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Vers un libéralisme de données ?


Marchange

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http://www.henriverd…de-donnees.html

Mercredi dernier, j’ai été invité par les organisateurs de I-Expo à une table ronde animée par Bernard Benhamou, un vieil ami.Intervenaient également deux autres amis : Stéphane Distinguin et Axel Adida (un entrepreneur confirmé et un entrepreneur dont on entendra bientôt parler). Nous étions donc globalement assez d’accord entre nous.

Nous parlions de l’immense bascule qui s’est produite en quelques années : les produits et services grand public sont désormais si performants que la puissance de calcul, la puissance de communication et la puissance de création à l’extérieur des entreprises sont supérieures à ce que l’on trouve à l’intérieur des organisations.

Nous évoquions les changements énormes que cela apporte dans l’organisation du travail, dans les stratégies d’innovation, dans la conception des services. Inutile de préciser que nous étions plutôt d’accord entre nous sur notre socle de conviction : open innovation, open data, importance des startups, de l’innovation de services, de la mobilité, etc.

Mais une question du public nous a conduit sur un problème beaucoup plus ardu, qui a légèrement troublé notre bel unanimisme.

La question est au fond de savoir si l’ouverture des données, privées et publiques, ne risque pas de favoriser leur prise de contrôle par les grands acteurs américains que sont Google, Apple, et peut-être Facebook.

Captation de valeur par les nouveaux monopoles ? Les termes du débat sont assez simples.

D’un côté, on voit bien que l’ouverture et l’accessibilité des données porte en elle un énorme potentiel de création de services innovant et donc de croissance et d’emploi. Un récent rapport de MacKinsey a même posé un chiffre sur cette intuition, et montre un potentiel de 800 milliards de dollars de création de valeur avant 2020.

On voit également que le nombre et la variété des possibles sont tels qu’il est impossible d’approcher cette question dans une stratégie d’innovation planifiée. Il faut que des milliers de startups explorent tous les possibles, comme il en fut au XXe Siècle à la naissance de l’automobile et de l’aviation. Cette vague d’innovation sera darwinienne, qu’on le veuille ou non.

D’un autre côté, il faut cesser d’être naïfs et il faut réaliser à quel point la puissance des Apple, Google et autres géants de la Silicon Valley est sans précédent historique.

Ce que l’on dit à San Francisco, et qui inquiète même là bas, c’est qu’on est arrivé au point où ces géants réussissent même à assécher Stanford et Berkeley. En effet, ils n’offrent pas seulement des carrières magnifiques. Ils sont également des lieux où il fait bon travailler (« cool attitude » : il paraît que les gens recrutés par Google prennent 7 kgs en moyenne la première année tellement il y a des cafétérias partout) et surtout des lieux qui offrent à leurs ingénieurs et chercheurs des données et de la puissance de traitement qu’il serait impossible de trouver dans aucune université.

Les Américains commencent même à se dire que, pour la première fois dans leur histoire, il existe des entreprises technologiques que les militaires ne pourraient pas rattraper, même en investissant des milliards. Elles sont trop loin, elles vont trop vite. Elles sont ailleurs.

Leur puissance est telle que pour survivre et se développer, ces entreprises en viennent à une véritable géostratégie. Elles ont besoin de contrôler ce que devient le web. Elles en déterminent les standards (HTML 5), l’organisation profonde, la politique.

Alors, que va-t-il se passer si toutes les données du monde se retrouvent sur le web ? Qui sera capable d’en tirer le plus de valeur ?

Pour faire simple : libérer les données, c’est créer de la croissance, mais le faire sans accompagnement, c’est laisser quelques-uns accaparer cette croissance.

La question appelle une véritable élaboration, que je ne saurais faire ici.

Deux premières réponses me semblent intéressantes :

a- ne libérer les données qu’en soutenant en même temps les acteurs locaux capables de les transformer en service. Les concours d’API qui fleurissent quand les villes libèrent leurs datas me semblent par exemple d’excellentes démarches ;

b- poser le principe d’une rémunération de l’utilisation de ces flux de données, quitte à y consentir ensuite certaines exceptions (JEI, PME, entreprises locales).

Ce ne sont que de premières pistes. Je pense que le débat sur la libéralisation des données sera aussi intense que le débat sur la libéralisation des échanges. Il en est d’ailleurs sans doute le pendant et le complémentaire. Et il sera sans doute même nécessaire de construire les outils pour un traitement global des deux questions.

- Google, Apple et Facebook trop puissants ? Dans le sens où elles vont finir par faire du mal au marché, à l'innovation ?

- Aucune raison de s'inquiéter, aucune entreprise n'est éternelle. L'histoire le montre.

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Y'en a qui ont trop regarder Total Recall ou James Bond. Le fameux mythe de la world company qui prend le contrôle de la société, on n'a jamais vu ça mais ça continue d'alimenter les fantasmes.

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Il y a 35 ans, IBM allait manger le monde…

Il y a 20 ans, Microsoft allait manger le monde (et Apple allait disparaitre)…

Aujourd'hui, Google va manger le monde…

On va en reparler dans 15 ans, quand Google sera en déclin comme Microsoft l'est aujourd'hui (parce que pas de bol pour Google, ils ont installé un terrain de jeu, et démarré une course pour au final devoir courir contre des gens partis après eux mais qui s'avèrent plus rapides…)

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Justement, j'ai moi-même souvent utilisé cet argument de "les entreprises, aussi grande soient-elles, finissent toujours par chuter, l'histoire nous l'a montré" mais il n'est pas très satisfaisant, intellectuellement parlant.

Et dire qu'on a "jamais vu ça", n'est pas un argument. Avant la création de toutes choses, on ne l'avait jamais vu avant.

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J'avoue qu'il faudrait que je relise lentement cet article tant les propos ressemblent à ceux des types qui divaguent dans la rue en annonçant la fin du monde.

Les Américains commencent même à se dire que, pour la première fois dans leur histoire, il existe des entreprises technologiques que les militaires ne pourraient pas rattraper, même en investissant des milliards. Elles sont trop loin, elles vont trop vite. Elles sont ailleurs.

Mais bien sûr, je pense que 50 soldats américains bien entraînés peuvent venir à bout de Google en une semaine (à savoir détruire tous leurs sites, locaux, et salariés), ils vont se défendre comment les geeks contre les drones, en envoyant du code HTML en l'air pour les abattre? L'auteur de l'article est au courant que la spécialité de l'armée, c'est le métal lancé à grande vitesse sur des cibles, pas le silicium qui réfléchit?

D’un côté, on voit bien que l’ouverture et l’accessibilité des données porte en elle un énorme potentiel de création de services innovant et donc de croissance et d’emploi. Un récent rapport de MacKinsey a même posé un chiffre sur cette intuition, et montre un potentiel de 800 milliards de dollars de création de valeur avant 2020.

Attention aux rapport McKinsey (ou tout autre cabinet) qui, si ils sont intéressants sur les principes, ne sont jamais fiables sur les chiffres. Si c'était le cas, à l'heure où l'on parle, d'après un rapport McKinsey de 1999, il n'y aurait plus aucune librairie dans le monde occidental (FNAC, Barnes & Noble, etc. pfiut, disparu) et tous les produits culturels seraient vendus par Amazon.

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L'auteur de l'article est au courant que la spécialité de l'armée, c'est le métal lancé à grande vitesse sur des cibles, pas le silicium qui réfléchit?

+1000

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Justement, j'ai moi-même souvent utilisé cet argument de "les entreprises, aussi grande soient-elles, finissent toujours par chuter, l'histoire nous l'a montré" mais il n'est pas très satisfaisant, intellectuellement parlant.

Et dire qu'on a "jamais vu ça", n'est pas un argument. Avant la création de toutes choses, on ne l'avait jamais vu avant.

Oui, bien sûr… Mais avant de dire que quelque chose qui n'est jamais arrivé va se produire, c'est pas mal d'argumenter. Comme cela est dit plus haut, cela fait 50 ans que dans le secteur des NT, il y a un leader qui impose le rythme des innovations technologiques. IBM, Microsoft, maintenant Google. Et puis, le domaine de prédilection de ces entreprises s'essouflent et de nouveaux concurrent entre en jeu et prennent leur part de la valeur ajouté. HP, Dell, Intel, microsoft, Oracle se sont construit sur des standards définis par IBM ; Google, Facebook, Yahoo sur le duo Intel / Microsoft ; Il suffit d'attendre la suite et le problème soulevé (s'il existe vraiment) sera réglé avant même qu'on arrive à mettre en place des solutions juridiques.

A ce sujet, la grande action de l'UE contre Microsoft, démarré autour de 97 et qui visait à plus ou moins a la scinder en deux a aboutit seulement en 2004 et était devenu sans objet.

Quand aux "propositions" invoquées :

Deux premières réponses me semblent intéressantes :

a- ne libérer les données qu’en soutenant en même temps les acteurs locaux capables de les transformer en service. Les concours d’API qui fleurissent quand les villes libèrent leurs datas me semblent par exemple d’excellentes démarches ;

b- poser le principe d’une rémunération de l’utilisation de ces flux de données, quitte à y consentir ensuite certaines exceptions (JEI, PME, entreprises locales).

La première, revient en fait à dire qu'il faut attendre l'acteur le plus lents pour utiliser les données. C'est ajouter un frein complétement artificiel à la croissance.

La deuxième, est encore plus curieux. Les données appartiennent à des gens ou des entités. C'est à elles de définir les conditions de rémunérations qu'elles souhaitent en retirer. Pas à des tiers.

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Sans oublier l'open source qui, même si ca ne fait pas beaucoup de bruit, est bien plus efficace pour contrebalancer les dérives de ces nouvaux mastodondes.

De plus, que ca soit google, IBM, Apple ou encore Facebook, le fait est que leur progression à pas de géants n'a été possible que parcqu'ils sont partit de code source existant.

Pour Apple, le noyau Darwin est basé sur celui de FreeBSD.

Facebook, utilise massivement du logiciel libre que ca soit pour leur serveurs ou pour le développement proprement dit de leur site bien connu.

IBM est complètement impliqué dans des milliers de projets libres et en tire des revenus colossaux, notament dans les services.

Et je ne parle pas de google, qui, avec Android, vous apporte discrètement un noyau linux dans votre smartphone.

Si tous ces joyeux lurons commencaient à déconner pour de bon (et pour certains comme Apple, ca commence à être le cas), ils sont bien à la merci des projets open sources sur lesquels leurs technologies reposent.

Inutile donc de déranger 50 trouffions ^^

Le darwinisme fonctionne à plein régime dans le secteur des IT. Et pourvu que ca dure!

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Sans oublier l'open source qui, même si ca ne fait pas beaucoup de bruit, est bien plus efficace pour contrebalancer les dérives de ces nouvaux mastodondes.

De plus, que ca soit google, IBM, Apple ou encore Facebook, le fait est que leur progression à pas de géants n'a été possible que parcqu'ils sont partit de code source existant.

Pour Apple, le noyau Darwin est basé sur celui de FreeBSD.

Facebook, utilise massivement du logiciel libre que ca soit pour leur serveurs ou pour le développement proprement dit de leur site bien connu.

IBM est complètement impliqué dans des milliers de projets libres et en tire des revenus colossaux, notament dans les services.

Et je ne parle pas de google, qui, avec Android, vous apporte discrètement un noyau linux dans votre smartphone.

Si tous ces joyeux lurons commencaient à déconner pour de bon (et pour certains comme Apple, ca commence à être le cas), ils sont bien à la merci des projets open sources sur lesquels leurs technologies reposent.

Inutile donc de déranger 50 trouffions ^^

Le darwinisme fonctionne à plein régime dans le secteur des IT. Et pourvu que ca dure!

+1

bienvenue à toi, 'père collaborateur'. Et merci pour cette mention de l'open source dans ce fil.

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Justement, j'ai moi-même souvent utilisé cet argument de "les entreprises, aussi grande soient-elles, finissent toujours par chuter, l'histoire nous l'a montré" mais il n'est pas très satisfaisant, intellectuellement parlant.

Et dire qu'on a "jamais vu ça", n'est pas un argument. Avant la création de toutes choses, on ne l'avait jamais vu avant.

Pour une entreprise, continuer à dominer son marché nécessite chance et bonne décisions. Au fur et à mesure du temps, la probabilité de faire un faux pas s'accroît, et la bureaucratisation inévitable freine les capacités d'anticipation et d'adaptation. Ca prendra peut-être plus de temps pour Google ou Facebook, mais ça finira par arriver. Oui, le futur est incertain, mais si aucun de nous deux ne voit pour l'instant de moyen de faire autrement, de prendre Google de court et de faire mieux, quelqu'un trouvera sans aucun doute. Alors non, ce n'est pas une solution fermée, avec le résultat calculable au bout de l'équation, mais Google non plus n'est pas né d'une telle solution.

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Mais bien sûr, je pense que 50 soldats américains bien entraînés peuvent venir à bout de Google en une semaine (à savoir détruire tous leurs sites, locaux, et salariés), ils vont se défendre comment les geeks contre les drones, en envoyant du code HTML en l'air pour les abattre? L'auteur de l'article est au courant que la spécialité de l'armée, c'est le métal lancé à grande vitesse sur des cibles, pas le silicium qui réfléchit?

Ton approche est véridique mais elle retranscrit mal les évolutions en cours. Disons que le royaume d'un éditeur logiciel est "d'un autre monde". Aujourd'hui tu fais le malin avec les armes macro mais demain avec les virus génétiquement ciblés ou les nanotech autoreproductrices capables de digérer les soldats ennemis de façon invisible, le problème sera différent. Idem pour la subversion de la psyché des robots-drônes. Plus généralement, nous commençons tout juste à faire appel à des agences de sécurité aterritoriales tels que les éditeurs d'anti virus. C'est un concept clé, sur lequel j'aimerai bien écrire avec un géopolitologue : la défense aterritoriale (au sens de l'absence de territoire géographique).

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Pour une entreprise, continuer à dominer son marché nécessite chance et bonne décisions. Au fur et à mesure du temps, la probabilité de faire un faux pas s'accroît, et la bureaucratisation inévitable freine les capacités d'anticipation et d'adaptation. Ca prendra peut-être plus de temps pour Google ou Facebook, mais ça finira par arriver. Oui, le futur est incertain, mais si aucun de nous deux ne voit pour l'instant de moyen de faire autrement, de prendre Google de court et de faire mieux, quelqu'un trouvera sans aucun doute. Alors non, ce n'est pas une solution fermée, avec le résultat calculable au bout de l'équation, mais Google non plus n'est pas né d'une telle solution.

Sans même parler de bureaucratisation et de sclérose des dirigeants et des salariés, il y a un phénomène extrinsèque : les entreprises leaders et en position de quasi monopole le sont sur la frontière technologique. Mais celle-ci est mouvante, au bout d'un moment tout ce qui pouvait être fait dans le domaine clé de l'entreprise a été fait. Alors, les concurrents - ceux qui ont quelques années de retards - peuvent proposer leur solutions. Pas meilleures que celles du leader, mais pas plus mauvaises non plus, et l'érosion des marges commencent.

Et elles n'ont pas de meilleures atouts pour trouver les nouveaux secteurs de croissance que les autres. De façon très accélérée il y a eu ça avec Nokia.

Il y a une exception, c'est Apple qui aura participé à deux "rush" technologiques a 20 ans d'intervalle. Steve Jobs est un génie.

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Ton approche est véridique mais elle retranscrit mal les évolutions en cours. Disons que le royaume d'un éditeur logiciel est "d'un autre monde". Aujourd'hui tu fais le malin avec les armes macro mais demain avec les virus génétiquement ciblés ou les nanotech autoreproductrices capables de digérer les soldats ennemis de façon invisible, le problème sera différent. Idem pour la subversion de la psyché des robots-drônes. Plus généralement, nous commençons tout juste à faire appel à des agences de sécurité aterritoriales tels que les éditeurs d'anti virus. C'est un concept clé, sur lequel j'aimerai bien écrire avec un géopolitologue : la défense aterritoriale (au sens de l'absence de territoire géographique).

Je ne suis pas géopolitologue, mais le sujet me passionne…il commence à "s'imposer" à moi de plus en plus…

c'est en effet un concept clé….même si je l'aborde peut être par le petit bout de la lorgnette…

( l'a-territorialité, et son pendant, la "pluri-confessionnalité" , communautés "philosophiques", virtuelles, culturelles, et diasporas)

Tout m'y conduit, en mélangeant bouddhisme apatride, passion pour le Liban, , histoire de la séparation "de l'église et l'état",(ex, au Japon, séparation du temple et du territoire: je connais bien le sujet)..et la panarchie….

Moi,ce que j'ai un peu creusé, c'est l'histoire ( env 3000 ans) , l'aspect psychologique " défense, transmission, préservation des valeurs communes" d'un groupe humain, hors ancrage territorial….

ça serait bien qu'on trouve le temps d'en parler…

à la relecture: aspect, nature et importance de l'information (= code, programme)

Henry Laborit: l'information n'est ni matière ni énergie (in La nouvelle grille)

( mais la matière, et l'énergie, ne sont peut être que des formes particulières "d'information")

( d'ou l'a-territorialité de "l'information", qui n'est pas soumises aux lois de l'espace et du temps)

à la deuxième relecture: manque le maillon "système ouvert, système fermé", et son rapport à la dominance ( point de vue du biologiste)

pas le temps d'entrer dans les détails…un lien parmi mille

( 1974….ça ne me rajeunit pas….)

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Ton approche est véridique mais elle retranscrit mal les évolutions en cours. Disons que le royaume d'un éditeur logiciel est "d'un autre monde". Aujourd'hui tu fais le malin avec les armes macro mais demain avec les virus génétiquement ciblés ou les nanotech autoreproductrices capables de digérer les soldats ennemis de façon invisible, le problème sera différent. Idem pour la subversion de la psyché des robots-drônes. Plus généralement, nous commençons tout juste à faire appel à des agences de sécurité aterritoriales tels que les éditeurs d'anti virus. C'est un concept clé, sur lequel j'aimerai bien écrire avec un géopolitologue : la défense aterritoriale (au sens de l'absence de territoire géographique).

C'est prospectif, voire un peu spéculatif, mais j'adhère à ce que tu écris. Il existe le concept de guerre asymétrique, dont la qualificatif s'intéresse à la puissance comparée des belligérants, à technologie constante (en gros et pour simplifier, la poudre et le métal), typiquement le conflit Afghan.

Effectivement si on change de terrain de bataille, on ajoute une difficulté, une nouvelle asymétrie, qui ressemble à celle qui a existé lorsque les espagnols ont débarqué dans le Nouveau Monde : eux maîtrisaient les armes à feu, le métal, et avaient des chevaux, et en face, pas grand chose de comparable (là encore je simplifie).

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Aujourd'hui tu fais le malin avec les armes macro mais demain avec les virus génétiquement ciblés ou les nanotech autoreproductrices capables de digérer les soldats ennemis de façon invisible, le problème sera différent. Idem pour la subversion de la psyché des robots-drônes.

C'est de la SF ; et de la SF déjà écrite => Cyberpunk and co…

Ce que tu décris, c'est de nouvelles armes. Mais des nouvelles armes, il y a en permanence. La question, si question il y a, c'est qui peut avoir intérêt à les utiliser. Imaginer les dirigeants de Google ou d'une autre firme, décider à faire le saut et à passer de milliardaire à dictateur du monde, c'est faire un gros raccourcis. Sans même parler de la difficulté du saut.

Un individu qui utilise la violence, suppose implicitement qu'il est prêt à risquer pour lui-même ce qu'il veut faire subir à d'autres ; Ce n'est pas vraiment un hasard que les guerres et les zones de violences soient dans les régions les plus pauvres du monde. C'est là qu'on trouve des personnes suffisamment désespérées pour mettre en jeu leur vie afin de l'améliorer.

Dans les labos de Google, si j'ai bien lu, ils deviennent tous obèses. Difficile de les imaginer en Warrior.

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Sans même parler de bureaucratisation et de sclérose des dirigeants et des salariés, il y a un phénomène extrinsèque : les entreprises leaders et en position de quasi monopole le sont sur la frontière technologique. Mais celle-ci est mouvante, au bout d'un moment tout ce qui pouvait être fait dans le domaine clé de l'entreprise a été fait. Alors, les concurrents - ceux qui ont quelques années de retards - peuvent proposer leur solutions. Pas meilleures que celles du leader, mais pas plus mauvaises non plus, et l'érosion des marges commencent.

Et elles n'ont pas de meilleures atouts pour trouver les nouveaux secteurs de croissance que les autres. De façon très accélérée il y a eu ça avec Nokia.

Il y a une exception, c'est Apple qui aura participé à deux "rush" technologiques a 20 ans d'intervalle. Steve Jobs est un génie.

Tout à fait d'accord.

A une entreprise bien installée, avec des solutions "éprouvées" (dans le BTP, je suppose que c'est au bout de 30 ans d'existence, dans l'IT, c'est au bout de 2 ans :P), on ne demande pas d'évoluer, surtout pas ! Ça deviendrait trop compliqué de gérer l'interconnection (données, formats, OS…) avec l'existant. On va demander à une entreprise nouvellement arrivée, une startup, de réaliser une disruption.

Pour Apple, Steve Jobs a réussi à lancer la boîte sur deux marchés qui n'existaient pas avant la boîte. La micro personnelle/l'éducation aux débuts de la société, et le baladeur mp3 au début des années 2000 (il ne faut pas se voiler la face. Des baladeurs mp3 existaient depuis 3~4 ans avant eux, mais le truc grand comme la paume de la main, très vite équipé de mémoire flash - donc antichoc, et très simple à utiliser, c'est eux qui ont créé le terrain de jeu). Avant, on disait un walkman pour tout ce qui lisait des cassettes et qui avait des écouteurs (même si ce n'était pas du Sony), maintenant les gens disent "un ipod" pour un truc mp3.

Apple était une "vieille" entreprise, en 200, mais ils ont créé leur marché, ça les a sauvé.

Dans les labos de Google, si j'ai bien lu, ils deviennent tous obèses. Difficile de les imaginer en Warrior.

Tu prends 7 kilos en moyenne, la première année où tu travailles chez eux :P

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