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École & éducation : Le temps des secrets


Messages recommandés

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il y a 36 minutes, Mathieu_D a dit :

Il faut être bien conscient qu'au vu de l'attractivité du métier d'enseignant en mathématiques ce serait ridicule de mettre un concours ultra dur.

L'évaluation à tout prix des compétences abstraites est un mal français.

Un enseignant, y compris en maths expertes, n'a pas besoin d'avoir un niveau supérieur à celui d'un bon L1/L2, d'autres compétences sont bien plus importantes (pédagogie, capacité à faire respecter l'ordre, à être vu par les élèves comme quelqu'un qui apporte du positif).

 

Moi, pauvre licencié en mathématiques, qui donne sur son temps libre, des cours de mathématiques au niveau lycée je n'ai quasiment jamais été confronté à des exercices qui m'ont vraiment bloqué, quand problème il y avait c'était nettement plus du côté de ma pédagogie (ou plutôt de son absence).

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il y a une heure, Daumantas a dit :

Un enseignant, y compris en maths expertes, n'a pas besoin d'avoir un niveau supérieur à celui d'un bon L1/L2

Oui, mais le problème est précisément que le niveau du concours est en train de passer sous cette barre.

 

Par ailleurs, je n'ai jamais vu le moindre rapport entre l'épreuve orale de la "leçon" (qui consiste à retenir par coeur plusieurs dizaines de demi-heures de "cours"), et la vraie capacité à enseigner à de vrais élèves. 

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Les maths sont peut-être moins concernés, mais de manière générale, je trouve plutôt sain qu'un prof ait une bonne maîtrise de sa discipline, même si les programmes à enseigner sont bien en deçà de ses compétences. Pour avoir une marge de certitude sur la compétence du prof (apparemment, c'est nécessaire en math, maintenant), pour sa légitimité, et aussi pour se donner des chances de pouvoir éveiller la curiosité des élèves. 

 

Ce qui est idiot, c'est d'avoir un concours tout court. Un concours, c'est tout au plus utile quand on a tellement de candidats que même ceux d'entres eux qui sont suffisamment qualifiés pour le poste sont plus nombreux que nécessaire. Dans l'état actuel des choses, un examen serait plus approprié. Les variations du taux de réussite donneraient aussi un meilleur regard sur l'évolution du niveau. 

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2 hours ago, Daumantas said:

L'évaluation à tout prix des compétences abstraites est un mal français.

Un enseignant, y compris en maths expertes, n'a pas besoin d'avoir un niveau supérieur à celui d'un bon L1/L2, d'autres compétences sont bien plus importantes (pédagogie, capacité à faire respecter l'ordre, à être vu par les élèves comme quelqu'un qui apporte du positif).

 

Ce n'est pas faute d'avoir expliqué mille fois sur ce forum que :

 

1) le niveau de math en France s'est tellement effondré qu'un L3 d'aujourd'hui n'a pas le niveau Bac d'il y a 30 ans (l'effondrement de niveau est attesté par les études internationales)

 

2) faire cours demande des compétences de conception et non seulement des compétences d'exécution, même si dans le secondaire le programme officiel est très détaillé. Quelqu'un d'un peu concon, tout de même capable de réussir un concours facile, mais qui n'a pas un niveau "expert", n'aura pas les qualités nécessaires pour prendre du recul sur sa matière et concevoir la pédagogie adaptée aux profils de ses élèves. Ce sont justement ce que tu nommes "compétences abstraites" qui permettent cela.

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23 minutes ago, Mégille said:

Les maths sont peut-être moins concernés, mais de manière générale, je trouve plutôt sain qu'un prof ait une bonne maîtrise de sa discipline, même si les programmes à enseigner sont bien en deçà de ses compétences. Pour avoir une marge de certitude sur la compétence du prof (apparemment, c'est nécessaire en math, maintenant), pour sa légitimité, et aussi pour se donner des chances de pouvoir éveiller la curiosité des élèves. 

 

Ce qui est idiot, c'est d'avoir un concours tout court. Un concours, c'est tout au plus utile quand on a tellement de candidats que même ceux d'entres eux qui sont suffisamment qualifiés pour le poste sont plus nombreux que nécessaire. Dans l'état actuel des choses, un examen serait plus approprié. Les variations du taux de réussite donneraient aussi un meilleur regard sur l'évolution du niveau. 

 

Euh non, là tu fais une confusion. Les candidats ont déjà réussi un examen puisqu'ils doivent être diplômés. Le concours est un processus de recrutement. 

Posté

En y pensant et pour aller dans ton sens, on pourrait imaginer de supprimer le concours national pour les enseignants de collèges et lycées et décentraliser le processus de recrutement au niveau de l'établissement. 

 

En revanche, pour les postes d'agrégés, qui enseignent en post bac, je serais pour la création d'un examen et diplôme national en supplément du M2 (le niveau agrégé étant nettement supérieur à un niveau master), puis à un recrutement décentralisé au niveau de l'établissement (le diplôme donnerait la possibilité d'être candidat au recrutement local).

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Il y a 6 heures, Largo Winch a dit :

En y pensant et pour aller dans ton sens, on pourrait imaginer de supprimer le concours national pour les enseignants de collèges et lycées et décentraliser le processus de recrutement au niveau de l'établissement. 

 

En revanche, pour les postes d'agrégés, qui enseignent en post bac, je serais pour la création d'un examen et diplôme national en supplément du M2 (le niveau agrégé étant nettement supérieur à un niveau master), puis à un recrutement décentralisé au niveau de l'établissement (le diplôme donnerait la possibilité d'être candidat au recrutement local).

 

Et on pourrait pas decorréler le niveau entre collèges et lycée ?

 

J'ai toujours trouvé ça bizarre que ce soit le même concours alors que le gap de niveau entre les cours de 3e et ceux de 2nde (toutes matières confondues) m'avait sauté aux yeux (mais je parle de ça ça fait 15 ans donc je me rends pas forcément compte). 

 

Par exemple est-ce qu'un L3 maths suffirait pas pour enseigner les maths niveau collège ?

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24 minutes ago, NoName said:

Par exemple est-ce qu'un L3 maths suffirait pas pour enseigner les maths niveau collège ?

 

J'ai déjà répondu à ça :

7 hours ago, Largo Winch said:

2) faire cours demande des compétences de conception et non seulement des compétences d'exécution, même si dans le secondaire le programme officiel est très détaillé. Quelqu'un d'un peu concon, tout de même capable de réussir un concours facile, mais qui n'a pas un niveau "expert", n'aura pas les qualités nécessaires pour prendre du recul sur sa matière et concevoir la pédagogie adaptée aux profils de ses élèves. Ce sont justement ce que tu nommes "compétences abstraites" qui permettent cela.

 

Et c'est certainement plus difficile de faire des cours adaptés aux profils divers des collégiens.

 

Personnellement, mes cours de L1 me demandent nettement plus de réflexions pédagogiques et de boulot que mes cours de M2. 

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Il y a 2 heures, NoName a dit :

Par exemple est-ce qu'un L3 maths suffirait pas pour enseigner les maths niveau collège ?

Un bon L3 Maths devrait même suffire pour enseigner niveau lycée (à part lycées d'exception / filières d'excellence, sans doute).

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Il y a 3 heures, Largo Winch a dit :

Un L3 Maths d'il y a 15 ans certainement. 

Oui, un L3 Maths du temps où j'étais en prépa.

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Le Franchouillard de base est convaincu que le niveau scolaire est beaucoup plus faible et beaucoup plus inégalitaire aux US qu'en France. En fait c'est l'inverse.

L'EN, dont tout le fonctionnement repose pourtant sur un principe d'égalitarisme, réussit l'exploit d'être l'un des systèmes les plus inégalitaires du monde.

 

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Posté
il y a 34 minutes, Largo Winch a dit :

Le Franchouillard de base est convaincu que le niveau scolaire est beaucoup plus faible et beaucoup plus inégalitaire aux US qu'en France. En fait c'est l'inverse.

L'EN, dont tout le fonctionnement repose pourtant sur un principe d'égalitarisme, réussit l'exploit d'être l'un des systèmes les plus inégalitaires du monde.

 

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Tu as le lien de l’article s’il te plaît ? C’est très intéressant.

Posté

On répète aux Français qu’ils ont le système que le monde entier envie, qu’il faut protéger quoi qu’il en coûte, et que les US c’est l’enfer. Du coup, tout ce qui ne va pas en France, ils le projettent x10 aux US et le considère moins grave en France. 

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7 minutes ago, Tramp said:

On répète aux Français qu’ils ont le système que le monde entier envie, qu’il faut protéger quoi qu’il en coûte, et que les US c’est l’enfer. Du coup, tout ce qui ne va pas en France, ils le projettent x10 aux US et le considère moins grave en France. 

Comme ça a été souvent dit ils projettent leurs propre turpitudes.

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« Pardon mais les gens qui me demandent quelle était ma spécialité : ce n’est pas le sujet » 😂

 

 

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C'est l'occasion de poster cet article, qui traînait dans mes onglets depuis un moment :


Sciences Po Paris, les recruteurs s’alarment

 

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Citation

Le 27 rue Saint-Guillaume fait la une de l’actualité, pas toujours pour les meilleures raisons. Mais que pensent les recruteurs de cette situation ? Le diplôme de l’école ayant pour objectif de former l’élite de la République se dévalorise-t-il dans le secteur privé ? Les témoignages récoltés devraient interpeller la direction…

 

Temple de l’excellence ouvert à l’international et à tous les milieux sociaux pour les uns, école minée par les problèmes de gouvernance, le "wokisme" et l’ultragauche pour les autres. Il suffit de prononcer les mots "Sciences Po Paris" pour récolter des opinions tranchées, parfois décorrélées de la réalité. Mais que vaut vraiment le diplôme de cette grande école ?

 

Pour répondre à la question, Décideurs Magazine a interrogé six recruteurs dans divers secteurs embauchant souvent des élèves de Sciences Po Paris. S’exprimant en off, l’anonymat leur a été garanti. Point important, l’appel à témoins lancé dans le cadre de la rédaction de cet article était ouvert à tous les points de vue. "Vous pensez que l’établissement forme toujours l’élite ? Vous avez noté une baisse globale de niveau ? Vous avez arrêté de recruter dans cette école pour des raisons diverses et variées ?", demandait un message publié sur LinkedIn et X. Voici les réponses qui devraient intéresser la direction de l’école, les employeurs et les diplômés.

 

"Plus d’effet Waouh"

 

Thomas est à la tête d’une entreprise spécialisée dans le lobbying, les affaires publiques et la communication. Non diplômé de Sciences Po, il a longtemps eu un complexe face aux anciens élèves de cet établissement prestigieux : "Lorsque je suis entré dans la vie active il y a une vingtaine d’années, les collègues passés par Sciences Po Paris étaient au-dessus au niveau de la connaissance et de la réflexion. Logiquement, les CV de cette école étaient toujours en haut de la pile", se souvient le dirigeant. Désormais dans la peau du recruteur, il constate que les temps ont changé : "Maintenant, c’est moi l’employeur et j’affirme d’expérience que, chez les jeunes diplômés de ma branche, c’est devenu une formation parmi d’autres." Thomas se pensait isolé mais, en abordant le sujet avec ses pairs, il s’est rendu compte qu’il n’était pas le seul à observer une "dévalorisation du diplôme depuis cinq ans environ".

 

Un avis partagé par Herschel qui travaille pour un gros cabinet de recrutement collaborant avec de grands groupes dans des secteurs variés comme l’industrie, la distribution ou l’énergie. "J’interviens sur des postes très "Sciences Po" dans la communication institutionnelle ou la direction de cabinet." Le chasseur de têtes est catégorique : "Dans les grands groupes, il n’y a plus le même emballement qu’avant pour Sciences Po. Sur des postes de juniors, une bonne école de commerce prend pratiquement toujours le dessus dans la dernière ligne droite, ce qui est assez nouveau." Même son de cloche du côté de Françoise, elle aussi active dans la chasse de têtes : "Chez les jeunes diplômés, les faits me laissent penser que le sceau "Sciences Po" se démonétise." Un point attire son attention : "Les anciens élèves ne privilégient plus forcément leur école, comme s’ils ne la reconnaissaient plus, ce qui n’est pas le cas ailleurs."

 

 

Cette perte de prestige est également ressentie par Brice, qui dirige un syndicat professionnel après avoir occupé des fonctions de cadre sup dans des sociétés cotées au CAC 40. "Traditionnellement, Sciences Po c’était la certitude d’avoir des très bons. Aujourd’hui, ce n’est plus un gage de qualité. Évidemment, je ne vais pas exclure un jeune issu de cet établissement mais j’examine son dossier avec beaucoup de réserve." Voilà pour la vue d’ensemble. Mais qu’est-il reproché à ces diplômés censés incarner l’excellence ?

 

Dégradation des compétences de base

 

La réponse tient en peu de mots : Sciences Po n’incarnerait plus l’excellence à la française. Sur le savoir de base et les connaissances académiques, l’établissement fondé en 1872 par Émile Boutmy pour former les élites de la République ne remplirait plus sa mission. Détail révélateur, dans son processus de recrutement de juniors, Françoise a commencé à intégrer des tests de logique et d’orthographe. "Cela aurait été impensable il y a quelques années mais ça devient nécessaire. Et pour cause !" Elle n’en revient toujours pas, récemment une diplômée qui a passé cinq années sur les bancs de Sciences Po a rendu un texte avec six fautes grossières en une page. "Sans compter la syntaxe et le style", soupire la professionnelle du recrutement.

 

Brice, de son côté, s’appuie sur les dizaines d’entretiens effectués avec des diplômés depuis de nombreuses années pour constater "une chute énorme en matière de logique, de rigueur intellectuelle, de culture générale. Bref, nous sommes loin des humanités de naguère". Plus embêtant pour le monde de l’entreprise, "il existe une réelle méconnaissance du secteur privé et de l’économie de marché". Ce que constate également Thomas qui n’a pas peur d’affirmer que, dans le secteur de la communication et des affaires publiques, "un diplômé d’une école de commerce lambda n’a plus forcément à rougir face à un Sciences Po Paris".

 

Évidemment, un jeune diplômé n’est pas toujours 100 % adapté au monde du travail. Les soft skills s’apprennent sur le tas, toutefois cela suppose de l’agilité et de l’ouverture d’esprit. Traditionnellement, c’était un point fort de l’établissement.

 

Perte d’ADN

 

L’adage est connu des recruteurs mais aussi des élèves passés par Sciences Po. Un diplômé de cette prestigieuse école ne sait rien faire de concret. Il est toutefois capable en peu de temps d’exercer n’importe quelle profession intellectuelle à forte responsabilité. Les raisons ? Sa culture générale, son agilité intellectuelle, son ouverture d’esprit. En somme, il possède le fameux "ADN Sciences Po" si prisé dans le monde du travail.

 

Mais cet ADN n’est plus ce qu’il était. N’étant pas dans les salles de classe et les amphis, les recruteurs ne savent pas ce qui s’y passe exactement. Seule certitude, les jeunes élèves sont moins ouverts d’esprit, moins adaptables, plus dogmatiques. Et sur le marché du travail, c’est plutôt un handicap. Flora, recruteuse dans la tech, le constate au quotidien. Celle qui aimait faire appel à des salariés ou des prestataires issus de l’école passe désormais son tour après des expériences peu concluantes : "Le véritable atout était l’ouverture d’esprit, mais les profils sont désormais uniformes et dogmatiques. Ils sont de facto peu adaptés à un univers où il faut se remettre en question en permanence."

 

Une ligne partagée par Raphaëlle. "Si quelqu’un peut l’affirmer sans crainte de procès en dérive droitière ou Sciences Po bashing, c’est bien moi", glisse-t-elle. Diplômée de Sciences Po il y a quinze ans, elle a milité et continue à s’engager dans les associations féministes. Après des passages dans la pub et les relations presse, elle est aujourd’hui dircom d’une grande société. Le constat qu’elle porte sur son ancienne école est sévère : "Ce n’est absolument pas grave d’être politisé lorsque l’on sort de Sciences Po, c’est même sain. Mais la politisation me semble irrationnelle et à sens unique." À la suite de mauvaises expériences avec des stagiaires ou des profils fraîchement diplômés, elle pense avoir mis le doigt sur le cœur du problème : "Il n’y a plus d’habitude à débattre avec quelqu’un qui pense différemment du moule. L’émotivité l’emporte sur le cartésianisme et j’ai plusieurs fois eu l’impression d’avoir affaire à des enfants de 8 ans", se plaint-elle. Selon elle, ce type de profil est peu adapté au secteur privé où  "il est obligatoire d’être agile, constructif, à l’aise dans un monde complexe et divers".

 

Brice a lui aussi été confronté à ces vingtenaires qu’il qualifie de "clones conformistes". Raphaëlle et Brice s’accordent sur un point : tous les CV estampillés Sciences Po ne sont pas ainsi et il faut continuer à les recevoir, les former. Ce à quoi Thomas a renoncé. "Dans mon secteur, on doit se mettre dans la peau de l’autre. Les profils arrogants, moralisateurs et peu consensuels sont un handicap. Prendre des Sciences Po devient risqué et clivant. Je ne jette pas la pierre à certains de mes pairs qui ne souhaitent pas faire entrer le loup dans la bergerie."

 

Au Royaume des aveugles…

 

Si le tableau semble de prime abord peu idyllique, l’école présente encore certains atouts. Certes, le niveau baisse. Mais moins qu’ailleurs, estime Brice : "Les élèves de la rue Saint-Guillaume sont moins bons, c’est une certitude. Mais c’est principalement lié à la chute du niveau scolaire dans le secondaire que montre bien la dégradation de la France dans les classements Pisa." Selon lui, Sciences Po offre des "profils moins mauvais que la moyenne dans un pays qui s’idiocratise".

Françoise note qu’au moins 30 % des diplômés restent de "très haute volée", notamment en droit public et en finance. Pour sa part, Raphaëlle tient à dissiper un cliché : "Oui, Sciences Po s’est ouvert aux milieux modestes et à la diversité, mais mon expérience montre que ce ne sont pas ces profils qui sont les plus mauvais." Au contraire, elle y décèle une "niaque et une envie de réussir supérieure indéniable".

 

Pas d’effet 7 octobre… pour l’instant

 

Évidemment, impossible de parler de Sciences Po sans mettre sur la table la question des manifestations pro-Palestine des derniers mois. Les slogans "From the river to the sea", le malaise des étudiants juifs, les manifestants en keffieh, les mains peinturlurées de rouge ont été médiatisés. Que ce soit pour condamner ou soutenir les manifestants, la classe politique a fait de l’entrée du 27 rue Saint-Guillaume "the place to be".

 

Quel est l’impact sur les employeurs ? "Je pense que ce qui se passe risque d’abîmer l’image de l’école auprès de nombreuses entreprises, mais pour le moment c’est de la supputation, personne n’a de chiffres pour l’affirmer", glisse Herschel. Sur LinkedIn ou X, certains invitent à blacklister les profils Sciences Po. "Cela fait le buzz mais ne se ressent pas sur le marché de l’emploi", analyse Françoise qui constate qu’aucun client ne demande d’écarter les élèves de Sciences Po Paris.

 

Le pire est à venir ?

 

Si effet 7 octobre il y a, les conséquences ne sont pas actuellement mesurables. Reste un fait : les recruteurs sont plutôt pessimistes sur le devenir de Sciences Po et s’attendent au pire si aucune réforme de fond n’est engagée. Les étudiants qui ont intégré l’école sans passer le concours écrit traditionnel et les promos "Gaza" ne sont pas encore confrontés aux fourches caudines des entretiens d’embauche. Seront-ils à la hauteur ? Impossible de le prévoir.

 

En revanche, le fait de pénaliser les grands lycées parisiens dans les procédures d’admission, de s’en prendre aux supposés "sionistes", "fachos", "droitards", "réacs", génère une ambiance malsaine qui peut repousser de nombreux candidats et contribuer à uniformiser davantage une école qui faisait de sa diversité une richesse. Détail important : aucun professionnel interrogé n’inciterait ses enfants à intégrer les différents campus de l’école. "Avec mon nom de famille hébraïque, je ne postulerais plus", affirme même Raphaëlle.

 

Visiblement, l’état-major de la rue Saint-Guillaume est conscient du problème. Son nouveau directeur Luis Vassy souhaite rétablir le concours écrit traditionnel et favoriser le pluralisme. Efficace ? Réponse dans quelques années. Pour le moment, la direction de l'école s’appuie sur le classement QS pour constater que "Sciences Po demeure la meilleure université française pour l’insertion professionnelle de ses étudiants". Elle tient également à souligner que son 'modèle de formation unique, mêlant savoirs fondamentaux interdisciplinaires et expertises professionnelles robustes, constitue une force pour comprendre et affronter les grands enjeux contemporains et répond aux attentes des employeurs, en témoignent les 600 contrats d’apprentissage signés chaque année par nos étudiants". La direction souhaite également communiquer sur les chiffres suivants :  98% des diplômés de Sciences Po trouvent un emploi moins de 6 mois après l’obtention de leur diplôme, le niveau de rémunération des diplômés augmente chaque année, près de 6 étudiants sur 10 sont même avant la fin de leurs études et 30% des diplômés travaillent à l’international 18 mois après la fin de leurs études.

 

My two cents : cette uniformisation, ce conformisme, n'auraient-ils pas un lointain rapport avec la féminisation de l'école, même si ce n'est sans doute pas l'unique cause de sa dégringolade ?

 

Chronologie+femmes+sciencespo3.jpg

 

Citation

Dans les années 2000, le nombre de femmes étudiantes a même dépassé celui des hommes ; les femmes représentent aujourd’hui 60 % des effectifs des étudiants de Sciences Po.

 

Sciences Po et les femmes à travers l'Histoire

  • Yea 3
Posté
Via le compte twitter de h16, petit florilège :
 
Je corrige des copies de droit, niveau L1, et je vais faire une pause avant de tout balancer par la fenêtre. Ce n'est même pas le fond qui me désespère, mais la forme. On frôle l'analphabétisme. À 19 ans, ils ne savent pas conjuguer les verbes au pluriel, mettent des -s partout au hasard, oublient les virgules, et écrivent des phrases d'une laideur (grammaticale) insupportable. Mais bon, ils ont eu le bac... 
 
- Messieurs X et Y assigne ; -
La Cours d'appel ;
- L'employeur à choisit ;
- Il la contaminé ;
- Leur effets ;
- Les contrôles de constitutionnalité qui est principalement basée ;
- Seulement au usager ;
- La somme non perçu ;
- Un appel a était interjetée ;
- Aux salarié ;
Etc.
 
 
Posté

J'ai eu un petit boulot pour une prépa privée pour le CRFPA (l'examen permettant d'intégrer le cursus de formation des avocats). On est donc sur des gens en fin d'études. A priori des gens plutôt de Paris I ou Paris II.

Le niveau global était adéquat, quelques excellents, mais il y avait une fraction notable (10 à 15% des copies) où l'orthographe était mauvaise, voire catastrophique. Cela m'a profondément choqué, du moins assez pour que je m'en souvienne encore 10 ans plus tard.

Nous parlons d'étudiants en droit, qui finissent leurs études supérieures et qui se destinent à une profession où l'écrit a une place fondamentale (oui, même pour les pénalistes...). 
 

Posté
On 1/5/2025 at 2:00 PM, Freezbee said:

« Pardon mais les gens qui me demandent quelle était ma spécialité : ce n’est pas le sujet » 😂

J'avais loupé ça, c'est incroyable :mrgreen:

  • Yea 3
Posté
3 hours ago, Lancelot said:

J'avais loupé ça, c'est incroyable :mrgreen:

J'ai le DROIT à un travail dans le domaine que j'ai choisi vu que j'ai un diplôme.

  • Yea 3
Posté

Surtout que bon, un CDI, avec un CV pareil on sait parfaitement comment l'avoir.

Tu passes les concours de la fonction publique.

 

Concours qui sont moins sélectif qu'il y a 5ans.

 

Ne pas réussir un concours, avec un CV pareil, c'est que l'on est ultra-sélectif ou que l'on est une imposture.

  • Yea 2
Posté

Quelques chiffres à avoir en tête : désormais, en France :

  • 1 jeune sur 2 a un diplôme de l'enseignement supérieur
  • 1 jeune sur 4 obtient un diplôme de niveau master

La France est le pays de l'OCDE qui proportionnellement délivre le plus de diplômes bac+5.

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https://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/FR/EESR15_ES_22/le_niveau_d_etudes_de_la_population_et_des_jeunes/#ILL_EESR15_ES_22_02

Posté
8 hours ago, Largo Winch said:

Quelques chiffres à avoir en tête : désormais, en France :

  • 1 jeune sur 2 a un diplôme de l'enseignement supérieur
  • 1 jeune sur 4 obtient un diplôme de niveau master

La France est le pays de l'OCDE qui proportionnellement délivre le plus de diplômes bac+5.

413530978_ESRdiplms.thumb.jpg.e78c82051200668d5e13c528086f8415.jpg

 

https://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/FR/EESR15_ES_22/le_niveau_d_etudes_de_la_population_et_des_jeunes/#ILL_EESR15_ES_22_02

Ce que je ne comprends pas c'est que ça ne se reflète dans l'hdi.

https://hdr.undp.org/sites/default/files/Country-Profiles/fr/FRA.pdf?utm_source=perplexity

 

  • 1 month later...
  • 2 weeks later...
Posté

Je viens de lire le témoignage d'une enseignante aux USA qui utilise beaucoup l'IA (c'est imposé) en primaire.

 

C'est intéressant, elle explique que son métier maintenant se résume surtout à faire de la garderie/animation.

On ne les recrute plus pour sur leur connaissances académiques (visiblement une de ses collègue ne sait pas additionner des fractions) mais sur le fait de savoir gérer une classe.

 

Dans les avantages listés:

 

-Le programme est fait exactement de la même façon dans n'importe quelle classe.

 

-Le suivi des élèves individuellement est largement mieux fait

 

-Le remplacement d'un prof est super facile, le remplaçant n'ayant pas à s'approprier la méthode de l'ancien prof ni de se rendre compte du niveau des élèves.

 

 

Dans les défauts:

 

-Les élèves ne savent plus écrire de façon manuscrite.

 

-Tous les examens se faisant par QCM, il y a un manque de développement du raisonnement.

 

 

 

 

Je trouve cela intéressant car effectivement je pense que c'est l'avenir, dans le sens où cela va arriver partout, mais ce sera un grand changement dans le métier de prof.

Fini le prof qui est une tête dans sa matière, cela sera totalement inutile, bienvenue au prof qui a le BAFA.

 

 

 

 

  • Yea 2
  • Sad 1
  • Huh ? 1
Posté
2 hours ago, Marlenus said:

Dans les défauts:

 

-Les élèves ne savent plus écrire de façon manuscrite.

 

-Tous les examens se faisant par QCM, il y a un manque de développement du raisonnement.

 

:lol: Juste une petit détail, n'est-ce pas ?...

 

Quote

Fini le prof qui est une tête dans sa matière, cela sera totalement inutile, bienvenue au prof qui a le BAFA.

 

C'est sûr, si on transforme l'école en garderie où on n'apprend plus rien, des animateurs suffiront largement.

  • Yea 1
Posté

Je trouve ça fou que ça soit (visiblement) utilisé de manière aussi intensive dans certains endroits alors que cette technologie est tellement jeune. Il y a des progressistes qui n'ont pas froid aux yeux.

  • Yea 1

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