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Liberté : Jusqu'où ?


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Encore une fois, s'il n'existe pas de libre-arbitre, le concept de "choix" n'a plus aucun sens, et par conséquent la liberté est un leurre et la responsabilité aussi.

J'aimerais que tu dépasses le stade de l'incantation pour critiquer le post que je viens d'écrire sur la responsabilité et me montrer en quoi ladite responsabilité n'a aucun sens d'un point de vue utilitariste (puisque c'est de cette façon que je la justifie)

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Il est intéressant de noter que "libre arbitre" (sous entendu, "de la volonté") est une expression d'origine religieuse (Saint Augustin).

Mon opinion est qu'on n'est pas obligé de partager cette croyance, mais ça peut être une fiction utile.

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Il est intéressant de noter que "libre arbitre" (sous entendu, "de la volonté") est une expression d'origine religieuse (Saint Augustin).

So what ? Le droit naturel au sens libertarien prend par exemple sa source chez les scolastiques, de même que la réflexion sur la liberté monétaire.

Tout le monde sait bien ici que tu récuses le libre-arbitre pour des motifs religieux/philosophiques, alors…

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J'aimerais que tu dépasses le stade de l'incantation pour critiquer le post que je viens d'écrire sur la responsabilité et me montrer en quoi ladite responsabilité n'a aucun sens d'un point de vue utilitariste (puisque c'est de cette façon que je la justifie)

Ce n'est pas une incantation, mais un simple raisonnement logique. La responsabilité n'aurait évidemment aucun sens dans un monde totalement déterministe: pas de droit, pas de liberté, rien de tout cela. Un être régi par des lois déterministes NE PEUT PAS FAIRE DE CHOIX, sauf dans un langage orwellien.

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Comme le dirait un membre éminent (et prolifique) des PFs, tout ce qui se dit ou pense en Occident depuis deux millénaires a forcément des racines religieuses, c.a.d. chrétiennes. Du reste, la philosophie augustinienne transcende les barrières théologiques: un numéro récent du Mag-Lit qui lui était consacré en fait foi.

Mais le fils de Monique n'est pas le sujet.

Qu'il soit déterminé ou non, l'Homme se distingue du reste du règne animal (moins peut-être les primates) par le fait qu'il sait ce qu'il fait, et pourquoi il le fait. Quand bien même il serait guidé par ses pulsions, son éducation ou que sais-je, il est conscient de ses actes. Par conséquent, il en est responsable. Pas besoin d'aller chercher plus loin. On peut donc trouver là une forme de libre-arbitre: l'homme ne veut pas forcément ce qu'il fait, mais il fait ce qu'il veut. C'était mon aphorisme lacanien du jour.

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Ce n'est pas une incantation, mais un simple raisonnement logique. La responsabilité n'aurait évidemment aucun sens dans un monde totalement déterministe: pas de droit, pas de liberté, rien de tout cela. Un être régi par des lois déterministes NE PEUT PAS FAIRE DE CHOIX, sauf dans un langage orwellien.

Je suis en train de lire Théorie évolutionniste de la liberté de Daniel Dennett (le bouquin est déjà évoqué dans le post) et il me semble, si j'ai bien compris, que l'auteur défend précisément la thèse de la compatibilité entre déterminisme et libre arbitre et donc, in fine, entre le déterminisme et la responsabilité.

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Ce n'est pas une incantation, mais un simple raisonnement logique. La responsabilité n'aurait évidemment aucun sens dans un monde totalement déterministe: pas de droit, pas de liberté, rien de tout cela. Un être régi par des lois déterministes NE PEUT PAS FAIRE DE CHOIX, sauf dans un langage orwellien.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle une certaine gauche se cramponne au déterminisme social, moyen commode de nier la responsabilité des individus et de mettre le blâme sur la société (prévention! prévention!) Les Scandinaves en ont d'ailleurs pas mal usé, avec le résultat que l'on sait.

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Ce n'est pas une incantation, mais un simple raisonnement logique. La responsabilité n'aurait évidemment aucun sens dans un monde totalement déterministe: pas de droit, pas de liberté, rien de tout cela. Un être régi par des lois déterministes NE PEUT PAS FAIRE DE CHOIX, sauf dans un langage orwellien.

Je viens justement de montrer que la liberté intérieure n'est pas nécessaire pour fonder le principe de responsabilité, c'est là dessus que j'aimerais avoir ton avis. En clair - si ça ne l'était pas déjà - que tu m'expliques pourquoi fonder la responsabilité sur l'utilité commune est illogique et/ou incohérent.

On peut donc trouver là une forme de libre-arbitre: l'homme ne veut pas forcément ce qu'il fait, mais il fait ce qu'il veut. C'était mon aphorisme lacanien du jour.

Tout à fait.

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La définition de DMT me semble étrange. Le déterminisme ce n'est pas le fait, comme DMT semble le croire, que les événements ont des causes, mais le fait que TOUS les événements, et en particulier les actions humaines, sont liés et déterminés par la chaîne des événements antérieurs (dixit Pt Robert). Ainsi la liberté n'a pas sa place dans un système déterministe : le fait que je sois en train de taper ce message précis trouve son origine dans le big bang, et le big bang tel qu'il s'est déroulé a induit inévitablement ce message et pas un autre.

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C'est d'ailleurs la raison pour laquelle une certaine gauche se cramponne au déterminisme social, moyen commode de nier la responsabilité des individus et de mettre le blâme sur la société (prévention! prévention!) Les Scandinaves en ont d'ailleurs pas mal usé, avec le résultat que l'on sait.

Ahh, le rousseauisme nordique ! :icon_up: En effet, et c'est hélas encore très à la mode in Belgium.

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Ce n'est pas une incantation, mais un simple raisonnement logique. La responsabilité n'aurait évidemment aucun sens dans un monde totalement déterministe: pas de droit, pas de liberté, rien de tout cela. Un être régi par des lois déterministes NE PEUT PAS FAIRE DE CHOIX, sauf dans un langage orwellien.

Ronnie, je souhaite te répondre. Mais avant, peux-tu me donner ta définition du déterminisme ? Ce terme revient sans cesse sur ce forum, pour à chaque fois être attaqué, sans que jamais personne ne prenne le temps de dire précisément de quoi il s'agit.

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La définition de DMT me semble étrange. Le déterminisme ce n'est pas le fait, comme DMT semble le croire, que les événements ont des causes, mais le fait que TOUS les événements, et en particulier les actions humaines, sont liés et déterminés par la chaîne des événements antérieurs (dixit Pt Robert). Ainsi la liberté n'a pas sa place dans un système déterministe : le fait que je sois en train de taper ce message précis trouve son origine dans le big bang, et le big bang tel qu'il s'est déroulé a induit inévitablement ce message et pas un autre.

Ou bien, peut-être, le hasard. Dans ce cas là il n'y aurait pas déterminisme, mais pas libre-arbitre pour autant, à moins que tu associes le hasard au libre-arbitre (ce que je ne comprendrais pas vraiment, mais soit, nos positions ne seraient pas si éloignées)

EDIT : en dehors de cela, j'ai bien la même définition que toi du déterminisme.

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Je suis en train de lire Théorie évolutionniste de la liberté de Daniel Dennett (le bouquin est déjà évoqué dans le post) et il me semble, si j'ai bien compris, que l'auteur défend précisément la thèse de la compatibilité entre déterminisme et libre arbitre et donc, in fine, entre le déterminisme et la responsabilité.

Mais il ne parle pas du tout du déterminisme basique, mal compris. Il parle d'un déterminisme évitable, avec des options réelles.

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Ronnie, je souhaite te répondre. Mais avant, peux-tu me donner ta définition du déterminisme ? Ce terme revient sans cesse sur ce forum, pour à chaque fois être attaqué, sans que jamais personne ne prenne le temps de dire précisément de quoi il s'agit.

Voilà:

"1° Ordre des faits suivant lequel les conditions d'existence d'un phénomène sont déterminées, fixées absolument de telle façon que, ces conditions étant posées, le phénomène ne peut pas ne pas se produire.

2° Doctrine philosophique suivant laquelle tous les événements, et en particulier les actions humaines, sont liés et déterminés par la totalité des événements antérieurs."

(Le Robert)

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Mais il ne parle pas du tout du déterminisme basique, mal compris. Il parle d'un déterminisme évitable, avec des options réelles.

Oui, oui. Enfin, en gros, ce qu'il dit (notamment chapitre 4 sur ce qu'il appelle le libertarisme), c'est qu'on est pas obligé de postuler l'indéterminisme pour avoir du libre arbitre. En clair, il défend le compatibilisme…

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Je viens justement de montrer que la liberté intérieure n'est pas nécessaire pour fonder le principe de responsabilité, c'est là dessus que j'aimerais avoir ton avis. En clair - si ça ne l'était pas déjà - que tu m'expliques pourquoi fonder la responsabilité sur l'utilité commune est illogique et/ou incohérent.

Dans ton post sur la responsabilité, tu établis une égalité entre "faire des choix" et "être responsable" pour dire que l'on ne voit pas en quoi le déterminisme s'y opposerait. Or, si, justement, le déterminisme s'oppose à la faculté de choisir, par définition. De plus, tu es responsable dans la mesure où tu réponds de tes actes. Cela est impossible à soutenir si l'on défend la position déterministe: car on ne peut répondre d'actions obéissant à de "simples" lois de la physique - en bonne logique, du moins.

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En fait, ce qui est difficile dans ce débat, c'est que l'opposition ne porte pas sur le déterminisme d'une part et sur le libre-arbitre de l'autre, mais sur le matérialisme d'un côté et sur le spiritualisme de l'autre. Je m'explique :

La première vision – qui pose l'homme comme étant une machine biologique, régie par les lois de l'univers – ne saurait donner lieu au libre-arbitre tel que nous l'avons défini. En effet, penser l'homme comme une machine revient à penser l'action humaine comme le résultat d'une longue et complexe équation. De ce point de vue, la question du déterminisme ou de l'indéterminisme ne se pose pas, le hasard ne pouvant, comme nous l'avons précédemment vu, servir de base à la liberté de l'homme. Seule la seconde vision – celle de l'homme en tant qu'esprit immatériel – peut donner lieu à l'émergence du libre-arbitre – toujours tel que nous l'avons défini – lequel suppose l'action humaine comme étant droite, précise, voulue, cependant indéterminée mais pourtant excluant tout hasard. Cette idée implique donc qu'au milieu d'influences, il subsiste une pensée, résultant du vide, pouvant arbitrer quant à l'ensemble des possibles s'ouvrant devant elle. Cette pensée – identifiée la plupart du temps à la conscience de soi - est effectivement magique, irrationnelle, puisqu'elle ne dépend d'aucune causalité, qu'elle soit mathématiquement déterminée ou résultant en partie ou pour le tout du hasard. Nous sommes donc en présence d'une force ne dépendant de rien, ce qui, dans le cadre d'un univers où tout est conséquence d'une cause particulière, est de tout point de vue inexplicable.
Or, si, justement, le déterminisme s'oppose à la faculté de choisir, par définition. De plus, tu es responsable dans la mesure où tu réponds de tes actes.

Je ne sais pas ce que tu apelles "choix" alors. Pour moi un choix est le fait de désigner une possibilité par rapport à une autre. La question de la liberté du choix est autre. Tu réponds de tes actes oui, mais pas pour la même raison.

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En fait, ce qui est difficile dans ce débat, c'est que l'opposition ne porte pas sur le déterminisme d'une part et sur le libre-arbitre de l'autre, mais sur le matérialisme d'un côté et sur le spiritualisme de l'autre.

Opposition légèrement factice: il existe en effet des réfutations spiritualistes du libre-arbitre (la prédestination, par exemple) alors qu'un marxiste, par exemple, rejetera toute forme de déterminisme biologique. Au final, et au risque de paraître provocateur, je dirais que c'est plutôt un désaccord esthétique que moral.

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Je ne sais pas ce que tu apelles "choix" alors. Pour moi un choix est le fait de désigner une possibilité par rapport à une autre. La question de la liberté du choix est autre. Tu réponds de tes actes oui, mais pas pour la même raison.

Si tu es un être déterminé, les notions de choix, d'option, etc. sont inutiles: tu commets tel acte parce que tu es programmé pour le faire, point.

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… Entre un matérialisme naïf et positiviste (style La Mettrie, déjà cité) et une analyse objective et logique des faits, plutôt ! :icon_up:

Bon sang, l'analyse logique, cela fait maintenant 15 pages que je la réclame. J'aimerais que l'on me montre comment fonctionne le libre-arbitre autrement que par "c'est logique", "sinon c'est l'anomie", "tu fais des choix libres", ce qui est d'ailleurs plus de l'ordre de l'affirmation gratuite que d'autre chose.

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Problème posé par le déterminisme appliqué à l'homme: si nous étions déterminés par les lois de la physique, nos comportements seraient prévisibles par de plus ou moins savants calculs et, de ce fait, la science économique serait une simple branche des sciences naturelles. Or ce n'est pas le cas, n'est-ce pas?

Par ailleurs, pour répondre encore à DMT, il est évident qu'une société sans individus responsables ne tiendrait pas très longtemps, c'est bien pourquoi les hommes ne sont pas des êtres soumis à des lois déterministes. Pour sauver ton système improbable, tu es obligé d'introduire on ne sait comment la prise de conscience de la nécessaire responsabilité. Alors qu'elle n'a aucune raison logique d'apparaître dans un monde déterministe. Il n'y a, de même, aucune raison de croire qu'un malin génie cherche à nous tromper en nous faisant croire que nous sommes des individus dont les choix sont libres alors que nous ne serions que des espèces d'automates.

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Problème posé par le déterminisme appliqué à l'homme: si nous étions déterminés par les lois de la physique, nos comportements seraient prévisibles par de plus ou moins savants calculs et, de ce fait, la science économique serait une simple branche des sciences naturelles. Or ce n'est pas le cas, n'est-ce pas?

Ce n'est pas le cas, enfin ça dépend pour qui ! Un ensemble d'économistes néoclassiques a toujours conçu la science économique comme si il s'agissait d'une science de la nature. Il suffit de lire par exemple l'article de Milton Friedman sur la méthodologie de l'économie positive (1953) pour s'en apercevoir. De la même manière, la majorité des économistes pensent encore que le rôle de leur science est de faire des prédictions, cad de repérer des régularités dans le comportement économique. Toute la science économique standard présuppose donc une certaine forme de déterminisme. Pour ma part, je n'adhère pas à ce genre de conception, pas vraiment par refus de déterminisme mais plutot parce que je pense que même s'il y a des régularités dans le comportement, le monde social est beaucoup trop complexe pour qu'on puisse en tirer un calcul quantitatif. Si l'on peut faire des prédictions, elles sont essentiellement d'ordre qualitatif.

Cette conception néoclassique de l'économie débouche d'ailleurs sur ce que Buchanan a appelé le paradoxe du choix : l'économie standard se dit être la science du choix dans l'allocation des ressources rares. Or, pour pouvoir faire des prédictions quantitatives, cette théorie standard est obligé de supposer des individus à la rationalité donnée (maximisatrice) ce qui, in fine, revient à dire que les individus ne choissisent pas vraiment puisqu'à préférences données, un seul choix est possible.

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Problème posé par le déterminisme appliqué à l'homme: si nous étions déterminés par les lois de la physique, nos comportements seraient prévisibles par de plus ou moins savants calculs et, de ce fait, la science économique serait une simple branche des sciences naturelles. Or ce n'est pas le cas, n'est-ce pas ?

Et comme je parlais d'économie, je viens de découvrir ce texte du vieux Murray:

http://membres.lycos.fr/mgrunert/libre_arbitre.htm

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Tiens, je viens de trouver une interview de George Shackle où il aborde cette question du déterminisme (Shackle est un économiste très misessien sur le plan épistémologique mais plutôt Keynésien sur le plan politico économique) :

AEN: Some economists would respond by saying that you've made this conception so broad, so general, that there's almost no determinism left in it. You can't say whether this will happen or that will happen. How would you respond to that?

SHACKLE: In the most radical way, I'm afraid. I think there is pretty complete in-determinacy. I did spend a lot of energy trying to see if I could devise any theory of how expectations are formed and I ended with the conclusion that expectations are far too elusive and subtle to find out any principles or rules to explain their emergence. They're based on suggestions and you get suggestions from any mortal thing that happens--that you happen to read, that you happen to hear. You get suggestions from anywhere. No mortal person can say where they come from. That, you see, is the trouble.

Economics started as an attempt to imitate physics, Newtonian physics, and I think in doing so, it got off on the wrong foot. You could ask an historian to explain the institutions in England in the eighteenth century, but would you try asking him what is going to happen during the next century? He'd say, "my goodness, man, of course I can't tell you that!" He'd absolutely reject the notion of that sort of prediction. Well, if an historian can't do it, why should an economist be able to do it?

AEN: This ties in with your view of what "choice" means in neoclassical or mainstream economics.

SHACKLE: It really does right down to the philosophical bedrock because if we claim that every choice can be completely explained by or wholly accounted for via circumstances and tastes and if you like, by knowledge, then we are living in a determinist world. It may be that determinism doesn't exclude ignorance. The amount of ignorance that a person suffers from may itself be determined by his history, his educational history, and his circumstances. But I think if you can explain every choice completely, then you really are a determinist taking up a determinist point of view. I find it difficult to see the point of calling it choice, if it is completely determined.

If we can really explain any choice completely, we are saying we can point to causes which made this choice inevitable. It's the only thing that could have happened in the circumstances. We really are saying that the person who made the choice is merely a link in the machine, he's just a connecting-rod, which means he's not a maker of history in any real sense. Well, it may be that it's a foolish ambition to try to think of human history as made by human beings, but I see Man as a "beginning," a chooser which cannot be fully explained. He is an uncaused cause. I don't think you can really say much more.

AEN: I take it that you don't hold much confidence or faith in attempts at economic prediction through econometric techniques.

SHACKLE: No, frankly I don't. I shall be shot out of the profession even further than I have been already; this will be the end of my career, if it hasn't ended many years ago. However, I will be honest and say that I don't think that economics can yield constants of the kind that physics does. Physicists have constants, e.g., the acceleration due to gravity, the table of atomic weights. I don't believe that economics can have constants like that, You might make measurements which are all right for today. But, there are countless people whose interest it is to make nonsense of those measurements tomorrow. Well, now I have really been quite honest.

http://www.mises.org/journals/aen/shackle.asp

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Problème posé par le déterminisme appliqué à l'homme: si nous étions déterminés par les lois de la physique, nos comportements seraient prévisibles par de plus ou moins savants calculs et, de ce fait, la science économique serait une simple branche des sciences naturelles. Or ce n'est pas le cas, n'est-ce pas?

Absurde, personne (pas moi en tous cas) ne soutient que nous sommes déterminés par les lois de la physique. Le déterminisme est bien plus fin que ça. Tout peut s'expliquer par des causes, mais pas nécessairement des causes physiques. Le déterminisme, c'est dire que rien n'existe sans cause, ça ne veut pas dire ni que tout est "prédéterminé", ni que tout est "prévisible".

Pour le lien avec la responsabilité, je reprends l'exemple que j'ai souvent cité ici : même si mon propre "déterminisme" m'a conduit à fumer 3 paquets de cigarette par jour, il ne tient qu'à moi de cesser, par un effort de ma volonté propre.

La volonté est un fait, le libre-arbitre une supputation.

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Ce n'est pas le cas, enfin ça dépend pour qui ! Un ensemble d'économistes néoclassiques a toujours conçu la science économique comme si il s'agissait d'une science de la nature. Il suffit de lire par exemple l'article de Milton Friedman sur la méthodologie de l'économie positive (1953) pour s'en apercevoir. De la même manière, la majorité des économistes pensent encore que le rôle de leur science est de faire des prédictions, cad de repérer des régularités dans le comportement économique. Toute la science économique standard présuppose donc une certaine forme de déterminisme. Pour ma part, je n'adhère pas à ce genre de conception, pas vraiment par refus de déterminisme mais plutot parce que je pense que même s'il y a des régularités dans le comportement, le monde social est beaucoup trop complexe pour qu'on puisse en tirer un calcul quantitatif. Si l'on peut faire des prédictions, elles sont essentiellement d'ordre qualitatif.

Cette conception néoclassique de l'économie débouche d'ailleurs sur ce que Buchanan a appelé le paradoxe du choix : l'économie standard se dit être la science du choix dans l'allocation des ressources rares. Or, pour pouvoir faire des prédictions quantitatives, cette théorie standard est obligé de supposer des individus à la rationalité donnée (maximisatrice) ce qui, in fine, revient à dire que les individus ne choissisent pas vraiment puisqu'à préférences données, un seul choix est possible.

Je ne pense pas que la majorité des économistes pensent que l'économie puisse servir à faire des prédictions dans le sens commum (ie scientifique au sens de Popper, comme la physique permet de faire des prédictions). Simonnot entre autres réfute tout prévision dans le domaine économique.

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Ce n'est pas le cas, enfin ça dépend pour qui ! Un ensemble d'économistes néoclassiques a toujours conçu la science économique comme si il s'agissait d'une science de la nature. Il suffit de lire par exemple l'article de Milton Friedman sur la méthodologie de l'économie positive (1953) pour s'en apercevoir. De la même manière, la majorité des économistes pensent encore que le rôle de leur science est de faire des prédictions, cad de repérer des régularités dans le comportement économique. Toute la science économique standard présuppose donc une certaine forme de déterminisme. Pour ma part, je n'adhère pas à ce genre de conception, pas vraiment par refus de déterminisme mais plutot parce que je pense que même s'il y a des régularités dans le comportement, le monde social est beaucoup trop complexe pour qu'on puisse en tirer un calcul quantitatif. Si l'on peut faire des prédictions, elles sont essentiellement d'ordre qualitatif.

Cette conception néoclassique de l'économie débouche d'ailleurs sur ce que Buchanan a appelé le paradoxe du choix : l'économie standard se dit être la science du choix dans l'allocation des ressources rares. Or, pour pouvoir faire des prédictions quantitatives, cette théorie standard est obligé de supposer des individus à la rationalité donnée (maximisatrice) ce qui, in fine, revient à dire que les individus ne choissisent pas vraiment puisqu'à préférences données, un seul choix est possible.

C'est en effet le problème majeur posé par l'analyse macro-économique. L'Ecole autrichienne s'y oppose clairement. A cet égard, dans le prolongement de Mises et Rothbard, Guido Hülsmann a élaboré toute une réflexion sur l'analyse contrefactuelle de l'action humaine.

Sur le positivisme appliqué à l'économie, il note ceci:

http://www.mises.org/journals/jls/17_1/17_1_3.pdf

The essence of pan-physicalism (or positivism) is the rejection of animism in the field of human action and human society. The bestknown example is macro-economic modeling. The macro-economist implicitly assumes that the individual members of the society he models do not make choices, and that human behaviour can be fully explained in terms of the circumstances of action. The fallacy of this approach should be obvious to any impartial mind. Pan-physicalism

is based on the denial of the fundamental fact of the social sciences: the existence and pervasiveness of human choice. The sterility of macroeconomic modeling and of all similar approaches is, therefore, anything but surprising. Not a single new economic law has been established by such methods, despite decades of generously-funded research pursuing even the most fanciful hypotheses.

It might seem somewhat surprising to notice that the sterility of positivism in the social sciences did not diminish the fervour of evernew generations of positivists, and their apparent lack of realism did not discourage their sponsors. Hans-Hermann Hoppe has pointed out that the main sponsors of positivism in the social sciences were the western governments, the most important employers of social scientists, and that this government support was no accident because positivism

in the social sciences is, by its very nature, one of the pillars of interventionism and the welfare state.

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