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Chantal Sébire ou le Droit de Mourir.


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En quoi serait il malsain que l'on achève ses souffrances?

Parce que rien ne peut garantir qu'un médecin peu patient n'usera pas de ce moyen pour libérer un lit ou pour partir en week-end en ayant l'assurance qu'il ne sera pas dérangé. Parce qu'au delà de cela il y a le caractère sacré de la vie et personne ne peut se prévaloir de quelque argument que ce soit pour ôter la vie d'une personne fût elle consentante.

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Roniberal> on ne peut t'euthanasier sans ton accord ou celui de ta famille sinon c'est un meurtre et le médecin légiste devra signer un papier comme quoi la personne est bien décédée d'une maladie ou pas: ce médecin est rarement à charge de l'hôpital mais plutôt de l'état et est assermenté.

Parce que tu crois que, dans la pratique, la loi te protège contre les dérives médicales?

Je n'ai pas envie de resourcer mais le fil cité par free_jazz te donnera quelques "beaux" exemples desdites dérives.

Parce que rien ne peut garantir qu'un médecin peu patient n'usera pas de ce moyen pour libérer un lit ou pour partir en week-end en ayant l'assurance qu'il ne sera pas dérangé. Parce qu'au delà de cela il y a le caractère sacré de la vie et personne ne peut se prévaloir de quelque argument que ce soit pour ôter la vie d'une personne fût elle consentante.

+ 1 évidemment…

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Et si, on est dans la même situation qu'Humbert. Souvenez-vous:

http://news.catholique.org/16875-france-vi…lait-pas-mourir

!!Ces types sont des monstres!!

Propriétaire de leur corps mais socialistes jusqu'au bout, incapables d'assumer leurs actes ou meurtriers.

On leur mettrait le bouton sous la main ou un capteur oculaire ou quoi que ce soit pour déclencher la picouse, ils voudraient encore que ce soient les autres qui le fassent.

Peut-être parce qu'elle n'a pas réllement envie de mourir. Sinon elle sera déjà morte sans qu'on en entende jamais parler

+1

EDIT: j'avais pas lu le lien

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Ou une autre qui déplore ( ce n'est pas une blague…) les "suicides hélas trop fréquents" qui pourraient être évités par l'euthanasie :icon_up: ( Sisi, sur les forum du Point!) :doigt:

Cela a le mérite d'être clair, à tout le moins. Où l'on voit ce qui se cache derrière les arguments compassionnels si populaires de nos jours : l'humanitarisme à la guillotine.

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Parce que rien ne peut garantir qu'un médecin peu patient n'usera pas de ce moyen pour libérer un lit ou pour partir en week-end en ayant l'assurance qu'il ne sera pas dérangé. Parce qu'au delà de cela il y a le caractère sacré de la vie et personne ne peut se prévaloir de quelque argument que ce soit pour ôter la vie d'une personne fût elle consentante.

Mais la loi le permet déjà. Relisait l'article 530 du code de la santé publique. Je le connais polutot bien pour en avoir fait l'exegèse l'année dernière. On peut placer un malade en stade terminal dans un coma artificiel avec surdose d'opiacé pour palier ses souffrances le temps que la faucheuse ne passe.

Que ce soit en 15 jours ou 20 minutes, il mourra quand même. Imaginez pour les familles les souffrances occasionées: attendre que son parent meurt de faim pour faire son deuil. Est ce cela la dignité?

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On peut placer un malade en stade terminal dans un coma artificiel avec surdose d'opiacé pour palier ses souffrances le temps que la faucheuse ne passe.

Tu remarqueras que personne ici ne fait l'apologie de la situation juridique actuelle.

Et les lois Kouchner et Leonetti ne m'inspirent aucun optimisme.

Que ce soit en 15 jours ou 20 minutes, il mourra quand même.

Et oui mais nous aussi, on mourra un jour tout en étant en bonne santé aujourd'hui.

Imaginez pour les familles les souffrances occasionées: attendre que son parent meurt de faim pour faire son deuil. Est ce cela la dignité?

D'où les horreurs qu'ont causées les lois Kouchner et Leonetti:

http://www.libertepolitique.com/public/ser…francaise-.html

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Que ce soit en 15 jours ou 20 minutes, il mourra quand même. Imaginez pour les familles les souffrances occasionées: attendre que son parent meurt de faim pour faire son deuil. Est ce cela la dignité?

Quoiqu'on fasse c'est toujours terrible pour les familles…

Mais la privation de nourriture sur un sujet en phase terminale et sous morphine n'a probablement rien d'une torture ( on m'objectera que les témoignages ne sourent pas les rues…enfin on peut le supposer)

Mais l'injection mortelle à effet immédiat, est-ce mieux?

Sans parler du risque d'échec, avec un patient qui "refuse" de mourir (j'ai lu des choses horribles sur l'exécution par injection aux USA. C'est çà qu'on veut offrir aux familles? )

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Parce que rien ne peut garantir qu'un médecin peu patient n'usera pas de ce moyen pour libérer un lit ou pour partir en week-end en ayant l'assurance qu'il ne sera pas dérangé

Cà me rappelle de très lointains souvenirs de mon Internat en médecine.( années 80 :icon_up: )

Il était assez courant en cancéro ou hémato d'administrer à un patient en phase terminale un "cocktail lytique" à base de neuroleptiques et morphiniques. On appelait çà pudiquement "déconnecter". En général, décision collégiale à l'initiative d'un reponsable de grade élevé ( pas un simple interne)

J'avais donc été assez choquée en reprenant mon service un lundi de ne plus retrouver une de mes jeunes patientes leucémiques, certes en état désespéré. La collègue de garde ce WE là l'avait "déconnectée" alors qu'il n'y avait pas eu d'élément vraiment nouveau incitant à le faire et qu'elle n'était pas son médecin habituel.

Je l'avais mal vécu, même si je n'étais pas habituellement opposée à cette solution ( dans le même esprit que la loi Léonetti)Elle n'était pas le médecin habituel, et je l'avais ressenti comme une volonté de hâter la fin ( et rendre la garde moins pénible)

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Au début 2007, la légalisation de la situation relatée par Calypso occupait le gouvernement belge :

http://www.lapharmacie.be/vb/showthread.php?t=6933

Le Conseil des ministres a approuvé, vendredi, un projet d'arrêté royal réglant la façon dont la déclaration anticipée en matière d'euthanasie est enregistrée et est communiquée via les services du registre national aux médecins concernés.

Pris à l'initiative du ministre de la Santé et des Affaires sociales Rudy Demotte, le projet d'arrêté a pour but d'informer le médecin confronté à un patient incapable et qui se trouve dans une situation où l'euthanasie pourrait être appliquée.

La loi sur l'euthanasie donne la possibilité à toute personne majeure ou mineure émancipée capable de consigner, dans une déclaration écrite, sa volonté qu'un médecin pratique une euthanasie si elle n'est plus capable.

En vertu de la procédure à suivre, la personne doit remplir un formulaire et l'enregistrer à la commune de son domicile. L'officier de l'état civil envoie un avis, via le réseau des services du registre national, au SPF Santé publique qui l'enregistre et le conserve dans la banque de données centrale. La procédure d'enregistrement est facultative.

Le médecin confronté à un patient incapable peut s'adresser à la banque de données pour vérifier si elle contient une déclaration anticipée de son patient. L'accès à la banque de données euthanasie est contrôlé par la Commission fédérale d'évaluation et de contrôle.

The Brave New World + SOS Bonheur, en somme.

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J'avais donc été assez choquée en reprenant mon service un lundi de ne plus retrouver une de mes jeunes patientes leucémiques, certes en état désespéré. La collègue de garde ce WE là l'avait "déconnectée" alors qu'il n'y avait pas eu d'élément vraiment nouveau incitant à le faire et qu'elle n'était pas son médecin habituel.

Voila exactement le genre de chose qui me fout un peu la trouille à propos de l'euthanasie.

L'histoire que tu relates, c'est en France ?

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Mais la privation de nourriture sur un sujet en phase terminale et sous morphine n'a probablement rien d'une torture ( on m'objectera que les témoignages ne sourent pas les rues…enfin on peut le supposer)

Je trouve quand même l'euthanasie passive horrible.

Mais l'injection mortelle à effet immédiat, est-ce mieux?

Non. Clairement non.

D'ailleurs, ça me fait rire de voir la gauche pontifier à perte de vue sur les dangers des armes à feu tout en baissant la garde dès qu'il s'agit des médecins euthanasieurs dont les crimes sont plus sournois et en nombre plus important que ceux résultant de l'usage de telles armes à feu.

Je ne sais pas pour le reste du forum mais je suis personnellement plus qu'inquiet de voir des médecins disposer du pouvoir de vie et de mort dans leurs seringues…

S'il y a du vrai, c'est proprement effrayant…Je n'avais pas entendu parler de cette version des faits.

Il faut vraiment de méfier de ces dingues de l'ADMD et Cie

D'ailleurs, puisque vous êtes apparemment docteur, peut-être pourriez-vous nous apporter des éclaircissements là-dessus?

http://www.agoravox.fr/print_article.php3?…mp;format=print

Le Pr Louis Puybasset, médecin anesthésiste-réanimateur au groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, AP-HP, dénonce dans son article d’avril 2007, intitulé "Euthanasie: la nausée des soignants", l’instrumentalisation du débat sur l’euthanasie par des associations à but lucratif comme l’ADMD: instrumentalisation du rôle du soignant et de la détresse des malades et de leur entourage, à l’exemple de Vincent Humbert et de la mère de celui-ci:

"Instrumentalisation de la détresse des malades d’abord, puisque l’on cache une revendication qui a pour objet essentiel de créer un droit à la mort derrière une soi-disant solution au problème de la souffrance. Cette forme d’instrumentalisation a été portée jusqu’à la caricature par la ’manipulation’ dont Vincent Humbert et sa mère ont été les victimes. Comment ne pas tenir compte du témoignage de la mère de Vincent, publié par Le Parisien du 6 mars 2007, qui affirme que Jean Cohen, ancien président de l’ADMD, lui a donnée des ’conseils’ lorsqu’elle était à Berck-sur-mer? Médicalement, on s’interroge. Comment ce jeune homme, victime d’un traumatisme crânien sévère et ayant fait plusieurs mois de coma, porteur de séquelles qui telles que décrites dans son livre ressemblent à un atteinte motrice sévère et bilatérale d’origine centrale associé à une cécité corticale, a-t-il pu écrire un livre qui reprend tout des thèses de l’ADMD?"

Voila exactement le genre de chose qui me fout un peu la trouille à propos de l'euthanasie.

Tu devrais lire l'ancien fil sur l'euthanasie. Il est édifiant…

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Maintenant si ils pouvaient seulement arrêter de la montrer à la téloche sur les heures de repas pour moi elle peut bien faire ce qu'elle veut…

Yep. :icon_up:

Sinon, +1 à Calypso (notamment son message #19).

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Maintenant si ils pouvaient seulement arrêter de la montrer à la téloche sur les heures de repas pour moi elle peut bien faire ce qu'elle veut…

C'est une technique intelligente. Montrer l'insoutenable permet de susciter l'émotion plutôt que la réflexion. Ainsi, quant une loi mortifère sera proposée elle emportera l'adhésion du ruminant moyen qui acquiescera d'autant plus volontiers que ce texte lui permettra de ne plus voir ce type d'images. Tout, pourvu que cela éloigne de nos yeux et de nos consciences l'idée que l'être humain est mortel et que la faucheuse n'a pas le plus souvent l'aspect acceptable d'une mort rapide. La société moderne a oublié les leçons du passé. Montaigne enseignait que philosopher c'est apprendre à mourir, aujourd'hui non seulement tout un chacun veut son petit 1/4 d'heure de gloire, mais refuse de penser à l'inéluctable et se trouve démuni devant son spectacle.

Cà me rappelle de très lointains souvenirs de mon Internat en médecine.( années 80 :icon_up: )

Il était assez courant en cancéro ou hémato d'administrer à un patient en phase terminale un "cocktail lytique" à base de neuroleptiques et morphiniques. On appelait çà pudiquement "déconnecter". En général, décision collégiale à l'initiative d'un reponsable de grade élevé ( pas un simple interne)

Ca a comme des relents d'Aktion T4 autrement appelée mort par compassion par ses auteurs.

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Si elle a envie de mourir qu'elle aille en Suisse.

En France elle pourra pas le faire legalement a moins de se sucider.

Quand a l'euthanasie, vieille hypocrisie française de chaque coté. A savoir qu'il existe déja a l'hopital chaque jour et personne ne s'en émoi outre mesure et que dans les pays ou il a été légalisé il a pas dut tout augmenté la mortalité et permet un meilleur encadrement des dérives qu'il peut y avoir aujourd'hui.

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Posté ailleurs mais merite de figurer ici:

http://www.sabine-herold.fr/m1184-Assisted…_or_Wrong_.html

Le glissement, exprimé par Melle Hérold, qui consiste a dire qu'il ne s'agit que d'une question de savoir à qui appartient la vie d'une personne et de "droit à mourrir" me paraît particulièrement sournois.

La conséquence d'une telle légalisation s'observerait dans 20 ans, ou les maniaco-depréssif pourraient festivement orchestrer leur propre mort aller, bien encadrés, pour eviter d'avoir a faire face à la réalité.

Cette Chantal Sébire est parfaitement méprisable et tout ce show pue. Qu'elle aille se faire pendre

Il me semble un peu dur de la blamer. Elle n'a rien de méprisable, elle souffre, se trompe et est manipulée par de nombreuses personnes malveillantes.

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Il me semble un peu dur de la blamer. Elle n'a rien de méprisable, elle souffre, se trompe et est manipulée par de nombreuses personnes malveillantes.

J'ai compris que c'était bien elle qui a recherchée cette médiatisation. De toute manière, elle n'est pas impotente. Elle veut mourir, elle peut le faire sans faire chier son monde.

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J'ai compris que c'était bien elle qui a recherchée cette médiatisation. De toute manière, elle n'est pas impotente. Elle veut mourir, elle peut le faire.

Certes, je peux me tromper, mais je trouve qu'il y a trop de complaisance parmis les officines mediatiques pour que nombres n'y aient vu une occasion de "briser un tabou" de plus.

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…il y a trop de complaisance parmis les officines mediatiques pour que nombres n'y aient vu une occasion de "briser un tabou" de plus.

De fait, elles n'allaient pas perdre la montre en or ; Elephant woman en prime time pendant une semaine.

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[…] Je trouve que la demande de cette femme est aberrante et illustre bien le lien pernicieux liant les gens à l'état. Elle souffre, je le comprends et ne la blâme de vouloir en finir. L'état lui propose alors une solution consistant à lui administrer des produits lui permettant de ne plus souffrir quitte à ce que sa vie soit abrégée.

C'est une solution que je trouve admirablement bien négociée, dans la mesure où elle prend en compte aussi bien le caractère "sacré" de la vie, le rôle du médecin qui est de sauver et non de tuer, mais tient compte aussi de la finitude de nos existences et des limites qu'un être humain peut opposer à la souffrance.

Je comprends que cette dame refuse cette solution et qu'elle souhaite non pas être plongée dans un coma artificiel qui la "tuerait" en quinze jours mais mourir dans des délais brefs. D'après ce que j'ai pu comprendre, cette dame souhaiterait théatraliser son décès, comme le fit Socrate voici deux mille ans. Elle passerait une dernière soirée entourée de ses proches, puis irait s'allonger sur son lit et avalerait une dose de produits de toxiques la tuant immédiatement.

Pourquoi pas, chacun peut souhaiter la mort qu'il désire. Ce que je ne compreds pas, c'est la raison qui la pousse à faire endosser à la collectivité, une décision privée qui ne regarde qu'elle. Pourquoi tient-elle tant à rendre responsable de sa mort un médecin ayant choisit sa profession afin de sauver des vies ?

Les plus sagaces d'entre vous ayant lu que cette dame était "professeure des écoles" estimeront qu'en tant que membre de l'éducation nationale, il s'agit sans doute d'une collectiviste forcenée qui souhaite voir cette sacro-sainte collectivité convoquée à tous moments et même dans les actes les plus intimes de l'existence. […]

http://psychotherapeute.blogspot.com/2008/…-moi-aussi.html

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C'est un phénomène actuel qui veut que l'intimité soit surexposée. Tout se passe comme si quelques individus, placés dans de douloureuses situations, devaient convoquer la communauté afin de les aider à prendre un choix. Les médias avides de telles situations n'hésitent pas à tendre leurs micros ou caméras à ces individus.

Sur TF1 des émissions telles que "C'est quoi l'amour ?", "Le grand frère" ou encore "Confessions intimes" nous présentent ainsi des individus en proie à des problèmes extrêmement classiques. Sous des dehors doucereux, l'animatrice Mireille Dumas fait de même dans "Bas les masques" puis dans "Vie privée, vie publique" sur les chaines publiques. Et il y a sans doute d'autres émissions auxquelles je ne pense pas.

La téléréalité n'y échappe pas non plus. Là où l'on voudrait nous faire croire qu'il ne s'agit que de montrer des personnes vivant normalement, on s'aperçoit vite que ce n'est pas vrai. La téléréalité est toujours l'occasion du déballage de son intimité. Et dans cette idée, je ne pense pas à l'accouplement de Loana et de Jean-Edouard dans le Loft. Ce n'était là qu'une scène bien classique, quelque chose de normal quand on mélange des femelles et des mâles dans un espace clos.

En revanche, je suis toujours troublé de constater que des émissions telles que "Star Academy" ou encore "A la recherche de la nouvelle star", dont le but établi est de sortir de nouveaux artistes, soient aussi et peut-être même surtout l'occasion pour beaucoup de nous étaler leur pathos à la face. C'est une mode qui veut que tout jeune passant à la télévision nous parle de l'absence de son père ou de ses difficultés de vie.

La sphère de l'intime explose. Là où auparavant on aurait recommandé à ces personnes de consulter, qui un ami, qui un prêtre ou un psy, selon ses convictions, on compte aujourd'hui sur la communauté pour réparer les blessures narcissiques. C'est inutile et cela maintient ces gens dans une économie psychique totalement immature.

Grandir c'est s'apercevoir que l'on est seul et définitivement seul. Pas plus la communauté, fut-ce celle des téléspectateurs, que le couple, ou le groupe quel qu'il soit, n'a le pouvoir de régler des problèmes intrapsychiques. Mais les médias racoleurs, poursuivant leur propre logique de vente de papier ou d'émissions stupides, en ont décidé autrement.

Dès lors, tout est happening. N'importe quel drame, surtout s'il est intime, doit être surexposé. Le rituel confine à l'exorcisme comme si une personne en souffrance imaginait que le dire au plus grand nombre permettrait de régler ses problèmes. Parler n'est déjà pas forcément utile alors parler au plus grand nombre ne le devient pas plus.

Parlant de Chantal Sebire, cette femme qui demande à ce qu'on l'aide à mourir, GCM m'expliquait que cette information n'aurait sans doute jamais du dépasser les trois lignes dans un journal local. Il a sans doute raison. Même si c'est triste et cynique de l'écrire, des centaines de personnes sont dans sa situation et n'en appellent pas à la communauté pour mourir.

Une fois la décision prise, et j'imagine qu'elle doit être difficile à prendre, mourir n'est pas un acte complexe. Chaque jour, les hôpitaux voient affluer des individus qui avaient décidé d'en finir et dont la survie n'est due qu'à un concours de circonstances. Pour y parvenir, chacun a choisi le moyen qu'il avait à sa disposition. Les uns préfèreront des moyens violents, ce sont généralement les hommes, les autres choisiront les médicaments. Martin Monestier dans un ouvrage déjà ancien, avait recensé toutes les méthodes aberrantes choisies par les prétendants au grand voyage.

Alors pourquoi cette dame n'en fait-elle pas autant. Dans ma profession, la détresse psychique qui engendre aussi une grande souffrance pousse certaines personnes à mourir. Que je sache, pas l'un d'eux n'irait interpeler l'état pour ce qui reste un choix intime. Face à une souffrance qu'ils imaginent toujours durer, certains font le choix de mourir. Dès lors, le malade du cancer aurait-il droit à un traitement différent ?

Oui, il y a le droit parce que l'on considère que la souffrance physique apparaissant dans le cadre d'une maladie incurable est à traiter différemment. On propose donc aux personnes de les aider en leur offrant des traitements antalgiques puissants qui hâteront leur mort. L'acharnement thérapeutique n'existe plus. La médecine est plus sage et a compris que faute de pouvoir vaincre toutes les pathologies, elle pouvait encore offrir le moyen de tirer sa révérence dignement. Les services de soins palliatifs existent dès lors que tout a été tenté pour la personne.

Mais avant d'arriver là, il faut justement que la fin soit proche et inéluctable. Aller dans un centre de soins palliatifs, c'est admettre que plus rien ne peut être tenté. Comme je le disais plus haut, le plus difficile n'est sans doute pas de suicider, mais de prendre cette décision. Une fois prise, on passe à l'acte.

S'agissant de cette dame, si les souffrances sont telles, on lui proposera la même chose. Si la mort est inéluctable et doit intervenir sous peu, elle pourra être admise, j'imagine, dans un service de soins palliatifs dans sa région. Alors pourquoi refuse-t-elle ? Pourquoi décide-t-elle d'interpeler l'état afin qu'il lui procure un produit lui permettant de mettre en scène sa mort comme elle l'entend.

Imaginons que le suicide soit le résultat d'un arbitrage entre la volonté de vivre et celle de ne plus vivre. Auparavant, va exister une angoisse qui résultera d'un non choix. Certains jours, voire certaines heures, l'une ou l'autre de ces volontés l'emportera. Lorsque l'angoisse céderera la place au choix, soit la personne décidera de vivre, soit de mourir. Si le choix de mourir est pris, tous les moyens seront bons et il n'est nul besoin d'un médecin pour en finir.

Peut-être que malgré les souffrances qu'elle endure, Chantal Sebire n'est pas encore parvenue à faire un choix. Sentant sa fin inéluctable, il se pourrait qu'elle soit prise d'angoisses terribles et qu'elle demande à la collectivité non pas de mourir mais d'apaiser son angoisse en lui promettant que si le seuil de tolérance venait à être dépassé, la mort la libèrerait de manière douce et rapide. C'est quelque chose que je comprendrai parfaitement. On a beau parler de soins palliatifs, quel est celui d'entre nous qui pourrait sereinement rejoindre ce genre d'établissement en sachant qu'il y est comme un condamné dans le couloir de la mort ?

S'il s'agit d'angoisse, c'est alors que la vie s'accroche encore. Le moment n'est pas encore venu de tirer sa révérence. L'angoisse c'est un processus par lequel on veut à la fois une chose et son contraire. Et dans le cas de cette dame, peut-être désire-t-elle autant en finir que continuer à vivre malgré tout.

Peut-être désire-t-elle simplement l'assurance qu'elle partira simplement et rapidement. Elle qui vient de voir la médecine vaincue, n'a pas forcément envie de croire les médecins l'assurant qu'à défaut de l'avoir soignée, ils lui permettront de mourir dans la dignité.

Une expérience a prouvé qu'il suffisait de mettre un bouton d'arrêt du type coupe -contact sur un fauteuil de dentiste pour que le stress du patient baisse de 99% dans 99% des cas. Ce n'est donc pas tant la souffrance qui fait peur mais le fait qu'on soit obligé de l'endurer alors qu'on n'en peut plus.

Alors, ayant entendu un énième reportage sur le cas dramatique de cette femme, peut-être ne demande-t-elle que l'assurance qu'on lui offrira bien un "bouton d'arrêt" dans la dernière extrémité ?

Au-delà du débat opposant les partisans et les opposants à l'euthanasie, je serais curieux de savoir ce qu'on a proposé à cette femme comme accompagnement psychologique. J'ai souvent constaté que pour des pathologies graves, cancers compris, n'ayant pas un pronostic vital, on laissait souvent des individus seuls sans accompagnement et face à leur souffrance.

J'en ai parfois reçu dans mon cabinet alors que c'eût été du ressort des services concernés d'assurer ce suivi psychologique. Chaque fois, ces patients se plaignaient de la manière inhumaine dont on les traitait. Manifestement entre ces traitements invasifs et les services de soins palliatifs, entre une médecine hautement technique et inhumaine et une médecine enfin humanisée, manque sans doute souvent un lien. On a presque l'impression que la médecine devient humaine lorsqu'elle a renoncé à pouvoir guérir.

L'euthanasie en tant que demande de suicide assisté est peut-être l'arbre qui cache la forêt ?

http://psychotherapeute.blogspot.com/2008/…e-suite-et.html

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Mais la loi le permet déjà. Relisait l'article 530 du code de la santé publique. Je le connais polutot bien pour en avoir fait l'exegèse l'année dernière. On peut placer un malade en stade terminal dans un coma artificiel avec surdose d'opiacé pour palier ses souffrances le temps que la faucheuse ne passe.

Que ce soit en 15 jours ou 20 minutes, il mourra quand même. Imaginez pour les familles les souffrances occasionées: attendre que son parent meurt de faim pour faire son deuil. Est ce cela la dignité?

+1

Perso, je suis pour l'achat libre de kits suicide. Ca fait déjà un problème de réglé pour les personnes qui peuvent le faire elles mêmes. Après, si elles veulent que ce soit les autres qui le fassent pour elles, là, je dis non, et je plussoie l'avis de Bastiat.

Dans le cas de personnes qui ne sont plus en mesure de le faire elles mêmes, je suis effrayé par les dérives potentielles, mais je suis tout aussi horrifié de l'hypocrisie actuelle et des souffrances que cela occasionne. Je pense qu'on peut améliorer les lois dans le sens d'une meilleure prise en charge de la fin de vie, mais je reste opposé au suicide assisté.

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Ca a comme des relents d'Aktion T4 autrement appelée mort par compassion par ses auteurs.

Tout à fait, je ne cesserai jamais de le répéter…

A savoir qu'il existe déja a l'hopital chaque jour et personne ne s'en émoi outre mesure et que dans les pays ou il a été légalisé il a pas dut tout augmenté la mortalité et permet un meilleur encadrement des dérives qu'il peut y avoir aujourd'hui.

Tu joues aux connaisseurs mais tu ne connais absolument rien à la situation de l'euthanasie en Belgique et aux Pays-Bas. Et ne me demande pas de sourcer, ça me saoule de le faire.

Le glissement, exprimé par Melle Hérold, qui consiste a dire qu'il ne s'agit que d'une question de savoir à qui appartient la vie d'une personne et de "droit à mourrir" me paraît particulièrement sournois.

C'est du Sabine Herold tout simplement…

J'ai compris que c'était bien elle qui a recherchée cette médiatisation. De toute manière, elle n'est pas impotente. Elle veut mourir, elle peut le faire sans faire chier son monde.

C'est ce que j'avais plus ou moins dit ailleurs. :icon_up:

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C'est une technique intelligente. Montrer l'insoutenable permet de susciter l'émotion plutôt que la réflexion. Ainsi, quant une loi mortifère sera proposée elle emportera l'adhésion du ruminant moyen qui acquiescera d'autant plus volontiers que ce texte lui permettra de ne plus voir ce type d'images. Tout, pourvu que cela éloigne de nos yeux et de nos consciences l'idée que l'être humain est mortel et que la faucheuse n'a pas le plus souvent l'aspect acceptable d'une mort rapide. La société moderne a oublié les leçons du passé. Montaigne enseignait que philosopher c'est apprendre à mourir, aujourd'hui non seulement tout un chacun veut son petit 1/4 d'heure de gloire, mais refuse de penser à l'inéluctable et se trouve démuni devant son spectacle.

Ca a comme des relents d'Aktion T4 autrement appelée mort par compassion par ses auteurs.

depuis quand les médias diffusent ils des informations objectives? Les médias en particuliers français sont dans une logique de manipulation (pourquoi les intellectuels n'aiment pas le libéralisme, R.Boudon) et donc font dans l'invocation, et le pathos. D'où nos réactions actuelles! Il en résulte que l'euthanasie est un suicide, une aide au suicide. Et c'est avec dégout que vous me verrez employer ces mots, de même qu'à l'instar du doyen Terré, le mot euthanasie est d'une extrême violence que l'on emploi que pour des bêtes malades, et encore. Doù la terminologie employée par le droit français, qui pourrait parraître à certains plus qu'hypocrite.

Que le débat porte sur des personnes incapables de se loger une balle dans la tête, ce serait discutable, mais cette affaire est un non problème. L'assistance au décès ne concerne pas quelqu'un qui certes souffre, mais peut se mouvoir, parler, et utiliser ses membres.

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Invité Arn0

Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué ce forum est un lieu ouvert au public, on est pas censé se laisser aller à ce genre de réflexion déplacée.

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