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Mégille

Tribun de la Plèbe
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Tout ce qui a été posté par Mégille

  1. Le nombre de victimes est en baisse, mais je croyais (je me suis peut-être fait avoir) que le nombre d'événement "catastrophique" est tout de même en hausse ?
  2. Je ne vois pas très bien à quoi d'autre il peut faire référence lorsqu'il dit : Mais oui, il était proche de l'empirisme. Par sa théorie de l'éducation, et par son amitié avec Hume.
  3. Et bien... un empiriste suffisamment radical refuserait peut-être la différence. Berkeley refusait même qu'il puisse y avoir une idée du triangle en général (qui ne soit ni rectangle, ni isocèle, ni équilatéral, ni quelconque), et estimait plutôt qu'il n'y avait que l'imagination de formes triangulaires particulières. Pour que l'expérience de pensée rousseauiste ait le moindre intérêt, il faut que son homme à l'état de nature ait le même statut que le corps sur lequel aucune force ne s'exerce de Newton. Est-ce qu'on peut parler d'imagination à propos de ce que fait Newton ? Est-ce vraiment la même chose que ce que fait Rousseau ? Discutable. Mais Rousseau aurait sans doute répondu par la positive à chaque fois.
  4. Contrefactualité : qui aurait pu avoir lieu sans que ce ne soit le cas. Ce n'est pas la même chose que l'imagination, puisque je peux très bien imaginer des choses ou des événements qui sont réels, tout comme un événement contrefactuel peut n'être imaginé par personne. Je ne peux pas vraiment te répondre sur le rôle de l'imagination dans la théorie de la connaissance de l'empirisme classique. Mais la science, y compris celle de leur temps, reconnue par eux, à souvent tendance aussi à "écarter les faits" pour se doter d'objets théoriques permettant une meilleure compréhension du monde.
  5. Chez Nietzsche, il n'y a aucune injonction à respecter les autres individus, la quête de la liberté ne s'arrête pas à celle de l'autre, mais se transforme en quête de suprématie sitôt que c'est possible. Mill est un libéral, et adhère donc à un courant qui permet la paix en délimitant les droits de chacun. Nietzsche trouve plutôt que la guerre, c'est plus fun.
  6. Mégille

    Aujourd'hui, en France

    J'ai déjà eu des élèves qui m'ont laissé sous-entendre (sans le dire clairement) qu'ils ne croyaient pas à l'évolution... Mais je n'ai eu aucun platiste sérieux, alors que j'aborde assez souvent le sujet, pour différentes raisons. Hypothèse : il y a au moins 1 jeune sur 6 qui s'est payé la tête de ceux qui ont fait l'étude.
  7. Voilà ce qu'en dit l'intéressé (dans le Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes) : Même s'il s'en sert pour justifier son littéralisme biblique (et il n'y a pas de raison de croire que cette profession de foi n'est pas honnête), c'est en fait une méthode tout à fait conforme au fonctionnement de la science empirique moderne, et qui rend sa vision du contrat social plus compatible avec notre conception de l'homme que ne le sont, telles quelles, les théories de Hobbes et Locke, qui prennent l'état de nature pour une étape réelle (ce qu'elle n'était de toute évidence pas). Si sa conception de l'état de nature vaut même s'il n'a jamais eu lieu parce que l'homme aurait été civilisé depuis sa création conformément au récit biblique, alors elle peut aussi très bien souffrir de notre conception actuelle d'une co-évolution de l'homme et de sa culture. L'injonction à "écarter tous les faits" peut sembler choquante, mais elle est nécessaire pour passer de l'expérience individuelle à la science et à sa prétention à l'universalité. Le physicien ne procède pas autrement, le "corps sur lequel aucune force ne s'exerce" de Newton n'existe pas plus, et n'a jamais plus existé, que l'homme naturel de Rousseau. Toutefois, en imaginer l'existence est nécessaire pour comprendre le comportement des corps réels. L'état de nature n'est pas autre chose : il s'agit de tenter d'imaginer un homme sur lequel rien d'artificiel n'agirait (quand bien même ça n'a jamais et n'aura jamais lieu), afin de pouvoir établir des lois générales relatives à la nature de l'homme et à son comportement. On peut se demander si ce saut dans l'abstraction et la contrefactualité est véritablement conforme aux exigences de l'empirisme, mais les empiristes jugent généralement que oui (Locke et ses successeurs étaient tous des admirateurs de Newton). Et la théorie de la connaissance de Rousseau peut sans doute être qualifiée de "sensualiste" (forme radicale d'empirisme). C'est en tout cas ce que semble indiquer sa théorie de l'éducation.
  8. Et bien, un physicaliste a des chances de vouloir identifier les "idées" (y compris les propositions, peut-être ?) a des états mentaux. Et, systématiquement, les états mentaux à des états cérébraux. Le fait de croire en ceci ou cela serait donc identique, si ce n'est à de la matière directement (une ombre, ou le temps lui-même, par exemple, ne sont pas non plus, techniquement, "fait d'atomes"), à une certaine activité de la matière.
  9. Bienvenue. J'y réfléchirai quand il y aura un candidat libertarien, ou au moins, ne serait-ce qu'un peu, libéral !
  10. Alors, oui, mais aussi et surtout : des monstres moches, des acteurs médiocres, et un scénario sorti d'une partie de D&D mal préparé.
  11. Mégille

    La réforme des retraites

    La bonne nouvelle est que la seule solution préférée par la majorité est le développement de la retraite privée et par capitalisation.
  12. Pour les nostalgiques et amateurs de fantasy ringardes pré-lotr... La série Willow est très sympa. A prendre comme une sorte de nanar doux.
  13. Bonjour, je t'invite à te présenter ici avant de poster ailleurs : https://forum.liberaux.org/index.php?/forum/191-forum-des-nouveaux/ Qu'on se connaisse un minimum avant de discuter !
  14. D'ailleurs, est-ce que ceci implique que dans notre timeline, Skynet est Mr Trombone ?
  15. Dualisme, donc corps et esprit séparés. Mais qui agissent causalement l'un sur l'autre (le corps envoie les sensations à l'esprit, l'esprit envoie sa volonté au corps, par exemple). Mais le dualisme n'est pas nécessairement interactioniste. Par exemple, on peut concevoir un dualisme, donc un esprit séparé du corps, si ça nous semble nécessaire pour rendre compte de la conscience phénoménale par exemple, et sur lequel le corps agit, sans que cet esprit n'agisse sur le corps. (il serait alors seulement un spectateur des états du corps, et même la volonté serait non pas une libre décision de l'esprit, mais une perception par l'esprit d'un début de mouvement du corps, tout entièrement explicable par ce qui a lieu dans le corps). C'est ce qu'on appelle épiphénoménisme. Les sciences du cerveau n'ont pas grand chose à dire là dessus, et le choix entre physicalisme et épiphénoménisme (et quelques autres alternatives) relève justement de la philosophie de l'esprit plus que d'une science. La biologie peut être comprise comme faisant partie des sciences physiques/de la nature au sens large, mais un réductionniste hardcore pourra toujours prétendre que la biologie n'étudie que de vagues généralisations concernant ce qui existe vraiment, et qui est décrit par des sciences plus fondamentales. Il n'y a pas de vraiment de moutons dans la réalité, seulement des nuages d'atomes. Non, même si tu attribues un rôle infime à l'esprit, si tu le supposes différent du corps, tu n'es plus du tout matérialiste. Bien évidemment, tout ceci n'a absolument aucun rapport avec le matérialisme pris dans son sens courant, comme intérêt pour les choses matériels au détriment de choses "spirituelles" ; ou avec le matérialisme pris dans son sens marxiste, comme explication de l'histoire à partir de l'économie.
  16. Et dire que mes collègues pensent toujours que les élèves ne sauront pas utiliser/trouver l'application...
  17. C'est souvent interprété comme tel. Toutefois, il s'agit seulement d'un pour le dualisme interactioniste, très spécifiquement (mais aussi, j'imagine, pour la très étrange thèse qui serait le symétrique opposé de l'épiphénoménisme, qui ferait agir l'esprit sur le corps mais pas le corps sur l'esprit). Et comme je l'ai montré, le monisme matérialiste n'est pas la seule alternative (reste : dualismes non-interactionistes, monisme neutre, et peut-être monisme idéaliste). Reste à définir "matériel". Bonne chance. C'est pour cette raison qu'en philosophie de l'esprit, les héritiers du matérialisme se disent plutôt "physicalistes", c'est à dire, défendent l'existence uniquement de ce qui est décrit par les sciences physiques. Mais ce n'est pas sans laisser ouvertes de nouvelles questions. C'est très discutable en ce qui concerne la conscience phénoménale et l'intentionalité. Mais il n'est pas évident qu'il s'agisse là de "choses".
  18. Oui, et tout ça est en partie dû à un peu trop de légèreté de sa part (surtout dans ces premières oeuvres, ou il faisait surtout de la provoc anti-lumière sans qu'on sache très bien s'il y croyait vraiment). Mais si on le lit avec le minimum de charité herméneutique pour en tirer quelque chose d'intéressant, il faut reconnaitre que chez lui : L'homme sauvage n'est ni bon ni mauvais. Même si Rousseau l'imaginait heureux, et semble en avoir la nostalgie, il n'est jamais question de revenir en arrière, ce qui n'est de toute façon pas possible. Et l'état de nature n'est pas nécessairement réel et historique (il ne prétend pas que ce soit le sort de certains peuples, ni d'un certains moments de l'histoire), c'est essentiellement une expérience de pensée en vue de comprendre plus clairement le présent, et qui, d'après lui, a de la valeur même si elle ne correspond pas à la description d'une société réelle, présente ou passée.
  19. Pour commencer, beaucoup de sujets, mêmes s'ils sont intéressants en eux-mêmes (et intéressent certains liborgiens), ne sont que très indirectement lié aux problèmes auxquels réponds le libéralisme. En l'occurrence, si tu cherches du coté des neuro-sciences ou de la philosophie de l'esprit des réponses qui te permettront de déterminer clairement et de façon indiscutable qui de Mises et de Hayek est le meilleure, et pourquoi pas aussi quelle est l'erreur centrale des socialistes... et bien tu risques d'être déçu. Ensuite, les questions de philosophie de l'esprit abordée (l'esprit et le corps sont-ils deux "substances" séparés ? leurs propriétés le sont-elles ? Les unes ne peuvent elles être comprises qu'en tant qu'équivalentes des autres ? etc) ne sont que très discutablement liées aux questions portant véritablement sur le fonctionnement (et non sur la nature, sur l'essence) de l'esprit humain, et encore plus loin des questions d'épistémologies comme le débat concernant l'apriorisme qui t'intéresse. Maintenant, ce à quoi je faisais allusion était le fait que : si l'esprit et le corps sont deux substances différentes, et qu'il est nécessaire pour comprendre l'humain que les deux agissent d'une certaine façon l'une sur l'autre (a minima, le corps pour transmettre des sensations à la conscience, et l'esprit pour transmettre sa volonté aux muscles), alors d'une part l'action de l'esprit devrait être observable quelque part dans le cerveau, et d'autre part, les choses que l'ont voudrait faire relever uniquement de l'esprit (mémoire, personnalité, volonté, etc) devraient être inaltérables par une altération du cerveau. Et tout ça ne colle pas du tout à ce que l'on observe, pour ce que j'en sais. Alors, il est toujours possible de défendre un dualisme interactioniste, en mettant toujours moins de chose du coté de l'esprit et plus du coté du corps, et en postulant qu'une action au moins infime de l'esprit sur le corps sera peut-être un jour observée. Mais il s'agirait en fait d'une hypothèse scientifique, assez superflue puisqu'elle ne répond à aucune énigme apparaissant à partir de ce que l'on observe, puisque "l'esprit" deviendrait alors une chose naturelle parmi les autres au sein du vaste tissu des causes et des conséquences, et destiné à être subsumé sous le concept de nature ou de matière sitôt qu'il aura été proprement observé et compris. Ce qui reste défendable, et qui relève plus de la philosophie de l'esprit que de la science de son fonctionnement, est : Un dualisme non-interactionniste, paralléliste (ni l'esprit ni le corps n'agissent l'un sur l'autre) ou épiphénoméniste (le corps agit sur l'esprit, qui est tout de même distinct de lui, mais pas l'inverse). Et puis, bien entendu, physicalisme (même si, du coté de la philo, ça reste la thèse la plus répandue, c'est très loin d'être celle qui est dans le sens du vent), ou encore un monisme neutre (l'esprit et le corps sont deux aspects d'une même chose en elle-même ni matérielle ni spirituelle, événements, informations, ou autre). Les monistes idéalistes sont rares, malheureusement. De quoi s'agit-il dans ce cas ?
  20. Ce qui m'étonne est que le Brésil et de façon générale les autres pays à la constitution pourtant calquée sur celles des USA (généralement, tous les pays d'Amérique latine) n'ont la plupart du temps pas du tout ce bipartisme. Est-ce dû à d'autres paramètres qui n'ont pas été imités ? (modes de scrutin ?) Ou bien à la simple existence de ces deux gros partis, à l'histoire longue, et de leur pouvoir actuel de facto ?
  21. Attention à ne pas confondre "amoral" et "immoral". L'homme sauvage de Rousseau est en effet dépourvu de vice autant que de vertu, et n'est donc ni bon ni mauvais, même si l'entré en société, dans un premier temps, fait surtout de lui un être mauvais. Oui, évidemment, ce n'est pas Locke lui-même qui a fait sortir l'homme de l'état de nature d'après Rousseau. Seulement, la conception lockéenne du contrat social (et qui est une bonne chose aux yeux de Locke) ressemble beaucoup à la vision rousseauiste de la sortie de l'état de nature, même s'il est assez pessimiste à propos de cette même forme de civilisation ainsi créé (celles que nous aimons nous, qui garanti un droit de propriété individuel au delà du pouvoir politique, et qui d'après Rousseau consiste seulement en une sorte de ruse des propriétaires à leur seul avantage). Ceci dit, il n'y a pas vraiment de moment précis de la sortie de l'état de nature chez Rousseau. Même s'il le raconte comme une histoire, il s'agit explicitement d'une expérience de pensée en vue de comprendre la nature de nos rapports sociaux, et qui vaut même si le récit biblique d'un homme déjà soumis à des lois dès sa création est littéralement vrai.
  22. Le dualiste cartésien est interactionniste, il suppose une action causale mutuelle du corps et de l'esprit l'un sur l'autre. Pour le coup, ça me semble ne pas être en accord avec ce que l'on sait ou croit savoir du fonctionnement de l'esprit humain.
  23. Demande à ceux qui font les listes. En Angleterre, le mot "libéral" comme étiquette politique a littéralement été utilisé, tout d'abord, par les partisans de Bentham. Inapproprié. My bad, j'écris trop vite.
  24. L'homme à l'état sauvage de Rousseau n'est pas vraiment "bon", c'est une un peu trop grossière simplification. Il est dépourvu de vice, il est heureux, mais il est surtout rustre et amoral. Il agit uniquement par amour de lui-même (ce qui lui demande très peu, le minimum pour sa survie et sa reproduction), et puisqu'il se reconnait en l'autre, par pitié, mais cette dernière l'amène surtout, la plupart du temps, à fuir les autres et à rester seul, puisque la pitié est une souffrance. Mais j'imagine que ce n'est pas lui qui est ici qualifié de bourgeois (à moins que l'intervenant n'ai pas la moindre idée de ce dont il parle). Par contre, il y a chez Rousseau, en quelque sorte, deux contrats sociaux. Le premier, celui qui nous a fait sortir de l'état de nature, était une sorte d'arnaque, élaborée par ceux qui ont réussi à faire croire aux autres à leur supposé "droit de propriété" sur la nature. Il ressemble au contrat social de Locke, et il créé une société qui nous rend vils, faibles et malheureux. Contre ça, puisqu'il est impossible de revenir en arrière, Rousseau propose un nouveau contrat social, par lequel on retrouverait une nouvelle forme de liberté par la liberté politique et l'exercice de nos droits politiques (par l'établissement d'une "volonté générale" et la soumission à celle-ci, qui revient à "forcer à être libres" les récalcitrants"). J'imagine que les bourgeois originaires dont il est question sont ceux qui sont déjà dans un état civilisé (et donc, pas dans l'état de nature), mais qui n'ont pas encore contracté le nouveau contrat social.
  25. Bentham est un libéral classique. Le progressisme sur le plan social (surtout quand il s'agit de *ne pas* persécuter les homos, etc) est un trait essentiel du libéralisme. Je ne sais plus où est-ce qu'il se prononce en faveur de la redistribution (même si je vois bien comment le justifier à partir de son système), par contre, ce n'est pas intrinsèquement opposé au libéralisme classique. Paine, que l'on cite à chaque fois que l'on dit que l'état est un "mal nécessaire", était même pas loin d'être pour une forme de revenu universel. Par contre, insinuer qu'il était incohérent en lui prêtant un "en même temps" macronique est tout à fait approprié. Bentham est d'abord benthamite. Son système est cohérent (même si ça ne veut pas dire qu'il est juste, ou bien justifié), et c'est à l'aune de celui-ci qu'il évalue les bonnes ou mauvaises pratiques politiques. Et ce son plus souvent les courants politiques qui sont incohérents au regard des systèmes de justification philosophique derrière.
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