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Coût des médicaments : la France des records


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Les Français restent les plus gros consommateurs de médicaments en Europe. Parce qu'ils utilisent les produits les plus récents et les plus chers, ils battent aussi les records en matière de dépense annuelle : avec 284 euros par habitant, celle de la France est de 40 % à 80 % supérieure à celles de l'Allemagne ou du Royaume-Uni. Au total, les montants remboursés par la Sécurité sociale ont atteint, en 2006, 20,3 milliards d'euros, soit le tiers des dépenses de soins de ville pour une consommation de 2,5 milliards de boîtes, flacons et autres emballages vendus en pharmacie.

Face à une croissance d'environ 15 % depuis 2002, les autorités de santé tirent la sonnette d'alarme. Tour à tour, le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie, la Cour des comptes, la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) et plus récemment l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), dans un rapport consacré à l'information des médecins généralistes sur le médicament publié le 31 octobre, affichent des recommandations convergentes pour modifier le comportement des usagers et surtout des prescripteurs.

En France, 90 % des consultations chez le généraliste donnent lieu à une ordonnance, contre 72 % en Allemagne et 43 % aux Pays-Bas. Parmi les personnes âgées de plus de 65 ans en affection de longue durée, 1,5 million consomment 7 médicaments de classes thérapeutiques différentes.

La liberté de prescription est l'un des piliers de la médecine libérale en France. Contrairement à leurs homologues anglais, les médecins français ne subissent aucune contrainte sur leurs choix thérapeutiques. Dans une étude comparative des pratiques européennes dans 9 classes thérapeutiques - qui représentent en France 40 % des dépenses de médicaments, soit 8 milliards d'euros -, la CNAM relève que les praticiens ont tendance à privilégier les produits les plus récents, et donc les plus chers, au détriment des molécules les plus anciennes et souvent génériquées.

Dès lors, le coût moyen par habitant s'élève à 130 euros en France pour 97 euros au Royaume-Uni et 79 euros en Allemagne, selon les données fournies par le cabinet IMS Health Service. Pour le traitement des ulcères - un milliard d'euros remboursés -, la consommation des Français est inférieure à celle des Espagnols, mais le coût par habitant est respectivement de 16,5 euros et de 9,6 euros par habitant en raison d'un recours plus systématique aux génériques en Espagne. A pratique équivalente, l'économie potentielle serait, selon la CNAM, de 430 millions d'euros. Selon l'assurance-maladie, les médecins français "passent trop vite aux médicaments les plus puissants, qui ne sont pas forcément ceux dont on a le plus besoin".

"Le budget du prescripteur est illimité", souligne Noël Renaudin, président du Comité économique des produits de santé (CEPS). Rattaché au ministère de la santé, cet organisme est chargé de fixer le prix des médicaments, notamment en fonction du service médical rendu. "L'avantage du système français est sa générosité : quel que soit le prix du médicament, il est accessible à tout le monde. L'inconvénient, c'est que nous n'avons pas trouvé la mécanique de régulation de la dépense", explique-t-il.

L'industrie pharmaceutique invoque les différences de pratiques, comme l'a relevé Claude Le Pen, économiste de la santé. Sans les nier, il relativise les écarts par des préconisations différentes. "La France présente les meilleurs indicateurs de santé publique", souligne Claude Bougé, directeur général adjoint des Entreprises du médicament (LEEM). Selon lui, il existe une "puissante convergence des comportements des consommateurs des autres pays européens" qui, eux aussi, connaissent une forte augmentation des coûts liée à la hausse des affections les plus graves.

Dans son rapport sur l'information des généralistes, l'IGAS met en évidence l'importance de la "visite médicale" des représentants des laboratoires pharmaceutiques, qui y consacrent chaque année près de 3 milliards d'euros, soit 75 % de leurs dépenses promotionnelles. Pour autant, relève l'étude, "35 % à 42 % des généralistes interrogés disent ressentir un manque d'informations pour ce qui concerne les données comparatives, les niveaux d'amélioration de service médical rendu, les effets secondaires ou les interactions médicamenteuses". De surcroît, "la visite médicale, financée en fait par la collectivité au travers des prix administrés des médicaments, s'avère un moyen très coûteux : plus de 25 000 euros par généraliste et par an".

"Il faut un système de recommandations fermes sur le bon usage des produits pharmaceutiques par des règles applicables au conventionnement", propose M. Renaudin, afin que les médecins soient incités à prescrire le médicament le plus efficace au meilleur prix.

Les autres pays européens se sont dotés d'organismes et d'autorités indépendantes chargées d'édicter les "bons usages" à moindre coût. En France, cette mission incombe à la Haute Autorité de santé (HAS), qui peine à s'affirmer. L'assurance-maladie a commencé à former ses délégués chargés de rencontrer et d'informer les médecins. Une sorte de contrepoids encore bien fragile face à la puissance des laboratoires pharmaceutiques.

Source : Le Monde

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ce qui est fascinant car en meme temps il y a un vrai brainwashing anti-medicaments en france, specialement sur les antibios - je connais des gens qui creveraient plutot que prendre des antibiotiques, c'est mal les antibiotiques!

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ce qui est fascinant car en meme temps il y a un vrai brainwashing anti-medicaments en france, specialement sur les antibios - je connais des gens qui creveraient plutot que prendre des antibiotiques, c'est mal les antibiotiques!

C'est pas parce que les paquets de cigs disent "fumer tue" que les gens ne fument plus; c'est pareil avec les antibiotiques…

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ce qui est fascinant car en meme temps il y a un vrai brainwashing anti-medicaments en france, specialement sur les antibios - je connais des gens qui creveraient plutot que prendre des antibiotiques, c'est mal les antibiotiques!

C'est surtout qu'ils sont totalement inefficaces pour les maladies virales et donc qu'ils ne servent à rien pour la plus grande partie des bobos qui nous assaillent le plus régulièrement.

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ce qui est fascinant car en meme temps il y a un vrai brainwashing anti-medicaments en france, specialement sur les antibios - je connais des gens qui creveraient plutot que prendre des antibiotiques, c'est mal les antibiotiques!

En France on prend des antibiotiques pour un oui ou pour un non. Le résultat c'est que les microbes sont devenus significativement plus résistants que dansles autres pays européens, au point d'alarmer leurs services de santé émettent des protestations quasi officielles en la matière.

C'est juste que pour pouvoir vivre heureux dans un pays communiste il faut se droguer.

Remarque provocante mais tout à fait exacte. On se souvient des ravages de l'alcoolémie dans les pays de l'est lors de la période communiste. Eh bien en France, ce sont les psychotropes qui explosent tous les budgets médicamenteux avec un coût faramineux, beaucoup plus élevé que dans les autres pays d'UE.

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En France on prend des antibiotiques pour un oui ou pour un non. Le résultat c'est que les microbes sont devenus significativement plus résistants que dansles autres pays européens, au point d'alarmer leurs services de santé émettent des protestations quasi officielles en la matière.

Sans compter les antibios que les agriculteur filent aux bestiaux d'élevage qu'on mange…

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Source : Le Monde

Décidément le Monde ne s'améliore pas. La seule partie de l'information qui est fournie est celle qui "plaiderait" en faveur d'un peu plus de soviétisme dans l'administration de la santé. Le lobby de la CNAM qui veut devenir la NHS française diffuse goulument de telles informations.

Pas un mot sur la surconsommation de psychotropes en France.

Pas un mot sur les succès de systèmes étrangers tels que celui de Singapour, proche de celui recommandé par le Fraser Insitute : un compte d'épargne santé (à Singapour défiscalisé avec cotisation obligatoire, et transmissible aux héritiers) dans certaines variantes fournisseur d'intérêts libres de droits fournissant un 1er niveau d'auto-financement, puis une assurance pour les soins les plus couteux, et une aide publique pour les plus pauvres.

Pas un mot sur les morts dus aux retards administatifs dans la mise sur le marché des médicaments, beaucoup plus élevés en France que dans la plupart des pays développés. Outre l'autorisation sanitaire, il y a des autorisations liées aux prix publics, et aux taux de remboursement par la CNAM et les autres mutuelles primaires. Les prix en France sont négociés au plus près selon une méthode qui apparente le pays à une centrale d'achat (ou tout au moins de référencement) puissante en matière de bras de fer, donc obtenant des prix bas. Si j'ai bien compris, les US, plus divisés en matière de négociation des prix, payent plus cher leurs médicaments mais les ont plus vite que nous. En revanche, leurs dossiers d'autorisation médicale sont très lourds, au point que de nombreux laboratoires indépendants, après avoir trouvé une molécule, en confient la commercialisation à une grosse entreprise qui saura élaborer les semi-remorques de dossiers nécessaires à son homologation aux US, et aura le système informatique nécessaire pour répondre en quelques heures aux injonctions de complément d'information de la FDA sous peine de voir le dossier retardé de 6 mois à chaque question restée en suspend au delà de ce délais étonnamment court.

Les consultations médicales sont gérées différemment d'un pays à l'autre et comparer le taux de prescription n'est pas toujours pertinent. Ainsi les japonais sont très consommateurs de médicaments multiples et courtes consultations médicales. De même une partie des consultations de ville suppléent aux absences relatives de prescriptions des hopitaux français qui ont des quotas à respecter et refilent la pattate chaude aux confrères de ville.

Le système des consultations libres-mais-chacune-remboursée et le lobbying officieux de la CNAM depuis un demi-siècle fait que les médecins sont de plus en plus assimilés à des fonctionnaires. Or le système des visiteurs médicaux, et des rémunérations indirectes que sont les congrès luxueux, les cadeaux en matériels professionnel avec parfois double usage de loisir, et autres avantages non déclarés parfois illégaux font qu'un doute plane sur la motivation de certains médecins dans les prescriptions. Une politique d'incitation des pharmaciens a substituer les génériques avec l'accord des assurés a été mise en oeuvre via la carte vitale et la toute puissance de la CNAM. Cette politique permet de conserver l'irresponsabilité des assurés tout en donnant un beau rôle à la CNAM qui est assimilé à tort à un succès de sa politique soviétoïde alors qu'un même succès est observé partout où les patients sont responsabilisés ou les assureurs vigilants.

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En France on prend des antibiotiques pour un oui ou pour un non. Le résultat c'est que les microbes sont devenus significativement plus résistants que dansles autres pays européens, au point d'alarmer leurs services de santé émettent des protestations quasi officielles en la matière.

Remarque provocante mais tout à fait exacte. On se souvient des ravages de l'alcoolémie dans les pays de l'est lors de la période communiste. Eh bien en France, ce sont les psychotropes qui explosent tous les budgets médicamenteux avec un coût faramineux, beaucoup plus élevé que dans les autres pays d'UE.

Les anti-biotiques c'est plus automatique. :icon_up:

J'avais lu il y a quelques temps que pour cette raison, les français étaient mis en quarantaine dans un pays du nord (je ne sais plus lequel) pendant certaines épidémies de grippe.

Pas un mot sur les succès de systèmes étrangers tels que celui de Singapour, proche de celui recommandé par le Fraser Insitute : un compte d'épargne santé (à Singapour défiscalisé avec cotisation obligatoire, et transmissible aux héritiers) dans certaines variantes fournisseur d'intérêts libres de droits fournissant un 1er niveau d'auto-financement, puis une assurance pour les soins les plus couteux, et une aide publique pour les plus pauvres.

Même si ca reste obligatoire, c'est plutôt intelligent et moins injuste comme système.

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J'avais lu il y a quelques temps que pour cette raison, les français étaient mis en quarantaine dans un pays du nord (je ne sais plus lequel) pendant certaines épidémies de grippe.

Gni? Qu'est-ce qu'un antibiotique peut faire contre la grippe?

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Remarque provocante mais tout à fait exacte. On se souvient des ravages de l'alcoolémie dans les pays de l'est lors de la période communiste. Eh bien en France, ce sont les psychotropes qui explosent tous les budgets médicamenteux avec un coût faramineux, beaucoup plus élevé que dans les autres pays d'UE.

En Russie, l'Etat a longtemps favorisé la consomation de vodka pour empêcher la révolution. En France ce sont les médoc.

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Singapour, proche de celui recommandé par le Fraser Insitute : un compte d'épargne santé (à Singapour défiscalisé avec cotisation obligatoire, et transmissible aux héritiers) dans certaines variantes fournisseur d'intérêts libres de droits fournissant un 1er niveau d'auto-financement, puis une assurance pour les soins les plus couteux, et une aide publique pour les plus pauvres.

Ca c'est super intéressant.

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Vu comment les gens sont liés drogués attachés à la Sécu, cela ne m'étonnerait même plus.

L'Etat saoule drogue son peuple. Comparaison un peu exagérée, mais ça me fait penser à Sara, la mère de Harry dans "Requiem for a dream" qui se fait prescrire des amphétamines par son medecin, à l'insu de son plein gré.

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Pas un mot sur les succès de systèmes étrangers tels que celui de Singapour, proche de celui recommandé par le Fraser Insitute : un compte d'épargne santé (à Singapour défiscalisé avec cotisation obligatoire, et transmissible aux héritiers) dans certaines variantes fournisseur d'intérêts libres de droits fournissant un 1er niveau d'auto-financement, puis une assurance pour les soins les plus couteux, et une aide publique pour les plus pauvres.

Oui, ce système a l'air vraiment intéressant, si tu as des sources pour davantage d'informations.

Pas un mot sur les morts dus aux retards administatifs dans la mise sur le marché des médicaments, beaucoup plus élevés en France que dans la plupart des pays développés. Outre l'autorisation sanitaire, il y a des autorisations liées aux prix publics, et aux taux de remboursement par la CNAM et les autres mutuelles primaires. Les prix en France sont négociés au plus près selon une méthode qui apparente le pays à une centrale d'achat (ou tout au moins de référencement) puissante en matière de bras de fer, donc obtenant des prix bas. Si j'ai bien compris, les US, plus divisés en matière de négociation des prix, payent plus cher leurs médicaments mais les ont plus vite que nous. En revanche, leurs dossiers d'autorisation médicale sont très lourds, au point que de nombreux laboratoires indépendants, après avoir trouvé une molécule, en confient la commercialisation à une grosse entreprise qui saura élaborer les semi-remorques de dossiers nécessaires à son homologation aux US, et aura le système informatique nécessaire pour répondre en quelques heures aux injonctions de complément d'information de la FDA sous peine de voir le dossier retardé de 6 mois à chaque question restée en suspend au delà de ce délais étonnamment court.

Conclusion : il n'est pas certain qu'il y ait une surmortalité liée au retard de commercialisation, puisque pour les US, il existe probablement une surmortalité liée au fait que tout le monde ne peut pas se payer les médicaments…à creuser.

Gni? Qu'est-ce qu'un antibiotique peut faire contre la grippe?

Non, c'est plausible. Si les français sont porteurs de bactéries résistantes, l'abaissement des défenses immunitaires liées à la grippe, peut permettre leur développement et la contamination, par exemple, des gentils suédois.

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L'Etat saoule drogue son peuple. Comparaison un peu exagérée, mais ça me fait penser à Sara, la mère de Harry dans "Requiem for a dream" qui se fait prescrire des amphétamines par son medecin, à l'insu de son plein gré.

Yep.

J'ai une arrière grand mère qui a fini ses jours en HP parce que droguée aux médicaments.

(HS : la BOF est tripante !)

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