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C'est quoi la gauche et la droite ?


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C’est bien pour cela que j’expliquais que ce schéma en 2D était bien trop simplificateur.

De plus je pense que vous faite une erreur en ramenant sur le même axe capitalisme et étatisme (imaginez simplement, en plus de l’axe communisme/capitaliste, un axe tout état/zéro état).

Ca, c'est la toute première étape : se débarrasser des conceptions dualistes toutes pourries genre droite/gauche.

Après y avoir réfléchi un peu on commence à multiplier les axes suivant une logique quantitative ('plus c'est mieux, le top c'est l'infini').

Ensuite on se rend compte que la plupart des variables qu'on distinguait sont en fait plus ou moins liées. Par exemple, pour le diagramme de Nolan, en pratique, quand on n'a pas de liberté économique les libertés individuelles ne tardent pas à en pâtir et vice versa.

Bref, revenir à un seul axe (ou deux ou trois au grand maximum) semble être le mieux au point où j'en suis.

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Bonjour,

C'est quoi au juste la droite et la gauche ?

Parce que quand je dis du bien du libéralisme on dit que c'est la droite et donc que ce n'est pas bien.

Et y a-t-il un lien entre la droite et l'extrême droite ?

Logiquement non, puisque rien n'empêche personne d'entrer dans le marcher qu'on soit noir ou blanc…

La Gauche et la Droite ça ne veut rien dire, en fait ces termes idiots ( y a pas d'autre mot) sont apparus a la Révolution en France (comme d'hab.), les partisan du maintiens du veto du roi (aux lois) dans la monarchie constitutionnelle nouvellement créée se rangèrent a la droite du président de l'assemblée nationale, et les autres a gauche, depuis ça a évolué mais ce truc binaire et "essentialiste" est resté, un peu comme le bien (la gauche) et le mal (la droite) au moyen-âge, tout change en france pour que jamais rien ne change.

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Bref, revenir à un seul axe (ou deux ou trois au grand maximum) semble être le mieux au point où j'en suis.

Oui mais c’est prendre le risque que, comme cela se passe malheureusement aujourd’hui en France, l’amalgame soit fait entre les mouvements libéraux et l’extrême droite (si l’axe est unique il n’y a que 2 extrêmes possibles).

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Oui mais c’est prendre le risque que, comme cela se passe malheureusement aujourd’hui en France, l’amalgame soit fait entre les mouvements libéraux et l’extrême droite (si l’axe est unique il n’y a que 2 extrêmes possibles).

Vous n'en avez pas marre de nous casser les couilles avec un diagramme 2D que vous ne maîtrisez pas?

Vous avez regardé le diagramme de Nolan et ou se situe l'extrême droite dessus?

Faite le test de Nolan

http://www.theadvocates.org/quizp/index.html

et revenez quand vous aurez compris!

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« La confusion est à son comble quand on voit des étatistes forcenés qui se proclament libéraux (c'est parfois le cas de l'extrême droite nationaliste) ».

Source : http://www.wikiberal.org/wiki/Droite

Nolan, dans son diagramme, situe l’extrême droite en bas à gauche car il considère ce mouvement comme populiste (ce qui est exact) et opposé à toute forme de liberté économique (ce qui l’est déjà moins).

L’extrême droite française développe ainsi un discours populiste de liberté économique et d’autorité sociale.

Placer, comme il le fait, l’extrême droite et l’extrême gauche sur la même position de l’échiquier politique est à mon sens une erreur, si ces deux mouvements ont des points communs, ils ont aussi des différences fondamentales

Ne vous focaliser pas sur ce diagramme en 2D, comme je l’ai déjà écrit il est bien trop simpliste pour refléter la diversité des idées politiques, enfin rappelez vous que le but de ma contribution était de répondre à l’interrogation d’un participant sur le positionnement "à droite" des mouvements libéraux.

C'est quoi au juste la droite et la gauche ?

Parce que quand je dis du bien du libéralisme on dit que c'est la droite et donc que ce n'est pas bien.

Et y a-t-il un lien entre la droite et l'extrême droite ?

Logiquement non, puisque rien n'empêche personne d'entrer dans le marcher qu'on soit noir ou blanc…

Le raccourci malheureusement fait étant : les libéraux sont à droite, à droite de la droite, donc proche de l’extrême droite.

Je pense qu’il faut tordre le cou à ces idées reçues.

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L’extrême droite française développe ainsi un discours populiste de liberté économique et d’autorité sociale.

L'extrême droite française est protectionniste.

Favorable à la planification.

Favorable à la sécurité sociale.

Si vous voyez la dedans le respect des libertés économiques moi pas.

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Vous avez parfaitement raison, mais cela ne les empêche pas de tenir un discours sur la liberté économique ( complètement incohérent ceci dit).

Je viens de faire un tour sur le site du parti politique le plus connu de l’extrême droite française, voici ce que l'on peut y lire dans le domaine économique :

En ce qui concerne le constat :

« La bonne marche de nos entreprises se trouve ainsi entravée par trois maux principaux », le premier cité étant « L’étatisme ».

En ce qui concerne les mesures :

« Le redémarrage de la machine économique doit s’effectuer selon deux axes » le premier cité étant « Des mesures visant à libérer au maximum l’entreprise des contraintes de toute nature qu’elle subit. »

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Je viens de faire un tour sur le site du parti politique le plus connu de l’extrême droite française, voici ce que l'on peut y lire dans le domaine économique…

Continue à lire et tu lis ceci :

Limiter le libre-échangisme et les effets négatifs du capitalisme spéculatif et financier.

- Mise en place d’un protectionnisme ciblé aux plans national et européen à l’instar des États- Unis, du Japon ou de la Chine, dans le but de sauvegarder certains secteurs stratégiques. La France pourra exiger selon les cas :

1) Des quotas d’importation ;

2) L’origine française de 50 à 60 % des composants (en coût de revient) constitutifs des produits importés ;

3) Des barrières douanières modulables, remboursables et bonifiables dont l’instauration serait idéalement mise en oeuvre à l’échelon européen.

- Redéfinition des relations « capital-entreprise » par la création, entre autres, d’un actionnariat de référence stable dans les entreprises (le capital doit retrouver sa vocation initiale, à savoir assurer l’indépendance et la pérennité de l’entreprise).

- Rééquilibrage du pouvoir de la grande distribution (dont nous reconnaissons les performances au niveau mondial) et de ses centrales d’achat par rapport à ses fournisseurs et par rapport aux commerçants et artisans.

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La preuve vous voyez l'extrême droite comme favorable au capitalisme alors qu'elle est toujours étatiste, dirigiste et protectionniste!

Et vous voyez les libéraux comme des progressistes ce que bien évidemment ils ne peuvent pas être.

Deux affirmations très contestables.

Que John Ross ne soit pas progressiste et libéral, il ne s'ensuit pas incompatibilité entre progressisme et libéralisme.

Les libéraux se rangeaient bien dans le camp du progressisme contre le conservatisme, autrefois, d'ailleurs.

Être partisan du vote des femmes c'était être progressiste : d'illustres libéraux ont mené ce combat contre le conservatisme du temps.

Et les conservateurs anglais étaient contre le libre-échange, pour la colonisation et pour une politique sociale de l'État.

Il n'y a pas nécessairement incompatibilité entre extrême-droite et libéralisme économique : la dictature chilienne a bien fini par incliner vers une politique libérale après avoir mené une politique économique autoritaire ; le fascisme a varié sur la question économique.

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Oui mais c’est prendre le risque que, comme cela se passe malheureusement aujourd’hui en France, l’amalgame soit fait entre les mouvements libéraux et l’extrême droite (si l’axe est unique il n’y a que 2 extrêmes possibles).

Le but du jeu est justement de choisir des axes pertinents.

Exemple de classification peu pertinente : gauche-droite

Exemple de classification plus pertinente : libéralisme-étatisme + progressisme-conservatisme

Ce n'est pas parce que le modèle le plus couramment utilisé est à un axe et peu pertinent qu'il faut généraliser ça à tout modèle à un axe.

Le raccourci malheureusement fait étant : les libéraux sont à droite, à droite de la droite, donc proche de l’extrême droite.

Je pense qu’il faut tordre le cou à ces idées reçues.

Il serait difficile de trouver quelqu'un qui n'est pas d'accord avec ce point ici… D'ailleurs cela a déjà été dit au début de ce fil.

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Tout juste un peu moins qu'en 2D.

La preuve vous voyez l'extrême droite comme favorable au capitalisme alors qu'elle est toujours étatiste, dirigiste et protectionniste!

Et vous voyez les libéraux comme des progressistes ce que bien évidemment ils ne peuvent pas être.

ah bon! encore un truc qu'il serait fort aimable de m'expliquer, j'arrive pas à comprendre toute seule!

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ah bon! encore un truc qu'il serait fort aimable de m'expliquer, j'arrive pas à comprendre toute seule!

Il y a de nombreux sujet ou en défendant la liberté vous vous trouvez de fait pour certain dans le camp des progressistes et pour d'autre dans celui des conservateurs.

exemple : drogue, arme, avortement, enseignement, …………….

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Bonjour,

C'est quoi au juste la droite et la gauche ?

Parce que quand je dis du bien du libéralisme on dit que c'est la droite et donc que ce n'est pas bien.

Et y a-t-il un lien entre la droite et l'extrême droite ?

Logiquement non, puisque rien n'empêche personne d'entrer dans le marcher qu'on soit noir ou blanc…

En fait ce sont des nécessité dans la démocratie parlementaire telle qu'on la connait depuis quelques siècles: il faut organiser l'affrontement et avec deux acteurs, c'est plus simple: il y a les conservateurs, ceux qui veulent que rien ne change et puis les progressistes qui veulent changer le monde…

(aparté: C'est marrant, j'ai l'impression que la deuxième catégorie n'existe plus trop (alternative sérieuse) en ce moment… Du coup, il reste des gestionnaires)

Et puis cette catégorisation entre conservateur et progressiste (droite et gauche) est mouvante au cours du temps (par définition, vu que le travail des seconds fait que les premiers en changeant de génération sont obligés de revendiquer des choses qu'ils combattaient avant).

L'extrême droite française est protectionniste.

Favorable à la planification.

Favorable à la sécurité sociale.

Si vous voyez la dedans le respect des libertés économiques moi pas.

à 'le sage' aussi:

l'extrême droite à diverses tendancesdu national-bolchevique au national-libéral… L'idée de fond, inchangée c'est l'attachement irrationnel et immodéré à la nation.

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l'extrême droite à diverses tendancesdu national-bolchevique au national-libéral… L'idée de fond, inchangée c'est l'attachement irrationnel et immodéré à la nation.

Je ne pense pas que le national bolchevisme puisse être classé en mouvement d’extrême droite, n’était ce pas plutôt l’aile gauche des courants nationaux révolutionnaires ? A mon sens vous auriez du écrire :

« Les mouvements nationalistes ont diverses tendances ; du national bolchevisme au nationalisme libéral… L'idée de fond, inchangée c'est l'attachement irrationnel et immodéré à la nation. »

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C'est quoi la différence entre la gauche et le droite ?

[Mode "Les Inconnus"]

La différence entre un vrai gauchiste et un faux gauchiste, c'est que par exemple :

Un faux gauchiste (genre Sarkozy) il veut réguler l'économie, protéger nos marchés, subventionner tout ce qu'il considère d'intérêt général, inciter les gens à pas trop boire et à pas trop fumer, et lever des taxes. Mais c'est un mauvais gauchiste.

Alors que le vrai gauchiste il veut : réguler l'économie, protéger nos marchés, subventionner tout ce qu'il considère d'intérêt général, inciter les gens à pas trop boire et à pas trop fumer, et lever des taxes. Mais c'est un vrai gauchiste

[/Mode "Les Inconnus"]

Sinon, je pense que la seule chose qui peut justifier qu'on parle de "libéraux de gauche" et de "libéraux [tout court, pas de gauche]" c'est leurs priorités :

J'ai l'impression que le libéral "de gauche" se bat contre les monopoles, dénonce les dépenses étatiques injustifiées, réclame la légalisation des drogues, se bat pour augmenter le pouvoir d'achat du commun des mortels.

Alors que le libéral "de droite" veut supprimer les subventions injustifiées, simplifier le droit du travail, faciliter les licenciements, autoriser la concurrence de nos entreprises avec l'étranger, permettre aux propriétaires d'exproprier celui qui ne paye pas son loyer, légaliser le port d'armes (et tous ces trucs horribles).

Différence illusoire bien sur puisqu'un vrai libéral se reconnait dans les deux catégories.

Mais les libéraux qui se réclament "de gauche", je pense, veulent surtout attirer l'attention sur les idées du libéralisme qui seront facilement perçues comme attrayantes par le grand public tout en se dédouanant de tous les effets contestables.

Les mauvaises langues pourraient dire que les "libéraux de gauche" n'ont pas une vraie cohérence idéologique et qu'ils sont les démagos du libéralisme. Pas faux, mais bon après tout en politique il en faut des démagos. Il y en a bien assez comme ça chez nos adversaires, et après tout à la guerre comme à la guerre …

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Je trouve que la distinction entre libéraux "de droite" et "de gauche" tient avant tout à la façon dont ils sont perçus par le grand public.

Mais c'est mon impression perso, si tu as une analyse théorique plus pointue à proposer je veux bien.

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Je trouve que la distinction entre libéraux "de droite" et "de gauche" tient avant tout à la façon dont ils sont perçus par le grand public.

Mais c'est mon impression perso, si tu as une analyse théorique plus pointue à proposer je veux bien.

Pas vraiment, je pensais surtout à l'article de Wikibéral, mais bon…

Y a pas des libéraux de gauche pour préciser un peu ça ?

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Personnellement je suis plus attaché que la moyenne du "fofo" au (faux-)principe d'égalité des chances, et je considère que l'Etat a malgré tout un rôle social (très réduit, mais existant) à jouer. Voilà. Du genre RMU, ça m'irait bien. Donc en un sens je suis plus étatiste que la moyenne des libéraux, mais si le mot me sied fort mal en cela que n'importe quel français hors du forum me considérerait comme un ultra- ultra-libéral et s'offusquerait de mon manque de coeur et de solidarité à l'endroit de mon concitoyen.

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Sinon, je pense que la seule chose qui peut justifier qu'on parle de "libéraux de gauche" et de "libéraux [tout court, pas de gauche]" c'est leurs priorités :

J'ai l'impression que le libéral "de gauche" se bat contre les monopoles, dénonce les dépenses étatiques injustifiées, réclame la légalisation des drogues, se bat pour augmenter le pouvoir d'achat du commun des mortels.

Alors que le libéral "de droite" veut supprimer les subventions injustifiées, simplifier le droit du travail, faciliter les licenciements, autoriser la concurrence de nos entreprises avec l'étranger, permettre aux propriétaires d'exproprier celui qui ne paye pas son loyer, légaliser le port d'armes (et tous ces trucs horribles).

Ca c'est le libéralisme vu par le petit bout de la lorgnette. Un réduction abusive à quelques petites mesurettes ayant un vague parfum de réformes économiques. Payez moins d'impôts, votez libéral.

Il faudrait enfin rendre au libéralisme sa dimension d'idéologie politique, ayant pour fondement une réflexion sur le droit. Tant qu'on en reste aux monopoles et aux impôts ça ne vaut pas grand chose.

Et s'il faut justifier le fait que l'on parle de "libéraux de gauche" :

Le libéralisme est ontologiquement de gauche, c'est une gageure que de le nier.

C'est clairement dit.

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La fin du marxisme implique que l’ordre bourgeois soit le seul debout qu’on le nomme capitalisme, libéralisme ou mondialisation. Appelons cet ordre, le Système. Deux fins antithétiques apparaissent : l’une présuppose que le système a pour fin l’émancipation de l’Humanité, il a donc pour modalité la défense inconditionnelle de toutes les minorités, c’est l’essence de cet espace critique appelé la gauche ; l’autre présuppose que les effets de cette critique contrecarre l’efficacité globale du système, qu’il en freine les performances et les possibilités, c’est l’essence de cet espace technophile et sans morale préétablie qui s’appelle la droite.

http://pkk.hautetfort.com/archive/2009/03/…-tragiques.html

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  • 2 weeks later...

Toujours du même blog :

La politique des derniers hommes

L’homme de gauche nouveau ne croit plus à l’histoire, il est moderne, profondément, entièrement, il ne conçoit qu’à peine que des ancêtres énervés aient pu proclamer « vive la nation » à Valmy, assailli Robespierre le fusil à la main en réclamant le châtiment des traîtres, transformer en mur de granit une plaine belge, chanter la Marseillaise en sifflant dans les balles, qu’ils soient morts pour quelques sous sur une barricade du 2 décembre, qu’ils aient été arrêtés par dizaines de milliers par les sbires de la maréchaussée, qu’ils aient été fusillés en masse sur la Butte Montmartre, qu’ils soient morts sous les balles d’un régiment à Fourmies, qu’ils aient scandé pour le défendre le nom d’un capitaine juif, qu’ils aient disparu pour 1300 d’entre eux d’un coup de grisou, qu’ils aient pleuré la mort de Jaurès avant d’embrasser leurs femmes pour défendre les frontières du nord-est, qu’ils aient effrayé tout Paris, le rouge au cœur en transférant le député de Carmaux au Panthéon, qu’ils aient défilé le poing levé un jour de février 1934 afin de bousculer la stratégie de Staline, que des milliers d’entre eux sans ordre de mobilisation et sans barda soient partis mourir sur le plateau de Terruel et la plaine de Guadalajara, que les mêmes soient tombés en criant le nom de la France en s’abattant sous les balles allemandes comme les a chantés Aragon, qu’ils aient cru la révolution prolétarienne déclenchée un hiver de 1947, qu’ils aient combattu les guerres coloniales au nom de la révolution à faire et défaire, qu’ils aient étudié toute la texture de ces textes qui partent de l’abbé Sieyes ou de Condorcet, ou de Diderot, ou du Père Peinard enfilant les délires de Fourier et les fulminations de Marx, les envolées de Lafargue et la voix chaude de Jaurès, le phrasé de béton de Thorez parti de Lénine et la stratégie du coup de force psalmodiés par les camarades allemands qui recommandaient d’occuper les rues comme un vulgaire Blanqui échappé de son bagne, tout cela est venu mourir aux lendemains de 68 et Debord dans une dernière adresse, un verre de Beaujolais à la main, s’étonnait que la France ait perdu sa langue pour la prose marchande, il s’étonnait tandis que Mitterrand récitait le tombeau de cet homme de gauche avec ses dates et ses héros comme une farce d’ancien cagoulard accédant au trône.

C’était fini, un nouvel homme de gauche vint, on ne pouvait pas le distinguer d’un supposé homme de droite sinon qu’à tout prendre le premier marche au sentiment, le genre à hurler un nounours dans les bras, « Lola tu sais ma môme je suis morgane de toââ » :doigt: et puis de s’effondrer en chialant dans les bras de sa femme compatissante à qui il vient d’avouer une incartade extra-conjugale à moins que les deux aient renoncé à l’échangisme depuis que Houellebecq en a tracé les arcanes.

Car le problème de l’homme de gauche moderne qui n’est plus ni progressiste, puisqu’il est devenu libéral sans le dire, est le suivant : il ne croit pas en autre chose que ce satané marché, le moins pire de tous les pires systèmes comme ils causent, donc la question cruciale de l’homme de gauche consiste à se distinguer.

On voit mal un homme de gauche, susurrer la mélancolie au bras, « le monde va finir… » en écoutant la jeune fille et la mort, tout entier défait par le cisaillement d’un violon, non l’homme de gauche est du côté du bien et du raisonnable, du côté du sentiment et le seul héritage soviétique qu’il revendique c’est cette haine de l’élitisme qui conduisit le régime de Husak à contraindre les amis de Kundera à laver des carreaux ou à ramoner des cheminées pour leur apprendre à vivre.

L’homme de gauche professe détester le bobo, c'est-à-dire cet esprit altier, volatile et mondain, cet esprit cruel qui est celui de Paris, comme Bénureau ou les cultureux façon Canard Enchaîné, il n’aime pas la sophistication alambiquée et rituelle d’un Preljocaj ou d’une Mathilde Monnier, il ne lui viendrait pas à l’idée d’assister à une représentation de Quartett, il trouverait tout ça prise de chou, s’enfiler un Molière passe encore mais son domaine c’est le rayon américano-sirupeux des DVD façon FNAC avec une préférence pour les femmes désespérées qu’il prend pour une entité subversive, ou les one man show et l’abonnement à Canal, collecteur du goût de cet homme de gauche moderne depuis 1984.

Derrière l’ordinarisme de principe qui est le sien, « je suis comme tout le monde », l’homme de gauche moderne se présente volontiers comme une personnalité hors de pair, une sorte d’Oblomov en marche fatigué dès que la conception d’une œuvre, ses faillites, ses ratés, ses éboulis d’impuissance s’ébranlent. Aussi, l’exception de l’homme de gauche faute de s’éprouver dans les œuvres se réfugie dans un lacis de séduction un peu kitsch parce que toujours teinté de mal d’amour.

Mais l’homme de gauche se reconnaît à son esprit absolument rétif au sacré, je veux dire au rite. L’homme de gauche moderne peut bien être agnostique, il ne comprendra rien de la cruauté d’Artaud, de la glaciation classique de Debord ou de la surface lisse des rites japonais et des exercices zen, Ghost Dog lui est absolument étranger, pour lui la religion c’est une sorte de viscère malfaisante qui trompe les braves gens, les seuls catholiques qu’il sauve sont donc Sœur Emmanuelle, l’abbé Pierre et Mgr Gaillot parce qu’ils sont peuple et secourent les pauvres, c’est donc un catholicisme de contrebande, un philanthropisme béat qui permet de consommer et d’enlaidir en paix.

L’homme de gauche moderne n’est plus qu’intéressé au monde, il ne croit ni à son progrès, ni à son tragique, il lui arrive de toucher au gnosticisme bouffon de la technique qui nous sauvera tous mais c’est pour mieux s’endormir. En perdant le progrès mêlé de tragique, la gauche a perdu son homme et son langage, il ne lui reste plus que le sentiment et la petite différence et dès lors un seul affect, la peur.

C’est génial la droite au pouvoir, depuis 2002 elle gambade, elle arpente, elle parade, la révolution est en marche et franchement ça déménage, la droite trouvait l’Etat trop pesant, elle a donc décidé de le dissoudre en un rhizome d’administrations irresponsables, de services publics clochardeux et de désertion du territoire, c’est fantastique cette révolution culturelle du cash, de la corruption et du mépris, toujours un fainéant à blouser, un salaud de sueurs opaque à maudire, de graisseux à comparer, parce qu’à droite on est toujours chevalier, méga-intelligent et si on est pas plein aux as on aspire à le devenir mais comme disait l’autre soit tu fais le bien et tes poches sont vides sois tu fais de l’argent et question beauté fraternelle et quelque peu cruelle tu peux toujours te brosser, l’homme de droite a choisi, un qui encule, cent qui attendent leur tour, gang bang général, fist-fucking à la parade mais il aime ça le fier destrier parce qu’il est né malin et qu’un malin on la lui fait pas, c’est un moderne l’homme de droite, il sait bien que la technique, que l’efficace y que ça de vrai, licenciements, rapport-qualité prix, mépris des savoirs, entrepôts de pots de peinture signés Van Gogue, tapissage soulagé des chiottes, immondices divers à urinoirs intégrés question d’être toujours plus moderne et même post-, il en peut plus de joie l’homme de droite, c’est un vainqueur et le vainqueur il a cette tronche bizarre et peinturlurée de Thierry Roland sur les affiches, Thierry qui sourie, le The-The, tout fierrot il emballe encore pour avoir dit un soir pinté bière et patriotisme de chambrée Monsieur Foot vous êtes un enculé, quel homme.

Des fois l’homme de droite sent le spiritueux en lui, il délaisse liqueurs et alcools et va suivre la voie romaine en comptant les pavés, il a un message l’homme de droite, les anges ont dû lui dire un truc, genre tu seras sauvé parmi les pêcheurs, souviens-toi du baptême et il termine en Pauwels, l’homme de droite crucifix sur les genoux, vous viendrez Père, mais que dit-il le Père depuis Pie XII, sinon vidi e conobbi l'ombra di colui che fece per vilta il gran rifiuto, mais on préfère la petite morale, les petits accords aux songes baroques, on se raidit sur l’inconnu et on flanche quand l’ombre verte des gorilles vient taper du poing et dire rends-moi mon Jardin avec les clefs, les vierges et les putains, voilà où va l’homme de droite, vers le collecteur, vers le marais, avec les nénuphars décapés par une nuée de grenouilles en furie. j’ai songé au radeau France le jour où l’eau recouvrait la basse ville d’Amiens au chant des crapauds et le chef est bien venu, votre chef, hommes de droite, car Sarkozy est votre créature, votre Frankenstein, les meilleurs le savent et en ont comme une honte bien rouge sur les lèvres les autres l’admirent, ils attendent les paquets de pâtes, le saucisson et le pétrole à fifty cents d’euros, ils l’auront dans le fion comme d’habitude avec leur voisin socialiste main dans la main vers les lendemains joyeux.

Allez homme de droite ta bandaison tourne au priapisme, plus un intellectuel pour t’emmerder, plus un artiste sinon intermittent c'est-à-dire assujetti, plus un prolo que tu ne puisses insulter et quand ce prolo c’est toi tu redoubles de coups, un peu et tu te déchirerais, plus une femme que tu ne puisses insulter de gouinasse ou de salope, plus un étranger que tu ne puisses épeler par le nom cramoisi de merde qui porte mention des pedigrees, ta victoire est proche, ton désert avance, tu devrais inviter ton pote l’homme de gauche et l’embrasser entre toi et lui, la ligne est tombée, vous êtes tous les deux dans le même monde impavide et grincheux, dans cette vespasienne où les ombres s’embrassent en riant, poppers ouverts sur la trompe d’eustache.

http://pkk.hautetfort.com/archive/2009/03/…ers-hommes.html

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