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Peine de mort


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Comment peux-tu dire que l'un est un salopard et pas l'autre, un meurtre vaut mieux qu'un autre? C'est quoi ce raisonnement?

Tiens c'était ma demande à Jabial.

Pour moi, la grosse différence ici, c'est que dans un cas la culpabilité est loin d'être certaine, pas dans l'autre.

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Tu passes à côté de ma vraie question, qui est celle-ci et qui me semble bonne puisque tu évites soigneusement d'y répondre :

Taratata, je posais le premier la question, donc rembobinons, pourquoi un des deux cas provoquerait-il plus d'empathie qu'un autre?

Pour moi, la grosse différence ici, c'est que dans un cas la culpabilité est loin d'être certaine, pas dans l'autre.

+0.25

Dans un cas la culpabilité est établie à plus de 50%, dans l'autre à 99%. Mais de mon point de vue, c'est tout ce qui les sépare.

Sinon, je suggèrerais l'usage du prozac avant de répondre à l'emporte-pièce… :mrgreen:

Désolé, tu n'étais certe pas le plus hard, mais j'ai vu d'autres réflexions de ce genre en plus affirmatives, ici et sur contrepoints, donc tu as pris pour tout le monde, ça ne se répètera pas. Pour le reste, même si on n'est pas d'accord, je respecte ta position, difficilement réconciliable avec la mienne il est vrai, encore que.

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De façon cynique, s'il faut choisir entre deux vices, je préfère encore une justice américaine qui risque statistiquement d'exécuter un innocent à une justice compassionnelle où un Breivik risque au maximum 20 ans de taule dans une pension trois étoiles. C'est un fait regrettable: les monstres existent, tout comme la récidive. La peine de mort me paraît donc un moindre mal pour donner une valeur étalon dans la hiérarchie des peines, il faut qu'une bête sauvage comme Breivik ou Dutroux risquent leur vie lorsqu'ils se mettent eux-même au ban de la société, même s'ils ne perdent pas tout droit de résistance pour défendre leur vie lorsqu'ils sont conduits vers l'échaffaud.

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Taratata, je posais le premier la question, donc rembobinons, pourquoi un des deux cas provoquerait-il plus d'empathie qu'un autre?

Belle pirouette, je sais que tu ne répondras pas mais je vais quand même te répondre.

Tirer sur une personne, vigile de son état (qui est flic dans la vraie vie) lors d'une altercation est quelque chose de grave, mais pas de rare. Traîner un type sur 5km de terrain rocailleux, expérience à l'issue de laquelle il sera décapité, est un meurtre horrible, gratuit, qui ne peut être que l'oeuvre d'un salopard. D'un côté une situation qui tourne mal ou quelque chose du genre, de l'autre

Voilà. Que tu sois convaincu ou non, tu dois maintenant répondre à ma question :

Mieux, va sur ton lieu de travail, et explique ton raisonnement à ton boss. Normalement, si tu ne comprends pas ce que je dis, tu devrais te précipiter pour le faire, vu que tu ne vois absolument pas ce qu'on peut reprocher à ton argumentation. Chiche?

Mais j'attends la prochaine pirouette. Finalement, ta gêne parle d'elle-même, tu vois très bien qu'il y a un énorme truc qui cloche dans ce que tu dis.

De façon cynique, s'il faut choisir entre deux vices, je préfère encore une justice américaine qui risque statistiquement d'exécuter un innocent à une justice compassionnelle où un Breivik risque au maximum 20 ans de taule dans une pension trois étoiles. C'est un fait regrettable: les monstres existent, tout comme la récidive. La peine de mort me paraît donc un moindre mal pour donner une valeur étalon dans la hiérarchie des peines, il faut qu'une bête sauvage comme Breivik ou Dutrou risque sa vie lorsqu'ils se mettent eux-même au ban de la société, même s'ils ne perdent pas tout droit de résistance pour défendre leur vie lorsqu'ils sont conduits vers l'échaffaud.

Je suis contre la peine de mort, mais je like le raisonnement de free jazz, basée sur la recherche du moindre mal. Quitte à ce que l'exécution de la peine soit rarissime.

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De façon cynique, s'il faut choisir entre deux vices, je préfère encore une justice américaine qui risque statistiquement d'exécuter un innocent à une justice compassionnelle où un Breivik risque au maximum 20 ans de taule dans une pension trois étoiles. C'est un fait regrettable: les monstres existent, tout comme la récidive. La peine de mort me paraît donc un moindre mal pour donner une valeur étalon dans la hiérarchie des peines, il faut qu'une bête sauvage comme Breivik ou Dutrou risquent leur vie lorsqu'ils se mettent eux-même au ban de la société, même s'ils ne perdent pas tout droit de résistance pour défendre leur vie lorsqu'ils sont conduits vers l'échaffaud.

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Pour le coup, Breivik mérite amplement la peine de mort. Avec plus de 90 morts dont il est le coupable certain, le quota est largement dépassé.

Mais j'attends la prochaine pirouette. Finalement, ta gêne parle d'elle-même, tu vois très bien qu'il y a un énorme truc qui cloche dans ce que tu dis.

C'est juste un argument d'autorité, mais sache qu'en en parlant dans mon entourage, les gens ne sont pas loin de partager ma position, l'indignation sur un des deux meurtres et l'absence totale de réaction sur l'autre ne reflètent en rien une quelconque différence de degré dans la barbarie. Sommes-nous donc tous irrationnels?

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C'est juste un argument d'autorité, mais sache qu'en en parlant dans mon entourage, les gens ne sont pas loin de partager ma position, l'indignation sur un des deux meurtres et l'absence totale de réaction sur l'autre ne reflètent en rien une quelconque différence de degré dans la barbarie. Sommes-nous donc tous irrationnels?

Et pour la réponse à ma question? Si ton argumentation n'a rien qui cloche, tu peux aller en parler à ton boss non? Pourquoi ne veux-tu pas le faire?

Franchement, et concernant l'argument d'autorité, je tombe de ma chaise. Ce que je t'explique est du common sense. Dans la loi, au cas où tu ne le saurais pas, le caractère "acte de barbarie" est un facteur extrêmement aggravant.

On distingue la mort "simple" et la mort accompagnée d'acte de barbarie, sur 7 milliards d'être humains tout le monde le sait sauf toi. Traîner un mec attaché sur 5 km c'est de la barbarie pure et simple.

EDIT : un complément qui précise ce que je dis.

Pendant longtemps l’acte de barbarie a été retenu comme une circonstance aggravante d’un autre crime, qui pouvait être le meurtre ou le viol. Depuis 1992, le Code pénal en a fait une infraction autonome, définie par l’article 222-1 du Code « le fait de soumettre une personne à des tortures ou à des actes de barbarie est puni de 15 ans de réclusion criminelle ». Cela signifie qu’il peut y avoir des actes de torture ou de barbarie indépendamment de toute autre infraction, telle le meurtre ou le viol. Juridiquement, pour l’acte de barbarie, l’intention de porter atteinte à la personne, distincte de l’intention de tuer, suffit.
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De façon cynique, s'il faut choisir entre deux vices, je préfère encore une justice américaine qui risque statistiquement d'exécuter un innocent à une justice compassionnelle où un Breivik risque au maximum 20 ans de taule dans une pension trois étoiles.

Perso c'est l'inverse.

Je préfère une justice où mon a plus de chance d'être tué, mais où si c'est le cas on pourra attraper et juger son meurtrier.

Qu'une justice où il a moins de chance d'être tué, mais si il est tué on risque un "Oups on s'est trompé".

Je résumerais ça en disant que je préfère avoir 1 ami et 10 ennemi qui veulent ma peau.

Que 10 amis et 1 ennemi, mais qu'un de mes amis veut ma peau.

Au moins je peut me protéger de mes ennemis.

De mes amis (ou de la justice) c'est beaucoup plus dur.

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Je résumerais ça en disant que je préfère avoir 1 ami et 10 ennemi qui veulent ma peau.

Que 10 amis et 1 ennemi, mais qu'un de mes amis veut ma peau.

:online2long:

Emile : Ah je suis déçu vous m'aviez promis. Je vais vous dire quelque chose Odile : on ne peut pas tromper 1 personne 1000 fois… si, si on peut tromper 1000 personnes 1 fois… euh 1000 fois… non, on ne peut tromper pas 1 fois 1000 personnes, Odile, mais on peut tromper 1 fois 1000 personnes, oui on ne peut pas tromper 1000 fois…
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Je résumerais ça en disant que je préfère avoir 1 ami et 10 ennemi qui veulent ma peau.

Que 10 amis et 1 ennemi, mais qu'un de mes amis veut ma peau.

Au moins je peut me protéger de mes ennemis.

De mes amis (ou de la justice) c'est beaucoup plus dur.

Sympas tes amis :mrgreen:

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B'jour tout le monde,

Lorsque j'ai lu sur Contrepoints que "les libéraux étaient contre la peine de mort" j'ai suivi le lien de h16 pour voir de quoi il retournait, je ne suis pas déçu :popcorn:

Je pense qu'il est difficile d'avoir une approche saine sur le sujet tant les invectives fusent facilement… :blink:

Je suis plutôt pour l'inscription de la peine de mort dans le code pénal, résumé en "pour la peine de mort" si vous voulez, et je pense aussi être vaguement libéral. :P Je m'en vais donc essayer de résumer ma position ici, même si ce post pourrait dépasser la longueur moyenne de ce qui est posté dans ce fil.

Dans un système consubstantiellement imparfait (= humain), une peine irrévocable (mort, amputation) est une monstruosité, l'hybris poussée à son comble. Sans parler du fait que de permettre à l'état de s'en occuper, c'est donner au loup le goût du sang humain.

L'imperfection fait partie du monde et la justice en est une incarnation remarquable parce que toute décision de justice est un compromis.

La justice est par son essence même un système humain donc imparfait. Personne n'irait clamer qu'il faut l'abandonner pour autant. Si la peine de mort est irrévocable, des années de vie perdues en prison pour rien ne le sont pas moins. On ne peut pas plus ressusciter un condamné par erreur que "rembourser" les vingt ans de jeunesse perdus par un condamné à perpétuité innocent. Evidemment, plus la peine est grave plus la compensation est irréalisable. Mais pourquoi placer la barre juste au niveau de la peine de mort?

La volonté de ne pas commettre d'erreur grave et "irrécupérable" ne peut pas dépasser l'objectif premier d'un système judiciaire, qui est de rendre la justice. Si tel était le cas, ce principe de précaution érigé en dogme - parce qu'il faut l'appeler ainsi - tuerait toute prétention d'un système judiciaire à accomplir sa mission première.

De même, la remarque sur état avide de sang humain me paraît déplacée. Ce n'est pas parce qu'un Etat prend le monopole de quelque chose (école, justice) et s'en occupe mal que ce quelque chose (école, justice) est mauvais par essence. C'est jeter le bébé avec l'eau du bain.

J'ai aussi lu ça:

La peine de mort n'est pas utile si on peut garantir une peine de prison à perpétuité réelle.

Mais personne ne peut garantir une telle peine de prison. La "perpétuité réelle garantie" est une illusion. Il y aura des changements politiques, des guerres, des révolutions, des évasions, des grâces.

De fait, la peine de mort est la seule à apporter la certitude de l'exécution de la peine.

Venons-en au fait.

Il est assez facile de s'opposer à la peine de mort en soulevant tous les problèmes qu'elle pose. Mais comme Bastiat et les choses-qu'on-ne-voit-pas, il faut aussi s'attarder sur les conséquences de son absence.

Le cas le plus symbolique de la peine de mort n'est pas Lawrence Brewer ou Troy Davis, c'est Anders Behring Breivik, le tueur fou de Norvège - un type qui fait un carnage monumental dans un pays où, faute d'un code pénal adéquat, il a la certitude de ne pas passer plus de vingt ans en prison.

Quelqu'un clamera-t-il ici que ce n'est pas lui? Qu'on n'est pas sûr? Qu'il n'a pas versé assez de sang pour mériter la mort?

Parce que c'est ça le fond du problème: il y a des gens qui, par la cruauté et l'inhumanité de leurs actes, méritent la mort. Placez la barre aussi haut que vous voulez, les records sont fait pour être battus. Les exemples historiques sont je crois assez nombreux.

(Notez bien que si vous pensez que untel mérite la mort quelqu'un d'autre ne pensera pas forcément la même chose, amené à juger exactement le même dossier. C'est parfaitement normal, et extrêmement important parce que la justice est un consensus et un compromis. Sauf peut-être dans des communautés fermées, aucune peine ne saurait jamais être infligée si elle impliquait l'unanimité des membres de la société. A la société de définir quel est le niveau de certitude requis - juge, jury de 6 ou 12, unanimité et possibilités d'appel. Mais je doute franchement qu'il y ait une majorité de gens sûr-sûr-certains que personne ne mérite jamais la mort, quelle que soit l'horreur des crimes commis, l'absence de regrets voire la promesse de récidiver à la prochaine occasion.)

Mon postulat est donc simple: il existe des crimes qui ne peuvent être convenablement punis que par la mort. Clamez que cet ensemble est extrêmement réduit, peu importe tant qu'il n'est pas nul.

Partant, ne pas infliger la peine de mort à quelqu'un qui la mérite est une injustice.

En interdisant au système judiciaire de rendre ce verdict "quelles que soient les circonstances", c'est-à-dire en retirant la peine de mort de l'arsenal des peines, on impose au système judiciaire des contraintes contraires à son objectif premier - rendre la justice.

Quelle que soit la fréquence à laquelle elle soit prononcée, la peine de mort est un sommet dans la hiérarchie des peines. Son absence a des conséquences sur tout le système judiciaire. Les crimes les plus abjects, les plus abominables qui peuvent surgir au sein d'une société ne seront pas punis comme ils le méritent par un système judiciaire bridé.

L'absence déteint sur le reste. Le code pénal est pervertit par le haut. Si le plus abject des tueurs imaginables n'est pas puni correctement, comment le moindre voleur de poule coupable d'une infraction bien moindre pourrait accepter sa peine à lui?

C'est une question de cohérence. Si la peine de mort est interdite "par principe", la moindre notion de punition devient suspecte selon la même logique et les mêmes "principes" (humanisme, pardon, risque d'erreur, réintégration, etc.)

On ne peut pas être juste avec les petits délits et accomodant avec les crimes les plus graves. Ca donne un système judiciaire qui marche sur la tête.

J'ai présenté ce point de vue sur le forum des Pères Fondateurs sans provoquer de réactions, quelque chose me dit que ce sera différent ici. N'hésitez pas à montrer les failles de mon raisonnement. :online2long:

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Sympas tes amis :mrgreen:

Remplace ami par collègue si tu préfères.

Des gens avec qui tu es cené vivre en bonne intelligence, là pour aider au bon fonctionnement de la société, mais qui peut te poignarder dans le dos au cas où.

Ben la justice, pour moi c'est un peu ça.

Quelque chose d'indispensable, qui est là pour m'aider, mais qui peut m'anéantir sans raison si jamais.

Le jour où je serais moins misanthrope j'aurais confiance en la justice sans doute, mais pour l'instant…

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Mais personne ne peut garantir une telle peine de prison. La "perpétuité réelle garantie" est une illusion. Il y aura des changements politiques, des guerres, des révolutions, des évasions, des grâces.

tututut. Ca, c'est parce que tu travailles à périmètre constant, avec les prisons actuelles, les moyens actuels et surtout, un bon gros système étatique bien baveux qui change d'avis comme de chemise.

Et "à perpétuité" ne veut pas dire "longtemps", mais "que le prisonnier ne soit jamais relâché". Rien n'implique qu'il y reste 100 ans s'il y meurt au bout de 2.

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Et "à perpétuité" ne veut pas dire "longtemps", mais "que le prisonnier ne soit jamais relâché". Rien n'implique qu'il y reste 100 ans s'il y meurt au bout de 2.

Si chaque cellule était équipée d'un tabouret et d'une corde prêt à porter, la perpétuitué serait une période relativement courte d'incarcération. :mrgreen:

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Moi, ce qui me chafouine dans ces histoires, c'est que presque tout le monde tombe en général d'accord pour dire que le rétablissement d'une vraie perpétuité résoudrait théoriquement la plus grande partie du problème. Pourtant personne "d'important" ne semble défendre cette solution. Je me demande pourquoi elle est aussi inaudible dans notre contexte politique.

D'emblée, je vois trois raisons potentielles.

- Une raison pratique : ça a déjà été essayé dans le passé ou ailleurs, des difficultés inattendues sont survenues et en fait ça ne marche pas si bien que ça. Si tel est le cas, je veux bien des références pour comprendre pourquoi.

- Une raison politique : la mise en œuvre de cette solution impliquerait de repenser en grande partie les systèmes judiciaire et carcéral (ne serait-ce que pour désengorger les prisons), ce qui prendrait du temps (plus qu'un mandat…) et ne pourrait pas se faire sans se mettre des tas de groupes de pression à dos.

- Une raison idéologique (valable aussi pour la peine de mort) : dans notre système actuel où la valeur fondamentale est la réhabilitation (au détriment de la punition ou de la protection de la société), une peine réellement définitive est un échec insupportable.

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Pour la France en tout cas, surpopulation carcérale. Déjà que grâce à l'UMP les condamnés à une peine inférieure à 2 ans sont dispensés de prison, alors la perpétuité réelle c'est un luxe que l'Etat français ne peut plus se permettre (sans parler des associations pour les droits de l'Homme qui risqueraient de chouiner un peu trop bruyamment)

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D'emblée, je vois trois raisons potentielles.

- Une raison pratique : ça a déjà été essayé dans le passé ou ailleurs, des difficultés inattendues sont survenues et en fait ça ne marche pas si bien que ça. Si tel est le cas, je veux bien des références pour comprendre pourquoi.

Cela tourne dans certains pays et cet argument n'est jamais mis en avant.

- Une raison idéologique (valable aussi pour la peine de mort) : dans notre système actuel où la valeur fondamentale est la réhabilitation (au détriment de la punition ou de la protection de la société), une peine réellement définitive est un échec insupportable.

C'est la raison principale.

On est dans un pays influencé par saint paul.

Tout criminel doit avoir la possibilité de se réinsérer.

Un être humain n'est jamais irrécupérable pour la société.

De plus, voir un grabataire de 90ans avec 10 personnes chargés de sa surveillance, cela fait tâche. C'est comme ça que l'on nous vend la libération de Papon.

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Si la peine de mort est irrévocable, des années de vie perdues en prison pour rien ne le sont pas moins. On ne peut pas plus ressusciter un condamné par erreur que "rembourser" les vingt ans de jeunesse perdus par un condamné à perpétuité innocent. Évidemment, plus la peine est grave plus la compensation est irréalisable. Mais pourquoi placer la barre juste au niveau de la peine de mort ?

J'ai répondu à ce sophisme plus haut :

L'équivalence prison/peine de mort c'est du trolling de bas étage. Un prisonnier ça peut se libérer, c'est réparable dans une certaine mesure en cas d'erreur judiciaire. La mort, par définition, c'est définitif.

D'autre part, entre isoler une personne et la mutiler ou la tuer, il y a bien un palier, une différence de nature. C'est un peu le même principe que pour la légitime défense : seul le plus petit niveau de violence efficace nécessaire à la protection de la société est acceptable. Ce qui nous amène à :

Parce que c'est ça le fond du problème : il y a des gens qui, par la cruauté et l'inhumanité de leurs actes, méritent la mort. Placez la barre aussi haut que vous voulez, les records sont fait pour être battus. Les exemples historiques sont je crois assez nombreux.

[…]

Mon postulat est donc simple: il existe des crimes qui ne peuvent être convenablement punis que par la mort. Clamez que cet ensemble est extrêmement réduit, peu importe tant qu'il n'est pas nul.

Partant, ne pas infliger la peine de mort à quelqu'un qui la mérite est une injustice.

Effectivement, on rentre dans un débat intéressant : au fond, quel est le but de la justice pénale ? Pour moi, l'objectif indépassable est la protection de la société, pas le châtiment des criminels (et encore moins leur réhabilitation, hein). Du coup, qu'Untel mérite la mort, c'est bien possible, ça se discute, mais à partir du moment où il n'est plus en état de nuire et qu'il ne le sera plus jamais (ce qui peut être atteint avec la perpétuité réelle en utilisant un minimum de violence) ça ne concerne plus que la justice divine, si on veut.

Et d'ailleurs, la peine de mort lèse scandaleusement la justice civile. Tant qu'il est en vie on peut le faire bosser pour indemniser ses victimes.

C'est une question de cohérence. Si la peine de mort est interdite "par principe", la moindre notion de punition devient suspecte selon la même logique et les mêmes "principes" (humanisme, pardon, risque d'erreur, réintégration, etc.).

Je ne vois vraiment pas pourquoi ni comment. D'ailleurs, mettre quelqu'un en prison jusqu'à la fin de sa vie n'a pas grand chose d'accommodant et n'implique aucune notion de réintégration.

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Effectivement, on rentre dans un débat intéressant : au fond, quel est le but de la justice pénale ? Pour moi, l'objectif indépassable est la protection de la société, pas le châtiment des criminels (et encore moins leur réhabilitation, hein). Du coup, qu'Untel mérite la mort, c'est bien possible, ça se discute, mais à partir du moment où il n'est plus en état de nuire et qu'il ne le sera plus jamais (ce qui peut être atteint avec la perpétuité réelle en utilisant un minimum de violence) ça ne concerne plus que la justice divine, si on veut.

Tout à fait. Quand on en arrive à la peine capitale, il n'est plus question de savoir si elle est méritée, mais justifiée.

Pour les autres peines (autres que la perpétuité réelle), il faut qu'elles soient méritées en plus d'être justifiées. Car il ne s'agit pas seulement de protéger la société pendant une durée donnée, mais aussi au-delà de la libération du prisonnier. A qui il faut entre autre apprendre la responsabilité, donc le mérite.

Mais ce n'est clairement pas le cas de gens qu'on juge a priori irrécupérables, ceux dont on discute de la mise à mort ou de l'emprisonnement à vie.

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Moi je vote pour l'idée de Tremendo, on peut même relever le plafond à 5 meurtres si vous voulez

C'est ça. 5, pas 3. Ni 4 ou 6. C'est scientifique.

Si on n'est pas sûr à 1, pourquoi le serait-on à 3, à 5 ou à 100 ?

Qu'est-ce qui justifie ce 3 ou ce 5 précisément ? La justice ou simplement le risque d'erreur ? Il n'est pas grave qu'un double meurtrier sorte un jour, mais un triple, c'est trop grave, alors on peut prendre le risque de tuer des innocents ? A partir de 3, ou de 5, ou de 13, là, ça devient vraiment intolérable, et l'état devient légitime pour tuer des gens ?

Vous avez une sacrée confiance dans l'aptitude de l'état à respecter les limites qu'ils se fixe, dites-moi… :crying:

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Partant, ne pas infliger la peine de mort à quelqu'un qui la mérite est une injustice

Une question:

Etait-ce une injustice de ne pas comdamner Patrick Henry à la peine de mort?

Crime parmi les plus horribles, aucun doute sur la culpabilité, accusé ignoble et pourtant échappe à la peine de mort alors qu'il l'encourait, mais le jury en a décidé autrement.

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Moi je vote pour l'idée de Tremendo, on peut même relever le plafond à 5 meurtres si vous voulez

Montons un club wpe :mrgreen: .

On peut discuter du nombre de condamnation minimum bien sûr mais cette solution (peine de mort à partir d'un seuil minimum de meurtre et perpétuité réelle en-dessous de ce plafond) je trouve qu'elle réconcilie les partisans de la peine de mort et ceux qui s'y opposent simplement par peur du risque judiciaire. Ainsi, un Troy Davis n'aurait pas eu à subir la peine de mort, on aurait évité les plaintes médiatiques, et d'un autre côté un Breivik passerait à la guillotine.

Bien sûr elle ne satisfera pas ceux qui s'y opposent par principe et ne trouvera aucun écho dans le monde dans lequel nous vivons j'en ai bien peur, ne serait-ce que la perpétuité réelle est mal vue (par nos élites dirigeantes seulement d'ailleurs).

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Etait-ce une injustice de ne pas comdamner Patrick Henry à la peine de mort?

Crime parmi les plus horribles, aucun doute sur la culpabilité, accusé ignoble et pourtant échappe à la peine de mort alors qu'il l'encourait, mais le jury en a décidé autrement.

Je ne connais pas le cas Patrick Henry, mais si un procès correct a déterminé qu'il devait vivre - alors que la peine de mort était une option - alors il n'y a pas de problème. Qui sait ce qui s'est dit durant le procès? Si l'injustice du verdict semble trop criante aux parties civiles, rien ne les empêche de faire appel.

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C'est ça. 5, pas 3. Ni 4 ou 6. C'est scientifique.

Si on n'est pas sûr à 1, pourquoi le serait-on à 3, à 5 ou à 100 ?

Qu'est-ce qui justifie ce 3 ou ce 5 précisément ? La justice ou simplement le risque d'erreur ? Il n'est pas grave qu'un double meurtrier sorte un jour, mais un triple, c'est trop grave, alors on peut prendre le risque de tuer des innocents ? A partir de 3, ou de 5, ou de 13, là, ça devient vraiment intolérable, et l'état devient légitime pour tuer des gens ?

Vous avez une sacrée confiance dans l'aptitude de l'état à respecter les limites qu'ils se fixe, dites-moi… :crying:

Ah non j'ai fais suffisamment de concessions comme ça, je ne monterais pas plus haut que 5 :icon_fache:

Montons un club wpe :mrgreen: .

D'accord, en plus on pourra peut-être toucher des subventions :mrgreen:

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Je ne connais pas le cas Patrick Henry, mais si un procès correct a déterminé qu'il devait vivre - alors que la peine de mort était une option - alors il n'y a pas de problème. Qui sait ce qui s'est dit durant le procès? Si l'injustice du verdict semble trop criante aux parties civiles, rien ne les empêche de faire appel.

Alors pour un débat sur la peine de mort, je te conseille quand même de te cultiver sur cette affaire.

C'est une des bases pour discuter de la peine de mort en France.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Patrick_Henry

(il est intéressant, entre autre de voir que wikipedia, cite l'influence de l'église catholique dans sa non condamnation).

Sinon, l'appel n'était pas possible en assise je crois (et les parents ne demandaient pas la peine de mort non plus).

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