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Régis S.

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Tout ce qui a été posté par Régis S.

  1. En fait, je pense que le sujet de cette discussion porte sur la différence entre ce qui est physique et ce qui est métaphysique dans la perception humaine. Il y a des perceptions humaines qui émanent d'un organe biologique, donc de quelque chose de physique commun à l'espèce humaine entière. Par exemple, il est naturel/biologique de percevoir une banane comme étant jaune. Il est également naturel de percevoir une banane comme ayant une certaine forme. Sauf cas exceptionnels (par exemple, prise de certaines drogues (je ne parle pas de vécu, je précise )), tout le monde verra une banane comme étant jaune et ayant une forme longue et courbée. Il en est ainsi parce que l'image de la banane provient de cette réalité physique qu’est l’organe de la vue, et que nous avons tous en commun. En revanche, on ne peut pas prétendre qu’il est naturel/biologique d’aimer ou non la consommation de bananes, et de préférer les bananes aux pommes. Une personne qui souhaiterait prouver le bien-fondé de sa préférence ne trouverait pas d’appui concret, parce que son sentiment, favorable, défavorable, ou indifférent, au sujet de la banane ou de la pomme n’émane pas d’un élément physique – au contraire de la perception sensorielle de la banane, qui provient de cette réalité physique qu’est l’organe de la vue. C’est pour cette raison que le positivisme logique a qualifié les goûts individuels de métaphysiques (par opposition à physiques). Donc, en matière d'art, ceux qui affirment qu'une sonate de Beethoven est objectivement bien supérieure à un tube de Justin Bieber, affirment, implicitement ou explicitement, que les êtres humains ont en commun un "organe physique" leur permettant de percevoir la beauté objective des œuvres artistiques (c'est un vieux débat en philosophie, celui de "la vérité dans l'art"). Ils prétendent aussi que si certaines personnes, pourtant, préfèrent Justin Bieber à Beethoven, c'est parce que leur organe de perception n'a pas été suffisamment éduqué.
  2. J'avais parlé de son livre ici : http://www.liberaux.org/index.php/topic/51037-l%C3%A9cole-%C3%A9conomique-autrichienne-collection-rep%C3%A8res/http://www.liberaux.org/index.php/topic/51037-l%C3%A9cole-%C3%A9conomique-autrichienne-collection-rep%C3%A8res/ L'article ici : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/74112c4c-89ad-11e2-b91a-9ce1227e0734/L%C3%A9cole_autrichienne_un_courant_moins_unifi%C3%A9_quil_ny_para%C3%AEt#.UTz2jje61dh Je suis en train de lire le livre, justement. Il est pas mal du tout pour les étudiants qui ne connaissent pas, ou peu, l'école autrichienne. Par contre, c'est sûr que pour approfondir il faut lire autre chose (comme pour la plupart des livres de la collection Repères).
  3. Bon, la discussion s'est engagée sur la monarchie, mais pour revenir à la comparaison avec le socialisme, vous apprécierez sans doute cet extrait d'émission sur BFM Business (planques de la républiques, postes qui ne servent à rien, retraites astronomiques…).
  4. Témoignages au pluriel, d'ailleurs. Très informatif, merci.
  5. Je ne connais pas très bien l'auteur mais j'ai lu quelques-uns de ses articles, notamment celui-ci : http://www.eco.unibs.it/~palermo/PDF/2005-rope.pdf, qui est critique de l'école autrichienne.
  6. Les livres de cette collection sont souvent bien pour avoir une vision condensée d'un sujet.Pas encore lu mais j'y jetterai sûrement un œil. [amazon]2707164399[/amazon] La fonction amazon ne marche pas : http://www.amazon.fr/L%C3%A9cole-%C3%A9conomique-autrichienne-Palermo/dp/2707164399
  7. Dans le domaine du droit, je pense qu'il est pertinent de séparer le processus de décision, qui est volontaire/conscient, de celui de sélection, qui est davantage spontané. Il y a bien évidemment des actions qui sont délibérées dans les sociétés humaines, y compris dans le cadre institutionnel, juridique/législatif ; mais ces actions ne sont que des parties d'un tout. L'interaction entre les parties crée un tout institutionnel que personne n'a vraiment anticipé. Et la sélection historique entre ces différents touts (entre ces différents ordres institutionnels) opère à un niveau qui n'est pas délibéré.
  8. Exact. Et on peut même aller plus loin, car il paraît que l'influence a été dans les deux sens : certains économistes comme Spencer ont été inspirés par Darwin, mais Darwin lui-même a été inspiré par des économistes dans sa théorie de l'évolution. Il me semble que Hayek en parle. Sinon, j'ai trouvé cet article : http://www.cafe-sciences.org/billets/darwin-et-les-economistes-12-les-precurseurs.
  9. On peut aussi traduire par "règne de la loi".
  10. La rareté en économie a toujours été définie par rapport à la demande ; ou, du moins, elle l'a été depuis très longtemps puisqu'on retrouve déjà cette idée admise par Condillac (1776). Donc la 2e prémisse de ton syllogisme n'est pas vraie puisqu'un cheval amputé n'est pas demandé. Edit : grillé par gio !
  11. A partir du moment où une expropriation est effectuée en échange d'une compensation à l'ancien propriétaire, n'est-ce pas finalement un échange volontaire ? Dès lors que l'indémnisation est suffisamment élevée pour intéresser la personne à céder sa propriété… La vraie question me semble donc être de savoir si l'indémnisation est assez élevée pour que l'expopriation soit consentie, et non pas l'expropriation en soi.
  12. D'où le "Ille" utilisé par Rincevincent. ^–^ Femme adorable, intelligente, charismatique, qui a toujours quelque chose à dire lors de conférences. En revanche, je ne suis pas sûr qu'elle puisse recevoir un jour le "prix Nobel", car sauf ignorance de ma part, elle reste connue surtout pour ses écrits sur la réthorique des économistes. Or c'est un sujet trop décalé pour recevoir un "prix Nobel". Quant à sa somme (que je n'ai pas lue mais que je ferai sans doute un jour) sur les vertus bourgeoises, c'est trop historique et sociologique pour mériter un prix d'économie proprement dit, à mon avis.
  13. Régis S.

    Julius Evola

    Le premier livre d'Evola que j'ai lu est Chevaucher le Tigre, mais ça a été une mauvaise idée de commencer par celui-là parce qu'il vient assez tard dans la chronologie de l'oeuvre. En revanche, j'ai trouvé vraiment instructif Révolte contre le Monde Moderne pour son analyse des traditions religieuses. J'y ai appris certaines interprétations de symboles qui sont intéressantes, pas connes du tout, par exemple celle de l'image de la Vierge Marie : Cela dit, je ne pense pas que l'on doive lire la pensée évolienne en en tirant des conclusions normatives (politiques), du genre "le libéralisme est à rejeter" (parce qu'il serait faible théoriquement). En fait, si l'on suit la pensée même d'Evola et qu'on est convaincu par cette pensée, on ne devrait pas refuser le libéralisme aujourd'hui, puisque la pensée évolienne ne fait pas l'apologie d'un régime autoritaire ; ce n'est pas parce qu'il parle de la royauté par exemple qu'il faut le comprendre comme un voeu de régime tyrannique : après tout, Evola affirme que l'aura spirituelle des "maîtres" (qu'Evola appelle les rois, mais c'est la même chose) dans les sociétés anciennes s'imposait d'elle-même ; or dans notre époque moderne, cette "émanation spirtuelle" directrice n'est plus et, par conséquent, si quelqu'un est vraiment évolien, il devrait logiquement en conclure qu'un régime autoritaire ne changera pas les choses (on ne renoue pas avec la Tradition avec des racines profanes). Bref, aussi étonnant que ça puisse paraître, la question du choix de régime politique ne se pose pas, d'après moi, chez Evola.
  14. Si ma mémoire est bonne, Hayek considère que les règles abstraites – que les organisations (notamment) doivent respecter – émergent d'abord d'une façon graduelle, spontanée, en tant que conséquence d'une sélection entre divers groupes socio-culturels en concurrence sur un même territoire. Cette sélection par évolution fait qu'un certain faisceau d'opinions devient au bout d'un moment largement partagé par les individus de la société. Ensuite, ces individus peuvent entériner ces opinions d'une manière formelle, en votant des règles/lois abstraites, que l'organisation du gouvernement fera respecter sur tout le territoire. C'est le modèle de démarchie proposée par Hayek dans le 3e tome de Droit, Législation et Liberté.
  15. Esquisse de réponse sérieuse n°2 : tu devrais lire Ronald Coase, par exemple, parce que tout ton raisonnement me fait penser à ceux qui se disent : "Les partisans de l'ordre spontané ont tort, car, comme Coase l'a montré, même en économie de marché il existe de la planification". Cet argument mésinterprète le libéralisme, car le point important c'est que les ilôts de planification soient volontaires, qu'ils flottent sur un océan d'ordre spontané. Remplace "planification" par "protectionnisme" et tu auras une réponse possible à tes questions.
  16. Régis S.

    Transparence

    Bonjour Wallcroft, De toute façon, des néo-classiques, tu n'en trouveras pas beaucoup sur ce forum. Pour comprendre pourquoi, il faut savoir que la théorie de l'équilibre général a été utilisée dans les années 1920 et 1930 par des socialistes pour montrer qu'une économie centralement dirigée était possible et efficace. C'est à partir de là, en gros, que Mises, puis ensuite Hayek, se sont éloignés de ce courant d'analyse, et en particulier de sa supposition d'information parfaite (car si une personne, quelle qu'elle soit, dans la société est capable d'avoir une image complète de l'économie, il s'en suit qu'elle peut organiser centralement la production ; or, cette hypothèse ne correspond évidemment pas à la réalité). Un bon texte de Hayek (datant de 1948) pour comprendre ce qui ne va pas dans le concept de concurrence pure et parfaite (en anglais (je ne crois pas qu'il existe une traduction française)) : http://mises.org/daily/4181
  17. En parlant de Radio Courtoisie, il y a aussi cette émission de Claude Reichman (ancien de Radio Courtoisie) : http://www.reichmantv.com, qui donne souvent la parole à des libéraux.
  18. J'ai bien aimé dans la première partie (fin du deuxième tiers) quand les intervenants rappellent que le new deal de Roosevelt en 32 n'a pas résolu la crise, que le taux de chômage aux Etats-Unis était encore de 15% au début des années 40. Décidément, je sous-estimerai toujours à quel point on nous désinforme dans l'Education Nationale.
  19. Dans leur propos, les intervenants parlent d'apriorisme par contraste avec l'évolutionnisme de Hayek et Popper. Or, la praxéologie est bien un apriorisme. Et c'est bien ce que Hayek lui-même reprochait à Mises, comme il l'a affirmé dans plusieurs interviews : Source : http://books.google.fr/books?id=sHo2ESBFrNUC&printsec=frontcover&dq=Hayek+on+Hayek:+An+Autobiographical+Dialogue&hl=fr&sa=X&ei=-uwGUNPTGYaFhQej2rHLBw&ved=0CDcQ6AEwAA#v=onepage&q=Hayek%20on%20Hayek%3A%20An%20Autobiographical%20Dialogue&f=false
  20. Merci pankkake, cet article est très intéressant. Un fait toutefois qui n'est pas mentionné très explicitement mais que Hayek a souligné et qui contribue sans doute pas mal à la détestation du marché : aujourd'hui, contrairement au 19e siècle, le nombre d'entrepreneurs, d'indépendants, par rapport à la population totale est très faible ; la plupart des gens sont employés, donc leur salaire est fixe (si l'on néglige la petite partie potentiellement variable sous la forme de primes), il ne dépend pas (à court terme) de l'évolution du marché, de la demande, de la concurrence, etc. Le patron comprendra bien sûr plus facilement les mécanismes économiques desquels dépend son revenu. Un salarié a instinctivement beaucoup plus de réticence à accepter la sanction du marché, que cette sanction soient méritée ou qu'elle soit aléatoire (part de chance ou de malchance pure et simple). Ca peut paraitre bateau de le dire, mais plus la proportion d'entrepreneurs est élevée dans une population, plus l'économie de marché a des chances d'être comprise.
  21. Effectivement, pour ceux qui connaissent, cet extrait fait penser à de la théorie des jeux répétés et à la stratégie "tit for tat" telle qu'elle est développée par Axelrod, par exemple.
  22. La lecture de plusieurs fils sur le droit naturel m'a fait voir que je ne suis pas du tout spécialiste et que certains points et arguments sur ce sujet sont flous pour moi. Mais le raisonnement que tu décris me fait penser à celui avancé par Platon dans La République. Le raisonnement va même plus loin, car il montre que même "les gens anormaux" (c'est-à-dire particulièrement enclins à la violence) trouvent un intérêt à accepter un projet de paix civile. L’essence de l'argument, c'est que les concessions sont nécessaires car une personne ou un groupe ne peut jamais espérer l’emporter définitivement sur les autres. Les hommes ne peuvent pas espérer une position dans laquelle ils seraient les seuls à commettre des agressions, car chaque clan aura toujours les moyens de faire subir des nuisances aux autres factions : même s’il ne peut pas le faire directement en raison de son infériorité militaire, il peut former des alliances pour augmenter son pouvoir. D'où l'intérêt pour tous d'accepter des règles de paix civile. Cet argument de type droit naturel (alors que, sauf erreur de ma part, Platon dans ce texte n'est pas considéré comme un jusnaturaliste) et celui contractualiste (ce que Platon est en formulant cette argumention) ne me semblent finalement pas très différents. Source : http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Platon_-–%C5%92uvres_compl%C3%A8tes,_Les_Belles_Lettres,_tome_VI.djvu/258
  23. C'est sûr que la préparation du texte en off, plus celle des images d'illustration et la mise en place des interviews, ça a du demander un énorme boulot. Un régal à regarder.
  24. Gros travail de Liberty Fund dans ce résumé de la biographie intellectuelle de Hayek : J'ignore s'il existe une version sous-titrée. Très pédagogique, avec usage d'images et de courts extraits d'interviews (de Hayek mais aussi d'autres universitaires : Vaughn, Coase, Buchanan, Vanberg, etc.). A voir et à partager !
  25. Sachant que Trotsky a écrit : "Even in my early youth, the national bias and national prejudices had only bewildered my sense of reason, in some cases stirring in me nothing but disdain and even a moral nausea. My Marxist education deepened this feeling and changed my attitude to that of an active internationalism." (source : http://www.marxists.org/archive/trotsky/1930/mylife/ch29.htm), ce genre de partis politique ça fait bien rire.
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