur a suffisamment de bon sens commun. Plus l'enjeu est important, plus l'individu devient rationnel. Du moins, c'est ma conviction. Votre argument revient à soutenir que, ici, le salarié ne parviendrait pas à être, in fine, rationnel. Bien que nos intuitions semblent contraires, elles ne se contredisent pas totalement.

Et c'est d'ailleurs pour ça que beaucoup gueulent n'être pas suffisamment payés pour le travail qu'ils font. Précisément parce qu'ils voient les tarifs appliqués par les indépendants.

Oui, il y a un étude de psychologie sociale à faire. Comment tant de salariés ne voient-ils pas que leur vrai salaire est près du double de leur salaire net? La cause serait-elle la puissance de la propagande étatique qui utilise les mots dans un sens systématiquement contraire? Comment si peu de salariés voient que les charges prétendues "patronales" sont des ponctions sur leur salaires? Comment si peu voient que les prétendues "charges sociales" sont, non pas une assurance, mais majoritairement un impôt de redistribution?

Depuis 30 ans, je suis face à une autre énigme. Pourquoi, en France, tant des gens instruits préfèrent un emploi salarié plutôt qu'un travail indépendant? Ils connaissent pourtant l'arithmétique simple qui leur démontre en qq lignes que leur pouvoir d'achat sera double en étant indépendant. Alors, pourquoi presque tous les diplômés font-ils ce choix étrange du salariat? Est-ce encore la propagande étatique qui agirait sur les étudiants, qui les aveuglerait?

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