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Mégille

Tribun de la Plèbe
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Tout ce qui a été posté par Mégille

  1. Tout ce que j'apprends à propos de la Chine me terrifie. Je ne comprends pas comment des occidentaux peuvent vivre là bas. Vous ne vous sentez pas trop comme si vous étiez, disons, en Allemagne dans les années 30 ?
  2. Les brexiters sont plutôt anti-migration, ce sont donc ses copains idéologiques sur ce plan là. Et ils sont plutôt libre-échangiste, et vont donc faire beaucoup plus de commerce avec les USA s'ils se coupent un peu de la France et de l'Allemagne. Et Trump a toujours détesté avoir a négocier ses deals avec Bruxelle plutôt que directement avec les états européens.
  3. C'est assez incroyable. Pourtant, leur dernière primaire a clairement montrée que leur base électorale était plus libérale qu'eux. Et je ne serais pas surpris que Sarko soit plébiscitée par la base parce qu'il est perçu comme libéral. C'est quoi leur problème, ce sont des socialistes sous couverture ?
  4. Sauf que toute cette histoire est dans le livre d'Hénoch, qui, sauf pour les éthiopiens, est apocryphe. Mais apocryphe veut juste dire "pas canon", donc pas tamponné "garantie 100% véridique", mais pas forcément faux, ou inutile spirituellement. Donc toute cette histoire a un statut assez ambiguë au sein du dogme chrétien... En tout cas, un chrétien n'est sûrement pas obligé d'y croire (sauf s'il appartient à l'église éthiopienne).
  5. sauf que si on suit Augustin, n'oublie pas que même si au moment de ton assassinat, tu es vierge, tu as été bon toute ta vie, et tu es encore en train de prier et de dire merci à Dieu pendant que tu t'étouffe avec ton sang... et bien, tu ne va pas forcément être sauvé pour autant ! Le salut est tellement au delà de la nature humaine que tu ne peux rien faire pour l'obtenir par toi même. Ca reste toujours un acte de pur amour de la part de Dieu que de donner la grâce. Et puisque personne ne la mérite, il peut tout aussi bien la donner à ton assassin et pas à toi. Miséricorde ta mère. Ce qui pose du coup un problème au niveau de la motivation pour faire le bien... Je crois que le seul fait de faire le bien te rapproche de Dieu, ce qui est une fin en soi, même si ce n'est jamais suffisant. C'est sans doute plus parce que Dieu te fait le connaître (ce qui ne peut être que surnaturel, et échappant à tes facultés humaines) que tu es amené à bien agir, plus que l'inverse, mais je ne suis pas sûr de ça. Je crois que c'est largement allégorique, même si les théologiens ne vont jamais le dire clairement. Typiquement, la négativité du mal exclu l'existence du "prince noir" auxquels croient les manichéens, pourtant, un théologien ne va jamais te dire que le diable n'existe pas. Idem, Dieu est au delà du temps, et être proche de lui idem. Donc le paradis n'est pas vraiment une vie, avec sa propre temporalité, qui viendrait "après" un événement terrestre (la mort). D'où la coexistence de deux mythes eschatologiques rivaux au sein du christianisme, au sein desquels à peu près personne ne juge bon de trancher : celui d'un salut individuel, immédiatement après la mort, sur un petit nuage, devant saint Pierre, qu'on représente souvent aujourd'hui, et le salut collectif, avec la fin du monde, le monstre à sept tête, les groupes de métal, et la résurrection des corps. Mais à part les témoins de Jéhovah, plus grande monde ne croit exclusivement à celle forme de salut là. Mais ces deux mythes sont des allégories pour ce qui est non pas un moment futur, mais ce qui est hors du temps. D'ailleurs, la résurrection de Lazare est généralement vu comme une allégorie de ce salut, et les catholiques vont même jusqu'à considérer que l'intercession de Marie auprès du Christ est une allégorie du fait que prier Marie nous permet d'obtenir le salut. Bien sur, la toute-puissance divine permet de croire qu'un récit allégorique peut très bien à la fois être un fait historique réel, le monde étant plein de signe divin.
  6. Pour les gnosticiens, le créateur du monde est mauvais, il n'est n'est pas véritablement Dieu. Il y a un principe bon supérieur, et toute une série d'émanations qui aboutissent à cette forme dégénéré de Dieu qui est le démiurge. Le gnostique cherche ensuite à se libérer de ce monde mauvais grâce à une connaissance ésotérique. Mais remarque que le problème de la théodicée se pose toujours, puisque l'on peut multiplier les éons et les hypostases et les réalités intermédiaires autant qu'on veut, on voit mal comment le mal procède du bien. Sur le plan intellectuel, ceux qui ont triomphé de cette idée sont ceux qui considéraient que le monde matériel, imparfait, qui procède d'une existence supérieure et parfaite, n'existe qu'en tant qu'il participe à cette perfection, en tant qu'il a encore quelque chose en lui de cette bonté originelle. C'est le néo-platonisme, Avicenne, et (je crois) la kabbale. Sinon, pragmatiquement, le gnosticisme a surtout échoué parce que c'était un culte ésotérique, réservé à une minorité d'initiée. Donc il s'est vite fait remplacer par la grande église. Marcion a essayé de faire un truc un peu plus pop avec l'idée, mais ça n'a pas marché non plus. Si tu veux expliquer le mal mondain par l'action d'un dieu mauvais, il te faut aussi un dieu bon pour commander au bien (sinon, on voit mal le sens qu'aurait le "mal" du mauvais dieu). Mais on se retrouve alors en fait à nier la toute puissance au bon dieu, puisqu'il ne parvient pas à vaincre le mauvais dieu. C'est ce que croyaient les zoroastriens (enfin, croient, il y en a encore), les manichéens, et les cathares (probablement). Et ça a eu un certain succès, hein. La moitié de la France avait abandonné Rome pour croire plutôt à ça, au moyen-âge. Mais si Dieu n'est pas tout puissant, on perd l'avantage ontologique d'avoir un principe absolu, et on peut en venir à se demander s'il n'y a pas un principe neutre encore supérieur. C'est ce que croyait le néoplatonicien tardif Proclus, pour qui il y a un super-un qui engendre à la foi l'un (le bien) et le non-un (le mal), et c'est aussi, je crois, ce que croyaient les zurvanistes, des zoroastriens qui mettaient une autre divinité, le temps je crois, au dessus des deux dieux. Ou alors, tu peux être juif, et dire que Dieu n'est pas toujours gentil, et que ce que tu juges "mal" n'est mal que de ton point de vue humain, mais que dieu se charge aussi du bien des léviathans et des béhémoths, et que tu peux aller te faire foutre.
  7. En tout cas, le problème a été pris très au sérieux par les théologiens, les pères de l'église, et les auteurs de la Bible (je pense tout particulièrement au livre de Job). Dieu n'intervient pas, mais il le peut (Miracle). Je ne suis pas sûr du tout qu'un non-interventionnisme divin ait été la croyance la plus répandue au cours de l'Histoire pour les chrétiens. Les vies des saints sont pleines de miracle, et ça ne s'arrête pas avec le Christ. S'il n'intervient pas après avoir créé le monde, reste qu'il a créé un monde au sein duquel du mal à lieu. Pourquoi n'a-t-il pas créé un monde tel qu'aucun mal n'y pourrait jamais advenir ? Et reste la possibilité du miracle. Chaque fois qu'il pourrait intervenir pour empêcher un mal (et il le peut tout le temps, étant omnipotent), ne manque-t-il pas de bonté ? Quand bien même l'explication est le libre-arbitre, quand il laisse un meurtrier tuer un innocent, son respect du libre-arbitre du meurtrier n'est-il pas une indifférence concernant le mal qui a est infligée à la victime, contre sa volonté à elle ? Dieu est-il systématiquement du coté des assassins ? Donc le problème est là. J'imagine qu'il y a un début de solution dans l’incommensurabilité du bien que l'on a à être proche de Dieu à coté des simples bien mondain. Donc laisser la victime libre se faire assassiner par le meurtrier libre, il ne condamne pas la victime au malheur, il la laisse face à une épreuve (qu'il ne cause pas, libre-arbitre oblige, mais dont il savait qu'elle aurait lieu, et dont il connaît déjà l'issu) au terme de laquelle se trouve le plus grand des biens. Voir même, le seul bien, dont tous les autres ne sont qu'une pâle copie. Chez les chrétiens, il y a en gros deux solutions traditionnelles au problème du mal : celle de Irénée, en terme de perfectibilité, et celle de Augustin, à base de libre-arbitre. pour Irénée, le mal existe comme occasion de se rendre meilleure, et son existence participe donc à un bien plus grand. J'aime tout particulièrement la vision de Origène, qui s'ancre dans se courant, même si c'est hérétique : d'après lui, Dieu à créé les âmes avant de créer le monde, et les âmes ont librement choisi de s'incarner dans le monde afin de se parfaire en se confrontant au mal, et de se rendre digne de l'amour que Dieu leur porte. Et puis il y a Augustin, qui préfère expliquer le problème en terme de libre-arbitre. Dieu ne fait pas le mal, mais il laisse l'homme libre de le faire, sinon, l'homme ne pourrait pas non plus faire le bien. De plus, le mal n'a aucune positivité, il est simplement, pour l'homme, de faire autre chose que le bien. Et le véritable bien n'est de toute façon pas mondain. Donc dans le cas d'un assassinat par exemple, le mal n'est véritablement là que pour l'assassin, qui s'écarte de Dieu. La victime, et tout ceux qui souffre, ne vive véritablement du mal que s'ils appartiennent à la cité terrestre plutôt qu'à la cité de Dieu. D'est l'explication la plus fréquente aujourd'hui, je crois, mais que je sache, Irénée n'est pas hérétique. J'ignore dans quelle mesure on peut rendre les deux compatibles. Après, Augustin a créé pas mal de problème, parce qu'on ne comprend pas tout à fait la même chose lorsque l'on lit ses polémiques contre les manichéens, vers le milieu de sa vie, et celle contre les pélagiens, dans sa vieillesse. C'est contre les manichéens (une religion orientale mélangeant zoroastrisme, bouddhisme et christianisme) qu'il vide le mal de sa substance, et affirme sa pure négativité. Et corollairement, le libre-arbitre de l'homme pour l'expliquer. Mais bien plus tard, contre Pélagius, qui affirmait que c'est l'homme, par ses propres actes et sa propre bonté qui accède au paradis, il va défendre que seul la grâce divine donne le salut, gratuitement. Personne ne mérite d'être sauvé, c'est un pur acte d'amour et de miséricorde divine que de sauver qui que ce soit. Même un criminel peut être sauvé, et même un saint est damné s'il ne reçoit pas la grâce. Et bien entendu, Dieu étant omniscient, il sait d'avance qui sera élu, et qui le ne sera pas. Ce qui n'a aucun rapport causal avec qui sera bon et qui ne le sera pas, même si, soit dit en passant, ça aussi, Dieu le sait d'avance. Ce n'est pas intuitif du tout, mais si on refuse ça, c'est à dire, si on accepte, avec Pélage, que l'homme s'ouvre lui-même les portes du paradis, on nie le caractère surnaturel et supra-humain du bien suprême. C'est à peu près ce que font aujourd'hui les mormons, je crois, qui croient qu'un homme peut finir par devenir divin. Et ça semble aussi contradictoire avec le libre-arbitre. Si Dieu sait d'avance ce que l'on va faire, et la récompense qu'il va nous donner, en quoi sommes nous libre ? J'ai l'impression que la plupart des protestants, ont préférer garder le vieux Augustin, celui qui se bat contre Pélage, quitte à abandonner le jeune Augustin, qui invoquait le libre-arbitre contre les manichéens. Chez les jésuites, une thèse assez subtile a été avancée par Luis de Molina : c'est bien l'homme qui est la cause de ce qu'il fait, il est donc libre, et Dieu sait d'avance ce que l'on va choisir, mais n'étant pas celui qui cause nos choix, ça ne va pas à l'encontre de notre liberté. Ca a fait pas mal controverse au sein de l'église catholique, il me semble. Mais je ne sais plus où Rome en est sur cette question.
  8. Il laisse en place des mesures social-démocrates, mais je n'ai pas l'impression qu'il agisse beaucoup dans cette direction là... Un président n'a pas pour vocation de reconstruire de fond en comble un système, il récupère une grosse machine qui tourne déjà un peu toute seule, et il la fait un peu avancer dans le sens qui lui semble bon. Je crois que Macron a au moins cette vertu de placer plus d'espoir dans la création de richesse que dans sa redistribution. Mais il croit que cette redistribution passe par une certaine forme de planification paternaliste. D'où son investissement dans l'intelligence artificielle, par exemple. L'idée de solidarité entre les "premiers de cordés" et les autres, il se contente de ne pas la remettre en cause, mais il s'en passerait bien. Rappelez vous de sa timide tentative de réduire les APL. Il trouve seulement que le combat ne vaut pas le coup.
  9. Mégille

    Blagues

    La vache, les carambars israéliens, c'est pas le même niveau que ceux de chez nous...
  10. Pas sûr que "social-démocrate" soit le bon qualificatif pour lui. Son interventionnisme (ni dans son action, ni dans son discours) n'est pas très "social", dans le sens ou le souci des plus démunies n'est visiblement pas sa priorité, même pas en apparence. Et il est encore moins "démocrate", dans la mesure ou il insiste sur la démocratie comme forme de souveraineté pour mieux en faire s'en débarrasser comme forme de gouvernement. C'est un technocrate saint-simonien à l'ancienne. Un paléo-socialiste comme on croit n'en voir qu'au détour de petits chapitres d'histoire ancienne des idées politiques, mais qui en vérité, ont survécu et se sont reproduit dans la pénombre moite des grandes écoles françaises. Planiste sans être égalitariste, autoritaire sans être conservateur.
  11. Les entreprises de BTP dans quelques mois : Bon, qui se dévoue pour être transgenre ? Personne ? Joâo, Sandro, Tiago, maintenant vous êtes Joana, Sandra et Talia. Et que je ne vous entende pas vous plaindre, caraï !
  12. Je ne comprends pas lr. A chaque mauvais résultat électoral, ils changent de tête et de ligne directrice. Ne comprennent-ils pas que 1) un échec peut être du à des circonstances particulières, et donc appeler tout au plus à quelques assouplissements, et 2) que la constance inspire confiance, et est la seule manière de défendre un message à long terme ? Ils sont une caricature du démocrate (à l'époque ou ce mot était encore péjoratif) qui change tout le temps de discours pour essayer de trouver ce qui plaît à leur électorat. Typiquement, à la présidentielle, il avait un plutôt bon programme, avec un mauvais candidat. Maintenant aux européennes, ils avaient un très beau candidat, avec un programme dégueulasse. Qu'ils nous mettent Bellamy avec le programme de Fillon 2017, enfin !
  13. Ah, toi aussi tu exclus les français de l'humanité ?
  14. Ce sont des prétextes... croire que les femmes voteraient moins bien que les hommes revient à du sexisme.
  15. Ouai, sauf qu'ils oublient que si on reste fidèle à l'économie marxiste, les services sont du travail "improductif" qui ne produit pas de plus-value. Et le secteur tertiaire représentant aujourd'hui quelque chose comme 80% de la population, le dessin n'est plus vrai pour grand monde.
  16. Ouai, z'avez sans doute raison... je reviens dans trois semaines avec un projet de Matrix pour les poules.
  17. Schopenhauerien, va ! Alors, je ne connais pas très bien le sujet, mais je serais surpris que ce soit si difficile techniquement. Je veux dire, on a déjà identifié le gène mutant des rat-taupes nus qui les prive de douleur. Ce sont des mammifères, comme nos vaches, nos cochons et nos lapins. On est capable de rendre des lapins phosphorescents depuis des années grâce à un gène de méduse. Donc... L'environnement des bêtes d'élevage est déjà hyper contrôlé et aseptisé. Je doute qu'on ait beaucoup besoin de leur instinct de survie, et je ne serais pas surpris qu'au point où on en est, ça représente un obstacle plus qu'autre chose. La viande de synthèse est aussi un truc assez prometteur. Mais ça me semble plus difficile d'accès pour l'instant. Et probablement plus cher, même si le prix est de plus en plus abordable. Et je ne suis pas convaincu du goût non plus, je demande à voir. 50 ans après la généralisation des usines à cochons-taupes nu, ça deviendra peut-être intéressant. Oui, mais pas besoin de l'endormir, de lui chanter une berceuse ou quoi que ce soit. Elle ne se débattra pas, et il y aura moins d'objecteurs de conscience.
  18. Effectivement ! Mais si on leur parle de la difficulté de nourrir 7 milliards d'humains avec leurs méthodes, j'ai bien peur qu'ils nous suggèrent des solutions encore moins enthousiasmantes...
  19. Ca garde l'avantage de provoquer une dissonance cognitive chez ses adeptes. En ce qui me concerne, je ne suis ni utilitariste, ni anti-spéciste, donc je ne fais pas de l'absence de douleur une condition sine qua non de la consommation de viande. Par contre, je juge tout à fait superflu que mon steak ait été une machine à souffrir avant d'arriver dans mon assiette. S'il était possible s'en passer, ce ne serait pas plus mal. Il est même possible que ça coûte moins cher (étant donné les réglementations actuelles). Pas besoin d’anesthésier ou d’assommer la bête, par exemple. La principale raison de consommer de la viande non-mutante sera le bio-conservatisme de l'écologie, ironiquement. Pour survivre dans la nature. Et encore, pas pour toutes les espèces, le rat-taupe nu s'en passe très bien. Je propose de foutre de l'adn de rat-taupe nu dans toutes les bestioles qu'on bouffe, juste pour voir. Ces bestioles se sont adaptées à un environnement très proche d'un celui d'un élevage intensif ou d'un abattoir (forte promiscuité, pas de chauffage, pas de lumière, peu d'oxygène, etc). Ce serait bête de ne pas en profiter en cueillant quelques uns de leurs gènes. Et que ça rende les bêtes moins adaptées à vivre dans la nature serait un argument de plus contre les écolos : l'une des plus grandes peurs concernant les ogm est le risque de dissémination dans la nature (ça n'a pas lieu, et si ça avait lieu, on n'est pas sûr que ce serait un problème, mais reste que ça fait peur à du monde). Si la bête est complètement incapable de vivre hors d'un hangar, la question ne se pose plus. Si on réussit à faire des vaches naturellement shootées à l'endorphine en permanence, ce serait encore mieux. Singer se retrouverait à inciter à consommer le plus de viande possible, car ça inciterait à élever d'autant plus de vaches, et augmenter le bonheur animal total. Bam, monstre utilitariste laitier, à porté de manipulation génétique. Ca s'approche aussi de l'expérience de pensée de la "machine à expérience" de Nozick, mais je ne pense pas que ce puisse être utilisé comme un argument contre. A moins de considérer que les vaches ont un intérêt supérieur pour la quête de la vérité philosophique, mais peu de gens affirment ça.
  20. Ah, autant pour moi ! Bon, sinon, je continue de tourner autour du sujet... je me demandais si le CIRC n'était pas corrompu ou idéologisé. Je suis en train de soupçonner qu'ils puissent être honnêtes, mais juste 1) très prudents et surtout 2) mal compris. Dans la même catégorie d'évaluation du danger que le glyphosate chez eux (catégorie 2A, "cancérigène probable) on retrouve effectivement la viande rouge. Et au dessus, dans la "catégorie 1" des cancérigènes avérés, pires que le glyphosate et le steak, on retrouve, en vrac, plutonium, amiante, tabac, alcool, "viande transformée" (charcuterie), rayons du soleil. La différence entre le danger et le risque apparaît tout de suite beaucoup plus clairement. Je crois qu'il est temps de faire une nouvelle pétition pour interdire les fenêtres et les lucarnes ! Et le tabac, l'alcool et le saucisson, évidemment.
  21. https://fr.wikipedia.org/wiki/Élections_législatives_françaises_de_mai_1815 La plus belle élection à avoir eu lieu en France. 1815, les 100 jours de Napoléon. Les libéraux remportent plus de 80% des scrutins, et l'empereur demande à Constant d'écrire une constitution. Foutus perfidalbionnais, cette fois, c'était la bonne !
  22. J'avais déjà commenté cette vidéo ailleurs. C'est assez n'importe quoi, ne serait-ce qu'au niveau de la forme (esprit de synthèse, les gars, s'il vous plaît...) et de la cohérence : le type avec la voix douce qui se la joue paysan est une sorte de primitiviste qui refuse les contraintes morales que s'imposent les végétariens et végans au nom de contraintes techniques encore plus grandes : pour survivre à long terme, il va falloir tous redevenir pecno, retourner à la tractation animal, etc, et dans cette misère utopique, on aura pas vraiment d'autres choix que de manger de la viande. Il ne s'agit pas d'être plus permissif que les végans bios habituels, il s'agit de s'interdire tellement de choses que eux s'autorisent que se passer de la viande n'est même plus une option envisageable. C'est un écolo de droite, en fait. Un survivaliste qui préfère la bêche au fusil, et donc sans doute un tout petit peu plus optimiste que ceux qui s'attendent à redevenir chasseur-cueilleur, mais guère. Il préfère le néolithique au paléolithique, ça fait de lui un survivaliste progressiste, j'imagine. Et l'autre monsieur muscle testostéroné casseur de pastèque au qi à 2 chiffres, croyant abonder dans son sens, viens en conclure que du coup c'est bon, on peut continuer à acheter notre steak haché au super marché et faire ce qu'on veut. Et puis, il laisse de coté l'argument moral. Quand bien même les vers de terre sont essentiels à l'écosystème, je ne vois aucune mal-honnêteté dans l'attitude de certains végétariens modérés à accorder plus d'attention aux mammifères et aux vertébrés supérieurs qu'a des animaux ayant à peine un système nerveux centralisés, et que l'on peut soupçonner de ne même pas ressentir la douleur. Il ne réfute pas les arguments moraux en faveur du respect des bêtes, il se contente de dire qu'on est tellement dans la merde qu'on ne peut pas se permettre d'être gentil. Maintenant, à propos de la destruction des sols. C'est un vrai problème. J'ai tendance à croire que la solution est l'agriculture de conservation (pas de travail mécanique du sol, rotation des cultures, couvert permanent). C'est d'ailleurs ce que font les agriculteurs lorsqu'on les laisse face à leur responsabilité (le propriétaire d'un sol n'a pas intérêt à le détruire...), comme ça a lieu en Nouvelle Zélande. Le carnage actuel est institutionnellement dû à notre modèle politique agricole qui, partout hors NZ, est extrêmement interventionniste et protectionniste, en France encore plus qu'ailleurs. Mais il faut surtout comprendre que cette question est tout à fait transversale à la question bio vs non-bio, et à la question extensif vs intensif. Le bio est une idéologie pseudo-scientifique qui discrimine de façon tout à fait arbitraire le "naturel" du "artificiel", et qui vise surtout à réduire les intrants (engrais, pesticides, etc), quitte à avoir d'autant plus recours 1) au labour et à la monoculture, les véritables ennemis 2) à des intrants "naturels" beaucoup plus nocif, pour l'humain ou l'environnement (cuivre, huile de neem, etc). L'agriculture intensive consiste à utiliser moins d'espace et plus de produits, l'extensive, l'inverse. On fait beaucoup de reproches à l'intensive, mais il faut aussi voir qu'elle laisse plus de place à la nature, et qu'un retour à l'agriculture extensive (ou une généralisation du bio, toujours moins rentable) impliquerait une sacrée déforestation. Si les terres agricoles étaient gérés de façon responsable par des propriétaires qui n'ont pas intérêt à leurs destructions, cet arbitrage espace/intensité serait fait grâce au marché, en attendant, on se contente de faire des calculs socialistes. Et c'est encore différent de la question du local. Choisir ce qui est cultivé le plus proche n'est pas forcément meilleur pour l'environnement. Un trajet plus court, en camion par exemple, va peut être émettre beaucoup plus de pollution par kg transporté qu'un trajet plus long mais plus massif et plus dense en énergie, par exemple en bateau. Il y a aussi des "économies d'échelle" du coté des coûts environnementaux. Et si c'est moins cher ailleurs, c'est parfois parce que ça a aussi un coût environnemental plus bas ailleurs. Par exemple, cultiver des fraises sous serre en France demande plus d'énergie (et d'émission de GES, etc) que de les cultiver en plein air en Espagne, peut-être même si on prend en compte le transport. Bien sûr, des OGM appropriés permettraient de rendre obsolète un paquet de ces questions. D'ailleurs, je ne sais pas ce qu'on attends pour faire des animaux ogm qui ne ressentent pas la douleur. C'est très loin d'être inaccessible techniquement, ça évacue les arguments utilitaristes à la Singer, et ça contribuerait peut-être à rendre la viande plus tendre, car moins stressée, et l'élevage plus facile.
  23. Je ne sais pas si ça a déjà été posté ici : https://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2945 En gros, le CIRC, la seule agence qui évalue le glyphosate comme un "cancérigène probable", non seulement n'évalue que le danger et pas le risque, mais même à ce niveau, le fait de manière très contestable. Pour établir la génotoxicité (sa possibilité d’engendrer des mutations) du glyphosate : ils utilisent des études faites sur des animaux non-mammifères, et en les exposants à des produits qui ne contiennent pas que du glyphosate. Pour établir sa cancérogénécité sur l'animal : ils utilisent des études très vieilles, dont les résultats n'ont pas pu être reproduit, et pour lesquels les groupes test n'avaient que quelques pourcentages de cancer de plus que les témoins. Pour établir sa cancérogénécité sur l'humain : les études de cohorte ne donnant rien, ils s'appuient uniquement sur des études cas-témoins, c'est à dire, sur des témoignages de gens que l'on interroge sur leurs alimentations plusieurs décennies en arrière, pour vérifier si les cancéreux ont généralement ingéré plus de glypho que les non-cancéreux. Ce qui est bien entendu très biaisé, non seulement du fait des limites de la mémoire humaine, mais aussi parce que les personnes atteintes d'un cancer ont tendance à exagérer leur exposition. Bref, c'est une belle fumisterie, cette affaire.
  24. Ah, possible.
  25. Oui, mais la rencontre de la diversité nous ramène à notre propre imperfection, et nous rappelle que nous ne sommes pas des sages avec une connaissance parfaite de la vérité, justement, ce que l'on oublie trop facilement. Il me semble aussi que la diversité et l'indépendance des opinions est l'une des conditions de la "wisdom of the crowds", pour éviter de tomber dans le "groupthink".
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