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"Il n'y a rien de respectable à respecter la loi"


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Haha "unité du genre humain", voilà de l'artillerie conceptuelle lourde. J'aimerais déjà bien savoir ce que "unité" de quoi que ce soit veut dire. "Le fait d'être "un"? hmm....

Unité: "Caractère de ce qui n'est ou ne fait qu'un".

Dire que l'Humanité est une, c'est rejeter l'idée que les différences entre individus ou entre groupes humains soient plus importantes que leurs similitudes, qu'elles justifieraient de penser et classifier ces groupes comme des espèces biologiques séparées (races), lesquelles ne seraient pas toutes humaines au même degré (hiérarchisation).

A partir de là, et pour répondre à Elphyr, je soutiens que ce commun à l'humanité, présent dans chaque humain, peut être appréhendé par le concept de nature humaine. C'est parce que tous les humains partagent une même nature (que je n'essayerais pas de définir ici), qu'il est possible de dire que la morale est universelle (vrai partout et continuellement). Dans la perspective eudémoniste qui me paraît s'imposer logiquement en philosophie morale, la philosophie morale doit dégager les principes qui permettent à l'ensemble des hommes (postulat égalitaire) de vivre heureux, principes qu'on appellera moraux. Si tous les hommes partagent une même nature, alors la morale doit être universelle, parce qu'un principe qui "fonctionne" (s'avère moral) ou "dysfonctionne" (s'avère immoral) dans un contexte historique donné, sera aussi fonctionnel ou dysfonctionnel dans un autre groupe humain donné, à une autre époque, etc.

Toutes ces propositions sont bien évidemment discutables, d'autant que je ne suis pas sûr d'avoir été d'une clarté irréprochable.

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Alors je vous préviens je vais écrire un pavé mais c’est un pavé qui me semble intellectuellement vital et qui contribuera peut-être à faire disparaître de ces lieux certain cancer la pensée ambiante.

Si vous n’avez pas la tête à ce genre de croisade, passez votre chemin, je mets tout en spoiler, j’invite JRR à faire de même car ça risque d'être laborieux.

Unité: "Caractère de ce qui n'est ou ne fait qu'un".

Dire que l'Humanité est une, c'est rejeter l'idée que les différences entre individus ou entre groupes humains soient plus importantes que leurs similitudes, qu'elles justifieraient de penser et classifier ces groupes comme des espèces biologiques séparées (races), lesquelles ne seraient pas toutes humaines au même degré (hiérarchisation).

Tout cela est très flou. Déjà tu viens d’affirmer l’équivalence des concepts de race et d’espèce, je ne pense pas que c’était ton but, je passe.

A propos de rejeter l’idée que les différences entre individus ou groupes sont plus grandes que les similitudes, on va repartir de très loin : d’abord qu’est-ce que veut dire important, et ensuite pourquoi une chose est importante.

Prenons deux paires (deux individus) de deux dimensions âge x poids. Quand tu dis que les similitudes entre ces individus sont plus « importantes » que leurs différences, qu’est-ce que tu veux dire ? Qu’est-ce que tu veux dire par importantes ? Si on se restreint à une dimension ça ne veut rien dire, si je considère un ensemble d’âges, je n’ai que des différences.

Bon si je me donne deux dimensions, je peux avoir l’impression que dans une dimension la variabilité est plus grande que dans une autre. Par exemple si j’ai un individu (12 ans, 100 kg) et un individu (13 ans, 20kg), je peux avoir l’impression qu’ils diffèrent peu par leurs âges mais beaucoup par leurs poids, et encore c’est seulement parce que j’ai une idée de comment ces personnes se situent par rapport aux moyennes de la population dans chacune des dimensions.

Maintenant que ces préliminaires laborieux sont posés, je ne sais toujours pas si les différences de ces hommes sont plus importantes que leurs similitudes. Pour cela il faut que je hiérarchise les dimensions, je vais dire « le poids ne compte pas, seul l’âge est pertinent ». Mais pourquoi dire cela ? Cette information n’est pas contenue dans les données elle-même, autrement dit ce n’est pas un absolu. C’est l’observateur qui considère que relativement à un problème donné, une dimension est négligeable. Ce qui nous amène à la question : « important pour quoi ? ».

Si je me demande : qui dans cet échantillon est un électeur potentiel ? Alors la dimension du poids n’est pas pertinente. Si je me demande : qui dans cet échantillon est un sauteur à la perche potentiel ? Alors la dimension du poids est pertinente. Et si je me demande : qui dans cet échantillon est digne qu’un tribunal lui reconnaisse des droits ?

Toi tu me répondrais : tout le monde ou personne, car les similitudes entre les êtres humains sont plus importantes que leurs différences ? Est-ce qui tu commences à comprendre à quel point ton raisonnement met la charrue devant les bœufs ? Les données ne contiennent pas d’information sur la dimension pertinente pour répondre à ton problème. Tu dois choisir une dimension, tu dois donc choisir un problème pour lequel tu puisses te permettre d’ignorer certaines dimensions dans lesquelles les individus diffèrent.

Mais y a-t-il des dimensions dans lesquelles les individus ne diffèrent pas ? Détour pas une question intéressante : la classification, et qu’est-ce qui justifie de classifier ? Là il y a une réponse facile et une réponse difficile. La réponse facile, c’est, a priori il n’y a pas besoin de justification à classifier, on peut toujours classifier. Tu me donnes un ensemble d’individus désignés par leur âge, je te les découpe automatique en « les vieux » et « les jeunes ». La réponse difficile c’est la définition de la notion de significativité en statistiques. Mais je te prie de croire qu’à mon avis dans le genre d’exemple qui nous occupe, on peut toujours se réduire à un nombre de dimensions pour lequel on peut classifier, dire : ceux-là sont les plus vieux, ceux-là sont les plus jeunes, ça n’a rien de statistique.

Autrement dit, le problème n’est la possibilité de classifier ou hiérarchiser. Tu me donnes n’importe quelle échelle, n’importe quel échantillon, je hiérarchise…. A moins que.

A moins que je me restreigne à une mesure extrêmement grossière, du type oui/non. Par exemple : punissent-ils le meurtre ? Deux valeurs possibles pour cette dimension : oui ou non. Pratiquent-ils l’inceste ? oui ou non. Pourquoi les différences relatives à ces dimensions nous intéressent-elles ? Parce qu’elles sont normativement pertinentes, autrement dit elles déterminent notre attitude morale par rapport à un individu.

Avec tout ça en tête, on peut commencer à reconstruire correctement ce que tu essaies de dire. Il y a éventuellement unité du genre humain si pour un certain ensemble de propriétés grossièrement décrites (dimension dans laquelle on peut répondre par oui/non), tous les individus ont le profil (oui, oui, oui, oui, … , oui). Et quand on insiste pour dire que les humains plus semblables que différents, on veut en faire dire : pour les dimensions qui sont pertinentes pour « le seul problème important » (cet individu a-t-il les propriétés qui m’obligent à lui témoigner du respect), les êtres humains sont indistingables, ils ont tous le même profil.

Mais pour toutes les autres dimensions (taille, poids, couleur de peau, QI), il faut l’affirmer : parce qu'ils sont nécessairement différents, ils sont nécessairement hiérarchisables. Les dimensions qui composent la "nature humaine" une et indivisible sont rendues normativement pertinentes par une philosophie morale. Pas par l’observation des êtres humains elle même.

Ce qui m'amène au dernier point : le choix d'une dimension pertinente à partir d'une doctrine morale. Une doctrine qui reconnaît des droits aux majeurs par exemple retient l'âge comme seule dimension pertinente, la doctrine morale kantienne (d'après certains commentateurs), aux êtres rationnels, etc. Dans ton cas, cette dimension n'est en fait pas définie en amont de l'observation. Si on dit que la nature humaine, donc l'ensemble des dimensions sur lesquelles avoir s'évaluer à "oui" accorde la dignité morale, la reconnaissance de droit ou que sais-je, est exactement l'ensemble des dimensions sur lesquelles tout le monde a le même profil, alors ce qu'on risque de faire c'est de supprimer une dimension pertinente à chaque fois qu'on observe une déviation, ce qui rend le critère de la moralité instable.

La seule manière de lui donner un semblant de stabilité c'est d'affirmer a priori que les humains ne diffèrent pas sur les dimensions pertinentes (qui définissent la nature humaine au sens moralement déterminant) et d'interdire de les mesurer pour vérifier. A défaut, on refuse de s'engager dans une définition de la nature humaine, mais mon prétend qu'elle existe bien, comme tu le fais.

Tldr :

Tout ce qui permet d’observer l’humain par le biais de mesures non binaires (allez, non à la fois discrètes et finies…) permet de hiérarchiser les êtres humains et de classifier et hiérarchiser les groupes d’être humains. Cela n’implique pas en soi qu’on doive adopter une attitude morale différente relativement à ces groupes. Refuser le premier point ou ignorer le second amène à produire des définitions circulaires de la nature humaine comme tu le fais.

Dire que l'humanité est une, en dehors d'une dimension dans laquelle tu compares les propriétés des individus et d'un critère de démarcation, c'est du bullshit politique. Les concepts comme "l'unité du genre humain" ou "l'importance des différences" posés sans référentiel sont véritablement des cancers intellectuels et n'ont pas été inventé pour être utile à la pensée rationnelle, ce sont des brouilleurs mentaux qui servent à interdire de décrire les êtres humains d'une manière qui permettre de les distinguer en groupes. Tout ça pour éviter que quelqu'un trouve qu'un de ces critères de démarcation est normativement pertinent pour lui et décide d'avoir un jugement moral dépréciatif envers tel groupe.

Je vais me coucher et je pense que demain je vais demander ce que j'avais pris.

edit : bon j'ai pas mal amélioré le post et mis en valeur les éléments plus importants, j'espère que c'est plus lisible. Mais c'est un problème compliqué, je ne suis même pas sûr de l'avoir parfaitement cerné, il y en a en fait plusieurs à mon avis : importance des différences, classifiabilité, circularité de la définition. J'espère avoir décrit correctement la manière dont ils s'articulent. Au fond ces errements sont dus une fois de plus à une confusion fait-valeurs sans laquelle la classification des individus et groupes ne poserait aucun problème.

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Dire que l'humanité est une, en dehors d'une dimension dans laquelle tu compares les propriétés des individus et d'un critère de démarcation, c'est du bullshit politique. Les concepts comme "l'unité du genre humain" ou "l'importance des différences" posés sans référentiel sont véritablement des cancers intellectuels et n'ont pas été inventé pour être utile à la pensée rationnelle, ce sont des brouilleurs mentaux.

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Très bien dit.

Ces concepts ont été créés pour être des brouilleurs mentaux (j'adore l'expression). Tu peux les tourner et retourner dans tous les sens, l'unité du genre humain ne sera jamais autre que biologique (modulo les erreurs naturelles).

Ça ne veut pas dire que tu ne peux pas essayer de faire quelque chose d'honnête avec ces concepts : en cherchant bien, tu pourras peut être hiérarchiser les morales et trouver un dénominateur commun et/ou une morale supérieure, ou au moins une partie de morale supérieure.

Exemple : le cannibalisme est quelque chose de (très) mauvais biologiquement parlant, mais les sociétés cannibales ont existé. Ces sociétés ont disparu, si tu classes les morales par darwinisme (tu évolues ou tu disparais), tu peux dire que "ne pas manger son prochain" est un principe moral à toute bonne société (bonne au sens : survie au passage du temps).

Pareil pour l'inceste.

C'est comme les sociologues qui s'entêtent à mettre les hommes dans des cases. C'est terriblement incomplet et insignifiant, mais il n'empêche que si l'on se donne un cadre fixe (en mathématiques on dirait une erreur maximum) on peut en tirer des choses. Parfois terrifiantes, parfois pas, ça dépend du sociologue.

Ce qui est intéressant, c'est que même le concept d'unité du genre humain va être différent chez chaque humain.

Tu me demandes ce que j'en pense, je dis bullshit propagandiste. Tu demandes à un autre, il va te répondre que nous partageons tous le même génome. Un autre te dire que l'humain se differe par le travail et que c'est le point commun à tous.

L'outil "unité du genre humain / morale universelle" est bancale. Mauvais ? Intrinsèquement non, c'est un outil. Mais historiquement parlant j'ai quand même la sombre impression qu'il a toujours été utilisé à de mauvaises fins.

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Haha "unité du genre humain", voilà de l'artillerie conceptuelle lourde. J'aimerais déjà bien savoir ce que "unité" de quoi que ce soit veut dire. "Le fait d'être "un"? hmm....

Peut-être considérer que tout est régit par une seule et même loi comme "la théorie du tout" s'efforce de le démontrer que ce soit en physique ou en philosophie?
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Peut-être considérer que tout est régit par une seule et même loi comme "la théorie du tout" s'efforce de le démontrer que ce soit en physique ou en philosophie?

 

Tu veux dire Dieu?

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Deux possibilités :

soit on considère que les hommes partagent une même nature et des droits qui en découlent

soit on considère que les hommes peuvent avoir des natures différentes et donc des droits différents ce qui permet de justifier l'esclavage, mais aussi toute forme de dictature, aristocratie, monarchie, mais également toute forme de violence vis à vis d'un groupe d'une nature différente

  • Yea 1
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Deux possibilités :

soit on considère que les hommes partagent une même nature et des droits qui en découlent

soit on considère que les hommes peuvent avoir des natures différentes et donc des droits différents ce qui permet de justifier l'esclavage, mais aussi toute forme de dictature, aristocratie, monarchie, mais également toute forme de violence vis à vis d'un groupe d'une nature différente

 

Troisième possibilité: il n'y a pas de corrélation entre la nature commune et le système de droits.

  • Yea 3
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Troisième possibilité: il n'y a pas de corrélation entre la nature commune et le système de droits.

 

Il faut alors répondre à la question de sa légitimité.

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Il faut alors répondre à la question de sa légitimité.

 

Cela dépend comment le Droit est perçu: découle-t-il de la nature de l'Homme (position moderniste) ou bien est-il la manifestation d'un rapport, d'un lien entre deux personnes (position classique).

 

  • Yea 1
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Deux possibilités :

soit on considère que les hommes partagent une même nature et des droits qui en découlent

soit on considère que les hommes peuvent avoir des natures différentes et donc des droits différents ce qui permet de justifier l'esclavage, mais aussi toute forme de dictature, aristocratie, monarchie, mais également toute forme de violence vis à vis d'un groupe d'une nature différente

Le problème vient de la définition de même nature.

C'est une position tout à fait cohérente avec l'absence de morale universelle.

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Cela dépend comment le Droit est perçu: découle-t-il de la nature de l'Homme (position moderniste) ou bien est-il la manifestation d'un rapport, d'un lien entre deux personnes (position classique).

 

 

Tu devrais expliciter la position classique parce que tel que, la légitimité ne semble pas évidente.

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le systeme de droit est une consequence de la facon dont les gens le concoivent intellectuellement, et je dirais qu'il y a au mois deux ou trois facons differentes de le concevoir.La racine de 'existence du droit est toujours le point de discorde.

 

Tu veux dire Dieu?

 

 

c'est ce que considere une moitie de l'humanite, totalement incomprise par l'autre moitie dont le cerveau n'est pas cable pareil.

 

La biologie occupe enormement de place dans le processus et tout le monde ferme ses petits poings et yeux de toutes ses forces pour l'ignorer. La propriete priveeet la moitie de toutes nos lois qui en decoulent sont une extension du besoin inne de territorialite qu'on rencontre chez presque tous les etre vivants qui bougent.(je ne suis pas sur pour les levures)

 

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le systeme de droit est une consequence de la facon dont les gens le concoivent intellectuellement, et je dirais qu'il y a au mois deux ou trois facons differentes de le concevoir.La racine de 'existence du droit est toujours le point de discorde.

 

 

c'est ce que considere une moitie de l'humanite, totalement incomprise par l'autre moitie dont le cerveau n'est pas cable pareil.

 

La biologie occupe enormement de place dans le processus et tout le monde ferme ses petits poings et yeux de toutes ses forces pour l'ignorer. La propriete priveeet la moitie de toutes nos lois qui en decoulent sont une extension du besoin inne de territorialite qu'on rencontre chez presque tous les etre vivants qui bougent.(je ne suis pas sur pour les levures)

 

c'est une opinion assez intéressante

 

tes deux ou trois manières de concevoir le droit tu penses à des trucs en particuliers ?

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il y a des gens qui accrochent le droit a dieu.

Sans dieu point de conception claire du bien et du mal, point de droit.

Les autres sont embetes et preferent le droit naturel a dieu.Les premiers paniquent et se demandent comment on peut faire quoi que ce soit sans etre cadre par dieu. etc.

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La biologie occupe enormement de place dans le processus et tout le monde ferme ses petits poings et yeux de toutes ses forces pour l'ignorer. La propriete priveeet la moitie de toutes nos lois qui en decoulent sont une extension du besoin inne de territorialite qu'on rencontre chez presque tous les etre vivants qui bougent.(je ne suis pas sur pour les levures)

 

Le problème c'est qu'il s'agit d'un besoin animal et pas spécifiquement humain, donc ça parait difficile de fonder le système de droit dessus.

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Morale n'est pas le Droit :)

C'est amplement prouvé par l'Histoire.

 

Oui, c'est incontestable le droit n'est pas  toujours en accord avec la morale, et par conséqient respectable.

 

Mais toi tu fais allusion à la "morale universelle", doit-on en déduire que la morale ne peut être universelle ?

Si oui, merci de me faire part de ta position.

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Oui, c'est incontestable le droit n'est pas toujours en accord avec la morale, et par conséqient respectable.

Mais toi tu fais allusion à la "morale universelle", doit-on en déduire que la morale ne peut être universelle ?

Si oui, merci de me faire part de ta position.

C'est Jonathan qui pense qu'il existe une morale universelle.

Personnellement j'ai déjà du mal à trouver deux personnes avec la même morale. Des points communs je ne dis pas, un socle commun de civilisation je suis prêt à l'admettre, mais l'universalité me paraît compromise. Sans parler des cas pathologiques qui crachent sur tout système de morale (sociopathes).

Ma position c'est que la morale ne peut et n'a pas à être universelle. Anton l'a très bien expliqué dans son très long message.

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C'est Jonathan qui pense qu'il existe une morale universelle.

Personnellement j'ai déjà du mal à trouver deux personnes avec la même morale. Des points communs je ne dis pas, un socle commun de civilisation je suis prêt à l'admettre, mais l'universalité me paraît compromise. Sans parler des cas pathologiques qui crachent sur tout système de morale (sociopathes).

Ma position c'est que la morale ne peut et n'a pas à être universelle. Anton l'a très bien expliqué dans son très long message.

 

J'avais pris soin de lire les différents postes, merci pour ta réponse.

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A propos de rejeter l’idée que les différences entre individus ou groupes sont plus grandes que les similitudes, on va repartir de très loin : d’abord qu’est-ce que veut dire important, et ensuite pourquoi une chose est importante.

Je vais repartir d'encore plus loin.

En tant qu'humain j'ai une sensation d'individualité et de libre-arbitre. Je dispose également d'une capacité d'empathie qui me fait admettre une présomption d'individualité et de libre-arbitre aux objets qui m'entourent dans la mesure où je peux m'identifier à eux. Cette empathie est maximale pour les êtres humains car ils ont globalement le même fonctionnement physique et mental que moi et que je peux échanger avec eux de manière incomparablement plus riche qu'avec n'importe quoi d'autre grâce à la capacité de langage.

Ce n'est pas forcément vrai pour tous les humains (ceux qui sont trop jeunes ou trop vieux ou malades par exemple) mais je leur étend cette présomption a priori parce que je les reconnais comme faisant partie des humains. D'ailleurs quand on y réfléchit j'accorde aussi cette présomption à tous les gens que je croise tous les jours dans la rue et pour eux non plus je ne pourrais sans doute jamais la vérifier.

Il se trouve que l'humain est une bestiole extrêmement sociale et que sans cette présomption (sous une forme plus ou moins étendue ou explicite) aucune société humaine ne peut survivre. C'est pour ça que tout groupement humain sécrète (de la même manière que les abeilles sécrètent leur ruche) des systèmes de normes visant à rendre à chacun ce qui lui est dû.

Bien entendu le contenu et la forme de ces normes peuvent différer radicalement (dans une certaine mesure, hein) d'une société à l'autre. Les normes se concurrencent et les meilleures survivent, mais ce n'est pas ça qui est important dans le débat sur la nature humaine. L'important c'est humain = Droit.

 

Dire que l'humanité est une, en dehors d'une dimension dans laquelle tu compares les propriétés des individus et d'un critère de démarcation, c'est du bullshit politique. Les concepts comme "l'unité du genre humain" ou "l'importance des différences" posés sans référentiel sont véritablement des cancers intellectuels et n'ont pas été inventé pour être utile à la pensée rationnelle, ce sont des brouilleurs mentaux qui servent à interdire de décrire les êtres humains d'une manière qui permettre de les distinguer en groupes. Tout ça pour éviter que quelqu'un trouve qu'un de ces critères de démarcation est normativement pertinent pour lui et décide d'avoir un jugement moral dépréciatif envers tel groupe.

Je ne vois pas le lien entre dire qu'il existe une nature humaine et refuser de différencier les humains ou les groupes d'humains selon tel ou tel critère.

 

le systeme de droit est une consequence de la facon dont les gens le concoivent intellectuellement, et je dirais qu'il y a au mois deux ou trois facons differentes de le concevoir.La racine de 'existence du droit est toujours le point de discorde.

La première étape est qu'il faut être capable de le concevoir intellectuellement. Et ça, jusqu'à preuve du contraire, c'est un truc d'humains. Et le jour où les animaux ou les IA réclameront des droits on pourra commencer à réfléchir à leur en donner.
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Je vais repartir d'encore plus loin.

[...]

Bien entendu le contenu et la forme de ces normes peuvent différer radicalement (dans une certaine mesure, hein) d'une société à l'autre. Les normes se concurrencent et les meilleures survivent, mais ce n'est pas ça qui est important dans le débat sur la nature humaine. L'important c'est humain = Droit.

 

D'accord avec ça, parmi les bons candidats à "ce qu'il y a de commun à toutes les sociétés humaines", on trouve le "droit" (en étant assez souple pour tolérer les exception, disons une forme de codification normatif). D'ailleurs ça se formalise assez facile dans les termes que je proposais dans mon long post.

 

Je ne vois pas le lien entre dire qu'il existe une nature humaine et refuser de différencier les humains ou les groupes d'humains selon tel ou tel critère.

 

Attention je ne disais pas qu'on ne pouvait pas définir un concept de nature humaine. J'essayais juste de montrer que si on accepte le critère demandé par JR sur le définition du concept de nature humaine :

 

Dire que l'Humanité est une, c'est rejeter l'idée que les différences entre individus ou entre groupes humains soient plus importantes que leurs similitudes, qu'elles justifieraient de penser et classifier ces groupes comme des espèces biologiques séparées (races), lesquelles ne seraient pas toutes humaines au même degré (hiérarchisation).

 

alors on ne peut pas avoir une définition non-circulaire de la nature humaine (et c'est ce que je crois avoir réussir à montrer dans mon long post en spoiler). Par ailleurs je niais que l'on puisse affirmer a priori que "les différences entre individus ou entre groupes humains soient plus importantes que leurs similitudes", et j'essayais d'expliciter les conditions pour ce genre d'affirmation. Bref désolé, c'est un peu difficile à réexpliquer maintenant.

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Attention je ne disais pas qu'on ne pouvait pas définir un concept de nature humaine. J'essayais juste de montrer que si on accepte le critère demandé par JR sur le définition du concept de nature humaine :

Dire que l'Humanité est une, c'est rejeter l'idée que les différences entre individus ou entre groupes humains soient plus importantes que leurs similitudes, qu'elles justifieraient de penser et classifier ces groupes comme des espèces biologiques séparées (races), lesquelles ne seraient pas toutes humaines au même degré (hiérarchisation).

alors on ne peut pas avoir une définition non-circulaire de la nature humaine (et c'est ce que je crois avoir réussir à montrer dans mon long post en spoiler). Par ailleurs je niais que l'on puisse affirmer a priori que "les différences entre individus ou entre groupes humains soient plus importantes que leurs similitudes", et j'essayais d'expliciter les conditions pour ce genre d'affirmation. Bref désolé, c'est un peu difficile à réexpliquer maintenant.
Je peux me tromper mais il me semble que ce n'était pas proposé comme une définition de la nature humaine mais plutôt comme une conséquence. En ce qui concerne les différence entre groupes, il s'agit de comparer les écarts entre humains et les écarts humain/non humain. Deux sociétés humaines se ressembleront toujours plus qu'une de ces deux sociétés et une termitière ou une meute de loups par exemple.

M'enfin tant que je ne suis pas compté dans les cancéreux, ça me va.

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